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29/09/2012

(Pilote US) Last Resort : le choix de la désobéissance

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On y est, c'est la rentrée, la vraie de vraie, celle des grands networks américains ! Certes, je ne suis plus une très grande consommatrice des séries de ces chaînes : leurs shows que je suis toujours se comptent sur les doigts d'une main, et s'il fallait en trouver pour lesquels je suis à jour... et bien... on n'en trouverait qu'un seul. Ma sériephilie s'est forgée et construite devant les grands networks américains, mais elle les a depuis plusieurs années délaissés. Cependant, à chaque rentrée, il y a toujours une ou deux nouveautés que je coche avec espoir. Ma plus grande attente de 2012 était sans aucun doute Last Resort. Il y avait le nom de Shawn Ryan (aux côtés de celui de Karl Gajdusek) à la création, la perspective de retrouver Andre Braugher au casting, mais aussi et surtout, un concept fort, intriguant, qui ouvrait sur des thèmes ambitieux au potentiel indéniable.

En effet, Last Resort, c'est l'histoire d'un sous-marin nucléaire américain amené à rompre avec le commandement de son pays. Tout débute lorsque l'USS Colorado reçoit, par un canal secondaire inhabituel, l'ordre authentifié de lancer un missile nucléaire sur le Pakistan. Le capitaine Marcus Chaplin questionne la légitimité de l'ordre, réclamant une confirmation par les voies de communications classiques. Il est alors relevé de son commandement par l'officiel qui répond. Mais son second, Sam Kendal, suit son exemple, et refuse de simplement exécuter l'ordre. Un missile est alors tiré par un autre navire américain sur l'USS Colorado, obligeant le sous-marin à la fuite. Chaplin décide de mettre le cap sur une petite île perdue au milieu de l'océan, où se trouve une station de communication de l'OTAN. Pour protéger ses hommes, il n'hésite pas à recourir à l'arme de dissuasion la plus classique qui soit : la menace nucléaire et les 18 missiles qu'il a à disposition.

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A la lecture des évènements mis en scène dans ce pilote, se perçoit immédiatement le principal problème de cette entrée en matière : tout y va vite, beaucoup trop vite. Les scénaristes semblent avoir spécialement ciblé le téléspectateur potentiellement zappeur en dépouillant l'épisode de tout ce qui n'est pas essentiel pour essayer par tous les moyens de retenir son attention. Le point de départ de Last Resort était pourtant en soi, déjà, une situation extraordinaire qui méritait qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps de la rendre crédible - pour légitimer les fondations de la série - et d'exploiter toute sa force. Mais c'est le feu de l'action que l'épisode préfère privilégier.

En négligeant d'installer le cadre du sous-marin et ses protagonistes, en expédiant la tension devant mener au point de rupture, ce pilote laisse la frustrante impression de rater sa cible : le matériel de base avait tout pour offrir des scènes marquantes mais, à l'image du discours final de Chaplin, l'ensemble tombe quelque peu à plat. Plus désagréable encore, outre la difficulté à admettre l'engrenage d'évènements auquel on assiste, le défaut de réelle mise en place des personnages font d'eux des figures unidimensionnelles et stéréotypées dans lesquelles il est difficile de s'investir. C'est un défaut que le temps pourra corriger, mais cela pèse sur l'implication du téléspectateur dans le récit.

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Empruntant ses ressorts narratifs à la mécanique trop bien huilée et quelque peu artificielle du blockbuster, ce premier épisode ne porte pourtant pas préjudice à la suite de la série. Le potentiel de départ reste intact ; et la curiosité initiale demeure toujours aussi forte face à ce concept très intéressant. Si l'installation en tant que telle peine à totalement convaincre, on peut se dire au moins que, désormais, tout est en place au terme du pilote. Plusieurs voies à explorer ont ainsi été posées, avec plus ou moins d'efficacité. Les bases d'une fiction complotiste semblent constituer un fil rouge solide et prometteur, puisque le futur des sous-mariniers et leur espoir de rentrer dans leur pays un jour dépendent de leur compréhension de ce qu'il s'est vraiment passé. 

Parallèlement, la prise de contrôle de l'île par les militaires et l'utilisation de l'arme nucléaire pour dissuader toute attaque amènent à s'interroger sur l'avenir de ce lieu. Même si l'idée sonne un peu parachutée à la fin - encore une fois, elle souffre de ne pas être vraiment amenée -, Chaplin évoque une hypothèse de micro-Etat de la seconde chance. La reconstruction d'une société, c'est un sujet aussi ambitieux que difficile à transposer de manière convaincante à l'écran. Cependant se perçoit bien le large éventail de thématiques à explorer : des interrogations sur le maintien du cadre militaire et de la hiérarchie (avec des soldats livrés à eux-mêmes), jusqu'aux tensions pouvant naître avec les locaux civils (et les hommes de pouvoir déjà installés).

