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20/04/2012

(Dossier) Les séries & la politique : Part. 2, Les grandes thématiques parcourant les séries politiques les plus représentatives



[Suite de : Les séries & la politique - Part. 1, Actualités et références passées de la série politique]

Depuis la décennie fondatrice des années 80, déterminante pour la série politique, de nombreuses fictions sont venues décliner ce thème particulier, rendant accessibles au petit écran les grandes figures du pouvoir. Elles ont démontré combien ce genre se trouve à la jonction de différentes approches narratives, toutes potentiellement légitimes et intéressantes. Certaines se concentrent donc sur la conquête du pouvoir mettant en lumière les ambitions et les rapports de force existant (1). D'autres donnent l'impression de se glisser au-delà des zones officielles, pour nous faire découvrir l'envers et les coulisses (2). Il en existe aussi qui s'adressent directement au citoyen, sources d'inspiration et de réconciliation avec la politique (3). Enfin, pour conclure, il sera intéressant de se demander si, entre excès de cynisme et idéalisme revendiqué, une voie existe pour le réalisme ? (4)

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(House of Cards / President)

1. La conquête du pouvoir : un ressort traditionnel transcendant les époques

Les jeux de pouvoir n'ont pas attendus le petit écran pour fasciner le public. Ce n'est sans doute pas un hasard si la série qui représente le mieux, de manière intemporelle, cette quête vers les sommets revendique d'ailleurs une inspiration théâtrale. Il y a du Shakespeare (Richard III, MacBeth) dans House of Cards, une trilogie de trois mini-séries qui illustre l'arc narratif type des luttes autour du pouvoir : la conquête, le maintien et la déchéance. J'ai parlé de la réactivité du petit écran britannique, ici, on bascule dans l'anticipation : le premier épisode s'ouvre en effet sur l'annonce de la chute de Margaret Thatcher, la suite traitant du bal des prétendants pour lui succéder au poste de Premier Ministre. Or, il fut diffusé sur la BBC le 18 novembre 1990, soit quelques jours avant que l'évènement n'ait lieu dans la réalité. Le personnage central de House of Cards est Francis Urquhart, une figure politicienne ayant durablement marqué les esprits, notamment par sa célèbre réplique récurrente passée à la postérité : "You might very well think that ; I couldn't possibly comment". Le machiavélisme et le cynisme extrêmes dont fait preuve cet homme politique pour parvenir à ses fins, l'aplomb et le charisme avec lequel il rompt le quatrième mur pour interpeller le téléspectateur, sont d'une noirceur fascinante. Elle se rapproche en bien des points d'une série américaine ultérieure, dans laquelle le milieu de l'entreprise se substitue à celui de la politique, Profit.

Les ressorts de la tragédie, toujours, sont particulièrement perceptibles actuellement dans la fascinante Boss de Starz, mettant en scène le puissant maire de Chicago en proie à une maladie dégénérative inéluctable. Ils permettent aux fictions traitant de l'acquisition ou de la perte du pouvoir de proposer des récits solides et prenants, sans avoir à traiter du fond même de la politique. A l'instar des Hommes de l'Ombre, diffusée sur France 2 en février et qui évoque une campagne présidentielle française précipitée par l'attentat commis sur le président de la République, on y trouve une personnalisation des enjeux, à travers les ambitions - ou les qualités - de chacun, tout en ne négligeant pas de décrire la mécanique des rouages à l'oeuvre. Le potentiel dramatique de ces histoires où la dynamique centrale repose sur des sacrifices et d'épreuves est fréquemment utilisé. En Corée du Sud, récemment, plus que Korean Peninsula qui était une expérience de politique fiction alternative sur les rapports des deux Corées, l'exemple le plus intéressant est President. Cette série nous relate la campagne électorale présidentielle, partant des primaires au sein du parti, jusqu'à l'élection générale face aux opposants des autre formations. Non seulement, elle met en scène une partie d'échecs électorale sans concession, mais elle dispose en plus d'un élément particulier en arrière-plan : une démocratisation beaucoup plus récente du pays. Se perçoit ainsi une conscience particulière de la démocratie, marquée par l'empreinte des mouvements de libéralisation des années 70-80 qui ont forgé les certitudes du héros dans le sang de la perte d'un être cher.

