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20/06/2012

(K-Drama / Pilote) Ghost : un prenant thriller dans la cybercriminalité

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Mine de rien, cela faisait sept semaines que My Télé is Rich! n'avait plus mis le cap sur la Corée du Sud. Il était grand temps de repartir au pays du Matin Calme, où les nouveautés ont pris d'assaut les grandes chaînes au cours des dernières semaines. J'ai abordé cette saison avec sérieux : j'ai testé presque tous les dramas pour lesquels j'ai trouvé des sous-titres, de Big à Bridal Mask. Et, surprise (mais c'est le genre d'inattendu que le sériephile chérit), la série qui s'est détachée ne figurait pas sur ma liste à surveiller. C'est elle qui mérite d'ouvrir aujourd'hui notre incursion dans les programmes sud-coréens actuels.

Ghost est diffusé sur SBS depuis le 30 mai 2012, les mercredi et jeudi soir. La série devrait a priori compter 20 épisodes et se terminer début août. Si Bridal Mask semble se maintenir en tête des audiences sur ces cases horaires, Ghost ne démérite pas, avec des parts de marché à deux chiffres qui s'améliorent peu à peu. Sur le papier, j'avoue que je n'y croyais pas particulièrement, même si le scénario avait été confié à Kim Eun Hee à qui l'on doit Harvest Villa et Sign. Mais à l'écran, ce drama se révèle être un thriller rondement conduit et surtout très prenant. Une fiction donc efficace - et qui tient pour l'instant toutes ses promesses après 6 épisodes (le septième est diffusé ce soir en Corée du Sud - et oui, je suis exceptionnellement même à jour de la diffusion sud-coréenne, c'est vous dire si j'ai été happée !).

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Ghost met en scène une unité de la police spécialisée dans la cyber-criminalité, dirigée dans le premier épisode par Kim Woo Hyun, un officier plutôt froid mais d'une efficacité redoutable dès lors qu'un crime ou un délit est commis par informatique. Dans leur quotidien d'affaires, un hacker en particulier leur pose actuellement problème : le mystérieux Hadès, à cause duquel ils perdent d'importantes preuves au cours d'une enquête. Concentrant leurs efforts pour identifier cet opposant de valeur, ils vont se trouver confrontés à un drame qui émeut l'opinion publique par sa mise en scène : l'apparent suicide d'une actrice impliquée dans un scandale sexuel. Très vite, plusieurs indices troublants, puis une vidéo enregistrée par sa webcam durant la nuit fatale, révèlent qu'il s'agit en fait d'un meurtre.

A partir de là, les rebondissements s'enchaînent. Et parce qu'il vaut mieux laisser au téléspectateur le soin de savourer ces multiples twists, disons seulement que, si Hadès fait figure de coupable logique et idéal, la réalité est bien plus complexe et l'enquête dépasse le seul sort de l'actrice. La recherche d'un mystérieux fichier ghost trouble bien des lignes. Se cachent en arrière-plan d'autres machinations et secrets. Tandis que certains ont cédé à des compromissions fatales, d'autres vont tenter de démêler la vérité des faux-semblants, se précipitant alors dans un jeu létal au sein duquel ils ne connaissent pas leurs opposants. Or ces derniers ne reculeront devant rien pour assurer leur tranquilité.

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Série à suspense, Ghost se démarque par la manière très efficace dont elle se réapproprie les codes classiques du thriller et de ses variantes. Tout y est calibré, mais admirablement bien huilé. L'intrigue progresse vite, les rebondissements sont nombreux, proposant un rythme de narration qui ne laisse aucune place à l'ennui. Tout en s'inscrivant dans les grandes traditions des k-dramas (échange d'identité, confrontations personnelles, vengeance), les twists savent surprendre et interpeller un téléspectateur happé par l'ensemble. D'autant plus que le feuilletonnant domine, dévoilant une intrigue à tiroirs multiples qui gagne en complexité et en ramifications au fil des épisodes. Des enquêtes indépendantes viennent parfois se greffer, mais elles finissent toujours par avoir un impact sur la trame principale, directement ou bien indirectement (servant de révélateur pour les personnages). On est donc loin d'un simple procedural, et le format de série télévisée est pleinement exploité.

Si Ghost était présenté comme une incursion dans la cybercriminalité, la réussite du drama doit surtout beaucoup à sa faculté à générer du suspense sans avoir besoin d'être crédible sur le plan informatique. Elle propose principalement de la poudre aux yeux dans la mise en scène de hacking. Les adresses ip ont tendance à se révéler quasi-spontanément et les disques dur à se vider en un éclair. Et ce n'est pas l'introduction qu'elle fait d'un virus bien connu (mais d'origine étatique) comme Stuxnet qui lui permet de gagner en légitimité. Mais pourtant, si certains raccourcis prêtent à sourire (ou à lever les yeux au ciel), le scénariste maîtrise si bien ses partitions théoriques pour engendrer du supense, que tout fonctionne de manière convaincante. La capacité à créer une tension bien réelle l'emporte sur l'artificialité du cadre informatique.

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Outre le caractère extrêmement prenant de sa narration, Ghost retient aussi l'attention par la relative noirceur de son ambiance. D'une part, on y croise nombre de destins tragiques. D'autre part, l'éclairage sur l'institution policière n'est guère flatteur, arbitrage glissant entre des loyautés personnelles nourrissant des réseaux d'influence et une certaine éthique. A l'image des développements du fil rouge principal, la distribution des rôles apparaît riche en faux-semblants. Elle est très intéressante par les rebondissements et révélations qu'elle occasionne, mais aussi par l'ambiguïté qui lui est inhérente.

La frontière de la loi s'avère en effet toute relative, ne permettant pas de distinguer ceux qui cherchent la vérité de ceux qui veulent la masquer - ou de ceux qui font seulement leur travail, voire servent leurs intérêts personnels. Cela soulève beaucoup d'interrogations pour classer les protagonistes, et la curiosité du téléspectateur grandit parallèlement à son implication. Si Ghost n'a pas cédé à la facilité d'un flashback introductif dès le départ pour présenter chacun, elle sait prendre le temps d'explorer un peu plus ses personnages, mettant un instant en pause le tourbillon de ses intrigues. Ce faisant, elle pose les bases d'un équilibre prometteur sur le long terme, même si sa dimension humaine reste encore embryonnaire.

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Sur la forme, Ghost dispose d'une réalisation efficace, avec une photographie relativement sombre qui sied parfaitement à l'ambiance de thriller. La mise en image des enjeux informatiques (et des actions sur le réseau) parvient à capturer la tension qui domine ces scènes. L'OST recherche encore son juste ton, entre des passages grandiloquents qui en font trop et des parenthèses très anecdotiques. Mais dans l'ensemble, on y trouve quelques thèmes retenant l'attention, et la deuxième chanson proposée m'a plutôt plu (cf. deuxième vidéo ci-dessous).