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Bilan : Le pilote de Last Resort n'aura pas été le coup de coeur espéré. Trop dense et précipité, il néglige un temps d'exposition qui aurait été vital pour poser les personnages et apprécier pleinement les enjeux. On peut être frustré de le voir ainsi échouer à marquer comme il le devrait. Mais dans le même temps, le concept n'en demeure pas moins toujours très attrayant. Entre la fiction complotiste et cette île qui offre la possibilité de reconstruire une micro-société, il y a tant de voies intéressantes à explorer.

Si ce pilote ne rassure pas complètement sur la capacité de Last Resort à exploiter son potentiel, la curiosité est bien là. Pour l'instant, c'est le principal. A suivre.


NOTE : 6,75/10


La bande-annonce de la série :

26/09/2012

(K-Drama / Pilote) Nice Guy (The Innocent Man) : jeux de dupes et de trahisons

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Retour en Corée du Sud en ce mercredi asiatique, pour évoquer mes premières impressions sur une série qui vient tout juste de débuter : Nice Guy (aka No Such Thing As Nice Guys ou encore Innocent Man). C'est un drama que j'étais à la fois très curieuse de découvrir, mais aussi très méfiante. Si je dis rarement non par principe à un mélodrame de vengeance, il faut savoir que je ne suis encore à ce jour jamais parvenue au bout d'un drama de Lee Kyung Hee (et le traumatisme qu'a représenté pour moi A Love to Kill reste toujours vivace dans mon esprit - c'est un peu sa faute si j'ai bien failli abandonner les k-dramas avant même d'avoir commencé mon exploration).

Cependant il y avait une (bonne) raison pour laquelle je tenais à donner sa chance à Nice Guy : le trio d'acteurs rassemblés pour porter cette histoire à l'écran, et plus particulièrement la présence de Song Joong Ki. C'est ainsi que j'étais au rendez-vous pour ce drama qui a débuté le 12 septembre 2012 sur KBS2. Diffusé les mercredi et jeudi soir à 22h, il est pour le moment annoncé pour une durée de 20 épisodes. Au terme de ses quatre premières heures, le doute n'est pas levé pour savoir s'il saura tracer son chemin et maintenir son équilibre sur le fragile fil vengeresque du mélodrama qui est le sien, mais comme prévu, les acteurs sont au rendez-vous. Et si en plus on y retrouve la tension et le machiavélisme attendus, il n'y a pas de raison de ne pas en profiter.

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La vie de Ma Roo a basculé du jour au lendemain suite à une décision qu'il a prise pour celle qu'il aimait. Alors qu'il est un prometteur étudiant en médecine issu d'un milieu modeste, s'occupant dans le même temps de sa jeune demi-soeur à la santé fragile, il reçoit un soir l'appel catastrophé d'une de ses plus proches amies, Jae Hee, une journaliste qui, comme lui, espère faire carrière. Ma Roo débarque en pleine nuit dans une chambre d'hôtel en désordre pour découvrir une Jae Hee effondrée aux côtés du cadavre d'un homme. Devant la vision de la jeune femme choquée et bouleversée, il prend alors une décision qui va mettre un terme à la vie qu'il avait commencée à construire : il décide d'endosser la responsabilité du meurtre auprès de la police, et enjoint à Jae Hee de s'enfuir. Elle obtempère, le laissant seul à attendre les autorités.

Plusieurs années plus tard, après avoir purgé une peine de prison, Ma Roo a considérablement changé. Mais le choc n'en est pas moins grand lorsqu'il recroise Jae Hee dans un avion. Son ancienne amie est désormais la femme d'un puissant homme d'affaires avec qui elle a un enfant, mais aussi une belle-fille, Eun Gi, qui n'a que quelques années de moins qu'elle et avec laquelle elle est en concurrence. Cette dernière, marquée par le fait que sa mère ait été écartée, a été élevée pour devenir l'héritière du groupe. Femme d'affaires intense et peu portée sur les compromis, entièrement dévouée à la compagnie, elle entretient pourtant avec son père des rapports difficiles. Tandis que les relations entre Eun Gi et Jae Hee se dégradent, l'arrivée dans leur vie de Ma Roo, et des secrets venus du passé qui l'accompagnent, ajoute une nouvelle inconnue à l'équation complexe que représentent leurs luttes. 

