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14/02/2014

(US) Sleepy Hollow, saison 1 : cavalier sans tête, Apocalypse et duo de choc

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Débarquée cet automne 2013 sur la Fox, Sleepy Hollow est la bonne surprise de la saison parmi les nouveautés des grands networks américains. J'avoue pourtant que c'était d'un œil quelque peu perplexe que j'avais parcouru son synopsis lorsque la série avait été commandée. En guise de libre adaptation de la nouvelle de Washington Irving, j'avais vaguement en tête le film de Tim Burton, mais le résultat du pitch proposé laissait songeur... Treize épisodes plus tard, les doutes ont été balayés : la série s'est imposée comme un divertissement fantastique aussi décomplexé que rafraîchissant. Très plaisant.

Pour les retardataires, rappelons brièvement que Sleepy Hollow met en scène deux personnages aux destinées liées, un soldat de la fin du XVIIIe siècle ayant participé à la guerre d'indépendance des États-Unis et une policière contemporaine. Ils se retrouvent confrontés à des forces démoniaques œuvrant pour rien moins que... l'Apocalypse.

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Servis à un téléspectateur qui, au cours des deux dernières décennies a vu évitées plus d'une apocalypse, de Buffy à Supernatural, les bases de départ sonnent logiquement familières. Il faut cependant reconnaître que Sleepy Hollow parvient à se réapproprier cette idée de lutte ultime pour en proposer sa propre version. La série entremêle et revisite joyeusement les références bibliques (les cavaliers de l'Apocalypse) et celles de l'Histoire américaine (la guerre d'Indépendance), faisant par exemple de Washington, non plus seulement un père fondateur du pays, mais aussi un combattant contre des forces occultes à l’œuvre. La fiction offre ainsi une relecture de divers passages des premières années d'indépendance des États-Unis à la lumière d'un conflit surnaturel combattu dans l'ombre. Dans ces flashbacks historiques, comme dans le présent, elle décline toujours avec enthousiasme ses classiques du folklore fantastique, voire de l'horreur, entre démon, cavalier sans tête/de l'Apocalypse et sorcières.

Pour exploiter cet univers, Sleepy Hollow repose sur une construction feuilletonnante où le toutélié est bien calibré. C'est-à-dire que les épisodes proposent des affaires/enquêtes qui peuvent sembler au départ indépendantes, mais qui finissent par rejoindre d'une façon ou d'une autre la trame principale, apportant ainsi de nouveaux développements aux grandes manœuvres en cours. La série tire ici partie d'un format de 13 épisodes, utilisé à bon escient, qui n'a opportunément pas été rallongé par la Fox. S'il y a bien quelques épisodes plus creux, l'intrigue progresse vite, sans temps mort, avec une mythologie qui s'étoffe rapidement. La fiction assume crânement son concept et, surtout, trouve l'approche et la tonalité qui conviennent : ne pas se prendre excessivement au sérieux, être capable de piques et de réparties plus légères, tout en ne négligeant pas une dimension plus dramatique et émotionnelle -car les personnages vont traverser des épreuves éprouvantes.

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Cette écriture entraînante est rythmée par les nombreux rebondissements et révélations sur lesquels la série sait parfaitement jouer pour ne jamais risquer de faire du surplace -le final est à ce titre un modèle d'exécution particulièrement enthousiasmant. Cependant le charme de Sleepy Hollow doit aussi beaucoup à la dynamique d'un duo principal qui fonctionne immédiatement à l'écran. Par-delà le caractère improbable de leur association, tant les deux personnages sont différents, la série exploite très bien la source inépuisable de décalages, humoristiques ou non, qu'offre l'idée de parachuter un homme du XVIIIe siècle dans le présent, sans pour autant trop en faire. A mesure que la confiance et l'estime se construisent entre Ichabod et Abby, sont peu à peu posées les bases d'une amitié solide entre ces deux figures réunies par le destin. Sans ambiguïté, ni la moindre tension sexuelle, leur complicité est extrêmement plaisante à suivre et constitue probablement la fondation la plus pérenne sur laquelle peut miser la série.