Enfin, Ghost bénéficie d'un casting qui, sans être son point fort, donne globalement le change. La froideur mono-expressive de So Ji Sub correspond assez au registre sombre du rôle qui lui est confié. Je sais qu'il est critiqué (non sans fondement), mais c'est un acteur pour lequel je conserve de l'affection. Mine de rien, le voilà qui exauce un voeu que j'avais formulé en 2010 sans y croire vraiment : enfin choisir un projet intéressant pour interrompre une trop longue série de choix discutables (Cain & Abel, Road Number One). A ses côtés, Lee Yeon Hee n'est pas non plus des plus convaincantes en policière ; mais elle a un personnage pas inintéressant auquel le physique avantageux est souvent reproché. Cela légitimise en quelque sorte le fait de ne pas parvenir à se donner l'apparence d'une policière de choc crédible. Le reste du casting principal est autrement plus solide, avec Daniel Choi et Kwak Do Won qui trouvent tous deux vite leurs marques. Uhm Ki Joon n'a pas eu encore suffisamment de scènes pour s'imposer, mais ses premières confrontations promettent. Enfin, Song Ha Yoon investit le registre classique, en léger sur-jeu, de la reporter jeune et inexpérimentée.

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Bilan : Thriller policier feuilletonnant, modernisé artificiellement par une touche de cybercriminalité, Ghost se réapproprie efficacement les codes narratifs les plus classiques du suspense dans le petit écran sud-coréen. Toujours très rythmé, il multiplie les twists pour se construire une histoire intrigante et prenante, de laquelle il est difficile de décrocher une fois le téléspectateur rentré dans l'histoire. A la fois bien calibrée et bien huilée, sans révolutionner son genre, cette série fait preuve d'une efficacité redoutable. Si elle poursuit sur ces bases, on tient là une solide série à suspense.


NOTE : 7,25/10


Une bande-annonce :

Une chanson de l'OST :

04/04/2012

(K-Drama / Pilote) The Rooftop Prince : une comédie temporelle attachante

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Poursuivons l'exploration des nouvelles séries des mercredi et jeudi soirs en Corée du Sud ! Après King 2 Hearts, cette semaine, je me suis tournée vers Rooftop Prince (ou Rooftop Boy). S'il ne s'agissait pas forcément du drama dont j'attendais le plus en cette saison printanière, j'avoue que le synopsis éveillait quand même ma curiosité. Car, sur le papier, ce drama mettant en scène un improbable voyage temporel semblait proposer un mélange des genres intrigants, même si tout allait dépendre de l'équilibre qui serait trouvé dans la tonalité. 

Diffusée sur SBS, depuis le 21 mars 2012, envisagée pour le moment pour 20 épisodes, Rooftop Prince est diffusé à 22h les mercredi et jeudi soir. De ce coktail mêlant fantastique, comédie, romance et drame, j'ai bien failli ne pas dépasser le premier épisode : peut-être était-ce parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse vibrer avec tant de force la corde mélodramatique, mais il m'a semblé trop pesant pour une première découverte de l'univers... Le déclic est cependant venu du deuxième épisode, immédiatement plus convaincant en basculant dans un registre léger. Si bien qu'avec le recul, je me dis que le pilote introduisait sans doute des bases nécessaires à la construction future d'une histoire pour le moins compliquée (Jugez-en par vous-même dans les paragraphes qui suivent !).

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Entremêlant les lignes temporelles, Rooftop Prince compile plusieurs histoires en cours, dans le passé et le présent, avec des protagonistes différents présentant les mêmes traits, il y a 300 ans et en 2012. 

A l'époque de Joseon, le prince Lee Gak a épousé la belle Hwa Yong. Le mariage arrangé concernait initialement la jeune soeur de la princesse, Bu Yong. Mais, alors qu'elles étaient encore enfants, dans un excès de jalousie, Hwa Yong provoqua un accident qui défigura sa soeur. Or une des exigences du jeune prince Lee Gak avait été que son épouse soit belle. C'est donc Hwa Yong qui lui fut présentée ; tandis que Bu Yong, reléguée derrière un masque dans l'entourage de sa soeur, se fait cependant remarquer pour ses traits d'esprit et ses qualités artistiques. Cependant, un jour, le prince se réveille en sursaut, seul alors qu'il a passé la soirée avec son aimée. Pris d'un mauvais pressentiment, il se précipite dehors pour se voir annoncer que le corps de sa princesse a été retrouvé, elle s'est noyée. S'il s'agit de la thèse officielle, Lee Gak ne croit pas à un accident.

Parallèlement, dans le présent, le pilote de Rooftop Prince nous introduit auprès d'autres destinées difficiles. Suite au remariage de son père, Park Ha (qui ressemble à s'y méprendre à Bu Yong) s'est vue adjoindre une grande soeur qui n'a aucune affection pour elle, au contraire. Prête à tout pour s'en débarasser, Se Na (reflet présent de Hwa Yong) la laissera se perdre et finalement grandir loin de leur famille. Ce n'est qu'adulte, suite au décès de son père, que Park Ha retrouvera sa belle-mère et sa soeur. Très ambitieuse, Se Na sort désormais avec Yong Tae Moo, le cousin d'un riche héritier, Tae Yong (semblable au prince Lee Gak). Au cours d'une sortie en yatch, suite à un accrochage, Tae Yong bascule par-dessus bord. Tae Moo ne fera rien pour tenter de le sauver, y voyant une chance de s'imposer comme l'héritier du groupe.

Les évènements vont conduire les timelines à s'entrecroiser. Dans le passé, le prince Lee Gak refuse d'admettre que la mort de sa princesse ne soit pas un assassinat. Rassemblant sous ses ordres trois serviteurs aux qualités complémentaires, il entend mener l'enquête. Mais le groupe est surpris loin du palais par des assassins. Pour leur échapper, ils tentent le tout pour le tout en essayant de franchir un précipice à cheval. Seuls leurs chevaux parviennent de l'autre côté du ravin. Les quatre jeunes hommes ont disparu. Ils réapparaissent 300 ans plus tard, dans le salon d'une petite maisonnée surplombant Séoul, sous les yeux ébahis de Park Ha, qui habite là. 

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Si elle nous plonge dans un tourbillon de destinées guère joyeuses tout en mettant en scène des personnages qui n'en perdent pas pour autant leur volontarisme, le charme de Rooftop Prince tient en premier lieu à la manière dont, dès le deuxième épisode, la série s'épanouit dans un registre de comédie temporelle réjouissant. J'ai toujours eu un faible pour ces fictions mettant en scène l'arrivée impromptue d'individus issus d'une autre époque. Le choc des cultures, des moeurs, des technologies (les voitures, mais aussi les ascenseurs réservent bien des surprises !), offrent une palette sans fin de qui pro quo savoureux et de décalages pimentés pour des scénaristes habiles sachant les exploiter. Et ceux de Rooftop Prince appartiennent indéniablement à cette catégorie. Les premiers pas de nos quatre personnages de Joseon dans une Seoul moderne sont tout simplement hilarants, notamment la première nuit où, devant le palais désormais monument historique, ils essaient vainement d'entrer...

Au-delà de ces décalages sur lesquels la série n'hésite pas à insister, mais sans pour autant rompre la dynamique d'ensemble et en faire trop, Rooftop Prince présente une particularité par rapport aux simples comédies temporelles : c'est rien moins qu'un prince de Joseon qu'elle propulse en 2012. Habitué à être obéi sans discussion, autoritaire, n'utilisant jamais la moindre forme de politesse pour s'adresser aux gens, c'est peu dire que Lee Gak est celui qui subit de plein fouet le choc culturel. C'est d'autant plus difficile que le prince se retrouve confronté à Park Ha, jeune femme pragmatique, bien décidée à leur faire rembourser les dégâts causés à son appartement. Bien entouré et protégé par ses fidèles serviteurs, Lee Gak ne peut cependant rien contre les initiatives de Park Ha : non seulement cette dernière est leur seule clé pour comprendre ce monde hostile, mais, ne manquant pas d'aplomb, elle ne va pas hésiter à bousculer le prince, prenant même - il faut l'avouer - un malin plaisir à bouleverser ainsi les certitudes de ce rigide et arrogant jeune homme.

