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18/09/2010

[TV Meme] Day 5. A show you hate.

"Détester", voici un terme excessif qui apparaît bien disproportionné dans le cadre d'un sujet où le divertissement prime, celui des séries... Au mieux les fictions auxquelles je n'accroche pas me laissent dans une froide indifférence, au pire elles m'auront agacé à cause de l'heure que je leur aurais sacrifiées sur l'autel de ma téléphagie dévorante et d'une curiosité maladive. Mais aller jusqu'à détester une fiction, c'est un ressenti un peu trop démesuré pour une telle activité.

Cependant, en y réfléchissant bien, il y a bien des séries pour lesquelles j'éprouve une profonde aversion. Mais ce n'est pas tant pour leur contenu même, que pour tout ce qui les entoure. Il existe des tas de fictions, au potentiel de détestation beaucoup plus élevé, qui resteront dans les méandres d'un anonymat qu'elles méritent et qui ne susciteront donc jamais ce type de réaction. Mais celles qui engendrent un buzz important, dans le visionnage va être accompagné de certaines circonstances particulières, ces séries-là seront plus exposées à ce risque... "A show you hate", cela renvoie à ces fictions qui provoquent une forme de réaction épidermique, sans que l'on sache trop identifier l'origine.

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Desperate Housewives
(2004-.., ABC)

 

Il est assez difficile d'expliquer rationnellement le pourquoi de ce choix. Desperate Housewives, actuellement, ce serait une série dont je n'aurais pas dépassé les deux ou trois premiers épisodes. Nous nous serions quittés sans rancune, dans l'indifférence générale, et je l'aurais vite oubliée, ne conservant en sourdine qu'un buzz lointain dans les médias. Malheureusement, ma rencontre avec cette série eut lieu en 2004-2005. A une époque où je me dis que je manquais sans doute encore de recul dans ma façon de vivre ma passion pour les séries. 

Devant le succès qui accompagna sa première saison, je m'étais naïvement persuadée qu'il était possible de percer les raisons de cet étrange engouement : un besoin de compréhension vaguement masochiste m'amena donc à persévérer... au-delà du raisonnable. Pour être franc, la question "qu'est-ce que le public peut bien trouver à Desperate Housewives ?" fut un des deux grands mystères de cette saison téléphagique 2004-2005 (L'autre grand mystère consistait à s'interroger sur le phénomène Lost. Je crois d'ailleurs que c'est cette saison-là qui consacra probablement mon divorce avec une certaine télévision américaine ; et comme ce désamour me prit un peu par surprise, cela explique aussi mon obstination sur le moment). 

Mes premières impressions sur Desperate Housewives n'avaient pas été très positives. Derrière son fil narratif tiré à quatre épingles, elle me semblait surtout excessivement creuse, un peu vaine et pas vraiment divertissante, proposant un portrait banlieusard étriqué d'un certain milieu qui ne suscitait en moi qu'une profonde envie d'ailleurs. Je n'aimais pas l'image renvoyée, je n'aimais pas la tonalité. Certains clichés m'horripilèrent. L'état d'esprit m'agaça. J'étais en plus insensible aux piques d'humour supposé de cette dramédie. Mon erreur fut de m'entêter et de poursuivre jusqu'au bout de la première saison... Mon seuil de tolérance avait été dépassé depuis bien longtemps lorsqu'elle se conclut. Si je reconnais que cette fiction ne mérite probablement pas le ressentiment que j'ai gardé à son encontre, l'effort que j'ai produit pour elle - et les débats stériles que j'ai pu avoir sur les forums - fait que j'en conserve une allergie tenace.

