Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/05/2011

(K-Drama / Pilote) The Greatest Love (Best Love) : une comédie pétillante dans le milieu du showbizz


thegreatestlove0.jpg

En ce mercredi asiatique, c'est à l'actualité des diffusions que l'on revient après quelques semaines consacrées à des bilans, en repartant s'installer en Corée du Sud (pour quelques semaines sans doute). En effet, le programme de ce mois de mai était a priori très alléchant. D'autant plus que, pour ne rien vous cacher, j'ai vécue de façon très frustrée ce début d'année 2011 en Corée du Sud, avec très peu de nouveautés ayant réussi à passer le test du visionnage du pilote (même s'il me reste encore à découvrir Manny). J'avais donc placé tous mes espoirs dans les programmes de ce mois de mai.

S'il y aurait sans doute beaucoup à dire sur mes rapports compliqués avec les rom-coms, et le caractère déterminant de leur casting... Reste que je crois pouvoir officiellement vous annoncer qu'après ce week-end, je me suis réconciliée avec le petit écran sud-coréen ! J'ai en tout cas trouvé plusieurs séries qui ont réussi à retenir mon attention. Commençons aujourd'hui par la première dans le planning de diffusion, la dernière née des soeurs Hong : The Greatest Love (a.k.a. Best Love). Diffusé sur MBC les mercredi et jeudi soir, ce drama a débuté le 4 mai 2011.

thegreatestlovem.jpg

C'est dans les coulisses de l'industrie de l'entertainment sud-coréen que nous plonge The Greatest Love, avec pour protagonistes principaux, deux célébrités à des tournants très différents de leur carrière. Il y a quelques années déjà, Goo Ae Jung a fait partie des premiers girl bands à une époque où ce phénomène était encore balbutiant. Son groupe d'alors s'est depuis séparé, et sa conversion dans une carrière solo s'est malheureusement opérée sans succès. Elle vivote désormais dans des shows de seconde zone, souvent plus humiliants qu'autre chose, tandis que sa réputation a été détruite par des rumeurs et quelques scandales dont la communication a été très mal gérée. Mais sa route de star déchue croise celle d'un acteur actuellement au sommet de sa popularité, Do Go Jin. Pourtant, si en apparence tout réussit à ce dernier, arrogant et sûr de lui, son anglais catastrophique lui ferme les portes de ses rêves hollywoodiens, l'empêchant d'atteindre la consécration internationale à laquelle son ego aspire.

Suivant un enchaînement de situations improbables à la narration rondement menée, Ae Jung se retrouve associée à Do Go Jin, notamment en obtenant publiquement son aide téléphonique lors d'un jeu télévisé. Elle va ainsi attirer l'attention des responsables d'une nouvelle émission, où travaille une ex-membre de son ancien groupe, Kang Se Ri. Cette dernière et Do Go Jin jouent à un faux-semblant médiatique amoureux depuis plus d'un an, en prétendant former un couple devant les caméras. Le départ annoncé de l'acteur pour les Etats-Unis devait être l'occasion d'officialiser leur "rupture"... Mais ses projets étant tombés à l'eau, leur situation reste ainsi dans cet artificiel statu quo.

Enfin, loin de ce monde du showbizz qui sait si bien instrumentaliser les apparences, Yoon Pil Joo, un médecin qui ne cache pas son aversion pour ce milieu, rencontre par hasard Ae Jung de la manière la plus explosive et pleine de qui pro quo qui soit. Mais quand un de ses amis s'essayent à le convaincre de participer à cette nouvelle émission de télé-réalité, une sorte de bachelor où des "célébrités" se trouvent en concurrence, et qu'il découvre que Ae Jung figure dans l'émission, sa résolution de refuser faiblit...

thegreatestlovec.jpg

The Greatest Love, c'est tout d'abord une réjouissante comédie, portée par un enthousiasme général transparaissant dans la narration qui s'avère particulièrement communicatif. Dotée d'un rythme extrêmement enlevé, la série démarre instantanément sans le moindre temps d'exposition. Multipliant les twists, se réjouissant des confrontations orchestrées, elle investit, avec entrain et bonne humeur, un comique de situation confinant au burlesque, tout en jouant sur un registre plus loufoque vaguement déjanté sans pour autant trop en faire. S'il faut quelques minutes pour s'adapter à cette tonalité envolée, il est difficile de ne pas se laisser happer par ce parfum, caractéristique d'un You're Beautiful un peu plus adulte, qui flotte dans ce cocktail détonnant.

