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19/12/2012

(K-Drama / Pilote) Cheongdamdong Alice : Se Kyung au pays du luxe et de la mode

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En ce mercredi asiatique, reprenons quelques bonnes habitudes et penchons-nous donc sur les nouveautés de ces dernières semaines en Corée du Sud. J'ai été à deux doigts de traiter à nouveau d'un drama special de KBS, à l'image de l'enthousiasmant Art de la semaine dernière, car j'avoue que les séries actuellement diffusées sur les grandes chaînes m'enthousiasment pour le moment assez peu. Aucun de mes visionnages-tests des premiers épisodes n'a été pleinement concluants. J'ai cependant sélectionné celui qui m'a semblé avoir le plus de potentiel, avec certaines réserves : Cheongdamdong Alice.

Ce drama est diffusé sur SBS depuis le 1er décembre 2012, les samedi et dimanche soirs. Il est pour l'instant envisagé pour une durée de 16 épisodes. Cette fiction, dont l'écriture a été confiée à Kim Jo Woon et Kim Jin Hee, et la réalisation à Jo Soo Won, apparaissait sur le papier extrêmement classique dans ses thèmes comme dans la situation mise en scène. Son attrait principal réside en fait dans sa capacité à dépasser le manichéisme avec lequel sont présentés les antagonismes de classe habituellement, pour proposer une héroïne consistante auprès de laquelle il est possible de s'investir.

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Han Se Kyung est une jeune femme ambitieuse qui souhaiterait faire carrière comme designer dans le milieu de la mode. Issue d'une famille avec peu de moyens, sa maxime est la suivante "l'effort est ma force" (en français dans le texte !). Elle est persuadée que si elle s'en donne les moyens, elle pourra réussir ses objectifs, et ce, en dépit des difficultés quotidiennes qu'elle connaît bien, voyant combien ses parents peinent pour joindre les deux bouts. Elle pense son heure enfin arrivée lorsqu'elle décroche un travail dans une société de mode. Cependant, très vite, elle doit déchanter : elle est confinée dans un rôle d'employée à tout faire, devant s'occuper des courses de la femme de l'héritier à qui reviendra la direction de la compagnie.

Se Kyung découvre vite que cette dernière est en réalité une ancienne connaissance de lycée avec laquelle elle avait eu plus d'une altercation, du fait de leurs divergences de vues sur la manière de faire carrière. Yoon Joo est une opportuniste qui a toujours fait en sorte d'utiliser les talents des autres et ses charmes pour parvenir à ses fins : on peut dire qu'elle a réussi puisqu'elle est désormais l'épouse richissime d'un important homme d'affaires. Se Kyung accepte dans un premier temps comme elle peut la situation difficile dans laquelle elle se trouve, peinant à trouver sa place au sein cette compagnie. Finalement, elle comprend que pour réussir, c'est elle-même qui doit changer et s'adapter à ce milieu. Il est trop simpliste de croire que la seule persévérance peut lui permettre d'atteindre ses rêves.

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Si Cheongdamdong Alice peut retenir l'attention du téléspectateur, c'est qu'il semble bien que ce drama ne soit pas un énième simili-conte de fée trop bien huilé, où une innocente pauvre accède au clinquant à paillettes et conquiert l'héritier. Le personnage de Se Kyung est le grand atout de ce drama : c'est une jeune femme ordinaire, qui, si sa famille a en effet peu d'argent, a toujours mené une existence classique, sans avoir subi aucun drame particulier. Elle vit chez ses parents, a un petit ami depuis 6 ans, et cherche sa voie côté professionnel. De plus, elle n'a rien de l'innocente insouciante et/ou ingénue par laquelle démarrent trop de fictions sud-coréennes : au contraire, elle connaît les galères financières et elle a expérimenté le fossé creusé par les différences de conditions sociales. En résumé, c'est une femme moderne, au caractère entier, qui va revoir ses certitudes sur la manière dont elle peut réussir : elle parle donc naturellement au public.