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(Party Animals)

2. L'envers du décor : par-delà la zone officielle

Comme toute série se déroulant dans un milieu professionnel déterminé, une partie de l'attrait que peuvent exercer les fictions politiques tient à la possibilité d'aller au-delà des images communément montrées dans les médias. Il s'agit ici de découvrir les coulisses, les dynamiques qui y règnent, mais aussi de partir à la rencontre des personnes qui appartiennent à ce monde. Pour les évoquer, les séries ont pu prendre des directions très différentes. Dans The West Wing, le téléspectateur ne pouvait qu'être marqué par ce véritable esprit d'équipe au sein du staff, qui domine particulièrement dans les premières saisons. Avec une approche plutôt orientée dramédie légère, la sympathique Party Animals nous introduisait dans les couloirs de la Chambre des Communes, sans prétention autre que de s'intéresser aux relations (tumultueuses) unissant un groupe de jeunes professionnels rêvant de grandes carrières. A l'opposé, dans le registre de la comédie, une série américaine comme Spin City a pu mettre en scène le staff de la mairie de New York en usant d'un humour relativement consensuel, pas toujours très subtil mais jouant bien sur l'absurde des situations - ou des postures des personnages. Si elle appartient sur le papier au même genre, l'anglaise The Thick of it prend un parti beaucoup plus sombre : elle adopte une tonalité satirique, à la fois corrosive et irrévérencieuse, particulièrement jubilatoire. L'intérêt de tous ces portraits pas forcément des plus flatteurs est de permettre au téléspectateur d'accéder à un certain envers du décor désacralisé. 

Découvrir les coulisses de la politique, c'est aussi permettre l'exploration de thématiques de fond inhérentes au pouvoir. Parmi les sujets les plus emblématiques, les rapports avec le quatrième pouvoir constitué par la presse sont une préoccupation récurrente du petit écran, qui se fait ici l'écho des interrogations des démocraties modernes, où la communication est devenue centrale, ayant tendance à prendre le pas sur tout le reste. La danoise Borgen fait de cet enjeu un de ses thèmes centraux, justifié par les liens (compliqués) qui unissent deux de ses personnages principaux. Au fil de ses deux saisons, la série a ainsi l'occasion de traiter de toutes les facettes de cette problématique : les relations entre personnel politique et journalistes, mais aussi le parti pris éventuel de la presse sous ses différents formats (tabloïd, télévision). Cependant, au-delà de cette approche traditionelle, il est assez révélateur de constater que c'est par le biais du thriller que le petit écran a souvent évoqué le sujet. En France, si Reporters a toujours conservé une storyline liée aux arcanes du pouvoir, la construction de sa saison 2 aboutit à un récit très ambivalent d'une subtilité rare pour dépeindre les rapports des journalistes d'investigation avec le Premier Ministre, sur fond de terrorisme et d'espionnage industriel. Dans un autre registre, la mini-série anglaise State of Play, mettant en scène deux amis, l'un parlementaire et l'autre journaliste - son ancien directeur de campagne -, a parfaitement retranscrit les conflits d'intérêt potentiels et les arbitrages auxquels la presse se livre dans ses rapports avec les autorités.

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(Borgen)

3. L'idéalisme et l'inspiration : la série citoyenne ?

La série peut aussi se saisir du politique pour le rendre au citoyen. En effet, si la politique a souvent engendré des désillusions, elle n'en demeure pas moins le terreau de tous les espoirs. Ces débats autour de la chose publique renvoient à l'idée du bien commun, à celle du changement possible. Or le temps d'un épisode, la fiction peut redonner toute sa force à l'idéal démocratique et rendre au téléspectateur un espoir fou, réveillant une conscience citoyenne. The West Wing a souvent été louée, à juste titre, non seulement pour sa pédagogie - cette impression d'éteindre la télévision plus intelligent qu'on ne l'avait allumée -, mais aussi pour être parvenue à réconcilier l'individu désabusé à la gestion des affaires publiques. Au-delà de la figure si emblématique du président Jed Bartlet, le petit écran a prouvé à maintes reprises qu'il était capable de sublimer/magnifier la chose publique pour proposer des passages marquants. Cet instant de grâce où le citoyen se ranime dans le téléspectateur, lequel peine presque à contenir son enthousiasme devant son petit écran, représente à mes yeux l'essence véritable et la magie des séries politiques. Elles seules sont capables de nous faire ainsi vibrer. Pour cela, elles empruntent souvent l'accent caractéristique d'un certain idéalisme qui peut prendre des formes très différentes.

A travers nombre d'interventions de Jed Bartlet, The West Wing reste sans doute la seule à avoir été capable de mobiliser le plus régulièrement cet aspect particulier aux fictions de ce genre. Mais dans sa septième saison, avec le débat en direct ayant opposé les deux candidats à l'élection présidentielle, elle a aussi prouvé qu'elle savait décliner ce savoir-faire et cette tonalité dans l'exercice plus compliqué d'un véritable échange. Par ailleurs, on retrouve dans d'autres séries cet instant de grâce démocratique, aussi fugace que soudain. Le pilote de Borgen en contient un exemple parfait, lorsque Birgitte, n'ayant plus rien à perdre, se lance dans un discours-vérité improvisé, au plus grand désespoir de son spin-doctor. Ce même ressort narratif, celui de la sincérité d'une profession de foi, se retrouve également dans la série japonaise Change, où l'exercice est poussé à son paroxysme dans le dernier épisode. Le personnage de Kimura Takuya, devenu Premier Ministre du Japon, est alors confronté à un scandale sans précédent. Pour reprendre la main, il s'adresse à la Nation, annonçant sa décision de dissoudre la Chambre des Représentants. Pendant une durée de 22 minutes (!), en plan fixe, face à la caméra, il se lance dans un discours fleuve où il exprime ses vues et ses états d'âme. Il est le seul protagoniste à apparaître à l'écran durant cette longue scène, le téléspectateur se retrouvant ici assimilé aux citoyens fictifs du Japon. L'exercice ne manque pas d'audace, tant le dynamisme d'ensemble de la série se retrouve soudain comme suspendu, figé par la solennité du moment. Et le contenu même du discours a beau être d'une approche consensuelle et idéaliste trop poussée, il est difficile de rester insensible à cette mise en scène.

