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29/04/2012

(UK) Whitechapel, saison 3 : l'Histoire (criminelle) est un éternel recommencement ?

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Cet hiver, j'ai dû laisser un certain nombre de séries de côté par manque de temps. Parmi elles, la saison 3 de Whitechapel, une série que j'ai toujours appréciée pour son ambiance particulière, mais dont je me disais qu'elle arrivait à bout de son concept en ayant exploté deux fois d'affilée l'hypothèse d'un copycat (Jack l'Eventreur, les jumeaux Kray) reproduisant des crimes passés. La saison 2 était agréable à suivre, mais avait nécessité une importante part de "suspension of disbelief" que je craignais de voir devenir vraiment problématique.

Cependant, la lecture de la critique de Carole sur Critictoo m'avait convaincu de lui laisser sa chance, malgré mes hésitations, pour une nouvelle fournée de six épisodes, diffusés au cours de l'hiver sur ITV1 du 30 janvier au 5 mars 2012. Je dois donc la remercier, car j'ai pris beaucoup de plaisir devant une série qui, manifestement, a identifié ses atouts et sait les mettre en avant.

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La bonne initiative des scénaristes pour cette saison, c'est d'avoir su garder la particularité de départ de Whitechapel - son utilisation de l'Histoire - tout en renouvelant le concept de base. Désormais les anciennes affaires exhumées des archives criminelles de la police anglaise - et même au-delà des frontières ! - servent d'inspiration pour offrir d'autres perspectives sur les meurtres à résoudre, sorte de modélisation de faits divers pouvant se reproduire à une autre époque.

Si la saison comporte 6 épisodes, elle est divisée en trois enquêtes distinctes qui s'étalent chacune sur deux épisodes. De brefs arcs narratifs qui permettent à la série de naviguer entre différentes affaires sanglantes. Du côté de l'équipe, Joseph Changler dirige toujours l'équipe, assisté de Ray Miles. La principale nouveauté de cette saison est le recrutement d'Edward Buchan, qui quitte son statut de consultant/passionné officieux pour un vrai poste au sein des forces de l'ordre, ou plus précisément de leurs archives.

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La réussite de cette troisième saison de Whitechapel tient aux deux grands atouts qu'elle parvient à mobiliser pour délivrer six épisodes très plaisants à suivre. Elle compense habilement le manque de crédibilité de son concept de base, cette utilisation particulière de l'Histoire, par l'ambiance que cette approche lui permet d'explorer. Car avec ses meurtres sanguinolants, ses ruelles sombres et ses figures inquiétantes et marginales croisées lors de ses enquêtes, Whitechapel flirte allègrement avec le genre semi-horrifique. Lui empruntant certains codes narratifs, mais aussi ses mythes, elle reste une série policière qui semble nous entraîner toujours plus loin dans les confins de la noirceur de l'âme humaine. Elle se construit ainsi une atmosphère à la fois fascinante et inquiétante des plus intéressantes. Une des constances des affaires est la violence des crimes, lesquels sont généralement commis en séries. Le nombre de victimes, et donc les cadavres, s'accumule. La durée de deux épisodes est relativement bien gérée, même si elle oblige parfois à certaines brusques accélérations dans la résolution des intrigues.

Parallèlement, le second attrait de Whitechapel demeure la dynamique qui unit ses différents personnages. Il y a bien sûr le duo principal, composé du DI Chandler et du DS Miles, si dissemblables mais désormais solidement unis dans les turbulences des affaires qu'ils mènent. Au fil de la saison, on perçoit à quel point cette amitié est aussi chargée d'une certaine affection paternelle de la part de Miles, qui est conscient qu'il doit parfois protéger son supérieur de lui-même. Un des fils rouges personnel de la saison sera de tenter bon gré, mal gré de trouver une petite amie à Joe ; des essais qui se finiront en sorties théâtrales ou en larmes. Ed Buchan découvre lui les responsabilités liées à la place désormais officielle qu'il occupe dans les enquêtes, avec la difficulté des choix à faire. Le personnage connaîtra un intéressant développement plus introspectif. Enfin, Whitechapel ne néglige pas toute l'équipe qui entoure Joe Chandler, avec des rôles secondaires, bien dépeints, qui s'insèrent très bien dans la dynamique d'ensemble de l'unité. Une bonne partie de la fidélité du téléspectateur repose donc sur l'indéniable attachement qui naît envers toute cette galerie de protagonistes.

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Sur la forme, Whitechapel conserve son identité visuelle soignée, avec une photographie sombre qui semble tout droit tirée des plus noirs polars. La réalisation est très bien maîtrisée, la caméra n'hésitant pas à jouer parfois avec les nerfs du téléspectateur lorsque ses inspirations horrifiques se réveillent le temps de ces quelques scènes qui laissent entrevoir un des crimes de l'épisode. Accompagnant cette tonalité, la musique se révèle toute aussi efficace pour poser l'ambiance.