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C'est dans la dynamique relationnelle en construction que réside le second atout de Rooftop Prince. Park Ha est une jeune femme pétillante qui, si elle n'a pas été épargnée par la vie, est ressortie plus forte des épreuves. Son personnage présente une ambivalence qui fait souvent mouche, oscillant entre une part d'innocence et de spontanéité chaleureuses et un versant adulte endurci et sans illusion. Ses rapports compliqués avec sa soeur sont représentatifs de cette ambiguïté, tout comme la relation qui s'installe entre elle et le prince. Car Park Ha va tant bien que mal parvenir à obtenir la coopération de son royal invité - toujours dans l'optique d'être remboursée grâce au travail que les quatre jeunes gens effectuent pour elle. Usant de sa position dominante, elle ruse, cède à certains chantages, n'hésite pas à remettre à sa place Lee Gak... Pourtant, dans le même temps, les deux personnages principaux apprennent aussi à se connaître, prenant conscience lors de ces brèves trêves qu'il y a plus en leur interlocuteur que le jugement hâtif que chacun a fait sur l'autre. Les rapports entre Park Ha et Lee Gak font donc office d'étincelles dans ce drama ; et le reste du show devrait s'en inspirer.

Car si Rooftop Prince a su peu à peu me charmer par son confus mélange loufoque et mélodramatique, cela ne signifie pas qu'il faut oublier certains problèmes ; lesquels expliquent en partie la réserve que je garde pour le moment. Au-delà des quelques excès du premier épisode, il faut bien avouer que la série ne fait guère dans la subtilité. Les deux personnages "opposants" à nos héros ne sont absolument pas nuancés, caricatures d'ambitions, dont les motivations - surtout celles de Se Na - ne sont pas explicitées. Trop binaire, trop manichéen, le drama court le risque de tendre vers un mélodrama superficiel qui raterait son objectif principal, celui de susciter de l'empathie auprès du téléspectateur, en simplifiant à outrance les oppositions. C'est précisément cette impression que les scénaristes en faisaient trop sans prendre le temps de se justifier et de nous faire connaître chaque point de vue qui m'a gêné dans le pilote. Je veux bien admettre qu'il s'agissait d'un épisode d'exposition nécessaire, mais je reste cependant méfiante sur la gestion future du volet dramatique.

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Intéressant sur le fond, Rooftop Prince l'est également sur la forme. Il s'agit en effet d'un drama maîtrisé, classique dans le bon sens du terme. La photographie est belle, colorée comme il se doit. La caméra use de quelques effets bienvenus pour faire un peu plus vibrer la corde comique de certains passages, comme des accélérés qui provoqueront plus d'un sourire. Mais l'ensemble reste cependant relativement sobre. Et surtout, on retrouve en arrière-plan une jolie bande-son, avec des musiques correspondant bien aux différentes tonalités et utilisées à bon escient pour souligner la tonalité de l'instant. Sans apporter quoique ce soit de nouveau au petit écran, c'est donc un drama qui sait bien jouer sur tous les ingrédients formels qu'il a à disposition.

Enfin, le casting rassemblé par Rooftop Prince est très sympathique. J'ai beaucoup d'affection pour Han Ji Min (Resurrection, Capital Scandal) : non seulement c'est toujours un plaisir de la retrouver, mais en plus, elle prend très vite la mesure d'un personnage pétillant qu'il est difficile de ne pas immédiatement aimer. Face à elle, Micky Yoochun, que je connaissais surtout pour les premiers épisodes de Sungkyunkwan Scandal, m'a agréablement surprise dans un rôle de prince, forcément un peu rigide, mais qui trouve à s'exprimer de manière très démonstrative dans un registre de comédie un peu burlesque assez réjouissante. De plus, les scènes entre les deux acteurs fonctionnent très bien, avec une dynamique qui fait plaisir à voir. A leurs côtés, on retrouve également Jung Yoo Mi, Lee Tae Sung, Jung Suk Won, Choi Woo Shik et Lee Min Ho. 

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Bilan : Comédie temporelle décalée, ne négligeant pas pour autant une dimension plus mélodramatique qui pourra toucher le téléspectateur à condition qu'elle parvienne à se nuancer, Rooftop Prince se réapproprie avec une certaine fraîcheur des dynamiques relationnelles classiques du petit écran sud-coréen. Plaisante à suivre et même attachante lorsqu'elle investit un registre léger, la série est plus maladroite quand elle s'aventure sur des plate-bandes tragiques. Cependant, il ne tient qu'aux scénaristes de construire, à partir de ces intéressantes fondations, une fiction capable de mûrir au fil des épisodes. Evolution à suivre.


NOTE : 6,75/10


Le générique de la série :

La bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST (avec un MV comprenant des images des premiers épisodes) : 

01/02/2012

(K-Drama / Pilote) History of the Salaryman : une enthousiasmante comédie noire dans le monde de l'entreprise


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Poursuivons l'exploration des nouveautés du pays du Matin Calme en ce mercredi asiatique. Il semblerait en effet que l'année 2012 commence sous les meilleures auspices dans le petit écran sud-coréen. En ce mois de janvier, j'avais classé History of the Salaryman dans la catégorie des "curiosités à tester", tant les bandes-annonces et les affiches promos (quelque peu étranges/inclassables) m'intriguaient tout en me laissant circonspecte. C'était un peu le genre de drama dont on ne sait trop quoi attendre tant l'ensemble semble déroutant, et au fond, c'était peut-être ce trait spécifique qui était le plus excitant a priori : où allait-on mettre les pieds ?

Pour le savoir, il a fallu attendre la diffusion qui a commencé le 2 janvier 2012 sur SBS, les lundi et mardi soirs. La série devrait comprendre 20 épisodes au total. Il faut préciser que l'équipe à l'origine de ce drama n'est pas un duo inconnu, puisque c'est celle à qui l'on doit Giant. Si History of the Salaryman a débuté assez timidement et que ses audiences restent très moyennes et aléatoires, je ne vais pas faire durer le suspense : j'ai été très agréablement surprise par les premiers épisodes de ce drama, lequel s'impose comme mon premier coup de coeur de l'année. En espérant qu'il poursuive sur ces bases enthousiasmantes !

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History of the Salaryman nous plonge dans le milieu ultraconcurrentiel de grands conglomérats industriels, notamment pharmaceutiques. C'est au sein du groupe Chunha que le drama se déroule principalement. S'il est dirigé d'une main de fer par le patriarche Jin Shi Hwang, ce dernier songe à sa succession : peu confiant dans les capacités de son ambitieux fils, il espère pouvoir compter sur sa petite-fille, Baek Yeo Chi. Mais cette dernière, excentrique jeune femme trop gâtée, se désintéresse complètement de ces affaires. Dans le même temps, cependant, en dépit des tensions internes, le groupe Chunha développe un nouveau médicament qui pourrait considérablement allonger l'espérance de vie. C'est au cours des essais cliniques du produit, dont la direction est confiée à Cha Woo Hee, que nos principaux protagonistes vont avoir  l'occasion de se rencontrer pour la première fois.