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(Change)

4. Entre cynisme et idéalisme, y-a-t-il une place pour le réalisme ?

Parmi les séries politiques réussies, on en trouve qui abordent cet univers sans concession, avec une noirceur revendiquée, d'autres qui optent pour une démarche plus optimiste... Mais au milieu de tout cela, où situer le degré de réalisme de ce que l'on regarde ? Certes, parler de réalisme dans une série, c'est évoquer quelque chose de très subjectif : cela correspond en effet à la conformité apparente de la série avec les idées préconçues que le téléspectateur peut avoir sur tel ou tel sujet. C'est la fameuse impression d'authenticité qui peut émaner d'une fiction. Au cours des dix dernières années, The West Wing (contre-utopie à l'Amérique de George W. Bush, puis reflet-anticipation de celle de Barak Obama à travers Matt Santos - pour lequel les scénaristes s'inspirèrent de celui qui n'était alors que sénateur de l'Illinois) et The Thick of it ont chacune brillamment proposé une certaine vision de la politique et de ce monde... Mais pour parler de réalisme, pour capturer aussi bien la force des idéaux et des attentes que les compromissions inhérentes à l'exercice du pouvoir et aux déceptions qu'il entraîne, c'est vers les fictions directement inspirées de faits réels qu'il faut sans doute se tourner. Je laisse ici volontairement de côté toutes les séries dites "historiques" (comme The Kennedys l'an dernier ou en 1983).

Dans ce registre particulier qui consiste à évoquer le réel à travers des oeuvres de fiction, c'est assez logiquement vers le pays ayant la tradition du récit politique la plus marquée que l'on revient : l'Angleterre et la réactivité de son petit écran aux évènements. J'ai déjà mentionné l'exemple de On Expenses, sur le scandale des notes de frais. De manière générale, si j'ai éclairé l'importance des années Thatcher sur l'évolution de la fiction politique anglaise, la décennie travailliste de Tony Blair a également eu un grand impact. Le trilogie de Peter Morgan (scénariste) et Stephen Frears (réalisateur), The Deal, The Queen, The Special Relationship, l'illustre parfaitement. The Deal par exemple, qui évoquait les rapports entre Tony Blair et Gordon Brown, fut diffusé par Channel 4 en 2003, la semaine précédant la conférence annuelle du Parti Travailliste. Cette particularité d'être capable de traiter de figures de pouvoir sans la moindre complaisance, alors même que celles-ci sont encore en place, se retrouve dans une autre mini-série de cette période, The Project, diffusée sur BBC1 (donc une chaîne publique) en 2002. Produit de la collaboration entre Leigh Jackson et Peter Kosminsky, cette fiction nous relate la décennie des années 90 à travers les yeux de jeunes militants travaillistes, c'est-à-dire les années d'opposition, puis la victoire et le temps des compromissions. Elle résume finalement bien toutes les facettes du récit politique, entre ambitions personnelles, engagement pour des idées, espérances et déceptions.


La politique est un sujet passionnant, particulièrement riche, qui offre bien des voies à explorer aux scénaristes. Il y aurait encore énormément à écrire sur le sujet. N'hésitez donc pas à réagir et à compléter cet article (assez) transversal, pour lequel il a forcément fallu faire des choix. Est-ce que les séries politiques ont pour vous un intérêt ? Quels exemples représentatifs sont à vos yeux les plus parlants/marquants ?

Quant au mot de la fin, je l'adresse à mes lecteurs français, pour ce dimanche, et laisse la place à CJ :

13/04/2011

(K-Drama) President : une quête du pouvoir sans concession

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Après une parenthèse d'une petite semaine, le mercredi asiatique est de retour ! Et pas n'importe comment, puisqu'il nous revient avec une thématique qui m'est chère et qui va succéder au parfum policier de ces dernières semaines : la politique. Plus précisément, aujourd'hui, c'est une review en forme de bilan global que je vous propose à propos d'un drama, diffusé sur KBS2 du 15 décembre 2010 au 24 février 2011, dont je vous avais déjà parlé - à travers des premières impressions positives - en février dernier : President - La bataille pour la Maison-Bleue sera sans pitié.