Un des premiers moments clés de la série pour comprendre ce personnage est l'incident autour de la parure en diamants dont elle perd la garantie : cela ne peut que signifier qu'elle a ouvert le sac et a essayé le collier qui n'était pas pour elle. Mais Se Kyung le nie avec innocence à son supérieur. Ce n'est qu'ensuite qu'on découvre qu'elle n'a en effet pas résisté. Le drama quitte ici les éternels clichés du conte de fée : la jeune femme n'est pas une simple employée modèle qui va persévérer obstinément dans son approche besogneuse. En découvrant la position occupée par son ancienne ennemie du lycée qui, partie elle aussi du bas de l'échelle sociale, a, à sa façon, réussi l'ascension et l'accession à ce milieu que les deux femmes ambitionnaient dans leur jeunesse, elle comprend qu'elle doit évoluer. L'amère désillusion qui frappe Se Kyung au cours de ces premiers épisodes, devant rafaler sa fierté et encaisser humiliations et critiques, est un prétexte cohérent à son changement d'approche. Lorsqu'elle confronte son ancienne ennemie sur les ressorts derrière sa réussite, elle entrevoit pour la première fois une façon de véritablement intégrer ce milieu : il faut commencer par le comprendre.

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L'éventuel talent ne fait pas tout. Telle Alice, Se Kyung découvre que un nouvel univers avec des règles qui lui sont propres. Cheongdamdong Alice est assez pessimiste dans sa mise en scène des rapports sociaux, chacun gardant jalousement sa place dans ce monde argenté. Derrière les luxueuses apparences policées, les jalousies et les concurrences sont une réalité permanente : il est nécessaire de se battre constamment. On pourrait y voir une énième déclinaison autour de la thématique de l'argent, chère à nombre de k-dramas, cependant le discours tenu est un décryptage assez cynique qui permet à la fiction de trouver un ton qui lui est propre. Ainsi, comme l'explique le PDG d'Artemis, "Jean Thierry" Cha", en matière de mode, l'apparence est fondamentale. Mais ce n'est pas tant le produit affiché, que son prix qui est déterminant : il est le référent qui fait exhiber fièrement tel sac à main, tel bijou... Les firmes exploitent à leur profit cette surenchère à la consommation qu'elles orchestrent. Derrière cet exposé, on sent que la série essaye de démontrer, sans toujours y parvenir, que l'éclat du luxe mis en scène à outrance n'est pas juste un prétexte narratif, mais qu'elle a quelque chose à dire sur cette démesure. 

Cependant, si son thème peut être intéressant, le démarrage de Cheongdamdong Alice est poussif, notamment en raison d'une écriture qui fait quelques choix discutables. Parmi les problèmes gênants, il y a tout d'abord une tendance à la surenchère émotionnelle, et à une sur-dramatisation de certains enjeux, qui deviennent pesantes, à l'image des tirades larmoyantes qui accompagnent la fragilisation de la relation entre Se Kyung et son petit ami, criblé de dettes. Mettre un terme à une histoire pour une question d'argent, cela est cohérent avec les codes de l'univers posé, mais la façon dont tout cela est amené, avec une telle sur-dose émotionnelle, rend l'ensembe très forcé et artificiel. Ce qui m'inquiète sur la capacité du drama à gérer ensuite le relationnel sans trop de mélo. La deuxième réserve que je formulerais tient plus généralement à la personnalité du PDG d'Artemis : oscillant entre le professionnel doué et aguéri, et l'homme puéril et revanchard derrière le masque, il échappe à tout classement. Cette imprévisibilité pourrait être un atout si les différentes facettes de son caractère avaient plus de liant et de cohésion. Là, on frôle tout simplement la schizophrénie. Et puis, avec de telles bases, il est difficile d'envisager comment pourront évoluer avec cohérence ses rapports avec Se Kyung.

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Cheongdamdong Alice ne compense pas ces limites de fond par des atouts formels. La réalisation est assez quelconque, ne parvenant pas vraiment à souligner les scènes les plus importantes. Sa bande-son est correcte, mais assez vite oubliable, qu'il s'agisse de son thème musical récurrent ou des chansons rythmées qui retentissent. L'ensemble est donc de facture très classique, et le drama ne pourra s'appuyer que sur son scénario pour espérer retenir l'attention du téléspectateur.

