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06/02/2013

(K-Drama / Pilote) Queen In Hyun's Man : romance par-delà les siècles

"Meeting through a gap in time, their one and only love story."

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Le voyage dans le temps est un concept que la télévision asiatique a sur-exploité ces dernières années. La réussite et le succès de Jin, en 2009, a fait des envieux : actuellement cette saison, au Japon, Nobunaga no Chef, tente (sans y parvenir) de transposer tout cela en suivant non pas un chirurgien, mais un cuisinier. En Chine, on peut citer Bu Bu Jing Xin en 2011. En Corée du Sud, le raz-de-marée de voyages temporels a frappé l'année dernière, où se sont pressés sur nos écrans Prince Rooftop, Faith, Dr Jin (remake dudit drama japonais précédemment cité)... et Queen In Hyun's Man. Ce dernier figurait parmi ma liste de rattrapages de ce début d'année. Certes, dans un registre complètement différent par rapport à A Wife's Credentials évoqué la semaine dernière. Mais Queen In Hyun's Man semblait avoir des atouts pour plaire à l'amatrice de k-dramas que je suis. Et les reviews de Kaa avaient aiguisé ma curiosité.

Queen In Hyun's Man (aussi connu sous le titre Queen and I) a été diffusé sur la chaîne câblée tvN au printemps dernier, du 18 avril au 7 juin 2012, les mercredi et jeudi soirs. Ce drama compte en tout 16 épisodes, d'une durée variant entre 45 et 50 minutes en moyenne. Avec son style d'écriture simple et directe, et une dimension de fantaisy fantaisiste bien exploitée, les épisodes s'enchaînent facilement. Les 5 premiers se révèlent efficaces, le tournant romance s'esquissant également avec beaucoup de naturel. A défaut d'être un incontournable, Queen In Hyun's Man apparaît bel et bien comme le divertissement dynamique et attachant promis.

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Kim Boong Do est un érudit du XVIIe siècle, pris dans les luttes d'influence à la cour royale. Supportant la reine In Hyun alors que cette dernière a été déposée du fait des manoeuvres de celle qui entend devenir la concubine officielle du roi Sukjong, il parvient à empêcher son assassinat. Au palais, il devient alors une cible à abattre. Un assassin envoyé pour l'éliminer s'apprêtait à réussir sa mission, mais, juste avant que son épée ne transperse Boong Do, ce dernier disparaît de la pièce où il se trouvait. C'est l'oeuvre d'un talisman qu'on lui a confié : quand son porteur est en danger de mort, il le transporte, non pas dans un autre lieu, mais à une autre époque.

Boong Do se retrouve ainsi projeté dans le Séoul du XXIe siècle. Il y croise par hasard une jeune actrice dont la carrière commence à décoller, Choi Hee Jin. La jeune femme vient en effet de décrocher un rôle qui apparaît comme l'opportunité qu'elle attendait tant : incarner la reine In Hyun dans un sageuk dont le tournage s'apprête à démarrer. Si les premiers échanges entre ces deux jeunes gens que trois siècles séparent sonnent de manière très étrange, Hee Jin aide cependant Boong Do à se retrouver dans son époque et lui dévoile même son futur grâce aux archives conservées de son époque. A mesure qu'ils intéragissent et sont amenés à se re-croiser, des sentiments naissent. Mais une relation est-elle seulement possible ?

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Les voyages temporels peuvent être exploités de multiples façons. En se réappropriant son concept fantastique avec simplicité et sobriété, Queen In Hyun's Man entreprend vite de limiter strictement le cadre de ces problématiques : il choisit de ne retenir que ce qui est en lien avec son objet principal, la romance. Evacuant donc une dimension plus mythologique qui aurait pu focaliser l'attention autour des raisons et des conséquences éventuelles sur le passé/le futur du voyage, la fiction exploite avant tout un versant relationnel. Il s'agit de nous raconter l'histoire d'un couple théoriquement impossible qui va se former (et vivre ?) malgré tout sous nos yeux. L'aspect voyage dans le temps est principalement utilisé comme une source constante de décalages culturels entre les deux protagonistes, s'amusant de leur ignorance de leurs coutumes ou de leur monde réciproques. Ces clashs apportent une légèreté comique bienvenue, sans jamais paraître trop forcée. L'intrigue dramatique de Joseon, comme le tournage du drama dans le présent, restent deux arrière-plans dont on ne retient que la manière dont leurs intrigues influencent ou touchent notre duo principal.