Vingt épisodes plus tard, je ne regrette pas mon investissement. Et si lui consacrer un second billet me tient tout particulièrement à coeur, c'est autant pour son thème et sa qualité d'ensemble, qu'en raison du peu d'articles que j'ai pu croiser à son sujet. Car j'ai l'impression que President est malheureusement passé complètement relativement inaperçu (les audiences n'ayant pas aidé à infléchir cette tendance) et occupe une place de choix dans la catégorie des séries sous-estimées de cette année 2011. D'où la nécessité d'un peu de prosélytisme bien ordonné : même si ce drama n'est pas parfait et même si j'ai conscience que tous les publics ne se retrouveront sans doute pas dans les jeux de pouvoir fascinants, parfois létaux, qu'il offre, j'ai personnellement passé de bons moments sériephiles devant mon petit écran.

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Tout d'abord, rappelons brièvement l'histoire. Tout en nous immergeant dans les coulisses de la vie politique sud-coréenne fort agitée, President va avant tout se concentrer sur une thématique centrale : la campagne électorale présidentielle. Plus précisément, ses vingt épisodes vont être en grande partie consacrés à la primaire sans concession qui va se dérouler au sein du parti majoritaire sortant, le Parti de la Nouvelle Vague, entre les différents prétendants à l'investiture suprême. Le parcours vers la Maison-Bleue est semé d'embûches et d'obstacles à franchir. De tactiques électorales nourries de faux-semblants en volte-faces permanents, des fragiles alliances de circonstances aux trahisons inévitables, ce sera celui qui saura se montrer le plus rusé, mais aussi le plus déterminé, qui parviendra au bout de ce long et épuisant marathon politicien.

Le protagoniste central de President est assurément taillé dans cette étoffe particulière, où se mêlent ambitions inébranlables et qualités de stratège indéniables. Il faut dire que c'est sur la tombe de son frère, exécuté pour espionnage en 1981, que Jang Il Joon s'est promis de réaliser un jour ce projet rêvé par une victime des soubresauts politiques d'un autre temps. Cela lui confère une force et une motivation qui transcendent tout. Cependant les voies qui conduisent au pouvoir sont de celles où les compromissions deviennent un jour inévitables ; or la route vers l'Enfer est pavée de bonnes intentions. Dans un milieu politique où tous les coups sont permis, où se situe la ligne jaune ? Quelles limites Jang Il Joon est-il prêt à dépasser ? Sa famille survivra-t-elle à ces turbulences, alors qu'il introduit à ses côtés, autant pour se protéger que pour le protéger, un fils caché qu'il n'a jamais reconnu ?

Moeurs, corruptions, rien ne nous sera épargné durant cette campagne où la loyauté est un luxe que personne ne peut se permettre... Jusqu'où aller dans le sacrifice de ses principes comme de ses proches afin de pouvoir toucher au Graal ? Les blessures résultant de ce combat pour le pouvoir sont-elles vraiment de celles que le temps guérit ?

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Choisir de nous faire vivre en priorité les primaires du parti majoritraire, afin de désigner le candidat officiel à l'élection présidentielle à venir, n'est pas une option narrative neutre. Elle va apparaître opportune à plus d'un titre. En effet, au sein du genre politique qu'elle investit, la série délaisse les débats d'idées pour celui de l'affrontement individualisé. Certes, elle esquissera à l'occasion - et de façon parfois plutôt bien inspirée, soulignons-le - des problématiques de société, de la couverture maladie universelle aux fractures générationnelles. Cependant elle demeure avant tout un récit consacré à l'ambition et au pouvoir. Son intérêt premier, c'est de nous faire assister à la lutte intense pour l'investiture, puis à terme à l'ultime bataille afin d'obtenir la consécration que constitue le poste suprême de président. Par conséquent, en privilégiant la narration des affrontements au sein d'un même parti, le drama peut s'éloigner des problématiques de programme politique et légitimement personnaliser les enjeux.

Dans cette perspective, le personnage de Jang Il Joon, figure centrale ambivalente entièrement consacrée vers l'objectif présidentiel qu'il s'est fixé 30 ans auparavant, constitue l'atout majeur d'une série qui repose en partie sur ses épaules. Si la violence du milieu politique est une donnée universelle, le drama effleure ici des spécificités culturelles propres à son cadre. Par l'Histoire même de la République sud-coréenne, à travers les mutations qu'elle a pu connaître à grande vitesse depuis la fin des années 70, il reste de cet apprentissage démocratique une conscience particulière, voire une détermination exacerbée chez les différents protagonistes qui apparaît parfois en pleine lumière. C'est alors une pointe potentiellement plus tragique qui perce, dans la façon dont chacun peut concevoir la politique et dont la deuxième partie de President rend  compte. A mesure que le fantôme du frère de Jang Il Joon revient sur le devant de la scène, l'idée selon laquelle la politique peut se forger dans et par le sang se fait très concrète (pas seulement par cette image symbolique d'une bible utilisée pour écrire un programme avec son sang).