Le bémol de cette installation sur-dynamisée, outre le risque de placer la barre trop haut pour maintenir ce même rythme à moyen terme, c'est que The Greatest Love se laisse emporter par le tourbillon qu'elle crée, ne prenant pas le temps d'installer proprement ses situations, ni de travailler ses personnages pour lesquels elle se contente seulement d'esquisser les grands traits de personnalités forcément un peu caricaturales. C'est un parti pris narratif qui peut se justifier parce que l'alchimie - cette formule magique qui est la marque des soeurs Hong mais dont on ne sait trop comment l'équilibre précaire se crée à l'écran - fonctionne. Le téléspectateur prend ici le train en marche sans rechigner. C'est seulement une fois le ton posé que les personnages vont pouvoir se nuancer, gagner en épaisseur, et que l'intrigue saura se dévoiler. Et c'est alors que pourra transparaître un registre pour le moment absent, mais que l'on devine à venir : le versant émotionnel inhérent à tout k-drama.

thegreatestlovej.jpg

En effet, les deux premiers épisodes de The Greatest Love laissent entrevoir un potentiel bien réel en présentant une galerie haute en couleur et très bigarrée des différents protagonistes de ce drama. A première vue, nul ne doute que le cahier des charges classique apparaît rempli et que nous sommes en terrain connu, du lead-in masculin plus qu'arrogant aux triangles amoureux possibles qui s'esquissent. Mais si les personnages restent à explorer, se dessinent déjà un équilibre et des nuances en chacun qui retiennent l'intérêt du téléspectateur. Prenez l'héroïne, Ae Jung : elle a gardé un optimisme naturel et une spontanéité attachante, mais elle a déjà traversé le meilleur comme le pire de ce que peut apporter la célébrité. C'est un personnage endurci par les épreuves. Au cours des deux premiers épisodes, les scénaristes parviennent à trouver le juste équilibre entre une forme d'innocence et un côté plus vétéran, qui confère à Ae Jung une épaisseur supplémentaire. Ce qui donne espoir pour la suite concernant l'ensemble des personnages.

Enfin, il faut aussi éclairer un autre atout indiscutable de ce drama, qui saura piquer la curiosité du téléspectateur : l'immersion pop-culturelle à laquelle il nous invite. Elle se révèle être de deux sortes. Tout d'abord, elle tient à son cadre, le show-bizz, et plus précisément les coulisses de tous ces jeux improbables et autres émissions de télé-réalité qui envahissent les programmes de la télévision sud-coréenne. Si j'avais déjà exploré les dessous de la fabrication des dramas (On Air) ou du phénomène Idols (You're Beautiful), voilà donc un nouvel univers proposé ! Certes, la télévision parlant de la télévision, sur MBC, on reste dans une autodérision bercée de caricatures attendues. Mais cela a son charme. Cela fonctionne d'autant plus que c'est The Greatest Love dans son ensemble qui bénéficie, dans son écriture et sa conception, de ces références pop-culturelles. Elles permettent au récit de prendre une distance rafraîchissante avec lui-même. Comment ne pas jubiler lorsque la musique de Mission Impossible retentit au cours d'une tentative de contournement de la sécurité, ou bien lorsque l'on assiste à l'apprentissage de l'anglais par Do Go en regardant... une intervention de Colbert à la télévision US !

thegreatestloveh.jpg

Sur la forme, The Greatest Love se laisse peut-être un peu prendre de vitesse par sa narration débridée et son rythme infernal. Cela fait toujours des étincelles, mais il faudra sans doute stabiliser l'ensemble à mesure que le drama gagnera en homogénéité dans l'écriture. Signalons cependant qu'on retrouve les petits effets caractéristiques chers aux soeurs Hong, avec l'incrustration des messages internet à l'écran ou d'autres petits effets spéciaux façon cartoon qui se fondent parfaitement dans l'ambiance générale de la série. Par contre, l'OST, un brin trop calibrée, ne convainc pas complètement pour le moment. Si My Girlfriend is a Gumiho avait bien des faiblesses sur le fond, il avait en revanche vraiment placé la barre très haut dans ce registre musical. La forme de The Greatest Love reste donc perfectible, mais nous n'en sommes encore qu'au début.

