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04/04/2012

(K-Drama / Pilote) The Rooftop Prince : une comédie temporelle attachante

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Poursuivons l'exploration des nouvelles séries des mercredi et jeudi soirs en Corée du Sud ! Après King 2 Hearts, cette semaine, je me suis tournée vers Rooftop Prince (ou Rooftop Boy). S'il ne s'agissait pas forcément du drama dont j'attendais le plus en cette saison printanière, j'avoue que le synopsis éveillait quand même ma curiosité. Car, sur le papier, ce drama mettant en scène un improbable voyage temporel semblait proposer un mélange des genres intrigants, même si tout allait dépendre de l'équilibre qui serait trouvé dans la tonalité. 

Diffusée sur SBS, depuis le 21 mars 2012, envisagée pour le moment pour 20 épisodes, Rooftop Prince est diffusé à 22h les mercredi et jeudi soir. De ce coktail mêlant fantastique, comédie, romance et drame, j'ai bien failli ne pas dépasser le premier épisode : peut-être était-ce parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse vibrer avec tant de force la corde mélodramatique, mais il m'a semblé trop pesant pour une première découverte de l'univers... Le déclic est cependant venu du deuxième épisode, immédiatement plus convaincant en basculant dans un registre léger. Si bien qu'avec le recul, je me dis que le pilote introduisait sans doute des bases nécessaires à la construction future d'une histoire pour le moins compliquée (Jugez-en par vous-même dans les paragraphes qui suivent !).

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Entremêlant les lignes temporelles, Rooftop Prince compile plusieurs histoires en cours, dans le passé et le présent, avec des protagonistes différents présentant les mêmes traits, il y a 300 ans et en 2012. 

A l'époque de Joseon, le prince Lee Gak a épousé la belle Hwa Yong. Le mariage arrangé concernait initialement la jeune soeur de la princesse, Bu Yong. Mais, alors qu'elles étaient encore enfants, dans un excès de jalousie, Hwa Yong provoqua un accident qui défigura sa soeur. Or une des exigences du jeune prince Lee Gak avait été que son épouse soit belle. C'est donc Hwa Yong qui lui fut présentée ; tandis que Bu Yong, reléguée derrière un masque dans l'entourage de sa soeur, se fait cependant remarquer pour ses traits d'esprit et ses qualités artistiques. Cependant, un jour, le prince se réveille en sursaut, seul alors qu'il a passé la soirée avec son aimée. Pris d'un mauvais pressentiment, il se précipite dehors pour se voir annoncer que le corps de sa princesse a été retrouvé, elle s'est noyée. S'il s'agit de la thèse officielle, Lee Gak ne croit pas à un accident.

Parallèlement, dans le présent, le pilote de Rooftop Prince nous introduit auprès d'autres destinées difficiles. Suite au remariage de son père, Park Ha (qui ressemble à s'y méprendre à Bu Yong) s'est vue adjoindre une grande soeur qui n'a aucune affection pour elle, au contraire. Prête à tout pour s'en débarasser, Se Na (reflet présent de Hwa Yong) la laissera se perdre et finalement grandir loin de leur famille. Ce n'est qu'adulte, suite au décès de son père, que Park Ha retrouvera sa belle-mère et sa soeur. Très ambitieuse, Se Na sort désormais avec Yong Tae Moo, le cousin d'un riche héritier, Tae Yong (semblable au prince Lee Gak). Au cours d'une sortie en yatch, suite à un accrochage, Tae Yong bascule par-dessus bord. Tae Moo ne fera rien pour tenter de le sauver, y voyant une chance de s'imposer comme l'héritier du groupe.

Les évènements vont conduire les timelines à s'entrecroiser. Dans le passé, le prince Lee Gak refuse d'admettre que la mort de sa princesse ne soit pas un assassinat. Rassemblant sous ses ordres trois serviteurs aux qualités complémentaires, il entend mener l'enquête. Mais le groupe est surpris loin du palais par des assassins. Pour leur échapper, ils tentent le tout pour le tout en essayant de franchir un précipice à cheval. Seuls leurs chevaux parviennent de l'autre côté du ravin. Les quatre jeunes hommes ont disparu. Ils réapparaissent 300 ans plus tard, dans le salon d'une petite maisonnée surplombant Séoul, sous les yeux ébahis de Park Ha, qui habite là. 