Si bien que, même si le drama reste globalement dans un non-dit consensuel quand il se réfère au passé, il prend cependant un goût particulier durant certains passages où se problématise l'arbitrage des sacrifices et du sacrifiable pour poursuivre cette quête vers la Maison-Bleue.

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Au-delà de cette course à la réalisation des ambitions, President va savoir fidéliser son public grâce à la consistance et à la richesse d'un récit au cours duquel l'intérêt du téléspectateur ne faiblit pas. La réussite de ce drama va justement résider dans sa capacité à maintenir une tension constante, mais aussi à entretenir une ambiguïté jamais démentie. La série évite en effet toute approche manichéenne. Les personnages ne sont pas unidimensionnels (à quelques rares exceptions secondaires). A mesure que tous gagnent en épaisseur psychologique au fil des épisodes, chacun dévoile une part d'ombre et de lumière. Le tout est de faire en sorte que la première n'éclipse pas totalement la seconde, alors qu'ils finissent par radicaliser leurs positions. Car voilà la problématique informulée qui flotte en arrière-plan : la fin justifie-t-elle tous les moyens ? Jang Il Joon incarne sans doute de la manière la plus représentative et symbolique ce questionnement moral. Echappant obstinément à toute catégorisation, il demeure difficile à cerner pour le téléspectateur. Loin d'être un idéaliste, il est présenté comme un homme de principes... qui n'hésitera pourtant pas à les contourner, voire à les piétiner sans sourciller, au nom d'une plus grande cause. Nous sommes ainsi les témoins privilégiés d'un étrange jeu d'équilibrisme, où le prix à payer semble inéluctable même si le montant demeurera longtemps inconnu.

Cependant, tout en développant ces thématiques politiciennes qui lui sont propres, President va aussi s'approprier les codes narratifs plus classiquement attendus d'une série sud-coréenne. Sans jamais masquer, ni empiéter sur des jeux de pouvoir qui conserveront toujours la priorité, le relationnel sera une constante efficacement utilisée pour fluidifier et lier l'ensemble des storylines du drama. L'empathie qu'il sait susciter conserve les attraits d'un investissement émotionnel qui, s'il n'a rien d'une rom-com ou d'un mélodrama, leur emprunte à l'occasion, sans trop en faire, quelques ficelles narratives. Des questionnements sur la réalité de sentiments facilement écartés sur l'autel des ambitions, à la lente construction de relations où le biologique n'est qu'une donnée anecdotique, en passant par des amours impossibles, voire des affirmations personnelles de jeunes gens qui mûrissent, President offre une forme de cocktail bigarré du savoir-faire sud-coréen dans cette dimension humaine qui lui est chère.

Cela permet de donner une consistance supplémentaire au récit et récompense l'intérêt du téléspectateur qui trouve ici un juste équilibre entre le traitement du politique et un volet qui mettra en valeur un aspect plus émotionnel.

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Sur la forme, President est un k-drama classique, relativement abouti. S'il y a peu de choses à dire (ou à redire) sur une réalisation qui correspond au cahier des charges traditionnel de ce type de série, la bande-son a en su revanche apporter une valeur ajoutée appréciable. Plusieurs chansons de l'OST ont des tonalités qui correspondent avec justesse à certaines des thématiques abordées. Sans être omniprésente, la musique - qu'elle se décline par des morceaux instrumentaux ou par quelques chansons - est fréquemment utilisée comme outil de narration, tel que cela est légitimement attendu d'une série sud-coréenne. L'ensemble est donc satisfaisant.

Enfin, si je me serais attachée à la quasi-totalité du casting, il convient vraiment de saluer la performance de Choi Soo Jong (Emperor of the Sea, Comrades). Imposant une présence forte à l'écran, il aura su incarner avec une ambiguïté prenante et une intensité souvent troublante ce personnage très intrigant. C'est d'ailleurs sans doute dans les rares passages où Jang Il Joon apparaît faillible, que l'acteur démontre pleinement tout son investissement dans ce rôle. A ses côtés, Ha Hee Ra (Catch a Kang Nam Mother, Give me food) a trouvé le ton juste pour incarner l'épouse avec toutes les facettes qui l'accompagnent : de la femme à l'égo bafoué par l'arrivée de l'enfant illégitime de son mari à l'alliée solide qui sait prendre ses propres initiatives. Du côté des jeunes adultes, Wang Ji Hye (Personal Preference) n'aura pas dépareillée, sans forcément marquer. Sung Min (du groupe Super Junior) aura eu relativement peu de scènes ; je serais tentée de dire "heureusement", car il ne s'en est pas toujours très bien sorti. Quant à Jay Kim (du groupe Trax), je garderai un souvenir positif de sa performance. Enfin, dans les rôles des conseillers gravitant autour de cette famille, chacun aura pleinement rempli son rôle. On y croisait notamment Kang Shin Il (Call of the country), Im Ji Eun (The Painter of the wind), Lee Doo Il (Chosun Police 3) ou encore Kim Heung Soo (Invicible Lee Pyung Kang).