Enfin une des incontestables forces de ce drama réside assurément dans son casting. J'ai évoqué plus haut combien les acteurs pouvaient être déterminants dans une comédie ; vous avez ici le parfait exemple. Aussi dynamique soit elle, The Greatest Love leur doit beaucoup dans leur capacité à accrocher le téléspectateur. C'est notamment le cas pour le couple principal dont l'association fait des étincelles. J'appréciais déjà Gong Hyo Jin depuis la gourmande Pasta l'an dernier, elle est ici fidèle à elle-même. Cependant je dois avouer que c'est encore une fois Cha Seung Won (City Hall, Athena) qui m'impressionne dans un registre pourtant très comique (plus que dans City Hall). Il impose une sacrée présence à l'écran, dans un rôle pas forcément des plus accessibles car encore peu nuancé dans ces deux premiers épisodes. Pour parachever ce quatuor, on retrouve également Yoo In Na (Secret Garden), en rivale qui n'est pas encore tombée dans la caricature et, j'ose espérer au vu de certaines scènes, qu'elle évitera peut-être cet obstacle, ainsi que Yoon Kye Sang (Road Number One) en médecin trop parfait, pendant opposé aux excès du personnage de Cha Seung Won.

thegreatestlovel.jpg

Bilan : Signant des débuts convaincants, The Greatest Love s'impose comme un divertissement pétillant, ciselé d'un humour omniprésent, porté par une dynamique d'ensemble excessivement rythmée, le tout saupoudré de références de culture qui apporte un petit plus à ce drama qu'on pourra qualifier de déjanté juste comme il faut. Ayant retenu sans difficulté l'attention d'un téléspectateur qui se laisse griser par cette narration aussi dense que volatile, il reste maintenant à The Greatest Love à mûrir pleinement pour trouver son équilibre, en installant son intrigue et approfondissant ses personnages. Ce drama est parti sur de bons rails... Laissez-vous entraîner par ce tourbillon enlevé, à l'alchimie indéfinissable, qui offre une parenthèse détente assurée !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :


Une des chansons de l'OST :

24/01/2010

(K-Drama / Pilote) Pasta : destins croisés culinaires et romantiques


pasta2.jpg

Dans le cadre de ce dimanche asiatique, poursuivons la découverte des nouvelles séries sud-coréennes de ce mois de janvier 2010. (Pas de bilan global cette semaine, car je n'ai eu le temps de finir aucun nouveau drama. Il faut dire que, dernièrement, je me suis attaquée aux grandes fresques historiques et à leurs dizaines et dizaines d'épisodes ; même en regardant des dramas plus courts à côté, j'ai logiquement moins de temps à leur consacrer. Ne m'en veuillez pas, parce que je prends bien trop de plaisir devant ces grands dramas historiques et dévore actuellement, avec beaucoup de délice, Jumong.)

Cependant, je reste évidemment fidèle au rendez-vous du dimanche, et souhaite vous faire partager ma passion "pilotovore". Ainsi donc, en cette rentrée hivernale, après le mitigé God of Study et l'enthousiasmant Chuno (dont je vous ai parlé, exceptionnellement, en semaine), laissez-moi vous présenter Pasta, une série jouant a priori sur une thématique de comédie romantique ultra-classique, mais dont le résultat se trouve être pourtant étonamment rafraîchissant.

pasta1.jpg

Pasta se déroule dans les cuisines d'un restaurant italien réputé, La Sfera. Seo Yoo Kyung (Gong Hyo Jin) rêve de devenir un chef cuisinier spécialisé dans la cuisine italienne ("A Pasta chef"). Persévérante, la jeune femme a passé les trois dernières années à s'occuper des tâches d'appoint, au rang le plus bas de l'équipe préparant les repas de La Sfera. Cependant, elle vient d'être promue comme assistante et devrait pouvoir -enfin- réellement cuisiner, s'occupant elle-aussi des commandes des clients. Seulement, au vu des difficultés financières et d'une réputation culinaire qui se flétrit peu à peu, le chef cuisinier est débarqué par les dirigeants du restaurant, qui embauchent, pour le remplacer, quelqu'un de plus jeune, aux prétentions salariales moindres, Choi Hyun Wook (Lee Sun Gyun). Arrogant, sûr de lui et un brin misogyne, ce dernier entend remodeler son staff suivant ses conceptions de la cuisine. Il utilise, pour cela, des techniques de management très critiquables, ponctuées de colères mémorables. Si bien qu'il va rapidement bouleverser la routine des autres employés. Cela va-t-il marquer la fin des rêves de Seo Yoo Kyung ?