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Ces débuts de Nice Guy s'apprécient par la fluidité de leur exécution, à la manière d'une partition aussi calibrée qu'ordonnée. L'introduction des différents personnages est bien menée car le drama fait le choix d'aller directement à l'essentiel, pour nous laisser entrapercevoir leur vraie nature, mais aussi les différentes facettes et les rôles que les situations ou les évènements vont faire endosser à ces protagonistes. Les premières minutes volontairement stéréotypées, empruntées à un drama médical, permettent ainsi de mesurer le contraste entre le Ma Roo d'alors, qui, outre son innocence et sa spontanéité, renvoie surtout l'image d'un jeune homme droit ayant foi en lui-même, et celui que l'on retrouve après le flashforward en prison. La distance qu'il a désormais acquise le rend presque inaccessible à une caméra qui scrute sans succès ce visage en apparence impassible, masquant ses émotions et cet ancien accès direct à son coeur comme autant de failles à bannir.

Le traitement des personnages féminins joue lui, non sur la transformation, mais sur une ambivalence qui s'inscrit dans un registre très proche. Pour Jae Hee, les conditions dans lesquelles elle fait le choix de sacrifier Ma Roo sur la scène de crime sont révélatrices : par-delà la panique et les larmes qui marquent son visage, le déchirement, s'il existe, n'en demeure pas moins accepté en conscience. Quant à Eun Gi, sa position exige qu'elle s'entoure d'une armure froide et énergique, sans s'embarrasser des formes. Son introduction, par l'"exécution" professionnelle, sans sourciller, d'un directeur de sa compagnie, symbolise parfaitement la businesswoman qu'elle entend, qu'elle doit incarner - pour survivre dans ce milieu. L'efficacité du pilote de Nice Guy tient à sa capacité d'offrir au téléspectateur une clé de compréhension et de multiples entrées pour chaque protagoniste, laissant deviner dans leur psychologie des dualités autrement plus complexes que ce qu'ils acceptent de dévoiler.

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Ce premier contact donne très bien le ton d'une série où, derrière le jeu des apparences et le vernis des rapports policés et civilisés, s'apprêtent à avoir lieu des luttes intenses et éprouvantes. Les épisodes suivants confirment le potentiel indéniable du trio central. Le ressort narratif principal repose sur les conflits ouverts, mais aussi les manipulations actées en coulisses. Le drama maîtrise à merveille la froideur des échanges, l'importance des non-dits, mais aussi les sous-entendus si perceptibles auxquels finissent par succéder quelques répliques assassines autrement plus directes. Cherchant à maintenir son rythme de narration, Nice Guy se révèle donc efficace dans un jeu de dupes où chacun avance ses pions, et ne laisse transparaître à son interlocuteur que ce qu'il souhaite. Par intermittence, est cependant perceptible le risque inhérent à l'exercice : celui qui serait d'en faire trop. La précarité de l'équilibre d'écriture se perçoit par moment, notamment dans la construction des cliffhangers (même si l'ensemble fonctionne assez bien pour le moment).

Cependant une seconde source de déséquilibre est d'emblée plus problématique : celle liée à la gestion maladroite de l'entourage du trio. Les personnages secondaires subissent en effet un traitement autrement plus aléatoire, et moins travaillé que les principaux. Si certains s'en sortent à peu près, comme le père de Eun Gi, par exemple, qui est plutôt convaincant dans son rôle de patriarche au coeur des jeux de pouvoirs, c'est tout l'opposé de l'utilisation de la soeur de Ma Roo. Cette dernière s'enferme dans un schéma vite répétitif, avec pour défaut de monopoliser de longues plages de temps (surtout dans les épisodes de la semaine dernière) qui n'ont aucune utilité, ni intérêt ou bien de réel lien direct avec l'histoire principale. La seule fonction de ce personnage semble être de lui greffer des micro-storylines qui viennent à l'occasion ajouter du pathos à un drama qui n'a pas besoin d'une dose supplémentaire. Ces maladresses seraient anecdotiques si elles ne venaient pas quelque peu casser le rythme des épisodes. A surveiller.

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Relativement solide sur le fond même s'il montre certaines limites, Nice Guy est en revanche franchement réussi sur la forme. La photographie est belle, la réalisation parfaitement maîtrisée, avec une mise en scène soignée, empruntant à un registre presque théâtral à l'occasion pour parvenir à si bien capturer l'intensité de certaines scènes de confrontation. Et quand le script qui l'accompagne est bon, cela donne donc des passages vraiment savoureux. De plus, la bande-son reste globalement utilisée à bon escient, sans excès, avec un thème instrumental récurrent appréciable.