Côté casting, Tom Mison (Lost in Austen, Parade's End) déclame son texte avec un côté théâtral qui sied parfaitement à ce personnage d'un autre temps. Son accent, comme ses habits (la mode moderne lui restant viscéralement étrangère), renvoie l'image d'un personnage échappé d'un costume drama et propulsé dans un présent auquel il se heurte à bien des changements, mais dans lequel il va peu à peu prendre pied, mobilisé par la lutte en cours, mais aussi par son espoir de retrouver/délivrer son épouse Katrina (interprétée par Katia Winter (Dexter)). Face à lui, Nicole Beharie interprète avec aplomb une jeune femme déterminée, dont la façade assurée cache aussi des blessures plus anciennes. En ce qui concerne les personnages plus secondaires, en positif, il faut signaler la présence de John Noble (Fringe) pour un rôle à multiples facettes. En plus négatif, le temps d'écran d'Orlando Jones aurait sans doute pu être réduit sans peser sur le développement de la trame principale...

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Bilan : Réjouissant divertissement surnaturel, la saison 1 de Sleepy Hollow doit beaucoup à une écriture directe et efficace, qui exploite pleinement et sans détour le concept de la série, en trouvant la tonalité qui convient. Elle ne tergiverse jamais : on entre immédiatement dans le vif du sujet et l'histoire progresse vite. Chaque épisode est utilisé pour apporter une pierre supplémentaire à l'édifice en construction, ce qui permet à la mythologie de se densifier rapidement. Cependant, si le téléspectateur se laisse happé par ce rythme narratif très vif, c'est la dynamique du duo principal qui fait la petite différence supplémentaire. La série propose en effet sa propre déclinaison de l'association improbable de deux figures dissemblables, unies pour une même cause ; et cela fonctionne.

Jusqu'au terme de son treizième épisode, Sleepy Hollow a ainsi su conserver son style et son énergie des débuts. Le final a été à la hauteur. Rendez-vous donc pour une saison 2 afin de voir si les scénaristes confirment et continuent de développer cet ensemble fantastique.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série (en VOSTF) :

06/10/2012

(Mini-série UK) Parade's End : la fin des parades

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Figurant en bonne place parmi les period dramas de la rentrée, Parade's End, diffusée sur BBC2 à partir de la fin du mois d'août (elle compte 5 épisodes), laissait entrevoir d'intéressantes promesses sur le papier. Adaptée d'une oeuvre écrite par Ford Madox Ford, scénarisée par Tom Stoppard, cette co-production BBC/HBO/VRT bénéficiait d'un sujet fort, mêlant amour et Grande Guerre, avec pour tableau de fond les mutations de la haute société anglaise. Elle rassemblait aussi un casting qui retenait l'attention, emmené par Benedict Cumberbatch. Malheureusement, après des débuts quelque peu maladroits, elle n'aura jamais su dépasser sa froideur initiale, offrant un beau visuel peinant à capturer l'intensité des émotions pourtant entrevues.

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Parade's End disposait pourtant d'une histoire qui n'aurait pas dû pouvoir laisser indifférent. Elle met en scène le développement d'un triangle amoureux dans la haute société britannique du début du XXe siècle, en proie à bien des mutations. Sylvia Satterthwaite et Christopher Tietjens, un aristocrate, se rencontrent dans un train, au cours d'un trajet qui finit en ébats amoureux passionés. Peu de temps après, Sylvia annonce qu'elle est enceinte, même si elle ne peut être certaine que Christopher est le père. En homme de principes, respectable et responsable, ce dernier accepte cependant de l'épouser.

Leur mariage n'est pas heureux, tant leurs tempéraments diffèrent. Sylvia se montre de plus en plus provocatrice, au point de le tromper, et même de partir avec un autre homme. Campant sur ses positions vis-à-vis de sa femme, Christopher fait cependant la rencontre d'une jeune suffragette, Valentine, auprès de laquelle il semble être lui-même. S'il ressent quelque chose de fort, il ne peut concevoir d'être infidèle, ni de divorcer. Mais parallèlement, d'autres évènements plus graves s'annoncent en Europe qui vont venir remettre un peu plus cause ses certitudes : la Première Guerre Mondiale s'apprête à éclater.