pasta3.jpg

Ce synopsis confirme bien que les coulisses des cuisines des restaurants demeurent un cadre sûr pour concevoir la base d'un certain nombre de dramas asiatiques, même si, pour ma part, je n'ai encore jamais eu l'occasion de regarder les Bambino (j-drama de 2007, évoquant également la cuisine italienne) et autres Gourmet (k-drama de 2008). Pour ma première incursion dans les milieux culinaires, Pasta propose a priori un grand classique de la comédie romantique, typiquement coréenne en bien des points.

Dans cette optique, le pilote répond parfaitement à ce que le téléspectateur pouvait attendre a priori d'une telle fiction. Aucune surprise scénaristique, ni prise de risque, mais une installation efficace de l'univers du drama, avec une ambiance qui s'inscrit parfaitement dans le créneau visé. L'entrée en scène de chaque personnage est bien calibrée ; les différents protagonistes se voient immédiatement attribuer un rôle clairement identifié. D'une part, il y a l'héroïne, droite, travailleuse, aspirant à réaliser son rêve, et, d'autre part, le supérieur, colérique et arrogant. Dès le départ d'ailleurs, la série prend les devants sur l'imagination du téléspectateur, esquissant la potentialité d'une relation amoureuse entre ces deux opposés, en organisant une première rencontre improbable autour du sauvetage de poissons rouges. En parallèle, les deux autres personnages principaux, plus secondaires, restent pour le moment en retrait, pour permettre d'être en priorité bien familiarisé avec ce duo majeur à l'intérêt scénaristique plus marqué, étant à l'évidence le plus explosif et volatile.

pasta4.jpg

Tout dénué d'originalité que ce drama paraisse, pour autant, Pasta surprend agréablement. En effet, il règne dans ce pilote une forme de dynamisme contagieuse, en un sens très rafraîchissant, qui happe le téléspectateur sans que ce dernier en ait pleinement conscience. L'épisode est rythmé, prête plusieurs fois à sourire. Sans que l'on s'attache déjà aux personnages, aucune inimitié ne naît : c'est plutôt bien pensé d'avoir d'abord introduit le nouveau chef de façon informelle, pour souligner dès le départ le fait que c'est un personnage à multi-facettes, permettant d'éviter d'aliéner le téléspectateur lorsque son côté le plus tyrannique ressort avec force. L'exploitation du concept se révèle donc divertissante et plutôt bien inspirée.

De plus, le casting est a priori sympathique. Gong Hyo Jin (Hello my teacher, Thank you) y joue l'aspirante souhaitant devenir chef cuisinier. Lee Sun Gyun (The 1st Shop of Coffee Prince, Triple) lui donne la réplique, servant de vis-à-vis, parfait en tyran des fourneaux, effrayant ses employés. Pour compléter ce duo, on retrouve la belle Lee Ha Nui (aka Honey Lee) (Partner) qui incarne une présentatrice d'émissions culinaires télévisées. Le quatuor est complété par Alex (Finding Love), client habituel qui a ses entrées à La Sfera.

pasta5.jpg

Bilan : Dotée d'un concept de départ on ne peut plus classique, comédie romantique sur fond de confrontations en cuisine, je n'attendais a priori pas grand chose de Pasta. Pourtant, j'ai été surprise de l'ambiance rafraîchissante qui y est immédiatement instaurée. Emporté par ce dynamisme contagieux, le téléspectateur se laisse prendre au jeu sans s'en rendre compte. Si bien qu'au final, Pasta s'impose comme un divertissement loin d'être désagréable, qui se suit facilement et un peu sans conséquence.
Sans marquer, ni révolutionner son genre, cette série pourrait permettre de passer quelques heures sympathiques si elle concrétise ce que le potentiel que ces premiers épisodes laissent entrevoir.


NOTE : 6,5/10


Des aperçus vidéos :