Enfin, dernier atout et non des moindres, Nice Guy dispose d'un solide casting. Les acteurs ne peuvent pas tout faire, mais ne serait-ce que pour avoir l'opportunité d'apprécier leur jeu, ce drama mérite qu'on lui laisse sa chance. Song Joong Ki (Triple, Sungkyunkwan Scandal) m'avait impressionné l'an dernier dans les premiers épisodes de Tree With Deep Roots, où il avait magistralement interprété le jeune roi SeJong, il poursuit sur une même lancée. Il délivre ici une prestation assez fascinante, d'une intensité remarquable de nuances, ne nous laissant jamais complètement oublier que derrière sa façade de détermination distante, il reste toujours un écho vulnérable du jeune étudiant en médecine brièvement croisé au début. Face à lui, pour compléter ce trio, Moon Chae Won (The Painter of the Wind, It's Okay, Daddy's Girl, The Princess' Man) démontre une nouvelle fois qu'elle sait apporter une présence et une force rares à l'écran, tandis que Park Si Yeon (Coffee House), dans un rôle qui sur le papier n'est pas très éloignée de celui qu'elle tenait dans Story of a Man, démontre qu'elle maîtrise désormais très bien ce jeu des apparences et des machinations dans lequel son personnage semble exceller. On notera également les présences de Lee Kwang Soo, Lee Yoo Bi ou encore Kim Young Chul.

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Bilan : Dans un registre assumé de mélodrama de vengeance, les débuts de Nice Guy correspondent à ce que l'on pouvait légitimement en attendre. L'exécution est calibrée, mais globalement solide et fluide. Le potentiel de l'histoire réside dans la dualité et l'ambivalence des différents personnages, autant que dans les confrontations que leurs oppositions promettent. Cette partie est pour le moment la mieux maîtrisée, ce qui conforte dans l'idée que le drama devra faire attention à ne pas se disperser et bien se concentrer sur son enjeu principal. C'est un récit de trahisons, un jeu de dupes et de manipulations, qui nous sont annoncés : à suivre (et surveiller) !


NOTE : 6,75/10


Une bande-annonce du drama :


Une chanson de l'OST :

23/09/2012

(Mini-série UK) The Bletchley Circle : la traque d'un serial killer par les femmes de Bletchley Park

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C'est peu dire que ces dernières semaines ont été très chargées en fictions sur ITV. Ce n'est pas moi qui m'en plaindrais, au vu des plusieurs mini-séries intéressantes qui ont été proposées, et étant donné en plus que, depuis dimanche dernier, la chaîne est redevenue celle qui abrite la série qui sait actuellement le plus faire vibrer mon coeur de téléphage, Downton Abbey (et son season premiere était très réussi). Septembre est une période faste sur la chaîne privée anglaise depuis quelques années.

La mini-série dont je vais vous parler aujourd'hui, The Bletchley Circle, a été diffusée sur ITV1 du 6 au 20 septembre 2012 (elle était programmée face à Good Cop sur BBC1). Écrite par Guy Burt, elle comporte en tout 3 épisodes de 45 minutes environ chacun, et j'en suis réduite à espérer qu'une suite soit commandée. Period drama d'enquête se déroulant dans les années 50, elle est aussi une fiction féministe, s'intéressant à ces femmes qui ont eu des responsabilités importantes durant la guerre et à qui on demande de reprendre le rôle effacé qui était le leur auparavant. Un sujet qui avait donc tout pour me plaire pour une fiction... qui m'a plu.

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A Bletchley Park, durant la Seconde Guerre Mondiale, les Anglais ont craqué quelques-uns des codes de cryptage allemands les plus complexes. Parmi son personnel, se trouvaient majoritairement des femmes qui contribuaient ainsi à l'effort de guerre influant sur le déroulement des hostilités : un code de craqué, cela pouvait être des renseignements inestimables sur les stratégies allemandes transmis aux hautes sphères militaires Alliées. C'est durant ces années que se sont connues Susan, Millie, Lucy et Jean, toutes quatre employées dans ce département et ayant juré le secret absolu. Au sortir de la guerre, chacune a repris le cours de sa vie, se perdant un peu de vue, tandis que certaines se mariaient et que d'autres décidaient de suivre leurs rêves de voyage.

En 1952, Susan, devenue mère de deux enfants, essaie avec difficulté de jouer les épouses de maison modèles, trompant comme elle peut l'ennui de son quotidien. Elle suit à la radio les informations au sujet d'un serial killer qui s'en prend à plusieurs jeunes femmes, dont une qu'elle avait connue. Essayant d'appliquer les méthodes qu'elle utilisait à Bletchley Park pour comprendre le mode d'agissement du tueur, elle initie sa propre enquête. Ne pouvant cependant y parvenir seule, elle recontacte ses trois amies. Ensemble, les quatre femmes vont tenter, avec leur expérience et leur savoir-faire particuliers, de résoudre ces affaires devant lesquelles la police semble démunie.