Cependant, il dispose d'un autre atout de choix : son actrice principale. Moon Geun Young (The Painter of the wind, Cinderella's Sister) revient au petit écran après un Marry me, Mary! que l'on préfèrera oublier, et elle revient en grande forme. Elle capture à merveille l'ambivalence de son personnage, jouant sur une part d'innocence, mais aussi une détermination sans faille, pour laisser entrevoir, progressivement, toute l'ampleur de Se Kyung. Face à elle, Park Shi Hoo (Prosecutor Princess, The Princess' Man) s'en donne à coeur joie dans le rôle difficilement cernable du PDG d'Artemis ; mais ce côté schizophrénique mal maîtrisé lui en faire un peu trop pour être totalement convaincant. A leurs côtés, on retrouve notamment So Yi Hyun (Swallow the sun, Gloria), Kim Ji Suk (Personal Preference) ou encore Kim Yoo Ri.

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Bilan : Les premiers épisodes de Cheongdamdong Alice laissent une impression mitigée. La grande force du drama est une héroïne au potentiel certain, et un traitement de ses enjeux avec un accent social plus cynique et réaliste que la moyenne. Cela lui permet de dépasser les éternels clichés inhérents aux ascensions sociales relatées comme des contes de fée modernes. Cependant, l'écriture a ses excès et ses maladresses, notamment dans le traitement des relations amoureuses (soit celle passée mal digérée de Jean Thierry Cha, soit celle actuelle de Se Kyung). Si bien qu'on ressort de ces débuts avec une prudente réserve...


NOTE : 5,75/10


Une bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST :


11/01/2012

(K-Drama) Resurrection : un thriller de vengeance parfaitement exécuté

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Retour au mercredi asiatique classique après les festivités des dernières semaines ! Suite à la déception causée par The Empress à la fin de l'année dernière, je suis partie en quête d'un revenge drama plus solide dans lequel m'investir. Et puis, il faut dire qu'en dehors de Story of a man, je n'ai pas eu tant de fois l'occasion de réellement apprécier jusqu'au bout ce genre particulier de séries. Plusieurs parmi vous, comme Titania ou Minalapinou, m'avaient déjà conseillé fortement Resurrection. J'ai donc profité des vacances de fin d'année pour m'y plonger.

Resurrection s'inscrit dans le cadre de ces "rattrapages" auxquels je veux aménager plus de temps en 2012. Ce n'est pas un drama récent, puisqu'il a été diffusé sur KBS2 au cours de l'été 2005. Scénarisé par Kim Ji Woo, à qui l'on doit également The Devil ou encore actuellement Fermentation Family (que je compte bien regarder), il comporte au total 24 épisodes, d'une heure chacun environ. Dans l'ensemble, on y retrouve efficacement exploités tous les ingrédients qui font l'identité d'un k-drama - aussi bien sur le plan esthétique, musical que narratif. J'ai ainsi passé un bon moment devant mon petit écran !

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L'histoire de Resurrection est complexe et met plusieurs épisodes pour véritablement enclencher la vengeance qui va être le coeur du récit. Tout commence il y a 20 ans : un inconnu a déposé chez Suh Jae Soo un garçon ensanglanté et sous le choc. Le traumatisme a fait tout oublier au gamin traumatisé qui a été incapable d'expliquer ce qui lui était arrivé, ou même de dire son nom. Jae Soo, déjà père d'une petite fille, Eun Ha, craignant pour la vie de l'enfant, a donc fait le choix de l'élever comme son fils, sous le nom de Suh Ha Eun. Le seul lien avec son mystérieux passé qu'a conservé Ha Eun est un badge de police qu'il avait avec lui à son arrivée. Cet objet nourrit une vocation, puisqu'il lui ouvre une voie professionnelle toute tracée, le jeune homme décidant d''entrer dans la police. Lorsque la série débute, il est un inspecteur déjà aguerri. Une affaire va cependant précipiter un nouvel engrenage et faire ressurgir ce passé oublié.

