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13/04/2011

(K-Drama) President : une quête du pouvoir sans concession

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Après une parenthèse d'une petite semaine, le mercredi asiatique est de retour ! Et pas n'importe comment, puisqu'il nous revient avec une thématique qui m'est chère et qui va succéder au parfum policier de ces dernières semaines : la politique. Plus précisément, aujourd'hui, c'est une review en forme de bilan global que je vous propose à propos d'un drama, diffusé sur KBS2 du 15 décembre 2010 au 24 février 2011, dont je vous avais déjà parlé - à travers des premières impressions positives - en février dernier : President - La bataille pour la Maison-Bleue sera sans pitié.

Vingt épisodes plus tard, je ne regrette pas mon investissement. Et si lui consacrer un second billet me tient tout particulièrement à coeur, c'est autant pour son thème et sa qualité d'ensemble, qu'en raison du peu d'articles que j'ai pu croiser à son sujet. Car j'ai l'impression que President est malheureusement passé complètement relativement inaperçu (les audiences n'ayant pas aidé à infléchir cette tendance) et occupe une place de choix dans la catégorie des séries sous-estimées de cette année 2011. D'où la nécessité d'un peu de prosélytisme bien ordonné : même si ce drama n'est pas parfait et même si j'ai conscience que tous les publics ne se retrouveront sans doute pas dans les jeux de pouvoir fascinants, parfois létaux, qu'il offre, j'ai personnellement passé de bons moments sériephiles devant mon petit écran.

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Tout d'abord, rappelons brièvement l'histoire. Tout en nous immergeant dans les coulisses de la vie politique sud-coréenne fort agitée, President va avant tout se concentrer sur une thématique centrale : la campagne électorale présidentielle. Plus précisément, ses vingt épisodes vont être en grande partie consacrés à la primaire sans concession qui va se dérouler au sein du parti majoritaire sortant, le Parti de la Nouvelle Vague, entre les différents prétendants à l'investiture suprême. Le parcours vers la Maison-Bleue est semé d'embûches et d'obstacles à franchir. De tactiques électorales nourries de faux-semblants en volte-faces permanents, des fragiles alliances de circonstances aux trahisons inévitables, ce sera celui qui saura se montrer le plus rusé, mais aussi le plus déterminé, qui parviendra au bout de ce long et épuisant marathon politicien.

Le protagoniste central de President est assurément taillé dans cette étoffe particulière, où se mêlent ambitions inébranlables et qualités de stratège indéniables. Il faut dire que c'est sur la tombe de son frère, exécuté pour espionnage en 1981, que Jang Il Joon s'est promis de réaliser un jour ce projet rêvé par une victime des soubresauts politiques d'un autre temps. Cela lui confère une force et une motivation qui transcendent tout. Cependant les voies qui conduisent au pouvoir sont de celles où les compromissions deviennent un jour inévitables ; or la route vers l'Enfer est pavée de bonnes intentions. Dans un milieu politique où tous les coups sont permis, où se situe la ligne jaune ? Quelles limites Jang Il Joon est-il prêt à dépasser ? Sa famille survivra-t-elle à ces turbulences, alors qu'il introduit à ses côtés, autant pour se protéger que pour le protéger, un fils caché qu'il n'a jamais reconnu ?

Moeurs, corruptions, rien ne nous sera épargné durant cette campagne où la loyauté est un luxe que personne ne peut se permettre... Jusqu'où aller dans le sacrifice de ses principes comme de ses proches afin de pouvoir toucher au Graal ? Les blessures résultant de ce combat pour le pouvoir sont-elles vraiment de celles que le temps guérit ?

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Choisir de nous faire vivre en priorité les primaires du parti majoritraire, afin de désigner le candidat officiel à l'élection présidentielle à venir, n'est pas une option narrative neutre. Elle va apparaître opportune à plus d'un titre. En effet, au sein du genre politique qu'elle investit, la série délaisse les débats d'idées pour celui de l'affrontement individualisé. Certes, elle esquissera à l'occasion - et de façon parfois plutôt bien inspirée, soulignons-le - des problématiques de société, de la couverture maladie universelle aux fractures générationnelles. Cependant elle demeure avant tout un récit consacré à l'ambition et au pouvoir. Son intérêt premier, c'est de nous faire assister à la lutte intense pour l'investiture, puis à terme à l'ultime bataille afin d'obtenir la consécration que constitue le poste suprême de président. Par conséquent, en privilégiant la narration des affrontements au sein d'un même parti, le drama peut s'éloigner des problématiques de programme politique et légitimement personnaliser les enjeux.

