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26/02/2012

(Pilote AUS) Miss Fisher's Murder Mysteries : une détective de caractère et de charme dans l'Australie des années 20

 

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La fiction australienne est décidément dynamique en ce début d'année ! Ou plus précisément, la chaîne ABC1 aborde 2012 avec pas mal d'ambitions et d'espérances dans le domaine des séries. C'est tant mieux pour le téléphage, car elle ne laisse de côté aucun genre, offrant aussi bien des comédies (Outland, Woodley) que des dramas (The Straits, dont je vous ai parlé dimanche dernier - qui, je le maintiens, mérite un coup d'oeil). Et c'est ainsi que ce vendredi soir, le 24 février, débutait une série sur laquelle la chaîne australienne misait beaucoup, la très attendue Miss Fisher's Murder Mysteries.

Il s'agit de l'adaptation d'une série de romans policiers de Kerry Greenwood, de quoi doter la chaîne de sa propre fiction historico-policière (13 épisodes d'une heure ont été commandés), avec, dans l'ambiance des années 20, une héroïne de caractère et de charme, la pétillante Phryne Fisher. Et la série a été bien accueillie par les téléspectateurs australiens : à la différence de The Straits qui, malheureusement, peine à atteindre le demi-million de téléspectateurs, les jeudi soirs, le lancement de Miss Fisher's Murder Mysteries a permis à la série de partir sur de très bonnes bases, atteignant presque le million de téléspectateurs en moyenne pour son pilote. 

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Miss Fisher's Murder Mysteries se déroule en Australie dans les années 20. Au début du premier épisode, Phryne Fisher débarque à Melbourne, en provenance de Londres. Si elle a passé dans ce pays une partie de son enfance, entâchée par un drame, celui de la mort de sa soeur, Phryne a depuis parcouru le monde, les bouleversements de la Première Guerre Mondiale ayant donné à sa famille un titre et une fortune conséquente. Dotée d'un esprit vif, un brin provocatrice à ses heures, c'est une jeune femme qui aime plus que tout son indépendance. 

Mais elle trouve à son arrivée la bourgeoisie locale perturbée par la mort d'un homme d'affaires, le mari d'une connaissance qui l'avait invitée justement à prendre part aux festivités qu'elle organisait le soir-même. Avec ce sens de l'initiative qui la caractérise, Phryne entame sa propre enquête sur ce décès suspect. Cette première investigation va être l'occasion de trouver une nouvelle servante, Dot, une catholique pratiquante fâchée avec l'électricité, ou encore de rencontrer l'inspecteur de police en charge du dossier, Jack Robinson, qui ne voit pas ses interventions d'un très bon oeil. Aidée par une amie médecin et encadrée par une tante pour qui les convenances importent, Phryne est bien décidée à connaître le fin mot de ces intrigues.

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Investissant un registre historico-policier léger et dynamique, Miss Fisher's Murder Mysteries est une série qui repose en grande partie sur la présence, le charme et l'aplomb sans faille de son héroïne. Dès ce premier épisode, la jeune femme trouve immédiatement ses marques, se glissant l'air de rien dans tous les mystères non résolus qu'elle croise dans Melbourne. Il faut noter que cet instinct du détective ne va pas sans une certaine ambivalence (un aspect que j'espère voir plus approfondi par la suite). En effet, la jeune femme renvoie une double image, à la fois un versant plus dramatique et intime lié aux blessures du passé - la mort de sa soeur, et un meurtrier qui n'a jamais avoué -, et un côté plus aventurier, où c'est une oisiveté bourgeoise un peu insouciante qui prend le dessus et se manifeste à travers le sens de l'initiative dont elle fait preuve. Les autres personnages, aux profils vite définis, forment une galerie de figures parfaitement complémentaires, dont les intéractions avec Phryne devraient bien fonctionner. 

Au-delà de l'introduction de ses protagonistes, le pilote de Miss Fisher's Murder Mysteries exploite aussi efficacement, même si de façon sans doute trop académique - et presque convenu -, le double genre qu'il se propose de retranscrire à l'écran. Du côté de l'historique, l'épisode s'attache à bien dépeindre l'ambiance de l'entre-deux-guerres : outre une bourgeoisie festive, il mêle ainsi divers thèmes attendus, entre questions de moeurs (émancipation féminine) et tensions politiques et sociales (communisme). Le côté policier use quant à lui de ficelles excessivement classiques. La première enquête ne brille, ni par son originalité, ni par la manière dont elle est conduite. Sa principale particularité tient à la tonalité volontairement légère, et assez enjouée, que la série suit tout au long de l'intrigue. Ce n'est pas tant l'histoire en elle-même que les rencontres et les échanges qu'elle occasionne qui retiennent l'attention du téléspectateur. Les réparties de Phryne donnent du piment à un récit qui se laisse ainsi suivre avec plaisir ; et plus généralement, le fait que les protagonistes soient le point fort de ces débuts incitent à l'optimisme, puisqu'ils seront l'élément constant de la série. 