Pourtant, je lui suis reconnaissante sur un point. Son grand mérite a été de m'avoir fait mûrir téléphagiquement : elle m'a définitivement guéri de ce besoin naturel à tout téléphage socialisant qui est de vouloir "faire comme tout le monde". Grâce à elle, je me suis affranchie cette sourde inquiétude. Chacun ses affinités, et tout le monde se porte mieux. Il faut se faire une raison, je ne suis pas quelqu'un qui peut suivre une série sur le long terme juste pour une histoire de culture télévisuelle (même pour des monuments téléphagiques considérés comme incontournables), ou pour pouvoir ensuite donner son opinion "éclairée" (fut-elle négative). Forcer sa nature ne mène à rien, ce fut une leçon douloureuse, mais instructive.


Donc, sans rancune envers Desperate Housewives (il en fallait bien une qui m'apporte cette expérience)... si ce n'est que... non, je ne l'aime vraiment pas cette série ! (Même si je comprend bien, du moins sur un plan théorique, pourquoi elle a pu (et peut toujours ?) plaire.)

11/09/2010

[TV Meme] Day 4. Your favorite show ever.

A première vue, il semble y avoir quelque chose d'un peu naïf et arbitraire à imaginer qu'il existerait une production à placer sur un piédestal, surclassant tout le reste, quand on envisage toutes les séries, si différentes, qu'un téléphage peut croiser lors de son parcours. Pourtant, c'est aussi une des rares questions de ce TV Meme, si ce n'est la seule, pour laquelle je n'ai eu absolument aucune hésitation.

La "série favorite", c'est celle qui a su bénéficier à la fois de qualités scénaristiques objectives et du ressenti subjectif propre à chaque téléphage. C'est celle qui nous a bluffés, fascinés, émus et faits rire aux larmes. Mais c'est aussi celle qui s'est arrogée une place à part, qui nous a marqués d'une façon très personnelle, sans qu'il soit réellement possible de traduire cela en mots. Elle est aussi le fruit d'une conjoncture, ayant eu le mérite d'arriver à une période charnière de notre téléphagie : il y aura forcément des accents générationnels en elle.

Si vous me lisez un peu, vous savez que je suis la reine des flirts télévisés sans lendemain, des coups de foudre qui rythment une passion tournée vers les découvertes et les nouveautés. La téléphagie est une "nouvelle frontière permanente". Mais m'interroger sur ma "série favorite" réveille un autre versant, plus ancien et peut-être moins sollicité désormais. Celui, solide, de la fidélité. "My favorite show ever" est devenu un fait établi, une donnée claire et constante de mon paysage téléphagique. Ce n'est pas un simple mélange de qualité et de ressenti, c'est la série qui a apporté le ciment à une passion alors en pleine croissance.

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The West Wing
(A la Maison Blanche)

(1999-2006, NBC)


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Parce que The West Wing a su dépeindre avec brio une réalité politique empreinte d'idéalisme, créant un cadre aussi enrichissant que fascinant pour le téléspectateur.
Parce qu'elle a initié avec tact, subtilité et souvent beaucoup d'adresse, des réflexions abouties et osées sur les grandes thématiques sociales qui transcendent nos sociétés occidentales, ne reculant devant aucun sujet aussi sensible soit-il.
Parce qu'elle s'est montrée pédagogique, sans jamais être rébarbative, ni infantilisante, choisissant en conscience de faire confiance et de s'adresser à l'intelligence de ses téléspectateurs.
Parce que c'est rafraîchissant d'éteindre la télévision, encore porté par le dynamisme impulsé par 40 minutes bouillonnantes de brain-storming, en ayant l'impression de se sentir moins bête.
Parce qu'elle a réussi à percer et à vous faire comprendre certains des mystères socratiques et insondables de la démocratie, ou des Etats-Unis, comme aucune autre série. Même si cela ne vous intéressait pas a priori.
Parce que ses dialogues, ciselés à la perfection et vivants à l'excès, proposèrent des échanges jubilatoires qui résonnent encore dans les têtes, sur des thèmes sérieux aussi bien que sur des sujets frivoles.
Parce qu'elle avait cette capacité d'alterner les tons, pouvant faire réfléchir longuement un jour, et rire aux éclats le lendemain.
Parce qu'elle bénéficiait d'une galerie de personnages attrayants, aux caractères affirmés, à la fois différents et complémentaires, et auxquels il était tellement facile de s'attacher. 
Parce que, au moins une fois devant les urnes, on s'est dit : "I would have voted for Jed Bartlet".
Parce que Aaron Sorkin.
Parce que son casting était d'une homogénéité et d'une solidité enthousiasmantes, ayant trouvé le parfait équilibre à l'écran.
 Parce que elle aura su drastiquement augmenter votre capacité de conversation dans les cocktails (où vous brillez désormais en évoquant les Etats fédérés de Micronésie).
Parce que les réunions pédestres virevoltant dans les couloirs, c'est classe.