Enfin, la série dispose d'un casting qui m'est devenu, au fil des saisons, très sympathique et qui continue de délivrer de solides performances. Rupert Penry-Jones, dans ce rôle toujours un peu ambigü d'un DI consciencieux, mais avec ses insécurités (et notamment cette tendance à voir resurgir ses troubles obsessionnels compulsifs et autres rituels), forme une équipe convaincante, associé à un Phil Davis qui a la réplique du vétéran toujours aussi prompte. Steve Pemberton investit un arc plus intime, assez touchant, qui lui donne pleinement la mesure de s'exprimer. A leurs côtés, on retrouve Sam Stockman, Ben Bishop, Hannah Walters, Claire Rushbrook ou encore Alice Newman.

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Bilan : Avec cette troisième saison, Whitechapel réussit le défi de se renouveler tout en gardant les fondations qui ont fait le charme et l'attrait de la série depuis ses débuts. Peu importe la fragilité de cette idée de départ, d'exploiter l'Histoire pour éclairer le présent, c'est le plaisir de retrouver des personnages attachants, fidèles à eux-mêmes et dont les relations sont bien traitées, qui l'emporte. Le téléspectateur se laisse entraîner dans cette atmosphère sombre, parfois glauque, souvent inquiétante, à la frontière de l'horreur mais sans jamais y basculer totalement. Une fiction policière avec sa propre identité.

En résumé, ceux qui ont apprécié les deux premières saisons devraient pareillement aimer cette troisième !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la saison 3 :


05/11/2011

(UK) Spooks (MI-5), saison 10 : une dernière saison fidèle à la série

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Le 23 octobre 2011 s'est achevée sur BBC1 une des séries qui aura le plus marqué ma sériephilie britannique : Spooks (MI-5). Après dix saisons de loyaux services, de morts brutales et de paranoïa intense, il était assurément temps de conclure. Non seulement la série n'avait plus la flamboyance sobre des débuts, mais ses recettes désormais trop bien connues avaient même fini par la rendre prévisible, un paradoxe pour une fiction qui avait pu s'enorgueillir d'avoir tant de fois donner le vertige à ses téléspectateur.

Comme un symbole parfaitement adéquat pour boucler un cycle, c'est avec la Russie que Spooks aura renoué pour sa dernière saison. Et si tout au long de ces six épisodes, elle se sera efforcée de proposer une redistribution des cartes, où la Russie ne serait plus ennemie, mais bien l'alliée, c'est pourtant sous le signe de la Guerre Froide, et d'un passé parfois douloureux qu'il faut assumer, qu'elle aura été placée.

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Devant cette toile de fond russe, la saison a emprunté un schéma narratif assez proche de celui des précédentes : la construction d'un fil rouge prédominant qui conditionne l'ensemble, auquel se greffent quelques intrigues plus pressantes le temps d'un épisode. La série aura été globalement efficace dans ces deux domaines. Du côté de ces storylines indépendantes, elle aura proposé des intrigues toujours prenantes, globalement solides, dont le principal bémol fut un certain syndrome de déjà-vu. En effet, le parti pris dit "réaliste" ou du moins pessimiste qui fait la marque de fabrique de Spooks donne souvent au téléspectateur toutes les clés pour connaître la voie vers laquelle chacune de ces histoires s'oriente. Cependant, l'arrière goût teinté d'amertume que laissent certaines des conclusions les plus poignantes - le dénouement à Trafalgar Square par exemple - demeure une signature indélibile qui perpétue l'identité de la série.

Parallèlement, marquée par ce turn-over constant de son personnel, cette saison aura également diversement permis de mettre en valeur les personnages entourant le duo principal que forment Harry et Ruth. Comme une sorte d'hommage - volontaire ou non -, leurs histoires ne vont pas être sans réveiller des souvenirs du passé. La nouvelle chef de la section D, Erin Watts, n'aura pas démérité, sans que les scénaristes puissent explorer avec une réelle subtilité la question du carriérisme et du lien avec sa fille ; cette problématique n'étant pas sans rappeler la saison 3 et l'arrivée du couple Adam et Fiona. De son côté, Dimitri aura aussi eu droit à son épisode, avec un dilemme moral qui apparaît comme le faible écho des thèmes du mensonge et du relationnel centraux dans les premières saisons, notamment avec Tom. Pourtant, assez paradoxalement, ce sont ceux que les scénaristes n'auront pas véritablement cherché à faire briller qui s'en tireront le mieux. Présenté de manière excessivement antipathique, Callum aura été un des personnages qui se sera le plus efficacement détaché du carcan de "déjà vu" pour imposer son style au sein de la section D. Mais logiquement, c'est aussi par ses fins tragiques que cette saison 10 aura marqué. Dans une telle série, n'est-ce pas une sorte de consécration que de connaître cette mort brutale, "spooksienne" pourrait-on dire, qui laisse le téléspectateur sans voix ? Avant même le final, Spooks m'aura, une dernière fois, bluffé et fait frémir devant mon petit écran, avec la mort soudaine de Tariq.