Rêvant d'un emploi stable dans une grande entreprise, Oh Yoo Bang enchaîne pour le moment les petits boulots sans parvenir à trouver sa voie. Finalement, une éventuelle opportunité s'ouvre lorsqu'un cadre de Chunha lui donne pour mission d'infiltrer les essais cliniques afin d'extraire un échantillon du produit miracle inventé. Mais Yoo Bang n'est pas le seul à se trouver diligenté sur place avec une mission similaire : un directeur d'un groupe concurrent, Choi Hang Woo, se fait également admettre dans le même but. Finalement, les effets secondaires du médicament et la découverte (erronée) d'un autre espion industriel précipite la fin du programme (et de la carrière de Woo Hee). Une scène de fureur de Yeo Chi, et la révélation du déroulement du test, achèveront de faire échouer le lancement du produit.

Suite à tous ces évènements, Yoo Bang reçoit un soutien inattendu pour réussir l'examen d'entrée au sein du groupe Chunha. Il a la surprise de retrouver dans son service la caractérielle Yeo Chi, punie pour ses excès d'impertinence et devant désormais accepter le statut de simple salariée. Pendant ce temps, Hang Woo continue d'oeuvrer en coulisse pour la chute du groupe Chunha afin de venger la mort de son père, dont le suicide serait lié au président actuel de l'entreprise.

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Le premier aspect marquant de History of the Salaryman tient à sa richesse de tons. Le drama se révèle en effet être un cocktail détonnant de différents genres, le tout porté par une écriture qui témoigne d'un vrai sens du rythme narratif, ne laissant jamais place à aucun temps mort. Il propose un mélange de thèmes classiques du petit écran sud-coréen, comme l'opposition des classes sociales, les liens personnels naissant peu à peu de premières rencontres antagonistes nourries de qui pro quo, mais aussi des thèmes d'héritage familial et de vengeance... Tout en empruntant ses codes à la comédie, sans hésiter à faire dans le burlesque, la série nous plonge également dans les coulisses de luttes de pouvoir internes et de concurrence, entre et au sein des grandes entreprises. Elle délivre alors des scènes au cours desquelles le drama semble plus emprunter son art des intrigues et des complots, des alliances et des retournements, à un sageuk. Et les confrontations ont les accents de véritables batailles ayant pour cadre l'entreprise. Le résultat, très dense, surprend dans le bon sens du terme.

Il faut dire que ce drama a une façon d'assumer certaines situations les plus farfelues avec un aplomb et un naturel qui s'avèrent très enthousiasmants. Dès les scènes d'ouverture - il débute sur un classique flashforward -, History of the Salaryman s'impose dans un registre prenant et rafraîchissant qui se complaît dans un certain humour noir assumé et qui sait exploiter toute la palette de tonalités à sa disposition. La série captive par sa capacité à manier l'absurde et l'auto-dérision, ne reculant devant aucun ridicule, ni excès théâtralisés, tout en pouvant basculer la minute d'après dans un passage autrement plus sérieux où l'émotionnel prédomine. Le soin apporté aux détails des mises en scène offre aussi son lot de moments proprement jubilatoires. Dans les premiers épisodes, le destin "exceptionnel et tragique" de la fameuse poule du président du groupe Chunha, cobaye du produit miracle, illustre parfaitement cette faculté à flirter avec les extrêmes, en repoussant les limites et en provoquant pour mieux capturer l'attention d'un téléspectateur surpris, sans pour autant jamais en faire trop. 

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Outre ces mélanges osés et dosés, la réussite de History of the Salaryman tient à ses personnages. Ils s'imposent très vite à l'écran, bien caractérisés, permettant d'impliquer émotionellement le téléspectateur dans le devenir de chacun. C'est qu'ils sonnent très humains, avec leurs failles, leurs préconceptions, leurs qualités comme leurs défauts. Aucun n'est unidimensionnel, et leurs personnalités se nuancent progressivement, esquissant une part de complexité et d'ambivalence dès les premiers épisodes. Aucun ne suscite une complète antipathie, même Hang Woo qui, derrière son machiavélisme, laisse entrevoir son lot de blessures. Yeo Chi aurait pu être une énième tête à claque d'héritière, elle est au contraire une jubilatoire explosion permanente de scandales les plus improbables. Les antagonismes et oppositions qui se forment entre les personnages, comme les rapprochements surprenants et associations inattendues qui s'opèrent, forgent des relations volatiles, assez pimentées, qui sont un plaisir à suivre.

De plus, ce qui permet d'être optimiste pour la suite, c'est que les personnages semblent tous disposer d'une marge de progression pour mûrir et véritablement se révéler. Le téléspectateur perçoit chez eux un réel potentiel, narratif et humain, à faire grandir. Comment ainsi ne pas s'attacher à Yoo Bang qui, en dépit de ses réactions parfois excessivement spontanées et assez naïves, n'en démontre pas moins un réel pragmatisme et un sens de la débrouillardise qui finiront par payer ? Fils prodigue ayant hérité du rêve d'ascension sociale de son défunt père, il s'est déjà considérablement endurci au contact de nombre de déceptions. Il apparaît vite comme bien plus complexe et solide que les premières images proposées par la série. De même, on devine que Yeo Chi a un long chemin à parcourir pour quitter ses airs d'enfant gâtée, mais que le caractère de la jeune femme ne l'handicapera pas toujours. Si elle semble si déconnectée de la réalité, elle n'a pas moins toutes les clés en main pour faire quelque chose de sa vie. C'est un tableau donc très vivant et évolutif que forment les personnages.

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Solide sur le fond, History of the Salaryman est également un drama très soigné sur la forme. On y retrouve, avec la même réussite, ce cocktail surprenant qui s'impose comme la marque de la série. La réalisation est impeccable. Sobre quand il faut, elle reste toujours très dynamique, n'hésitant pas non plus à verser dans quelques excès de théâtralisation dans la mise en scène, lesquels, volontairement excessifs, déclencheront chez le téléspectateur plus d'un fou rire. La photographie est plutôt sombre, ce qui correspond parfaitement aux thèmes abordés. De manière générale, l'esthétique apparaît comme un écho parfait à la tonalité versatile du drama. Et l'utilisation de la bande-son est convaincante : cette dernière mêle admirablement les styles les plus divers, entre thèmes pop-culturels connus comme des musiques de films, des morceaux de musique classique au parfum faussement épique et des chansons récurrentes plus orientées k-pop, classiques d'un k-drama.