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L'atmosphère de Miss Fisher's Murder Mysteries se retrouve bien retranscrite dans la forme. Si la réalisation est très classique, la photographie opte opportunément pour des teintes claires et offre son lot de couleurs chatoyantes, bien aidée par les costumes et robes d'époque. C'est agréable à l'oeil, et sans donner l'impression d'être une reconstitution historique rigoureuse, le téléspectateur se laisse facilement entraîner par ce cadre. A noter également que l'épisode s'ouvre sur un générique swingant à souhait (que Jeeves & Wooster n'aurait pas renié), joli esthétiquement, et qui souligne la volonté d'impulser une réelle dynamique à l'épisode (même si certains passages de ce dernier perdront parfois ce rythme).

Enfin Miss Fisher's Murder Mysteries bénéficie d'un casting sympathique. Une bonne partie du charme et de l'attrait de la série tient évidemment à la performance d'Essie Davis (Cloudstreet, The Slap) qui, même si elle a tendance à parfois un peu trop en faire pour pleinement habiter son rôle, n'en demeure pas moins pétillante et énergique à souhait. A ses côtés, on retrouve notamment Nathan Page (Underbelly, All Saints), Miriam Margolyes, Ashleigh Cummings ou encore Hugo Johnstone-Burt (Cloudstreet).

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Bilan : Cocktail coloré et assez léger, mêlant insouciance des années 20 et intrigue policière classique, le pilote de Miss Fisher's Murder Mysteries se regarde avec plaisir. En dépit d'une écriture un peu trop académique et de quelques flottements ou raccourcis discutables, le téléspectateur se laisse emporter dans le sillage de Phryne, aventurière futée et charmante au sens de la répartie certain. Si on peut sans doute reprocher à cette entrée en matière un certain manque d'ambition, les amateurs de divertissement historico-policier devraient apprécier cette fiction. Espérons que, par la suite, les scénaristes sauront se montrer plus mordants et entreprenants ; me voilà en tout cas prête à faire un bout de chemin avec cette nouvelle héroïne ! 


NOTE : 6,75/10


Une bande-annonce de la série :
 

19/02/2012

(Pilote AUS) The Straits : le sort d'une famille régnant sur le crime organisé dans un décor tropical de rêve

 
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Après avoir passé les dix derniers jours à voyager dans le nord de l'Europe, entre Danemark, Suède et Norvège (il faut absolument que je mette la main sur une série finlandaise sympa, un de ces jours ; si vous avez des suggestions, n'hésitez pas !), en ce dimanche, c'est un dépaysement plus exotique et surtout tropical que je vous propose, en changeant de continent et d'hémisphère. Direction l'océan, ses plages, ses îles et son soleil, nous voici donc en Australie, et plus précisément dans l'extrême Nord Est de ce pays, à Cairns et dans les centaines petites îles du Détroit de Torrès.

Si l'Australie s'est taillée une petite réputation ces dernières années dans le registre gangsters grâce à la franchise Underbelly, The Straits est, elle, une série originale qui ne s'inspire pas des faits divers criminels du pays. Cette nouveauté a débuté le 2 février 2012. Une saison de 10 épisodes a été commandée, s'ouvrant avec un long pilote comme les aime ABC1. Cette chaîne a en effet la mauvaise habitude de proposer un premier épisode à rallonge (souvenez-vous de Crownies par exemple). La série a donc eu 1h45 pour me convaincre. J'avais lu en amont des reviews plutôt mitigées, et mes attentes avaient donc baissé. C'était sans doute un mal pour un bien, le tout combiné avec mon penchant pour ce genre d'histoire, car j'avoue m'être laissée embarquer sans trop de difficultés dans cet univers.

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The Straits suit la famille criminelle qui "règne" sur la ville de Cairns et sa région, les Montebello. A leur tête, le patriarche Harry Montebello contrôle un vaste réseau allant du trafic de drogue à la vente d'armes. La région constitue en effet un des points privilégiés d'entrée et de sortie de l'Australie, et les îles du Détroit de Torrès, avec leurs coutumes toujours profondément ancrées dans les moeurs quotidiennes, le terrain idéal pour conduire discrètement toutes ces affaires de contrebande. Mais le milieu criminel est toujours très volatile, et le calme apparent ne doit jamais abuser : il suffit souvent d'une étincelle pour que tout s'enflamme.