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Cependant, c'est l'exploration d'un autre personnage qui aura été au coeur de la saison : celle de Harry. La résurgence de lourds secrets de la Guerre Froide offre un nouvel éclairage sur cette figure de l'espion aux facettes multiples, qui est devenue au fil de la série l'âme de Spooks. Cette fois-ci, ce n'est pas aux secrets ou à la raison d'Etat que touche l'histoire, mais bien à l'intime du personnage. Plus que les sacrifices et la culpabilité inhérente qui y est rattachée, je dois avouer que c'est la résolution offerte par le dernier épisode, riche en révélations, qui permet à cette storyline d'acquérir sa vraie dimension. Abandonnant ses accents faussement soap pour révéler un jeu de manipulation insoupçonné, la chute finale est, en dépit d'une mise en scène un peu artificielle, celle qui a posteriori apporte une nouvelle perspective autrement plus intrigante à l'ensemble de la saison. C'est dans un pur parfum Spooks-ien que la série se referme donc, avec un ultime retournement digne de ses grandes heures.

Ce ressenti est d'autant plus fort que tout en concluant le fil rouge, ce dernier épisode nous offre également son lot de drame qui prend au dépourvu, paraissant à la fois évitable et presque logique. Je l'ai dit pour Tariq, et je le redis pour Ruth, mais il est des sorties qui, dans Spooks, sont presque inhérentes à l'esprit de la série. Tout au long de la saison, les scénaristes auront éclairé ce lien, particulier, qui existe entre Ruth et Harry. Entre jeux d'espion et échanges tout en retenue, absorbés par leur job, ils seront restés là l'un pour l'autre jusqu'au bout. Si la fidélité de Ruth à Harry, en dépit de son nouveau travail loin de la section D, lui aura été fatale, elle correspond pleinement au personnage. Le rêve d'une vie ensemble, à la campagne, loin de ces préoccupations géopolitiques, était inaccessible. Si inconsciemment, le téléspectateur pouvait espérer que cette porte de sortie ne se referme pas, alors que chacun semblait désormais prêt à l'emprunter, la relation de Ruth et de Harry était trop intimement liée à ce qu'ils sont, à leur travail, pour envisager cette utopie.

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Après quinze jours, il m'est toujours difficile d'apprécier cette dernière saison avec suffisamment de recul. Spooks aura vécu pleinement ses dix années au cours desquelles je ne regrette pas un seul instant de l'avoir accompagné. Elle a considérablement évolué et muté depuis ses débuts, en 2002, jusqu'à cette conclusion en 2011, suivant, en un sens, le cycle de ses protagonistes principaux. Il y a d'abord eu Tom, le mensonge et les rapports difficiles entre vie privée et vie professionnelle ; Adam, d'une arrivée à la James Bond jusqu'à l'abîme de la dépression ; Ros, son flegme, son humour froid, et cette volonté chevillée au corps ; enfin, Lucas et cette douloureuse réadaptation au quotidien après tant d'années dans les geôles russes. A posteriori, à mes yeux nostalgiques, Tom Quinn restera sans aucun doute celui qui personnifiera toujours cette série (son apparition cameo à la fin du dernier épisode étant à ce titre parfaite), et cela autant pour son interprète, que pour l'état d'esprit qui marqua ces premières saisons. Mais une des forces de Spooks aura été de savoir toujours nous impliquer au côté de personnages qu'elle n'aura jamais ménagés. 

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Bilan : C'est avec beaucoup de soulagement que je peux écrire que Spooks aura été fidèle à elle-même jusqu'au bout. C'est par un épisode de haute volée, concluant avec une justesse presque inattendue, la saison comme la série, qu'elle a tiré sa révérence. Il a offert tout ce que l'on pouvait légitimement attendre. Un ultime retournement de situation, avec une manipulation d'une ampleur insoupçonnée qui éclaire sous un nouveau jour tant de choses. Un drame dans la lignée de l'esprit de la série. Et, surtout des dernières minutes parfaites. Un au revoir d'une sobriété bienvenue qui représente parfaitement la série, tandis que s'égrène sous les yeux de Harry et du téléspectateur tous ces noms d'agents trop tôt disparus. Le quotidien de la section D se poursuit malgré tout, inébranlable...