Son équipe est appelée sur les lieux de ce qui a toutes les apparences d'un suicide. Mais Ha Eun, trouvant le cas suspicieux, se persuade qu'il s'agit d'un meurtre mal déguisé. Il n'hésite pas à bousculer les personnes qu'il suspecte. Ce qu'il ignore c'est que ce cas est connecté avec les évènements d'il y a 20 ans. En remuant le passé, il va découvrir ce que son amnésie lui avait fait oublier : son véritable nom est Yu Gang Hyuk. Son père, un inspecteur de police, a été tué dans un accident de voiture dilligenté par ceux qui risquaient d'être exposés par l'enquête qu'il menait alors. Ha Eun a réchappé par miracle à l'accident, grandissant inconscient de la tragédie et séparé de sa famille, et notamment de son jumeau, Shin Hyuk. Mais il a désormais attiré l'attention des mauvaises personnes : ceux qui ont échoué à le tuer il y a 20 ans, craignant qu'il ne les expose, décident de ternir sa réputation de flic, puis de le faire assassiner.

Seulement, dans leur précipitation, les tueurs confondent les deux frères qui viennent de se retrouver : Shin Hyuk est celui qui est tué. Décidé à venger son frère et tous les drames qui ont brisé sa famille, Gang Hyuk échange leur identité, prenant la place de Shin Hyuk, en tant que vice-président d'une puissante entreprise de construction, tandis que Ha Eun est considéré comme mort. Il va alors entreprendre de faire payer ceux qui ont trahi son père et provoquer tous ses malheurs. 

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Si ce résumé des évènements fondant l'intrigue principale peut paraître long et complexe, ne vous y trompez pas, le premier atout de Resurrection est de disposer d'une trame narrative d'ensemble où tout s'emboîte et est parfaitement orchestré. Nous sommes en effet face à un drama qui sait prendre son temps pour bien poser et développer ses différentes intrigues. Les cinq premiers épisodes forment ainsi une sorte de long chapitre introductif, présentant les personnages et la situation de chacun, et décrivant les évènements qui viendront justifier la vengeance à venir. Ce début permet à la série de se construire sur des bases solides, mesurant le chemin qui sera parcouru par le héros et la métamorphose que va lui faire subir la voie vengeresse embrassée. Conservant un rythme constant du premier au dernier épisode, le drama va ensuite entreprendre d'exposer sous nos yeux un engrenage très prenant.

Le grand atout de Resurrection est de bénéficier d'une écriture dont la fluidité et la cohésion sont à saluer, récompensant l'investissement du téléspectateur. Les différentes étapes d'exécution de la vengeance imaginée par Ha Eun sont méthodiquement mises en scène, avec une cohérence qui permet d'adhérer très facilement au postulat de départ que constituent cette double tragédie à 20 ans d'intervalle et l'échange d'identité qui s'ensuit. On ne trouve dans cette série aucun saut qualitatif, ni d'inégalité, si bien qu'elle apparaît un peu comme l'antithèse de ces k-dramas qui s'égarent avant la fin : chaque épisode se justifie, et si le récit n'évite pas toujours certaines longueurs, dans l'ensemble une impression de maîtrise prédomine jusqu'au dénouement final, les confrontations du dernier épisode méritant vraiment le détour. La conclusion sera logique, préservant la part d'ambiguïté d'une fiction qui aura toujours maintenue ouverte une possible rédemption pour ce héros qui nous entraîne sur un chemin fatal.

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Au-delà d'une intrigue qui demeure le point fort de la série, Resurrection doit également beaucoup à son personnage principal. Car ce qui m'a le plus marqué dans ce thriller fort efficace, c'est l'évolution du personnage de Gang Hyuk/Ha Eun. Le drama joue habilement sur toutes les facettes et ambivalences de son désir de vengeance, tout en exposant aussi le prix payé : le sacrifice personnel qu'il fait en changeant d'identité, contraint de couper les liens avec les siens, et découvrant une autre famille, dans laquelle il aurait dû grandir et qui tient tout autant que lui à ce frère qu'il n'a eu le temps de recroiser que quelques minutes. Vient ainsi s'ajouter au thème de la vengeance, celui de la perte d'identité. On assiste en effet à la transformation troublante, aux accents tragiques et au parfum presque schizophrénique, de ce personnage complexe, que son envie même de revanche fait souffrir.

