09/01/2013
(J-Drama) Double Face : un Infernal affairs japonais
Restons au Japon en ce deuxième mercredi asiatique de l'année, pour revenir sur une mini-série diffusée à l'automne dernier que je m'étais promise de vite rattraper. Composée de deux parties d'1h30 chacune, Double Face présente tout d'abord une particularité dans sa conception : il s'agit d'une collaboration entre deux chaînes différentes, TBS et la câblée WOWOW. TBS a diffusé la première partie, intitulée Double Face - Sennyu Sosa-hen le 15 octobre 2012. Puis, le 27 octobre, la seconde et dernière partie, Double Face - Giso Keisatsu-hen, a été proposée sur WOWOW. C'est pour le moins inhabituel de voir ainsi deux chaînes collaborer de cette manière complémentaire.
Le résultat intriguait d'autant plus que Double Face est le remake du célèbre film de Hong Kong (qui a donné toute une trilogie, Infernal Affairs). Succès de 2002, il a déjà fait l'objet d'un remake américain au cinéma, The Departed (Les Infiltrés). Le Japon a donc proposé à son tour une version, télévisée cette fois, de l'histoire d'origine. L'ayant en DVD, j'ai hésité à réactiver mes souvenirs en revoyant Infernal Affairs avant de me plonger dans ce drama, mais c'est finalement seulement avec une mémoire floue et ma bonne impression générale que je me suis lancée dans Double Face. Je n'ai pas regretté l'expérience, car il s'agit là d'un drama special très solide.
Double Face met en scène les destins croisés de deux hommes infiltrés chacun dans des camps opposés qu'ils sont censés, soit contribuer à détruire, soit rendre inoffensif. Ainsi Miriya Jun est un policier qui, depuis 6 ans, évolue en couverture auprès d'un groupe criminel local, l'Oda-gumi. La mission aurait dû se terminer il y a déjà plusieurs années, mais son supérieur hiérarchique, le seul qui connaît et peut prouver sa véritable identité, le presse de poursuivre la tâche jusqu'à ce que le boss du gang, Oda Hironari, soit inculpé. L'idéal serait une arrestation en flagrant délit lors d'un échange de marchandises, permettant de lier le criminel au trafic de drogue qu'il organise.
Mais les plans de la police sont fragilisés par le fait qu'Oda Hironari semble toujours particulièrement bien informé des opérations menées contre lui. En effet, il a envoyé un de ses propres hommes en couverture : Takayama Ryosuke. L'ayant connu adolescent, il a financé ses études et l'a encouragé à entrer dans la police pour lui servir d'informateur. Au sein des forces de l'ordre, la carrière de Ryosuke décolle pourtant rapidement, car il apparaît comme un officier de confiance et surtout très efficace. Au point de se voir chargé de débusquer la taupe opérant au sein de la police...
Arrive un moment où les mensonges permanents et le stress de l'infiltration commencent à lourdement affecter Miriya Jun et Takayama Ryosuke. Chacun s'interroge sur ce qu'il est devenu : existe-t-il encore une porte de sortie pour eux ?
Double Face exploite efficacement les recettes classiques des fictions policières et de gangsters, tout en y intégrant une dualité intriguante et ambivalente liée à la double infiltration relatée. Si elle reste proche de l'original (d'après les souvenirs flous qu'il m'en reste), elle sait bien exploiter et se réapproprier le matériel de base. Chaque épisode met ainsi l'accent spécifiquement sur un des deux infiltrés, d'abord le policier, puis le yakuza, sans que l'homogénéité d'ensemble du récit n'en souffre. Par rapport à la durée du film original, ce sont 3 heures de fiction que le drama propose. Cela lui permet de développer plus avant certains éléments, en se reposant sur un construction narrative cohérente et solide, rondement menée jusqu'à son terme. Si elle s'offre des incursions dans le registre du thriller, avec plusieurs scènes très tendues ou marquées par d'explosion de violence, la fiction manque ici un peu d'éclat. Cependant ces limites sont compensées par un développement psychologique des personnages qui retient tout autant l'attention du téléspectateur.
Double Face prend en effet le temps de s'intéresser à ces deux personnages principaux, pressurés de part et d'autre. La mini-série insiste sur le thème de la perte d'identité, mettant en exergue les doutes, et plus généralement la solitude qui assaille les deux infiltrés. Sont particulièrement bien mises en scène les difficultés quotidiennes de l'exercice de double jeu auquel ils sont astreints et des mensonges qui finissent par troubler leurs repères. Figures ambivalentes par nature, ils ne sont pas moins humanisés : le drama éclaire leurs aspirations au changement, qu'il s'agisse d'un retour à une vie plus stable en fondant une famille pour le policier sous couverture, ou d'une émancipation de celui à qui il doit tout pour le yakuza. Après avoir vécu la vie d'un autre, instrumentalisés et sur-utilisés, chacun souhaiterait enfin vivre sa propre vie. Mais l'engrenage dans lequel ils évoluent n'offre pas d'issues satisfaisantes, et jusqu'au bout, la fiction sera cohérente avec elle-même, avec ses ambiguïtés, et avec le milieu mis en scène.