Enfin, History of a Salaryman ne serait pas aussi enthousiasmant s'il ne s'appuyait pas sur un casting excellent, à la hauteur du scénario. Je ne doutais pas un instant que Lee Bum Soo (On Air, Giant) serait parfait dans ce rôle de salarié a priori moyen qui trouve peu à peu ses marques et amorce son ascension ; j'aime beaucoup comment très vite le personnage s'affirme, sans jamais se départir d'une certaine innocence. J'ai par contre eu un gros coup de coeur pour Jung Ryu Won (Automn Shower, Ja Myung Go), qui était la seule que je ne connaissais pas au sein du casting principal. Alors même que le type de rôle qui lui est confié peut souvent avoir tendance à m'agacer, elle est ici extra en héritière excentrique dont la personnalité va, elle aussi, peu à peu se nuancer. Elle impose une sacrée présence à l'écran. De son côté, Jung Gyu Woon (Dr Champ, Sign) est également efficace dans un rôle assez sombre qu'il maîtrise bien. Enfin Hong Soo Hyun (Temptation of an Angel, Lie to me, The Princess Man) complète avec énergie ce quatuor.

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Bilan : Comédie noire mêlant les genres, toujours très dynamique et souvent jubilatoire, History of the Salaryman est un drama abouti sur le monde des entreprises. Bénéficiant d'une écriture habile, il sait jouer sur tous les registres. Avec un certain sens de la provocation, ne reculant devant aucun excès, il réussit dans l'humour comme dans l'émotionnel, dans l'absurde comme dans les mises en scène plus nuancées et complexes. S'affirmant dans cette alternance des tonalités, la série trouve un équilibre rafraîchissant qui la démarque d'autres productions ayant perdu leur âme dans le sur-formatage.

Même si je ne veux pas trop m'emballer, et que seul le temps nous dira si History of the Salaryman saura préserver l'étincelle de ses débuts, au vu de la solidité de ces premiers épisodes, j'ai envie de faire confiance aux scénaristes pour poursuivre sur cette voie. 


NOTE : 8/10


La bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :

21/12/2011

(K-Drama) The Sandglass : trois amis dans la tourmente politique sud-coréenne des années 70 et 80


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C'est un mercredi asiatique consacré à un classique que je vous propose aujourd'hui ; un de ces classiques qui n'a pas usurpé la réputation qui le précède. Pour être honnête, j'ai longtemps attendu, secrètement espéré, avoir un jour l'occasion de regarder un drama comme The Sandglass, une série qui traite sans détour de l'Histoire récente de la Corée du Sud, mêlant politique, mafia et destinées personnelles. Cette fiction concentre en son sein tous les ingrédients et grandes dynamiques qui font la force du petit écran sud-coréen. C'est sans conteste un des meilleurs k-dramas qu'il m'ait été donné de voir jusqu'à présent, et indéniablement un des plus marquants.

Il faut croire que je n'avais sans doute pas cherché dans la bonne direction pour découvrir ce genre de fictions, puisque The Sandglass est aussi désormais le plus ancien drama que j'ai visionné. Il fut en effet diffusé sur SBS du 10 janvier au 16 février 1995, chaque semaine du lundi au jeudi soir. Comportant un total de 24 épisodes, il reste un de ces "national dramas" qui ont marqué tout un pays, et ses taux d'audience demeurent à ce jour parmi les plus élevés des séries sud-coréennes : son dernier épisode atteignit presque 65% de part de marché. Certes, l'aura qui entoure The Sandglass, notamment en raison des évènements qu'elle porta à l'écran, est imposante, mais c'est aussi un drama particulièrement abouti représentant tout un savoir-faire.

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The Sandglass raconte la vie de trois jeunes gens, de leur adolescence jusqu'à l'âge adulte, plongés dans le tumulte politique sud-coréen des années 70 et de la première moitié des années 80.

Tae Soo et Woo Suk se sont connus sur les bancs du lycée. Rien ne semblait a priori les destiner à forger cette amitié qui résistera à toutes les épreuves : Tae Soo est le fils d'une courtisane, laissant le plus souvent ses poings s'exprimer pour lui, tandis que Woo Suk fait figure d'élève modèle, issu d'une famille de paysans austères, dont le père rigide entend bien le voir gravir les échelons de la hiérarchie sociale. Si pendant un temps, Woo Suk détournera Tae Soo de son inclinaison pour l'argent facile, les deux amis verront leurs chemins se séparer définitivement à la sortie du lycée. Le passé communiste du père de Tae Soo l'empêchera d'embrasser la carrière militaire dont il rêvait, le rejetant irrémédiablement dans la vie de gangster, tandis que dans le même temps, Woo Suk entre à l'université ambitionnant de devenir procureur.

C'est à la fac que le désormais étudiant en droit va croiser la route de Hye Rin, une jeune femme engagée politiquement dans toute cette agitation qui gagne alors les universités sud-coréennes. Ce qu'elle ne révèlera que plus tard, c'est qu'elle est aussi la fille d'un très riche propriétaire de casinos, bien introduit auprès des instances dirigeantes du régime. C'est grâce à Woo Suk que Hye Rin rencontre Tae Soo, au cours d'une visite de ce dernier à son ami. Le choix de carrière de Tae Soo, désormais arrêté dans le banditisme, déçoit par Woo Suk, cependant Hye Rin n'est pas insensible à ce jeune homme aux activités troubles, mais plein d'assurance. Les trois jeunes gens partageront ainsi quelques temps d'insouciance, vite rattrapés par la réalité d'une Corée du Sud en ébullition. Si les circonstances les précipiteront dans des camps opposés, ils ne perdront jamais de vue l'amitié qui les aura unis et qui restera toujours une constante de leurs vies.

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The Sandglass se démarque tout d'abord par la richesse de son histoire et des thématiques que cette dernière va lui permettre d'aborder. Dans la première partie du drama, les vies des personnages principaux se confondent avec les remous de l'Histoire du pays, dressant un portrait détaillé et nuancé de la Corée du Sud durant sa dernière décennie d'autoritarisme. Du milieu des années 70 jusqu'au début des années 80, sous la dictature du général Park Chung Hee, puis du nouvel homme fort qui lui succède, Chun Doo Hwan, la série s'intéresse plus particulièrement aux mouvements de démocratisation qui parcourent la société et notamment le milieu universitaire, tout en mettant également en lumière la répression ferme dont ils font l'objet. Si l'agitation reste circonscrite jusqu'en 1979, l'assassinat du président Park par le directeur de la KCIA à la fin de l'année ouvre une période d'incertitude au cours de laquelle les aspirations démocratiques trouvent à s'exprimer. Elles ne seront que plus durement réprimés par le nouveau régime.

Durant ce printemps 1980, un des passages les plus marquants du drama reste sans conteste son récit du soulèvement et du massacre de Kwangju, en mai 1980. L'intervention militaire dans cette ville insurgée fit plusieurs centaines de morts, le bilan restant toujours incertain. Longtemps passés sous silence, la version officielle des évènements parlait alors de troubles causés par des sympathisants nord-coréens. Pour bien comprendre l'impact qu'a pu avoir la diffusion de The Sandglass, il faut se replacer à l'époque de sa diffusion : en 1995, la série permit aux téléspectateurs sud-coréens de découvrir dans leur petit écran la réalité de Kwangju, en proposant une reconstitution minutieuse basée sur des récits de témoins. Le drama quitte ici le cadre du simple divertissement pour restaurer une mémoire occultée. Contribuant à libérer la parole autour de ces blessures du passé, les sujets ainsi traités confère à cette oeuvre une dimension particulière. 