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Parade's End est, sur fond d'histoire d'amour impossible, un récit sentimental initiatique parlant de passions réprimées et de la douleur de ne pouvoir les assouvir. C'est aussi le portrait des bouleversements et des traumatismes provoqués par la Grande Guerre, notamment au sein d'une société aristocratique arrivée à un tournant. La richesse des thématiques abordées est indéniable. Mais en cherchant à relater le poids des conventions sociales sur l'autel desquelles sont sacrifiées tant d'émotions, la mini-série tombe dans le propre piège qu'elle devait raconter. Elle délivre un récit d'une froideur presque hautaine, avec des personnages enfermés dans leur rôle et peinant à susciter la moindre empathie. Parade's End a voulu relater la distance avec laquelle un certain milieu percevait le monde, elle aura appliqué cette même distance à sa tonalité ambiante. Le récit en devient peu accessible, souffrant en plus de maladresses de construction et de longueurs dommageables - particulièrement durant les premiers épisodes.

Cette histoire a pourtant une intensité sous-jacente qui se perçoit par intermittence. Elle entreprend de nous raconter comment, par quelles épreuves, Christopher va progressivement parvenir à s'affranchir de toutes ses préconceptions de classe pour accepter ses sentiments. Malheureusement l'ensemble du récit semble ployer sous une chape de plomb, figeant et ayant du mal à retranscrire avec justesse les réactions des personnages. Les seules étincelles d'humanité proviennent de Sylvia, dont les éclats et la flamboyance insolente en deviennent savoureux, correspondant aux rares moments où Parade's End s'anime et retrouve de la vie. L'ascendant pris par la jeune femme contribue à déséquilibrer le triangle amoureux esquissé, tant la fadeur de Valentine contraste, à des années-lumières des fortes individualités de la brillance - très différente - de Sylvia et de Christopher. La suffragette n'a ni la complexité, ni l'ambivalence des deux autres, et reste une figure trop unidimensionnelle, en retrait. Ces déséquilibres expliquent en partie pourquoi l'histoire peine à convaincre, peu aidée par un rythme trop lent : Parade's End est en fait une fiction inconstante, qui a ses fulgurances, mais manque d'homogénéité et de cohésion.

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Si elle peut être critiquée sur le fond, Parade's End est en revanche une belle réussite visuelle. La réalisation est particulièrement soignée, avec une photographie travaillée qui sublime un certain nombre de larges plans nous plongeant dans la campagne aristocratique anglaise. Cette esthétique que l'on pourrait qualifier de cinématographique confère ainsi une assise bienvenue au récit de la mini-série, même si elle ne permet pas d'occulter les problèmes liés à la construction de la narration. D'ailleurs, ce period drama donne parfois presque l'impression de privilégier une superbe reconstitution et les effets de caméra au détriment du soin à apporter au fond. Au moins les yeux du téléspectateur ne s'en plaignent-ils pas.

Enfin, le casting de Parade's End souffre également d'un manque d'homogénéité qui pèse sur la crédibilité du triangle amoureux mis en scène. Au cours de ces 5 épisodes, la lumière sera venue de l'interprétation de Rebecca Hall, magnifique dans un personnage de Sylvia qui reste impossible à clairement cerner. Ennuyée des convenances, provocatrice, amoureuse, elle apporte à ses scènes une vitalité qui tranche agréablement avec la plate froideur qui domine le reste du récit. Face à elle, Benedict Cumberbatch (Sherlock) fait un travail très correct dans un registre qui lui est familier, et dans un rôle qui convient à son jeu. Malheureusement Adelaide Clemens peine, elle, à offrir un contre-poids à ces deux fortes présences. Le script ne lui donne peut-être aussi pas suffisamment de matière. A leurs côtés, on retrouve notamment Rupert Everett, Stephen Graham, Miranda Richardson, Anne-Marie Duff, Roger Allam, Janet McTeer, Freddie Fox, Jack Huston ou encore Tom Mison.