Sur la forme, Double Face bénéficie d'une réalisation de bonne facture. Elle a en plus quelques vrais instants de grâce : Eiichiro Hasumi s'offre en effet plusieurs plans marquants et très inspirés, qu'il s'agisse de jouer sur la symbolique de certaines mises en scène ou sur la photographie et l'esthétique de divers passages, comme la scène de la première rencontre dans le passé entre Ryosuke et le boss yakuza (dont vous avez une screen-capture ci-dessous). La bande-son, sans prendre le pas sur le récit, parfois même très en retrait, l'accompagne cependant sobrement.
Enfin, côté casting, Double Face rassemble plusieurs têtes très familières du petit écran japonais. S'il manque peut-être une petite étincelle au duo principal, les deux acteurs, Nishijima Hidetoshi (Boku to Star no 99 Nichi, Strawberry Night), qui joue l'officier de police infiltré, et Kagawa Teruyuki (Nankyoku Tairiku, Ryomaden), font plus que correctement ce travail d'interprétation marqué par l'ambivalence et les dilemmes. C'est Kohinata Fumiyo (Ashita no Kita Yoshio, Marks no Yama, Jin) qui interprète efficacement le chef yakuza dont la chute représente l'enjeu de tout le drama. A noter que l'on retrouve également Wakui Emi (Bitter Sugar), Ito Atsushi (Densha Otoko) et Kadono Takuzo (Engine).
Bilan : Double Face est un drama special solide qui entremêle les codes des fictions policières et celles de gangsters en s'intéressant à deux individus écartelés entre ces deux mondes opposés. La mise en scène de l'infiltration et de ses conséquences sur les infiltrés (la perte de repères et la volonté de sortir de cet engrenage) est particulièrement intéressante. Face aux deux portraits ambigus ainsi dépeints, le téléspectateur s'investit naturelement dans le sort de ces personnages déchirés. Double Face se montre un peu moins habile dans le registre du thriller, où il lui manque une dose de nervosité qui aurait permis à ce drama special d'acquérir une dimension supplémentaire. Mais il reste un remake sérieux et appliqué qui apporte une intéressante expérience à la télévision japonaise. J'espère la voir poursuivre sur cette voie !
NOTE : 7,75/10
18:45 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : j-drama, tbs, wowow, double face, double face sennyuu sousa-hen, double face gisou keisatsu-hen, nishijima hidetoshi, kagawa teruyuki, wakui emi, ito atsushi, kohinata fumiyo, kadono takuzo | Facebook |
08/08/2012
(J-Drama) Magma : destinées croisées sur fond d'enjeux énergétiques dans le Japon post-11 mars
Restons encore un peu au Japon en ce mercredi asiatique pour revenir sur un drama récent, diffusé du 10 juin au 10 juillet 2012 sur WOWOW. Comptant 5 épisodes de 45 minutes environ (le dernier approchant plutôt l'heure), Magma suit le format classique des séries de cette chaîne câblée. Il avait initialement éveillé ma curiosité en raison de son sujet : évoquer les questions énergétiques dans un Japon post-11 mars, avec les enjeux posés par la recherche d'éventuelles alternatives au nucléaire. Mais s'il a démarré de façon très solide, il a ensuite pêché en voulant trop en faire : se dispersant, il n'a pas exploité tout le potentiel entraperçu dans son pilote. Malgré cet arrière-goût d'inabouti, son visionnage demeure cependant intéressant du fait des thèmes abordés.
Nogami Taeko travaille pour un fonds d'investissement étranger. Elle se voit confier la mission de restructurer une entreprise en faillite financière, spécialisée dans la recherche et le développement de l'énergie géothermique. Taeko prend alors la direction d'une petite ville éloignée de Tokyo en se demandant si une telle affectation n'est pas un coup d'arrêt pour sa carrière. Elle entend cependant faire retrouver à la société le chemin de la rentabilité en restructurant son activité et en fermant les services chroniquement déficitaires. Parmi eux figure le département de recherche énergétique, dont les travaux n'ont pour l'instant pas conduit au système d'exploitation promis.
Dans ses projets, Taeko se heurte vite au personnel d'une entreprise entièrement vouée à cette mission de mise au point qui permettrait à cette énergie de devenir une alternative possible, ou du moins un complément qui laisserait au Japon un choix dans sa production d'électricité. Tous sont mobilisés : du directeur de l'entreprise, Ando Koji, aux scientifiques travaillant sur le projet parmi lesquels l'expert national de la question géothermique, Omuro Kojiro, qui y a investi toute sa vie. Le raisonnement binaire en pertes et profits de Taeko n'a rien de commun avec les idéaux d'employés qui croient fermement en leur projet. Mais alors que l'état d'esprit de la jeune femme évolue peu à peu en découvrant les motivations qui les animent, d'autres personnes semblent décider à s'assurer que les recherches menées n'aboutissent jamais et à achever la compagnie.