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The Bletchley Circle est un period drama d'enquête prenant et efficace, dont la spécificité et l'attrait principal reposent sur une dimension féministe qui va toucher le téléspectateur. En effet, en nous immergeant dans cette Angleterre du début des 50s', qui se ressent toujours des effets de la guerre, la mini-série éclaire à travers ses protagonistes la condition féminine de l'époque, et toutes les frustrations que suscitent les limites sociales reléguant les femmes en arrière-plan. Leurs situations ne sont pourtant pas toutes difficiles : Susan a un mari impliqué et prévoyant, mais il n'en attend pas moins d'elle qu'elle assume et reste cantonnée à son rôle de mère et de soutien pour son époux. Pour Lucy, son mari est autrement plus autoritaire, et ira même jusqu'à la battre en toute impunité. Seulement, par contraste, ces femmes ont aussi goûté aux responsabilités. Tous ces mois d'émulation où leurs actions avaient un sens, une importance particulière, ne peuvent être effacés et oubliés en tirant simplement un trait. La tension entre ce qu'elles se savent capables de faire, et le rôle effacé que la société veut leur faire jouer transparaît de façon constante tout au long du récit, et ne cesse d'interpeller.

La déchirure née de leur passage par Bletchley Park rend ces figures féminines instantanément attachantes : confrontées au vide laissé par le désoeuvrement -notamment intellectuel- dans lequel elles se retrouvent depuis la fin de la guerre, trop habituées à relever des challenges où le sort de personnes était en jeu, elles vont donc se lancer dans cette enquête sur l'impulsion de Susan, cherchant à déjouer les plans et à exposer un serial killer qui s'en prend à des jeunes femmes. Si le danger existe, et qu'à l'occasion la mini-série introduit une tension palpable, l'intérêt de l'histoire repose avant tout sur la dynamique de groupe qui s'installe, marquée par la solidarité qui unit ces personnalités à la fois très différentes et complémentaires. En appliquant leur expérience dans le décryptage pour comprendre le comportement du tueur, certaines de leurs méthodes peuvent sonner peu vraisemblables, mais l'ensemble demeure prenant. La mini-série trouve le juste équilibre entre la dimension humaine des enquêtrices en herbe et la progression de leur investigation. Si, de manière assez classique, la traque du tueur est plus palpitante que la chute la clôturant, le téléspectateur ressort satisfait par l'ensemble.

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La volonté de The Bletchley Circle de soigner son atmosphère 50s' se retrouve dans l'application portée à la forme. La réalisation transpose à l'écran un period drama à la reconstitution sobre, capturant bien la rigidité sociale de ce début des années 50 où l'après-guerre est encore perceptible. Bonus appréciable, la mini-série dispose d'un bref générique qui rappelle bien le temps de Bletchley Park et tout l'héritage que ces quatre femmes ont de cette période ; il s'accompagne d'un thème instrumental un peu tendu qui correspond parfaitement à la tonalité de la série, et à cette tension sourde qui va crescendo à mesure que l'enquête se transforme en traque.

Enfin, un des grands atouts de The Bletchley Circle réside dans un casting absolument impeccable qui délivre une excellente et homogène performance. Au premier rang, c'est Anna Maxwell Martin (North & South, Bleak House, South Riding) qui, comme toujours, sait habiter son personnage et retranscrire sa détermination, comme ses vulnérabilités, avec une subtilité et une intensité remarquables. A ses côtés, Rachael Stirling (Boy Meet Girl), Sophie Rundle (Great Expectations) et Julie Graham (Between the sheets, Survivors, Mobile) proposent également des interprétations de choix, faisant regretter que la mini-série n'ait pas le temps de pleinement explorer chacun de ses quatre personnages féminins principaux. Les hommes sont plus en retrait dans The Bletchley Circle, même s'ils apportent un pendant, teinté d'incompréhension mais non d'hostilité, qui équilibre opportunément le récit. On croise ainsi Mark Dexter (Crusoe), qui incarne le mari de Susan, Ed Birch, Michael Gould (Coup), Simon Willams ou encore Steven Robertson (Tess of the D'Ubervilles).

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Bilan : Récit d'une enquête privée conduite de façon efficace, nous plongeant de manière convaincante dans l'ambiance des 50s', The Bletchley Circle est une mini-série qui explore l'héritage et le savoir-faire acquis par les femmes de Bletchley Park appliqué à une traque criminelle. Reposant sur la dynamique de groupe se créant entre ses protagonistes principales, elle est une oeuvre marquée par son époque, mettant en relief, telle une déchirure, la frustration et les aspirations que ces femmes pouvaient ressentir, du fait du contraste entre le rôle attendu d'elles par la société et ce qu'elles sont capables d'apporter.

Une fiction donc intéressante sur plus d'un registre : à découvrir !