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Si elle nous plonge dans un tourbillon de destinées guère joyeuses tout en mettant en scène des personnages qui n'en perdent pas pour autant leur volontarisme, le charme de Rooftop Prince tient en premier lieu à la manière dont, dès le deuxième épisode, la série s'épanouit dans un registre de comédie temporelle réjouissant. J'ai toujours eu un faible pour ces fictions mettant en scène l'arrivée impromptue d'individus issus d'une autre époque. Le choc des cultures, des moeurs, des technologies (les voitures, mais aussi les ascenseurs réservent bien des surprises !), offrent une palette sans fin de qui pro quo savoureux et de décalages pimentés pour des scénaristes habiles sachant les exploiter. Et ceux de Rooftop Prince appartiennent indéniablement à cette catégorie. Les premiers pas de nos quatre personnages de Joseon dans une Seoul moderne sont tout simplement hilarants, notamment la première nuit où, devant le palais désormais monument historique, ils essaient vainement d'entrer...

Au-delà de ces décalages sur lesquels la série n'hésite pas à insister, mais sans pour autant rompre la dynamique d'ensemble et en faire trop, Rooftop Prince présente une particularité par rapport aux simples comédies temporelles : c'est rien moins qu'un prince de Joseon qu'elle propulse en 2012. Habitué à être obéi sans discussion, autoritaire, n'utilisant jamais la moindre forme de politesse pour s'adresser aux gens, c'est peu dire que Lee Gak est celui qui subit de plein fouet le choc culturel. C'est d'autant plus difficile que le prince se retrouve confronté à Park Ha, jeune femme pragmatique, bien décidée à leur faire rembourser les dégâts causés à son appartement. Bien entouré et protégé par ses fidèles serviteurs, Lee Gak ne peut cependant rien contre les initiatives de Park Ha : non seulement cette dernière est leur seule clé pour comprendre ce monde hostile, mais, ne manquant pas d'aplomb, elle ne va pas hésiter à bousculer le prince, prenant même - il faut l'avouer - un malin plaisir à bouleverser ainsi les certitudes de ce rigide et arrogant jeune homme.

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C'est dans la dynamique relationnelle en construction que réside le second atout de Rooftop Prince. Park Ha est une jeune femme pétillante qui, si elle n'a pas été épargnée par la vie, est ressortie plus forte des épreuves. Son personnage présente une ambivalence qui fait souvent mouche, oscillant entre une part d'innocence et de spontanéité chaleureuses et un versant adulte endurci et sans illusion. Ses rapports compliqués avec sa soeur sont représentatifs de cette ambiguïté, tout comme la relation qui s'installe entre elle et le prince. Car Park Ha va tant bien que mal parvenir à obtenir la coopération de son royal invité - toujours dans l'optique d'être remboursée grâce au travail que les quatre jeunes gens effectuent pour elle. Usant de sa position dominante, elle ruse, cède à certains chantages, n'hésite pas à remettre à sa place Lee Gak... Pourtant, dans le même temps, les deux personnages principaux apprennent aussi à se connaître, prenant conscience lors de ces brèves trêves qu'il y a plus en leur interlocuteur que le jugement hâtif que chacun a fait sur l'autre. Les rapports entre Park Ha et Lee Gak font donc office d'étincelles dans ce drama ; et le reste du show devrait s'en inspirer.

Car si Rooftop Prince a su peu à peu me charmer par son confus mélange loufoque et mélodramatique, cela ne signifie pas qu'il faut oublier certains problèmes ; lesquels expliquent en partie la réserve que je garde pour le moment. Au-delà des quelques excès du premier épisode, il faut bien avouer que la série ne fait guère dans la subtilité. Les deux personnages "opposants" à nos héros ne sont absolument pas nuancés, caricatures d'ambitions, dont les motivations - surtout celles de Se Na - ne sont pas explicitées. Trop binaire, trop manichéen, le drama court le risque de tendre vers un mélodrama superficiel qui raterait son objectif principal, celui de susciter de l'empathie auprès du téléspectateur, en simplifiant à outrance les oppositions. C'est précisément cette impression que les scénaristes en faisaient trop sans prendre le temps de se justifier et de nous faire connaître chaque point de vue qui m'a gêné dans le pilote. Je veux bien admettre qu'il s'agissait d'un épisode d'exposition nécessaire, mais je reste cependant méfiante sur la gestion future du volet dramatique.