Si cette priorité accordée au relationnel fonctionne et convainc, c'est parce que Queen In Hyun's Man bénéficie d'une écriture franche et directe très appréciable. Une bonne dynamique s'installe entre les personnages, chacun s'adaptant très vite aux particularités de l'autre, voire au nouvel environnement dans lequel il est projeté. De plus, le drama fait preuve d'une efficacité certaine dans la progression du rapprochement et des sentiments du couple en formation. On est loin des fictions qui tergiversent et sur-jouent artificiellement sur l'attente du téléspectateur. Ici, au contraire, tout s'opère avec naturel. La narration assume ses coïncidences, exploite les rebondissements, et délivre un ensemble fluide et homogène, rythmé, très plaisant à suivre. Queen In Hyun's Man est un de ces dramas simples et assurés qui cultive l'attachement du téléspectateur et mise sciemment sur un public dont la fidélité va reposer sur le confort et l'affection suscités par ces deux protagonistes. Dans cette optique, le décor de fantasy coloré est un simple background dépaysant. Ce n'est donc pas un drama qui marque par ses moyens, ni par ses ambitions, mais il a le mérite d'exploiter pleinement ses atouts et de remplir le contrat qui était le sien.

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Sur la forme, Queen In Hyun's Man bénéficie d'une réalisation calibrée, pas toujours totalement maîtrisée, dont la valeur ajoutée notable se caractérise par les split-screens utilisés à plusieurs reprises qui permettent de suivre en parallèle diverses actions. Sans être nécessaires, ces derniers sont utilisés assez judicieusement. Côté bande-son, Queen In Hyun's Man apparaît moins dosé, frôlant parfois la saturation musicale. Reflétant le concept de cette rencontre improbable par-delà le temps, le drama mêle instrumentaux traditionnels et musique moderne de k-pop, au risque de faire perdre ses repères quant à la tonalité de l'histoire au téléspectateur. Mais le drama rejoint ici une tendance assez générale du côté des fictions de ce genre en Corée du Sud, il faut s'en accomoder.

Enfin Queen In Hyun's Man doit beaucoup à ses deux acteurs principaux. Pas tellement pour un jeu d'acteur qui a quelques limites, mais plutôt pour leur faculté à s'être réappropriés ce script simple et direct et pour avoir su faire naître une vraie alchimie entre eux à l'écran. Dans son rôle de jeune actrice qui espère voir sa carrière décoller, Yoo In Na présente deux facettes complémentaires, à la fois un peu ingénue et spontanée, mais aussi pragmatique et direct. Quant à Ji Hyun Woo, si je suis restée un peu plus sceptique au départ, la dynamique d'ensemble et les élans de son personnage ont su l'imposant comme le pendant adéquat. A leurs côtés, on retrouve notamment Kim Jin Woo, Ga Deuk Hi, Park Young Rin, Jo Dal Hwan, Uhm Hyo Sup, Lee Kwan Hoon ou encore Jin Ye Sol.

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Bilan : Présentant une romance simple et attachante sur fond de fantaisie temporelle, Queen In Hyun's Man repose sur une écriture au style direct et dynamique rafraîchissant. Point d'ambition démesurée en dehors de celle de relater la construction d'une histoire d'amour que les décalages et autres enjeux temporels servent à pimenter, en entourant d'un parfum particulier cette classique histoire d'amour. Ne tergiversant pas, progressant avec assurance, Queen In Hyun's Man bénéficie d'une narration rythmée agréable à suivre, bien portée par deux protagonistes principaux qui fonctionnent indéniablement très bien à l'écran ensemble. Rien de révolutionnaire donc, mais une attachante série qui propose un divertissement qui saura en toucher plus d'un. Pour les amateurs du genre.


NOTE : 6,5/10


Un teaser de la série :

Une chanson de l'OST :


14/03/2010

(K-Drama / Pilote) The Birth of The Rich : le monde des riches héritiers


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L'approche du printemps va amorcer le premier renouvellement des programmes du petit écran coréen et l'arrivée de plusieurs nouveautés récemment débarquées ou à venir. Parmi celles qui ont pris leurs quartiers depuis le début de ce mois de mars en Corée du Sud, on retrouve des dramas aux thématiques assez diverses, mais qui restent en terrain très connu. J'avoue que, pour le moment, rien ne m'a vraiment convaincu parmi les deux que j'ai testés. D'une part, il y a le kitsh d'action très marqué 80s', adaptation d'un manhwa à voir au second degré, avec A Man Called God, d'autre part, la comédie romantique avec en toile de fond l'univers fantasmé des sphères les plus riches du pays, The Birth of The Rich. C'est de cette dernière, qui a débuté le 1er mars 2010 sur KBS2, dont je vais vous parler en ce dimanche asiatique.

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Placée sous le signe de l'ascension sociale, The Birth of The Rich met en scène un héros aux rêves matérialistes déjà très tôt ancrés dans son esprit : il est persuadé d'être le fils d'une riche famille et raconte, dès son plus jeune âge, comment sa mère croisa un jour la route du président d'un Chaebol (ensemble industriel familial d'entreprises très diverses) et en fut séparé par le hasard et les circonstances, sans que ce dernier soit informé du fait que, de la nuit qu'ils avaient passé ensemble, allait naître un enfant. Seulement, sa mère resta également dans l'ignorance de l'identité de celui qui fut, le temps de quelques heures, son amant.

