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18/09/2011

(UK) Spooks (MI-5), saison 10 : this is the end

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C'est durant le mois d'août dernier que la nouvelle est tombée : Kudos, la société de production de Spooks, annonçait que cette saison 10 serait la dernière de la série. On le pressentait : la saison 9 avait paru ne plus savoir se réinventer, arrivant au bout de l'inspiration des scénaristes ; mais il faut cependant noter que ce n'est donc pas la chaîne de diffusion (BBC1) qui aura pris la décision finale.

Ce soir, en Angleterre, débute donc à 21 heures le dernier acte, en six épisodes, d'une oeuvre qui aura marqué le petit écran anglais au cours de la décennie qui s'est écoulée. Une programmation, un dimanche soir sur BBC1, inhabituelle, avec un dernier objectif qui a tous les attributs de la mission impossible : affronter le retour pour une saison 2 du grand succès critique et public d'ITV, Downton Abbey. Mais qu'importe au fond, le jeu des audiences pour une conclusion qui devrait s'intéresser plus particulièrement au seul protagoniste qui demeure du casting d'origine : Harry Pearce, celui qui s'est peu à peu affirmé comme la véritable âme de la série. Je n'ai pas de désirs particuliers sur la manière dont la série doit finir. Qu'il s'agisse des secrets du personnage, ou de sa relation avec Ruth, tout ce que je souhaite c'est, une dernière fois, faire confiance aux scénaristes pour offrir une conclusion à la hauteur de la série.

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Avec la fin de Spooks, c'est un chapitre de la télévision anglaise des années 2000 qui se referme : celui qui a bénéficié du dynamisme inité par Kudos (une boîte de production qui nous aura offert ensuite Hustle, Life on Mars & Ashes to Ashes, ou encore cet été The Hour). Mais si, à l'aube de cette saison 10, il ne reste, dans la série d'aujourd'hui, que des vestiges de la qualité passée et des recettes anciennes de Spooks, les scénaristes ayant exploité toutes les ficelles narratives envisageables du concept de départ, c'est pourtant le coeur très serré que je m'apprête à quitter cet univers. Car, c'est aussi à titre personnel qu'une page se tourne.

En Angleterre, elles sont trois fictions à avoir façonné les bases de ma sériephilie, mais Spooks est la seule avec laquelle j'ai pu développer un réel lien de fidélité à travers les ans (les deux autres sont des mini-séries, Warriors et State of Play). Elle restera la première série anglaise que j'ai suivi en direct de sa diffusion. Et si je ne l'ai pas débutée en 2002, mais seulement quelques années plus tard, elle s'est rapidement imposée comme le repère incontournable de mon automne sériephile. Pour preuve, elle est à ce jour la plus ancienne série en production que je regarde, toutes nationalités confondues : un point fixe dans mes programmes.

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Si elle est si importante à mes yeux, c'est que Spooks a été une de mes clés d'entrée les plus prolifiques dans le petit écran britannique, un véritable fil d'Ariane grâce à laquelle j'ai exploré, au gré des filmographies, cette télévision d'outre-Manche à la fois si proche, mais pourtant si peu familière par rapport aux Etats-Unis. Spooks a sans doute contribué plus que toute autre fiction à ma connaissance des acteurs de la télévision anglaise, que ce soit grâce à son défilé de guest-stars ou par ses changements incessants de casting principal. C'est d'autant plus vrai que, assez paradoxalement pour une série qui n'a jamais été tendre avec ses personnages, elle est une de ces rares fictions vraiment capables de faire aimer du public ses acteurs.

C'est sans doute pour cela que Spooks reste dans ma mémoire rattachée à son casting. Initialement, il y a d'abord eu Matthew Macfadyen, le seul que je connaissais au préalable grâce à Warriors - et qui, soyons franc, avait été ma première raison de découvrir Spooks (outre mon amour démesuré pour les jeux d'espions) : le personnage de Tom Quinn aura définitivement scellé mon affection pour cet acteur, et il restera celui qui m'a le plus marqué. Mais j'ai aussi rencontré, les découvrant ou redécouvrant, toute une galerie d'acteurs dont je suis tombée sous le charme et dont je suis désormais d'un oeil attentif la filmographie : Keeley Hawes, une Zoey à la fraîcheur communicative, ou Rupert Penry-Jones dont le personnage d'Adam Carter aura connu tant d'évolutions, des premières missions à la James Bond jusqu'à la dépression... Et que dire du flegme de Peter Firth ou de la froide détermination de Hermione Norris... J'ai même apprécié Richard Armitage (si on omet la saison 9 dont il n'est pas responsable), en dépit de mes mauvais souvenirs de Robin Hood.