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Bilan : Magnifique visuellement, inaboutie sur le fond tout en s'offrant quelques fulgurances et scènes marquantes, Parade's End est une oeuvre froide et distante qui laisse une impression d'inachevée. Elle s'apprécie sur la forme, mais frustre sur le fond (qui semble parfois être un prétexte pour permettre une telle mise en scène). Son histoire avait un potentiel certain, mais elle n'aura pas su l'exploiter de manière cohérente et convaincante. C'est une mini-série qui se laisse suivre mais dans laquelle le téléspectateur peine à s'investir. Apparaissant décevante par rapport aux ambitions affichées et aux moyens mis en oeuvre, elle est à réserver aux amateurs de period drama, et à ceux que son approche un peu glacée ne décontenancera pas.


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce de la mini-série :


09/07/2011

(Mini-série UK) Lost in Austen : un fantasme littéraire devient réalité

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Parmi les quelques rituels du vendredi soir que j'affectionne tout particulièrement se trouve notamment le plaisir de lancer un period drama anglais pour s'évader et conclure une semaine pesante. Hier, devant ma DVDthèque, j'ai finalement opté pour une mini-série atypique, mélange des genres assez savoureux et pour laquelle j'éprouve une tendresse particulière : Lost in Austen. Composée de 4 épisodes de 45 minutes chacun, elle fut diffusée sur ITV en 2008.

Dotée d'un indéniable charme, cette fiction s'adresse tout aussi naturellement au profane qu'au plus fidèle lecteur de Jane Austen, lequel y trouvera sans aucun doute une saveur particulière. Par sa fraîcheur et l'attrait naturel que cet univers familier exerce sur le téléspectateur, qu'il ait lu le livre d'origine ou vu une adaptation portée à l'écran, Lost in Austen est une de ces mini-séries agréablement dépaysante qui laisse libre court à notre imagination en proposant sa propre version de Pride & Prejudice.

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Amanda Price est une anglaise, moderne, vivant à Hammersmith. Pour tromper son quotidien et s'évader d'un job guère épanouissant et d'un petit ami avec lequel la relation est des plus distendue, elle se plonge dans son livre préféré, qu'elle connaît désormais par coeur : Orgueil & Préjugé. Rêvant de l'univers couché sur le papier par Jane Austen, de cette société galante, mais aussi de cet amour naissant et se fortifiant entre Elizabeth et Darcy, la jeune femme n'hésite pas à s'isoler toute une soirée en tête à tête avec son roman. Or un jour, qu'elle n'est pas sa surprise de tomber nez à nez, dans sa salle de bain, sur Elizabeth Bennet, en chair et en os. Un portail, dissimulé, semble faire le lien entre le monde réel du présent et le passé issu de la littérature.

Incrédule, Amanda franchit cette porte qui paraît lui ouvrir la voie vers ses rêves. Mais le passage se referme derrière elle, laissant Elizabeth à sa place dans le présent, tandis qu'Amanda se retrouve invitée par les Bennet à rester quelques jours, puisque leur autre fille s'est, croient-ils, rendue à Hammersmith (le leur). Piégée dans ce monde qu'elle connaît sur le bout des doigts, Amanda se fixe rapidement pour mission de s'assurer que toutes les rencontres à venir se déroulent fidèlement au livre d'origine dont elle s'apprête à vivre les différents évènements marquants. En effet, le lendemain matin, Mr. Bingley, nouveau voisin, rend visite à la maisonnée, les invitant à une réception chez lui. Malgré elle, Amanda sent son coeur s'emballer à cette perspective : elle s'apprête à rencontre Mr. Darcy.