L'histoire de Magma avait de quoi retenir l'attention à plus d'un titre. Tout d'abord l'idée d'évoquer un fonds d'investissement uniquement intéressé par les profits me faisait forcément penser à Hagetaka, et à sa mise en scène du capitalisme sauvage qui avait donné lieu à un bijou de série d'une qualité rare. La problématique dans Magma est cependant légèrement différente. Si elle parle bien de la poursuite du profit sans prise en considération, voire parfois en dépit, de l'aspect humain, le premier épisode ajoute à ces bases un autre enjeu : les questions énergétiques. C'est ici, non pas des destinées privées, mais l'intérêt public qui est en cause. L'énergie géothermique évoquée est encore loin de présenter un substitut crédible aux autres sources existantes, cependant elle peut être une voie envisageable pour le futur. Magma parle donc des réticences à investir à perte aujourd'hui dans un projet qui tient plus de la recherche fondamentale, mais dont les résultats peuvent être déterminants pour les décennies futures. De plus, le tableau apparaît d'autant plus complexe que le drama fait intervenir d'autres acteurs logiques qui ne peuvent rester inactifs : le politique qui ne peut pas ignorer l'impact du 11 mars au moins à court terme, mais aussi l'industrie du nucléaire qui observe avec méfiance ces développements.
Seulement à partir de cette fondation au potentiel indéniable, Magma laisse un regret : celui de ne pas aller au bout de son idée de départ. Après deux épisodes, le drama semble bifurquer et surtout s'étioler dans diverses directions désordonnées, replaçant (souvent maladroitement) la dimension humaine - et donc les personnages impliqués - au coeur du récit. Il tente de greffer au concept initial de nouveaux thèmes : la vengeance, la maladie, ajoutant de nouveaux motifs aux personnages... En soi, ce recentrage aurait pu être intéressant, malheureusement, le drama souffre des excès (parfois assez mélodramatiques) d'une écriture qui manque de subtilité, pesant sur le bon déroulement de l'intrigue. L'histoire perd sa direction et s'éparpille sans donner l'impression d'être bien maîtrisée. Finalement, on retient surtout de Magma un message : celui de l'apprentissage d'une héroïne qui remet en cause ses priorités et prend conscience qu'au-delà du raisonnement comptable à court terme, il est nécessaire de penser à un avenir plus lointain et de s'interroger sur les responsabilités qui pèsent sur chacun pour la construction de ce futur. C'est une idée louable, mais l'exécution aurait mérité plus de nuances.
Sur la forme, Magma bénéficie d'une réalisation traditionnelle, calibrée et sans prise de risque particulière. Le plus notable reste sans doute sa bande-son, très fournie. Ces différents morceaux, uniquement instrumentaux, s'efforcent de distiller une relative tension et de souligner les passages importants, notamment les confrontations. Mais ses efforts manifestes ne sont pas toujours récompensés. En fait, tout dépend de la scène ainsi accompagnée : certaines sont réussies et leur impact bénéficie vraiment de la musique, mais d'autres tombent à plat et on a alors l'impression d'une musique artificielle qui essaye vainement de se substituer au rythme faisant défaut.
Enfin, le drama dispose d'un casting globalement homogène et solide. C'est Ono Machiko (Soratobu Taiya, Mother) qui interprète l'héroïne sur laquelle est finalement centré ce drama : je gardais d'elle un bon souvenir dans Gaiji Keisatsu, elle délivre dans ce rôle très évolutif et plus émotionnel qu'attendu une prestation convaincante. A ses côtés, on retrouve Tanihara Shosuke (Love Shuffle, Tempest), Nagatsuka Kyozo (Atsu-Hime), Ishiquro Ken (Honjitsu wa Taian Nari), Tsuda Kanji (Izumo no Okuni), Komoto Masahiro (Marks no Yama), Shaku Yumiko (LOVE GAME), Watanabe Ikkei (Seinaru Kaibutsutachi) et encore Osugi Ren (Marks no Yama, TROUBLEMAN).
Bilan : Magma est un drama dont l'intérêt principal repose sur son sujet, l'évocation d'une problématique énergétique - et plus précisément le cas de l'énergie géothermique - dans un Japon post-11 mars qui s'interroge sur les orientations de sa politique énergétique. Mais en dépit d'un potentiel bien réel, Magma ne sera pas à la hauteur de ses ambitions initiales, souffrant d'un manque de direction et multipliant des storylines anecdotiques qui viennent nuire et desservir son sujet principal. Après des débuts très prometteurs, la suite laisse une impression d'inachevée. C'est une série qui mérite un visionnage pour son thème et les intentions qui la sous-tendent, mais qui n'aura pas exploité le potentiel entrevu.