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Spooks demeurera également gravée dans mes souvenirs sériephiles pour toutes ses émotions fortes qu'elle m'aura fait vivre, pour ces ressentis intenses devant une fiction qui avait érigé en règle le fait qu'aucun de ses protagonistes, même les principaux, ne soient à l'abri. Rarement une oeuvre aura tant éprouvé ses personnages, refusant obstinément tout acquis. Rarement aussi aura-t-on démontré une faculté à se réinventer et à poursuivre de l'avant. Combien de séries peuvent se vanter d'avoir autant choqué, autant fait pleurer son public, face à des morts tellement marquantes. Le premier traumatisme, celui de la friteuse, hantera encore longtemps mon esprit, tandis que d'autres scènes auront véritablement déchiré mon coeur : comment oublier l'exécution de Danny, de Ben... ou encore ce dernier regard, tellement bouleversant, tellement parlant, échangé entre Jo et Ros ?

Reflet de son époque (2002 - 2011), Spooks est aussi une série d'espionnage qui, il faut le rappeler, est née après le 11 septembre. Elle a ainsi mêlé et vu se succéder toutes les dynamiques de ce genre : introduisant les problématiques les plus modernes, mais remontant aussi aux plus anciennes traditions héritées de la Guerre Froide, avec lesquelles elle va semble-t-il renouer cette saison. Elle a offert un cocktail efficace qui, sans conserver la sobriété des débuts, aura su satisfaire un public amateur de ce type de fiction. Comme dans toute relation téléphagique, il y aura eu des hauts et des bas : elle a eu de grands moments, elle a aussi fait subir d'importants ratés. Mais alors que nous sommes au début de la fin, espérons seulement qu'elle saura se conclure d'une manière réussie qu'elle mérite tant.

Un pan de l'histoire télévisuelle anglaise des années 2000 se referme ; un pan fondateur de mon histoire personnelle avec les séries britanniques également.

 

La bande-annonce de la saison 10 :

 

Le générique de la saison 9 (avec ce thème musical tellement Spooks) :

Commentaires

j'ai vraiment hâte de découvrir cette dernière saison. La saison 9 ne m'a pas convaincue du tout, mais Spooks restera une oeuvre télévisuelle marquante, qui m'a vraiment accrochée pendant des années.

Écrit par : Eirian | 18/09/2011

J'ai essayé de regarder Spooks à la télé, un peu... j'ai tenu trois semaines environ avant de lacher l'affaire. Mais quand je lis que les trois séries qui ont forgé ton intérêt pour les séries anglaises sont Warriors, State of play et Spooks, je ne peux que m'incliner devant tant de bon goût pour les deux premières et m'interroger sur la troisième. Un jour, il faudra que je regarde ça dans de bonnes conditions. Et si j'aime, au moins je suis sûre de ne pas être frustrée par un arrêt trop précoce :-) Et j'aime bien Richard Armitage, moi. Même si, honnêtement, je crois que tout le monde devrait simplement oublier Robin Hood, pour le bien général.

Écrit par : Nataka | 18/09/2011

Que dire de plus, Spooks est LA série qui a achevé de me convaincre que j'avais bien plus d'affinités avec les série britanniques qu'avec les séries US.

Avec Spooks on est un peu passé par tous les stades, beaucoup de hauts, des bas d'autant plus abyssaux, une atmosphère toujours unique, du suspense, mais aussi des dialogues ciselés et des pointes d'humour froid dont Ros était l'incarnation.

Si on ajoute une prise directe avec l'actualité et l'impression que les scénaristes étaient parfois dotés d'une intuition prémonitoire, je crois que Spooks, malgré ses faiblesses, va laisser un grand vide.

PS : je ne veux pas développer ici, mais le retour d'hier soir m'a semblé globalement convaincant.

Écrit par : Mayfield | 19/09/2011

@ Eirian : Je pense qu'il y a une génération qui aura été marqué par tout ça.


@ Nataka : Si Warriors est à part (Kosminsky a un style inimitable), en revanche Spooks a son meilleur niveau supporte la comparaison avec State of Play, je pense.
Je ne sais pas si les premières saisons peuvent se découvrir aujourd'hui avec le même regard, et si elles n'ont pas trop vieilli. Ca a redistribué quand même pas mal de cartes dans la télévision britannique, en terme d'approche et de conception de la fiction. Peut-être essayer (en VO) les saisons avec Richard Armitage qui sont plus récentes ?
Pour moi, les cinq premières saisons sont les meilleures, mais Spooks reste Spooks... ^^


@ Mayfield : Un jour, j'essaierai de faire un article introspectif sur mon amour des séries britanniques. Comme toi, j'ai vraiment l'impression d'avoir un lien particulier avec ce petit écran, par rapport à l'américain (même si je continue d'aimer le câble US, notamment HBO), et Spooks symbolise bien ces affinités.
Pour le vide qu'elle va laisser, c'est d'autant plus flagrant que la télévision uk offre peu de fictions mêlant thriller et action. Les expériences comme The Shadow Line s'inscrivent dans un tout autre registre. Mais de l'action "populaire", nerveuse, c'est quelque chose que la tv uk n'aura plus. (Et ce n'est pas l'anglo-américaine Strike Back qui me convaincra.)
Et l'écho à l'actualité fut parfois très fort : les attentats de Londres en 2005 "anticipés" dans le début de la s4 resteront sans doute comme un de ces moments où la frontière entre la fiction et la réalité semble se troubler.

Écrit par : Livia | 23/09/2011

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