Dans cette perspective, le personnage de Jang Il Joon, figure centrale ambivalente entièrement consacrée vers l'objectif présidentiel qu'il s'est fixé 30 ans auparavant, constitue l'atout majeur d'une série qui repose en partie sur ses épaules. Si la violence du milieu politique est une donnée universelle, le drama effleure ici des spécificités culturelles propres à son cadre. Par l'Histoire même de la République sud-coréenne, à travers les mutations qu'elle a pu connaître à grande vitesse depuis la fin des années 70, il reste de cet apprentissage démocratique une conscience particulière, voire une détermination exacerbée chez les différents protagonistes qui apparaît parfois en pleine lumière. C'est alors une pointe potentiellement plus tragique qui perce, dans la façon dont chacun peut concevoir la politique et dont la deuxième partie de President rend  compte. A mesure que le fantôme du frère de Jang Il Joon revient sur le devant de la scène, l'idée selon laquelle la politique peut se forger dans et par le sang se fait très concrète (pas seulement par cette image symbolique d'une bible utilisée pour écrire un programme avec son sang).

Si bien que, même si le drama reste globalement dans un non-dit consensuel quand il se réfère au passé, il prend cependant un goût particulier durant certains passages où se problématise l'arbitrage des sacrifices et du sacrifiable pour poursuivre cette quête vers la Maison-Bleue.

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Au-delà de cette course à la réalisation des ambitions, President va savoir fidéliser son public grâce à la consistance et à la richesse d'un récit au cours duquel l'intérêt du téléspectateur ne faiblit pas. La réussite de ce drama va justement résider dans sa capacité à maintenir une tension constante, mais aussi à entretenir une ambiguïté jamais démentie. La série évite en effet toute approche manichéenne. Les personnages ne sont pas unidimensionnels (à quelques rares exceptions secondaires). A mesure que tous gagnent en épaisseur psychologique au fil des épisodes, chacun dévoile une part d'ombre et de lumière. Le tout est de faire en sorte que la première n'éclipse pas totalement la seconde, alors qu'ils finissent par radicaliser leurs positions. Car voilà la problématique informulée qui flotte en arrière-plan : la fin justifie-t-elle tous les moyens ? Jang Il Joon incarne sans doute de la manière la plus représentative et symbolique ce questionnement moral. Echappant obstinément à toute catégorisation, il demeure difficile à cerner pour le téléspectateur. Loin d'être un idéaliste, il est présenté comme un homme de principes... qui n'hésitera pourtant pas à les contourner, voire à les piétiner sans sourciller, au nom d'une plus grande cause. Nous sommes ainsi les témoins privilégiés d'un étrange jeu d'équilibrisme, où le prix à payer semble inéluctable même si le montant demeurera longtemps inconnu.

Cependant, tout en développant ces thématiques politiciennes qui lui sont propres, President va aussi s'approprier les codes narratifs plus classiquement attendus d'une série sud-coréenne. Sans jamais masquer, ni empiéter sur des jeux de pouvoir qui conserveront toujours la priorité, le relationnel sera une constante efficacement utilisée pour fluidifier et lier l'ensemble des storylines du drama. L'empathie qu'il sait susciter conserve les attraits d'un investissement émotionnel qui, s'il n'a rien d'une rom-com ou d'un mélodrama, leur emprunte à l'occasion, sans trop en faire, quelques ficelles narratives. Des questionnements sur la réalité de sentiments facilement écartés sur l'autel des ambitions, à la lente construction de relations où le biologique n'est qu'une donnée anecdotique, en passant par des amours impossibles, voire des affirmations personnelles de jeunes gens qui mûrissent, President offre une forme de cocktail bigarré du savoir-faire sud-coréen dans cette dimension humaine qui lui est chère.

Cela permet de donner une consistance supplémentaire au récit et récompense l'intérêt du téléspectateur qui trouve ici un juste équilibre entre le traitement du politique et un volet qui mettra en valeur un aspect plus émotionnel.

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Sur la forme, President est un k-drama classique, relativement abouti. S'il y a peu de choses à dire (ou à redire) sur une réalisation qui correspond au cahier des charges traditionnel de ce type de série, la bande-son a en su revanche apporter une valeur ajoutée appréciable. Plusieurs chansons de l'OST ont des tonalités qui correspondent avec justesse à certaines des thématiques abordées. Sans être omniprésente, la musique - qu'elle se décline par des morceaux instrumentaux ou par quelques chansons - est fréquemment utilisée comme outil de narration, tel que cela est légitimement attendu d'une série sud-coréenne. L'ensemble est donc satisfaisant.