NOTE : 6,75/10
18:16 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : j-drama, wowow, magma, ono machiko, tanihara shosuke, nagatsuka kyozo, ishiguro ken, tsuda kanji, komoto masahiro, shaku yumiko, watanabe ikkei, osugi ren | Facebook |
18/07/2012
(J-Drama / SP) Shukumei : une confrontation entre griefs passés et meurtre présent
Toujours au Japon en ce mercredi asiatique pour évoquer un autre tanpatsu après celui de la semaine dernière (je crois d'ailleurs que je vais conserver cette habitude prise depuis l'automne dernier d'intercaler des tanpatsus entre deux cycles sud-coréens/japonais "dramas longs" ; cela me permet de poursuivre des explorations téléphagiques sans surcharger mes programmes). Il faut dire que la saison estivale s'annonce assez clairsemée au Japon : peu de synopsis ont retenu mon attention (pour une présentation, rendez-vous ici et là). J'ai noté Dragon Seinendan (sans doute en souvenir de la surprise qu'avait été Yuusha Yoshihiko to Maou no Shiro l'été dernier) et surtout Magma, le dernier WOWOW dont les sous-titres commencent à sortir. En attendant, nous allons rester sur cette chaîne avec le tanpatsu du jour : Shukumei.
Courant mai, j'ai eu l'occasion d'écrire un article sur l'évolution de WOWOW depuis une décennie, expliquant son arrivée dans les fictions par les tanpatsu (en 2003) puis son passage aux renzoku à partir de 2008. Faire ces recherches m'a conduit à remonter un peu le temps. La plupart de ces premiers tanpatsu ne disposent d'aucun sous-titres et me sont donc inaccessibles, à l'exception de quelques-uns, dont Shukumei (je soupçonne que son casting n'est pas étranger à cela - on y retrouve Kashiwabara Takashi et Fujiki Naohito). Adaptant un roman éponyme de Higashino Keigo, il a été diffusé le 26 décembre 2004. Portant à l'écran un certain nombre de thèmes ambitieux (policier, médical, rivalité personnelle) et d'une durée de presque 2 heures, cet unitaire ne parvient cependant pas à exploiter tout le potentiel entrevu sur le papier.
Wagura Yusaku et Uryu Akihiko se sont connus sur les bancs de l'école primaire. Depuis cette époque jusqu'au lycée, la concurrence a été constante entre les deux. Mais le premier n'a jamais réussi à prendre le meilleur sur ce nouveau venu, rivé à la première place de la classe. Dans ce contexte de rivalité d'adolescence, on comprend que les deux garçons n'aient jamais sympathisé. Ils se sont logiquement ensuite perdus de vue. Uryu Akihiko, dont le père est un chef d'entreprise à succès, a refusé la voie de l'héritier qui lui était toute tracée et est devenu chirurgien. Tandis que Wagura Yusaku a, lui, dû interrompre ses études et abandonner son rêve de devenir médecin pour des raisons personnelles... rompant du même coup avec celle qu'il aimait.
Dix ans plus tard, le destin amène les deux jeunes hommes à se recroiser dans des circonstances autrement plus dramatiques. Wagura Yusaku est devenu policier. Il enquête sur un meurtre dont Uryu Akihiko est un des suspects. Il découvre alors que son ancienne amie est désormais mariée à son rival. Tandis que son instinct le laisse se persuader de la culpabilité de son rival, l'affaire réveille d'autres mystères passés non résolus. La confrontation est inévitable, sans que Wagura Yusaku puisse anticiper ce qu'il découvrira.
Dans sa façon d'aborder plusieurs thématiques comme autant de facettes d'une même pièce, Shukumei apparaissait a priori ambitieux. Son intérêt résidait justement dans la lecture à plusieurs niveaux que permettait son histoire. Tout d'abord, elle ne se réduisait pas à une simple enquête policière classique sur un meurtre. Elle ajoute en effet volontairement une dimension autrement plus personnelle à la confrontation orchestrée, sur laquelle, aux ressentiments d'adolescence, se greffe une jalousie compréhensible quand une sorte de triangle amoureux se reforme de manière inattendue. Logiquement, on aurait donc pu croire que le tanpatsu allait s'orienter vers un intense face-à-face, sur fond d'inimitié ancienne. Or, à l'exception de deux-trois scènes réussies dans ce registre, il n'en est rien. Les deux personnages principaux se croisent d'ailleurs finalement assez peu. Si bien que la confrontation entre Wagura et Uryu, placée pourtant sous le signe du destin ainsi martelé dès le titre, n'atteint jamais l'ampleur promise.
