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30/06/2010

Mercredi asiatique... without words.

En ce dernier mercredi asiatique de juin, j'avais initialement prévu d'écrire quelques mots sur le pilote de Comrades, un des dramas de l'été marquant l'anniversaire des 60 ans du début de la guerre de Corée. Ou, sinon, si la chaleur m'avait fait trouver refuge auprès d'une fiction plus rafraîchissante, j'aurais aussi pu vous parler de l'attachante et simple mini-série de MBC, Running Gu. Un peu de sport, des émotions brutes et une durée de seulement 4 épisodes.

Mais, aujourd'hui, il va falloir me pardonner, je n'ai pas le coeur à parler séries.


En début de semaine, Ladyteruki (du blog Ladytelephagy) avait publié un dossier très intéressant sur la télévision sud-coréenne, disponible sur le site SeriesLive : Annyong haseyo : la télévision coréenne pour les nuls. Je vous invite fortement à le découvrir. C'est l'occasion ou jamais d'être curieux. Ceux qui apprécient les kdramas liront cet article avec beaucoup d'intérêt et apprendront sans aucun doute des choses sur le contexte de diffusion de ces séries. Tandis que pour les téléphages sans attache particulière avec l'Asie, c'est une opportunité de se cultiver, et pourquoi pas, d'entre-ouvrir la porte de cet univers téléphagique encore inexploré. Ladyteruki y aborde tous les sujets : des statuts des chaînes jusqu'au public visé par ces dramas que l'on aime tant. Elle évoque aussi les carrières, souvent brèves, des visages du monde de l'entertainment, s'arrêtant sur la facette plus sombre de cette industrie. Ladyteruki y mentionnait notamment l'actrice Ja Yun Jang, illustration de ce taux de suicide très élevé parmi les acteurs coréens. Cette évocation a malheureusement trouvé un écho particulier dans les informations de ce matin.


Il y a des acteurs(-rices) auxquel(le)s on s'attache plus que d'autres. Des noms dont on va suivre la filmographie avec attention. Il peut y avoir mille et une raisons à cela. Qu'on apprécie particulièrement leur jeu, qu'on soit tombé sous le charme d'une de leurs interprétations, ou bien encore qu'ils aient incarné un des personnages principaux dans une de nos séries favorites... Tout téléphage a des acteurs qui vont retenir, plus que les autres, son attention. Ceux que l'on appellera parfois, dans un excès de sentimentalisme, nos "acteurs préférés", pour lesquels on surveillera les projets, au sujet desquels on glanera les dernières informations...


Apprendre leur décès vous touche.

Souvent plus que ce que vous auriez pu penser.

Surtout quand l'acteur en question n'avait que 32 ans et encore toute une vie devant lui.


Alors, ce matin, après avoir lu la nouvelle tombée dans la nuit, je n'ai pas envie de parler drama.

Je ne sais d'ailleurs quoi écrire.

Juste saluer sa mémoire.

Et, éventuellement, vous inviter à découvrir ses deux derniers dramas, à l'occasion desquels je vous avais déjà confié combien j'appréciais cet acteur.
Story of a Man (The slingshot) fut sans doute un des meilleurs, si ce n'est le meilleur drama, de la saison 2009 en Corée du Sud. Un passionnant thriller admirablement bien construit scénaristiquement et bénéficiant d'une galerie de personnages très solides. Ma critique :
Story of a man, un face-à-face très prenant.
On Air pourra parfaire votre culture, un complément opportun avec l'article de Ladyteruki, en vous immergeant dans les coulisses de la conception d'une série télévisée. Ma critique : On air, le making-of d'une série télévisée.

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En somme, seulement trois mots pour résumer le billet de ce dernier mercredi asiatique de juin :

Rest in peace.

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Pour un mercredi asiatique "normal" sur ce blog, il faudra attendre la semaine prochaine... quand j'aurais séché mes larmes.

27/06/2010

(UK) The IT Crowd, series 4 : corrosive et désopilante immersion au sein d'un service informatique


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Vendredi soir débutait sur Channel 4 la quatrième saison inédite de The It Crowd. On avait presque oublié qu'elle était encore en production et c'est peu dire que ces nouveaux épisodes se seront faits attendre, puisque la diffusion de la saison 3 datait de fin 2008, soit il y a plus d'une année et demie.

Je vous ai déjà parlé de mes difficultés à apprécier le genre comique. On touche ici à une frontière constante dans mes goûts téléphagiques, dont l'existence remonte à l'origine de mon visionnage de séries. Cependant, de temps à autre, je croise une comédie qui va réussir à me fidéliser timidement. Si je ne suis pas restée insensible à Arrested Development ou à The Office (US) aux Etats-Unis, j'avoue que je cultive surtout un certain penchant pour l'humour corrosif si accrocheur des comédies d'outre-manche. The Thick of It, Black Books ou encore The Office, voilà sans doute le type d'humour qui me convient le mieux, même si tout cela reste à la marge dans ma consommation sériephile générale.