Parce qu'il est nécessaire... que dis-je, vital !.. de parfois se rappeler ce que c'est d'y croire vraiment, aussi désillusionné sur la politique politicienne que l'on puisse être.  

 

Le générique :

 

The good old times... The Big Block of Cheese Day :

04/09/2010

[TV Meme] Day 3. Your favorite new show (aired this tv season).

Question qui tombe à un moment particulier, le hasard me faisant y répondre début septembre, alors que la nouvelle saison US s'apprête à débuter. Reste que je n'ai pas trop su comment délimiter le "this tv season" : faut-il prendre en compte toute la saison 2009-2010 depuis septembre dernier ? Seulement l'été ? Et comment imbrique-t-on les saisons asiatiques là-dedans ? Après de longs dilemmes méthodologiques, puis tout autant de tergiversations pour arriver à choisir, je me suis arrêtée sur la série qui a sans doute généré en moi le plus de plaisir. Même si elle fut brève, s'apparentant presque autant à une promesse pour le futur qu'à une réelle installation présente. Mais elle a incontestablement illuminé mon été téléphagique.

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Sherlock

(2010 - BBC1)

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"I'm not a psychopath, I'm a high-functioning sociopath." (Sherlock Holmes)


Parce que les classiques ne meurent jamais. (Et hop, c'est le moment de faire un petit tour à la bibliothèque pour se replonger dans le canon Holmes-ien.)
Parce que tous les anti-héros surdoués asociaux qui peuplent notre petit écran de nos jours (le docteur House vous salue) sont des héritiers, à des degrés divers, d'Arthur Conan Doyle, il était donc grand temps et logique de permettre à l'original de se rappeler au bon souvenir de chacun. Surtout en y mettant autant de conviction.
Parce qu'il est tellement rare de voir une adaptation littéraire, doublée d'une modernisation, aussi bien menée et aboutie, capable de préserver l'esprit et l'ambiance de l'oeuvre originale, tout en étant en mesure de transposer et de tirer le meilleur parti du nouveau cadre moderne.
Parce qu'il est impossible de bouder ce plaisir à l'état pur que provoquent les délicieux dialogues, superbement enlevés et ciselés, qui rythment cette série.
Parce que des scénarios écrits par Steven Moffat (1er épisode) et Mark Gatiss (3e épisode), c'est un moment de communion téléphagique qu'il serait blashpématoire de rater.
Parce que Benedict Crumberbatch surprend agréablement dans un rôle qu'il investit avec une maîtrise admirable, présentant une incarnation convaincante de Sherlock Holmes, tour à tour brillant, excentrique, versatile ou orgueilleux.
Parce que les petits thèmes musicaux qui accompagnent certaines scènes sont entraînants à souhait (si même la forme est à la hauteur...).
Parce que vous avez une longue année pour rattraper les 3 épisodes de 90 minutes que comporte la première saison : la seconde n'arrivera pas avant l'automne 2011 sur BBC1.
Parce que vous n'aurez absolument aucune excuse pour ne pas la tenter si vous habitez en France : la série aura même droit à une diffusion en clair sur la TNT, elle est annoncée sur France 4.


La bande-annonce de la série :


Steven Moffat and Mark Gatiss interview (sur la création d'un Sherlock Holmes moderne) :


Benedict Cumberbatch dans BBC Breakfast (interview) :

28/08/2010

[TV Meme] Day 2. A show that you wish more people were watching.