Enfin, si je me serais attachée à la quasi-totalité du casting, il convient vraiment de saluer la performance de Choi Soo Jong (Emperor of the Sea, Comrades). Imposant une présence forte à l'écran, il aura su incarner avec une ambiguïté prenante et une intensité souvent troublante ce personnage très intrigant. C'est d'ailleurs sans doute dans les rares passages où Jang Il Joon apparaît faillible, que l'acteur démontre pleinement tout son investissement dans ce rôle. A ses côtés, Ha Hee Ra (Catch a Kang Nam Mother, Give me food) a trouvé le ton juste pour incarner l'épouse avec toutes les facettes qui l'accompagnent : de la femme à l'égo bafoué par l'arrivée de l'enfant illégitime de son mari à l'alliée solide qui sait prendre ses propres initiatives. Du côté des jeunes adultes, Wang Ji Hye (Personal Preference) n'aura pas dépareillée, sans forcément marquer. Sung Min (du groupe Super Junior) aura eu relativement peu de scènes ; je serais tentée de dire "heureusement", car il ne s'en est pas toujours très bien sorti. Quant à Jay Kim (du groupe Trax), je garderai un souvenir positif de sa performance. Enfin, dans les rôles des conseillers gravitant autour de cette famille, chacun aura pleinement rempli son rôle. On y croisait notamment Kang Shin Il (Call of the country), Im Ji Eun (The Painter of the wind), Lee Doo Il (Chosun Police 3) ou encore Kim Heung Soo (Invicible Lee Pyung Kang).

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Bilan : President est un drama solide et consistant, investissant une thématique un peu particulière dans le petit écran sud-coréen : la politique, sans la décliner en rom-com (comme avait pu le proposer par exemple City Hall). C'est une série entièrement dédiée à cette quête du pouvoir, assez fascinante par sa façon de mettre en scène l'ambivalence de la partie d'échecs électorale qu'elle relate : atteindre la Maison-Bleue nécessite des sacrifices, mais jusqu'où la compromission peut-elle aller, et surtout conduire ?

Globalement maîtrisée, la narration parvient à exploiter de manière équilibrée et homogène son format de 20 épisodes. Le seul regret viendra peut-être d'une résolution finale un peu abrupte après s'être si bien attaché à décrire le cheminement pour parvenir aux portes de la Maison-Bleue. En fait, c'est un peu le type de drama où on se dit qu'une saison 2 pourrait être pertinente, car il y aurait encore beaucoup de choses à explorer. Mais cette conclusion perfectible n'occulte en rien les atouts d'une série à découvrir !


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce du drama (VOST) :

 

Une des chansons de l'OST (4MEN - 독고다이) :


23/02/2011

(K-Drama / Pilote) President : la bataille pour la Maison-Bleue sera sans pitié


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Il ne sera pas dit que l'on peut passer tout un mois sur My Télé is Rich ! sans retourner en Corée du Sud, et c'est donc au pays du Matin Calme que nous entraîne ce dernier mercredi asiatique de février. Après plusieurs semaines désertiques, enfin, il y a eu une étincelle dans mes programmes sud-coréens ! Ou plutôt, une satisfaction personnelle tout d'abord : j'ai mis la main sur des sous-titres anglais de qualité pour apprécier les premiers épisodes d'un drama sur lequel je voulais jeter un oeil depuis plusieurs mois et que j'avais presque fini par oublier : President. Et cerise sur le gâteau : j'ai aimé (la série) !

Diffusé sur KBS2 depuis le 15 décembre 2010, ce drama s'achèvera demain soir en Corée du Sud, au terme de 20 épisodes, dans une relative confidentialité. Car parmi les séries politiques de ces derniers mois, c'est la calibrée Daemul qui s'est envolée vers les sommets, tandis que President n'a jamais pu ne serait-ce que frôler des taux d'audience à deux chiffres. Sauf qu'il m'avait fallu trois fois pour parvenir laborieusement au bout du pilote excessivement brouillon de Daemul, et qu'on a beau depuis m'en vanter les supposés mérites par la suite, honnêtement, je n'ai pas trouvé la motivation pour poursuivre cette expérience peu concluante. A l'opposé, ce week-end, une fois le premier épisode de President lancé, je n'ai plus pu décoller de mon petit écran avant d'avoir fini le... troisième épisode.

Certes les amateurs de romances ou encore de comédies légères passeront sans doute leur chemin sans regret, mais pour le moment, ce cocktail accrocheur et pimenté entre dynamiques politique et familial se révèle franchement très addictif.

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President (프레지던트) nous plonge dans les tumultes d'une vie politique sud-coréenne qui s'agite à l'approche de la future élection présidentielle. [Parenthèse constitutionnelle : La Corée du Sud un régime présidentiel, dans lequel le président est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans non renouvelable.] Au sein du parti au pouvoir (The New Wave Party), les ambitions de chacun s'affirment. De l'héritier présomptif, Premier Ministre à l'image policée, au jeune parlementaire ambitieux qui entend bien ne pas patienter et est prêt à brûler les étapes pour arriver au sommet, les primaires vont déjà offrir une première manche d'opposition très musclée, d'où un seul prétendant pourra émerger. Après avoir un temps hésité, appuyé par une épouse tout autant ambitieuse, Jang Il Joon décide de se lancer dans la bataille électorale, à quelques mois de la date fatidique des primaires, dans l'espoir d'obtenir l'investiture du Parti de la Nouvelle Vague.