Au terme de cette dernière review, j'ai juste envie de remercier Spooks, pour ce thriller prenant qu'elle nous aura proposé, pour toutes ces émotions si intenses qu'elle nous aura fait vivre. Chapeau donc pour l'ensemble de son oeuvre, elle restera pour moi, et pour longtemps je pense, l'incarnation de la série moderne d'espionnage !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la saison :

18/09/2011

(UK) Spooks (MI-5), saison 10 : this is the end

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C'est durant le mois d'août dernier que la nouvelle est tombée : Kudos, la société de production de Spooks, annonçait que cette saison 10 serait la dernière de la série. On le pressentait : la saison 9 avait paru ne plus savoir se réinventer, arrivant au bout de l'inspiration des scénaristes ; mais il faut cependant noter que ce n'est donc pas la chaîne de diffusion (BBC1) qui aura pris la décision finale.

Ce soir, en Angleterre, débute donc à 21 heures le dernier acte, en six épisodes, d'une oeuvre qui aura marqué le petit écran anglais au cours de la décennie qui s'est écoulée. Une programmation, un dimanche soir sur BBC1, inhabituelle, avec un dernier objectif qui a tous les attributs de la mission impossible : affronter le retour pour une saison 2 du grand succès critique et public d'ITV, Downton Abbey. Mais qu'importe au fond, le jeu des audiences pour une conclusion qui devrait s'intéresser plus particulièrement au seul protagoniste qui demeure du casting d'origine : Harry Pearce, celui qui s'est peu à peu affirmé comme la véritable âme de la série. Je n'ai pas de désirs particuliers sur la manière dont la série doit finir. Qu'il s'agisse des secrets du personnage, ou de sa relation avec Ruth, tout ce que je souhaite c'est, une dernière fois, faire confiance aux scénaristes pour offrir une conclusion à la hauteur de la série.

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Avec la fin de Spooks, c'est un chapitre de la télévision anglaise des années 2000 qui se referme : celui qui a bénéficié du dynamisme inité par Kudos (une boîte de production qui nous aura offert ensuite Hustle, Life on Mars & Ashes to Ashes, ou encore cet été The Hour). Mais si, à l'aube de cette saison 10, il ne reste, dans la série d'aujourd'hui, que des vestiges de la qualité passée et des recettes anciennes de Spooks, les scénaristes ayant exploité toutes les ficelles narratives envisageables du concept de départ, c'est pourtant le coeur très serré que je m'apprête à quitter cet univers. Car, c'est aussi à titre personnel qu'une page se tourne.

En Angleterre, elles sont trois fictions à avoir façonné les bases de ma sériephilie, mais Spooks est la seule avec laquelle j'ai pu développer un réel lien de fidélité à travers les ans (les deux autres sont des mini-séries, Warriors et State of Play). Elle restera la première série anglaise que j'ai suivi en direct de sa diffusion. Et si je ne l'ai pas débutée en 2002, mais seulement quelques années plus tard, elle s'est rapidement imposée comme le repère incontournable de mon automne sériephile. Pour preuve, elle est à ce jour la plus ancienne série en production que je regarde, toutes nationalités confondues : un point fixe dans mes programmes.

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Si elle est si importante à mes yeux, c'est que Spooks a été une de mes clés d'entrée les plus prolifiques dans le petit écran britannique, un véritable fil d'Ariane grâce à laquelle j'ai exploré, au gré des filmographies, cette télévision d'outre-Manche à la fois si proche, mais pourtant si peu familière par rapport aux Etats-Unis. Spooks a sans doute contribué plus que toute autre fiction à ma connaissance des acteurs de la télévision anglaise, que ce soit grâce à son défilé de guest-stars ou par ses changements incessants de casting principal. C'est d'autant plus vrai que, assez paradoxalement pour une série qui n'a jamais été tendre avec ses personnages, elle est une de ces rares fictions vraiment capables de faire aimer du public ses acteurs.

C'est sans doute pour cela que Spooks reste dans ma mémoire rattachée à son casting. Initialement, il y a d'abord eu Matthew Macfadyen, le seul que je connaissais au préalable grâce à Warriors - et qui, soyons franc, avait été ma première raison de découvrir Spooks (outre mon amour démesuré pour les jeux d'espions) : le personnage de Tom Quinn aura définitivement scellé mon affection pour cet acteur, et il restera celui qui m'a le plus marqué. Mais j'ai aussi rencontré, les découvrant ou redécouvrant, toute une galerie d'acteurs dont je suis tombée sous le charme et dont je suis désormais d'un oeil attentif la filmographie : Keeley Hawes, une Zoey à la fraîcheur communicative, ou Rupert Penry-Jones dont le personnage d'Adam Carter aura connu tant d'évolutions, des premières missions à la James Bond jusqu'à la dépression... Et que dire du flegme de Peter Firth ou de la froide détermination de Hermione Norris... J'ai même apprécié Richard Armitage (si on omet la saison 9 dont il n'est pas responsable), en dépit de mes mauvais souvenirs de Robin Hood.