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Intéressant sur le fond, Rooftop Prince l'est également sur la forme. Il s'agit en effet d'un drama maîtrisé, classique dans le bon sens du terme. La photographie est belle, colorée comme il se doit. La caméra use de quelques effets bienvenus pour faire un peu plus vibrer la corde comique de certains passages, comme des accélérés qui provoqueront plus d'un sourire. Mais l'ensemble reste cependant relativement sobre. Et surtout, on retrouve en arrière-plan une jolie bande-son, avec des musiques correspondant bien aux différentes tonalités et utilisées à bon escient pour souligner la tonalité de l'instant. Sans apporter quoique ce soit de nouveau au petit écran, c'est donc un drama qui sait bien jouer sur tous les ingrédients formels qu'il a à disposition.

Enfin, le casting rassemblé par Rooftop Prince est très sympathique. J'ai beaucoup d'affection pour Han Ji Min (Resurrection, Capital Scandal) : non seulement c'est toujours un plaisir de la retrouver, mais en plus, elle prend très vite la mesure d'un personnage pétillant qu'il est difficile de ne pas immédiatement aimer. Face à elle, Micky Yoochun, que je connaissais surtout pour les premiers épisodes de Sungkyunkwan Scandal, m'a agréablement surprise dans un rôle de prince, forcément un peu rigide, mais qui trouve à s'exprimer de manière très démonstrative dans un registre de comédie un peu burlesque assez réjouissante. De plus, les scènes entre les deux acteurs fonctionnent très bien, avec une dynamique qui fait plaisir à voir. A leurs côtés, on retrouve également Jung Yoo Mi, Lee Tae Sung, Jung Suk Won, Choi Woo Shik et Lee Min Ho. 

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Bilan : Comédie temporelle décalée, ne négligeant pas pour autant une dimension plus mélodramatique qui pourra toucher le téléspectateur à condition qu'elle parvienne à se nuancer, Rooftop Prince se réapproprie avec une certaine fraîcheur des dynamiques relationnelles classiques du petit écran sud-coréen. Plaisante à suivre et même attachante lorsqu'elle investit un registre léger, la série est plus maladroite quand elle s'aventure sur des plate-bandes tragiques. Cependant, il ne tient qu'aux scénaristes de construire, à partir de ces intéressantes fondations, une fiction capable de mûrir au fil des épisodes. Evolution à suivre.


NOTE : 6,75/10


Le générique de la série :

La bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST (avec un MV comprenant des images des premiers épisodes) : 

11/01/2012

(K-Drama) Resurrection : un thriller de vengeance parfaitement exécuté

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Retour au mercredi asiatique classique après les festivités des dernières semaines ! Suite à la déception causée par The Empress à la fin de l'année dernière, je suis partie en quête d'un revenge drama plus solide dans lequel m'investir. Et puis, il faut dire qu'en dehors de Story of a man, je n'ai pas eu tant de fois l'occasion de réellement apprécier jusqu'au bout ce genre particulier de séries. Plusieurs parmi vous, comme Titania ou Minalapinou, m'avaient déjà conseillé fortement Resurrection. J'ai donc profité des vacances de fin d'année pour m'y plonger.

Resurrection s'inscrit dans le cadre de ces "rattrapages" auxquels je veux aménager plus de temps en 2012. Ce n'est pas un drama récent, puisqu'il a été diffusé sur KBS2 au cours de l'été 2005. Scénarisé par Kim Ji Woo, à qui l'on doit également The Devil ou encore actuellement Fermentation Family (que je compte bien regarder), il comporte au total 24 épisodes, d'une heure chacun environ. Dans l'ensemble, on y retrouve efficacement exploités tous les ingrédients qui font l'identité d'un k-drama - aussi bien sur le plan esthétique, musical que narratif. J'ai ainsi passé un bon moment devant mon petit écran !