Parallèlement, le jour-même de son annonce de candidature, dans une petite île éloignée de toutes ces préoccupations, une explosion de gaz, a priori accidentelle, dans une vieille maison, tue son habitante, tandis que son fils en réchappe de peu. Ce dernier, Yoo Min Ki, est un jeune réalisateur de documentaire travaillant à Séoul. Quelques jours après, encore sous le choc, alors qu'il reprend difficilement le travail, il est sollicité directement par l'équipe de campagne de Jang Il Joon : lui est offerte la possibilité de venir filmer un documentaire sur les coulisses de la campagne, avec des conditions d'accès particulièrement avantageuses. Peu politisé et guère intéressé par ces sujets, Min Ki reste un temps sceptique devant cette proposition dorée, n'en comprenant pas la raison.

Mais sa première rencontre avec Jang Il Joon va l'éclairer de la plus surprenante des manières et lui donner la clé manquante : ayant appris le décès de sa mère, le politicien lui révèle être ce père biologique absent dont elle avait toujours tu le nom, emportant son secret dans sa tombe. Peu disposé à l'égard de cette soudaine figure paternelle imposée dont il doute des réelles motivations, Min Ki va cependant essayer d'apprendre à le connaître, rapidement conscient de la puissance de nuisance dont il dispose. La révélation de l'existence d'un fils illégitime causerait en effet un scandale suffisant pour anéantir toute chance électorale. Mais quel est donc le degré de sincérité de Jang Il Joon ? Qui manipule qui dans ces jeux politiciens où les pions sont si facilement sacrifiables et sacrifiés ?

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L'attrait de President réside tout d'abord dans sa capacité à mêler et alterner habilement les deux grandes thématiques que la série investit, entre tumultes politiques et soubresauts familiaux. Deux thèmes au sein desquels le drama va introduire un même parfum de compromis et d'ambiguïté qui se révèle très accrocheur.

Le récit débute chronologiquement avec l'annonce par Jang Il Joon de son intention de briguer l'investiture de son parti, ouvrant la première étape de cette quête vers la Maison-Bleue : les primaires. Si la série se montre naturellement plus versée dans l'éclairage des rouages des basses oeuvres de la politique politicienne que dans le débat d'idées, un des aspects à mettre à son crédit sera incontestablement sa capacité à installer une tonalité chargée d'ambivalences. Portée par des protagonistes aux priorités équivoques, par rapport auxquels il est parfois difficile de se positionner pour le téléspectateur, la série n'est absolument pas manichéenne. Tout en dressant un portrait de ce milieu éloigné de tout idéalisme, elle ne tombe pourtant pas dans un excès désillusionné inverse. Notons que c'est faire preuve d'une maturité narrative à saluer que de savoir éviter cet écueil sur lequel tant d'autres séries politiques se sont échouées : President ne propose pas le récit de l'ascension d'une figure soi-disant providentielle. Conservant une distance opportune avec son sujet, c'est avant tout à une prenante quête du pouvoir que ce drama nous convie.

En effet, President apparaît surtout comme une série sur l'ambition. L'idée principale qui semble guider les scénaristes reste celle-ci : la politique est un combat, de conceptions du pouvoir autant que de personnes. C'est sur cette dimension que le drama appuie en s'attachant à dévoiler, sans complaisance aucune, la mécanique impitoyable de ces jeux de politique politicienne. Jang Il Joon aura beau se draper dans un étendard de probité qu'il porte haut, et qu'il respecte sur certains points par la grâce d'une morale à géométrie variable, le téléspectateur ne se départira jamais d'une certaine réserve à son égard, se demandant surtout si l'éthique à vraiment quelque chose à voir avec son refus de certaines compromissions. N'est-ce pas plutôt un prudent instinct de survie qui lui fera chercher à préserver le futur de ses ambitions ? Car quand les portes de la salle de stratégie se referment, face à la réalité des sondages, la fin justifiera toujours les moyens. Et il n'aura pas d'hésitation à user de toutes les armes dont il dispose... 

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Au-delà de son immersion dans ce cambouis politique, President va ainsi capter l'attention du téléspectateur par la complexité de ses personnages, transposant cette sourde ambiguïté jusque dans leurs rapports, même familiaux. Cette dimension humaine, que le drama n'oublie pas de soigner, permet de ne jamais dépersonnaliser ou déshumaniser ces jeux de pouvoir, offrant ainsi un pendant concret aux problématiques politiques. Cela permet de s'assurer de la fidélité d'un téléspectateur qui, sans forcément aimer instantanément les personnages, se sent rapidement impliqué dans le sort de chacun. Si President ne renie pas une influence proche parfois de la dynamique de certains soaps, elle évite pour le moment habilement d'en faire trop, tout en se ménageant des possibilités d'évolution familières (la fille aînée opportunément "adoptée", par exemple). Dans le même temps, la série intrigue par des protagonistes dont les personnalités semblent continuellement se complexifier.