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Spooks demeurera également gravée dans mes souvenirs sériephiles pour toutes ses émotions fortes qu'elle m'aura fait vivre, pour ces ressentis intenses devant une fiction qui avait érigé en règle le fait qu'aucun de ses protagonistes, même les principaux, ne soient à l'abri. Rarement une oeuvre aura tant éprouvé ses personnages, refusant obstinément tout acquis. Rarement aussi aura-t-on démontré une faculté à se réinventer et à poursuivre de l'avant. Combien de séries peuvent se vanter d'avoir autant choqué, autant fait pleurer son public, face à des morts tellement marquantes. Le premier traumatisme, celui de la friteuse, hantera encore longtemps mon esprit, tandis que d'autres scènes auront véritablement déchiré mon coeur : comment oublier l'exécution de Danny, de Ben... ou encore ce dernier regard, tellement bouleversant, tellement parlant, échangé entre Jo et Ros ?

Reflet de son époque (2002 - 2011), Spooks est aussi une série d'espionnage qui, il faut le rappeler, est née après le 11 septembre. Elle a ainsi mêlé et vu se succéder toutes les dynamiques de ce genre : introduisant les problématiques les plus modernes, mais remontant aussi aux plus anciennes traditions héritées de la Guerre Froide, avec lesquelles elle va semble-t-il renouer cette saison. Elle a offert un cocktail efficace qui, sans conserver la sobriété des débuts, aura su satisfaire un public amateur de ce type de fiction. Comme dans toute relation téléphagique, il y aura eu des hauts et des bas : elle a eu de grands moments, elle a aussi fait subir d'importants ratés. Mais alors que nous sommes au début de la fin, espérons seulement qu'elle saura se conclure d'une manière réussie qu'elle mérite tant.

Un pan de l'histoire télévisuelle anglaise des années 2000 se referme ; un pan fondateur de mon histoire personnelle avec les séries britanniques également.

 

La bande-annonce de la saison 10 :

 

Le générique de la saison 9 (avec ce thème musical tellement Spooks) :

27/02/2011

(Pilote UK) Silk : un legal drama académique à humaniser

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Vous ai-je déjà dit combien j'aimais les legal drama ? C'est un genre à part, mais qui m'a toujours fasciné. J'en consomme sans doute moins qu'il y a quelques années. Je n'ai toujours pas jeté un oeil à Harry's Law, la dernière née américaine du maître en la matière, David E. Kelley. Mais cela reste une thématique que j'aime tout particulièrement voir abordée par la fiction, notamment pour l'éclairage sociétal inhérent à toute chronique du judiciaire.

Par conséquent, la première fois que j'ai entendu parler d'un tel projet écrit par Peter Moffat, lui-même ancien barrister et dont le nom reste notamment associé ces dernières années à la très intéressante Criminal Justice (déjà diffusée sur BBC1), j'étais assez impatiente de découvrir le résultat. D'autant plus que le casting conduit par Maxime Peake s'annonçait sympathique, avec également Rupert Penry-Jones à l'affiche. C'est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis installée devant le pilote de Silk, qui a débuté ce mardi 22 février 2011, sur BBC1.

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Si Silk paraît immédiatement familière au téléspectateur, c'est qu'elle s'empare d'un sujet bien connu : relater le quotidien de jeunes barristers, cadencé par les audiences et les nuits blanches qui se succèdent pour tenir un rythme effréné qui leur permettra peut-être d'atteindre leurs hautes ambitions. Car, comme son titre l'indique, c'est sous couvert de la quête d'une ascension professionnelle particulière que la série nous plonge dans ce milieu où les civilités policées usuellement en vigueur cachent mal une concurrence exacerbée, qui se joue parfois au détriment du client et qui confine aussi à l'occasion à un machisme d'un autre âge. Car "taking Silk", c'est-à-dire réussir à être nommé Queen's Consel, a beau être l'objectif ultime de ces praticiens du droit , le nombre de femmes à avoir obtenu ce rang particulier est loin de refléter la relative féminisation de la profession. L'héroïne de la série, Martha Costello, n'entend toutefois pas se laisser intimider par ces considérations statistiques.

Ce pilote nous présente la jeune femme en l'introduisant dans ce que l'on pourrait qualifier de suite de "journées-types" : de l'enchaînement des audiences aux difficultés pour tenir professionnellement un tel rythme, rien ne sera épargné à Martha pour ce premier épisode. Si elle bénéficie du soutien sans faille de Billy Lamb, gestionnaire de la chamber dans laquelle elle travaille, elle doit également composer avec la rivalité directe de Clive Reader, un collègue qui entend bien être le prochain à devenir Queen's Consel. La chamber ne pouvant probablement espérer qu'une seule promotion, Martha et Clive se retrouvent donc en concurrence directe. L'arrivée de nouveaux assistants, Nick Slade et Niamh Cranitch, ne va faire qu'exacerber les tensions tandis que chacun des deux barristers accueille un de ces pupils sous sa direction.