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The Thick of it

(2005 - .. , BBC4 -  BBC2)

 

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Parce que The Thick of it est sans doute une des meilleures comédies actuellement en production en Angleterre (voire dans le monde) ; et qu'on ne le dit pas assez (voire pas du tout).
Parce qu'elle est le croisement parfait, conciliant la tradition satirique britannique d'un traitement au vitriol de la politique et le format des comédies modernes, héritière de la vague mockumentary lancée par The Office.
Parce que Malcolm. Et qu'il est impensable de vivre sa téléphagie sans avoir jamais croisé ce personnage hors norme du petit écran.
Parce que, par un effet de vases communicants fascinant, The Thick of it saura vous détendre comme aucune autre : plus Malcolm est énervé, plus le téléspectateur jubile intérieurement.
Parce qu'elle repousse les limites de l'humour noir, à la tonalité corrosive savoureuse, avec une maîtrise bluffante.
Parce que vous soignerez un autre pan trop négligé de vos compétences linguistiques anglophones : vous finirez par croire que le f* word et ses dérivés sont un verbe auxiliaire. (On va suggérer que la raison pour laquelle la série n'a jamais franchi la Manche jusqu'à présent, c'est justement parce que les doubleurs ont pris peur.)
Parce que la folle dynamique, parfois tellement absurde, des coulisses d'un cabinet ministériel n'aura jamais semblé aussi vivante et si bien retranscrite à l'écran.

Parce que In the loop fut le film le plus drôle de 2009.
Parce que, vraiment, pour que moi et mon allergie aux comédies, on vous en conseille une, c'est que cette dernière mérite le détour et défie les conventions.


Quelques extraits


Parce qu'il n'y a rien de plus savoureux qu'assister, en spectateur, aux mises au point de Malcolm :


Parce que si les membres du cabinet ont tous The West Wing (A la Maison Blanche) en tête, le fossé de médiocrité les séparant de l'idéal présenté par la série américaine se fait chaque jour plus grand. Mais Josh reste une idole, même de ce côté-ci de l'Atlantique !


Parce qu'un Malcolm qui perd un instant le contrôle, cela donne toujours des confrontations marquantes :

 

Pour rappel : La critique que j'en avais faite il y a quelques temps : The Thick of it, une satire politique moderne incontournable.

21/08/2010

[TV Meme] Day 1. A show that should have never been canceled.


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 Deadwood

(2004 - 2006, HB0)

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Parce que Deadwood avait réussi ce tour de force de se réapproprier en les modernisant les codes scénaristiques du western, un genre traditionnel du petit écran américain trop délaissé de nos jours.
Parce qu'elle reposait sur une galerie de personnages d'une richesse, d'une complexité et d'une intensité fascinantes, capturant comme rarement les tréfonds sombres et troubles de l'âme humaine.
Parce qu'elle a proposé, pendant trois ans, une oeuvre métaphorique passionnante sur la formation d'une nation, à la portée aussi bien historique que philosophique, en mettant en lumière cette période de transition préexistant et tendant à la constitution d'une société.

Parce qu'elle était une reconstitution d'époque, soignée et aboutie, qui méritait un arc complet.
Parce qu'elle avait su repousser les limites de l'exposition théâtralisée à la télévision et qu'elle maîtrisait cet art  de la narration lente comme aucune autre.
Parce qu'elle a permis de faire découvrir au téléspectateur non-anglophone tout un champ lexical inexploré par les séries américaines (certes, peu propre à une utilisation courante).

Parce qu'un tel monument ne pouvait se conclure sur un simple et frustrant, tragiquement inachevé, "to be continued".
Parce que les deux téléfilms promis n'ont jamais été produits.
Parce que John from Cincinnati a été annulée au bout d'une seule saison.

 
Le générique :

16:15 Publié dans (TV Meme) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : tv meme, deadwood, hbo |  Facebook |