Profondément marqué par cette histoire fondatrice, en dépit de sa condition très modeste, Ji Hyun Woo s'est mis en tête de retrouver ce père biologique mystérieux. Le seul lien qu'il conserve est une médaille, cadeau précipité d'au revoir fait à sa mère. Pour découvrir qui il est, le jeune homme choisit de côtoyer les individus les plus fortunés du pays en travaillant dans un hôtel de luxe. Souhaitant rapidement quitter la condition sociale qu'il occupe actuellement, il étudie en parallèle le monde des affaires, de loin, avec ses moyens, cachant mal sa fascination pour ce milieu.

Son quotidien à l'hôtel va être quelque peu bouleversé par l'arrivée de Lee Bo Young, l'héritière caractérielle et intransigeante d'une riche famille, qui veut s'imposer dans ce monde de businessmen très masculin. Avec des habitudes très atypiques pour une personne ayant plus d'argent qu'elle ne peut en dépenser, sa rencontre avec Ji Hyun Woo va instantanément faire des étincelles et se changer en confrontation.

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En posant dès le départ les certitudes animant son héros imperturbable, The Birth of the Rich brasse, de la plus classique des manières, de grandes thématiques traditionnelles des séries coréennes. Avec en toile de fond les hasards de la vie et ses coïncidences uniques, ce drama se positionne dans la droite ligne de ces histoires récurrentes de destinée que, par une attitude active, le personnage principal souhaite aider à s'accomplir. Oeuvrant souvent à la limite de l'arrogance presque insolente, Ji Hyun Woo manoeuvre et se donne tous les moyens, sans compromission, en vue d'atteindre l'objectif qu'il s'est fixé. La fascination ainsi mise en scène pour les hautes sphères des affaires et les riches palaces est également un décor assez connu, rejouant les gammes classiques des dynamiques d'opposition entre héritiers et parvenus, travailleurs et opportunistes.

Dotée de protagonistes ayant chacun un fort caractère, la série s'amuse évidemment des oppositions et des confrontations inévitables qui vont en résulter. Mais elle ne parvient pas à se départir de l'impression tenace d'un déroulement trop convenu et balisé. Les clashs prêtent à sourire, cependant ils sont construits d'une façon sans doute excessivement artificielle, ce qui donne parfois le sentiment d'assister à des passages un peu forcés, manquant de relief et de spontanéité. A la différence d'autres comédies romantiques proposées cette année (Pasta, The Woman Who Still Wants To Marry), tirant avec dextérité leur épingle du jeu, en misant sur une authenticité rafraîchissante et des personnages attachants dans lesquels on peut s'identifier, The Birth of the Rich reste pour le moment en retrait. Avec ses protagonistes assez froids et ses ressorts scénaristiques sans surprise, elle se révèle trop timorée ou péchant peut-être par manque d'ambition.

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Si le pilote se révèle assez plat sur le fond, avec un déroulement trop prévisible dans lequel il manque une petite touche de personnalité qui permettrait à The Birth of The Rich de s'imposer en tant que telle, le casting se montre pour le moment, également, assez banal et plutôt effacé ; même si ce drama marque quand même quelques retours au petit écran après plusieurs années d'absence pour deux de ses acteurs.

Ji Hyun Woo, vu l'an dernier dans la comédie Invicible Lee Pyung Kang, incarne avec une certaine sobriété ce jeune homme qui s'imagine héritier d'un Chaebol, persuadé d'être appelé à connaître un destin fortuné. Il fait le travail, mais sans plus pour le moment. Son pendant féminin, Lee Bo Young (Queen of the Game, qui date de 2007), héritière atypique et intransigeante, parvient plus efficacement à mettre en avant la force de caractère de son personnage. Les deux acteurs n'ont eu que quelques scènes ensemble, dans ce pilote, et il est trop tôt pour affirmer que l'alchimie prendra entre ces deux-là.

Pour compléter le casting principal, nous retrouvons Nam Goong Min (lui aussi de retour après une longue période sans drama, son dernier, datant de 2006, était One fine day), en héritier puissant, homme d'affaires déjà très impliqué dans le monde de la finance. Sa brève apparition ne permet pas de juger le personnage, si ce n'est qu'il correspond a priori au stéréotype parfait, à l'image que l'on peut se faire d'un second rôle masculin dans une série coréenne romantique. Enfin, Lee Si Young (croisée l'an dernier dans Loving you a thousand times) complète ce quatuor.

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Bilan : The Birth of The Rich nous offre un premier épisode assez convenu, qui déroule sur un rythme régulier sans vraiment interpelé, ni retenir l'attention du téléspectateur. Si tout est bien huilé, le drama cherche encore sa tonalité et une identité. La dynamique entre les personnages principaux se présente comme une énième déclinaison de confrontations entre opposés, mais aucun ne s'impose vraiment à l'écran, conservant une certaine froideur qui empêche tout attachement ou identification.
En somme, voici un pilote qui ronronne doucement, se suit sans trop de difficulté, mais peine à aiguiser la curiosité du téléspectateur pour l'intéresser à la suite. Je ne pense pas continuer la découverte.


NOTE : 4/10


La bande-annonce :