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L'histoire de Resurrection est complexe et met plusieurs épisodes pour véritablement enclencher la vengeance qui va être le coeur du récit. Tout commence il y a 20 ans : un inconnu a déposé chez Suh Jae Soo un garçon ensanglanté et sous le choc. Le traumatisme a fait tout oublier au gamin traumatisé qui a été incapable d'expliquer ce qui lui était arrivé, ou même de dire son nom. Jae Soo, déjà père d'une petite fille, Eun Ha, craignant pour la vie de l'enfant, a donc fait le choix de l'élever comme son fils, sous le nom de Suh Ha Eun. Le seul lien avec son mystérieux passé qu'a conservé Ha Eun est un badge de police qu'il avait avec lui à son arrivée. Cet objet nourrit une vocation, puisqu'il lui ouvre une voie professionnelle toute tracée, le jeune homme décidant d''entrer dans la police. Lorsque la série débute, il est un inspecteur déjà aguerri. Une affaire va cependant précipiter un nouvel engrenage et faire ressurgir ce passé oublié.

Son équipe est appelée sur les lieux de ce qui a toutes les apparences d'un suicide. Mais Ha Eun, trouvant le cas suspicieux, se persuade qu'il s'agit d'un meurtre mal déguisé. Il n'hésite pas à bousculer les personnes qu'il suspecte. Ce qu'il ignore c'est que ce cas est connecté avec les évènements d'il y a 20 ans. En remuant le passé, il va découvrir ce que son amnésie lui avait fait oublier : son véritable nom est Yu Gang Hyuk. Son père, un inspecteur de police, a été tué dans un accident de voiture dilligenté par ceux qui risquaient d'être exposés par l'enquête qu'il menait alors. Ha Eun a réchappé par miracle à l'accident, grandissant inconscient de la tragédie et séparé de sa famille, et notamment de son jumeau, Shin Hyuk. Mais il a désormais attiré l'attention des mauvaises personnes : ceux qui ont échoué à le tuer il y a 20 ans, craignant qu'il ne les expose, décident de ternir sa réputation de flic, puis de le faire assassiner.

Seulement, dans leur précipitation, les tueurs confondent les deux frères qui viennent de se retrouver : Shin Hyuk est celui qui est tué. Décidé à venger son frère et tous les drames qui ont brisé sa famille, Gang Hyuk échange leur identité, prenant la place de Shin Hyuk, en tant que vice-président d'une puissante entreprise de construction, tandis que Ha Eun est considéré comme mort. Il va alors entreprendre de faire payer ceux qui ont trahi son père et provoquer tous ses malheurs. 

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Si ce résumé des évènements fondant l'intrigue principale peut paraître long et complexe, ne vous y trompez pas, le premier atout de Resurrection est de disposer d'une trame narrative d'ensemble où tout s'emboîte et est parfaitement orchestré. Nous sommes en effet face à un drama qui sait prendre son temps pour bien poser et développer ses différentes intrigues. Les cinq premiers épisodes forment ainsi une sorte de long chapitre introductif, présentant les personnages et la situation de chacun, et décrivant les évènements qui viendront justifier la vengeance à venir. Ce début permet à la série de se construire sur des bases solides, mesurant le chemin qui sera parcouru par le héros et la métamorphose que va lui faire subir la voie vengeresse embrassée. Conservant un rythme constant du premier au dernier épisode, le drama va ensuite entreprendre d'exposer sous nos yeux un engrenage très prenant.

Le grand atout de Resurrection est de bénéficier d'une écriture dont la fluidité et la cohésion sont à saluer, récompensant l'investissement du téléspectateur. Les différentes étapes d'exécution de la vengeance imaginée par Ha Eun sont méthodiquement mises en scène, avec une cohérence qui permet d'adhérer très facilement au postulat de départ que constituent cette double tragédie à 20 ans d'intervalle et l'échange d'identité qui s'ensuit. On ne trouve dans cette série aucun saut qualitatif, ni d'inégalité, si bien qu'elle apparaît un peu comme l'antithèse de ces k-dramas qui s'égarent avant la fin : chaque épisode se justifie, et si le récit n'évite pas toujours certaines longueurs, dans l'ensemble une impression de maîtrise prédomine jusqu'au dénouement final, les confrontations du dernier épisode méritant vraiment le détour. La conclusion sera logique, préservant la part d'ambiguïté d'une fiction qui aura toujours maintenue ouverte une possible rédemption pour ce héros qui nous entraîne sur un chemin fatal.