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Sur le papier, Silk semble a priori réunir tous les ingrédients nécessaires à la création d'un attrayant legal drama. Un fil rouge assuré par cette ambition de devenir Queen's Consel, des protagonistes aux personnalités affirmées conduits à s'opposer, une pression permettant de maintenir une cadence soutenue qui évitera tout ennui possible, et des intrigues judiciaires qui constituent autant de challenges professionnels prompts à susciter des dilemmes éthiques insolubles pour les barristers. Parfaitement huilé, ce pilote s'efforce d'ailleurs de nous introduire ces éléments, déclinant sous forme de récital mécanique tous les enjeux que la série abordera.

Tout aussi classiquement, c'est par le regard des nouveaux assistants que le téléspectateur découvre ce milieu :  à travers les explications et rapides décryptages sur les moeurs judiciaires faites à l'attention de Nick, c'est à l'observateur extérieur devant son petit écran que le scénariste s'adresse. La distribution des fonctions au sein du système judiciaire nécessitera sans doute un temps de découverte au téléspectateur (non britannique) qui n'y serait pas familier. Dans cette optique, l'épisode dresse un tableau aux finalités surtout pédagogiques, esquissant notamment les rapports entre les solicitors et les barristers, mais aussi éclairant la procédure permettant de devenir Queen's Consel. Si cela semble une étape nécessaire, l'ensemble n'échappe cependant pas à l'écueil de l'exposé scolaire.

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Aussi appliqué soit-elle, c'est peut-être justement cet excès d'académisme qui empêche Silk de vraiment imposer sa marque dès ce pilote. En effet, si ce cocktail attrayant de quotidien judiciaire chroniqué laisse entrevoir les bases d'un potentiel incontestable, on sent confusément qu'il manque pour le moment quelque chose. A trop vouloir remplir le cahier des charges supposé du genre, l'épisode manque de spontanéité. La prévisibilité de sa construction narrative va plutôt lui donner l'allure d'une énième déclinaison d'un concept certes intéressant, mais auquel il est impératif de donner plus de relief pour s'investir sur le long terme.

En fait, tout s'emboîte trop parfaitement dans ce pilote. Plus que les storylines judiciaires dont le classicisme ne remet pas en cause l'efficacité et qui rejoignent cette tonalité scolaire liée à un premier épisode, c'est en priorité sa dimension humaine que Silk devra travailler. En effet, les personnages, pour le moment très unidimensionnels, sont trop facilement catégorisés dans des stéréotypes qu'il faudra nuancer à l'avenir. Pour autant, si Silk doit encore gagner en épaisseur, le pilote laisse entrevoir un potentiel, en témoigne la force des contre-interrogatoires par Martha du vieil homme agressé. La série dispose du cadre pour devenir un legal drama complet, à défaut de ré-inventer le genre.

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Sur la forme, Silk est une oeuvre soignée, dont la réalisation maîtrisée s'inscrit dans la lignée des fictions proposées en prime-time sur BBC1. L'image est travaillée, tout en restant dans un classique de circonstances. Signalons également l'effort réalisé pour les images d'un générique superbe, dont l'esthétique rappelle, par exemple, celui de l'élégante série policière Luther. Les deux sont une création de la compagnie Momoco, à laquelle on devait également dernièrement celui de Zen.

Enfin, Silk bénéficie d'un casting globalement homogène et assurément solide qui  conduit à être optimiste pour la suite. Derrière une Maxine Peake (Shameless, The Devil's Whore, Little Dorrit, Criminal Justice) fidèle à elle-même, aux interprétations toujours parfaitement maîtrisées, on retrouve à ses côtés Neil Stuke (Trust, Monday Monday, Reggie Perrin) en soutien indéfectible et Rupert Penry-Jones (Spooks, Whitechapel) en rival prêt à tout. Tom Hughes (Trinity) et Natalie Dormer (The Tudors) incarnent ces jeunes assistants qui vont rapidement comprendre les règles du jeu au sein de la chambers. Et Nina Sosanya (Meadowlands/Cape Wrath, Five Days) et John MacMillan complètent ce casting convaincant.

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Bilan : Derrière ses atours excessivement académiques, Silk laisse entrevoir au cours de ce pilote un potentiel indéniable dont il lui reste encore à prendre la mesure. Apparaissant surtout comme un épisode d'exposition pour servir d'introduction dans cet univers et en comprendre les codes, l'épisode souffre d'un déroulement prévisible qui manque de relief. Cependant, les bases étant désormais toutes posées, les protagonistes installés, les enjeux déclarés, la suite devrait permettre à la série de se départir de cette impression scolaire pour se construire une identité. La bande-annonce de l'épisode suivant apparaît en tout cas autrement plus pimenté. A suivre.