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S'il écrit avec ses personnages des pages d'Histoire qui interpellent, The Sandglass demeure un drama qui entremêle habilement la grande et les petites histoires. Sa réussite est justement d'être le récit de trois destinées personnelles, imbriquées dans un grand portrait plus vaste, à la fois social et politique, de la Corée du Sud de l'époque. Ainsi, si Woo Suk restera toujours concentré sur ses études, ne prenant pas part aux protestations, l'implication politique de Hye Rin nous permet de découvrir les réseaux étudiants de protestations, la série éclairant surtout leur répression par le régime dictatorial en place. Les arrestations, les tortures, mais aussi le fonctionnement des cercles de pouvoir et d'influence à cette époque, rien n'est passé sous silence. Il y a dans ce drama une volonté manifeste de réalisme qui donne une portée considérable à son propos.

Représentatifs du parti pris narratif des scénaristes, les épisodes 7 et 8, consacrés au soulèvement de Kwangju, sont ainsi d'une intensité dramatique aussi impressionnante que marquante. Les dynamiques de fond de la série y apparaissent déjà parfaitement maîtrisées. Les destinées de chacun se croisent et s'entre-choquent : tandis que Woo Suk effectue son service militaire dans les forces d'intervention qui sont envoyées sur place, Tae Soo se bat aux côtés des habitants, entraîné par un de ses amis, alors même qu'il avait jusqu'à présent oeuvré pour le parti au pouvoir dans des opérations commando contre l'opposition. En introduisant ses protagonistes de part et d'autre du champ de l'affrontement, le drama multiplie les points de vue et permet de ne jamais tomber dans le manichéisme. C'est une constante tout au long de la série : elle laisse les protagonistes seuls face à leur décision et à leur conscience ; aucun jugement n'est jamais exprimé. Toutes ces destinées reflètent avant tout les déchirements qu'ont vécu les habitants du pays. Et si le drama revêt souvent des accents tragiques, il semble aussi toujours parcouru par un véritable souffle épique qui captive le téléspectateur.

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La seconde partie de The Sandglass quitte le devant de la scène, pour nous immerger dans les coulisses du pouvoir. Elle se réapproprie alors habilement les codes narratifs des fictions de gangsters. A l'action et à la spontanéité de la jeunesse succèdent des pourparlers et des négociations, toujours arbitrés par des rapports de force mouvants. La série scelle ainsi le passage à l'âge adulte des personnages : marqués par les évènements dont ils ont pu être les acteurs ou les témoins dans leur jeunesse, leur accession aux responsabilités s'opère dans le tourbillon des changements qu'occasionne la cinquième République. Dépeignant l'ouverture progressive et timide vers une démocratisation qui ne sera consacrée qu'à la fin des années 80, The Sandglass conserve intact son savoir-faire pour parvenir à nous impliquer dans le sort individuel de ses personnages, tout en éclairant plus largement la situation du pays.

Le portrait que la série dresse des élites reste très sombre et sans illusion, n'hésitant pas à détailler les systèmes de corruption généralisée qui ont cours pour se maintenir au pouvoir. A nouveau, une efficace distribution des rôles s'opère parmi les personnages, permettant d'aborder les différents sujets sous tous les angles : tandis que Hye Rin investit sib rôle d'héritière, ambitionnant de légaliser le commerce des casinos, Woo Suk devient procureur. Il souhaite s'attaquer à cette mafia institutionalisée par les liens qu'elle a noués avec les instances dirigeantes. Or Tae Soo s'est lui justement imposé au sein de cette pègre qui reste instrumentalisée par les cercles du pouvoir. Les choix qu'ils seront amenés à faire, dictés par leurs principes mais aussi leurs sentiments, les conduiront tous à se heurter à ce système dont l'opacité et l'influence semblent demeurer inébranlables.

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Mais au-delà de toutes ces turbulences politiques, The Sandglass est une histoire d'amitié. Une loyauté indéfectible unira jusqu'au bout ces trois jeunes gens emportés par les mutations d'un pays, et qui resteront fidèles à eux-mêmes jusqu'au bout. Le souci de réalisme se retrouve dans la manière dont sont dépeintes leurs relations. C'est avec beaucoup de subtilités et de nuances que la série esquisse un triangle amoureux qui ne tombera jamais dans la caricature ; les expériences de vie éloigneront logiquement Woo Suk, tandis qu'un lien très fort se nouera entre Hye Rin et Tae Soo. Si le drama n'a pas son pareil pour nous faire partager leurs doutes, la force de ces histoires sentimentales tient au fait que les scénaristes ne cherchent pas à faire rêver de façon utopique : nous ne sommes pas dans une comédie romantique, leur affection réciproque n'occultera jamais les disparités sociales et les milieux différents que chacun incarne.

L'amour entre Hye Rin et Tae Soo, destiné à rester contrarié, rejoint la tonalité d'ensemble d'une série où le parfum de tragédie n'est jamais loin ; ce n'est pas la fatalité qui est ainsi soulignée, simplement les aléas d'une vie en ces périodes très tourmentées. Sachant constamment se renouveler, évoluant avec logique au gré des décisions prises et ne tombant jamais dans une répétition des mêmes schémas, les rapports entre les trois protagonistes se distendront, mais leur lien ne disparaîtra jamais. Respectant jusqu'au bout son parti pris de ne rien édulcorer, l'épisode final offrira la conclusion la plus logique et légitime, mais aussi la plus poignante et déchirante à ces amitiés. Le respect demeurera jusqu'au bout indéfectible, mais les choix de vies finiront logiquement par les opposer. La fin de The Sandglass marque durablement le téléspectateur, et apparaît vraiment à la hauteur de la qualité et de l'intensité d'un drama qui se vit aux côtés de ses personnages.

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Solide sur le fond, The Sandglass l'est également sur la forme. La série bénéficie d'une réalisation impeccable qui se démarque tant par sa maîtrise d'ensemble, que par sa capacité à en dire beaucoup sans avoir besoin que les protagonistes prononcent la moindre parole. La caméra n'a pas son pareil pour jouer sur la symbolique des mises en scène : elle sait pleinement occuper l'espace de chaque scène, mais également vraiment bien mettre en valeur un simple échange de regards ou un silence qui sera aussi explicite et fort que bien des lignes de dialogues. La série emploie d'ailleurs opportunément toutes les techniques de narration, notamment certains montages en parallèle qui rendent plusieurs scènes vraiment marquantes. 

De plus, le drama dispose d'une superbe bande-son. Outre un thème musical qui oscille entre mélancolie et déchirement, correspondant parfaitement à l'ambiance générale, retentit également, généralement une fois par épisode, une chanson phare un peu surprenante, puisqu'elle est russe : il s'agit de Zhuravli (Cranes), par Joseph Kobzon, dont les paroles originales sont dédiées aux soldats soviétiques tués. Se confondant complètement avec la tonalité de The Sandglass, elle apporte une dimension émotionnelle supplémentaire aux passages qu'elle accompagne et restera toujours associée à la série.