NOTE : 7,75/10


La bande-annonce de la mini-série :

22/09/2012

(UK) Bad Education, saison 1 : une comédie scolaire drôle et rafraîchissante

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Comme vous le savez, je regarde peu de comédies. C'est donc un mini-évènement quand je tombe enfin sur une que j'apprécie. Si j'ai cessé d'essayer de tester les sitcoms américaines, je donne toujours régulièrement leur chance aux dernières nouveautés anglaises. En cette rentrée, plusieurs avaient pour cadre un milieu propice à l'humour, l'éducation : il y avait l'école primaire du point de vue des parents avec The Gates sur Sky Living, dont le pilote, sans être déplaisant, ne m'a pas convaincu de poursuivre ; et le lycée du point de vue enseignant avec Bad Education, au premier épisode autrement plus percutant.

Pourtant les comédies de BBC3 et moi, c'est surtout, il faut l'avouer, une longue histoire d'incompréhension mutuelle. Mais pour une fois, ces dernières semaines ont été celles de la réconciliation devant Bad Education. Cette dernière a débuté le 14 août 2012. Sa première saison, comptant 6 épisodes, s'est donc achevée cette semaine (le 18 septembre). La série a rencontré son public, battant même le record d'audience de la chaîne du meilleur lancement pour une comédie. Elle a d'ores et déjà été renouvelée pour une seconde saison. Pour ma part, j'ai été conquise dès le pilote, et la suite ne m'a pas déçue.

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Bad Education met en scène un jeune enseignant, Alfie, aux méthodes pour le moins inclassables. Partisan du moindre effort, faisant toujours preuve d'un pragmatisme assumé et d'une irresponsabilité chronique, il enchaîne les idées farfelues et modes d'enseignement alternatifs. Rivalisant d'immaturité face à des élèves avec lesquels les réparties fusent, Alfie n'a rien de l'image que l'on se fait normalement d'un professeur. Mais, du fait de son style à part, il n'en est pas moins apprécié par la plupart de ses élèves qu'il inclut dans ses nombreuses combines, notamment pour tenter de gagner le coeur de Mrs Gulliver qu'il essaie par tous les moyens d'impressionner. Bénéficiant du soutien sans faille du directeur de l'établissement, il doit cependant se méfier de la rigide directrice adjointe qui n'adhère pas du tout à son approche "je-m'en-foutiste" revendiquée.

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Bad Education est une série qui choisit d'exploiter pleinement un cadre scolaire aux contours caricaturaux assumés. Dans sa construction et dans la distribution des rôles qui s'opère, elle apparaît de premier abord extrêmement classique et donc familière. C'est assez révélateur d'ailleurs que des parallèles puissent facilement être établis avec la dernière fiction scolaire que j'ai visionnée, Rita, très différente dans sa tonalité autrement plus dramatique et posée, mais n'en partageant pas moins avec Bad Education un certain nombre de ficelles narratives caractéristiques. La série n'innove ainsi pas par l'approche de son sujet, assumant les stéréotypes rejoués, et investissant des dynamiques connues : on y retrouve pêle-mêle la figure de l'enseignant atypique, la complicité pouvant naître au sein d'une classe avec cette figure d'autorité qui n'en est pas vraiment une, l'ennemi représenté par la sous-directrice psychorigide, et même une pointe de relationnel avec les tentatives de séduction de la jolie collègue. Tous les ingrédients utilisés ont déjà été vus, mais l'atout de Bad Education est d'y apporter une touche personnelle opportune : une fraîcheur et un humour décalé qui fonctionnent.

Pour ce faire, la série bénéficie d'un rythme de narration rapide, qui ne laisse aucun temps mort, tout en sachant bien ménager les chutes qui conviennent aux imbroglio dans lesquels plonge Alfie. De manière générale, la fiction n'aime rien tant qu'explorer toutes les facettes d'un comique de situation souvent drôle, construisant de longs développements sur des qui pro quo, recherchés ou non. Elle n'hésite pas non plus à exploiter la particularité du personnage d'Alfie. Multipliant les idées saugrenues et autres plans initiés spontanément, qu'il s'agisse d'échapper à ses responsabilités ou d'attirer l'attention de Mrs Gulliver, le jeune homme semble s'employer pour prendre rebours toutes les attentes légitimes du téléspectateur face à un professeur. La dynamique avec ses élèves, qu'il n'hésite pas à instrumentaliser à ses propres fins avec une vision purement utilitariste, est assez savoureuse. Plus globalement, c'est l'ensemble des situations mises en scène, y compris au sein de l'équipe enseignante, qui font mouche par leurs excès, les tournants et chutes inattendus et autres développements absurdes occasionnés. Bad Education réussit d'autant plus son pari que ses personnages n'en restent pas moins foncièrement attachants : qu'il s'agisse d'Alfie ou de son groupe d'élèves, on se prend d'affection pour ce petit univers créé et la fidélité du téléspectateur est vite assurée.

