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18/01/2015

(UK) Miranda : it has been "such fun" (et plus encore) !

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Chaque épisode de Miranda s'ouvre par une scène au cours de laquelle l'héroïne s'adresse directement aux téléspectateurs derrière leurs écrans. Ces brefs monologues face à la caméra oscillent entre clins d’œil, humour et rappel de certains événements pour introduire le thème du jour. En brisant ainsi d'entrée le quatrième mur -et en n'hésitant pas à réitérer l'exercice en cours d'épisode-, Miranda réussit quelque chose de précieux : elle établit instantanément une proximité et une complicité avec le téléspectateur, qu'elle continuera ensuite de cultiver.

Partant sur ces bases, regarder un épisode de cette série est une expérience sériephile à part. Le secret de Miranda ? Non seulement savoir faire rire aux larmes un téléspectateur entraîné dans cet ensemble coloré et animé, mais aussi permettre d'éteindre son petit écran avec un sourire obstinément accroché aux lèvres et le cœur un rien plus léger. Débutée en Angleterre fin 2009 sur BBC2, Miranda s'est achevée le 1er janvier 2015 sur BBC1, après trois saisons et deux épisodes spéciaux. L'occasion aujourd'hui de saluer une comédie dont on ressort toujours revigoré.

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Miranda est une œuvre burlesque et chaotique, agrémentée d'un petit grain de folie assumé. La série repose d'abord sur la personnalité de son héroïne. Déjouant et échappant aux codes sociaux qui l'étouffent, reine des maladresses qu'elle commet invariablement en tout type de situations -a fortiori si elle est dès le départ mal à l'aise-, Miranda est aussi quelqu'un d'extrêmement enjoué qui cherche toujours à préserver une imagination débordante qu'elle n'hésite pas à porter à l'écran par mille et une excentricités. Avec son sens de l'humour décalé -qu'elle partage avec joie avec le téléspectateur- et ses illusions qu'elle chérit, elle a l'art d'introduire une touche de fantaisie permanente dans son quotidien. Pour autant, la série ne se réduit pas un simple one-woman show, car l'entourage de Miranda joue également un rôle important dans la dynamique ambiante. Parmi les rôles clés, il y a sa mère, intrusive, décidée à marier sa fille coûte que coûte, avec laquelle Miranda ferraille tout en finissant invariablement par se laisser entraîner dans ses plans. Il y a aussi Stevie, meilleure amie et complice revendiquée, avec qui elle gère son magasin. Il y a enfin Gary, qui tient le restaurant d'à côté. Miranda et Gary, c'est une longue histoire, pleine de faux départs et de déraillements intempestifs, de mauvais timing perpétuels, dont l'issue -malgré toutes les dérobades- semble cependant toute tracée.

Jouant sur des ficelles simples et toujours très directes, ne reculant jamais devant le ridicule, favorisant tout autant les blagues de son héroïne tombant dramatiquement à plat que les jeux de mots inspirés, Miranda n'hésite pas non plus à abuser de running-gag à l'efficacité jamais démentie, tout en étant capable de construire des demi-heures tout en escalade, où l'on atteint en fin d'épisode des explosions proprement jubilatoires. Si elle est une comédie rare, c'est en premier lieu parce qu'elle est capable de -littéralement- faire rire aux larmes un téléspectateur surpris de s'être laissé happer avec tant d'entrain par cet ensemble. Mais si elle suscite tant d'affection, c'est aussi parce que son propos va au-delà du seul cadre de l'humour. Car derrière son vernis, tour à tour farfelu, vaudevillesque, ne souhaitant pas faire dans la finesse (et qui pourra rebuter certains), Miranda est aussi une série sur l'affirmation de soi, sur l'importance de préserver qui l'on est, peu importe que l'on rentre dans les cases pré-établies et attendues de la société. L'ultime épisode reflète parfaitement cet autre récit qui se déploie en filigrane, avec une Miranda qui s'accepte et, en un sens, grandit, assumant qui elle est et ce qu'elle veut faire de sa vie. Il est impossible d'y rester insensible. Quelque part, au milieu de tous ces fous rires qu'elle a su si bien déclencher, Miranda est une série qui a touché et interpelé grâce à un propos bien plus riche qu'il n'y semblerait au premier abord. Une fiction que d'aucuns qualifieront -avec justesse- de vitale et nécessaire, à plus d'un titre.

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Souvent burlesque, toujours décalée, invariablement sincère jusque dans ses excès, Miranda est une comédie un peu à part, à l'écriture très personnelle. Miranda Hart réussit non seulement à proposer une série qui parvient à faire rire aux éclats le téléspectateur, mais elle sait aussi susciter un attachement profond, presque plus que de raison, à l'univers créé et à toute cette galerie de personnages. Elle offre ainsi une demi-heure, garantie anti-blues, et une fiction à consommer sans modération.


NOTE : 8/10