Que penser de la facilité avec laquelle Jang Il Joon décide exposer son fils (légitime) à une humiliation, forme de punition qu'il a certes bien cherché, mais qui surtout permet à son père de récupérer politiquement l'affaire ? Comment interpréter le geste fait à l'égard de Min Ki ? La révélation spontanée laisse le téléspectateur songeur, tout comme l'explication sybilline donnée ("tout fils a droit de connaître son père"). A l'image du jeune homme, le téléspectateur ne peut qu'être troublé devant la coïncidence entre la mort de sa mère et l'annonce de candidature de ce père biologique qui aurait tout à perdre dans ces révélations. Pour autant, c'est bien Jang Il Joon qui a pris lui-même l'initiative de dévoiler la vérité à un fils caché qui ignorait tout. A l'instar des autres personnages, Min Ki prend rapidement la mesure de ce milieu teinté de faux-semblants où les rapports de force semblent la seule vérité. Si bien qu'à son tour, il délaisse sa relative naïveté initiale, se mettant au diapason d'un ensemble assurément très pimenté. 

De façon plus générale, President esquisse des rapports familiaux particulièrement ambivalents, qui vont rester difficiles à cerner. Certes la cellule familiale demeure fondamentale. Mais derrière une apparence faussement unie, chacun semble tiraillé par son propre sens de la grandeur et sa conception personnelle de la famille, à l'image de Jo So Hee, épouse et mère impliquée, décidée à atteindre les sommets tout en protégeant les êtres qui lui sont chers. Héritière d'un grand groupe industriel, c'est pour elle que Jang Il Joon a oublié, le temps d'un séjour en Europe, cette jeune femme simple perdue sur son île, enceinte de ses oeuvres. So Hee n'a pas une fonction de faire-valoir : elle est autant une alliée de poids, qu'un possible point faible, ses actions, moins réfléchies, pouvant se révéler dangereuses. Reste que sa priorité familiale apparaît sincère, face un époux tout à ses rêves présidentiels. Fragilisée par la campagne électorale, l'introduction (pour l'instant secrète) de Min Ki risque bien de déstabiliser un peu plus une famille plus fragile que l'image renvoyée.

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Sur la forme, President s'avère plutôt soigné et assez plaisant. La réalisation est dynamique, à l'image du rythme d'ensemble de la série. On ressent une volonté manifeste de bien faire qui est agréable. Cependant ces efforts n'échappent malheureusement pas à la tentation de trop en faire, notamment relativement à la bande-son. En effet, c'est un recours constant à la musique que propose ce drama, entre divers accompagnements instrumentaux et autre ces petits thèmes au piano - à l'écoute certes plaisante -, qui finit par banaliser cette utilisation. Quasiment aucune scène ne va se dérouler sans une touche musicale, plus ou moins envahissante, en arrière-plan sonore. Comme la série est peu contemplative et jamais figée, on échappe à l'impression clipesque que donnent certains k-dramas. Mais, même si cela ne gêne pas le récit, cette débauche musicale apparaît un peu excessive.

Enfin, le casting laisse une impression d'ensemble globalement satisfaisante, confirmant l'appréciation positive que l'on ressent à l'égard de la galerie de personnages rapidement identifiables. Choi Soo Jong (Emperor of the Sea), que j'avais déjà trouvé convaincant l'été dernier dans Comrades, incarne à merveille ce politicien charismatique qui, derrière des principes de moralité affichés, ne manque pas d'ambiguïté. Ha Hee Ra (Catch a Kang Nam Mother, Give me food), son épouse à la ville comme à l'écran, offre un pendant parfait pour compléter ce couple ambitieux, collaboratrice active aux projets de son mari. Pour incarner leurs enfants, Wang Ji Hye (Personal Preference), en fille aînée responsable, trouve rapidement ses marques, tandis que Sung Min (du groupe Super Junior) reste pour l'instant cantonné à quelques brèves apparitions. Vous savez que j'ai toujours un peu tendance à me méfier des chanteurs devenant acteurs surtout dans leurs premiers dramas ; mais pour incarner le fils illégitime, j'avoue avoir été agréablement surprise par la prestation de Jay Kim (du groupe Trax). En plus d'être plus que charmant (c'est le moment de vous confesser mon léger crush), j'ai trouvé qu'il délivrait une performance d'ensemble globalement solide. Quant aux rôles secondaires globalement plutôt bien travaillés - ce qui est appréciable -, signalons notamment la présence de Kang Shin Il (Call of the country), Im Ji Eun (The Painter of the wind), Lee Doo Il (Chosun Police 3) ou encore Kim Heung Soo (Invicible Lee Pyung Kang). 