Or, les problèmes, les Montebello  les cumulent dans ce pilote. Il y a tout d'abord la question de la succession de Harry qui se pose. Sur ses trois fils, Noel, celui qui s'est toujours le plus impliqué dans les affaires, apparaît comme le logique successeur ; mais, trop impulsif, il inquiète Harry qui décide de laisser aux trois une chance de s'affirmer et de gagner le titre d'héritier. Or le besoin de faire ses preuves conduit souvent à en faire trop ; c'est d'autant plus dangereux de froisser certaines sensibilités que la famille Montebello a logiquement cultivé son lot d'ennemis. Des bikers jusqu'aux gangs de Nouvelle-Guinée, les ambitions ne manquent pas. Les armes vont parler. Les Montebello s'entre-déchireront-ils ou sauront-ils faire face à ceux qui convoitent leur business ?

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Tout téléspectateur familier des codes des fictions mettant en scène une famille du crime organisé retrouvera dans le pilote de The Straits des partitions scénaristiques bien connues. Dans les dynamiques internes aux Montebello, comme dans leur gestion courante des affaires, on croise tous les ingrédients légitimement attendus, à même de fonder une solide série de gangsters. Trafics en tous genres, représailles, trahisons, manipulations et intimidations sont logiquement au rendez-vous ; et la première heure 45 de la série s'attache à tous les passer en revue. Elle les adapte cependant aux couleurs locales, avec leurs particularités : ainsi, les exécutions "propres" n'ont pas lieu avec un revolver posé sur la nuque, mais dans des piscines où sont lâchées des méduses vénéneuses.

C'est, sans surprise, dans son cadre que réside la principale valeur ajoutée de The Straits. L'impression d'exotisme qui émane de la série ne se limite pas l'ambiance et au contraste offert entre son décor paradisiaque et les évènements très sombres s'y déroulant. Elle tient également à la manière dont toutes ces spécificités sont intégrées à l'organisation criminelle des Montebello. Car Harry règne sur le coin en ayant parfaitement compris et même instrumentalisé les coutumes de ces îles, territoires fonctionnant en quasi-autarcie avec leurs propres règles et temporalités, semblant comme déconnectés du reste de l'Australie. La série fait de cet univers son atout le mieux maîtrisé ; cette réussite permet de compenser le fait que le pilote ne parvienne pas complètement à prendre la pleine mesure du potentiel de son idée de départ.

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En effet, dans l'ensemble, le récit reste très - trop - convenu : il ne surprend que rarement, et conserve une lancinante sensation de "déjà vu". L'ensemble est certes bien huilé. Mais tout en se suivant sans déplaisir, ni ennui, il manque quelque chose à ce premier épisode pour véritablement captiver et impliquer le téléspectateur dans le sort de cette famille. Non seulement il peine à faire ressentir la tension légitime engendrée par les évènements, mais en plus les scènes les plus dramatiques n'atteignent pas l'intensité logiquement attendue. C'est sans doute dû à une certaine inconsistance dans l'écriture : à côté de scènes franchement réussies, d'autres tombent à plat sonnant trop téléphonées. Le même problème se ressent dans la tonalité de l'épisode dont les incursions dans un registre plus léger, presque humoristique, perturbent le rythme de l'épisode sans rien y apporter de plus.

Cette limite se retrouve aussi dans la caractérisation des différents personnages. Au sein de la famille Montebello, les rôles sont très clairement - peut-être trop - distribués. Le pilote laisse peu de place à la nuance ou aux ambiguïtés, comme l'illustre la situation des différents enfants. Noel est celui qui embrasse les pas de leur père avec un peu trop d'enthousiasme, quitte à commettre des excès de zèle dommageables. Marou, celui qui s'est tourné vers la religion pour apaiser une conscience en porte-à-faux par rapport à cette vie moralement discutable dans laquelle il a grandi. Gary est le benjamin, jeune chien fou incontrôlable. Et enfin Sissi, l'unique fille, fait office de tête de la famille, qui serait parfaite en comptable pour les affaires. A priori, de course à la succession il n'y a même pas, car chacun semble admettre que Noel est le logique héritier. Ce n'est que vers la fin du pilote que l'ambition de la femme de Marou permet d'esquisser une redistribution des cartes et des conflits à venir. Il faut espérer qu'à mesure que les aspirations de chacun se préciseront, leurs personnalités s'affirmeront.

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Sur la forme, The Straits est une jolie réussite, encore une fois grâce à son cadre. C'est une série dont toutes les images respirent littéralement le coin d'Australie où elle se déroule. Le téléspectateur reste difficilement insensible à cet atout, car le décor est tout simplement superbe, et les multiples changements de paysages au cours du pilote, grâce aux voyages entre les îles, permettent à la caméra de pleinement le mettre en valeur. La bande-son se met aussi au diapason, avec des morceaux semi-festifs qui correspondent parfaitement à l'ambiance. Le seul visionnage du générique (1ère vidéo en bas de ce billet) vous donnera d'ailleurs un aperçu représentatif de ce qu'on ressent devant cette série !