Ce problème récurrent d'un manque de tension pèse sur l'ensemble du drama. Shukumei ne parvient jamais à dépasser l'exposé sommaire d'idées, ne réussissant pas à se les approprier pour y injecter un vrai suspense, ni à impliquer un téléspectateur qui reste un observateur extérieur quelque peu imperméable à ces enjeux dépeints de manière trop minimalistes. Plus qu'un problème d'écriture, cette absence d'épaisseur tient sans doute pour beaucoup à une richesse de l'histoire de départ inadaptée au format de moins de 2h. En essayant d'en conserver les grandes lignes, le tanpatsu est contraint de survoler certains développements et d'emprunter des raccourcis rendant la narration brouillonne. Shukumei ne trouve ainsi pas son ton. Ce constat est particulièrement flagrant dans le tournant pris par le dernier tiers du drama. Le rebondissement médical, dévoilant certains abus, est supposé apporter une relecture des évènements de la dernière décennie et des rapports entre les protagonistes. Mais il tombe pareillement à plat faute d'introduction bien menée, et pour cause d'abus de coïncidences qui décrédibilisent le récit. En somme, c'est une transposition qui se laisse suivre, mais est trop maladroite : en perdant l'homogénéité de la source d'origine, elle rappelle aussi les difficultés d'un tel exercice.
Sur la forme, Shukumei propose un résultat très correct. La réalisation reste très basique, avec une préférence pour les plans serrés. Quant à l'utilisation de filtres de couleur pour les flashback, cela reste un classique du petit écran japonais. Le choix du bleuté pour le passé, où se mélange souvenirs et extrapolation, est plutôt judicieux, cela permet de s'interroger sur la réalité de ces scènes. Sinon, la bande-son a quelques fulgurances intéressantes, mais reste dans l'ensemble assez en retrait.
Face à ce résultat mitigé, Shukumei aura au moins eu l'avantage de pouvoir s'appuyer sur un casting globalement solide qui aura fait ce qu'il pouvait, avec une confrontation entre Kashiwabara Takashi et Fujiki Naohito qui, si elle n'est pas toujours bien conduite et peine à susciter la tension attendue, proposera quand même quelques scènes intéressantes, où chaque acteur aura l'occasion de pleinement s'exprimer. (D'ailleurs, dans un registre plus frivole, si j'avais déjà croisé le premier dans certains dramas, je dois dire qu'il n'avait jamais autant retenu mon attention paru aussi charmant que dans ce tanpatsu - une exploration de filmographie s'impose.) A leurs côtés, on retrouve également Honjo Manami, Shinagawa Toru, Mizukawa Asami, Iijima Naoko ou encore Tezuka Satomi.
Bilan : S'il aborde des thèmes au potentiel très intéressant, Shukumei ne réussit pas à transposer l'histoire complexe envisagée dans la durée réduite impartie par son format. Cela donne un résultat qui ne convainc que par intermittence (il y a quand même quelques passages qui ressortent agréablement du lot) et semble inabouti, peinant à trouver sa tonalité. En dépit de ces difficultés, les deux heures se visionnent cependant sans ennui, en parti grâce à un casting solide - et surtout un duo principal - qui reste comme le principal intérêt du drama. Un tantaptsu que peuvent donc tenter les amateurs appréciant ces acteurs, mais que je ne conseillerais pas particulièrement aux autres.
NOTE : 6/10
Un MV (la chanson-titre du tanpatsu, avec des images du drama) :
10:49 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : j-drama, shukumei, wowow, kashiwabara takashi, fujiki naohito, honjo manami, shinagawa toru, mizukawa asami, iijima naoko, tezuka satomi | Facebook |
29/02/2012
(J-Drama / SP) Shikei Kijun : la peine de mort au coeur d'un drame humain
Du rattrapage de tanpatsu au programme de ce mercredi asiatique, qui nous fait donc rester une semaine encore au Japon. C'est Kerydwen qu'il faut remercier pour avoir attiré, le mois dernier, mon attention sur le drama dont je vais vous parler aujourd'hui : Shikei Kijun. Ce dernier a été diffusé sur la chaîne WOWOW (oui, toujours elle !), le 25 septembre 2011. Il s'agit d'un tanpatsu comportant une seule partie d'une durée totale de 2 heures, inspiré d'un roman de Kamo Takayasu.
Shikei Kijun se démarque par le thème qu'elle aborde, un sujet sensible qui retiendrait mon attention peu importe le pays, celui de la peine de mort. Cette dernière existe toujours au Japon. Un sondage réalisé en 2010, mentionné dans le drama, montrait une opinion publique majoritairement favorable à son maintien. Sur un tel thème, j'avais déjà lu des synopsis de dramas comme Mori no Asagao, mais l'absence de sous-titres en avait toujours rendu le visionnage irréalisable.
Ce tanpatsu a donc été ma première vraie incursion dans le système judiciaire japonais. Si le résultat n'a pas répondu à toutes mes attentes, il s'agit cependant d'un legal drama solide et efficace.
Otomo Kojiro est un avocat à qui tout semble avoir réussi. Homme médiatique, il s'est rapidement imposé comme une des figures de proue du mouvement en faveur de l'abolition de la peine de mort au Japon. Un de ses proches amis, Mito Yusuke, avec qui il a fait ses études de droit, le suit dans ces procès particuliers où la sentence encourrue peut être la mort. Car si ce dernier ne s'est jamais lancé dans une carrière de praticien, il enseigne à l'université et étudie les critères dégagés par la jurisprudence pour fonder le prononcé d'une telle peine. Sur les bancs de la fac, ils s'étaient également noués d'amitié avec Nagase Mariko qui, elle, a choisi une autre voie : celle du ministère public.
Ces trois amis vont voir leurs liens et leurs certitudes vasciller lorsqu'une tragédie les frappe de près. La femme de Kojiro est retrouvée morte, assassinée, chez elle. Un suspect est très arrêté. Son procès s'annonce. Face au tourbillon personnel, médiatique et judiciaire qui menace d'emporter nos trois protagonistes, comment chacun va-t-il se positionner face à ce cas qui les touche personnellement ? Que restera-t-il de leurs convictions antérieures face à ces épreuves ?
Shikei Kijun est un tanpatsu ambitieux qui, s'il a conscience d'évoluer sur un terrain sensible, ne va cependant pas hésiter à aborder toutes les facettes de cette problématique complexe qu'est la peine de mort. Dotée d'une approche très didactique, il a le mérite de s'intéresser à tous les points de vue, donnant la parole aussi bien aux proches de victimes, à l'accusé, mais aussi aux différents acteurs de la justice - la police, la défense, le ministère public, et même le juge, avec la responsabilité qu'il prend en prononçant la sentence. Le fait que les personnages vont tour à tour occuper différents rôles, avocat ou victime, théoricien ou praticien, permet aussi de souligner les contrastes des positionnements de chacun.
C'est dans cet effort d'offrir une large photographie du système judiciaire, et de tous les intervenants d'une procédure pénale, que se trouve la réussite principale du drama. Manquant parfois de subtilité, mais en conservant toujours cette volonté d'aborder le sujet de la façon la plus large possible, il va en effet éclairer les limites humaines inhérentes à la Justice, et les tensions qui la parcourent, arbitrage subtil entre ambitions personnelles, ordre public et intérêt de la société. On a donc un solide et consistant legal drama qui devrait retenir l'attention de tout téléspectateur s'intéressant à ces thèmes.
Cependant, si Shikei Kijun affiche de hautes ambitions en multipliant les angles d'attaque, il va laisser un arrière-goût d'inachevé. Paradoxalement, à trop vouloir tout s'approprier, il finit par en dire trop peu. Manquant de lisibilité, les esquisses de réflexion et les raisonnements restent trop souvent dans de l'informulé. Ils ont tendance à s'effacer derrière les émotions des différents protagonistes. La volonté de s'attacher uniquement aux destins personnels, en soulignant le contraste entre principes théoriques et réalité de la douleur lorsque le drame touche personnellement, était une idée intéressante ; mais elle brouille son propos et finit par faire perdre au drama sa ligne directrice.
Certes, certains argumentaires sont un peu plus approfondis. D'un côté, il y a notamment la question de la place de la victime et de ses proches au sein de la procédure pénale : est-ce qu'une sentence doit être prononcée au nom de la société, ou au nom des proches pour apaiser leur douleur ? C'est un débat récurrent du droit pénal moderne, et ce drama a le mérite de (brièvement) l'esquisser. A l'opposé, l'autre versant est plus classique : contre la peine de mort, c'est le risque d'erreur judiciaire, amenant la justice à prendre la vie d'un innocent, qui s'impose. De manière générale, Shikei Kijun donne l'impression de vouloir tout couvrir, mais manque de direction et de structure pour mener à bien et jusqu'au bout ses questionnements. La conclusion, faisant le choix d'une relative facilité, est d'ailleurs révélatrice des limites du drama : une fiction judiciaire intéressante, mais non une réflexion aboutie sur son sujet central, celui de la peine de mort.
Sur la forme, Shikei Kijun est un drama classique et réussi. La réalisation est sobre, parfaitement maîtrisée, même si le décor principalement intérieur - notamment au tribunal - n'offre logiquement que peu d'occasions de mettre en valeur le cadre. La bande-son reste aussi utilisée avec parcimonie, ne venant jamais empiéter sur le propos même du drama, ni amoindrir l'intensité des échanges.
Enfin, un dernier atout de Shikei Kijun est son casting. On y croise un certain nombre de têtes familières du petit écran japonais, et chacun délivre des prestations homogènes qui conviennent à la tonalité du tanpatsu. Se partagent la tête d'affiche, Yamamoto Koji (Karei Naru Ichizoku, Mother, Pandora), Ozawa Yukiyoshi et Toda Naho (Marks no Yama). A leurs côtés, on retrouve également Kashiwabara Takashi, Kyono Kotomi, Mitsuishi Ken, Yajima Kenichi, Sato Jiro, Kaneda Akio, Emoto Akira, Yamamoto Kei, Hirooka Yuriko et Kondo Yoshimasa.