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Bilan : President est un drama rythmé et accrocheur, qui trouve rapidement le juste équilibre entre politique et famille, sachant pleinement exploiter tous les ressorts émotifs et dramatiques, teintés d'un machiavélisme de circonstance, que ces thématiques permettent. Nous plongeant dans une arène politique qu'elle dépeint sans complaisance, la série fait preuve d'une maturité narrative louable pour intéresser le téléspectateur à ces jeux de pouvoir. Elle évite aussi bien la déshumanisation de ce versant aride de politique politicienne que la facilité qu'aurait offerte la mise en scène d'une supposée figure providentielle. Se construisant autour de personnages ambivalents, souvent intriguants, et dont le sort ne nous est pas indifférent, President se révèle un drama efficace, calibré mais atypique par son thème, qui sait donner envie de s'y investir.


NOTE : 7/10


Une bande-annonce de la série :


Une chanson de l'OST :

07/07/2010

(K-Drama / Pilote) Comrades (Jeonwoo / Legend of the Patriots) : le déchirement d'une nation


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Le 25 juin 1950, les forces nord-coréennes franchissaient le 38e parallèle, dans le cadre d'une vaste offensive qui allait marquer le début d'un conflit particulièrement meurtrier, la Guerre de Corée. C'était une guerre visant à la réunification, mais elle allait sceller la partition du pays du Matin Calme. En 1953, l'armistice signée consacrerait un retour au statu quo ante bellum maintenu depuis lors.

Ce mois de juin 2010 correspondait donc à la comémoration des soixante ans du déclenchement du conflit. La thématique demeurant évidemment centrale, l'industrie de l'entertainment n'est logiquement pas en reste, sur grand écran, comme sur petit écran. Ainsi, pas moins de deux chaînes sud-coréennes se sont attelées à des projets pour faire revivre cette tragédie. Si le buzz médiatique indiquait qu'il fallait plutôt surveiller avec attention Road No. One, sur MBC, c'est finalement Comrades (Jeonwoo), sur KBS1, qui a tiré son épingle du souvenir de cet évènement historique, s'installant au-dessus de la barre des 15% de part d'audience avec ses premiers épisodes.

Diffusée depuis le 19 juin 2010 (le samedi et le dimanche) et d'une durée prévue de 20 épisodes, Comrades est en fait le remake d'une série datant de 1975. Loin du mélodrama classique, tout en s'en réappropriant certains codes, elle s'inscrit dans un registre assez atypique à la télévision sud-coréenne, celui des fictions de guerre (je vous avoue que je n'en avais encore jamais vues avant cet été et cette double ration). Même si une pointe de relationnel et de sentiments amoureux percent inévitablement entre certains protagonistes, il s'agit donc d'un drama résolument  concentré sur les combattants et la tragédie en cours.

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Le premier atout majeur de Comrades résidait évidemment dans le sujet particulièrement fort que le drama se proposait de nous raconter. Pour ma part, non seulement j'étais très curieuse de découvrir la façon dont il allait être traité par les chaînes sud-coréennes, mais en plus, j'y trouvais également derrière un intérêt purement historique : rien de tel qu'une série sur tel ou tel évènement pour aller me faire ouvrir les livres d'Histoire et découvrir des rayonnages jusqu'à présent inconnus de la bibliothèque. D'autant que, soyons franc, si j'ai quelques souvenirs vagues d'un paragraphe consacré à ce conflit dans le cadre d'un cours sur la guerre froide, tout cela forme des connaissances bien parcellaires, qui se limitent à quelques repères chronologiques qui ne combleraient même pas une fiche wikipedia. En résumé, en avant pour une double découverte des plus intrigantes !

Dès son premier épisode, Comrades choisit de nous plonger directement au coeur d'un conflit déjà entamé, à une période charnière où les rapports de force s'inversent. En effet, après les grandes manoeuvres initiées par le Nord au cours de l'été 1950, la contre-offensive du Sud paraît inarrêtable. En octobre 1950, Pyongyang tombe. Comrades s'ouvre justement sur cette bataille, donnant d'emblée la tonalité de la série, alors que nous vivons l'assaut aux côtés d'une unité de combat sud-coréenne. L'armée nord-coréenne est alors en déroute. La fin semble proche, certains parlent ouvertement de l'hiver. Mais l'intervention chinoise, avec ses centaines de milliers de "volontaires", va redistribuer les cartes et signer le début d'une nouvelle reconquête venue du Nord, obligeant les forces sud-coréennes à se replier en catastrophe.