Cependant, si Resurrection investit efficacement les canons les plus classiques des séries sud-coréennes, elle se heurte aussi à certaines limites assez fréquentes dans ce genre. Aussi bien exécuté qu'il soit, ce drama présente deux points faibles. Le premier tient au fait d'avoir absolument voulu greffer une inévitable romance et des triangles sentimentaux dispensables qui, s'ils ont parfois leur intérêt dans certaines confrontations, alourdissent aussi inutilement la dynamique d'ensemble. La relation entre Ha Eun et Eun Ha tombe dans un schéma trop répétitif pour véritablement servir de fil rouge émotionnel. Le second élément criticable tient à la figure du "méchant" représenté par celui qui sert d'homme de main aux réels commanditaires ciblés par Ha Eun. Caricature aux traits trop forcés et maniérés pour lui donner une réelle crédibilité, il n'offre pas la stature d'opposant que l'on aurait pu légitimement attendre. Le sur-jeu de l'acteur est en partie responsable, mais c'est l'écriture trop unidimensionnelle du personnage qui en premier lieu à blamer. Reste que ces quelques défauts ne viennent pas remettre en cause la solidité d'ensemble du triller.

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Sur la forme, Resurrection est également particulièrement bien maîtrisé. La réalisation est plaisante à suivre, avec une photographie qui reste dans l'ensemble plutôt sombre. Loin de la pétillance d'une rom-com, cela correspond ainsi parfaitement à ce que l'on peut attendre d'une ambiance de thriller. La mise en scène est de facture classique, avec une théâtralisation savamment rôdée, offrant notamment ces traditionnels temps de suspension où la bande-son prend le pas sur le récit. Cela fonctionne parce que l'OST est globalement d'un très bon niveau, tous les morceaux récurrents - chansons comme instrumentaux - marquant l'oreille du téléspectateur et contribuant à la tonalité du drama.   

Enfin, pour porter cette histoire à l'écran, Resurrection dispose d'une galerie d'acteurs dont la plupart m'était a priori déjà très sympathique. Celui qui est le plus sollicité et qui délivre la performance la plus marquante est assurément Uhm Tae Woon (The Devil, Doctor Champ). Avec une interprétation schizophrénique, il capture toutes les nuances entre ces deux personnages très différents que sont les jumeaux, mais aussi la transformation progressive de Ha Eun dont la personnalité se dilue dans ses désirs de vengeance. L'acteur est magistral et apporte une crédibilité et une consistance notables à ce(s) rôle(s) qui étai(en)t potentiellement glissant(s). A ses côtés, on retrouve deux actrices que j'apprécie : Han Ji Min, qui m'avait marqué dans Capital Scandal, et la toujours dynamique So Yi Hyun (Hyena, Swallow the sun). Enfin pour compléter le quatuor, Go Joo Won (My Woman, The King and I) est sans doute celui qui dispose du rôle le moins travaillé, restant donc logiquement plus en retrait.

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Bilan : Thriller très prenant, Resurrection est un drama admirablement bien construit, au rythme constant, qui dépeint un engrenage létal dont le développement maîtrisé n'échappe jamais à sa scénariste. La série s'avère parfaitement représentative de tout un savoir-faire et devrait plaire aux amateurs de k-dramas : elle rassemble en effet tous les ingrédients qui font la force du petit écran sud-coréen, aussi bien dans le contenu de l'histoire et dans sa dimension émotionnelle, que dans la mise en scène proposée. Si elle n'est pas exempte de tout défaut, n'échappant pas à certaines longueurs et à quelques partis pris narratifs discutables, elle captive du début à la fin. Le téléspectateur se laisse ainsi prendre à ce jeu de vengeance, et ne le regrette pas une seule seconde. A voir !