Toujours est-il que dans cette liste des fictions où l'on retrouve le cynisme inimitable de l'humour britannique (style que je pense apprécier de plus en plus, au vu de mes visionnages d'intégrales, depuis un an, de séries comme Yes Minister, Blackadder ou encore Jeeves & Wooster), figure The It Crowd.

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The IT Crowd est une sitcom qui fut lancée en 2006, donc en précurseur des séries qui mettront ensuite en avant geeks et autres nerds outre-Atlantique (la vague de ce genre date de la saison US 2007-2008). Une adaptation américaine sera d'ailleurs un temps envisagée, sans que le projet se concrétise.

Cette série nous narre les éreintantes journées de travail (et, exceptionnellement, quelques fois en extérieur) au sein du service informatique d'une grande entreprise anglaise. Jeune cadre ambitieuse, Jen crut à une promotion lorsqu'elle décrocha un poste de manager dans ce département. Mais c'est derrière un bureau presque glauque, dans les sous-sols du siège de sa société, qu'elle attérit, avec pour mission d'encadrer deux collègues de travail dont le but professionnel ultime semblait être d'en faire le moins possible. La cohabitation entre la pragmatique Jen et ces deux informaticiens, véritables geeks dans l'âme, n'allait pas être de tout repos ; l'occasion finalement pour chacun de s'ouvrir un peu à un autre monde, presque une autre réalité pour certains.

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L'atout de The It Crowd réside dans l'alchimie qui se dégage de ses personnages, portée par cette ambiance corrosive qu'elle va réussir à installer. La sitcom parvient à trouver cet équilibre étrange, presque improbable, d'association des opposés, source inépuisable de situations cocasses souvent drôles. Nous ne sommes pas dans du mockumentary rigide comme The Office. La série entérine certes l'importante modernisation des codes scénaristiques du genre datant des années 2000, mais elle opère cependant un compromis avec des ingrédients  plus classiques, n'hésitant à utiliser (avec un certain succès) les poncifs traditionnels, dans les relations professionnelles, mais aussi personnelles.

D'un cynisme constamment réaffirmé, maniant avec habileté cet humour noir aussi indéfinissable que jubilatoire que certains qualifieront d'"humour anglais", The It Crowd est une série résolument excentrique, parfois franchement surréelle, mais toujours très dynamique, assumant et revendiquant ses excès et l'absurdité de certaines situations ainsi créées. Souvent désopilante, la série brouille notre sens de la normalité, caricature et prend ses distances avec l'univers qu'elle dépeint. Elle mise beaucoup sur un comique de situation dans lequel elle excelle, tout en sachant diversifier également ses ressorts narratifs (notre duo de geeks offrant un terrain propice au comique de caractère). Le téléspectateur se laisse aisément prendre au jeu.

Même si elle se déroule sur un lieu de travail, les histoires ne concernent pas toujours uniquement le quotidien de l'entreprise. Nous avons certes droit à notre dose de rivalités inter-services et à un patron caricatural à souhait, mais la vie privée des personnages trouvera aussi une place au milieu de tout cela. C'est d'autant plus opportun que la césure entre deux mondes, celui de Jen et celui des deux informaticiens, se répercute logiquement (et souvent délicieusement) dans cette vie extérieure, notamment en ce qui concerne les relations amoureuses.

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Pour ce retour après un an et demi de disette, The It Crowd propose un épisode où l'on retrouve toutes les thématiques classiques de la série. Jen et ses rêves de promotion la font postuler à la fonction de manager chargée de s'occuper des hommes d'affaires invités par son patron, une fonction pseudo "culturelle" dont elle ne comprend pas réellement les implications et ce à quoi renvoie, en l'espèce, le terme "entertainment". Comme Roy, en pleine phase de dépression amoureuse, le lui explique en version cinéphile : la voilà intronisée en nouveau "Fredo" (cf. Le Parrain 2).

De qui pro quos en progressive immersion dans son rôle, Jen se charge tant bien que mal de sa mission, au cours de laquelle, une fois de plus, le clash des différents univers culturels de notre trio est pleinement mis à profit, permettant de plus au final de résoudre la situation. En effet, les jeux de rôle imaginés et animés par Moss vont se révéler plus attrayants que ce que le téléspectateur aurait pu imaginer. Au terme d'un processus qui souligne la maîtrise du scénario et la complémentarité constamment renouvelée des personnages, tout le monde y trouvera son compte... sauf Jen qu'une autre de ses initiatives, aussi spontanées que malheureuses, rattrape avant qu'elle ne puisse récolter les fruits de sa réussite.

En résumé, c'est un solide épisode que j'ai sans doute d'autant plus apprécié qu'il s'agissait de retrouvailles et que ce trio m'avait considérablement manqué. Moss demeure inimitable et unique, ressort comique le plus constant de la série. Et l'ensemble, homogène, se regarde avec plaisir !

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Bilan : Avec son ton corrosif à souhait, son habile maniement de l'absurde, son ambiance désopilante autant qu'excessive et ses personnages haut en couleur qui se complètent parfaitement, The It Crowd se révèle être une comédie attachante que l'on suit avec plaisir. On y retrouve la tonalité propre aux comédies british, avec cette noirceur un peu critique, teinté d'un cynisme aigre-doux jubilatoire.

Le tout se révèle bien plus accrocheur que ses très (trop) diluées et bien trop fades (et plates) consoeurs américaines (The Big Bang Theory en tête).


NOTE : 7/10


Le générique :


Les trailers de la saison 4 :

26/06/2010

(UK) Doctor Who, series 5, episode 12 : The Pandorica Opens

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Première partie du double épisode final, The Pandorica Opens réunit les différents fils conducteurs de la saison autour de la fameuse boîte mythique, tandis que la "prophétie" annoncée se réalise. Surprenant par son intensité et sa richesse, tant dans son contenu que dans ses tonalités, c'est un petit bijou d'épisode qui nous est offert par Steven Moffat. Le tour pris par ce fil rouge se révèle être une initiative ingénieuse, si bien qu'au sortir de ces 40 minutes proprement jubilatoires, le téléspectateur n'espère qu'une chose : que la seconde partie s'inscrive dans cette droite lignée et que Doctor Who conclut sa saison 5 sur un magnifique finale à la hauteur d'une saison 5 qui aura recelé de scènes et dialogues mémorables.

(Pour l'occasion, je vous avoue qu'il m'a été difficile de trier parmi mes screen-captures, mais profitons plutôt pleinement de cet avant-dernier épisode.)

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Le pré-générique constitue à la fois une forme de bilan et un bel hommage à l'ensemble de la saison et aux personnalités extérieures qui ont pu bouleverser le quotidien du Docteur. L'épisode s'ouvre en effet sur un long passage de témoins, entre les différents protagonistes majeurs croisés depuis dix épisodes, afin de faire parvenir au Docteur un objet qui ressemble fort à un avertissement.

Tout part de Vincent Van Gogh, figure décidément incontournable, dont la perception particulière des choses lui permet de recevoir des images traumatisantes, qu'il retranscrit dans un tableau. Ladite peinture est découverte, quelques décennies plus tard, par les Alliés, durant la Seconde Guerre Mondiale et, authentifiée comme un Van Gogh, arrive jusqu'à Churchill, qui identifie immédiatement le destinataire du message contenu dedans. Le Premier Ministre britannique ne réussit cependant pas à contacter le Docteur à travers son téléphone "spatio-temporel", mais il tombe en revanche sur River Song  dans sa prison. Le temps d'une évasion et d'une récupération de tableau plus tard, avec cambriolage dans un musée et rencontre avec Liz X, l'inoubliable "bloody Queen", et voilà River en route pour établir un contact avec le Docteur afin de lui remettre cet objet qui traverse les siècles, les millénaires même, sous l'impulsion de ses amis.

Pour le téléspectateur qui assiste à cette union, par-delà le temps et l'espace, d'inconnus dont le seul dénominateur commun est le Docteur, cette introduction s'apparente un peu à une récompense pour l'intégralité de cette saison 5. Au-delà de la trame narrative utilisée en fil rouge, c'est l'occasion de souligner à quel point tout s'emboîte et chaque pièce du puzzle paraît naturellement prendre sa place.

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Finalement, River "vandalisera", dans son style inimitable, la montagne sur laquelle est supposée inscrite la plus vieille écriture de l'univers, donnant rendez-vous au Docteur dans l'Antiquité, dans une Angleterre à l'époque occupée par les romains. Sous ses atours de Cléopâtre (rien de moins), l'énergique aventurière a établi ses quartiers dans le camp militaire d'une légion.
Elle remet  alors (enfin) la tableau au Docteur. Si le message exprimé y est inquiétant, cela n'apprend rien à ce dernier qu'il ne connaîtrait pas déjà sur le sort du Tardis. L'explosion qui va déstabiliser l'univers, créant ces failles spatio-temporelles que l'on subit depuis le début de la saison, le Docteur en connaît déjà l'origine : son vaisseau. La peinture de Van Gogh en est une représentation. Sans en donner la cause, elle contient cependant une indication spatio-temporelle supplémentaire, cette Angleterre antique.

Mais bien plus que ce qu'il sait ou devine, ce qui inquiète le Docteur, c'est ce qui semble lui échapper avec constance. Si l'appel de cette boîte mythique qu'est la Pandorica est parvenu jusqu'à Van Gogh, comment se fait-il que lui, Time Lord, n'est rien ressenti ? Comment se fait-il qu'il ne perçoive toujours rien alors que nombre de ses ennemis semblaient, cette saison, connaître un élément qui demeure insaisissable ? Il lui manque une pièce fondamentale du puzzle, et il en est chaque épisode plus conscient et plus inquiet.