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Bilan : President est un drama solide et consistant, investissant une thématique un peu particulière dans le petit écran sud-coréen : la politique, sans la décliner en rom-com (comme avait pu le proposer par exemple City Hall). C'est une série entièrement dédiée à cette quête du pouvoir, assez fascinante par sa façon de mettre en scène l'ambivalence de la partie d'échecs électorale qu'elle relate : atteindre la Maison-Bleue nécessite des sacrifices, mais jusqu'où la compromission peut-elle aller, et surtout conduire ?

Globalement maîtrisée, la narration parvient à exploiter de manière équilibrée et homogène son format de 20 épisodes. Le seul regret viendra peut-être d'une résolution finale un peu abrupte après s'être si bien attaché à décrire le cheminement pour parvenir aux portes de la Maison-Bleue. En fait, c'est un peu le type de drama où on se dit qu'une saison 2 pourrait être pertinente, car il y aurait encore beaucoup de choses à explorer. Mais cette conclusion perfectible n'occulte en rien les atouts d'une série à découvrir !


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce du drama (VOST) :

 

Une des chansons de l'OST (4MEN - 독고다이) :


23/02/2011

(K-Drama / Pilote) President : la bataille pour la Maison-Bleue sera sans pitié


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Il ne sera pas dit que l'on peut passer tout un mois sur My Télé is Rich ! sans retourner en Corée du Sud, et c'est donc au pays du Matin Calme que nous entraîne ce dernier mercredi asiatique de février. Après plusieurs semaines désertiques, enfin, il y a eu une étincelle dans mes programmes sud-coréens ! Ou plutôt, une satisfaction personnelle tout d'abord : j'ai mis la main sur des sous-titres anglais de qualité pour apprécier les premiers épisodes d'un drama sur lequel je voulais jeter un oeil depuis plusieurs mois et que j'avais presque fini par oublier : President. Et cerise sur le gâteau : j'ai aimé (la série) !

Diffusé sur KBS2 depuis le 15 décembre 2010, ce drama s'achèvera demain soir en Corée du Sud, au terme de 20 épisodes, dans une relative confidentialité. Car parmi les séries politiques de ces derniers mois, c'est la calibrée Daemul qui s'est envolée vers les sommets, tandis que President n'a jamais pu ne serait-ce que frôler des taux d'audience à deux chiffres. Sauf qu'il m'avait fallu trois fois pour parvenir laborieusement au bout du pilote excessivement brouillon de Daemul, et qu'on a beau depuis m'en vanter les supposés mérites par la suite, honnêtement, je n'ai pas trouvé la motivation pour poursuivre cette expérience peu concluante. A l'opposé, ce week-end, une fois le premier épisode de President lancé, je n'ai plus pu décoller de mon petit écran avant d'avoir fini le... troisième épisode.

Certes les amateurs de romances ou encore de comédies légères passeront sans doute leur chemin sans regret, mais pour le moment, ce cocktail accrocheur et pimenté entre dynamiques politique et familial se révèle franchement très addictif.

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President (프레지던트) nous plonge dans les tumultes d'une vie politique sud-coréenne qui s'agite à l'approche de la future élection présidentielle. [Parenthèse constitutionnelle : La Corée du Sud un régime présidentiel, dans lequel le président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans non renouvelable.] Au sein du parti au pouvoir (The New Wave Party), les ambitions de chacun s'affirment. De l'héritier présomptif, Premier Ministre à l'image policée, au jeune parlementaire ambitieux qui entend bien ne pas patienter et est prêt à brûler les étapes pour arriver au sommet, les primaires vont déjà offrir une première manche d'opposition très musclée, d'où un seul prétendant pourra émerger. Après avoir un temps hésité, appuyé par une épouse tout autant ambitieuse, Jang Il Joon décide de se lancer dans la bataille électorale, à quelques mois de la date fatidique des primaires, dans l'espoir d'obtenir l'investiture du Parti de la Nouvelle Vague.

Parallèlement, le jour-même de son annonce de candidature, dans une petite île éloignée de toutes ces préoccupations, une explosion de gaz, a priori accidentelle, dans une vieille maison, tue son habitante, tandis que son fils en réchappe de peu. Ce dernier, Yoo Min Ki, est un jeune réalisateur de documentaire travaillant à Séoul. Quelques jours après, encore sous le choc, alors qu'il reprend difficilement le travail, il est sollicité directement par l'équipe de campagne de Jang Il Joon : lui est offerte la possibilité de venir filmer un documentaire sur les coulisses de la campagne, avec des conditions d'accès particulièrement avantageuses. Peu politisé et guère intéressé par ces sujets, Min Ki reste un temps sceptique devant cette proposition dorée, n'en comprenant pas la raison.