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Enfin, ce drama rassemble un impressionnant casting qui va contribuer à donner une âme à toute cette galerie de personnages, principaux comme secondaires. Au sein du trio central, c'est sans doute Choi Min Soo (South of the Sun, The Legend, Warrior Baek Dong Soo), dans un rôle aux accents fatalistes, qui s'avère le plus impressionnant, incarnant un personnage plein d'assurance qui va grimper avec détermination les échelons de la hiérarchie mafieuse, tout en restant fidèle à lui-même et à son histoire jusqu'au bout. A ses côtés, Park Sang Won (Eyes of Dawn, The Legend, Dream) incarne avec sobriété, et tout autant de loyauté, ce jeune homme modèle, pour qui la réforme du système passera par l'intérieur des institutions. Enfin, complétant ce triangle, Ko Hyun Jung (What's Up Fox ?, Queen Seon Duk, Daemul) aura sans doute eu la figure la plus changeante de ce drama, perdant bien des illusions et un instant son âme dans son accès aux responsabilités ; mais l'actrice aura parfaitement su retranscrire la force de caractère constante de la jeune femme.

Cependant, The Sandglass ne serait pas complet sans ses acteurs secondaires, extrêmement solides, qui interviennent tout au long du drama. Ils sont à la hauteur de la qualité des rôles qui leur sont proposés : la série est en effet une de ces fictions où aucun protagoniste n'est manichéen, ni les principaux, ni les secondaires. Chacun est caractérisé avec sa part de nuances, apportant une consistance supplémentaire au récit proposé. Parmi les plus représentatifs, il faut citer Lee Jung Jae (Air City, Triple), figure forcément tragique à la loyauté inébranlable, qui marque de sa seule présence ses nombreuses scènes dans lesquelles il ne prononce pourtant quasiment aucune parole. On croise également Park Geun Hyung, Jung Sung Mo, Jo Min Soo, Lee Seung Yun, Kim Jong Gyul, Jo Kyung Hwan, Kim Byung Gi, Jo Hyung Ki, Lee Doo Il, Kim In Moon, Jang Hang Sun, Kim Young Ae, Im Hyun Sik ou encore Kim Jung Hyun.

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Nothing has been solved yet.
...
And my friend asks me 'when?'..
And I answer, 'it's not done yet'..
Perhaps there's no end to this.
But that doesn't matter.
A friend of mine who's left earlier said to me,
'what is important is AFTER'..
'what matters is..'
'how you live AFTER that.'
'and don't you forget that.'

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Bilan : Fresque épique passionnante, à la richesse et à la qualité narrative constantes, The Sandglass est une oeuvre ambitieuse et aboutie qui concentre parfaitement tout le savoir-faire du petit écran sud-coréen. Tout en impliquant émotionnellement le téléspectateur dans les destinées mouvementées de ses trois personnages principaux, la série esquisse un portrait nuancé et complet, à la fois social et politique, de la Corée du Sud et de ses habitants au cours des décennies charnières 70s-80s'. Au-delà de son très intéressant sujet, la dimension particulière de The Sandglass tient également à ce travail de mémoire qu'elle entreprend, symbolisé par l'image du sablier qui s'écoule, la série appelant à se tourner vers le futur et à faire la paix avec le passé.

Pour les amateurs de k-dramas, et plus généralement pour tous ceux qui s'intéressent à ce pays, ce drama est tout simplement incontournable... Que dis-je, indispensable ! A voir !

NOTE : 9/10


Le générique :


La chanson (russe !) phare de l'OST, Cranes :

26/10/2011

(K-Drama / Pilote) Tree With Deep Roots (Deep Rooted Tree) : un thriller historique sous le règne du fascinant roi SeJong



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De retour en Corée du Sud en ce mercredi asiatique, pour se replonger dans un genre qui m'est très cher : les séries historiques. Cette semaine, j'ai mis à profit un peu de temps libre pour découvrir les sageuk actuellement diffusés au pays du Matin Calme. Si je me suis laissée emporter par le souffle épique de Gye Baek sur les conseils avisés de Mina (un drama dont on parlera sans doute prochainement), c'est d'une série qui a débuté plus récemment dont je vais vous parler aujourd'hui.

Diffusé depuis le 5 octobre 2011 sur SBS, Tree With Deep Roots devrait comprendre un total de 24 épisodes. Pour adapter ce roman de Lee Jeong Myeong, l'écriture a été confiée à l'équipe qui se trouvait derrière le succès de Queen Seon Deok, les scénaristes Kim Young Hyun et Park Sang Yun. Après des débuts inégaux, un peu poussifs mais loin d'être inintéressants, je dois dire que Tree With Deep Roots m'a progressivement conquise. Voici donc mes premières impressions sur une série où il y a beaucoup à dire, des thématiques abordées jusqu'à certaines interprétations marquantes (notamment de la part d'un Song Joong Ki qui m'a véritablement bluffé).

[La critique qui suit a été rédigée après visionnage du premier quart du drama (soit 6 épisodes).]

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Tree With Deep Roots se déroule au début de l'ère Joseon, au XVe siècle, sous le règne d'un roi qui a marqué l'Histoire de la Corée, SeJong. Cependant, s'il réalisera effectivement de grandes choses pour son royaume, faisant notamment adopter un alphabet propre, l'hangeul, qui remplacera les signes chinois préalablement utilisés, le drama s'ouvre alors qu'il n'est encore qu'un jeune homme. S'il porte la couronne, il n'a pas encore l'exercice d'une charge dont son père conserve la responsabilité avec une main de fer. Le roi TaeJong savait en effet se montrer impitoyable avec tous ceux qu'il considérait comme des menaces potentielles contre son pouvoir. Une conception du gouvernement que SeJong ne partage pas, ce qui ne fait que compliquer les rapports tendus entre le père et le fils.

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Craignant les complots, et notamment une organisation, Mil-Bon, qui prône une remise en cause de l'absolutisme et des principes pour contenir et encadrer le pouvoir du monarque au profit des nobles, TaeJong exécutera de nombreux dignitaires, dont certains parents de la reine. A l'époque, Kang Chae Yoon était un jeune esclave au service d'un de ces hommes, considérés comme traîtres, dont TaeJong ordonnera l'élimination. Dans le tournant dramatique que prirent les évènements, Chae Yoon perdra son père et tous ses amis : leur seul tort était d'appartenir au noble en question. Il s'est alors juré de se venger de celui qu'il considère comme responsable de ces morts, celui qui portait officiellement la couronne : SeJong.

Vingt ans plus tard, ce dernier gouverne désormais effectivement son royaume, son père étant décédé des années plus tôt. Il s'efforce de mettre en oeuvre une gouvernance éclairée par des préceptes néo-confucéens, rassemblant autour de lui des intellectuels. De son côté, Chae Yoon est devenu un soldat royal, assassin entraîné qui attend le bon moment pour frapper. Mais alors que l'un des plus importants projets de SeJong est en passe de se réaliser, une série de meurtres frappe ceux qui y sont associés. Par un concours de circonstances, Chae Yoon se voit confier officiellement l'enquête. Il va mettre le doigt dans l'engrenage d'une conspiration et toucher des enjeux qui dépassent de loin sa quête personnelle.

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Mêlant aux codes traditionnels de la fiction historique un parfum de thriller intrigant, la seule lecture du synopsis avait fortement aiguisé ma curiosité. Cependant Tree With Deep Roots va connaître des débuts quelque peu poussifs. Afin de bien apprécier les enjeux des meurtres sur lesquels la série se concentrera ensuite, elle s'offre, après une séquence introductive trop grandiloquente, un long flashback de présentation, nous relatant les évènements qui ont modelé les différents protagonistes, à savoir SeJong et Chae Yoon. Le récit se révèle très inégal, principalement à cause de ce dernier. La tragédie personnelle de Chae Yoon emprunte des accents mélodramatiques forcés, versant dans un excès de pathos rédhibitoire. Si le téléspectateur comprend l'utilité narrative de ce prélude, il peine à se sentir impliqué.