NOTE : 7,5/10


Le générique :


Un MV avec une chanson de l'OST :

06/07/2011

(K-Drama / Pilote) Heartstrings (You've fallen for me) : une parenthèse étudiante et musicale dispensable

 
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C'est l'été, il fait (théoriquement) beau. En ce premier mercredi asiatique du mois de juillet, intéressons-nous à un de ces dramas légers qui convient à la période estivale, avec une des dernières nouveautés du petit écran sud-coréen : Heartstrings (You've fallen for me). Autant le dire sans détour, derrière ces allures de Playful Kiss musical, ce drama ne semblait a priori pas vraiment m'être destinée. D'autant que le mois de de juillet s'annonce chargé et promet a priori beaucoup de Warrior Baek Dong Soo à The Princess' Man, en passant par Myung Wol the Spy.

En attendant, soyons malgré tout curieux. Hearstrings, c'était aussi l'occasion de retrouver au moins brièvement Park Shin Hye, pour qui j'ai beaucoup d'affection. Lancé le 29 juin 2011 sur MBC, ce drama devrait comporter 16 épisodes et s'achever le 18 août prochain, diffusé tous les mercredi et jeud soirs. Reste que les deux premiers épisodes auront plutôt confirmé mes réticences vis-à-vis de cette série : un drama très dispensable, mais dont l'alchimie prendra peut-être auprès d'un certain public si le couple principal sait s'affirmer.

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Heartstrings se déroule sur un campus universitaire, nous plongeant dans les différents départements de musique. Lee Kyun Won est une jeune femme étudiant les instruments traditionnels coréens, perpétuant ainsi l'oeuvre de son grand-père qui l'a élevé et poussée sur cette voie musicale particulière. Dévouée, elle s'efforce de remplir les attentes que ce dernier place en elle. Un soir, ses amies l'entraînent malgré elle à un concert d'un groupe de musique autrement plus moderne, qui fait fureur sur le campus : "The Stupid". Le chanteur et guitariste du groupe, Lee Shin, jouit d'une jolie popularité auprès des étudiantes ; mais le jeune homme, au-delà de sa passion pour la musique, se montre particulièrement froid et arrogant avec tous ceux qu'il côtoie. La seule qui semble l'atteindre est une professeure de danse.

La performance du groupe ne laisse cependant pas indifférente Kyun Won, qui embauche The Stupid pour une soirée de récolte de fonds afin de payer les frais d'hospitalisation d'une enseignante du département des instruments traditionnels. Lee Shin ne pouvant s'y rendre à temps, la tension entre lui et Kyun Won ne cesse de monter et les conduit à se poser un challenge sur la popularité de leurs genres de musique respectifs : lequel est susceptible de remporter les suffrages des autres jeunes gens du campus ? Pendant ce temps, un directeur ayant travaillé à Broadway est sollicité pour monter un important spectacle qui représentera l'université..

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Heartstrings est un de ces dramas frustrant contre lequel il est paradoxalement difficile de s'énerver au vu des ambitions minimales affichées. Sans prétention aucune d'originalité, il assume pleinement le fait d'investir une recette bien connue qui a l''avantage d'avoir fait ses preuves. Il faut d'ailleurs concéder que la dynamique du duo principal, logiquement aussi peu accordé que possible de prime abord, fonctionnent relativement bien, en dépit d'une prévisibilité constante, qui donne un peu l'impression de voir rejouer des scènes auxquelles on a déjà assisté 100 fois, mais avec autrement plus d'intensité et de justesse. La seule réelle valeur ajoutée de l'ensemble tient à l'intégration de l'univers musical, l'opposition entre musique traditionnelle et moderne servant de fil rouge aux confrontations des protagonistes. Si cela sonne parfois un peu artificiel, cela a le mérite de renforcer la légitimité estivale de ce drama qui, sans être une comédie, semble finalement plutôt léger.