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Lost in Austen est une mini-série qui entremêle les genres et les tonalités pour proposer un appel à l'évasion des plus attrayant. Une partie du charme réside d'ailleurs dans sa capacité à nous immerger aux côtés de l'héroïne dans ce cadre familier tout droit sorti de la littérature. La narration joue sur les contrastes entre les conventions sociales du début du XIXe siècle et le franc parler plus que direct d'Amanda pour délivrer une sorte de fiction moderne en costume. Le style soigne son anachronisme calculé, proposant un réel décalage lors de certaines scènes qui ne manquent pas de références et de clins d'oeil. Cette absence de rigueur convient d'ailleurs parfaitement à l'ambiance. Ce n'est pas une reconstitution, mais bien une fantaisie qui se vit et qui prend peu à peu un tournant très humain d'où vont naître plus d'émotions que l'on aurait pu imaginer.

En effet, Lost in Austen va parfaitement savoir capitaliser sur son concept : adaptation libre, elle s'offre sa propre re-écriture d'Orgueil & Préjugé. Si les protagonistes sont les mêmes, Amanda vient jouer malgré elle les troubles-fêtes tout en ayant à coeur de permettre à tous les couples "destinés" l'un à l'autre de se former. Si bien que, bientôt, ce n'est plus la version de Jane Austen, mais une voie indépendante que suit le récit. Au plaisir de retrouver ces figures connues, que nous découvrons à travers le regard chargé de préconceptions d'Amanda, se substitue ensuite la saveur tout particulière de découvrir d'autres facettes de ces personnages si emblématiques. Si Mr. Darcy se montre encore plus sec et arrogant que dans notre imaginaire de lecteur, Wickham se révèle sous un jour autrement plus sympathique. C'est d'ailleurs dans cette émancipation, consacrée dans la deuxième partie, que Lost in Austen trouve vraiment son ton juste, provoquant avec aplomb des changements importants.

D'observateur extérieur, Amanda devient peu à peu une participante incontournable de l'histoire, impliquant d'autant plus le téléspectateur dans cet Orgueil & Préjugé qui se reconstruit finalement sous ses yeux, et assumant pleinement ce statut de fantasme littéraire devenant réalité.

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Le dynamisme dont fait preuve Lost in Austen pour s'approprier avec modernité ce récit classique se ressent également sur la forme. Si la réalisation se permet quelques scènes introductives au parfum un peu irréel que l'on a l'impression de voir tout droit sorties du roman ou des fantasmes d'Amanda, dans l'ensemble, la photographie, très claire, offre des images riches en couleurs, où la dualité présent/passé joue pleinement. C'est frais, plaisant pour les yeux et agréable à suivre. Pour compléter l'ensemble, un petit thème musical récurrent prolonge cette ambiance : le but apparaît vraiment de s'approprier les protagonistes de l'oeuvre pour s'offrir avec eux une forme d'évasion.

Enfin, le casting se révèle très sympathique. Parfois versant volontairement dans une forme de sur-jeu, il reste aussi très naturel. Jemima Rooper (Hex) incarne une Amanda Price vive et pragmatique, oscillant entre ses devoirs envers l'histoire d'origine et les passions de son propre coeur. Elliot Cowan (The Fixer, Marchlands) est un Darcy aux traits aristocratiques encore plus affirmés, tandis que Tom Mison joue un Mr. Bingley qui s'égare en s'éloignant de sa destinée. Du côté des Bennet, Alex Kingston (Urgences, Marchlands) et Hugh Bonneville (Downton Abbey) jouent les parents, tandis que Morven Christie (The Sinking of the Laconia), Perdita Weeks (The Promise), Florence Hoath, Ruby Benthal (Lark Rise to Candleford) et Gemma Arterton incarnent leurs filles. Enfin, on retrouve Tom Riley (Monroe) dans le rôle de Whickham.

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Bilan : Faisant vibrer la fibre de l'imaginaire chère à toute personne connaissant l'oeuvre d'origine, Lost in Austen est une adaptation libre qui propose une immersion plaisante et attachante dans cet univers classique parmi les classiques de la littérature anglaise. Mini-série divertissante, appel détourné aux rêves, elle n'est certes pas dépourvue de quelques maladresses, mais c'est sûrement par sa simplicité qu'elle séduit. Son style direct, très franc, lui confère un charme frais par lequel le téléspectateur se laisse entraîner.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :