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24/01/2010

(K-Drama / Pilote) Pasta : destins croisés culinaires et romantiques


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Dans le cadre de ce dimanche asiatique, poursuivons la découverte des nouvelles séries sud-coréennes de ce mois de janvier 2010. (Pas de bilan global cette semaine, car je n'ai eu le temps de finir aucun nouveau drama. Il faut dire que, dernièrement, je me suis attaquée aux grandes fresques historiques et à leurs dizaines et dizaines d'épisodes ; même en regardant des dramas plus courts à côté, j'ai logiquement moins de temps à leur consacrer. Ne m'en veuillez pas, parce que je prends bien trop de plaisir devant ces grands dramas historiques et dévore actuellement, avec beaucoup de délice, Jumong.)

Cependant, je reste évidemment fidèle au rendez-vous du dimanche, et souhaite vous faire partager ma passion "pilotovore". Ainsi donc, en cette rentrée hivernale, après le mitigé God of Study et l'enthousiasmant Chuno (dont je vous ai parlé, exceptionnellement, en semaine), laissez-moi vous présenter Pasta, une série jouant a priori sur une thématique de comédie romantique ultra-classique, mais dont le résultat se trouve être pourtant étonamment rafraîchissant.

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Pasta se déroule dans les cuisines d'un restaurant italien réputé, La Sfera. Seo Yoo Kyung (Gong Hyo Jin) rêve de devenir un chef cuisinier spécialisé dans la cuisine italienne ("A Pasta chef"). Persévérante, la jeune femme a passé les trois dernières années à s'occuper des tâches d'appoint, au rang le plus bas de l'équipe préparant les repas de La Sfera. Cependant, elle vient d'être promue comme assistante et devrait pouvoir -enfin- réellement cuisiner, s'occupant elle-aussi des commandes des clients. Seulement, au vu des difficultés financières et d'une réputation culinaire qui se flétrit peu à peu, le chef cuisinier est débarqué par les dirigeants du restaurant, qui embauchent, pour le remplacer, quelqu'un de plus jeune, aux prétentions salariales moindres, Choi Hyun Wook (Lee Sun Gyun). Arrogant, sûr de lui et un brin misogyne, ce dernier entend remodeler son staff suivant ses conceptions de la cuisine. Il utilise, pour cela, des techniques de management très critiquables, ponctuées de colères mémorables. Si bien qu'il va rapidement bouleverser la routine des autres employés. Cela va-t-il marquer la fin des rêves de Seo Yoo Kyung ?

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Ce synopsis confirme bien que les coulisses des cuisines des restaurants demeurent un cadre sûr pour concevoir la base d'un certain nombre de dramas asiatiques, même si, pour ma part, je n'ai encore jamais eu l'occasion de regarder les Bambino (j-drama de 2007, évoquant également la cuisine italienne) et autres Gourmet (k-drama de 2008). Pour ma première incursion dans les milieux culinaires, Pasta propose a priori un grand classique de la comédie romantique, typiquement coréenne en bien des points.

Dans cette optique, le pilote répond parfaitement à ce que le téléspectateur pouvait attendre a priori d'une telle fiction. Aucune surprise scénaristique, ni prise de risque, mais une installation efficace de l'univers du drama, avec une ambiance qui s'inscrit parfaitement dans le créneau visé. L'entrée en scène de chaque personnage est bien calibrée ; les différents protagonistes se voient immédiatement attribuer un rôle clairement identifié. D'une part, il y a l'héroïne, droite, travailleuse, aspirant à réaliser son rêve, et, d'autre part, le supérieur, colérique et arrogant. Dès le départ d'ailleurs, la série prend les devants sur l'imagination du téléspectateur, esquissant la potentialité d'une relation amoureuse entre ces deux opposés, en organisant une première rencontre improbable autour du sauvetage de poissons rouges. En parallèle, les deux autres personnages principaux, plus secondaires, restent pour le moment en retrait, pour permettre d'être en priorité bien familiarisé avec ce duo majeur à l'intérêt scénaristique plus marqué, étant à l'évidence le plus explosif et volatile.

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Tout dénué d'originalité que ce drama paraisse, pour autant, Pasta surprend agréablement. En effet, il règne dans ce pilote une forme de dynamisme contagieuse, en un sens très rafraîchissant, qui happe le téléspectateur sans que ce dernier en ait pleinement conscience. L'épisode est rythmé, prête plusieurs fois à sourire. Sans que l'on s'attache déjà aux personnages, aucune inimitié ne naît : c'est plutôt bien pensé d'avoir d'abord introduit le nouveau chef de façon informelle, pour souligner dès le départ le fait que c'est un personnage à multi-facettes, permettant d'éviter d'aliéner le téléspectateur lorsque son côté le plus tyrannique ressort avec force. L'exploitation du concept se révèle donc divertissante et plutôt bien inspirée.

De plus, le casting est a priori sympathique. Gong Hyo Jin (Hello my teacher, Thank you) y joue l'aspirante souhaitant devenir chef cuisinier. Lee Sun Gyun (The 1st Shop of Coffee Prince, Triple) lui donne la réplique, servant de vis-à-vis, parfait en tyran des fourneaux, effrayant ses employés. Pour compléter ce duo, on retrouve la belle Lee Ha Nui (aka Honey Lee) (Partner) qui incarne une présentatrice d'émissions culinaires télévisées. Le quatuor est complété par Alex (Finding Love), client habituel qui a ses entrées à La Sfera.

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Bilan : Dotée d'un concept de départ on ne peut plus classique, comédie romantique sur fond de confrontations en cuisine, je n'attendais a priori pas grand chose de Pasta. Pourtant, j'ai été surprise de l'ambiance rafraîchissante qui y est immédiatement instaurée. Emporté par ce dynamisme contagieux, le téléspectateur se laisse prendre au jeu sans s'en rendre compte. Si bien qu'au final, Pasta s'impose comme un divertissement loin d'être désagréable, qui se suit facilement et un peu sans conséquence.
Sans marquer, ni révolutionner son genre, cette série pourrait permettre de passer quelques heures sympathiques si elle concrétise ce que le potentiel que ces premiers épisodes laissent entrevoir.


NOTE : 6,5/10


Des aperçus vidéos :


 

 

27/12/2009

(K-Drama) Beethoven Virus : une touchante aventure humaine sur fond de musique classique


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C'est un vrai coup de coeur que je vais vous présenter aujourd'hui dans le cadre de ce dimanche asiatique, en trempant ma plume dans l'encre du prosélytisme pour vous parler d'une série que je ne m'attendais pas à autant aimer : Beethoven Virus. Comme son titre l'indique, elle se déroule dans un cadre de musique classique. J'avais déjà visionné, il y a quelques années, un drama japonais ayant ce même thème, Nodame Cantabile. Si l'ambiance musicale m'avait bien plu dans cette comédie un brin loufoque, agréable à suivre mais sans plus, Beethoven Virus s'inscrit dans un tout autre registre, plus matûre et, en un sens, plus aboutie, qui m'a vraiment séduite. Composée de 18 épisodes, elle fut diffusée à l'automne 2008, sur MBC.

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Beethoven Virus nous raconte l'histoire d'un orchestre improbable. Après s'être fait escroquer l'argent public devant être consacré au financement d'un concert municipal, Du Ru Mi (Lee Ji Ah), une jeune violoniste passionnée, est forcée de tenter de mettre en place un orchestre composé d'amateurs bénévoles. Les auditions voient défiler des individus de tout horizon. Finalement, un groupe est formé. Cependant, le maire a décidé, cette année, de faire appel aux services de Kang Gun Woo (Kim Myung Min), un chef d'orchestre d'élite, dont le talent est reconnu, mais qui jouit d'une très mauvaise réputation en raison de son caractère colérique et souvent blessant, un individu en apparence sans qualité humaine. Ce n'est pas pour rien qu'il est affublé du surnom d' "Orchestra Killer".

C'est un euphémisme que de dire que la collaboration entre des bénévoles encore amateurs et un tel dirigeant commence de façon très chaotique. La réussite de l'orchestre au concert prochain paraît difficilement envisageable. Pourtant, tandis que peu à peu des liens d'amitié et de solidarité se créent entre les musiciens, chacun progresse à son rythme et suivant ses facultés. En leur sein figure notamment un jeune policier (Jang Geun Suk), brillant trompettiste autodidacte portant le même nom que le maestro, Kang Gun Woo, qui manifeste rapidement un véritable don pour la musique. Une bien étrange relation de professeur à élève se noue entre les deux hommes, dont les tempéraments ne pourraient être plus opposés. Leurs rapports sont d'autant plus compliqués qu'au milieu, Du Ru Mi va tisser des liens forts avec chacun d'eux.

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A partir de cette base, la série ne va jamais s'enfermer dans un schéma répétitif, choisissant de faire évoluer ses protagonistes vers de nouveaux objectifs, de les faire affronter des obstacles inattendus, en dépassant rapidement la simple problématique de départ. Elle va ainsi s'intéresser véritablement au devenir des musiciens composant l'orchestre : des réussites aux échecs, des auditions au chômage, elle prend le temps de dépeindre avec humanité la vie des ces amateurs.

En parallèle, Beethoven Virus va aussi s'arrêter sur son trio principal, curieux triangle qui va bien souvent aller à l'encontre des idées reçues. Flirtant parfois avec une forme de comédie romantique non identifiée, cette fiction reste étonnamment rafraîchissante dans son approche, surprenant plus d'une fois le téléspectateur. En somme, la série se réapproprie pleinement, pour les adapter à ses besoins, des schémas relationnels classiques. Car, en dépit de la mise en scène de thématiques connues, Beethoven Virus se forge une identité originale. Elle réside, en premier lieu, dans le ton particulier qui s'en dégage. En effet, le drama réussit habilement, en dosant opportunément chacun de ces moments, à alterner les genres, tour à tour vrai drame humain, puis comédie romantique, fable légère sur l'amitié et évocation émouvante d'instants de vraie solidarité.

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Avec pour base cette humanité souvent touchante, Beethoven Virus se révèle être une série intense en émotions. Elle offre un kaléidoscope impressionnant de sentiments les plus divers, parvenant à toucher, directement au coeur, le téléspectateur captivé, qui vit ainsi le drama de la plus troublante des manières. Illustration de cette empathie, on se surprend à s'impliquer dans les projets des personnages, à vibrer lors de leurs concerts, à chavirer avec eux lors des consécrations, à réprimer un pincement de coeur devant la cruauté de certains des assauts verbaux du maestro, tout en admirant, fasciné, ce personnage conflictuel.

Dans cette perspective, les personnages principaux constituent bel et bien l'âme de la série. Leurs rapports vont atteindre une profondeur ambivalente, insoupçonnable initialement au vu de l'incompatibilité affichée du chef d'orchestre avec ses semblables. Pourtant, si l'attitude du Maestro apparaîtra proprement insupportable à plusieurs reprises, peu à peu, les musiciens, comme le téléspectateur, vont apprendre à comprendre cet homme distant, aux priorités toutes tournées vers la musique. A mesure que le personnage se complexifie, il permet à ceux qui l'entourent de prendre également une dimension supplémentaire, leur proposant finalement une leçon de vie dont aucun ne sortira indemne. La richesse de ces relations humaines tient également au fait que cette influence n'est pas unilatérale : le Maestro lui-même va changer, et peu à peu faire la paix avec lui-même et ses émotions, en fréquentant ces jeunes gens à l'innocence encore tangible et à l'optimisme envers la vie non encore altéré.

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La série s'appuie également de façon inspirée sur une galerie de personnages secondaires qu'elle prend le temps de développer tout au long de la série. Car, au-delà la musique, Beethoven Virus traite avant tout d'une expérience collective d'une intensité rare : une véritable aventure humaine où, ce qui est en jeu, ce n'est pas seulement l'exercice d'un art et le dépassement de ses limites, c'est aussi l'apprentissage de la vie au sein d'un groupe. A travers cette agitation constante, cet étrange chaos organisé, rythmé par des sautes d'humeur et des soudains moments de tensions ou de détente, la série nous dresse le riche et nuancé portrait d'un ensemble d'individus qui n'ont a priori rien d'autre en commun que leur passion pour la musique classique. Parmi eux, vous trouvez, notamment, une mère de famille étouffée par son mari et ses enfants, un joueur de cabaret qui a toujours rêvé de classique, une lycéenne encore rebelle, un retraité ancien musicien professionnel qui perd peu à peu la mémoire et sombre dans la sénilité... Aussi différents qu'ils soient, l'orchestre va devenir ce lien fort qui les unit, la musique les rapprochant et les soudant plus sûrement que toute autre base d'amitié. Et c'est ce qui fait la richesse humaine de Beethoven Virus : loin de se concentrer uniquement sur son trio principal, la série choisit de s'intéresser sincèrement à ses personnages secondaires, les faisant évoluer les uns au contact des autres, pour conter une véritable histoire humaine.

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Si les personnages constituent le point fort de la série, c'est aussi parce que Beethoven Virus bénéfice d'un excellent casting grâce auquel ils peuvent prendre leur pleine dimension. En premier lieu, c'est Kim Myung Min (White Tower) qui impressionne, incarnant magistralement ce maestro brillant au caractère difficilement supportable et qui constitue le pivot de la série. L'acteur dégage une telle présence à l'écran qu'il exerce une fascination captivante sur le téléspectateur, à mesure que son personnage se nuance, que la glace se fissure et que son jeu se complexifie d'autant. Il est pleinement à la hauteur de la richesse de l'écriture.

Les deux acteurs complétant le trio principal sont à l'image de leur personnage. Je vous ai déjà dis toute l'affection que j'ai pour Lee Ji Ah (The Legend). Dynamique et lumineuse, parfois si émouvante, elle joue parfaitement ce rôle d'une entêtée passionnée, parfois trop impulsive, mais toujours d'une spontanéité touchante et rafraîchissante. Enfin, Jang Geun Suk (auquel vous n'avez pas pu échapper cet automne, si vous suivez un tant soit peu les séries coréennes sur internet, avec le raz-de-marée You're beautiful) capitalise à merveille sur l'innocence et l'inexpérience d'un personnage qui va peu à peu grandir et mûrir. Les trois acteurs parviennent rapidement à un équilibre très complémentaire dans leurs scènes.

Cette alchimie se trouve d'autant plus renforcée que c'est l'ensemble du casting qui se révèle très solide. La série s'appuie fortement sur ses personnages secondaires et elle en est pleinement récompensée par les prestations qu'ils délivrent. Cela donne ainsi l'impression d'un ensemble homogène et soudé.

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Bilan : Beethoven Virus est une série profondément humaine, pleine émotions les plus diverses, tour à tour drôle et émouvante, suprenante et spontanée, qui parvient à toucher le téléspectateur comme rarement. On s'attache facilement à cette aventure collective, rythmée et riche, où chacun va apprendre sur lui-même au contact des autres, permettant à tous les personnages d'évoluer. L'immersion dans la musique classique ajoute une touche particulière à ce drama, qui est ainsi accompagné d'une belle bande-son.

Ce récit d'une histoire finalement simple m'a donc vraiment touchée, me prenant un peu au dépourvu. Il se dégage de Beethoven Virus quelque chose de rare, presque magique, sans doute très subjectif, mais que tout téléspectateur s'immergeant dans la série doit pouvoir ressentir. Si bien que je ne peux que vous conseiller chaudement cette découverte !

NOTE : 8/10

 

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Une brève bande-annonce (avec la dynamique musique de fin des épisodes) :


06/12/2009

(K-Drama) Damo (The Legendary Police Woman) : une jeune enquêtrice dans la Corée médiévale


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La série coréenne du dimanche !

Aujourd'hui, je vais devoir tricher un peu pour vous offrir un voyage en Asie. En effet, en raison d'une semaine très chargée, je n'ai pas eu le temps de finir de nouveaux kdramas. Rassurez-vous, ce n'est que partie remise ; mes découvertes ont encore été fructueuses, notamment le très enthousiasmant et addictif A Man's Story (j'en suis actuellement à la mi-saison). Mais je préfère attendre d'avoir visionné l'intégrale pour en faire une review complète. En tout cas, ces deux derniers mois auront initié un cycle coréen très enrichissant, puisque j'ai semble-t-il dépassé mes appréhensions concernant les dramas contemporains. Après une période où j'avais délaissé les fictions asiatiques par manque de temps, je poursuis mes découvertes téléphagiques : même si, journées non extensibles aidant, j'en délaisse toujours plus les séries américaines - après la pause de Noël de ces dernières, peut-être les choses iront-elles mieux !

Je vais donc vous parler de mon premier kdrama historique : Damo ; celui qui m'a conquise à ce genre de fiction. Je vous le présente avec d'autant plus d'attention qu'il constitue une rareté dans nos contrées : une série coréenne sortie en DVD en France !

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Damo (The Legendary Police Woman) est une série qui fut diffusée au cours de l'été 2003 sur la chaîne MBC. Elle comporte au total 14 épisodes de 60 minutes environ chacun. Série historique, certes, elle se déroule dans une période plus contemporaine, puisque nous sommes à la fin du XVIIe siècle. Elle n'est pas une fiction centrée sur les intrigues de cour, comme ce genre-là l'affectionne. En effet, Damo nous propose de suivre les aventures de Chae-Ok, une jeune "damo" ; c'est-à-dire une serveuse de thé, mais dont les talents et le sens de l'initiative sont également utilisés comme enquêtrice par les autorités. Le Bureau de la police lui confie diverses missions, l'envoyant résoudre des affaires ou en simple observatrice sous couverture. De naissance noble, marquée par une tragédie familiale qui est source de honte et qui l'a rabaissée à ce rang de servante, la jeune femme va se retrouver embarquée dans des complots contre le roi Sookjong, tandis qu'une rébellion s'organise dans le royaume. Si elle a toujours été d'une fidélité à toute épreuve à l'égard de son maître, Hwang Bo Yoonun, un des dirigeants de la police, sa rencontre avec le chef des rebelles va mettre à mal sa loyauté.

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Comme beaucoup de séries coréennes (d'où la difficulté d'être "pilotovore" face aux fictions de cette nationalité), la série met quelques épisodes à démarrer, s'ouvrant sur un épisode d'exposition à l'intrigue assez diluée, perdant quelque peu le téléspectateur. Mais, progressivement, c'est grâce et à travers les personnages que l'on rentre dans l'histoire. Au fur et à mesure qu'ils sont développés, la présentation de leur passé leur confère une nouvelle dimension. S'ils sont adversaires, aucun n'est unidimensionnel. Ils ont tous une ambiguïté qui intrigue, avec leurs forces et leurs faiblesses. Si bien qu'il est aisé de s'attacher à ces individus, fruits d'une société figée et inégalitaire, mais aussi produits d'un passé qui les a construits et façonnés.

Ainsi, l'héroïne, Chae-Ok, a dû affronter les malheurs qui se sont abattus sur sa famille. Elle s'est ainsi forgée, dans l'adversité, un fort caractère qui se heurte régulièrement aux limites de son rang. Le suicide de son père, accusé de trahison, scella la fin de son enfance heureuse. Si son frère aîné réussit à échapper aux gardes venant les arrêter, elle n'eut pas cette chance. Mais elle parvint à faire face aux exigences de sa nouvelle vie, tissant une relation privilégiée avec le fils de son maître. Ayant été initiée aux arts martiaux par lui, c'est à ce dernier, devenu un des chefs de la police, qu'elle doit son poste où elle se voit confier certaines responsabilités. Damo se révèle particulièrement appliquée dans la reconstitution historique de cette société du XVIIe siècle particulièrement rigide socialement, nous fournissant de nombreux détails sur les moeurs et conventions qui régissent la vie de l'époque. Car Damo n'est pas seulement une série d'action et d'aventures ; elle dresse aussi un portrait peu flatteur des inégalités criantes qui règnent au sein de ce monde médiéval.

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Outre cette dimension humaine très intéressante, l'univers de la série se complexifie rapidement au fil des épisodes. Au-delà des simples enquêtes policières de meurtres ou de contrebandes diverses, c'est le sort du pays tout entier qui va bientôt être en jeu. En effet, une enquête initiale sur un trafic de fausse monnaie va plonger les protagonistes dans les méandres obscurs de la politique du royaume. Si la capitale bruisse de rumeurs de complots ; les contrées extérieures s'agitent également. Des choix vont devoir être faits, et des camps choisis. Pour cela, le poids du passé revient peser sur les évènements et les loyautés de chacun. Peu à peu les pièces d'un vaste puzzle se révèlent une à une aux yeux d'un téléspectateur désormais conquis, complexifiant la grande trame scénaristique qui constitue le fil rouge de la série. Dans cette perspective, Damo utilise les ficelles classiques des fictions coréennes, jouant sur l'ambivalence des sentiments des héros, mêlant enjeux d'Etat et histoires familiales oubliées. Le cocktail s'avère assez convaincant.

Cependant, il s'agit bel et bien d'une série d'action. Elle se déroule principalement sur le terrain, et non dans les couloirs feutrés d'une cour. Si bien que nous avons droit à un certain nombre de combats, chorégraphiés d'une façon proche d'un ballet par moment, ne recherchant pas forcément le réalisme. Pour autant, le rythme d'ensemble demeure assez lent, s'imposant de longues discussions empreintes d'un certain théâtralisme, comme pour mieux refléter la société dans laquelle le récit a lieu. Sur la mise en forme, la réalisation est correcte, sans plus, la série datant quand même de 2003. La bande-son est fournie et prenante, oscillant entre morceaux plus rock'n'roll et ballades tristes.

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Bilan : Damo est en fin de compte une série prenante, offrant une reconstitution historique minutieuse d'une rigide Corée médiévale. Exploitant un coktail classique des fictions coréennes, où se mêlent actions et sentiments, liens familiaux et politique, elle prend peu à peu toute sa dimension, au fur et à mesure que l'intrigue principale se révèle et que les personnages se complexifient. Souffrant d'un début un peu lent et de quelques baisses rythmes, elle mérite vraiment qu'on lui donne l'occasion de s'installer.

 

NOTE : 7/10


La bande-annonce :