C'est pourquoi "tout cela n'a pas de sens" semble la réplique résumant l'état d'esprit de nos héros durant tout cet épisode déjà passablement agité. D'autant plus que la Pandorica n'est qu'un volet d'une énigme manifestement plus vaste. Le Docteur reste ainsi interdit en découvrant l'arrivée en sauveur, semblable à un parfait soldat romain, d'un compagnon pourtant tombé au champ d'honneur, Rory. Le jeune homme apparaît fidèle à lui-même, vivant, mais... romain. Les interrogations s'enchaînent, sans que le Time Lord ne parvienne à apporter la moindre réponse. C'est une certaine frustration qui culmine ainsi dans un épisode où tout paraît finalement, a posteriori, avoir été une agitation aussi stérile qu'inutile.

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Construit de manière diablement efficace, le mystère s'épaissit au fil de l'épisode, le Docteur étant de plus en plus conscient que quelque chose cloche. Les questions autour de la situation d'Amy, laissées en suspens en début de saison, refont surface avec plus de force : qui était cette enfant curieuse perdue dans cette grande maison... Amy qui a toujours eu une passion pour la période romaine - ou plutôt, les romains - et dont l'histoire préférée de jeunesse était celle portant sur la boîte de Pandorre. Est-ce que cela ne peut être qu'un simple hasard si nos voyageurs se retrouvent dans cette époque fantasmée par la jeune femme, confrontés à un mythe, la Pandorica, qui rappelle étrangement cette légende terrienne ?

Le Docteur ne croit pas aux coïncidences. Mais il est contraint de continuer à réagir en fonction des évènements, sans avoir réellement d'emprise sur eux. Nos trois voyageurs découvrent ainsi les premiers la Pandorica, dont l'ouverture progressive envoie un signal semblable à une surpuissante balise de localisation à travers le temps et l'espace. Encore une inconnue de plus à l'équation qui se joue, car de la légende qui entoure la boîte, le Docteur ne connaît que quelques bribes, qu'il n'avait considéré que comme pure fiction jusqu'à présent.

Cependant, l'évidence s'impose d'elle-même : ce qu'elle contient potentiellement doit assurément attiser la convoitise, pouvant peut-être rompre l'équilibre des forces au sein de l'univers. Or, pendant combien de temps la Pandorica, en amorçant son processus d'ouverture, a-t-elle émis son signal ? Lorsque River scanne l'espace terrien, une fois à Stonehedge, elle découvre, effarée, une planète assiégée de toute part par des vaisseaux... représentant plus ou moins toutes les races que le Docteur a eues à affronter jusque là.

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The Pandorica Opens défie nos réflexes Whonesque, en s'imposant comme un épisode atypique. En effet, il renverse les canons scénaristiques, remettant en cause cette figure du Time Lord souvent quasi-omniscient. Rien ne paraît avoir de sens et le Docteur est, exceptionnellement, incapable de comprendre le tableau d'ensemble qui se dessine sous ses yeux. Il convient de souligner l'admirable maîtrise narrative d'un récit où la tension monte peu à peu jusqu'à la fin. Cette multiplication des questions conduit, de façon naturelle, aux révélations contenues dans un cliffhanger, haletant autant que frustrant, qui laisse le téléspectateur trépignant devant sa télévision.

Si presque toutes les races contre lesquelles a pu se dresser le Docteur se retrouvent en orbite autour de la Terre, ce n'est pas seulement pour offrir au téléspectateur une explosion finale à la mesure du challenge ainsi posé. En effet, soudain, ce sont toutes les certitudes de l'univers whonesque qui vascillent quand est dévoilée la réelle machination à l'oeuvre, prenant à rebours nos anticipations les plus folles. Imaginez l'inimaginable. Une alliance. Entre des êtres que tout opposerait a priori. Pour sauver l'univers de l'anéantissement et, surtout, d'une non-existence effrayante. Une union contre la cause identifiée de leur perte : le Docteur. Ou plutôt son Tardis, dont l'explosion est à l'origine de cet Armageddon.

Par une ambitieuse et brutale ironie, les rôles s'inversent le temps d'une aventure : le sauveur du monde devient son bourreau, tandis que les exterminateurs traditionnels s'emploient à sauver son existence. Quoi de plus jubilatoire et innovant que cet ultime twist scénaristique, superbement amené par Steven Moffat ?

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The Pandorica opens est au final une aventure rythmée, dont le point fort réside surtout dans la richesse d'un contenu attrayant et subtile, maniant, avec une versatilité divertissante, une diversité volatile des tonalités, enchaînant ruptures de rythme et renversements incessants. Cela donne au final des scènes proprement jubilatoires, qui sont un vrai plaisir à suivre.

Parvenant à passer sans accroc du rire aux larmes, de la détente au drame, cet épisode est habilement ciselé. La re-introduction de Rory illustre parfaitement cet irréel passage de l'euphorie à la déception. Si le jeune homme joue les sauveteurs avec panache, les retrouvailles n'ont rien du rêve espéré. Le Docteur met quelques minutes (dans son style inimitable) à se rendre compte de la situation, tandis que les souvenirs d'Amy ne reviennent pas instantanément de manière miraculeuse, quand son regard croise celui de son ex-fiancé. Finalement, Rory s'attèlera à abattre la barrière de l'oubli, pour, malheureusement, finalement mieux nous offrir de déchirants adieux, lorsque tout est révélé.

Enfin, en attendant la suite, il faut souligner que l'épisode recèle de passages mémorables, dans lesquels Matt Smith peut s'en donner à coeur joie, dans un rôle souvent lunaire à souhait, mais démontrant également un panache hors du commun, comme lors de son discours à l'attention des vaisseaux aliens survolant les lieux. 

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Bilan : Episode jubilatoire, sachant passer du rire aux larmes en un instant, The Pandorica opens est une véritable réussite. Cette alliance, inattendue, de tous ses ennemis contre le Docteur, au nom d'une cause commune que le Time Lord partage en réalité, bouleverse les vérités de l'univers Whonesque. Ironique et paradoxale redistribution des cartes que cette conclusion, alors que dans le même temps, River perd le contrôle du Tardis, ne pouvant empêcher l'évènement peint par Van Gogh, redouté toute la saison, de se réaliser.

Ne reste à espérer qu'une chose : que la seconde partie soit dans cette même veine ! Réponse ce soir.


NOTE : 9,5/10

 

23/06/2010

(K-Drama) Hometown Legends (2008) : Return of the gumiho (The Tale of the nine-tailed fox)


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Cette semaine, j'ai recherché un peu d'originalité dans mes programmations asiatiques, tant dans le thème que dans le format. Ne souhaitant pas m'engager dans de nouvelles séries "sur le long terme", je me suis ainsi décidée à découvrir plusieurs épisodes de Hometown Legends, diffusée au cours de l'été 2008 sur KBS2 et qui s'est poursuivie, pour une deuxième "saison", l'année dernière.

Ayant un intérêt culturel très intéressant, ce drama se présente sous la forme d'une anthologie mettant en scène de frissonnantes légendes du folklore coréen. Inspirée de contes traditionnels du pays du Matin Calme, on y retrouve pêle-mêle tous les ingrédients classiques et incontournables de l'horreur fantastique : malédictions, fantômes, surnaturel, morts violentes...

Hometown Legends est, pourrait-on dire, une série récurrente à la télévision coréenne, puisqu'elle s'inscrit dans la continuité directe d'une tradition d'anthologies fantastiques que KBS proposa pour la première fois en 1977. La dernière remontait à 1999, avant que KBS ne remette au goût du jour le genre en 2008, en proposant 8 nouveaux récits. Le résultat fut convaincant, ce qui permit à Hometown Legends de revenir ensuite en 2009 pour 10 épisodes.

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Aujourd'hui, plus précisément, je vais vous parler du premier épisode de cette saison 2008. Une histoire que j'ai choisie principalement en raison de son sujet, puisqu'il met en scène le mythe du Gumiho ("nine-tailed fox"), c'est-à-dire, traduit littéralement, le "renard à neuf queues".

La période est d'autant plus propice à parler de cette légende que deux projets de séries reprenant  cette thématique sont actuellement en cours de développement et devraient arriver sur les petits écrans sud-coréens au cours des prochains mois, sur un registre sans doute plus léger que l'incursion historique proposée par Hometown Legends. Tout d'abord KBS devrait lancer Gumiho's revenge (avec en tête d'affiche Han Eun Jung), une série qualifiée de "mélo-drama". Tandis que SBS proposera plus tard dans l'été une série normalement un peu plus légère, écrite par les soeurs Hong, My girlfriend is a gumiho (avec Lee Seung Gi et Shin Mina).

C'était donc le moment où jamais de se pencher un peu plus sur ce mythe. J'étais d'autant plus curieuse de découvrir une autre approche de cette légende que la seule autre fiction que j'avais eu l'occasion de visionner concernant ce thème était le très oubliable Gumiho (Nine-tailed Fox), dont le beau générique ne put occulter la médiocrité d'ensemble (laquelle n'étant pas - uniquement - dû à la triste présence de Kim Tae Hee).

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L'avantage des anthologies est qu'elles offrent la possibilité de sélectionner les histoires qui nous intéressent. Tous les épisodes ne sont pas de qualité équivalente, mais The nine-tailed fox me semble assez représentatif de l'ensemble (même si je n'ai pas tout vu), s'inscrivant dans la lignée de la moyenne globale de cette saison 2008, sans se démarquer.

