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11/11/2009

(Humeur) Crise de foi téléphagique

Les jours fériés sont un cadeau empoisonné. Ils nous offrent un peu de temps loin du boulot. Et sans prévenir, notre cerveau désoeuvré opère un plongeon introspectif. Je suis tombée en arrêt devant les billets écrits pour ce blog au cours des deux dernières semaines, qui résument assez bien mes habitudes télévisées actuelles. Je me suis toujours considérée comme sériephage, amoureuse de la durée et de la complexification des intrigues, par opposition au caractère éphémère et à la brièveté d'un film. J'ai toujours préché pour cette chapelle. Pourtant, au cours de l'année écoulée, pas mal de mes certitudes se sont fissurées.

Bref, cher lecteur, me voilà assaillie de doutes. En pleine crise de foi téléphagique.

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Epargnez-moi un laïus sur l'évolution. Oui, il est normal de ne pas attendre la même chose de son petit écran lorsque l'on sort de l'adolescence et lorsque l'on a un pied dans la vie active et un joli bagage téléphagique derrière soi. De la vie d'étudiante à celle de salariée. Du modem 56k (ô antiquité!) jusqu'au haut débit. Des nuits d'insomnie pour guetter l'obscure diffusion d'une série inconnue sur une chaîne française (France 2 et ta case "Millenium-esque", je te salue) au programme à la carte que je me concocte désormais. Ma consommation de séries a considérablement changé au cours des dernières années. Mon rapport au petit écran également. Bien loin de la fiancée idéale, fidèle et prête à pardonner les errements, je suis devenue une croqueuse de séries sans pitié.

J'ai toujours cette passion. Animée par une curiosité inassouvie, par un besoin compulsif de découvertes, je garde un extrême plaisir dans un bref flirt, appréciant le visionnage d'un pilote pour combler l'ennui d'une soirée hivernale. Puis, je pousse parfois la "découverte" aux deux, trois épisodes suivants, histoire de voir la direction de la série... Mais au-delà, une barrière se dresse et l'affaire paraît se compliquer. Que dire ? Je suis devenue infidèle. Je ne m'engage plus. Ou, du moins, très difficilement. J'ai perdu le compte du nombre de séries abandonnées en cours de route, entre lassitude et perte d'intérêts, alors que je les suivais depuis plusieurs saisons. Certes, il m'arrive encore de parvenir à la fin d'une première saison, surfant sur la prime à la nouveauté. Seulement, au moment de la reprise, lorsque vient la saison 2, l'effet nouveauté ne joue plus, la curiosité s'est muée en ennui, et je ne sais plus que faire. Avant je mettais un point d'honneur à conclure la plupart des productions que je suivais ; maintenant, c'est l'exception.

Désormais, je crois que la durée idéale d'une saison de série comporte, à mes yeux, entre 10 et 13 épisodes. Pas plus. Car, quelles sont les séries que j'ai le plus de mal à suivre avec assiduité ? Les séries des grands networks américains. Même pour celles que j'aime, à un moment donné dans la saison, je finis invariablement par m'octroyer des pauses et mes saisons se terminent plus souvent en août ou septembre qu'en mai. Ma consommation de séries diffusées sur ces chaînes-là s'est d'ailleurs réduite comme peau de chagrin, est-ce une coïncidence ? Regardons concrètement, parmi les séries déjà existantes la saison précédente, ce que je regarde encore. Ou du moins ce que je considère n'avoir pas (encore?) abandonné. House MD, Brothers & Sisters, Supernatural, The Mentalist. Mais... Je n'ai pas encore recommencé la saison 6 de House MD, ni la saison 2 de The Mentalist (d'ailleurs ici, je ne suis pas certaine de reprendre, le cap saison 2 n'étant pas encore surmonté). J'ai plusieurs épisodes de retard pour Supernatural. Je n'ai pas fini la saison précédente de Brothers & Sisters. En parallèle, il m'arrive de regarder un épisode de The Big Bang Theory ou de How I Met Your Mother, dans les moments de blues. Ce n'est alors qu'un flirt occasionnel qui ne suit pas l'ordre de diffusion. Sympathique, mais sans engagement. Je picore, mais ne m'arrête pas. C'est grave, docteur ?

A côté, deuxième constat : j'ai beaucoup moins de difficultés à suivre les séries des chaînes câblées, moins nombreuses, mais pour lesquelles je suis à jour dans les diffusions. Qu'il s'agisse de Dexter, Sons of Anarchy, Mad Men, Breaking Bad, Big Love, True Blood... et même du cas particulier de Friday Night Lights, ex-grand network ovni-esque. Vous me direz que ce sont peut-être (probablement) des séries d'un autre calibre dans le paysage sériephile actuel, il reste que franchir la limite des 13 épisodes m'apparaît désormais difficile. Poussons plus loin la réflexion, en englobant toutes mes habitudes sériephagiques. Certains diraient sans doute que j'ai un léger penchant britannique. Or, qu'est-ce que l'on retrouve outre-Manche ? Des saisons classiquement comprises entre 6 et 13 épisodes ; et l'existence de tout un tas de mini-séries dotées de 4 à 6 épisodes, toutes aussi prenantes. Au-delà de l'attrait culturel qu'exercent sur moi les fictions britanniques (c'est un autre débat), il est logiquement plus facile d'arriver au bout de saison, correspondant à un quart d'une saison complète américaine. Ainsi, la série la plus ancienne que je suis toujours aujourd'hui avec assiduité est Spooks (MI-5), qui vient d'entamer sa huitième saison.