Bilan : A défaut de réellement s'approprier les clés d'une réflexion seulement esquissée autour de la peine de mort, Shikei Kijun se révèle cependant être un drame judiciaire solide et efficace, reposant entièrement sur ses personnages et leurs émotions, derrière lesquelles s'effacent les enjeux plus théoriques. Peut-être victime de ses ambitions, en voulant offrir une photographie trop large d'un sujet complexe qui dépasse le seul cas d'espèce évoqué, cela reste une fiction riche et intéressante qui mérite un visionnage.
NOTE : 7/10
17:46 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : j-drama, wowow, shikei kijun, yamamoto koji, ozawa yukiyoshi, toda naho, kashiwabara takashi, kyono kotomi, mitsuishi ken, yajima kenichi, sato jiro, kaneda akio, emoto akira, yamamoto kei, hirooka yurika, kondo yoshimasa | Facebook |
22/02/2012
(J-Drama) Shokuzai : l'expiation impossible
Restons au Japon en ce mercredi asiatique pour poursuivre l'exploration de la saison hivernale 2012. Comme annoncé la semaine dernière, je me suis donc lancée dans le j-drama dont j'attendais le plus en ce début d'année : Shokuzai. Il y a quelque chose de très rassurant et de réellement réconfortant quand une série ne déçoit pas les espoirs que vous aviez placés préalablement en elle... et j'ai le plaisir d'écrire que ça a été le cas cette semaine.
Diffusée du 8 janvier au 5 février 2012 au Japon, Shokuzai est une adaptation, scénarisée par Kurosawa Kiyoshi, d'un roman de Minato Kanae. Elle avait a priori sur le papier tout pour retenir mon attention : elle était proposée par la chaîne câblée WOWOW qui, si elle a aussi connu ses ratés (Prisoner...), reste une des plus fiables qui soient (et correspondant à mes goûts) ; elle disposait d'une longueur qui promettait une histoire condensée et peu de risque de s'égarer (5 épisodes) ; et son synopsis était intriguant. Construite autour d'une thématique dramatique troublante, celle de l'expiation, Shokuzai se sera révélée être une solide (et sombre) série.
La tragédie qui conditionne tous les destins personnels que va nous relater Shokuzai s'est produite il y a 15 ans. Alors que ses parents viennent d'emménager en provenance de Tokyo, la petite Emiri découvre l'école élémentaire locale. Sae, Maki, Akiko et Yuka deviennent rapidement ses compagnes de jeu. Mais un jour qu'elles s'amusent dans la cour de l'école, un homme vient demander de l'aide pour fixer un problème de ventilation qu'il ne peut atteindre. Emiri accepte de le suivre, seule. Un peu plus tard, se rendant compte que leur amie n'est toujours pas revenue, les quatre écolières rentrent à leur tour dans le gymnase où elles l'ont vue partir. Elles y découvrent, effarées, le corps sans vie d'Emiri.
Quelques mois plus tard, alors que la vie reprend difficilement son cours, les quatre jeunes filles sont invitées par la mère d'Emiri, Asako, en l'honneur de leur amie disparue. Il faut dire que, malheureusement, leurs témoignages n'ont guère été utiles à la police, aucune n'ayant été en mesure de décrire le suspect qui les avaient approchées. Asako se montre particulièrement dure à leur encontre, les considérant responsables de la non-arrestation du coupable. Elle leur promet solennellement que si le meurtrier n'est pas retrouvé, elles devront expier cette faute impardonnable. Les filles quittent ensuite secouées et marquées la maisonnée.
Quinze ans plus tard, jeunes adultes ayant chacune grandies de leur côté, sans plus aucun contact entre elles, ce drame du passé hante pourtant toujours leur vie, et conditionne leurs choix et leurs réactions. Le temps de l'expiation est-il venu ?
Shokuzai porte parfaitement son titre, puisque son thème central, autour duquel elle va proposer diverses variations, est celui de l'expiation. La mort d'Emiri, le fait de l'avoir laissée partir seule, mais aussi de n'avoir pu aider la police ensuite, s'apparentent à un lent poison qui, d'une façon ou d'une autre, ronge chacune des protagonistes. Portés par la voix accusatrice d'Asako, ils conduisent sur une voie létale. La série met ainsi en scène un véritable effet domino aux conséquences destructrices glaçantes. En suivant une narration atypique, chaque épisode étant consacré à un personnage, elle va nous montrer combien le premier drame a influé, parfois bloqué, voire détruit, cinq vies, celles des quatre amies d'Emiri, mais aussi celle de mère qui, prostrée de douleur, n'en est pas moins aussi une victime.