Enfin, le casting ne démérite pas, sans forcément immédiatement s'imposer. Comme les personnages restant un peu trop en retrait dans un premier temps, cela n'aide pas à asseoir les positions de chacun, mais au fil du pilote, chacun trouve peu à peu ses marques. A la tête de la famille, il y a une valeur sûre du petit écran, l'Ecossais Brian Cox (Deadwood, The Sinking of the Laconia), solide dans ce registre de patriarche expérimenté. Pour jouer le reste des Montebello, on retrouve Rena Owen, Aaron Fa'aoso (East West 101), Firass Dirani (Underbelly), Jimi Bani (RAN : Remote Area Nurse) et Suzannah Bayes-Morton. A leurs côtés, on croise Emma Lung (The Cooks), Kate Jenkinson (Offspring, Killing Time), Cramer Cain, Andy Anderson, Kim Gyngell ou encore Rachael Blake.

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Bilan : Dotée d'un décor de rêve en toile de fond, The Straits démarre comme une classique série de gangsters, entre tensions familiales et rapports compliqués avec les autres organisations criminelles de la région. Si elle manque parfois d'un peu de tension et de rythme, navigant entre les tonalités et ne parvenant pas toujours à exploiter pleinement le potentiel des situations qu'elle met en scène, la série installe cependant des intrigues qui devraient plaire à tout amateur du genre. En espérant qu'elle réussisse à plus imposer et nuancer ses personnages au fil des épisodes, j'ai bien envie de tenter l'aventure plus avant avec elle ! Ne serait-ce que pour apprécier un peu plus ces îles qui lui servent de cadre. 


NOTE : 6,75/10


Le générique de la série :


Une bande-annonce :

09/10/2011

(Pilote / Mini-série AUS) The Slap : une gifle qui change tout

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Le rush de la rentrée américaine retombé, c'est l'occasion de repartir explorer les nouveautés anglophones au-delà des seuls Etats-Unis. Cela tombe bien puisque jeudi soir débutait en Australie une mini-série assez ambitieuse qui se propose d'adapter un des romans marquants de la littérature récente de ce pays (publié en 2008) : The Slap (La gifle), de Christos Tsiolkas. Diffusée sur ABC1, cette mini-série comportera en tout 8 épisodes d'une cinquantaine de minutes chacun.

Plusieurs raisons m'ont motivé à lancer ce premier épisode : il y avait non seulement le prosélytisme toujours bien ordonné de LadyTeruki, mais aussi l'impressionnant casting rassemblé : la perspective d'y retrouver Alex Dimitriades (c'est mon adolescence devant Hartley Coeur à Vif qui s'exprime) ou encore Sophie Okonedo justifiait amplement la découverte au moins du pilote. Je n'ai pas regretté mon visionnage : ces débuts sont intéressants, posant solidement le ton et les bases pour la suite de l'histoire. 

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The Slap est une mini-série construite de manière chorale autour d'un geste central qui va tout déclencher : une gifle. Tout débute à l'occasion de la fête d'anniversaire de Hector. Il organise avec son épouse, Aicha, un barbecue où sont conviés sa famille, de ses parents à ses cousins, ainsi que des amis du couple. Si Hector est issu d'une famille d'immigrés grecs, la langue étant encore couramment parlé entre eux, la fête réunit cependant des personnes de tous les milieux sociaux et de toutes les cultures. Cette réunion conviviale, entre amis plus ou moins proches de Hector, ne va certes pas aller sans quelques antagonismes et autres tensions, puisque chacun a amené ses enfants, ce qui suffit à sur-ajouter à l'agitation ambiante.

Tout se déroule à peu près bien jusqu'à une scène de confrontation où un adulte, Harry, le cousin de Hector, gifle un des enfants qui a été insupportable tout au long de la journée. Le barbecue se termine abruptement par une altercation violente entre Harry et les parents de l'enfant giflé, des amis de Hector, qui n'entendent pas en rester là et veulent déposer plainte. Cette gifle va être l'événement catalyseur à partir duquel chaque personne présente va devoir se déterminer, provoquant des réactions en chaîne au sein de ce groupe qui soudain éclate sous nos yeux.

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Au vu de ce pilote, The Slap dispose de deux atouts qui retiennent l'attention. Tout d'abord, la série apparaît comme un portrait coloré et riche, véritable instantané de la middle-class résolument multiculturelle de l'Australie actuelle (Melbourne). Rien n'est en effet plus approprié qu'une fête pour réunir autour d'un barbecue des personnes d'origines et d'horizons différents, dont les liens sont très divers, tous rassemblés par ce fragile plus petit dénominateur commun incarné par Hector. On perçoit bien dans l'épisode la volonté manifeste de présenter, sans l'édulcorer, l'ordinaire des quotidiens des familles introduites.