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Au-delà d'une intrigue qui demeure le point fort de la série, Resurrection doit également beaucoup à son personnage principal. Car ce qui m'a le plus marqué dans ce thriller fort efficace, c'est l'évolution du personnage de Gang Hyuk/Ha Eun. Le drama joue habilement sur toutes les facettes et ambivalences de son désir de vengeance, tout en exposant aussi le prix payé : le sacrifice personnel qu'il fait en changeant d'identité, contraint de couper les liens avec les siens, et découvrant une autre famille, dans laquelle il aurait dû grandir et qui tient tout autant que lui à ce frère qu'il n'a eu le temps de recroiser que quelques minutes. Vient ainsi s'ajouter au thème de la vengeance, celui de la perte d'identité. On assiste en effet à la transformation troublante, aux accents tragiques et au parfum presque schizophrénique, de ce personnage complexe, que son envie même de revanche fait souffrir.

Cependant, si Resurrection investit efficacement les canons les plus classiques des séries sud-coréennes, elle se heurte aussi à certaines limites assez fréquentes dans ce genre. Aussi bien exécuté qu'il soit, ce drama présente deux points faibles. Le premier tient au fait d'avoir absolument voulu greffer une inévitable romance et des triangles sentimentaux dispensables qui, s'ils ont parfois leur intérêt dans certaines confrontations, alourdissent aussi inutilement la dynamique d'ensemble. La relation entre Ha Eun et Eun Ha tombe dans un schéma trop répétitif pour véritablement servir de fil rouge émotionnel. Le second élément criticable tient à la figure du "méchant" représenté par celui qui sert d'homme de main aux réels commanditaires ciblés par Ha Eun. Caricature aux traits trop forcés et maniérés pour lui donner une réelle crédibilité, il n'offre pas la stature d'opposant que l'on aurait pu légitimement attendre. Le sur-jeu de l'acteur est en partie responsable, mais c'est l'écriture trop unidimensionnelle du personnage qui en premier lieu à blamer. Reste que ces quelques défauts ne viennent pas remettre en cause la solidité d'ensemble du triller.

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Sur la forme, Resurrection est également particulièrement bien maîtrisé. La réalisation est plaisante à suivre, avec une photographie qui reste dans l'ensemble plutôt sombre. Loin de la pétillance d'une rom-com, cela correspond ainsi parfaitement à ce que l'on peut attendre d'une ambiance de thriller. La mise en scène est de facture classique, avec une théâtralisation savamment rôdée, offrant notamment ces traditionnels temps de suspension où la bande-son prend le pas sur le récit. Cela fonctionne parce que l'OST est globalement d'un très bon niveau, tous les morceaux récurrents - chansons comme instrumentaux - marquant l'oreille du téléspectateur et contribuant à la tonalité du drama.   

Enfin, pour porter cette histoire à l'écran, Resurrection dispose d'une galerie d'acteurs dont la plupart m'était a priori déjà très sympathique. Celui qui est le plus sollicité et qui délivre la performance la plus marquante est assurément Uhm Tae Woon (The Devil, Doctor Champ). Avec une interprétation schizophrénique, il capture toutes les nuances entre ces deux personnages très différents que sont les jumeaux, mais aussi la transformation progressive de Ha Eun dont la personnalité se dilue dans ses désirs de vengeance. L'acteur est magistral et apporte une crédibilité et une consistance notables à ce(s) rôle(s) qui étai(en)t potentiellement glissant(s). A ses côtés, on retrouve deux actrices que j'apprécie : Han Ji Min, qui m'avait marqué dans Capital Scandal, et la toujours dynamique So Yi Hyun (Hyena, Swallow the sun). Enfin pour compléter le quatuor, Go Joo Won (My Woman, The King and I) est sans doute celui qui dispose du rôle le moins travaillé, restant donc logiquement plus en retrait.

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Bilan : Thriller très prenant, Resurrection est un drama admirablement bien construit, au rythme constant, qui dépeint un engrenage létal dont le développement maîtrisé n'échappe jamais à sa scénariste. La série s'avère parfaitement représentative de tout un savoir-faire et devrait plaire aux amateurs de k-dramas : elle rassemble en effet tous les ingrédients qui font la force du petit écran sud-coréen, aussi bien dans le contenu de l'histoire et dans sa dimension émotionnelle, que dans la mise en scène proposée. Si elle n'est pas exempte de tout défaut, n'échappant pas à certaines longueurs et à quelques partis pris narratifs discutables, elle captive du début à la fin. Le téléspectateur se laisse ainsi prendre à ce jeu de vengeance, et ne le regrette pas une seule seconde. A voir !


NOTE : 7,5/10


Le générique :


Un MV avec une chanson de l'OST :