NOTE : 5,75/10


La bande-annonce de la série :

28/10/2010

(UK) Whitechapel, series 2 : un polar noir étrangement intemporel

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Ce lundi soir s'achevait, sur ITV1, la saison 2 de Whitechapel. Comme la première saison, un succès public considérable qui fut diffusé durant l'hiver 2009 (je signale au passage qu'un an et demi d'écart entre deux saisons, c'est beaucoup trop long pour ma mémoire), elle fut en tout composée 3 épisodes, formant un seul arc narratif, et ramenant à la vie la légende d'une figure de l'histoire criminelle britannique. A la différence de la première saison, l'audience fut moins au rendez-vous, tout en restant très honorable. La série a cependant été dominée par sa concurrente directe programmée sur BBC1, Spooks (MI-5).

Pour le reste, Whitechapel reprenait les mêmes ingrédients qui avaient fait la spécificité et la réussite (certes, avec ses défauts et maladresses) de son précédent cycle, qui avait été consacré à Jack l'Eventreur (The Ripper). On y retrouve donc tant cette atmosphère assez fascinante, vaguement intemporelle, que la dimension humaine qui en avaient fait le piquant. Ne bénéficiant plus de l'effet de surprise de la première, cette saison 2 s'affranchit sans sourciller de certaines contraintes narratives qui peuvent laisser une impression mitigée. Pourtant, dans l'ensemble, il est difficile de ne pas se laisser happer par ce récit.

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Si la diffusion de la saison 1 remontait à plus d'un an et demi, c'est dans la continuité immédiate de celle-ci que s'ouvre cette seconde saison. Les conséquences et séquelles de l'affaire du copycat de Jack l'Eventreur sont encore visibles et les références à ces évènements parsèment tout l'arc. Cet héritage à assumer explique en partie la difficulté initiale à laquelle sont confrontés les scénaristes : réussir à introduire de façon crédible, et sans paraître sur-exploiter artificiellement le concept de base de Whitechapel, l'idée que, dans ce même quartier, des meurtres semblent, une nouvelle fois, être le fait de personnes se référant à d'anciennes gloires criminelles, et cherchant à se faire un nom. La série n'y parvient que de façon mitigée, s'empressant de repartir sur des bases similaires à l'excès, en faisant intervenir très tôt (peut-être un peu trop tôt) l'historien/documentariste qui les avait secondés dans leur précédente affaire. La légende des jumeaux Kray n'ayant pas forcément aussi bien traversé la Manche que Jack l'Eventreur, l'attrait mythique joue moins et il faut une partie du premier épisode pour véritablement se glisser dans les enjeux de la saison.

Les scénaristes se révèlent cependant plutôt astucieux. En effet, si c'est le cadavre, rejeté par la Tamise, d'un détenu échappé qui met les enquêteurs sur cette première piste qu'ils vont s'entêter à suivre jusqu'au bout, les transformations du paysage criminel londonien et le début d'évènements troublants remontent à plusieurs mois déjà. Et c'est en fait tout un quartier qui paraît vivre dans la peur au quotidien, confronté à une explosion de violences dont l'origine demeure protégée par une prudente loi du silence appliquée consciencieusement. Mais, à mesure que le DI Chandler et le DCI Miles, duo désormais parfaitement complémentaire, progressent dans leur investigations, ce sont des ramifications sans précédent, allant au-delà de  la rue et des gangs, qui se dévoilent peu à peu. Ils vont soudain se sentir bien seuls dans cette guerre qu'ils initient contre un véritable système de compromission criminelle qui s'est mis en place. Peuvent-ils vraiment lutter contre ces fantômes des "jumeaux Kray" ? Le prix à payer ne sera-t-il pas trop élevé ?

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Si cette saison 2 de Whitechapel laisse une impression ambivalente au téléspectateur, elle le doit au relatif manque de crédibilité de l'histoire mise en scène. Car il y a quand même une différence majeure dans la structure narrative par rapport à la saison 1. En effet, transposer l'oeuvre d'un serial killer d'un siècle à l'autre, hormis la prise en compte des progrès de la police scientifique, cela ne pose pas a priori de problème d'adaptation insurmontable. En revanche, tenter de faire revivre, en ce début de XXIe siècle, l'ambiance de la rue et du crime organisé des années 50 afin de consacrer des chefs de gangs d'un autre temps, c'est plus problématique. En un demi-siècle, c'est toute le réalité criminelle qui s'est profondément transformée. Pourtant, la série ne va pas hésiter à dépeindre un Londres de l'ombre quasi unifié sous la férule des Kray... Au-delà de cette homogénéité criminelle, le portrait de la police qui est dressé, aussi peu flatteur qu'il soit, renvoie également à des moeurs de compromission et de corruption dont les dynamiques émanent clairement d'une autre époque. Certaines scènes n'auraient ainsi pas dépareillé dans un épisode de Life on Mars.