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Si Bad Education fonctionne, elle ne serait sans doute pas aussi enthousiasmante sans son casting qui répond parfaitement aux attentes, et s'approprie à merveille les différents rôles marquants que l'on retrouve dans la distribution. Jack Whitehall (Fresh Meat) est parfait dans le rôle d'Alfie, capturant le maniérisme et l'immaturité de cet enseignant qui n'en est pas moins aussi exaspérant que sympathique. Du côté enseignant, Mathew Horne (Teachers, The Catherine Tate Show, Gavin & Stacey) s'en donne aussi à coeur joie dans un rôle de directeur de l'établissement excentrique : la dynamique entre les deux amis donne d'ailleurs des scènes très réjouissantes. De même, Sarah Solemani (Him & Her) incarne comme il se doit l'enseignante compréhensive et posée ; tout l'opposé de Michelle Gomez (Green Wing) dont les excès correspondant bien à la figure ambitieuse et caricaturale de la directrice adjointe tout de noir vêtue. Du côté des élèves de la classe d'Alfie, ils sont également bien castés, contribuant à la dynamque de classe décalée dans laquelle la série s'épanouit. On y croise notamment Nikki Runeckles, Jack Bence, Kae Alexander, Ethan Lawrence, Charlie Wernham, Jack Binstead et Layton Williams.

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Bilan : Comédie en milieu scolaire qui se réapproprie des ficelles très classiques, pour mieux les détourner et s'en amuser de façon décalée, Bad Education est une série rafraîchissante et amusante. De ce divertissement excessif et rythmé, on retient des personnages hauts en couleur et un sens très affuté de la répartie, le tout en parevenant à créer un cadre qui reste attachant et donne envie de revenir. Bref, une combinaison comique qui fonctionne. Vivement la saison 2 !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :

21/09/2012

(Pilote ISRL) Srugim : une série relationnelle attachante au sein de la communauté juive orthodoxe de Jerusalem


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En cette fin d'été, il semble que le petit écran israélien occupe une place particulière dans mes programmes. Tout d'abord parce qu'après avoir été enthousiasmée par la saison 1 de Hatufim, j'attends la seconde dont la diffusion débutera prochainement en Israël avec beaucoup d'impatience (l'avant-première a eu lieu réunissant les équipes de Hatufim et de Homeland : une vidéo sous-titrée par là - attention, il faut avoir vu la saison 1 de Hatufim en entier, risque de spoiler). Aussi parce que l'on parle d'autres remakes US, avec Gordin Cell qui aiguise la curiosité. Et puis également parce que je découvre d'autres genres, et notamment, avec Srugim, le drama relationnel (il faut remercier chaudement LadyTeruki pour cette dernière découverte).

Srugim est une série diffusée sur la chaîne israélienne Reshet depuis le 23 juin 2008. Elle compte 3 saisons, composées d'épisodes qui durent environ une demi-heure. Ces dernières sont toutes sorties en DVD avec une piste de sous-titres anglais, et je dois vous avouer qu'après avoir visionné ce pilote, je suis en train de budgétiser l'investissement complet. Car c'est une introduction efficace qu'il propose, partant sur des bases très intéressantes, notamment par ses rapports au spirituel, qui ont du potentiel. En résumé, j'ai vraiment envie de poursuivre l'exploration.

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Srugim raconte le quotidien d'un groupe de cinq jeunes trentenaires Israéliens, juifs orthodoxes, vivant dans le quartier de Katamon, à Jerusalem. S'ils sont pratiquants et respectent les préceptes de leur religion, il leur manque un élément essentiel, légitimement attendu par leur famille, et leur communauté en général : ils ne sont pas mariés. Ils vivent en colocation, ou bien seuls s'ils en ont les moyens, se réunissant les vendredi soirs pour la prière du shabbat. En semaine, tout en menant leur vie professionnelle, ils cherchent l'âme soeur ou du moins celui ou celle avec qui ils auront envie de passer leur vie, s'inquiétant de rester célibataire.

Le téléspectateur se familiarise dès ce pilote avec ces jeunes gens très différents. L'accent est pour le moment surtout mis sur les personnages féminins : ce sont des personnalités fortes, attachantes, avec leurs doutes mais aussi leurs espérances chevillées au corps. Yifat est graphiste, elle habite avec Hodaya, une fille de rabbin cherchant sa voie. Reut, comptable gagnant très bien sa vie, a une maison pour elle seule : féministe revendicatrice tout autant que croyante sincère, elle vient tout juste de décliner la demande en mariage de son ami. A l'occasion d'une rencontre pour célibataires, Yifat recroise une ancienne connaissance d'enfance, Nati, devenu médecin. Invité à la prière du vendredi soir chez elle et Hodaya, Nati emmène avec lui son nouveau colocataire, Amir, un professeur récemment divorcé.