Cependant l'aspect high school musical ne va parvnir à réellement donner le change et à masquer les maladresses de ces deux premiers épisodes. Trop brouillon, Heartstrings souffre du syndrome des intrigues secondaires parachutées où les faux-raccords sont nombreux. Souvent déconnectées et contribuant à prêter à confusion sur la tonalité réelle du drama et sur ses enjeux, elles plombent le rythme de l'ensemble, à a fois trop longues et inintéressantes pour s'intégrer dans l'histoire. Le manque de maîtrise dans la narration est assez criant à ce niveau : soit ces passages introduisent des parenthèses trop légères (le running-gag déjà si lourd avec le bassiste et la nourriture), soit ils survolent brièvement des thématiques au potentiel beaucoup plus pesant (l'anorexie par exemple). Cela part un peu dans tous les sens sans vraiment de liant. Pour autant ce manque d'homogénité du récit ne serait pas si dommageable si le drama n'échouait pas à éveiller l'intérêt du téléspectateur pour tout cet à côté complètement dispensable.

Les limites de Heartstrings se révèlent donc assez rédhibitoires. Pour dépasser ses défauts, ses deux seuls attraits résident dans un univers musical qui semble trop semblable à une pièce artificiellement rapportée pour pouvoir à lui seul séduire et un couple où le lead-in masculin fait trop pâle figure pour que la dynamique prenne complètement.

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Poussif sur le fond, Heartstrings n'est guère mieux loti sur la forme. La réalisation est acceptable, mais donne plus l'impression de subir que de conduire et maîtriser les scènes portées à l'écran. Sans doute trop classique, voire trop scolaire, pour s'affirmer. En revanche, l'univers musical s'impose sans hésitation comme l'attrait majeur de ce drama : l'alternance proposée entre musique moderne et instruments traditionnels nous offre des sonorités très différentes. Les musiques ou chansons, accrochant plutôt bien l'oreille du téléspectateur, accompagnent ainsi agréablement ces deux épisodes.

Reste que Hearstring aurait certainement eu besoin d'un casting très solide pour espérer compenser en partie ces faiblesses. Ce n'est malheureusement pas le cas. Si l'ensemble manque de naturel, la seule à s'imposer est sans surprise Park Shin Hye (You're Beautiful), qui sait capitaliser sur un charme plein de vitalité où perce une forme d'innocence rendant son personnage instantanément attachant. Face à elle, j'avais quelques inquiétudes sur le fait de confier le lead-in masculin à Jung Yong Hwa (You're Beautiful). Le couple s'avère en effet très déséquilibré à l'écran. Si l'acteur sait parfaitement s'en sortir dans la partie musicale (il fait partie du groupe C.N. Blue), il manque singulièrement de présence et reste très limité en terme d'expression émotionnelle pour le reste des scènes. Mais il faut dire que, de manière générale, l'absence de direction se ressent sur tout le casting, où chacun peine un peu à trouver sa place : on croise notamment Song Chang Ui (Life is beautiful), So Yi Hyun (Assorted Gems), Woo Ri, Kang Min Hyuk (lui-aussi membre de C.N. Blue), Lee Hyun Jin (Assorted Gems) ou encore Im Se Mi (Pure Pumpkin Flower).

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Bilan : Sans ambition particulière, l'intérêt de Heartstrings tiendra principalement dans le vaste champ musical mis en scène. Si ses débuts ne manquent pas de maladresses, à la fois trop prévisibles et trop dispersés, son couple principal s'installe cependant dans une dynamique pas déplaisante, même si elle reste inégale. Mais l'ensemble peine à trouver une réelle consistance, les intrigues secondaires ne réussissant jamais à intéresser un téléspectateur déjà naturellement porté à faire quelques avances-rapides avant même la fin du deuxième épisode.

Hearstrings a sans doute pour elle de bénéficier d'une diffusion estivale, où le téléspectateur accueille plus facilement ce type de divertissement. Mais même dans ce registre sans prétention, la série demeure très dispensable. Je pense qu'elle est à réserver aux amateurs du genre ou si vous n'avez vraiment rien de mieux à faire (ce que j'ai du mal à imaginer vu les programmes chargés de ces dernières semaines et à venir !).


NOTE : 4,5/10


Un teaser :


Une chanson de l'OST :