Commençons par le début, révisons notre culture : que sont donc que les Gumiho ? Ces créatures peuplent les légendes et les contes de Corée. Traditionnellement, elles sont perçues comme maléfiques et dangereuses. Ce qui s'explique sans doute en partie parce que, pour survivre, elles doivent consommer des organes humaines ; certains récits parlent de coeur, d'autres de foie (c'était ce cas dans Nine-tailed fox par exemple). La mythologie se complète, suivant les versions, d'une possibilité de devenir, à terme, humain, ou de changer son apparence. Et se mêle parfois à tout cela une pointe de séduction, quand lesdites Gumiho sont des "renardes".

En résumé, il s'agit donc d'une créature profondément ancrée dans le folklore populaire coréen.

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Hometown Legends se réapproprie de façon assez personnelle cette légende, redistribuant et brouillant les cartes par rapport au traitement traditionnellement manichéen qui est réservé à cette créature, tout en re-écrivant le mythe.

L'histoire se déroule au XIXe siècle, une époque où la Corée s'ouvre et découvre les Occidentaux, une nouvelle ère étant, progressivement, en train de se dessiner. Cependant la rigidité de la société confucéenne demeure encore une constante respectée, notamment par la famille Lee. Il s'agit d'un clan renfermé sur lui-même qui dissimule un secret, une malédiction qui leur a pourtant permis de traverser les siècles et de conserver leur fortune, en dépit des turbulences historiques. Ce secret se transmet à travers les générations à tous les héritiers mâles qui se voient confier la mission de protéger ce qui a fondé le clan. Si jamais tout cela échappait à leur contrôle, cela causerait leur destruction à tous. Lee Hyo Moon, l'aîné des petits-fils du patriarche, se voit ainsi révéler l'ampleur de sa mission, s'interrogeant sur sa moralité.

Mais si le clan survit, en revanche, le sort des filles est moins enviable. En effet, à la puberté, chaque adolescente en laquelle coule le sang des Lee subit un étrange rituel. Ce dernier permet normalement d'identifier sa véritable nature : est-elle bien humaine ? Car il est dit que cette vieille malédiction jetée sur la famille et dont il faut protéger le secret touchera uniquement les filles. Si cette dernière est soupçonnée d'être un Gumiho, elle sera alors rapidement mariée et, envoyée dans sa belle-famille, ne sera plus jamais revue. Lee Myung Ok et sa soeur ont grandi dans la maison familiale. Elles vont bientôt atteindre l'âge fatidique... La curiosité jamais au repos de Myung Ok pourra-t-elle les sauver d'un danger qu'elles ne perçoivent pas ?

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Si le téléspectateur de dramas coréens a souvent coutume de dire qu'il faut savoir patienter et laisser le temps à la série de s'installer, dans Hometown Legends, les scénaristes n'ont pas ce loisir. Finalement, ce format d'anthologie s'avère plutôt bien géré. Similaire à un conte jusque dans sa construction narrative, l'histoire est conduite de manière rythmée, sans se perdre en scènes dilatoires inutiles. Le récit va former un tout convaincant : si la durée entraîne le sacrifice de certains détails qui nous échappent, le téléspectateur ne s'ennuie pas.

Cette dernière se révèle, il faut l'avouer, assez prévisible. Pour autant, les ingrédients fantastiques prennent plutôt bien à l'écran, mêlés qu'ils sont à une touche d'horreur qui n'effraiera pas, mais donnera la tonalité de l'ensemble en générant une atmosphère un peu lourde et inquiétante. L'écriture est simple, sans prétention particulière, mais, en dépit de cette naîveté scénaristique, on se surprend à suivre les développements avec attention et sans arrière-pensée.

Comme souvent devant les anthologies (j'en veux pour preuve mon expérience du visionnage d'Au-delà du Réel dans ma jeunesse), je me suis assez peu impliquée émotionnellement dans cette histoire peuplée de drames et de tueries. Cependant, cet insensibilité ne m'a pas particulièrement gênée (et il s'agit peut-être d'un ressenti très subjectif). J'ai plus perçu l'épisode comme une porte ouverte, une incursion dans le fantastique qui, à la manière d'autres anthologies célèbres du petit écran, met en lumière certains aspects peu reluisants de la nature humaine et dont la conclusion, au goût amer, ne peut pas offrir de satisfaction morale, ni même de réelle happy end.  

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Sur un plan technique, il est évident que Hometown Legends ne dispose pas d'un budget très important, encore moins pour le consacrer à des effets spéciaux. Le fantastique, s'il est donc bien retranscrit, reste très sobre et se contente d'effets un peu cheap. Cela empêche sans doute de pleinement exploiter cette dimension plus inquiétante qu'aurait pu apporter le sujet de l'épisode, cependant le téléspectateur s'adapte sans mal à ses contraintes budgétaires. D'autant que la musique sera, elle, utilisée pour accentuer le caractère angoissant d'un récit qui reste avant tout une fiction de fantastique, assez éloignée de la vraie horreur, et qui se rapprocherait plutôt de nos histoires occidentales de vampires.