Pourtant, en dépit de ces maladresses, Tree With Deep Roots retient l'attention et esquisse des promesses optimistes pour le futur. En effet, parallèlement, la série va dépeindre de façon absolument magistrale et fascinante la genèse du futur grand roi que sera SeJong. La vraie réussite de ces quatre premiers épisodes réside dans leur manière d'aborder les rapports du prince et de son père. C'est l'histoire de l'affirmation d'un jeune monarque et de son émancipation vis-à-vis d'une tutelle paternelle qui l'écrase. Admirable d'ambivalence, la relation du jeune roi couronné et de celui qui demeure le gouvernant effectif est dépeinte toute en nuances. Entre la figure du mentor et celle de l'oppresseur pouvant le détruire, TaeJong forge, à dessein ou non, le caractère de son fils. Les tueries qui vont briser la vie de Chae Yoon vont être un évènement catalyseur. Pour la première fois, SeJong trouvera le courage de s'opposer formellement à son père, même s'il n'en a encore pas les moyens. Ce fascinant portrait d'un prince, écrasé et tiraillé par la culpabilité qui pèse sur lui du fait des actions de son père, si différent de son aîné par son tempérament, captive le téléspectateur. Il permet ainsi de passer outre l'inégalité de ces débuts. 

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Lorsque Tree With Deep Roots bascule dans le présent, on aurait pu un instant craindre que la flamme entretenue grâce à SeJong ne vascille. Mais c'est alors que, enfin, le drama se décide à embrasser tout son potentiel. Il gagne rapidement aussi bien en consistance qu'en homogénéité. Certes, le personnage de Chae Yoon conserve quelques-uns de ses excès, mais le passage à l'âge adulte, et puis surtout son intégration dans des enjeux plus importants face aux meurtres qui se produisent à la cour, permettent à l'ensemble de s'équilibrer. Chaque protagoniste trouve sa place. SeJong garde son caractère atypique, cette sagesse détachée et calculatrice. Chae Yoon apporte son lot de scènes d'action qui viennent opportunément compléter un drama centré sur des jeux de pouvoirs très intellectualisés. Une fois lancé, le récit adopte un rythme soutenu, sans aucun temps mort. L'histoire progresse, les scénaristes préférant concrétiser les enjeux et ne pas faire traîner inutilement les choses. Le drama gagne si bien en intensité et en suspense qu'à la fin du cinquième épisode, j'ai pour la première fois directement enchaîné sur le sixième, incapable de m'arrêter.

Tree With Deep Roots s'affirme d'autant plus qu'il conserve sa spécificité initiale et les atouts qui faisaient son intérêt dès le début. En effet, il poursuit son exploration des diverses façons de concevoir le pouvoir. Le roi SeJong veut rompre avec les méthodes de son père : il n'entend pas gouverner par la terreur, mais réussir à initier la réflexion et le dialogue pour légitimer ses décisions. Nous sommes à une époque où Joseon doit encore s'enraciner sur les ruines de Goryeo ; il faut refonder les principes de gouvernement. La série prend le temps d'éclairer la démarche suivie par SeJong. Ce dernier s'entoure d'intellectuels, au sein du Jiphyeonjeon, et provoque les discussions autour des préceptes néo-confucéens censés constituer la base du régime. Cette façon de réfléchir sur le pouvoir, en recourant non aux armes, mais à une logique et à des préceptes philosophiques, est passionnante. Il s'agit d'un aspect qui apporte une vraie valeur ajoutée par rapport à des sageuk d'action/guerrier plus classiques.
 

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Sur la forme, Tree With Deep Roots n'a pas la flambloyance de certaines fresques historiques où chaque scène est un portrait à l'esthétique marquant. Le drama reste relativement sobre, assez classique dans la mise en scène comme dans ses teintes : le contenu plutôt sombre de ce thriller historique semble ainsi se refléter sur sa photographie. Le seul reproche que j'adresserais à la réalisation concerne sa tendance aux ralentis, notamment dans les scènes d'action : c'est excessif et cela dessert la dramatisation recherchée. Du côté de la bande-son, cette dernière est globalement entraînante et, même si elle est parfois un peu envahissante, elle complète bien le récit.

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Enfin, au casting, Tree With Deep Roots rassemble quelques valeurs sûres du petit écran sud-coréen. Il faut tout d'abord s'arrêter sur ceux qui vont nous familiariser avec les personnages dans leur jeunesse. Si le jeune Chae Sang Woo est vite agaçant dans sa façon de sur-jouer chacune des humeurs et des tragédies de l'enfance de Kang Chae Yoon (mais l'écriture du drama en est sans doute en partie ressponsable), en revanche, celui que les quatre premiers épisodes auront véritablement consacré, c'est Song Joong Ki. Ce dernier délivre une performance intense et nuancée, vraiment impressionnante, qu'il convient de saluer à sa juste valeur. Je n'avais pas accroché aux débuts de Sungkyunkwan Scandal l'an dernier, mais il m'a donné envie de redonner une chance à ce drama, en attendant d'autres projets futurs.

Du côté des adultes, Kang Chae Yoon est interprété par Jang Hyuk (Tazza, Chuno, Midas). J'ai souvent un rapport très ambivalent avec cet acteur. Pour le moment, il n'est pas parvenu à me débarasser des réserves nées dès les premières minutes du drama : il a tendance à en faire trop, peinant à humaniser son personnage. Cependant, ce dernier - et donc ses réactions - mûrissent au fil de l'histoire, ce qui devrait lui permettre de trouver un juste milieu. Face à lui, Han Suk Kyu (Hotel) interprète le roi SeJong, monarque étonnant qui déroute ses conseillers tout en faisant preuve d'une sagesse et d'une retenue inhabituelles. A leurs côtés, on retrouve notamment Shin Se Kyung (High Kick through the roof), Ahn Suk Hwan, Lee Jae Yong, Jo Jing Woong, Park Hyuk Kwon, Yoon Je Moon, Kim Ki Bang ou encore Shin Seung Hwan.

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Bilan : Bénéficiant d'une histoire intrigante, dans laquelle s'entremêlent les ingrédients d'un sageuk traditionnel et ceux d'un thriller à suspense, Tree With Deep Roots est un drama qui va s'affirmer progressivement. Après des débuts inégaux, marqués par le troublant et ambivalent portrait du jeune roi SeJong, la série embrasse son plein potentiel lorsqu'elle aborde véritablement le coeur de son sujet, nous confrontant aux meurtres qui ont lieu à la cour et à des problématiques plus vastes liées au pouvoir.

Si les premiers épisodes laissaient une impression mitigée, entre moments de vraie réussite et passages dispensables, arrivée au quart de ce drama, je dois avouer que je suis désormais captivée. Tree With Deep Roots conservera sans doute une partie de ses défauts, notamment les limites du personnage de Chae Yoon, mais l'ensemble apparaît solide et surtout forme un tout consistant qui mérite l'investissement. Les scénaristes ont déjà démontré leur savoir-faire, j'ai donc envie d'être optimiste concernant la suite de la série.   


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :