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13/03/2010

(US) White Collar, saison 1 : En un mot, "charmant"

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Mardi soir s'est achevée la première saison, comportant 14 épisodes, du nouveau hit de USA Network, White Collar. Souvenez-vous, le test du pilote constituait une des premières notes de ce blog : White Collar : Charm me if you can !. Finalement, à la différence de la majeure partie des nouveautés de cette saison 2009-2010, je suis bel et bien restée devant cette fiction, estampillée "divertissement et détente", jusqu'au bout de la saison. Et, à des périodes où j'étais tombée au seuil téléphagique critique de seulement 3 ou 4 série américaines suivies par semaine, j'avoue même avoir pris pas mal de plaisir à suivre ces pseudos enquêtes et la dynamique plaisante qui règne dans cette série, portée par un duo d'acteurs à l'alchimie évidente à l'écran.

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White Collar, c'est le type de production parfait à caser après une journée de boulot, un petit bol d'air frais revigorant dans le paysage téléphagique. Parmi les petits plus qui font de la série ce qu'elle est, il faut tout d'abord saluer la tonalité qui se dégage de l'ensemble. Elle est en effet dotée de dialogues bien ciselés, agrémentés de petites piques qui font souvent mouche et d'une capacité à verser dans le second degré, dès que cela nécessaire, rafraîchissant et qui met instantanément le téléspectateur à l'aise. Si bien que ce show se construit très rapidement un joli capital sympathie, qu'il va ensuite s'efforcer de cultiver, avec beaucoup de soin et une certaine réussite, tout au long de la saison. Jouant sur une forme de bonne humeur générale contagieuse, l'atmosphère globale bénéficie pleinement de cette légèreté bien calibrée. L'ambiance parvient, presque sans effort apparent, à fidéliser le téléspectateur, bien aidée par l'autre grand atout de la série, qui réside dans sa dimension humaine.

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S'inscrivant dans la droite lignée des autres fictions phares de la chaîne USA Network, White Collar choisit en effet de donner la priorité à ses personnages. Cela a pour conséquence plus discutable de reléguer au second plan les enquêtes, qui apparaissent souvent comme une sorte de toile de fond, servant plus de faire-valoir et de prétexte afin de mettre en avant les dynamiques existant entre les différents personnages. Plus que tout, la série trouve sa raison d'être dans le sacré numéro de duettistes offert par les deux protagonistes principaux : est mise en scène une relation virevoltante et fluctuante, basée initialement sur un certain respect des capacités "professionnelles" de chacun, mais qui devient progressivement synonyme d'une amitié atypique, où la question récurrente reste celle de la confiance.

Peter, l'agent du FBI, et Neal, l'escroc détenu avec qui il a conclu ce partenariat de travail, jouent sur une classique dynamique du petit écran : l'association des opposés. Mais aussi traditionnelle que cela puisse paraître a priori, il se dégage de leur paire, de façon assez étonnante, une complicité authentique, parfois malicieuse, parfois très sérieuse, particulièrement rafraîchissante. Elle constitue l'âme de la série. Car c'est sur ces personnages, attachants et sympathiques, que White Collar mise pour séduire le téléspectateur et le convaincre de rester. C'est en effet par l'angle de l'affectif que la série va s'imposer comme incontournable dans l'agenda du téléphage : un divertissement, certes sans prétention, mais diablement charmant.

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Au-delà de la dynamique plaisante instaurée entre nos deux héros, si agréable à suivre, White Collar ne serait pas White Collar sans ses acteurs. Car elle est l'illustration à succès d'une série construite par et sur son casting principal, bien équilibré et choisi. L'alchimie existante entre Peter et Neal n'émane pas seulement du script ; Tim DeKay (Carnivàle) et Matt Bomer (Tru Calling, Chuck) ont une complicité instinctive à l'écran qui permet justement de jouer, avec beaucoup de naturel, sur cet aspect. Dans ces séries où la dimension humaine est déterminante, c'est un élément clé. Or, les deux ont parfaitement intégré les différentes facettes de leurs personnages respectifs, et la dynamique qui se dégagent de leurs intéractions devient rapidement contagieuse.

De plus, je l'avoue, depuis le temps que j'espérais secrètement que Matt Bomer décroche un rôle principal dans une série dans laquelle je pourrais m'investir (ses précédents essais ne m'avaient jamais vraiment emballé), je pouvais rarement rêver meilleure occasion, tant le personnage Neal est juste parfaitement adéquat pour son jeu d'acteur et lui correspond naturellement (même si, certes, je ne prétends pas faire preuve d'une grande objectivité dans mes jugements le concernant).

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Reste que si cette saison 1 aura été très plaisante à suivre, il faut cependant reconnaître que la série marche à l'affectif, n'offrant pas toujours des storylines à la hauteur de ce jeu relationnel qu'elle sait si bien mettre en scène. Après un premier épisode d'ouverture convaincant, la suite sera d'une qualité plus fluctuante, alternant entre enquêtes trop convenues d'un classicisme extrême et affaires un peu bancales, à la cohérence parfois un brin douteuse, sur lesquelles il ne faut pas trop s'attarder. Le FBI ressemblera plus d'une fois plus à une agence de détective privé qu'à une organisation fédérale... Dans la deuxième partie de la saison, les scénaristes commenceront à utiliser un peu plus le passé de Neal, ramenant à plusieurs reprises des adversaires ou connaissances opérant de l'autre côté de la barrière de la loi, pour des confrontations qui suivent un schéma invariable qui devient un peu répétitif. De plus, le supposé fil rouge construit tout au long de la saison ne brille pas par l'intérêt qu'il suscite chez le téléspectateur : tournant autour d'une mystérieuse Kate, pour laquelle on peine à comprendre l'obsession que Neal éprouve, elle amènera surtout des micro-enjeux (la boîte à musique), quelques faux retournement de situations (le cliffhanger de mi-saison) et une conclusion explosive qui constitue un cliffhanger comme un autre. Rien de bien transcendant.

Ainsi, si elles se suivent pourtant sans s'ennuyer, avec un rythme toujours entraînant, ces storylines ne marquent pas vraiment, permettant avant tout aux personnages - et surtout à Neal - de faire le show ; mais ce, avouons-le, pour le plus grand plaisir du téléspectateur.

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Bilan : White Collar s'est révélé être un divertissement charmant et plaisant. L'atout de la série est d'être parvenue à exploiter, avec une fraîcheur étonnante et beaucoup de légèreté, la dynamique pourtant classique de l'association entre deux personnages que tout oppose a priori. C'est agréable, honnête, et cela se suit sans arrière-pensée. Au final, voici donc une fiction où l'affectif joue un rôle déterminant et dont l'attrait repose principalement sur ses personnages attachants et son casting des plus convaincants. Mais ces différents ingrédients prennent très bien ; et le mélange tient ses promesses !

Pour ma part, c'est un peu typiquement le genre de série pour lequel j'ai souvent une tolérance d'environ deux/trois saisons, avant de passer à autre chose (jurisprudence Psych et Burn Notice, notamment, sur la même chaîne). Mais, pendant l'intervalle, je vais prendre beaucoup de plaisir, grâce à l'ambiance générale qui y règne. Et je serai au rendez-vous pour la saison 2, dès cet été.

Pour le moment, je savoure donc. Et puis, vous ai-je dit combien j'appréciais Matt Bomer ?


NOTE : 7/10


Une vue globale sur la série :


Le rendez-vous pris pour la saison 2, avec spoilers du finale de la saison 1 :


11/03/2010

(Pilote CAN) The Bridge : luttes d'influences et de pouvoirs au sein de la police

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Comme souvent, le calendrier téléphagique n'est pas dépourvu d'ironie. Tenez, je passe des mois à me lamenter de l'absence de tout véritable "cop-show chroniqué du quotidien" à l'antenne ; et voilà que, la même semaine, le petit écran voyait affluer plusieurs séries de ce genre. En effet, en ce début du mois de mars, si les inédits de Southland revenaient sur TNT aux Etats-Unis, parallèlement, au Canada, débutait une nouvelle fiction, co-production entre CTV et l'américaine CBS : The Bridge.

L'occasion d'ouvrir une nouvelle rubrique sur ce blog (j'avoue que le Canada et moi avons eu une agréable lune de miel il y a quelques saisons, mais dernièrement, nous ne nous entendons plus trop sur un plan téléphagique - l'époque semble révolue, où je pouvais vénérer Slings & Arrows, tout en étant intriguée par Intelligence, et en gardant une place dans mon coeur pour ReGenesis), également de saluer le retour d'Aaron Douglas (certes, la fin de Battlestar Galactica, c'était il y a moins d'un an, même si cela me paraît une éternité - et je ne l'ai jamais trop aimé dedans, en plus), et de s'offrir toute une soirée-test devant ce long pilote d'1 heure 30 par lequel nous est introduite la série.
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The Bridge nous plonge dans le quotidien désanchanté d'une force de police gangrénée par les ambitions personnelles de chacun, mais aussi par la corruption, à tous les niveaux de la hiérarchie. Chacun sert un statu quo précaire, jouant avec les médias et manipulant les apparences afin de parvenir à ses fins. Pour accentuer les contrastes, face à cette hiérarchie brouillée où les oppositions internes sont exacerbées, le titre de la série fait référence à l'image de ce pont, centrale, qui est tout aussi symbolique que très concrète : elle renvoie également au rapport que cet ouvrage fait ainsi exister entre deux extrêmes de la ville, reliant le quartier d'un ghetto populaire à des ensembles pavillonnaires aux superbes villas.

Au coeur de ce milieu trouble, la série suit le parcours de Frank Leo (Aaron Douglas), officier patrouilleur profondément intègre, avec un fort caractère et suffisamment de présence pour être en mesure de rallier ses collègues aux causes pour lesquelles il choisirait de se battre. Ce pilote pose le cadre et les enjeux de son action, l'amenant à être élu représentant syndical, suite à un ensemble d'évènements au cours desquels son tempérament de leader se sera affirmé par la force des choses et où il se sera imposé comme véritablement capable de défendre les intérêts des policiers, même ceux au grade peu élevé. L'histoire s'inspire d'un fait réel : le parcours d'un syndicaliste, Craig Bromell, et l'action qu'il mena au sein de la police de Toronto, dans les années 90 jusqu'au début des années 2000.

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Construire un cop-show sur la croisade d'un syndicaliste qui souhaite nettoyer la police de sa ville de toutes les compromissions et dérives qu'elle connaît, s'érigeant dans le même temps en solide rempart pour protéger ses collègues contre les excès médiatiques dirigés contre eux, mais aussi contre les dérapages que ce dur métier peut déclencher, c'est choisir une approche en somme assez originale. Cela permet à The Bridge de ne pas se présenter comme un énième formula-show policier, mais, au contraire, d'essayer d'apporter quelque chose à l'édifice des séries de ce genre. De ce point de vue, cette fiction part donc d'une bonne idée et le téléspectateur perçoit rapidement son potentiel, à mesure que Frank Leo s'affirme et adopte des prises des positions pour lesquelles il lui faut aller à contre-courant d'une hiérarchie arc-boutée sur ses privilèges et ses ambitions.

En s'ouvrant sur un pilote surchargé en drames humains et en problèmes très divers à régler, les scénaristes laissent entre-apercevoir l'ampleur de la tâche qui attend le policier. Figure centrale de l'épisode, au cours duquel son personnage acquiert peu à peu toute sa dimension, Frank renvoie à l'image classique de ces héros droits et responsables, capable de galvaniser ceux qui les entourent, mais également de faire preuve d'un pragmatisme froid et détaché. Un leader manifeste qui, derrière ses accents de simplicité et d'honnêteté, va aisément être apprécié par le téléspectateur, pour qui il va constituer le point de repère à suivre dans ce tourbillon de luttes d'influence intestines et complexes.

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S'il est bien un reproche que l'on ne peut pas adresser à ce pilote, c'est de ne pas essayer de nous plonger dans un décor ambigü. La série se place d'office dans un cadre plutôt désillusionné, où les accords sous le manteau et les arrangements en coulisses sont monnaie courante ; où la gestion de la sécurité et le maintien de l'ordre public donnent lieu à des arbitrages parfois un peu douteux, où l'intérêt général apparaît bien lointain. Très rapidement, The Bridge essaye de mettre en lumière des rapports de force tortueux et les manipulations qui ont cours au sein même de l'institution policière, actions qui feraient presque paraître la délinquance quotidienne extérieure comme un détail d'ajustementr en toile de fond. L'instrumentalisation des affaires, le recours aux écoutes, l'infiltration - ou la débauchage - d'informateurs au sein des services, théoriquement sensés travailler à un but commun, tous les moyens sont légitimes et les protagonistes ne reculent devant rien. Schématiquement, s'affrontent ainsi les partisans du statu quo et ceux qui aspirent à un vrai nettoyage et à une remise à plat de l'institution.

Pour autant, aussi louables soient-ils, ces efforts ne sont pas pleinement couronnés de succès. Mon regret majeur reste le caractère très propret, un brin aseptisé, dont souffre l'ensemble. Certes, The Bridge est destiné à un public large, de grand network. Mais, avec ce fascinant, et très prenant, jeu de surveillance et de paranoïa qui s'installe peu à peu, c'est presque un réflexe de dresser des parallèles avec la maîtresse canadienne du genre, Intelligence. Or, cette dernière, diffusée sur CBC, n'était pas non plus câblée. Cependant, cela ne l'a pas empêché d'afficher de réelles ambitions et de toujours essayer, avec ses moyens et à son niveau, d'instaurer une atmosphère très sombre, tendue, se nourrissant de l'ambiguïté de ses personnages comme de celle des situations créées. A mes yeux, cette ambiance plus noire aurait parfaitement collé au sujet de The Bridge, qui pêche par excès de classicisme et de prudence. Elle aurait conféré aux drames, qui s'enchaînent  à un tel rythme dans ce pilote, qu'ils laissent le téléspectateur un brin essouflé, un caractère vraiment marquant, et peut-être permis que la série fasse plus que juste essayer d'esquisser une ambivalence dans les rapports de force qu'elle installe.

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L'autre élément sur lequel The Bridge est très perfectible, mais que le temps corrigera éventuellement, renvoie à l'aspect humain du show. En effet, pour une série centrée sur les relations, elle demeure très impersonnelle : le téléspectateur éprouve, tout au long de l'épisode, beaucoup de difficulté à éprouover la moindre empathie et à s'impliquer émotionnellement. Si le héros se complexifie au fil du pilote, sa présence s'imposant d'elle-même alors qu'il acquiert un véritable statut de leader d'hommes, en revanche, les autres personnages, utiles faire-valoirs assez vains, paraissent cantonnés dans des stéréotypes unidimensionnels déjà ennuyeux. Aucun n'attire l'attention, ni ne sort du lot : chacun renvoie à une figure préconstruite assez clichée, introduite sans subtilité. Trop tournée vers un protagoniste central, il faudra que The Bridge travaille plus cet arrière-plan manifestement laissé en friches, et essaye de conférer une certaine épaisseur psychologiques à des individus, pour le moment trop facilement catégorisables.

L'évolution est sans doute faisable, d'autant que le casting est globalement très correct. Outre Aaron Douglas (Battlestar Galactica), qui prend progressivement ses marques et se retrouve parfaitement imprégné du personnage dès la fin du pilote, le téléspectateur croise un certain nombre de têtes connues du petit écran nord-américain : Frank Cassini (qu'on a pu entre-voir dans Da Vinci's City Hall ou Intelligence), Inga Cadranel (The Eleventh Hour, Rent-a-Goalie), Michael Murphy (The Eleventh Hour), Ona Grauer (Intelligence) ou encore Paul Popowich (Angela's Eyes).

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Bilan : The Bridge bénéfice d'un angle d'attaque intéressant, choisissant de nous dévoiler les rouages et mécaniques internes à la police. Ce ne sont pas tant les faits divers et les enquêtes, mais plutôt les luttes d'influence, stigmatisant les dérives et excès ayant cours au sein de l'institution, qui vont attirer notre attention. Pourtant, tout en laissant entrevoir un potentiel prometteur, ce pilote, paradoxalement peut-être trop timoré, souffre de défauts importants. Désireux d'accrocher le téléspectateur, les scénaristes n'ont pas hésité à verser dans la surenchère presque gratuite ; les mille et une péripéties qui déciment l'unité de Frank, comme autant d'épreuves et de drames qui se suivent, paraissent un peu trop forcées, en un si court laps de temps, donnant un effet très artificiel. Outre la difficulté à s'impliquer humainement auprès d'autres personnages que le héros, le côté extrêmement classique et calibré de la série se ressent aussi dans l'ambiance. Encore une fois, on perçoit les possibilités offertes, mais, pour le moment, la série ne parvient pas encore à imposer une identité propre, avec son décor passe-partout, sa réalisation conventionnelle et ses choix de bande-son quelque peu hasardeux.

En somme, si ce pilote dévoile des éléments intéressants, il souligne aussi de sérieuses limites conceptuelles, qu'il faudra que The Bridge puisse dépasser.


NOTE : 6/10


La bande-annonce de la série :

09/03/2010

(US) Southland, saison 2 : sobre chronique humaine du quotidien de policiers à L.A.


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La semaine dernière débutait la seconde saison de Southland. Nous avions quitté nos policiers de Los Angeles au printemps dernier sur NBC, en croisant les doigts pour que ce grand network, peu réputé dernièrement pour ses politiques téléphagiques, veuille bien consentir à octroyer quelques épisodes supplémentaires à une série dont le potentiel était manifeste. Dans un étrange éclair de lucidité passager, elle renouvelait initialement Southland, commandant 13 nouveaux épisodes. Mais l'automne revenant, soudain, la série ne parut plus à sa place dans la grille des programmes de sa chaîne. Six épisodes étaient déjà dans la boîte. Nouveaux atermoiements. Timidement, une chaîne câblée se manifesta : TNT. Après avoir été mise à mort sans diffusion, Southland se voyait ressuscitée sous perfusion : un sursis de six épisodes lui était octroyé, juste de quoi diffuser les épisodes déjà tournés. C'est déjà ça.

Ainsi donc, c'est sur TNT que le téléspectateur retrouvait Southland mardi soir dernier. Cette création de John Wells (nom resté associé à Urgences et New York 911) n'offrira pas l'occasion de me réconcilier avec NBC.

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Southland choisit de nous faire partager le quotidien de policiers de Los Angeles, situés à plusieurs échelons, dans leur journée rythmée par la violence ordinaire, entre interpellations de suspects, querelles de voisinage, fusillades et autres crimes de sang. Cet angle diversifié permet à chaque épisode de bénéficier de plusieurs intrigues, traitées en parallèle, qui peuvent rester indépendantes, mais sont aussi parfois amenées à se recouper. L'intérêt de ce schéma narratif, c'est d'offrir ainsi l'occasion de s'intéresser à la dynamique des rapports existant au sein de plusieurs duos de partenaires. Nous nous situons au bas de la hiérarchie, mais à divers degrés.

Le duo le plus symbolique de la série, qui a marqué la première saison, reste l'association de l'apprenti flic, encore stagiaire, Ben Sherman (un Ben McKenzie qui m'a plutôt convaincue, après Newport Beach) avec son instructeur, John Cooper (Michael Cudlitz, croisé dans Standoff et Band of Brothers notamment), en officiers patrouillant leur secteur dans leur voiture de police. Optant de réellement s'investir dans leurs personnages, au fil des épisodes, les scénaristes révèlent peu à peu des personnalités à multiples facettes, bien plus complexes que l'on aurait pu imaginer de prime abord. Chacun balaye de nombreuses idées reçues, qu'il s'agisse des origines sociales de Ben Sherman ou des secrets de John Cooper. Initialement presque improbable, leur paire fonctionne finalement très bien, jouant sur le ressort classique ancien/nouveau. Plusieurs autres personnages gravitent dans l'équipe des patrouilleurs, incompétents notoires, policiers marchant sur une corde raide ou bien, simple agent faisant leur boulot. Il y a comme une réminescence de New York 911 qui règne, et ce n'est pas pour me déplaire.

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En parallèle, Southland choisit de se concentrer sur le service des homicides, permettant ainsi de suivre l'intégralité des enquêtes au côté des inspecteurs. Sur le même schéma que pour les patrouilleurs, c'est à nouveau sur les associations entre partenaires que la série se concentre, avec deux duos de détectives distincts. Il y a, d'une part, les très professionnels et efficaces Lydia Adams (Regina King) et Russell Clarke (Tom Everett Scott, vu dans Saved ou encore The Street), avec leur complicité presque naturelle, personnages posés et réfléchis qui apportent leur expérience et une intuition instinctive souvent bien inspirée sur les scènes de crimes. D'autre part, nous avons deux autres collègues, plus portés à parfois trop en faire, Nate Moretta (Kevin Alejandro, croisé dans Shark ou encore Ugly Betty) et Sammy Bryant (Shawn Hatosy). Un peu moins mis en avant, ils héritent de storylines plus classiques.

L'attrait de Southland, c'est de sincèrement essayer de mettre en avant ses personnages, à travers leur vie professionnelle, par les enquêtes policières, mais pas seulement, s'intéressant aussi par intermittence à leur vie privée. La série ne dispose pas de personnages s'imposant comme sortant du lot et pouvant se présenter comme atypique. Cette absence de surenchère traduit une volonté de sobriété qui fait aussi la force de ce portrait qu'elle dresse : en dépit du cadre, sur fond de guerre des gangs à Los Angeles, il n'y a rien de la noirceur d'un The Shield, seulement une volonté de présenter un quotidien, presque monotone, mais qui n'est pas dépourvu d'accents réalistes. Sans apporter de nouveauté à ce genre de fiction, Southland s'inscrit honnêtement dans une tradition sous-représentée à la télévision américaine actuellement.

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Pour autant, si la série a ses atouts, elle n'est pas exempte de tout reproche. Son approche, caméra virevoltante entre les différentes intrigues, peut parfois donner une impression assez  brouillonne, perturbant la cohésion d'ensemble de l'épisode. Avec les passages répétés, parfois un peu abrupts, d'une storyline à l'autre, les scénaristes touchent peut-être à la limite du format proposé. Le traitement n'est pas toujours équilibré ; certains épisodes donnent ainsi le sentiment de survoler seulement certaines enquêtes, auxquelles ne sont consacrées que quelques brèves scènes, ce qui peut rendre difficile pour le téléspectateur de s'investir dans ces histoires. Si on devine l'atmosphère que la série tente de créer, les efforts faits - dont l'existence seule est déjà louable -, déployés parfois avec une certaine maladresse, ne paient pas toujours. Cependant, le potentiel est bien perceptible et donne envie de laisser à la série le temps de s'installer ; seulement, soyons franc, ce ne sont pas des petits bouts de 6 épisodes par saison qui vont lui permettre cela.

Si le fond demeure perfectible, il faut par contre rendre hommage à la forme et souligner la belle photographie d'ensemble dont bénéficie Southland. La réalisation est vraiment soignée, les cadres travaillés et bien choisis, et, surtout, l'image est retouchée avec inspiration, dotée d'une teinte saturée qui fait ressortir la dominante colorée ou plus sombre des scènes, reflet parfait de l'ambiance que cette série, se déroulant sous le soleil de Los Angeles, tente d'instaurer.

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Le season premiere, diffusé mardi dernier, a lancé la saison de la plus convaincante des manières, choisissant de traiter directement des conséquences des évènements de la fin de saison passée, sans s'arrêter sur leur découverte. Parmi les officiers de patrouille, Chickie Brown subit la mise à l'écart de ses collègues, suite à sa gestion des problèmes de dépendance de son partenaire. Elle se retrouve associée à un policier incompétent, incapable de faire son job, mais qui peut surtout se révéler dangereux sur le terrain. Ben Sherman entre lui dans la dernière phase de son stage. Du côté des détectives, sévèrement blessé dans le season finale, Russell Clarke n'a toujours pas quitté l'hôpital et se remet difficilement, avec une longue convalescence devant lui. Si Lydia n'oublie pas son partenaire, les doutes sur sa santé amènent un nouveau venu à devoir faire équipe avec la jeune femme. Ambitieux, assez hautain, mais également pragmatique, l'association commence par faire des étincelles. Le quotidien des patrouilleurs et des inspecteurs va se croiser, confrontés à la disparition d'un vieil homme. En parallèle, Moretta et Bryant tournent autour d'un dangereux trafiquant, auquel ils lient le mort de la dernière enquête qu'ils ont récupérée. Pour cela, ils se rapprochent d'une force d'intervention, une coopération entre différents services, destinée à le faire tomber.

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Bilan : Southland n'est pas parfaite, pourtant, le potentiel perçu donne incontestablement envie de s'investir dans cette série qui est, en quelques épisodes à la diffusion hasardeuse, parvenue à se créer un univers propre et clairement identifié. Construite sur les bases et avec les ficelles scénaristiques d'un cop-show classique, elle prend toute sa dimension lorsqu'elle laisse libre cours à sa dimension humaine. Le petit écran, croulant sous les formula-show aseptisés, manque cruellement de ces chroniques du quotidien qui ont marqué les dernières décennies. C'est aussi pour cela que Southland attire l'attention : c'est une petite bouffée d'air frais qui remplit, sans prétention, une case actuellement un peu oubliée par les chaînes américaines.


NOTE : 7/10


Vidéo promo diffusée par TNT pour la saison 2 :

08/03/2010

(Blog) My Télé is Rich, 100e !

Mine de rien, nous voici arrivés au centième billet publié sur ce blog !

Je vous rassure, je ne vais pas marquer l'évènement toutes les centaines, mais la première constitue sans doute le premier cap symbolique d'un blog. L'occasion d'une petite mise au point printanière.

Actuellement, je fonctionne à un rythme honorable de 4 notes par semaine. J'ai bien conscience que ce qui fait l'intérêt premier d'un blog, c'est une mise à jour la plus quotidienne possible ; malheureusement, je ne peux pas sacrifier toutes mes nuits à la rédaction de critiques et je préfère que cette activité reste un plaisir, plutôt que de m'imposer un emploi du temps surhumain que je ne tiendrais que quelques semaines. La motivation fluctue, mais il est inutile de s'écoeurer en faisant de ce blog une obligation. Comme on me l'a déjà fait remarquer, je vais essayer de réduire un petit peu la longueur de mes articles, de façon à les rendre plus accessibles.

Petite parenthèse "Organisation" :
- Le dimanche "asiatique", pour traiter de k-dramas ou de j-dramas (cela viendra bien un jour, Nobuta wo produce a ouvert le bal), s'est définitivement institutionalisé. D'un point de vue plus statistique, d'ailleurs, les séries asiatiques sont la destination d'environ les 2/3 des lecteurs quotidiens, ou arrivés par moteurs de recherche sur ce blog. Heureuse donc de constater que cela vous intéresse, même si je manque encore de beaucoup de références en la matière pour rédiger mes critiques, par rapport aux autres blogs de spécialistes du sujet (mais j'y travaille).
- Côté séries occidentales, parmi les reviews "épisodes par épisodes", l'intégralité de la saison 2 de Being Human aura été reviewée ; la saison 4 de Big Love aura eu quelques trous, mais le dernier épisode devrait venir la conclure, soit un total de 7 review sur 9.
- A côté, reste le temps d'un billet, ou deux, pour se consacrer à une série "autre" : un bilan, un test de pilote, suivant la semaine et les programmations...

A venir : Au programme des prochaines semaines, voire mois :
Avec l'arrivée du printemps (en dépit de la trompeuse neige dominicale), se pose à nouveau la question des séries à reviewer épisode par épisode, et du choix à effectuer. A priori, plusieurs possibilités, qui restent dans le monopole HBO/BBC (réflexion faite, je ne suis peut-être pas très ouverte comme téléphage) :
- La mini-série The Pacific commence dans une semaine sur HBO : méritera-t-elle une critique épisode par épisode, ou un simple bilan à la fin, après la review du pilote ? Il est trop tôt pour le dire.
- La saison 3 de Ashes to Ashes va débarquer fin mars sur BBC1. J'aurais très envie de la partager avec vous, afin de conclure l'aventure qui s'était ouverte avec Life on Mars.
- Enfin, la saison 5 de Doctor Who, évidemment, qui débutera le 3 avril sur BBC1. Incontournable.

Parmi les bilans futurs, plusieurs mini-séries en cours de visionnage : Desperate Romantics, The Perfect Spy...
Ce mois de mars devrait aussi être l'occasion de découvrir plusieurs nouveautés. Les tests de pilotes continueront de façon sporadique. Vous retrouverez probablement Justified (FX, avec Timothy Olyphant). Pour le reste, rien n'est moins sûr.
Enfin, côté asiatique, les bilans des séries commencées en janvier devraient arriver progressivement à partir d'avril ; ne soyez cependant pas trop pressés. Parmi les dramas déjà diffusés, dont on peut envisager des reviews globales dans les prochaines semaines, je regarde actuellement : The City Hall et Lobbyist. Vu que le rythme d'un drama par semaine n'est pas tenable en période de boulot, je continuerai également les reviews de pilotes de dramas (le prochain sera sans doute The Birth of the Rich).
Plus tous les coups de coeur non programmés, l'évocation de séries suivant l'air du temps et l'humeur, ainsi que tout ce que le hasard mettra sur ma route téléphagique. Et puis, peut-être quelques bilans de saisons de séries américaines ?

Voilà donc le programme à venir !

Je profite enfin de cette note pour vous remercier de vos visites, régulières ou exceptionnelles, ainsi que pour vos commentaires.


Encore une fois, toute suggestion et tout conseil que vous pourriez avoir seront les bienvenues.

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07/03/2010

(K-Drama / Pilote) The Woman Who Still Wants To Marry : une version coréenne de Sex & The City ?


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Aujourd'hui, un dimanche asiatique plus léger que le précédent.

Hier, j'ai mis à profit ma soirée de libre, retirée loin de toute vie sociale, afin de poursuivre la découverte des séries coréennes de ce début d'année 2010 - un premier trimestre qui aura quand même été plutôt réussi au pays du Matin Calme. Souhaitant me changer les idées, j'ai décidé de me programmer une soirée "girly" devant une de ces comédies romantiques dont la télévision coréenne a le secret, histoire de m'offrir une douce parenthèse après plusieurs semaines consacrées aux séries d'action, voire d'horreur. Suivant la devise, "la diversité est maître mot du téléphage". De plus, Pasta m'a agréablement rappelé qu'il existait d'autres genres, pouvant aussi être attrayants.

C'est ainsi que, après une rapide évaluation de tous les pilotes "en attente de visionnage", je me suis retrouvée devant le premier épisode de The Woman Who Still Wants To Marry (aka Still, Marry Me / City Lovers), une série dont la diffusion a débuté depuis le 20 janvier dernier sur MBC et qui devrait comporter 16 épisodes. Le rouleau-compresseur d'audience qu'est Chuno (Slave Hunters) aura été fatal à son audimat ; ce qui ne signifie pas qu'elle ne mérite pas un petit détour. En fait, ce drama se présente comme la suite d'un drama datant de 2004, intitulée - de manière originale - The Woman Who Wants To Marry. Je ne connaissais absolument pas cette dernière, cependant je n'ai eu aucun problème pour suivre le début de cette nouvelle série. Seul le personnage principal, Lee Shin Young, se trouvait également dans cette prequel. Et si l'on continue à suivre ses (més)aventures amoureuses, l'actrice qui l'incarne n'est en revanche plus la même.

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L'épisode s'ouvre, d'une façon irréelle et féérique qui sonne faux à dessein, sur un dîner romantique, conjuguant, avec une certaine ironie, tous les clichés du genre et se concluant par une demande en mariage du plus bel effet, devant une héroïne, presque incrédule, mais définitivement conquise par ce gentleman qu'elle connaît encore relativement peu. Pensez donc : un homme de son âge, qui n'a que faire du fait qu'elle ait déjà la trentaine bien entamée et qui l'encourage dans l'épanouissement de sa carrière professionnelle, que Shin Young a toujours fait en priorité jusqu'à présent. Cependant, raconter une histoire parfaite n'est évidemment pas l'objectif d'un drama. Au contraire. Ce scénario, tout droit sorti des rêves de célibataire fleur bleue traînant leur mal d'amour, s'enraye donc rapidement. Dès la nuit suivant cette demande en mariage. Shin Young est, en effet, reporter pour la télévision. Retournée travailler un peu plus tard cette soirée-là, elle est appelée pour couvrir un incendie dans un motel. Elle assiste alors au sauvetage de son pseudo fiancé, saute de la plus pathétique des manières par une des fenêtres, afin d'échapper aux flammes, et ce, en charmante (et très jeune) compagnie.

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La suite offre donc un condensé, mélange dynamique entre vraies réflexions existentielles et remises en question, et soirées arrosées entre amies, naviguant entre auto-apitoiement et tendre ironie, le tout bénéficiant d'une dimension humaine et d'une épaisseur psychologique travaillées et appréciables. Ce ton, assez versatile, permet à la série de s'imposer rapidement dans le coeur du téléspectateur, qui s'attache instinctivement aux personnages, et surtout à l'héroïne, dont le drama s'emploie à souligner toute la complexité. Shin Young est une journaliste qui s'est toujours investie pleinement dans sa carrière, ne laissant pas ses amours la brider. Elle a invariablement instauré un ordre des priorités où la vie professionnelle passait en premier. Seulement, désormais bien trentenaire, avec une carrière qui n'est pas non plus devenue ce dont elle rêvait, elle contemple aussi les ruines inachevées de sa vie personnelle : elle se retrouve en porte-à-faux d'une société, aux yeux de laquelle elle a déjà rompu avec les codes implicites, en n'étant pas encore mariée à son âge.

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The Woman Who Still Wants to Marry aurait pu tomber dans la fable moralisatrice sur la gestion d'une vie, avec notamment cette fameuse problématique du choix, supposé impératif, que la femme devrait avoir à faire entre travail et famille. Mais le pilote de ce drama est loin d'être aussi réducteur. Au contraire, il traite de ces questions avec une ambivalence qui sonne finalement très juste, se refusant de présenter le personnage de Shin Young de façon unidimensionnelle. La jeune femme intériorise et symbolise au fond les paradoxes de son époque. Sa versatilité témoigne de l'ambiguïté des attentes de notre société avec une authenticité rafraîchissante. Brillante et professionnelle accomplie, agissant souvent en femme forte à la personnalité affirmée, elle peut soudain se sentir accablée de doutes et se muer en célibataire pathétique. Avec son caractère entier, ses sautes d'humeur spontanées, son personnage a une portée un peu universelle dans lequel il est facile de se retrouver. Bien sûr qu'elle s'interroge sur sa vie, sur les choix qu'elle a pu faire par le passé. Elle est consciente d'aspirer à un équilibre entre deux idéaux à atteindre qui, jusqu'à présent, n'ont pas paru compatibles. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille sacrifier l'un pour atteindre l'autre. Elle se l'avoue elle-même, s'ils étaient à refaire, elle referait probablement les mêmes choix. C'est ce qu'elle est. Elle ne remettra pas en cause son sens des valeurs. Pourtant, elle est aussi parfaitement consciente de cette contradiction sous-jacente entre épanouissement professionnelle et personnelle, qu'elle n'hésite pas à souligner.

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Alliant avec inspiration des tons très différents, la série exploite, avec une certaine habileté, son concept de départ pour offrir une entrée en matière plutôt rafraîchissante. Alternant des scènes au comique burlesque, où nos héroïnes jouent avec une auto-dérision distante sur la figure caricaturale de la célibataire désespérée, l'épisode parvient aussi à nous proposer des scènes où leurs sont assenées des répliques d'une cruauté très amère sur leur vie, auxquelles elles répondent avec une dignité qui force le respect. Ces trois amies ont pris leur vie en main et ne comptent pas perdre ce contrôle, en dépit de leurs moments de doute ou de faiblesse. The Woman Who Still Wants to Marry réussit, sous ses atours de comédie romantique classique, à dresser un portrait très juste de la femme moderne. La série ne se veut pas militante. Elle n'est ni spécialement féministe, ni moralisatrice en référence à des conceptions passéistes. Elle décrit simplement les contradictions existantes dans nos sociétés modernes. Peu importe la vision progressiste que l'on peut avoir, la place des femmes demeure sujette à questionnement, que ce soit par le biais de valeurs culturelles intégrées que l'on reproduit inconsciemment, ou par une pression sociale qui s'exerce de manière insidieuse. Ce drama capte et retranscrit très bien ces éléments sociologiques, tout en utilisant, comme base à ces esquisses de réflexion, le format de la comédie romantique.

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De plus, il faut souligner que les acteurs contribuent à cette agréable impression d'ensemble. Le premier épisode se concentre sur les états d'âme de l'héroïne et de ses deux amies, le casting masculin n'étant introduit, pour une bonne partie, que dans les dernières minutes du pilote. Je ne connaissais aucune des têtes d'affiche féminines, mais elles m'ont vraiment et quasi-instantanément conquise. C'est évidemment surtout Park Jin Hee qui s'impose, en journaliste volontaire et versatile, entre femme de tête et demoiselle au coeur d'artichaud. Aimer l'actrice principale d'un drama est toujours bon signe pour la réception globale de la série. Et le jeu de Park Jin Hee, tout en grâce et relativement sobre pour son rôle et les effets comiques recherchés, colle parfaitement à son personnage. A ses côtés, Uhm Ji Won incarne sa meilleure amie, très volontaire, avec un caractère férocement indépendant qui permet une balance intéressante avec Shin Young. Et Wang Bit Na joue une ancienne connaissance du lycée dont la route professionnelle croise celle de l'héroïne. Toutes trois fonctionnent bien ensemble, et leurs scènes communes, de déprime ou de planification de stratégies improbables, apparaissent toujours très complices.

Si je n'avais encore jamais rencontré aucune des actrices de ce drama, ce n'était pas le cas des acteurs. Si Kim Bum (Boys Before Flowers) est introduit dans les dernières minutes du premier épisode, son rôle sera plus conséquent dans les prochains : un étudiant à l'attitude assez provocatrice, potentiel love interest en pointillé presque atypique, loin des stéréotypes, pour nos héroïnes, puisqu'il est de douze ans leur cadet. A ses côtés, on retrouve également l'immanquable et toujours Choi Chul Ho (doté d'un don d'ubiquité que je lui envie, puisque vu, juste l'année dernière, dans Queen of Housewives, Partner, Hot Blood) et, enfin, Lee Pil Mo (The Sons of Sol Pharmacy House).

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Bilan : The Woman Who Still Wants to Marry se révèle étonnamment rafraîchissante, portée par un trio de femmes attachantes et modernes, entre contraintes sociales et aspirations personnelles. Elle traite de la thématique classique du choix entre vie privée et vie professionnelle, mais, dans ce pilote, elle reste sur un terrain neutre, ne prenant pas partie pour aucun des choix, mettant seulement en scène trois trentenaires de leur époque, pointant avec une certaine ironie les contradictions inhérentes à la société moderne dans laquelle elles vivent, entre émancipation et poids des traditions. Au final, jouant sur un ton assez léger et n'hésitant pas à faire dans l'auto-dérision, ce premier épisode est plutôt convaincant et la dynamique fonctionne.

Le potentiel est là et donne envie de s'investir pour découvrir la suite de leurs improbables aventures et épreuves de la vie. Pour parler au téléspectateur occidental, voici peut-être une sorte de Sex & The City version coréenne
- sans sexe donc -.


NOTE : 6,75/10


La bande-annonce :