Dans les portraits ainsi esquissés, la série n'évite pas certains clichés : Hector et sa mère envahissante, ses problèmes de couple avec Aicha ou encore sa potentielle aventure extra-conjugale, ne font pas particulièrement dans l'originalité. Cependant, il se dégage de l'ensemble une forme de proximité et beaucoup de naturel. Les dynamiques, globalement sobres, sonnent authentiques. Dans ce registre mêlant le social et l'humain, c'est certainement par sa dimension chorale que la série promet le plus et devrait gagner en épaisseur : chaque épisode se concentrera en effet sur un des personnages présents lors de la scène de la gifle, multipliant ainsi les points de vue et les perspectives.

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Si ce pilote démarre sur un rythme un peu lent, il gagne progressivement en intensité : une fois l'atmosphère posée grâce à une introduction appliquée en suivant le personnage de Hector, la gifle intervient dans le dernier quart de l'épisode pour assurer l'électro-choc final. Les problématiques soulevées par ce geste controversé, répréhensible socialement et juridiquement, permettent à The Slap de poser les bases solides d'un human drama des plus intéressants. Les répercussions de la gifle, au sein des amis et de la famille, sont immédiates. De plus, le conflit risque de s'envenimer encore plus si la police est impliquée.

En un instant, ce simple geste réflexe a rompu le fragile lien qui existait dans la petite communauté réunie pour célébrer l'anniversaire de Hector. Soudain, transparaissent des différences de vues et d'éducation - sur la manière d'élever les enfants. Se révèlent aussi les loyautés naturelles de chacun. Les dernières minutes du pilote sont très fortes. Elles s'assurent de la fidélité du téléspectateur qui perçoit tout le potentiel narratif du sujet : grâce à ce catalyseur, The Slap va pouvoir nous entraîner au-delà de la façade des familles sans histoire pour s'intéresser au coeur de chaque individu, à ce qui le définit plus intimement, mais aussi à ce qui peut le relier aux autres.

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Sur la forme, The Slap bénéficie d'une réalisation appliquée, relativement nerveuse tout en restant sobre. Cela cadre bien avec l'ambiance de ces chroniques humaines. La photographie est soignée, s'offrant quelques parenthèses plus ensoleillées, comme les scènes dans la piscine qui ont un côté relaxé que je qualifierais de "typiquement australien". La bande-son est plutôt plaisante, accompagnant le récit tout en restant en retrait. A noter également que la série dispose d'un court générique, très simple, mais dont la symbolique capture parfaitement l'esprit de cette histoire.

Enfin, The Slap rassemble un casting alléchant qui devrait s'assurer de porter de manière convaincante l'histoire à l'écran. On y retrouve notamment Jonathan LaPaglia (Sept jours pour agir, Washington Police) et Sophie Okonedo (Criminal Justice, Father & Son), incarnant le couple chez qui se déroule la fameuse scène de la gifle. Melissa George (Alias, In Treatment) joue la mère de l'enfant frappé ; tandis que Alex Dimitriades (Hartley Coeur à Vif, Underbelly) est celui qui lève la main sur ce gosse un peu trop turbulent. A leurs côtés, on croise aussi Essie Davis (Cloudstreet), Lex Marinos, Diana Glenn (Killing Time), Anthony Hayes, Sophie Lowe, Blake Davis (Dead Gorgeous, Tangle) ou encore Oliver Ackland (Cloudstreet).

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Bilan : Derrière son portrait d'une middle-class australienne multiculturelle, d'où émane un ressenti de proximité et de justesse, le pilote de The Slap pose les bases d'un human drama qui peut vraiment devenir très intéressant, notamment en raison de la narration chorale envisagée au fil des huit épisodes. L'épisode n'évite pas quelques facilités, mais il introduit efficacement une atmosphère volontairement ordinaire. Dès l'évènement déclencheur que constitue la gifle, le potentiel à explorer par les problématiques envisageables apparaît évident. A suivre.


NOTE : 7,25/10


La bande-annonce de la série :

08/09/2011

(Pilote AUS) Wild Boys : divertissement familial au parfum de western

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Septembre, c'est pour le sériephile une période toute particulière, pleine d'excitation : une orgie de pilotes de tous genres, tous horizons, l'attend au cours de ces quelques semaines d'arbitrages intensifs : que tenter ? Que suivre ? A laquelle de ces nouveautés donner sa chance au-delà du seul pilote ? Le ratio temps disponible/séries potentielles à découvrir doit être optimisé ; les stratégies se peaufinent méticuleusement. Même si je me sens moins concernée aujourd'hui par les grands networks US, cela ne signifie pas que je vais échapper complètement à ce rush de rentrée.