Cependant, presque paradoxalement, si on peut lui reprocher ce côté irréel, vaguement déconnecté, c'est aussi cela qui fait de cette série une fiction policière à part. Car Whitechapel reste avant tout, plus que jamais dans cette seconde saison, un polar noir classieux, où règne une étrange intemporalité. Il y a comme un parfum diffus d'anachronisme latent, probablement recherché, qui exerce une véritable fascination. Peu importe finalement le manque de crédibilité de l'histoire. Les scénaristes ne demandent pas au téléspectateur de croire en la réalité de ce récit, mais simplement de se laisser happer par cette indéfinissable atmosphère décalée et en dehors du temps. En somme, par ses thématiques et sa narration, Whitechapel s'impose en prudente héritière des polars noirs se déroulant dans les troubles du milieu du XXe siècle. Le cadre est certes transposé de manière anachronique, mais l'attractivité du sujet demeure intacte. 

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Au-delà de cette question majeure relative à l'ambiance, l'autre réel point fort de Whitechapel, peut-être le plus solide, réside incontestablement dans ses personnages, ou plutôt dans la dynamique de son duo principal d'enquêteurs. Passés la rencontre et les ajustements des débuts, les voilà toujours aussi antinomiques, mais désormais beaucoup plus proches, recherchant tant bien que mal un équilibre précaire dans leur relation de travail. Ce qui a changé par rapport à la défiance de la saison 1, c'est qu'ils partagent à présent une certaine compréhension réciproque, des forces comme des faiblesses de l'autre. Si leurs clashs sont inévitables, leurs rapports n'en sont pas moins basés sur une confiance inébranlable.

Ce respect, plus ou moins perceptible suivant leurs échanges, les autorise à plus se dévoiler, conférant à leurs personnages une dimension humaine supplémentaire, plus touchante et personnelle, aux yeux du téléspectateur. Cet aspect est d'autant plus intéressant à explorer que l'affaire va les pousser dans leurs derniers retranchements, voire même au-delà. Les jumeaux Kray appartiennent à l'histoire encore récente de la ville ; et c'est à des blessures personnelles du passé que Miles va être confronté. Tandis que le DI Chandler voit son enquête peu à peu lui échapper. Ses insécurités ressortent, accompagnées des rituels qui tentent maladroitement de les contenir pour ramener une vaine illusion de contrôle. Voir ces personnages à ce point secoués et remis en cause permet de jouer efficacement sur l'empathie du téléspectateur.

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Sur la forme, cette saison 2 de Whitechapel s'avère toujours aussi appliquée, consciencieusement investie dans une recherche d'esthétique propre. Si, encore une fois, on reste parfois dans le domaine de l'expérimental plus ou moins réussie, dans l'ensemble, c'est un travail de bonne facture qui est proposé. Capitalisant beaucoup sur l'atmosphère que les images peuvent générer, la série soigne sa réalisation et n'hésite pas à jouer avec les teintes de la photographie. Le rendu visuel est ainsi très agréable à l'oeil et donne une réelle classe à la série.

Enfin, le très solide casting permet de conférer une légitimité supplémentaire à Whitechapel. Rupert Penry-Jones (Cambridge Spies, Spooks) est parfait pour retranscrire toute la complexité de son personnage, entre force et faiblesse, doté une volonté de fer vaguement idéaliste emprisonnée dans des compulsions échappant à son contrôle. A ses côtés, Philip Davis (Bleak House, Collision) propose l'abrasivité adéquate pour incarner le pendant complémentaire afin d'équilibrer le duo. On retrouver également à l'affiche des valeurs sûres comme Steve Pemberton (The League of Gentlemen, Blackpool), Alex Jennings (The State Within, Cranford), ou encore Sam Stockman, George Rossi, Ben Bishop, Christopher Fulford et Peter Serafinowicz.

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Bilan : A défaut de crédibilité du scénario mis en scène, cette saison 2 de Whitechapel offre une ambiance assez fascinante, quelque peu irréelle et intemporelle, qui capte le téléspectateur peut-être presque aussi efficacement qu'une histoire qui aurait été vraisemblable. La série investit avec une certaine jubilation tous les codes du polar noir, adoptant des ressorts narratifs issus d'un autre âge. Cela lui donne une étrange ambivalence, quelque peu anachronique, mais elle va assumer finalement jusqu'au bout cette spécificité tranchant avec toutes les autres fictions policières du moment. Certes on pourra aussi regretter que la série ait sans doute trop souvent tendance à céder à une relative facilité, dans ses rebondissements comme dans l'avancée de l'enquête. Pourtant, au-delà de ces maladresses ou faiblesses dont le téléspectateur est parfaitement conscient, il est difficile de ne pas être happé par Whitechapel.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la saison :