Suis-je devenue capricieuse, prompte à rechercher l'étincelle immédiate et refusant de diluer mon temps et mon énergie dans un investissement sur le long terme ? Ma rupture avec les séries des grands networks est-elle fondée sur des raisons qualitatives et d'affinité, ou le problème provient-il du format proposé, de ces saisons interminables qui s'étalent, sans fin, sur l'année ? Je recherche une constance dans l'intensité de la narration que ne m'apporte plus de longues saisons. Mon sentiment prédominant à l'égard des productions des grandes chaînes américaines n'est même pas un agacement devant un manque de subtilité ou d'aboutissement dans l'écriture, c'est juste un profond désintérêt. Ce ne sont pas quelques exceptions qui viendront bouleverser cette vision des choses. Et, à qualité égale, j'opterais toujours pour la série dont la saison comporte seulement 10 épisodes, par opposition à un programme qui dépasse les 20.

Au cours de cette rentrée, en seulement trois épisodes (dont le dernier ponctué d'avances rapides et de soupirs de suppliciée), Flashforward a réussi à m'écoeurer de toute envie de tenter de poursuivre l'aventure. Je n'ai pas saisi l'intérêt d'Eastwick (déjà annulée), j'ai trouvé Glee ridicule et je me suis endormie devant Vampire Diaries. Je serais presque tentée de continuer avec The Good Wife, une des rares nouveautés dramatiques sortant du lot, mais pour le moment, les épisodes en retard traînent... Il paraît que la rentrée 2009 est celle du renouveau des comédies américaines. Mais je n'ai pas encore trouvé la motivation de leur donner une chance ; étant assez peu portée sur ce genre de manière générale.

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Quand on commence à dresser des listes de séries inutiles, à regarder d'un oeil distant les news sur les projets US en cours en pariant sur la rapidité de leur annulation prochaine, est-ce que cela n'est pas renier sa nature première de sériephage ? La téléphagie n'a jamais été synonyme d'exhaustivité, certes. Mais en parcourant les discussions toujours aussi enflammées sur les forums, les critiques et analyses pointues de la blogosphère sériephile, j'ai l'impression de me retrouver isolée, perdue dans mes égocentriques questions existentielles. Et, au fond de moi, revient alors cette lancinante hantise ; celle de rester fermement enracinée sur le quai de la gare, en vieille relique qui observe le train télévisuel partir, tout en chérissant ses fictions cultes de temps révolus.

Donc, cher lecteur, je te confie une mission de veille sanitaire. Tu voudras bien tirer la sonnette d'alarme si jamais tu constates ma dérive vers ce futur cauchemardesque ?


Ma crise de foi téléphagique n'est peut-être que le reflet une évolution ; et mes nouvelles habitudes, une forme d'adaptation à de nouveaux goûts et  attentes. Car, concrètement, je continue d'explorer un univers téléphagique avec enthousiasme, mais c'est un univers au contenu bien différent de celui que je vénérais il y a 3 ou 4 ans.
Pour autant, est-ce que cela cesse de faire de moi une "sériephile" ?

10/11/2009

(UK) Spooks (MI-5), series 8, épisode 2

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La nouvelle saison de Spooks démarre vraiment avec ce deuxième épisode qui, tout en restant en terrain (très, voire trop ?) connu, exploite efficacement une intrigue solide, somme toute assez classique, où toutes les parties se livrent à un jeu d'échecs mortel, où chaque camp manipule l'autre et où les Britanniques sont, pour une fois, assez peu inspirés, un brin dépassés par les évènements, marionnettes indirectes d'une partie où CIA (Etats-Unis) et FSB (Russie) mènent la danse en coulisses.

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Les ennuis Britanniques débutent avec l'explosion d'une importante usine de gaz. Cette catastrophe remet en cause tout l'approvisionnement gazier du pays, menaçant de le plonger dans une crise énergétique sans précédent. Il est donc nécessaire et urgent de signer un nouveau contrat d'acheminement de cette matière première avec un des gros exportateurs de gaz. Malheureusement, seuls deux pays sont en mesure de répondre à la demande Anglaise : les Russes, qui réclament un prix déraisonnable, décidés à exploiter la précarité de leur situation ; et les... Tazbeks. Régime de fer, le Tazbekstan est une dictature où les droits de l'homme ne sont que chimère et où les pires excès ont lieu. Laissant de côté toute considération humanitaire, se voulant "pragmatiques", c'est donc vers les officiels Tazbeks que les Britanniques se tournent, espérant conclure un accord rapide avec un régime qui a besoin d'appuis internationaux. Mais les choses vont rapidement évoluer hors de contrôle.
 