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Au milieu des ruines du champ de bataille qui constitue son cadre, Comrades justifie son titre alternatif, "Legend of the Patriots", et l'aspect comémoratif sous-jacent, en s'attachant surtout à la dimension humaine de la guerre. Derrière le rappel des idéaux sacrifiés dans la boue des tranchées, la série se place, certes, dans une perspective majoritairement sud-coréenne, mais elle fait cependant clairement le choix de mettre en scène des protagonistes combattant dans les deux camps, n'occultant ni leur diversité, ni leurs conceptions, parfois très personnelles, de ce conflit fratricide.

Ce soin dans la reconstitution se ressent d'ailleurs jusque dans l'effort fait pour bien poser le contexte global, que rend possible la galerie disparate des personnages mis en scène. Aucune des deux armées ne forme un bloc monolithique. Chaque soldat a son histoire et ses propres motivations. Certains obéissent à des logiques géographiques, le Sud contre le Nord. D'autres à des convictions politiques, qui peuvent aller de la volonté de gagner son indépendance face à "l'impérialisme" américain à la lutte idéologique contre le communisme, en passant par ceux qui, simplement, souhaiteraient survivre ; nul n'obéit aux mêmes raisons.

Au-delà de ce tableau très hétérogène d'un pays déchiré, en arrière-plan, Comrades capte aussi une amertume que tous, sud comme nord-coréen, partagent à des degrés divers et qui les rapprochent d'autant : la désillusion commune d'une nation aspirant à se retrouver après plusieurs décennies d'occupation japonaise, et qui voit ses espoirs sombrer alors qu'elle se transforme en champ de bataille d'une lutte qui dépasse son seul cadre. Du soutien apporté au Nord par les "volontaires" chinois aux bombardements constants des avions de l'armée américaine assistant le Sud, c'est une guerre civile aux couleurs très internationales qui se déroule sur leur sol et dans laquelle se noie la souveraineté coréenne.

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Si les thèmes forts du drama sont rapidement et efficacement posés, en revanche, la série va mettre plus de temps à bien installer ses protagonistes. Le premier épisode, condensé de scènes de batailles tout juste entrecoupées de fugitifs passages de détente, se déroule presque sans temps mort, mais sans, non plus, réellement prendre le temps d'individualiser les personnages et d'humaniser ces soldats qui nous semblent tous interchangeables derrière leurs équipements militaires et la saleté qui recouvre leur visage. Certes, c'est un souci commun dans toutes les séries de guerre (les débuts de The Pacific au printemps avaient bien confirmé cette règle), cependant, j'avoue être restée plutôt réservée à la fin du pilote, un peu dans l'expectative concernant les fils rouges qu'allait suivre Comrades pour nous relater cette guerre. Heureusement, j'ai été vite rassurée par la tournure prise par les deux épisodes suivants, au cours desquels la série s'affirme et l'intérêt du téléspectateur grandit.

S'intéressant aux petites histoires au sein de la grande Histoire, Comrades s'attache aux destins d'une poignée de combattants de tous bords. Si la reconstitution des grandes batailles laisse un peu sur sa faim (pour des raisons techniques surtout), en revanche, la description du chaos suivant la contre-offensive nord-coréenne s'avère beaucoup plus piquante et permet du même coup à chacun des personnages de trouver une place. L'armée sud-coréenne en déroute laisse en effet, en territoire ennemi, des unités dispersées, tandis que des déserteurs, des deux camps, tentent, souvent vainement, de s'éloigner des hostilités. Un chaos ambiant très bien reconstitué.

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L'ensemble est certes considérablement romancé, en adaptant les codes scénaristiques classiques de la télévision sud-coréenne à la situation. Ainsi Lee Soo Kyung, femme officier engagée volontaire dans l'armée nord-coréenne, connaît intimement le sergent de l'unité sud-coréenne que nous suivons depuis le début, Lee Hyun Joong. Leurs routes vont se croiser quand le sort d'un général du Sud va être en jeu. Mais qu'importe les coïncidences, puisque, au contraire, cela permet non seulement de déchirer ce voile d'anonymat recouvrant les soldats des deux camps, mais c'est aussi l'occasion de mettre en exergue, de la plus symbolique des manières, le déchirement interne provoqué par cette guerre civile. Un fossé s'est creusé au nom de convictions politiques, mais la différence entre les combattants des deux camps n'est pas si profonde.

Un dialogue, chargé de regrets, entre Soo Kyung et le général du Sud, témoigne à la fois de la distance existant entre eux, mais aussi de cet amour commun pour un pays qu'ils ne conçoivent simplement pas de la même façon. Assujetti aux russes et aux chinois, ou bien aux américains, où se trouve la réelle indépendance ? Chacun aspire pourtant à une unification du territoire sous sa bannière, ne cherchant pas la scission, mais bel et bien une assimilation. Autre signe de cette paradoxale promiscuité, en dressant ce tableau d'une nation scindée en deux, Comrades n'occulte pas la perméabilité de la frontière délimitant chaque camp. Tous les soldats mis en scène ne sont pas bercés d'idéaux, et les failles de la nature humaine et son instinct de survie reprennent parfois le dessus sur la géopolitique.

