25/05/2011
(K-Drama / Pilote) Lie to me : comédie romantique confortable tributaire de son casting
Il y a des nouveautés que vous lancez par réflexe, parce que votre curiosité prend le dessus lorsque vous croisez un pilote tout droit sorti d'usine. Il y en a d'autres devant lesquelles vous allez vous installer en raison des chaudes recommandations des uns et des autres. Il y en a encore dont le synopsis va éveiller votre intérêt a priori. Et enfin, il y en a où un seul coup d'oeil aux noms composant le casting suffit à vous les faire cocher. Ce sont souvent des essais à double tranchant : d'une part, le concept ne paraît pas vraiment attractif ; d'autre part, vous avez très envie d'aimer...
Diffusée sur SBS depuis le 9 mai 2011, Lie to me est un peu l'incarnation printanière de ce dilemme qui se pose invariablement une ou deux fois par saison au sériephile. C'est même mon rapport aux rom-coms qu'il interroge, tant j'ai l'impression de voir les personnages presque occulter d'une certaine façon le scénario. En résumé, après ce visionnage des deux premiers épisodes, est-ce que je compte poursuivre ? Sans nul doute. Est-ce que nous sommes face à un drama qui mérite l'investissement ? Rien ne permet de l'affirmer pour le moment. Est-ce que c'est grave ? Je n'en suis pas sûre...
Lie to me nous raconte le rapprochement de deux êtres que rien ne pouvait a priori plus opposer. Hyun Ki Joon, héritier d'une puissante famille de chaebol, dirige, avec un soin du détail constant, un hôtel de luxe. Il est toujours célibataire pour la plus grande frustration de sa tante qui fait pression pour qu'il opte pour un mariage parfaitement arrangé avec une des jeunes femmes qu'elle a pu lui faire rencontrer. La question apparaît d'autant plus sensible au sein de la famille qu'il y a quelques années, Ki Joon avait failli se marier, mais un imprévu, dans lequel son jeune frère semble avoir une part de responsabilité, avait fait échouer le projet. Reste que si Ki Joon fait mine de suivre les conseils de sa tante, il ne semble pas non plus particulièrement s'inquiéter des menaces d'exhédération lancées en l'air.
Parallèlement, Gong Ah Jung est une fonctionnaire qui travaille pour le Ministère de la Culture, organisant des évènements. Peu épanouie dans sa vie professionnelle, contemplant effarée les ruines de sa vie amoureuse, la jeune femme va, à la suite d'un concours de circonstances forcément improbable mais à l'enchaînement très efficace, croiser le chemin des deux frères Hyun. Si elle sympathise avec le plus jeune, Sang Hee, de petits mensonges et de grands qui pro quos font naître la rumeur qu'elle serait mariée (en secret) avec l'aîné, Ki Joon. De ragots de salon de coiffure en chuchotements à l'hôtel, le doute se change rapidement en certitude, notamment pour l'ex-fiancé de Ah Jung, un avocat, et son ex-meilleure amie qui le lui ravit il y a quelques années.
Seulement si cet arrangement avec la réalité sauve provisoirement la fierté de Ah Jung, elle qui était confrontée au regard d'amis qui la considéraient presque perdue, c'est peu dire que Ki Joon ne l'entend pas vraiment ainsi.
Lie to me est en bien des points l'archétype de la rom-com sud-coréenne traditionnelle. C'est-à-dire qu'elle investit, avec une application et un professionnalisme certains, chacune des clauses du cahier des charges propre à ce genre. Peu d'innovation donc dans des ficelles de narration pas des plus subtiles, qui ne semblent laisser place à aucune réelle spontanéité... Suivant un rythme assuré, le scénario déroule avec une prévisibilité qui, si les deux épisodes se visionnent sans déplaisir et n'ennuient pas, n'en frustre pas moins quelque peu un téléspectateur qui serait en droit, avec une telle affiche, d'attendre des ambitions plus affirmées de la part de cette série. Et pourtant, malgré toutes les limites dont le téléspectateur est conscient, presque l'air de rien, Lie to me charme peu à peu.
Ce n'est pas un intense coup de foudre qui s'opère, mais le drama va susciter et capitaliser sur un sentiment agréable de confort diffus qui va progressivement s'installer. Avec une assurance et une tranquillité communicatives, l'histoire prend son temps, distillant et mêlant les ingrédients caractéristiques d'une recette qui a fait ses preuves : il y aura ces petits twists qui sauront tout redynamiser quand il faut, mais aussi ces confrontations si attendues orchestrées pour notre plus grand plaisir, ou encore ces passages cocasses ou improbables qui prêteront à sourire... Au fond, si les débuts de Lie to me ne marquent pas, ils parviennent à fidéliser de la plus pragmatique des manières cette partie du public qui était prédisposée à se laisser conquérir, n'est-ce pas le fondement même du format série ?
Sur la forme, Lie to me conserve un cadre à la fois soigné et posé. Sa réalisation est classique, ne s'offrant aucune réelle prise de risque, ni le moindre effet de style. Les couleurs restent dans l'ensemble dans des teintes claires, ce qui correspond à l'atmosphère que s'efforce d'investir le drama. Il manque peut-être à cet ensemble une OST qui se démarquerait. Pour le moment, si les différents morceux entendus ne dépareillent pas, ils m'ont paru un peu trop passe-partout pour retenir vraiment l'attention. Mais peut-être est-ce au fond le style général de ce drama : bien calibré, sans surprise, manquant au final de ce relief qui l'aurait démarqué des dizaines l'ayant précédé ?
Reste que Lie to me dispose d'un atout indéniable qui lui est propre et que personne ne lui enlèvera : son casting ! C'est là où toute l'efficacité de la rom-com se dévoile, et où l'on prend sans doute pleinement conscience de l'extrême subjectivité et du sentimentalisme avec lequel le téléspectateur vit bien des dramas. Parce que Lie to me reste la série qui réunit en lead-in, la pétillante Yoon Eun Hye (Coffee Prince), qui est juste merveilleuse dans ces premiers épisodes, et le non moins charmant Kang Ji Hwan (Hong Gil Dong, Capital Scandal, Coffee House), qui reste pour le moment un peu en retrait, n'ayant que peu de chose à faire. De plus, soulignons que les seconds rôles ne sont pas en reste, notamment Sung Joon (White Christmas), mais on retrouve aussi Jo Yoon Hee (Golden Fish), Hong Soo Hyun (Temptation of an angel), Ryu Seung Soo (Evasive Inquiry Agency), Oh Mii Hee, Kwon Se In, Park Ji Yoon, Kang Shin Il (President) ou encore Lee Kyung Jin.
Bilan : Démarrant tout en douceur, Lie to me se présente comme une comédie romantique à laquelle le qualificatif "classique" sied à merveille. Mais l'adjectif constitue à la fois son atout et sa faiblesse inhérente. Au-delà du déroulement trop calibré assorti d'une relative prévisibilité, le téléspectateur retiendra et appréciera cette impression diffuse de confort qui se dégage de ces premiers épisodes agréables. L'attachement aux personnages s'opère de la plus naturelle des façons grâce au charisme des acteurs, qui occultent quelque peu (mais pas complètement) les limites narratives. La recette rom-com fonctionne en capitalisant sur ce dernier aspect, c'est-à-dire notre rapport aux protagonistes.
En fait, en ce mois de mai, Lie to me apparaît un peu comme l'opposée de la sur-vitaminée The Greatest Love en terme de choix narratifs. A suivre éventuellement, mais suivant vos affinités.
NOTE : 6/10
La bande-annonce de la série :
Une des chansons de l'OST :
07:33 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : k-drama, sbs, lie to me, yoon eun hye, kang ji hwan, sung joon, jo yoon hee, hong soo hyun, ryu seung soo, oh mi hee, kwon se in, park ji yoon, kang shin il, lee kyung jin, kwon hae hyo | Facebook |