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En effet, complexifiant la situation, un des membres de la délégation Tazbek, Urazov, une caricature du "méchant" (meurtrier et violeur), joue sur de multiples tableaux, venant considérablement compliquer la tâche du MI-5. D'une part, il profite de son passage à Londres pour tenter d'achever une vendetta contre une famille dont il a exterminé les membres dans son pays, à l'exception d'une jeune femme, Bibi. D'autre part, il mise sur son propre agenda et vise à assouvir ses ambitions de pouvoir. Face à une unité du MI-5 pas encore pleinement remis des derniers évènements, avec notamment un Harry qui repousse les limites de la morale bien plus loin qu'à l'habitude, tout devient rapidement confus. Sacrifiant tout principe dans le but d'obtenir le contrat de gaz, le MI-5 semble plus ou moins décider à laisser une marge d'action, normalement inacceptable, à Urazov. Un journaliste est tué. Bibi échappe de justesse à une tentative d'enlèvement.
 
Mais derrière les ambitions d'un seul homme, l'enjeu du gaz Tazbek est en réalité bien plus complexe qu'une simple question d'énergie. Derrière les Britanniques, les grandes puissances Américaines et Russes font pression pour maintenir le régime dictatorial dans l'isolement et éviter qu'il ne trouve un point d'appui en Europe. Les Etats-Unis, à travers leur nouvelle agent de la CIA, Sarah, font un travail de sape silencieux. Ils distillent des informations sur les négociations en cours à la presse. Ayant peu apprécié la petite manipulation du premier épisode, Sarah profite de ce conflit d'intérêts entre les deux pays pour remettre les points sur les "i" et s'imposer comme une source d'ennuis, tout autant qu'une alliée indispensable. A ce jeu de poker menteur, les Britanniques, omnubilés par le gaz, se laissent manipuler, réagissant sans jamais retrouver l'initiative. Le MI-5 finit par orchestrer le meurtre d'Urazov, devenu trop gênant, instrumentalisant Bibi, pour se retrouver finalement exposé par une opération du FSB qui force les Tazbeks à rompre les relations. En fin de compte, il faudra adresser une supplique aux "amis" Américains, pour s'adresser aux "amis" Russes, et passer l'accord gazier avec eux, aux conditions de prix Tazbek et, au passage, en échange du plan de vol du président Tazbek quittant l'Angleterre...
 
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Cette clôture sur un étrange pseudo "gagnant-gagnant" laisse un arrière-goût un peu amer, mais permet à l'Angleterre, aux Etats-Unis et à la Russie d'obtenir chacun ce qu'il désirait, au terme d'un jeu d'échecs passionnant aux multiples rebondissements. Cette intrigue est rondement menée et se révèle très plaisante à suivre, à défaut d'être bien originale. C'est du pur Spooks, de ces manipulations obscures jusqu'à cette fin qui nous brise le coeur pour Jo, la jeune femme assistant impuissante au suicide de Bibi après la mort d'Urazov. Par vraiment de happy end donc, comme d'habitude, simplement la mise en place d'un nouvel équilibre entre grandes puissances, avec des pions sacrifiés pour l'atteindre.
 
L'aspect le plus réussi de l'épisode réside sans doute dans le traitement des conséquences de l'épisode précédent. Ruth n'est pas repartie ; elle a laissé son beau-fils retourner en famille. A travers quelques scènes, l'ambiguïté de sa relation avec Harry est particulièrement bien dépeinte : de la colère froide, cet impossible pardon pour avoir pris la décision ayant conduit à l'exécution de son mari ; mais aussi du réalisme, une analyse de situation où Ruth est bien consciente de l'alternative qui s'offrait à Harry. Pas de pardon, mais pas de haine ouverte non plus. Ils sont tous les deux très secoués ; Harry se montrant jusqu'au-boutiste comme jamais pour décider du sort de Bibi, qu'il est d'abord prêt à sacrifier sur l'autel énergétique du gaz. Les plaies ne se guériront pas en quelques jours. Et finalement, les scénaristes réussissent ici, bien mieux que pour les retrouvailles de la semaine passée, à introduire une subtilité et une valse d'hésitation qui sonnent justes à l'écran.
 
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Du côté des personnages, justement, l'équipe apparaît désunie comme jamais. Il manque un esprit d'équipe, la cohésion passée, le tout ayant été rompu par tous ces bouleversements de personnel. Face à ce besoin de main d'oeuvre, c'est un remplacement pour Malcolm qui est introduit, Tariq (Shazad Latif). La trentaine, et un visage plutôt frais, pas encore marqué par toutes les tragédies que l'on peut lire dans les regards lourds des autres agents, on retrouve en lui une innocence et un enthousiasme que l'on n'avait plus vu depuis pas mal de temps au QG du MI-5. Ce n'est pas un mal.
 
Mais c'est une autre rapide évolution qui m'a fait lever les yeux au ciel d'exaspération. Une histoire sentimentale que l'on sentait venir avec la subtilité et la délicatesse d'un éléphant évoluant dans un magasin de porcelaine, mais que je n'osais pas imaginer se concrétiser si vite. Les scénaristes profitent en effet de la fin de l'épisode pour nous parachuter l'officialisation d'une relation plus seulement professionnelle entre Lucas et Christine 2.0 Sarah. Quelques brèves rencontres, agrémentées d'un flirt anodin, auront donc rapidement conduit à l'hôtel. A mes yeux, le duo manque pour l'instant d'alchimie ; ajoutons à cela l'antipathie à l'égard de Sarah, nourrie tout au long de l'épisode, accentuée par cet air d'arrogance dont elle semble ne jamais se départir, et j'ai pour le moment beaucoup de mal à trouver une crédibilité à cette histoire. Les scénaristes ont précipité une situation qui ressemble surtout à une romance sur papier glacé, complètement déshumanisée. On est loin des errements amoureux, mais aux implications sentimentales toujours très fortes, d'un Tom des premières saisons, par exemple. Cet aspect reste peut-être corrigible, mais, pour le moment, je suis sceptique.
 
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Bilan : Un épisode à la fois solide et très classique, du pur Spooks comme la série sait si bien le faire, sans réelle originalité, mais avec une trame forte, à rebondissements multiples et sans manichéisme. Un petit coktail prenant qui nous skotche devant notre petit écran pour tout l'épisode, grâce à des jeux d'espions à leur apogée, dans une partie d'échecs mortelle où les Britanniques sont, cette fois-ci, assez peu réactifs, subissant les évènements, plutôt que les influençant.
Sans être exceptionnel, l'épisode remplit donc son contrat sans pour autant que le téléspectateur ne parvienne à se départir de cette impression lancinante de "déjà vu". Si on ajoute en plus à cela cette petite dose de flirt inter-agences, on se promène vraiment sur des sentiers connus. Cependant, plus enthousiasmant que le précédent, il ne faut pas bouder notre plaisir !


NOTE : 8,5/10

09/11/2009

(UK) Being human, saison 1 : en quête d'identité et d'humanité


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Ce samedi soir a débuté, en France, sur Orange Cine novo (sérieusement, c'est une vraie chaîne ?), la saison 1 de Being Human. Tandis qu'aux Etats-Unis, SyFy, faisant une fois encore preuve d'innovation, a commandé 13 épisodes d'une version américanisée de Being Human, souhaitant sans doute surfer sur la nouvelle vague de fantastique qui envahit le petit écran. Pourtant, la genèse quelque peu chaotique de cette série britannique ne laissait pas entrevoir la pérennité que le concept aurait. En effet, après un pilote "test" qui permit à la série de se constituer une petite base de fans, mais dont la diffusion esseulée en février 2008 ne remporta pas la bataille de l'audience, ce n'est qu'après tergiversations et suite à une campagne de mobilisation pour sauver la série que BBC3 commanda finalement une saison complète de six épisodes. Ce délai avait laissé le temps aux acteurs originaux de s'engager sur d'autres projets, ce qui nécessita le changement d'une partie du casting, d'où l'existence d'un "deuxième" pilote qui ouvrit cette saison 1 en janvier 2009. La chaîne, satisfaite de l'écho de Being Human, commanda une saison 2, de huit épisodes. Elle devrait être diffusée en début d'année 2010 en Angleterre.

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Being human se propose de nous conter le quotidien de trois amis "colocataires". Mitchell, un vampire de plus de 100 ans, et George, un récent loup-garou, unis par leurs insécurités et leurs interrogations, emménagent au cours du premier épisode dans une maison, où une jeune femme est morte il y a peu, tombée dans les escaliers. Annie n'est pourtant pas partie, elle hante les lieux sans vraiment comprendre sa situation. A la différence des humains "normaux", les autres créatures surnaturelles ont toujours la capacité de voir un fantôme. Si bien que Annie se retrouve vite adoptée par l'étrange duo qui prend possession de la maison. Nous allons suivre ensemble le quotidien et le lot d'épreuves que ce dernier peut réserver à un vampire, un loup-garou et un fantôme. Plus que l'amitié qui se forge peu à peu, ce qui les unit en premier lieu, cela va être leur interrogation commune sur leur étrange nature, voire leur quête vers l'humanité. Chacun se situe à différents stades. George est en plein déni, transformé en loup-garou il y a peu, il se considère comme un monstre et refuse d'être confronté à cette évolution qui s'est produite en lui. Ne s'acceptant pas tel qu'il est, il aspire ouvertement à la normalité, tout en nourrissant la hantise de blesser quelqu'un lors de ses transformations, préférant fuir. Annie, également nouvelle dans son état fantômatique, est plus détachée de ces réflexions matérielles en raison de sa mort. Seulement, progressivement, c'est toute sa vie (et sa fin) qui va apparaître sous un angle nouveau, à des lieues de l'apparence légère et heureuse qu'elle mettait en scène. Dans la mort, c'est, étrangement, sa propre vie qu'elle va devoir reprendre en main pour trouver la paix. Enfin, pour Mitchell, la situation est quelque peu différente, car il a déjà pleinement accepté sa nature de vampire du fait de son expérience. C'est son état d'esprit qui a changé au fil des ans ; après des années où il s'était dégagé de toute considération morale, "humaine" pourrait-on dire, il a de lui-même rompu avec ses congénères et refuse désormais de se nourrir de sang directement sur un être vivant. On retrouve alors la même ambiguïté que chez George : l'interrogation sur le contrôle (et son manque par moment) et une vie qui tourne autour de ces moments dangereux où la nature surnaturelle prend le dessus, au cours desquels Mitchell peut tuer, bien plus sûrement et souvent que George.

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Being human est donc une série sur une quête impossible de normalité par des êtres surnaturels. Cela se ressent dans le traitement des personnages, comme des storylines. En effet, c'est avec une sobriété surprenante, pour ce type de thématique, qu'est mis en scène le caractère particulier de chacun. Pas de surenchère fantastique, ni même d'effets spéciaux hormis le strict minimum. C'est un quotidien d'une banalité irréelle qui est mis artificiellement en place, propre à nous faire oublier par moment la spécificité de nos protagonistes. Mais, soudain, arrive le dérapage incontrôlé. Quelque chose vient griper ce bel agencement et toute cette apparence s'effondre aussi sûrement qu'un château de cartes. C'est un souci rencontré lors d'une nuit de pleine lune pour enfermer George et éviter qu'il ne blesse quelqu'un quand il est transformé ; c'est Mitchell qui cède à sa tentation constante du sang frais et tue la dernière fille avec laquelle il était sorti flirter ; c'est Annie qui, soudain, prend conscience que sa mort n'avait rien d'un accident... L'illusion de normalité se brise brusquement, parfois sans prévenir, laissant les personnages exsangues, confrontés à leurs démons intérieurs. Being human ne pousse pas la réflexion jusqu'à s'interroger sur cet idéal d'humanité et sa pertinence, même si cela est parfois esquissé à travers certaines réactions si humaines (et horrifiées) auxquelles se heurtent les héros. Cependant, cette interrogation identitaire, quasi initiatique, offre un angle scénaristique intéressant et plutôt original. Faire la paix avec eux-même. Accepter ce qu'ils sont. Tout un programme qui permet une approche très introspective et qui constitue un des attraits majeurs de la série.

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Cependant, Being human n'exploite pas pleinement, et aussi efficacement qu'on aurait pu l'attendre, les thématiques de son concept, au cours de cette première saison. Si elle joue volontairement sur une ambiance inhabituelle de "normalité" qui constitue sa particularité (et dont la sobriété peut peut-être dérouter de prime abord), les intrigues des différents personnages prennent invariablement un tour très classique, traitées à de nombreuses reprises dans d'autres fictions. Elles sont de plus assez éclatées, chacun ayant droit à une ou deux épisodes vraiment consacrés à ses propres problèmes. Mais il manque un fil rouge reliant l'ensemble. L'unité de la série se maintient grâce aux liens qui se tissent entre les protagonistes et à ce refuge que constitue la maison dans laquelle ils cohabitent. Mais, au-delà de la force de cette amitié, les différentes intrigues n'ont pas ce petit plus qui aurait permis à la série de gagner en cohésion et en équilibre d'ensemble. Cette saison 1 est placée sous le signe de la recherche de soi. Chaque personnage va suivre une évolution personnelle ; plus marquée et marquante chez George et Annie que chez Mitchell qui stagne un peu dans un cercle vicieux dont il ne parvient pas à sortir, se heurtant constamment à la communauté vampirique de la ville (qu'il finit par s'aliéner définitivement). C'est d'ailleurs peut-être ici que réside le micro-fil rouge le plus constant de la saison. Si les épreuves de George et les découvertes de Annie contribuent à construire les liens d'amitié entre les trois colocataires, les ennuis de Mitchell, qui les mettent réellement en danger, achèvent de sceller leur amitié dans l'adversité et dans la tragédie.

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En fin de compte, si les idées de Being Human sont dans l'ensemble intéressantes, quoique guère originales, elles donnent parfois l'impression de ne pas être suffisamment abouties, donnant un ensemble quelque peu brouillon. L'autre conséquence est un rythme de narration inégal, les épisodes passant parfois un peu trop lentement au goût du téléspectateur. Pour autant, ces défauts narratifs n'occultent pas l'attachement que l'on éprouve rapidement pour les personnages et pour la série en générale. C'est en jouant sur l'affectif que cette fiction comble en partie ses faiblesses scénaristiques. Je pense qu'avec un fort fil rouge, plus évident que celui de la saison 1, l'introspection des personnages gagnerait en force et la série en cohésion, permettant d'aiguiser plus directement l'intérêt du téléspectateur. C'est d'ailleurs ce que parvient à faire le final de la saison, qui se conclut sur l'ouverture d'une nouvelle piste de réflexion, où toutes ces interrogations identitaires s'inscriraient dans une toute autre perspective. Cela renforce a posteriori les évolutions de cette saison et crée une attente importante pour la saison 2, avec un nouveau mystère qui pourrait potentiellement servir de trame principale solide.

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Du côté des acteurs, il faut souligner la performance de Russel Tovey (George), très convaincant en loup-garou privé de tout repère et assailli de doutes. Les deux autres acteurs, qui ne figuraient pas dans le pilote original, ont conduit leurs personnages dans des directions très différentes de la façon dont je les avais perçus lors du premier visionnage en 2008. Si bien que la comparaison automatique que mon cerveau opère m'amène à nuancer mon jugement. Disons que cela tient beaucoup à l'affectif ; et que cela n'a sans doute aucune incidence si vous n'avez pas vu le premier pilote. Mais Lenora Crichlow (Annie), que j'aimais beaucoup dans Sugar Rush, ne peut pas rivaliser à mes yeux avec la troublante Andrea Riseborough, je n'y peux rien. Quant à Aidan Turner (Mitchell), il fait le boulot, plus sobre que dans la première version du vampire, mais il reste parfaitement crédible.

 

Bilan : S'il fallait décrire Being Human en un seul adjectif, cela serait "sympathique". Assurément, la série capitalise sur l'affectif du téléspectateur qui s'attache à ces personnages, créatures surnaturelles mais aux introspections et aux attentes si humaines. D'un rythme quelque peu inégal, cette première saison se suit pourtant avec un réel intérêt. On peut sans doute regretter que les scénaristes n'aient pas mis à profit le concept, notamment cette vaine quête d'humanité, pour s'interroger beaucoup sur la nature humaine et la question de l'identité. Mais sans être pleinement aboutie, elle offre un divertissement efficace et simple, mêlant des thèmes existentiels aux fins potentiellement tragiques et l'ambiance détendue et confiante d'une amitié qui se forme.


NOTE : 6,5/10

08/11/2009

(Mini-série US) Generation Kill : chronique désabusée d'une guerre moderne


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Quand les créateurs de The Wire (Sur Ecoute), David Simon et Ed Burns, se proposent d'adapter un récit journalistique d'Evan Wright sur la récente guerre d'Irak, le tout pour la chaîne câblée HBO, forcément cela suscite des attentes. Generation Kill est une mini-série qui fut diffusée aux Etats-Unis au cours de l'été 2008. Elle arriva en France durant l'hiver sur une chaîne d'Orange. A l'époque, je n'avais pas eu l'occasion de la suivre, avec regret. Mais au printemps 2009, j'avais commandé le coffret DVD sorti en Angleterre (tant pis pour les sous-titres français). Ledit produit traîna quelques mois sur mes étagères... Manque de temps, manque d'envie. Jusqu'à ce qu'arrive l'été. Plus que la disette téléphagique dans laquelle cette saison nous plonge traditionnellement, ces mois correspondirent surtout à la diffusion de la seconde saison de True Blood sur HBO, au cours de laquelle je me suis prise d'une passion, pas tout à fait rationnelle dira-t-on (encore que, c'est discutable...), pour Alexander Skarsgård (Eric Northman)... La présence de ce dernier au casting principal de Generation Kill acheva de me donner la motivation de prendre (enfin!) le temps de regarder les sept épisodes qui composent cette mini-série. Ce que je n'ai pas regretté.

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Generation Kill est une chronique de la dernière guerre d'Irak. Un journaliste va suivre, au sein d'une unité de marines américains, l'invasion et la chute du régime de Saddam Hussein. C'est donc au plus près du terrain, avec les soldats, que la caméra choisit de nous faire vivre le conflit. Dans un style similaire à The Wire (Sur Ecoute), on observe le déroulement des opérations avec le recul du témoin extérieur : l'objectif de la mini-série est une recherche d'authenticité qui se ressent jusque dans la formulation des dialogues. Point d'effets de style ou d'ajouts narratifs, le récit demeure volontairement brut. Si bien que cela donne l'impression au téléspectateur de se retrouver immergé dans cette unité, témoin privilégié de ce qu'il s'y passe, sans que la vie des soldats n'en soit troublée ; comme si les scénaristes se contentaient retranscrire une ambiance, sans oser l'altérer ou la romancer pour une adaptation à l'écran.

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Ce ton quasi-documentaire est consciencieusement travaillé et constitue un des attraits majeurs de Generation Kill. Cela renforce son réalisme et assoit sa crédibilité. L'organisation de l'armée américaine, et plus spécifiquement les décisions de ses cadres, sont dépeints sous un jour très critique. Chaque épisode prend soin de relater les incohérences et les impréparations manifestes qui apparaissent plus criantes au fil du conflit. Pour autant, la caméra ne nous impose pas un point de vue (même s'il est difficile d'échapper à une prise de position politique lorsque l'on traite d'un sujet aussi sensible) : elle nous relate des faits bruts, interprétés à la lumière du kaléidoscope de réactions si diverses des différents soldats, entre tirades pseudo-profondes carrément absurdes et pensées qui, durant un bref instant, traduisent une lucidité presque glaçante, dépeignant parfaitement toute l'ambiguïté de la situation à laquelle ils sont confrontés. Ce traitement, formellement neutre en apparence, mais pour autant très engagé dans la représentation donnée du sujet traité, peut sans doute dérouter de prime abord. En effet, nous ne sommes pas dans une fiction classique. Ce sont les fragments d'une histoire plus large qui nous sont montrés ; la narration s'efface presque devant les évènements.

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Au-delà du récit d'une guerre, Generation Kill est aussi une histoire d'hommes. La mini-série réussit à dresser un tableau nuancé et surtout humain d'une galerie riche de personnages aux caractères très différents, portrait songeur d'une génération ayant perdu ses repères et qui apparaît quelque peu à la dérive. L'ensemble est bien portés par un casting très solide. Parmi eux, on retrouve un habitué du petit écran, Lee Tergesen (Oz, et une foule d'apparitions en guest-star dans tout un tas de séries), qui incarne le journaliste, l'observateur extérieur qui se contente de noter les évènements ; c'est à travers sa plume que nous sera ensuite contée l'histoire. A ses côtés, comme je l'ai dit précédemment, Alexander Skarsgård (dans un rôle qui le conduira à True Blood, diffusé sur la même chaîne) joue, de façon très convaincante, un des piliers de l'unité, le sergent Brad Colbert, un vétéran de l'Afghanistan, toujours très (trop) professionnel, que les hommes surnomment Iceman. A travers lui s'illustre une forme d'ambivalence propre à la série : entre froideur de la guerre et intermèdes plus légers. En effet, il forme un duo semi-comique avec le conducteur de leur véhicule armé, le caporal Person (James Ransone), dont le flot de paroles ne semble jamais pouvoir se tarir. Ces deux personnages constituent l'un des repères principaux du téléspectateur, équilibrant le ton d'ensemble de la série. Leur unité est dirigée par un jeune officier très compétent, Nathaniel Fick (Stark Sands), mais confronté quotidiennement à l'absurdité des ordres qu'il reçoit de ses supérieurs. Il est la liaison et, en fin de compte, le tampon, entre des commandants déconnectés des exigences et de la réalité du terrain et des soldats mécontents des consignes données.

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Bilan : Au final, Generation Kill est une efficace mini-série qui raconte sous la forme d'un quasi-documentaire la chronique d'une guerre. Un effort de réalisme conséquent est fait tout au long d'un récit qui reste rigoureux et détaillé en anecdotes. La caméra propose des images brutes, sans recul, parvenant à saisir toute l'ambiguïté des situations. Sans pré-jugement, tout un ensemble d'informations et d'opinions les plus diverses sont transposées à l'écran. Au téléspectateur de faire le tri, même si la fiction, pointant toutes les défaillances et failles de l'armée américaine, est forcément orientée politiquement. Une fois que l'on s'est familiarisé avec les principaux personnages (au début, j'avoue avoir été un peu perdue), on se glisse facilement à leurs côtés. Ici pas de portrait manichéen, ni de protagonistes unidimensionnels, seulement une évolution dans les eaux troubles et déshumanisantes de la guerre, pour une réflexion tant sur cette dernière que sur cette génération troublée envoyée au front. Generation Kill est ainsi une chronique désabusée d'un conflit moderne, conférant au téléspectateur le rôle de témoin privilégié des évènements.

 

NOTE : 8/10

 

La superbe scène finale, où les soldats visionnent une vidéo condensant les moments marquants de leur guerre, résume parfaitement l'ambiguïté de la série :

La chanson s'intitule "The man comes around" de Johnny Cash.

07/11/2009

(UK) Spooks (MI-5), series 8, épisode 1

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Le retour d'une des séries phares de BBC One, Spooks (MI-5), était très attendu après une saison 7 de très haut standing. Peut-être l'anticipation était-elle trop forte, car si l'on retrouve dans ce season premiere tous les ingrédients habituels de la série, c'est un début un peu décevant, plus une clôture de la saison passée qu'une ouverture vers la saison 8, que nous a offert l'épisode diffusé ce mercredi : il résoud entièrement le cliffhanger qui nous avait laissé tremblant et solde les comptes de la saison 7.

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Comme je l'avais évoqué la semaine dernière, Spooks nous avait quitté avec l'image angoissante d'un Harry kidnappé, enfermé dans un sac, dans le coffre d'une voiture. La menace nucléaire étant désormais passé, tout le service se rend rapidement compte que leur chef manque à l'appel. Mais avant même de lancer les recherches, un nouveau joueur fait irruption, damant ainsi le pion aux Russes, un agent des services secrets Indiens. Abattant les mercenaires qui avaient enlevé Harry, il filme une simulation d'exécution dont il poste ensuite la vidéo sur internet. Une façon rapide, et quelque peu cavalière, pour les scénaristes, d'opérer la transition avec les enjeux de la saison passée et le recentrage géographique de la nouvelle saison.

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Si la menace change de nationalité, l'enjeu demeure quasi-inchangé : l'Indien recherche une cargaison d'uranium, utilisée dans une opération clandestine, conduite conjointement par quelques cow-boys de la CIA et du MI-6 (bref, du sur-classique pour la série), ainsi que par des membres des services secrets Indiens. Le but était à l'époque d'introduire en Irak des "preuves" qui auraient permis la justification de la guerre. Harry y mit un terme quand il la découvrit, en l'exposant à leurs supérieurs. Mais, d'un naturel méfiant, il s'occupa également de faire déplacer la cargaison sans en avertir les autres protagonistes. C'est cette fameuse information que l'Indien veut obtenir de Harry. Pour cela, il ne recule devant rien, pas même de se tourner vers la seule autre personne au MI-5 qui avait été mise au courant à l'époque : Ruth. Ses hommes bouleversent la vie tranquille, loin de toutes ces préoccupations géopolitiques, que mène désormais l'ancien agent, que nous n'avions pas revue depuis son frustrant départ. Elle a refait sa vie, ayant désormais un mari et un fils à aimer. Si ses réflexes sauvent, dans un premier temps, sa famille, ils la reconduisent vers les seules personnes en qui elle a confiance : ses anciens collègues, à commencer par Malcolm, pour des retrouvailles chargées de nostalgie, auxquelles aucun fan de Spooks ne peut rester insensible.

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Sur le plan de l'intrigue, l'épisode s'enchaîne de manière très (trop?) rapide, Lucas et Ros sautant d'une piste à l'autre, assez vite aiguillés vers la bonne direction, en dépit des tentatives de les écarter sur des fausses pistes. Mais le scénario pèche ici par excès de conformisme. Tout se déroule de manière bien huilée, avec une petite dose de suspense, un soupçon de tragédie et une bonne pincée de manipulations entre services de renseignements. Les ingrédients sont bien présents, mais le mélange ne prend pas vraiment. Ainsi, j'ai eu un peu de mal à rentrer dans l'histoire et à y croire. La storyline sur l'uranium paraît quelque peu parachutée, tout comme l'intervention des Indiens qui débarquent un peu de nulle part après les affrontements britannico-russes de la saison passée. Puis, Ruth évoque immédiatement l'opération de Bagdad aux agents de MI-5, alors même qu'il doit sans doute exister des dizaines de raisons pouvant justifier l'enlèvement de Harry. Outre ces interrogations scénaristiques, étrangement, je me suis assez peu inquiétée pour Harry, ou même pour Ruth. Il y aura bien une issue fatale -car nous sommes dans Spooks- mais elle ne concerne que des individus extérieurs à la série, pour lesquels nous n'avons pas d'attachement. Si bien que même si la détresse de Ruth est poignante, l'ensemble se termine dans une étrange forme de faux happy end, laissant un peu songeur : le sauvetage effectué par Malcolm étant pour moi assez peu crédible. Je ne sais pas trop quoi en penser, si ce n'est qu'il offre une porte de sortie au personnage et constitue sans doute une forme d'hommage de la part des scénaristes.

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L'épisode solde donc les comptes avec la saison passée. On a vite fait d'oublier les Russes. Pour la saison à venir, il ne pose pas encore de réels jalons. Un nouveau pilier de la série quitte le service, Malcolm. Mais à la différence de bon nombre de ses collègue, c'est vivant et pour jouir d'une retraite méritée qu'il part. Une page se tourne, le coeur du téléphage se sert un peu, mais nous sommes presque instantanément tourné vers l'avenir. Au vu de l'équipe quelque peu dessimée qu'il reste encore, du recrutement va s'imposer. Il a déjà eu lieu du côté des Américains. La nouvelle correspondante de la CIA nous est introduite, une apparition blonde et pragmatique, sans originalité et qui suscite chez le téléspectateur un flashback inévitable, évoquant le souvenir de Christine (saison 2). Au vu du rapide flirt avec Lucas, je crains déjà une reproduction des rapports Tom/Christine.

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Bilan : Au final, un season premiere qui nous laisse un peu sur notre faim. Il permet de solder les comptes de la saison passée, en se contentant de satisfaire la nostalgie des fans en ramenant Ruth au bercail. Mais il apparaît finalement plus comme un épisode de clôture que comme un épisode ouvrant une nouvelle saison. D'autant qu'en fin de compte, l'intrigue est rondement menée, mais paraît assez quelconque, sans réelle originalité. Seule la détresse de Ruth touche le spectateur sur un plan émotionnel et nous sort un instant du ronronnement global de l'épisode. Lequel scelle aussi le départ de Malcolm, un nouvel "ancien" qui nous quitte, laissant une équipe bien amoindrie par les divers évènements. Il faut donc s'attendre à du recrutement. J'espère que les scénaristes sauront faire preuve de plus d'originalité que du côté de la CIA : un clone, cela suffit.

Mais bon, Spooks est de retour. Et même avec un épisode moyen, on ne décroche pas. De belles semaines nous attendent !


NOTE : 7/10