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En lui laissant le temps de s'installer et de nous intéresser aux destinées de ses personnages principaux, Comrades gagne progressivement en intensité comme en densité. Les trois premiers épisodes que j'ai eu l'occasion de visionner jusqu'à présent m'ont paru aller crescendo ; au fur et à mesure que le drama avance, l'intérêt qu'il suscite croît. J'ai aussi eu le sentiment qu'à partir du moment où la série choisit de rester, plus modestement peut-être, à une échelle humaine, en s'arrêtant principalement sur le sort de sa poignée de protagonistes, elle réussit à acquérir une épaisseur autrement plus convaincante que lors de ses reconstitutions trop ambitieuses.

Mais on touche ici à un registre sans doute purement formel. Recréer de grandes batailles où s'affrontent des centaines de soldats implique d'importants moyens techniques. Certes, Comrades s'en sort très honorablement. Mais sa réalisation demeure aussi prudente qu'extrêmement classique. Elle parvient à générer une atmosphère guerrières des plus tendues. Cependant, au milieu des explosions et des échanges de coups de feu, il est également très difficile de ne pas dresser des parallèles, somme toute naturels, avec d'autres productions de guerre récemment visionnées. Je reconnais que c'est sans doute un réflexe injuste et surtout très subjectif. S'il est évident que ce drama n'a pas vocation à essayer de rivaliser avec une série aussi esthétiquement aboutie que The Pacific (pour parler d'exemples encore frais), j'ai quand même fortement ressenti la différence de moyens budgétaires. Cet aspect plus "cheap" ne remet pas du tout en cause la série sur le fond, mais il laisse au téléspectateur une impression un peu nuancée au cours de certains grands chantiers de reconstitution. 

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Toujours sur un plan formel, en digne fiction comémorative, Comrades aime logiquement la symbolique et les jolis effets de style. Quoi de plus survoltant que la pleine exploitation d'une bande-son assez ambitieuse ? L'utilisation de musiques aux accents volontairement épiques s'inscrit dans la tonalité globale de reconstitution recherchée par la série. D'ailleurs certains morceaux sont très beaux. Finalement, même si leurs recours sonnent parfois un brin excessif, on se laisse facilement emporter par le souffle qui traverse alors le drama.

Enfin, du côté du casting, à la manière de la série elle-même, les acteurs s'imposent progressivement derrière les figures des soldats. La tête d'affiche est composé d'un solide trio, comprenant les acteurs Choi Soo Jong (Emperor of the Sea), Lee Tae Ran (The Woman Who Wants to Marry) et l'impeccable Lee Duk Hwa (Empress Chun Choo), en général de l'armée sud-coréenne dont l'expérience au combat impose le respect dans chaque camp. Ils sont épaulés par une galerie de personnages plus secondaires tout aussi importants pour donner le ton de la série et contribuer à sa richesse et à sa diversité. Parmi eux, on retrouve notamment Kim Roe Ha, Hong Kyung In, Im Won Hee, Nam Sung Jin, Ryy San Wook, Lee Seung Hyo, Park Sang Woo, Ahn Yong Joon, Jung Tae Woo ou encore Lee Joo Suk.

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Bilan : Série de guerre nous plongeant au coeur du conflit, aux côtés des combattants, Comrades ne se départit pas pour autant des codes scénaristiques classiques de la télévision sud-coréenne, afin d'exploiter pleinement une dimension humaine lui permettant de relater les petites histoires au sein de la grande Histoire. Si les moyens techniques limitent la portée de certaines des reconstitutions les plus ambitieuses, le drama gagne progressivement en intensité et en épaisseur, à mesure que ses protagonistes s'affirment et que des fils rouges plus personnels apparaissent derrière le vaste tableau de la guerre. Comémorative, Comrades s'attache également à son contexte. Elle dresse le portrait teinté d'amertume d'une nation qui assiste à son implosion, sous la pression conjuguée des convictions politiques internes et des interventions internationales.

Ainsi, en dépit d'une certaine inégalité, suivant les storylines, et d'une homogénéité d'ensemble encore à travailler, les débuts de Comrades entretiennent la curiosité du téléspectateur. Si la série poursuit sur la voie suivie par les trois premiers épisodes qui vont crescendo, le résultat final peut se révéler très intéressant. Sinon, voici quand même un drama atypique qui mérite le détour, sur un sujet historique et contemporain qui mérite à lui-seul une attention toute particulière.


NOTE : 6,75/10


La bande-annonce :


Une chanson de l'OST de la série, avec des photos promos défilant à l'écran :