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Srugim s'ouvre à la manière de toute série relationnelle, faisant en sorte que l'on apprenne vite à connaître et à apprécier pour ce qu'ils sont chacun de ses protagonistes. Se perçoit d'ores et déjà un potentiel certain dans ces portraits ainsi esquissés, complexes, riches en sentiments, mais aussi en paradoxes. Il restera par la suite à équilibrer le soin apporté aux figures masculines, plus en retrait par rapport aux féminines. Cependant, ce qui permet à Srugim de ne pas être une énième fiction sur des célibataires en quête d'amour, c'est son cadre religieux, omniprésent, dans lequel elle immerge le téléspectateur. La mise en scène et l'exploration des rapports des personnages à leur foi font partie intégrante du récit. La série ne se veut pas moralisatrice, ni ne fait acte de prosélytisme : elle se contente de nous glisser aux côtés des représentants de cette communauté juive orthodoxe, et d'essayer d'en dessiner une image qui résonne authentique. Si le téléspectateur non juif peut parfois ne pas saisir tous les tenants et aboutissants des termes et rituels religieux (les interdits durant le shabbat par exemple), il n'en est pas moins vite frappé par le caractère universel des questionnements sur la spiritualité qui parcourent la série, tiraillés entre héritage et choix personnel.

Dans son approche de la religion comme composante essentielle du quotidien de ses personnages, Srugim montre avec justesse que croire n'implique pas de cesser de s'interroger, au contraire. La série met l'accent sur les dilemmes et les difficultés auxquels sont confrontés ses personnages en leur for interne. Au cours de ce pilote, opportunément, ce sont les rapports hommes/femmes qui servent en quelque sorte de fil rouge. On assiste par exemple aux revendications féministes de Reut. Elle refuse tout d'abord avec force cette demande en mariage formulée pour coïncider avec le moment où son ami retrouve l'ascendant financier sur elle, gagnant enfin plus. Puis elle prend l'initiative de lire le kiddouch le vendredi soir, alors que deux hommes étaient invités à leur table. Face à cette dernière action, la surprise mêlée de curiosité d'Amir capture parfaitement les paradoxes de l'instant : sans chercher la confrontation, cela illustre à la fois les décalages et les tensions qui transparaissent entre tradition et modernité. Un autre clash au cours de ce pilote, où un ami de Hodaya refuse le téfiline d'une femme, conduit à une discussion tout aussi honnête entre Hodaya et Nati sur la place respective des hommes et des femmes par rapport à la prière. La force de Srugim est ici de chercher à éclairer avec sobriété la manière dont chacun vit sa foi, vis-à-vis de sa communauté, de son éducation, de ses doutes sur certains préceptes enseignés. Cette approche finalement très brute confère au récit une authenticité appréciable et un intérêt culturel certain. 

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Sur la forme, Srugim a tout de la série intimiste. Appréciant les plans serrés, capturant les expressions de chaque visage, la réalisation appuie sur une dimension relationnelle voulue. Il s'agit peut-être aussi d'un trait commun aux séries israéliennes, Hatufim partageant également cette même approche visuelle qui permet de mettre en avant l'individu. Dans le même temps, la série bénéficie d'une bande-son agréable, dont les ballades (à l'image de celle entendue lors du générique - cf. les vidéos ci-dessous) correspondent bien à la tonalité du récit.

Enfin, Srugim rassemble un casting globalement homogène où, pour le moment, les actrices s'imposent avec le plus de force à l'écran, comme si dans ce déséquilibre hommes/femmes que semble inhérent à la communauté mise en scène, la série avait eu envie de mettre d'abord l'accent sur elles. Yael Sharoni, Tali Sharon et Sharon Fauster font toutes trois preuve de beaucoup d'énergie. Elles donnent envie de s'attacher à chacune d'elles et à apprécier leur relative complicité. Les deux hommes, Ohad Knoller et Amos Tamam, sont un peu en retrait au cours de ce pilote ; mais ils semblent trouver le ton de leurs rôles respectifs.

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Bilan : Série relationnelle démarrant sur des bases typiques dans sa mise en scène de trentenaires célibataires, Srugim est particulièrement intéressante en raison de son exploitation d'une dimension spirituelle omniprésente, qui vient s'ajouter aux enjeux amoureux. Fiction qui relate le quotidien de personnages croyants et pratiquants, mais qui ne fait pas pourtant oeuvre moralisatrice ou prosélyte dans ce pilote, elle éclaire les tensions, les difficultés, voire les doutes, inhérents au fait de croire pour ces cinq jeunes Israéliens de leur temps, modernes perpétuant les traditions.

Ce pilote propose donc une introduction efficace qui laisse entrevoir du potentiel. Comme c'est aussi le genre de série pour lequel l'attachement grandit au fil des épisodes : à suivre !


NOTE : 7/10


Le générique de la série :


Une bande-annonce de la série (VOSTA) :


BONUS - La chanson complète que l'on entend lors du générique :