Enfin, le casting de l'épisode convient à l'histoire. J'ai beaucoup aimé Park Min Young, qui incarne avec beaucoup de fraîcheur, Myung Ok. A ses côtés, nous retrouvons notamment Kim Ha Eun (croisée dans Chuno / Slave Hunters) et Kim Tae Ho (qui avait un petit rôle récurrent dans Pasta).

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Bilan : Return of the gumiho est une incursion sympathique dans un fantastique teinté de dangers, mais qui ne bascule jamais dans de la véritable horreur. L'écriture est parfois un peu naïve, reste que cela se suit sans déplaisir, finalement à l'image de Hometown Legends dans sa globalité.

Ce que j'apprécie principalement dans cette anthologie, c'est l'opportunité qu'elle nous offre de découvrir et revisiter avec elle les mythes d'une culture qui reste encore trop méconnue du public occidental. Le format a l'avantage de n'exiger aucun engagement particulier, il suffit de sélectionner les histoires qui nous intéressent. Je préviens que certaines seront plus angoissante que la chronique présentée dans ce billet.

Cependant, pour se détendre et se divertir, tout en profitant de l'occasion pour découvrir un peu plus la Corée, cela peut permettre de passer quelques soirées agréables devant son petit écran.


NOTE : 6/10

20/06/2010

(Pilote US) Rubicon : invitation aux extrapolations conspirationnistes


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A la suite du season finale de Breaking Bad, AMC avait choisi de profiter du lead-in d'une de ses séries phares pour dévoiler à ses téléspectateurs la première heure du pilote d'une nouvelle de ses productions, très attendue, Rubicon. Une façon de proposer un petit aperçu intrigant afin de fixer un rendez-vous au coeur de l'été, la diffusion officielle de la série devant débuter au mois d'août.

J'avoue que la thématique conspirationniste mise en valeur, ainsi que les quelques échos critiques croisés ci et là sur le web, avaient retenu mon attention. Ma curiosité téléphagique aura finalement eu raison de mes hésitations à découvrir un "demi-pilote" quasiment deux mois avant que la série ne soit officiellement lancée (surtout si cette fiction repose sur une trame de fond complexe liant l'ensemble). Mais j'ai donc finalement regardé ce premier épisode de Rubicon. Et, si je dois reconnaître être très bon public, voire même friande de ce type d'histoire, mon verdict est enthousiaste : j'ai adoré cette première incursion dans l'univers de la série.

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Comme son titre ne l'indique pas, il n'est pas question d'Antiquité romaine dans cette série contemporaine se déroulant aux Etats-Unis, de nos jours. Rubicon se présente sous les traits aguicheurs d'un thriller conspirationniste dans la plus belle tradition du genre, prompt à aiguiser la paranoïa de son personnage principal, comme celle des téléspectateurs. En résumé, elle est présentée comme une invitation à nous plonger dans l'envers du décor, dans les coulisses d'un pouvoir réel derrière des dirigeants fantoches et les ressorts apparents aux yeux du public. En attendant de découvrir la réelle ampleur de ce qui se trame en arrière-plan, ce premier épisode de Rubicon sert avant tout d'exposition. Il introduit ses protagonistes et va être un catalyseur expliquant les évènements qui suivront.

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Will Travers travaille à l'American Policy Institute. Il analyse l'intelligence fournie par divers services de renseignements, notamment de sources gouvernementales. Son travail consiste donc à établir des liens entre des données sans rapport apparent entre elles, en les recoupant de façon à en faire apparaître, au fil des déductions, le tableau global des situations qui leur sont soumises. Ce quotidien est une routine un peu léthargique pour Will qui ne s'est jamais remis des décès de sa femme et de sa fille dans les attentats du 11 septembre contre le World Trade Center. Considéré comme un des éléments les plus brillants du service, il a conservé sa position en partie pour son supérieur hiérarchique direct qui était le père de son épouse.

Un jour, Will recoupe par hasard les grilles de mots croisés de divers journaux et y découvre d'étranges références. Intrigué, il en parle à son beau-père qui balaie d'un revers de main, sur le ton de la plaisanterie, ses interrogations. Pourtant, peu après, ce dernier lui remet, en guise de cadeau d'anniversaire, les clés d'une moto, sous forme d'invitation à partir se ressourcer ailleurs. Il ne tiendra jamais sa promesse de tout lui expliquer le lendemain : le train qu'il prend pour se rendre au travail subit en effet une terrible collision. Des non-dits, d'étranges détails qui n'ont aucun sens, conduisent Will à s'interroger sur la réalité de ce drame. Avec l'idée d'enquête flottant dans un coin de sa tête et après avoir longtemps hésité, l'analyste accepte finalement la promotion qui lui est offerte et succèder à son beau-père.