Mais sa première rencontre avec Jang Il Joon va l'éclairer de la plus surprenante des manières et lui donner la clé manquante : ayant appris le décès de sa mère, le politicien lui révèle être ce père biologique absent dont elle avait toujours tu le nom, emportant son secret dans sa tombe. Peu disposé à l'égard de cette soudaine figure paternelle imposée dont il doute des réelles motivations, Min Ki va cependant essayer d'apprendre à le connaître, rapidement conscient de la puissance de nuisance dont il dispose. La révélation de l'existence d'un fils illégitime causerait en effet un scandale suffisant pour anéantir toute chance électorale. Mais quel est donc le degré de sincérité de Jang Il Joon ? Qui manipule qui dans ces jeux politiciens où les pions sont si facilement sacrifiables et sacrifiés ?

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L'attrait de President réside tout d'abord dans sa capacité à mêler et alterner habilement les deux grandes thématiques que la série investit, entre tumultes politiques et soubresauts familiaux. Deux thèmes au sein desquels le drama va introduire un même parfum de compromis et d'ambiguïté qui se révèle très accrocheur.

Le récit débute chronologiquement avec l'annonce par Jang Il Joon de son intention de briguer l'investiture de son parti, ouvrant la première étape de cette quête vers la Maison-Bleue : les primaires. Si la série se montre naturellement plus versée dans l'éclairage des rouages des basses oeuvres de la politique politicienne que dans le débat d'idées, un des aspects à mettre à son crédit sera incontestablement sa capacité à installer une tonalité chargée d'ambivalences. Portée par des protagonistes aux priorités équivoques, par rapport auxquels il est parfois difficile de se positionner pour le téléspectateur, la série n'est absolument pas manichéenne. Tout en dressant un portrait de ce milieu éloigné de tout idéalisme, elle ne tombe pourtant pas dans un excès désillusionné inverse. Notons que c'est faire preuve d'une maturité narrative à saluer que de savoir éviter cet écueil sur lequel tant d'autres séries politiques se sont échouées : President ne propose pas le récit de l'ascension d'une figure soi-disant providentielle. Conservant une distance opportune avec son sujet, c'est avant tout à une prenante quête du pouvoir que ce drama nous convie.

En effet, President apparaît surtout comme une série sur l'ambition. L'idée principale qui semble guider les scénaristes reste celle-ci : la politique est un combat, de conceptions du pouvoir autant que de personnes. C'est sur cette dimension que le drama appuie en s'attachant à dévoiler, sans complaisance aucune, la mécanique impitoyable de ces jeux de politique politicienne. Jang Il Joon aura beau se draper dans un étendard de probité qu'il porte haut, et qu'il respecte sur certains points par la grâce d'une morale à géométrie variable, le téléspectateur ne se départira jamais d'une certaine réserve à son égard, se demandant surtout si l'éthique à vraiment quelque chose à voir avec son refus de certaines compromissions. N'est-ce pas plutôt un prudent instinct de survie qui lui fera chercher à préserver le futur de ses ambitions ? Car quand les portes de la salle de stratégie se referment, face à la réalité des sondages, la fin justifiera toujours les moyens. Et il n'aura pas d'hésitation à user de toutes les armes dont il dispose... 

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Au-delà de son immersion dans ce cambouis politique, President va ainsi capter l'attention du téléspectateur par la complexité de ses personnages, transposant cette sourde ambiguïté jusque dans leurs rapports, même familiaux. Cette dimension humaine, que le drama n'oublie pas de soigner, permet de ne jamais dépersonnaliser ou déshumaniser ces jeux de pouvoir, offrant ainsi un pendant concret aux problématiques politiques. Cela permet de s'assurer de la fidélité d'un téléspectateur qui, sans forcément aimer instantanément les personnages, se sent rapidement impliqué dans le sort de chacun. Si President ne renie pas une influence proche parfois de la dynamique de certains soaps, elle évite pour le moment habilement d'en faire trop, tout en se ménageant des possibilités d'évolution familières (la fille aînée opportunément "adoptée", par exemple). Dans le même temps, la série intrigue par des protagonistes dont les personnalités semblent continuellement se complexifier.

Que penser de la facilité avec laquelle Jang Il Joon décide exposer son fils (légitime) à une humiliation, forme de punition qu'il a certes bien cherché, mais qui surtout permet à son père de récupérer politiquement l'affaire ? Comment interpréter le geste fait à l'égard de Min Ki ? La révélation spontanée laisse le téléspectateur songeur, tout comme l'explication sybilline donnée ("tout fils a droit de connaître son père"). A l'image du jeune homme, le téléspectateur ne peut qu'être troublé devant la coïncidence entre la mort de sa mère et l'annonce de candidature de ce père biologique qui aurait tout à perdre dans ces révélations. Pour autant, c'est bien Jang Il Joon qui a pris lui-même l'initiative de dévoiler la vérité à un fils caché qui ignorait tout. A l'instar des autres personnages, Min Ki prend rapidement la mesure de ce milieu teinté de faux-semblants où les rapports de force semblent la seule vérité. Si bien qu'à son tour, il délaisse sa relative naïveté initiale, se mettant au diapason d'un ensemble assurément très pimenté. 