Et c'est donc en Australie que débutent mes explorations du mois. Seven Networks s'adressait à ces téléspectateurs ayant un penchant pour l'aventure dans la bush australienne, pour proposer un western à sa sauce : Wild Boys. Le pilote, diffusé ce 4 septembre 2011, a plutôt bien démarré en terme d'audience puisqu'il a battu Underbelly Razor. En un sens, ce n'est pas surprenant : on trouve dans cette nouvelle série tous les ingrédients consensuels d'un bon vieux divertissement familial d'action. Ni plus, ni moins. Autant dire qu'en dépit de mon amour inconditionnel pour les aventuriers du XIXe siècle, si je n'ai pas passé un trop mauvais moment, je n'ai pas été convaincue non plus.

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Wild Boys se déroule en Australie dans les années 1860. Aux abords d'une petite ville du nom de Hopetoun, des bushrangers - des bandits profitant de l'environnement et de la bush locale pour échapper aux autorités - attaquent régulièrement les convois qui s'y rendent. Car dans ce coin avancé, situé à la frontière de la civilisation, opportunistes et ambitieux se croisent et rêvent de faire fortune. Il y a peu de règles à Hopetoun... et encore moins de personnes prêtes à les suivre.

Dans ce milieu où la lisière de la morale est souvent floue, Jack et Dan vivent ainsi entre attaques de diligences - conduites sans violence non nécessaire - et retour à la ville pour dépenser le butin gagné - Jack ayant une aventure avec la gérante d'un des établissements de Hopetoun. Aidés par différents alliés parfois improbables, leur quotidien est cependant bouleversé dans ce pilote par l'arrivée d'un super-intendant, envoyé sur place pour sécuriser la région à n'importe quel prix. Ils se rendent vite compte que le nouveau venu ne reculera devant rien pour parvenir à ses fins.

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De mon point de vue d'amoureuse des westerns en tout genre, Wild Boys disposait a priori d'un certain nombre d'atouts aiguisant ma curiosité. A l'Ouest américain, ses déserts boueux ou poussiéreux et sa population pionnière aux accents bariolés succédaient une végétation luxuriante, d'autres accents bariolés et le cadre d'un autre pays en gestation. La justice y est toute aussi aléatoire, reposant sur l'éthique de quelques-uns et pouvant rapidement devenir source d'importantes dérives. Le cadre choisi pour fonder une série d'action et d'aventure est donc parfait, puisqu'elle met en scène des bushrangers, qu'on peut rapprocher des hors-là-loi de l'Ouest.

Dès son entrée en matière, en nous plaçant aux côtés d'un duo principal menant une attaque de diligence, Wild Boys donne d'ailleurs le ton. Indéniablement très manichéenne, elle inverse cependant les rôles en mettant en scène des bandits certes voleurs, mais au grand coeur et avec une certaine morale, opposés à un représentant de la loi abusif et tyrannique. Ce schéma très familier a su faire ses preuves dans d'autres fictions. Mais si la dynamique recherchée est donc transparente, les ambitions limitées d'une série qui ne va pas vraiment faire dans la nuance le sont tout autant.

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Au fond, soyons clair, Wild Boys n'a qu'un seul objectif, celui d'esquisser les contours d'un divertissement rythmé - n'hésitant pas à prendre certains raccourcis - devant lequel on s'amuse sans arrière-pensée. Le pilote donne un peu l'impression de remonter le temps dans les productions télévisuelles d'il y a quelques années, cherchant à faire revivre ces divertissements d'action, bien cadensés, devant lesquels toute la famille, du petit dernier jusqu'au grand-père, pouvait s'installer sans crainte. Il y a des ingrédients pour plaire à tous les publics. Dans le petit écran actuel, je le rapprocherai peut-être un peu de certaines séries d'aventures historiques proposées en Espagne.

Si ces fondations ne sont pas dénuées d'un certain potentiel, le pilote va souffrir de son calibrage excessif et d'une écriture maladroite. L'épisode est à la fois trop convenu pour vraiment divertir et trop caricatural pour permettre d'installer et exploiter pleinement son univers. Sans forcément exiger une  grande subtilité, il est impératif de se dégager de ce voile de prévisibilité qui pèse sur une intrigue où les grosses ficelles sont fréquemment utilisées. Une dose de spontanéité, un soupçon de complexité et une pointe de second degré plus marqué apparaissent indispensables pour alléger l'ensemble. En ce sens, le cliffhanger sur lequel se conclut l'épisode, et le  trailer qui suit, assez inattendus, ne sont d'ailleurs pas sans quelques promesses d'amélioration retenant l'attention du téléspectateur. Qui sait, la série pourra peut-être se réconcilier avec le registre qu'elle souhaite investir : une série sans doute anecdotique, mais sympathique et fun.