Prenant pleinement la mesure de son sujet, Shokuzai est logiquement un drama particulièrement sombre et troublant. Il expose des ressorts psychologiques qu'il est plus confortable de laisser inexplorés : ceux qui actionnent consciemment ou non une culpabilité pesante, et les manières dont celle-ci va se manifester. Chacune des filles a intégré le drame, et ce qu'il représente pour elle, suivant sa personnalité et son vécu d'alors. Si elles le vivent de façon très personnelle, elles partagent une même faille, nourrie de la détresse émotionnelle dans laquelle elles ont été submergées il y a 15 ans, mais aussi de ressentiments qu'elles éprouvent envers elles-mêmes. Ces éléments font d'elles de véritables bombes à retardement.
Au fil du drama, l'expiation réclamée par Asako apparaît comme ce moment où, confrontées à une situation qui menace leur équilibre psychologique, quelque chose se rompt dans chacune de ces désormais jeunes femmes. Le plus perturbant - et réussi - dans cette mise en scène tient à la narration subjective choisie : l'histoire nous est en effet racontée du point de vue du personnage central de l'épisode, offrant donc une vue biaisée de tout ce qui l'entoure. Entraîné aux confins de la subjectivité, percevant les scènes et les dialogues à travers les yeux de l'héroïne de l'heure, le téléspectateur est amené plus d'une fois à s'interroger sur l'éventuelle distance pouvant exister entre la réalité et la perception des personnages, abusés qu'ils sont par leurs préconceptions forgées dans le drame passé.
Si les épisodes ne sont pas tous égaux en terme de qualité narrative, leur réussite est de parvenir à proposer à chaque fois un récit émotionnellement fort, qui ne laisse pas indifférent le téléspectateur. Si chaque fille a tenté de préserver, à sa façon, sa santé mentale, les épisodes s'apparentent à un compte à rebours inquiétant qu'on devine sans happy end. C'est le premier, parce qu'il donne le ton, qui restera pour moi le plus dérangeant : il met en scène une jeune fille qui a cessé de grandir, souhaitant se couper du monde. Acceptant une non-vie dans laquelle c'est elle-même qu'elle perd, sa tentative de fuite et les sacrifices occasionnés seront pourtant inutile. La prise de conscience de cela lui sera insupportable, et conduira à un drame. Enfin, notons que le dernier épisode referme opportunément la boucle en tendant à Asako un miroir pour lui faire vivre, à son tour, ce que les quatre autres ont traversé.
Ce qui contribue également beaucoup à la réussite de Shokuzai, c'est le fait que la série paraissent particulièrement aboutie sur le plan formel. La réalisation est impeccable, bénéficiant d'une mise en scène millimétrée à l'esthétique superbe. La photographie est très travaillée, s'adaptant à l'ambiance de chaque passage : elle glisse des teintes colorées du début à une image tendant vers le noir et blanc, d'où toute couleur semble avoir été drainée, à mesure que chaque personnage voit sa vie s'étioler. La bande-son est pareillement maîtrisée : avec une sobriété caractéristique, on trouve dans ce drama avant tout tout beaucoup de silences, mais également quelques instrumentaux utilisés à propos.
Enfin, Shokuzai dispose d'une galerie d'actrices très convaincantes qui prennent bien la mesure de leur rôle et des ambivalences de chaque personnages. Koizumi Kyoko (Manhattan Love Story) incarne cette mère meurtrie qui pleure son enfant tout en espérant que justice soit rendue, sans qu'on sache précisément dans quelle mesure elle a vraiment conscience que c'est la vie des quatre autres jeunes filles qu'elle a peut-être détruit lors de cette discussion sur l'expiation, quinze ans auparavant. Ces dernières sont interprétées respectivement par Aoi Yu (Camouflage), Koike Eiko (Smile), Ando Sakura (Kaze no Hate) et Ikewaki Chizuru (Fuurin Kazan, Keiji no Genba).
Bilan : Shokuzai est un drama troublant, expliquant comme des vies peuvent être détruites par un passé qui influence toutes les réactions et perceptions de ses protagonistes. La thématique de l'expiation entraîne inexorablement les différents personnages sur un chemin autodestructeur où la logique et la fatalité empêchent de déterminer s'ils ont conscience de ce qui est réellement en jeu. En dépit de la surenchère dans laquelle versent certains développements, j'ai aimé l'ambiance sombre et le fait que le drama laisse souvent la place à l'interprétation du téléspectateur. Dotée d'une mise en scène sobre, avec un sens parfois presque contemplatif du drame propre à ce petit écran japonais, Shokuzai a donc été un série qui m'a beaucoup intrigué et fasciné. Mon j-drama de l'hiver 2012.
NOTE : 8,25/10
17:57 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : j-drama, shokuzai, wowow, koizumi kyoko, aoi yu, koike eiko, ando sakura, ikewaki chizuru | Facebook |