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Thriller conspirationniste soigné, Rubicon s'approprie avec classe tous les codes scénaristiques du genre. Les interrogations progressives de Will, au fil de l'épisode, à mesure que des détails étonnants retiennent son attention, constituent une première immersion efficace. Les enjeux de la série sont clairement posés, au-delà du mystère contenu dans les mots croisés, la mort du beau-père va constituer l'élément moteur des investigations du personnage principal. Le pilote pose donc des fondations solides pour pouvoir construire sur cette base toute la série. Il bénéficie également d'une atmosphère parfaitement en adéquation avec le récit : l'ambiance y est lourde et sombre peu à peu dans une paranoïa latente où le moindre inconnu croisé sur un quai de gare désert attirera sur lui une attention teintée d'inquiétude.

De manière astucieuse, les scénaristes, étant conscients que nous ne sommes qu'au début, et donc que, pour le téléspectateur, les choses sont encore plus floues que pour Will, distillent avec parcimonie juste assez d'indices permettant de bien suggérer qu'un tableau plus complexe existe en arrière-plan. A défaut d'avoir l'implication émotionnelle de Will pour se lancer dans cette quête, notre curiosité est donc savamment aiguisée par ces quelques passage un peu en aparté. La première scène de l'épisode, un suicide, donne d'ailleurs immédiatement un ton grave qui souligne la profondeur des ramifications à découvrir, tandis que la scène finale ne fait que confirmer cette information, attisant un peu plus l'intérêt d'un téléspectateur de toute façon déjà pleinement entré dans la série.

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Le téléspectateur se glisse donc sans difficulté dans l'ambiance de Rubicon, presque plus happé par ce qu'il pressent ou perçoit, que par ce dont il est véritablement témoin. Car ce pilote, en plus d'être doté d'un scénario solide et efficace, bénéficie d'une écriture assez ambitieuse, où les scénaristes ne pèchent jamais par excès d'informations. Tout n'est pas livré clef en main, même si la mise en scène soupçonneuse laisse peu de place à une ambivalence réellement subtile Le contenu est dense, les informations nombreuses ; et, finalement, on a l'impression que le téléspectateur est comme invité à entrebâiller, aux côtés du héros, la porte donnant sur des coulisses dissimulées, afin découvrir des connexions formant un toutélié déstabilisant.

Parallèlement à ce contenu des plus stimulants, la dimension humaine de la série n'est pas pour autant négligée. Le pilote insiste surtout sur le personnage principal de Will. Il sera le repère du téléspectateur. C'est un homme fatigué, quelque peu déconnecté par moment, qui est encore en deuil et fonctionne suivant un quotidien plus ritualisé qu'autre chose. Si la routine est brisée dans ce pilote, des mots croisés jusqu'à la mort de son beau-père, l'épisode s'attache à décrire avec beaucoup d'humanité les deux facettes du personnage, la lassitude comme l'excellence de ses facultés d'analyses, au cours desquels il s'anime. Aussi usé soit-il, Will a en effet une capacité étonnante pour établir des connexions entre des éléments d'informations a priori sans rapport. Il se coule donc sans problème dans l'atmosphère de la série, figure logique dans une telle thématique conspirationniste.

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Sur un plan formel, Rubicon ne prend pas de risque particulier. La réalisation se situe dans la moyenne haute ; sans proposer d'initiative particulière, la caméra nous offre quand même quelques plans soignés. Le style, comme les teintes des images, sont en harmonie avec la tonalité du récit.

Côté casting, les téléspectateurs américains retrouveront James Badge Dale, tout juste sorti de la mini-série printanière de HBO, The Pacific. A ses côtés, figurent également Jessica Collins (The Nine), Arliss Howard, Dallas Roberts (The L Word), Miranda Richardson, Christopher Evan Welch ou encore Peter Gerety.

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Bilan : Tout en se dévoilant peu, Rubicon intrigue, piquant la curiosité d'un téléspectateur ne pouvant rester insensible à cette ambiance chargée de mystères et de non-dits que ce pilote parvient immédiatement à instaurer. La série bénéficie d'une écriture ambitieuse, où rien n'est pré-mâché pour un téléspectateur invité à plonger dans un récit exploitant pleinement tous les ressorts d'une fiction conspirationniste. On se laisse donc prendre au piège des questions soulevées, des suggestions générées par certaines scènes, rapidement pris dans la toile d'araignée de ce vaste mystère dont nous ne pouvons que pressentir les ramifications, aux côtés d'un personnage principal pour lequel on éprouve rapidement une certaine affection.

Ce pilote d'exposition remplit donc efficacement sa mission, dévoilant un potentiel pour faire de Rubicon un thrilller passionnant. La curiosité aiguisée, il sera difficile au téléspectateur de ne pas prendre rendez-vous pour les semaines à venir. De mon côté, tout en reconnaissant mon penchant naturel pour de telles histoires, me voilà d'avance scotchée à ma télévision pour la suite !


NOTE : 8,5/10


La bande-annonce de la série :