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Sur la forme, Wild Boys s'efforce d'entretenir son ambiance de "western", agrémentée de morceaux de musique adaptés, et d'une exploitation du cadre particulier offert par la bush australienne. Il y a quelques jolis plans de paysage au cours de ce pilote, et ce dépaysement n'est pas déplaisant. Cependant, la réalisation cède aussi à certains effets de style franchement discutables, comme certains passages un peu ralentis censés accentués la tension. Dans l'ensemble, la caméra essaie d'insuffler un dynamisme supplémentaire à l'aventure dans laquelle la série nous embarque, mais le résultat reste assez mitigé.

Enfin, Wild Boys réunit un casting assez inégal, mais globalement correct pour ses personnages principaux. Le héros est incarné avec un certain bâgout par Daniel MacPherson (City Homicide, Tripping Over). Son amie pragmatique est jouée par Zoe Ventoura (Packed to the Rafters), tandis que c'est Michael Dorman (The Secret Life of Us) qui interprète son acolyte et complice de ses braquages. A leurs côtés, on retrouve aussi David Field (City Homicide), Nathaniel Dean, Alex England, Anna Hutchison (Underbelly, Go Girls), Christopher Stollery, Jeremy Sims (Fireflies) ou encore Krew Boylan.

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Bilan : En dépit de tous les reproches objectifs qu'on peut lui adresser, si le pilote de Wild Boys n'est pas des plus réussis, il n'est pas non plus désagréable à suivre. J'aurais même tendance à le juger avec une certaine indulgence. Certes je confesse un penchant naturel pour son cadre et l'immersion dans la bush australienne, mais cette mansuétude s'explique aussi parce qu'il s'agit d'une fiction qui semble assumer sa relative simplicité et le registre dans lequel elle tente de percer. Elle est parfois maladroite, mais jamais prétentieuse pour un sou, n'essayant à aucun moment de se vendre plus haut qu'elle n'est. Plutôt bien rythmée, on ne s'ennuie pas, même si l'intrigue est trop convenue.

Nul doute que Wild Boys restera probablement très dispensable. Je n'ai personnellement pas de temps à lui consacrer dans mes programmes. Mais dans d'autres circonstances et la télévision actuelle ne croulant pas vraiment sous les westerns/action familiale... Tout dépendra des prochains épisodes : la série aura-t-elle la capacité de se construire et de mûrir au-delà de cette introduction ?


NOTE : 4,5/10


La bande-annonce de la série :

31/07/2011

(Pilote NZ) Nothing Trivial : une dramédie adulte et attachante

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J'ai beau essayer de suivre ce que j'appelle une "sériephilie sans frontières", il y a toujours des pays envers lesquels une inclination naturelle se développe. Je ne saurais pas vous expliquer pourquoi l'Angleterre, plutôt que les États-Unis. Pourquoi la Corée du Sud, plutôt que le Japon. Ou bien, dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, pourquoi la Nouvelle-Zélande, plutôt que l'Australie. Mais c'est ainsi. Car visionner le pilote de Nothing Trivial n'a fait que confirmer l'affection que j'éprouve pour la télévision néo-zélandaise : de This is not my life à The Almighty Johnsons, j'y retrouve une atmosphère, un style... un confort particulier, qui me donne envie de revenir la semaine suivante.

Nothing Trivial a débuté le 20 juillet 2011 sur la chaîne Tv One. Commandée pour une saison de 13 épisodes, on retrouve une équipe familière à sa création : Rachel Lang et Gavin Strawhan. Ces scénaristes étant plus ou moins à l'origine de toutes les séries néo-zélandaises que j'ai eu l'occasion de visionner (ce qui n'est pas un nombre très élevé), je ne sais trop comment apprécier dans quelle mesure ces fictions reflètent le style d'une télévision nationale, ou de ses auteurs. Mais l'essentiel est ailleurs : même si Nothing Trivial ne révolutionnera pas son genre, c'est une dramédie adulte et attachante d'où émane une chaleur humaine particulière qui ne laisse pas indifférent.

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Essayant d'échapper aux conseils trop appuyés d'une mère envahissante qui ne fait que pointer combien sa vie sentimentale est un désastre et qu'il sera bientôt trop tard pour y remédier, Catherine se réfugie, pour lire, dans un bar où se déroule un "pub quiz" : chaque semaine, plusieurs équipes s'y affrontent sur des questions de culture générale et autres devinettes de pop-culture. Comme ils se sont installés à sa table, Catherine rencontre ce soir-là quatre autres personnes venues également s'évader de leurs soucis quotidiens, et notamment d'une vie amoureuse en ruine. Au cours de la soirée, chacun se prend peu à peu au jeu, et à l'enjeu.

Nothing Trivial, c'est donc une rencontre à un "pub quiz" qui va devenir le rendez-vous hebdomadaire, permettant à ces cinq adultes de passer du bon temps, loin des tracas du quotidien. La soirée que nous faire vivre le pilote se déroule dans une atmosphère aussi joyeusement animée, que sacrément alcoolisée, agrémentée de flashbacks qui nous introduisent l'histoire de chaque personnage, nous expliquant leurs soucis des dernières semaines et, plus généralement, comment et pourquoi, ils sont venus au "pub quiz". C'est une tranche de vie, humaine, confortable et directe, qu'ils font finalement partager avec le téléspectateur.

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Restant dans les sentiers les plus classiques de la dramédie adulte sentimentale, Nothing Trivial reprend les thèmes traditionnels du genre, avec des figures qui sont familières : de la célibataire endurcie parce que trop exigeante à celle qui semble ne jamais savoir choisir la bonne personne, en passant par celui dont le couple est en train de se défaire irrémédiablement. Pourtant, dès ce pilote, la série parvient à faire naître une empathie particulière à l'égard de ces personnages. Cela s'explique par la simplicité, mais aussi la relative sobriété, avec lesquels cette dimension relationnelle est mise en scène. Toutes ces situations renvoient une impression de proximité, le sentiment que l'on pourrait tous passer par là, et c'est ce ressenti qui fait que le téléspectateur va facilement se glisser à leurs côtés.

Pour appuyer cet aspect très humain, la série dispose en plus d'un atout particulier qui fait toute son originalité : celui de mettre en scène un "pub quiz" autour duquel vont se réunir et se lier d'amitié cinq personnes très différentes, dont le point commun principal est la douleur qu'ils partagent en songeant à l'état de leur vie sentimentale. Le cadre du bar offre une occasion de s'évader, en fuyant la solitude qui fait glisser trop facilement les introspections vers de pesants auto-apitoiements. A mesure que la soirée avance, une dynamique se crée peu à peu, dans les tensions comme dans les potentialités de liens qui s'esquissent. Chacun se prend au jeu de la compétition, finissant par dépasser ses réticences initiales pour s'unir dans un but commun : celui d'essayer de gagner. La force de la série, c'est que l'enthousiasme pour le "pub quiz" se révèle des plus contagieux. Comme intégré, le téléspectateur devient, au fil du pilote, le sixième membre, extérieur mais tout aussi impliqué émotionnellement, au sein de cette bande d'amis en gestation. C'est ainsi que l'on se surprend à sourire franchement devant l'explosion de joie qui accompagne la réussite finale à la dernière série de trois questions : la chaleur humaine de cet instant va droit au coeur. Quelque part, c'est aussi le téléspectateur qui se requinque aux côtés de ces protagonistes, et, mine de rien, ça fait sacrément du bien. 

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Sur la forme, si Nothing Trivial ne présente pas de particularité quant à sa réalisation, classique, avec des cadres généralement serrés et peu de plans larges, c'est par sa bande-son qu'elle installe son identité. Recourant naturellement à des courts morceaux musicaux, accompagnant les scènes ou servant de transition entre certains passages, elle dispose d'un accompagnement musical omni-présent, renforçant la légèreté de sa dynamique de dramédie, mais sans jamais en faire trop, ou verser dans des excès "clipesques".

Enfin, Nothing Trivial rassemble quelques têtes familières du petit écran néo-zélandais : suivant les traces d'un "buddy show", le groupe d'amis qu'elle met en scène intéragit avec un naturel appréciable. Les tensions, comme les affinités qui peuvent transparaître, sonnent justes. On retrouve réunis devant la caméra Blair Strang (Shortland Street, Go Girls), Nicole Whippy (Outrageous Fortune), Shane Cortese (Outrageous Fortune), Tandi Wright (This Is Not My Life, Shortland Street) et Debbie Newby-Ward (Shortland Street).

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Bilan : Le pilote de Nothing Trivial se termine le sourire collé aux lèvres, avec l'envie soudaine de se verser un verre de vin, tout en souhaitant très rapidement retrouver cette bande d'amis et le souffle caractéristique de la compétition du "pub quiz". Dramédie relationnelle confortable et chaleureuse, cette première introduction réussit à séduire par sa vitalité, mais aussi par l'empathie naturelle qu'elle engendre. Ce n'est pas un chef d'oeuvre, ni une fiction marquante en tant que telle, mais c'est une série qui se visionne de manière très agréable, et dont la dynamique d'ensemble fait chaud au coeur. En fait, Nothing Trivial s'apprécie pour son humanité, et c'est déjà beaucoup. Tous les téléspectateurs n'y trouveront pas leur compte, c'est certain, mais voilà bien un pilote qui a su me parler et me toucher : n'est-ce pas là l'essentiel ?


NOTE : 6,75/10


La bande-annonce de la série :