De façon plus générale, President esquisse des rapports familiaux particulièrement ambivalents, qui vont rester difficiles à cerner. Certes la cellule familiale demeure fondamentale. Mais derrière une apparence faussement unie, chacun semble tiraillé par son propre sens de la grandeur et sa conception personnelle de la famille, à l'image de Jo So Hee, épouse et mère impliquée, décidée à atteindre les sommets tout en protégeant les êtres qui lui sont chers. Héritière d'un grand groupe industriel, c'est pour elle que Jang Il Joon a oublié, le temps d'un séjour en Europe, cette jeune femme simple perdue sur son île, enceinte de ses oeuvres. So Hee n'a pas une fonction de faire-valoir : elle est autant une alliée de poids, qu'un possible point faible, ses actions, moins réfléchies, pouvant se révéler dangereuses. Reste que sa priorité familiale apparaît sincère, face un époux tout à ses rêves présidentiels. Fragilisée par la campagne électorale, l'introduction (pour l'instant secrète) de Min Ki risque bien de déstabiliser un peu plus une famille plus fragile que l'image renvoyée.

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Sur la forme, President s'avère plutôt soigné et assez plaisant. La réalisation est dynamique, à l'image du rythme d'ensemble de la série. On ressent une volonté manifeste de bien faire qui est agréable. Cependant ces efforts n'échappent malheureusement pas à la tentation de trop en faire, notamment relativement à la bande-son. En effet, c'est un recours constant à la musique que propose ce drama, entre divers accompagnements instrumentaux et autre ces petits thèmes au piano - à l'écoute certes plaisante -, qui finit par banaliser cette utilisation. Quasiment aucune scène ne va se dérouler sans une touche musicale, plus ou moins envahissante, en arrière-plan sonore. Comme la série est peu contemplative et jamais figée, on échappe à l'impression clipesque que donnent certains k-dramas. Mais, même si cela ne gêne pas le récit, cette débauche musicale apparaît un peu excessive.

Enfin, le casting laisse une impression d'ensemble globalement satisfaisante, confirmant l'appréciation positive que l'on ressent à l'égard de la galerie de personnages rapidement identifiables. Choi Soo Jong (Emperor of the Sea), que j'avais déjà trouvé convaincant l'été dernier dans Comrades, incarne à merveille ce politicien charismatique qui, derrière des principes de moralité affichés, ne manque pas d'ambiguïté. Ha Hee Ra (Catch a Kang Nam Mother, Give me food), son épouse à la ville comme à l'écran, offre un pendant parfait pour compléter ce couple ambitieux, collaboratrice active aux projets de son mari. Pour incarner leurs enfants, Wang Ji Hye (Personal Preference), en fille aînée responsable, trouve rapidement ses marques, tandis que Sung Min (du groupe Super Junior) reste pour l'instant cantonné à quelques brèves apparitions. Vous savez que j'ai toujours un peu tendance à me méfier des chanteurs devenant acteurs surtout dans leurs premiers dramas ; mais pour incarner le fils illégitime, j'avoue avoir été agréablement surprise par la prestation de Jay Kim (du groupe Trax). En plus d'être plus que charmant (c'est le moment de vous confesser mon léger crush), j'ai trouvé qu'il délivrait une performance d'ensemble globalement solide. Quant aux rôles secondaires globalement plutôt bien travaillés - ce qui est appréciable -, signalons notamment la présence de Kang Shin Il (Call of the country), Im Ji Eun (The Painter of the wind), Lee Doo Il (Chosun Police 3) ou encore Kim Heung Soo (Invicible Lee Pyung Kang). 

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Bilan : President est un drama rythmé et accrocheur, qui trouve rapidement le juste équilibre entre politique et famille, sachant pleinement exploiter tous les ressorts émotifs et dramatiques, teintés d'un machiavélisme de circonstance, que ces thématiques permettent. Nous plongeant dans une arène politique qu'elle dépeint sans complaisance, la série fait preuve d'une maturité narrative louable pour intéresser le téléspectateur à ces jeux de pouvoir. Elle évite aussi bien la déshumanisation de ce versant aride de politique politicienne que la facilité qu'aurait offerte la mise en scène d'une supposée figure providentielle. Se construisant autour de personnages ambivalents, souvent intriguants, et dont le sort ne nous est pas indifférent, President se révèle un drama efficace, calibré mais atypique par son thème, qui sait donner envie de s'y investir.


NOTE : 7/10


Une bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :