29/08/2012
(K-Drama / Pilote) Arang and the Magistrate : la fantôme et le juge, un folklore fantastique à potentiel
En ce retour du mercredi asiatique après une (brève) pause forcée, restons en Corée du Sud. Tandis que Reply 1997 demeure mon coup de coeur de l'été, mais ce mois d'août a vu arriver d'autres nouveautés dont certaines ont retenu mon attention. Parmi elles, ma préférée est Arang and the Magistrate. Elle est diffusée sur MBC depuis le 15 août 2012, à raison de deux épisodes par semaine chaque mercredi et jeudi soir.
Son histoire s'inspire d'une légende du folklore sud-coréen. Mélange d'historique et de fantastique, le tout entremêlant drame et comédie, la série n'a pas suscité chez moi un coup de foudre immédiat. Mais c'est progressivement, par le soin apporté à son univers mythologique et le développement de ses intrigues, que je peux dire, après 4 épisodes, qu'elle a bel et bien piqué ma curiosité et a su me fidéliser devant mon petit écran.
Arang and the Magistrate se déroule dans une petite ville, durant l'époque de Joseon. Eun-Oh, fils d'un noble et d'une esclave, a pris la route en quête de sa mère ; c'est ainsi qu'il se retrouve à Miryang. Il dispose d'une faculté rare qu'il garde secrète : celle d'être capable de voir et de toucher les fantômes. Sur le chemin, puis dans la ville, il croise une jeune femme décédée depuis trois ans qui recherche désespérément ce qui lui est arrivé : elle ne sait plus qui elle est, se présentant sous le nom d'Arang. Pour essayer d'attirer l'attention des autorités sur son cas - et éventuellement l'élucider -, elle a pris l'habitude d'apparaître aux nouveaux magistrats nommés dans la ville, provoquant invariablement des frayeurs qui sont fatales aux respectables dignitaires.
Découvrant que Eun-Oh peut la voir et n'a aucune peur d'elle, Arang intrigue pour qu'il soit nommé magistrat à son corps défendant - le poste n'étant guère recherché au vu des récents précédents mortels. Après avoir opposé un accueil glacial à la jeune fantôme, Eun-Oh s'aperçoit qu'elle porte dans ses cheveux un binyeo identique à celui qu'il avait donné à sa mère. Arang la connaît-elle ? L'a-t-elle croisée quelque part ? Seulement, pour espérer en apprendre plus, il faut l'aider à retrouver la mémoire : découvrir qui elle est et quelles ont été les circonstances de sa mort. Eun-Oh choisit donc de rester magistrat pour le moment... Mais les actions d'Arang, et son obstination à défier les faucheurs, ont attiré l'attention des divinités, et notamment de l'Empereur de Jade qui va lui proposer un surprenant marché.
Rentrer dans l'univers de Arang and the Magistrate nécessite de lui accorder un peu de temps pour installer ses enjeux. Multi-genres par nature, le drama propose un mélange de comédie et de drame, dont les oscillations constantes peuvent de prime abord dérouter. Parfait symbole de cette difficulté, la scène où Arang raconte, sur un ton plutôt léger, comment elle a involontairement provoqué la mort des magistrats précédents, illustre le paradoxe de ces variations de tonalités, comme si les scénaristes hésitaient sur l'orientation à donner à leur série. Certains dramas s'égarent justement à cause d'une incapacité à trouver la bonne approche pour exploiter un sujet pourtant intéressant. Heureusement, cela ne semble pas être le cas de Arang and the Magistrate qui acquiert progressivement une vraie consistance au fil de ses épisodes.
Après un pilote qui, sans véritablement expliquer la situation, prend le temps de nous familiariser avec les différents protagonistes, les suivants recentrent le récit sur ses grands enjeux. L'intrigue progresse vite ; le mystère de la mort d'Arang et le tournant inattendu que prend sa quête retiennent l'attention du téléspectateur. Parallèlement, tout en donnant suffisamment d'informations pour intéresser, la série conserve aussi ses secrets, distille quelques indices nourrissant les spéculations et aiguise donc la curiosité. Les questions se bousculent. Qu'est-il vraiment arrivé à la jeune femme ? Quel est son lien avec Eun Oh, personnage qui conserve lui-aussi sa part de mystère ? A mesure que l'intrigue s'épaissit, Arang and the Magistrate se détache d'un burlesque limité pour investir une vraie dimension émotionnelle, plus propre à la tragédie, qui sait nous toucher. Les ingrédients sont rassemblés, et le potentiel est là : ne reste qu'à maintenir un souffle narratif conséquent pour emporter le téléspectateur dans le tourbillon des destinées de nos héros.
Avec ces bases de départ, Arang and the Magistrate aurait pu être une histoire, peut-être efficace, mais relativement quelconque dans les canons sud-coréens. Cependant sa véritable valeur ajoutée, qui fait une bonne partie de l'attrait de ces débuts, tient à l'univers mythologique qu'elle prend la peine de construire pierre après pierre. Rapidement en effet, s'esquisse toute une riche mythologie fantastique. Le drama introduit ses fantômes, chassés par ses sombres faucheurs, et ses shamans qui font le lien avec le monde des vivants. Tous ces intervenants multiples apparaissent comme autant de pions pour des divinités jouant le destin des hommes au cours de leurs parties de jeu de go. Le monde de l'au-delà, et plus particulièrement l'univers de l'Empereur de Jade, adopte une symbolique, résolument féérique, où, si tout n'est pas toujours parfaitement bien exécuté, les idées ne manquent pas.
Réveillant l'imaginaire, la mythologie introduit ses créatures, mais aussi ses codes à respecter. Plus les scénaristes apportent de détails aux conditions de chacun, des fantômes essayant de se nourrir aux faucheurs non immortels, l'intérêt du téléspectateur pour cet univers grandit... Je dois dire que c'est à cet aspect que je suis le plus sensible : il y a dans Arang and the Magistrate une volonté d'exploiter et de façonner un vrai fantastique qui ne sert pas de simple prétexte à l'intrigue, mais qui est au contraire pleinement intégré au "monde réel", y compris dans la reconstitution historique à laquelle donne lieu le drama. L'intrigue se nourrit de ce fantastique : tout semble orchestré par l'Empereur de Jade dont l'ambivalence intrigue. En prenant peu à peu ses marques, l'histoire légitime dans le même temps tout ce background fantastique. De cette homogénéité se dégage une véritable ambiance et une identité propre à la série.
Sur la forme, Arang and the Magistrate est un fusion sageuk soigné. Le drama profite de son registre historique pour offrir quelques belles reconstitutions en costumes aux couleurs chatoyantes. Comme souvent, la réalisation s'affine et gagne en maîtrise au fil des épisodes. L'esthétique correspond vraiment à ce que l'on peut attendre de nos jours de ce genre de série. Par ailleurs, j'ai aussi apprécié la bande-son, avec des thèmes instrumentaux qui mêlent résonnances traditionnels et un côté plus rythmé accompagnant efficacement le récit. Cela contribue à lui donner une atmosphère partculière.
Enfin, le drama réunit un casting solide. Il signe le retour de Lee Jun Ki (ou Lee Joon Gi, mais déjà que je ne m'en sors pas avec les noms des acteurs, si en plus il faut changer la romanisation de leur nom une fois que je l'ai retenue au milieu de leur carrière, je déclare forfait...) après son service militaire. Quand je pense que le dernier drama dans lequel je l'ai vu devait être Time between Dog and Wolf, il a bien changé ! Mais ça m'a fait plaisir de le retrouver, d'autant que c'est un acteur qui sait jouer sur les registres aussi bien comiques que dramatiques. Il n'a pas encore été trop sollicité, mais le duo qu'il forme avec Shin Min Ah (The Devil, My Girlfriend is a Gumiho) fonctionne très bien, les deux acteurs ayant le répondant et la présence nécessaire pour former un duo convaincant à l'écran. A leurs côtés, pour le moment, les autres restent en retrait. On retrouve notamment Yun Woo Jin, Hwang Bo Ra, Kwon Oh Joong, Han Jung Soo, Yoo Seung Ho ou encore Park Joon Gyu.
Bilan : Plus que le potentiel indéniable de son concept et son mélange des tonalités qui n'amoindrit cependant pas la force du récit - même s'il faudra surveiller ses développements à moyen terme -, Arang and the Magistrate se démarque par la richesse de l'univers qui se construit sous nos yeux. La série bâtit une vraie mythologie, le fantastique étant imbriqué dans l'histoire, et non cantonné à un simple arrière-plan distant et dépaysant. Tout n'est pas exempt de reproches : le drama a ses maladresses et des scènes parfois un peu inutiles qui génèrent quelques longueurs. Mais il séduit par son imagination, ce qui est déjà un très bon point, et donne donc envie de découvrir la suite.
NOTE : 6,75/10
Une bande-annonce du drama :
Une chanson de l'OST :
17:10 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : k-drama, arang and the magistrate, mbc, lee jun ki, shin min ah, yun woo jin, hwang bo ra, kwon oh joong, han jung soo, yoo seung ho, park jun gyu | Facebook |
27/07/2011
(K-Drama / Pilote) Warrior Baek Dong Soo : un fusion sageuk d'action au parfum de récit initiatique
Retour en Corée du Sud pour ce dernier mercredi asiatique de juillet ! Ce mois aura offert l'embarras du choix en terme de nouveautés en tout genre au pays du Matin Calme. Si Myung Wol the Spy est encore plus improbable et déjanté que je l'avais imaginée, quand il m'a fallu déterminer le drama du jour, cela ne vous surprendra sans doute pas, mon coeur a fatalement fini par pencher vers l'historique... Je vais donc commencer mon tour d'horizon des premières impressions sur ces nouveaux dramas avec Warrior Baek Dong Soo.
Diffusé sur SBS depuis le 4 juillet 2011, ce fusion sageuk d'action, qui nous replonge à l'époque troublée du prince Sado (cf. ma note sur Eight Days Mystery of Jeong Jo Assassination d'il y a 15 jours), se révèle plaisant à suivre, avec une histoire prenante. Certes, il ne m'a pas encore pleinement convaincue de sa dimension plus dramatico-épique, mais il a démontré un potentiel. Comme souvent dans ce genre de drama qui démarre durant l'enfance des personnages, j'ai préféré attendre le passage à l'âge adulte des héros - au cours de l'épisode 5 - avant d'en rédiger la première critique que voilà. Donc en guise de "pilote", la review qui suit a été rédigée au terme des six premiers épisodes.
Warrior Baek Dong Soo se déroule au XVIIIe siècle, relatant le destin d'un héros qui a révolutionné les arts martiaux au sein du royaume. Dans une Corée qui a été défaite au siècle précédent par la Chine, le prince héritier Sado ambitionne de restaurer la grandeur de Joseon. En 1743, il détruit un monument symbolique, donnant ainsi des munitions à ses opposants politiques - les Norons - pour l'attaquer. Si le roi en exercice n'en est pas (encore) à aller jusqu'à porter atteinte à son propre fils, l'exécution du garde personnel de ce dernier, Baek Sa King, est ordonnée. C'est toute sa lignée jusqu'à la troisième génération qui doit être passée par le fil de l'épée. Si la mort de Sa King ne peut être empêchée, en revanche, sa femme met au monde, après une grossesse longue et difficile, un fils, Dong Soo, que le plus grand guerrier du royaume, dénommé le Sword Saint, parvient à sauver au prix d'un sacrifice personnel important.
Dong Soo vivra, mais sa naissance a laissé des séquelles physiques qui semblent irréversibles, plus prisonnier que maître de son propre corps. Il est élevé par un ami de son père, fidèle lui-aussi à la bannière du prince Sado et au groupe qu'ils avaient formé des années auparavant. Doté d'une volonté de fer, Dong Soo va cependant réussir à dépasser son handicap initial, sans jamais devenir l'adolescent rompu à l'art du combat qu'il se rêverait. Il n'en demeure pas moins fanfaron et plein de vitalité. Tout le contraire d'un autre adolescent que recueille celui qui l'a élevé, également fils d'un ami, Yeo Woon. Déjà formé aux arts martiaux, ce dernier semble être un guerrier prometteur, même s'il conserve bien des secrets. Les deux garçons sont finalement envoyés dans un camp de formation, visant à fournir au prince Sado des guerriers confirmés et de confiance.
Car le prince n'a jamais renié ses vues politiques. Il s'est fait des ennemis mortels que son sang royal n'arrêtera pas. Et ce d'autant plus qu'il est sur la trace d'un livre de guerre très convoité, censé contenir les plans d'une expédition qui pourrait justement rendre possible ses desseins politiques et militaires.
Dans le créneau des fusion sageuk qu'il investit sans chercher à innover, il émane de Warrior Baek Dong Soo l'assurance de ces fictions qui savent qu'elles s'approprient des recettes classiques ayant fait leur preuve. Tout l'enjeu va être de bien doser chaque ingrédient. Drama résolument orienté vers l'action, comme en témoigne les premières scènes d'ouverture, c'est plus généralement tout le rythme de la narration qui fait preuve de beaucoup de dynamisme et ne souffre d'aucun temps mort. Si la série prend cependant son temps pour véritablement nous plonger dans les grands enjeux - notamment les ambitions guerrières du prince Sado -, la portée du récit n'en souffre pas : les cinq épisodes sur la genèse des conflits et sur l'adolescence des héros sont une introduction efficace, justifiée par l'éclairage et la compréhension qu'elle offre des différents personnages clés de l'histoire.
Avec de beaucoup de volontarisme, Warrior Baek Dong Soo fait tout pour impliquer le téléspectateur et ne pas le laisser indifférent. Alternant entre les passages submergés par l'émotion des divers drames qui sont vécus et les moments plus légers où un burlesque presque humoristique perce, naviguant entre une insouciance rafraîchissante et de durs rappels à la réalité, le drama couvre rapidement toute la palette d'émotions que l'on attend légitimement d'un k-drama. Cela fonctionne, et l'ensemble se suit sans déplaisir. Le seul bémol sera la relative frustration que laisse certaines scènes, ne faisant qu'effleurer un potentiel dont elles ne prennent pas pleinement la mesure. L'écriture, trop scolaire, manque parfois de subtilité, amoindrissant quelque peu les efforts des scénaristes. Mais il est probable que l'avancée du récit aidera à acquérir ce souffle supplémentaire.
Au-delà du cocktail alléchant d'aventures historiques, c'est par sa dimension initiatique que Warrior Baek Dong Soo va fidéliser le téléspectateur. C'est son humanité qui va lui pemettre d'exploiter de manière plus profonde qu'on aurait pu le croire a priori les relations mises en scène. Si le héros est une figure classique, un jeune homme initialement trop impulsif et immature que les épreuves feront grandir, son sort va toucher le téléspectateur. Car le premier obstacle qu'il doit surmonter, ce sont les limites de son propre corps. Sa mise au monde à problème l'avait laissé presque semi-infirme... Réussir cette deuxième naissance en ne faisant que normaliser ses capacités physiques est sa première victoire. Son tempérament difficile et ses exubérances se justifient finalement parfaitement au vu des années si frustrantes et limitées qu'il a vécues, comme une sorte de sur-compensation logique.
La dimension humaine de ce drama, si elle doit encore mûrir et reste pour le moment embryonnaire sur le plan sentimental, est prometteuse dans sa façon de mettre en scène les affrontements entre les différents camps. La série prend le temps de personnaliser les confrontations et les rivalités. Elle joue sur l'idée qui consiste à reconnaître la valeur de son adversaire malgré tout ce qui peut les séparer : ainsi, le chef des Assassins et le "Sword Saint" sont ennemis, mais pour autant, une forme de respect marque leurs combats. Engagés sur une voie similaire, les rapports entre Dong Soo et Yeo Woon reflètent une ambivalence très intéressante. Au-delà de la concurrence naturelle entre les deux jeunes gens et tout qui semble déjà les séparer, il y a aussi derrière ces bravades une forme de compréhension mutuelle, un lien d'amitié qui, malgré tout, se crée. Cette part d'ambiguïté permet d'éviter l'écueil d'une mise en scène trop manichéenne et suscite aussi la curiosité quant à l'évolution des rapports entre les deux jeunes hommes. Liés malgré eux, même si tout paraît destiné à les opposer.
Encore en phase de maturation sur le fond, Warrior Baek Dong Soo s'est en revanche imposé d'emblée sur la forme. Sans avoir les moyens de verser dans les effets (excès ?) de style de certains de ses prédécesseurs dans ce domaine de l'action historique, que cela soient les chorégraphies millimétrées de Chuno ou les éclats sanguinolants de Yaksha, ce drama fait preuve de beaucoup de maîtrise pour proposer une réalisation aboutie qui met en valeur, sans trop en faire, les scènes de combat. Sa relative sobriété n'empêche cependant pas la sére de disposer d'une très belle photographie, avec des images d'extérieur et un contraste au niveau des couleurs qui sont souvent un vrai plaisir pour les yeux. De plus, Warrior Baek Dong Soo bénéficie d'une bande-son de belle qualité, qui flirte parfois avec une tonalité tout droit issue d'un western et qui est agrémentée d'une chanson principale marquante, conférant une dimension à la fois épique et romanesque aux scènes qu'elle accompagne.
Enfin, la série dispose d'un casting où, à côté de valeurs sûres des k-dramas, les responsabilités sont confiées à un casting assez jeune qui doit trouver ses marques - même lorsque les personnages atteignent l'âge adulte. Les adolescents sont assez convaincants au cours des cinq premiers épisodes, jouant avec un aplomb et un dynamisme appréciables. On y retrouve Yeo Jin Goo en Dong Soo intenable, Park Gun Tae en Yeo Woon ténébreux, mais aussi Lee Hye In et Nam Ji Hyun. Le basculement dans l'âge adulte s'opérant sur le tard, je n'ai donc eu véritablement que le sixième épisode pour découvrir le cast qui va nous accompagner pour le reste de la série. Pour le moment, je suis assez optimiste concernant Ji Chang Wook, qui conserve l'expressivité de son personnage et devrait trouver ses marques dans la peau de ce héros encore trop spontané. En revanche, pour ces débuts, Yoo Seung Ho m'a semblé manquer de présence à l'écran. Je reste également sur la réserve concernant les lead-in féminins, ni Yoon So Yi, ni Shin Hyun Bin, ne m'ont vraiment convaincu durant leurs quelques scènes. Mais encore une fois, il faut leur donner un peu de temps. Cependant, l'enjeu est de taille pour ce drama qui repose beaucoup sur ses personnages.
Bilan : Warrior Baek Dong Soo est un fusion sageuk d'action qui sait pleinement capitaliser sur les forces et atouts de son genre. Nous entraînant dans un tourbillon d'émotions où les drames côtoient l'insouciance de la jeunesse, et où les affrontements n'effacent pas le respect que l'on peut nourrir pour un adversaire, ce drama propose un récit rythmé et efficace, avec une dimension humaine travaillée, qui se révèle plaisant à suivre. Si on pourra sans doute lui reprocher un certain académisme qui l'empêche d'atteindre un niveau supplémentaire, le téléspectateur se laisse embarquer dans cette aventure sans arrière-pensée. Pour les amateurs du genre.
NOTE : 6,25/10
La bande-annonce de la série :
La chanson principale de l'OST :
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18/01/2010
(K-Drama / Pilote) God of study (Master of study) / Dragon Zakura : de l'art des adaptations
J'ai profité du week-end pour jouer les "pilotovores" et découvrir les nouvelles séries de la rentrée hivernale en Corée. J'ai donc beaucoup de sujets asiatiques d'écriture en attente. Si bien que le choix est le suivant : soit je publie plusieurs notes dans le cadre du "dimanche asiatique", soit je prends quelques libertés avec le planning et destine ces tests de pilotes à être évoqués en semaine, les jours où mon boulot m'aurait de toute façon empêché de poster un billet. Comme il est toujours plus agréable pour un blog d'avoir une activité quotidienne, j'ai décidé d'opter pour la seconde solution : ces notes ne se substituent donc pas aux séries occidentales, mais elles viennent colmater des "jours sans". Cela étant dit, je vais commencer par vous parler du pilote qui m'a le moins enthousiasmé des trois.
(En espérant que ces quelques tests coréens intéressent quelques lecteurs parmi vous ; je fais confiance à votre téléphagie éclectique !)
Parmi les différents nouveaux dramas de la rentrée sud-coréenne de ce mois de janvier 2010, on trouve une série qui renvoie à une pratique assez courante : celle de l'adaptation. C'est-à-dire la déclinaison de fictions, originellement créées dans un pays, pour la télévision des autres pays asiatiques. Cela est souvent lié au succès du manga originel. Ainsi, Hana Yori Dango, manga très populaire, a-t-elle eu d'abord une version taiwanaise en 2001-2002 (Meteor Garden), puis une série live éponyme dans son pays d'origine, le Japon, enfin, l'année dernière, une adaptation coréenne, Boys Before Flowers. Le phénomène ne se cantonne pas seulement à une exportation japonaise vers l'étranger, l'inverse est aussi vrai. Ainsi Maou est un remake japonais du drama coréen à succès, The Devil (Ma Wang). Au milieu de toute cette consanguinité scénaristique, reste cependant que chaque pays adapte la même histoire, avec les spécificités de ses propres productions télévisées.
Ainsi est-ce le cas en cette rentrée hivernale pour God of Study (Master of study). Très concrètement, il s'agit de la version coréenne d'un school drama japonais "classique", datant de 2005, Dragon Zakura (adaptation d'un manga éponyme, publié en 2003). La première particularité sud-coréenne va évidemment se traduire dans le format. En fait, là où les japonais sont capables de raconter une histoire en 11 épisodes de 45 minutes environ ; il faudra aux coréens au minimum 16 épisodes d'1 heure chacun pour dire la même chose. (Même remarque pour l'exemple cité plus haut, si on compare The Devil (20 épisodes d'1 heure) et Maou (11 épisodes de 45 minutes).) Quiconque a l'habitude des k-dramas connaît leur capacité unique à allonger leurs histoires, parfois de façon très réussie, mais parfois aussi au-delà du raisonnable.
Dragon Zakura racontait le parcours du combattant de lycéens, issus du plus mauvais lycée de Tokyo, Ryuuzan (baptisé le lycée des cancres), pour réussir à intégrer l'Université de Todai, la plus réputée du Japon. Au bord de la faillite, l'établissement reçoit en début d'année la visite d'un avocat, Sakuragi Kenji, qui va se mettre en tête de réaliser ce challenge et se changer en enseignant atypique. Divertissement pas déplaisant à suivre, sans pour autant apporter beaucoup de sang neuf au genre des school drama, cette série valait surtout le déplacement pour la performance, dans le rôle principal, de l'excellent Abe Hiroshi, en professeur aux méthodes énergiques pas toujours conventionnelles, prêt à tout pour que ses étudiants réussissent. Parmi les élèves, on retrouvait aussi d'autres têtes connues, notamment Yamashita Tomohisa (Yamapi).
God of Study se réapproprie donc le concept. Kang Suk Ho, avocat à la jeunesse troublée, se retrouve un jour chargé de la mission de préparer l'éventuelle fermeture administrative du lycée Byungmoon, lieu d'enseignement à la mauvaise réputation justifiée, où végètent tous les mauvais élèves des environs, entre désintérêt profond pour les études et apprentie délinquance. Apprenant à quel sort ce terrain est destiné si le lycée ferme, Kang Suk Ho décide d'essayer de sauver cette école. Pour cela, il a une idée : parvenir à faire entrer plusieurs lycéens dans la plus prestigieuse université du pays, Chun Ha, afin de reporter l'échéance, en prouvant la relative efficacité du lycée. Voici donc le défi que l'avocat-enseignant va se charger de relever de façon très énergique, embarquant de gré ou de force une poignée d'étudiants perplexes dans son sillage.
Le premier épisode sert avant tout à installer la situation et à présenter les différents protagonistes. Il y réussit de façon moyennement convaincante. Tout d'abord parce qu'il prend excessivement son temps pour mettre en route l'histoire, s'appliquant -peut-être trop- à poser chaque personnage, sans qu'il se passe grand chose. Cela s'étire un peu en longueur. Mais nombre de séries coréennes démarrent lentement. Cet aspect-là n'est pas le plus dérangeant, car, une fois l'histoire mise sur les bons rails, un rythme de croisière devrait rapidement être atteint. Cela devrait donc rester anecdotique.
Cependant, mon second souci est plus problématique : au cours de ce pilote, je ne suis pas parvenue à accrocher à la figure, pourtant centrale et déterminante, que constitue Kang Suk Ho. Certes, il agit en avocat atypique ; mais ce personnage ne parvient pas pour le moment à imposer une présence incontournable à l'écran. Décidé et dynamique, mais privé de cette impression fondamentale d'emporter tout sur son passage, qui n'est qu'esquissée timidement. Cela me semble lié à la performance de l'acteur, Kim Soo Ro, qui délivre une prestation honnête, mais à laquelle il manque la capacité d'exprimer la force inébranlable qui anime son personnage. Car, oui, je l'avoue : même en y mettant beaucoup de bonne volonté, mon esprit n'a pu s'empêcher d'établir des comparaisons avec Dragon Zakura. Et concernant sa figure de proue, God of Study se situe en retrait pour le moment.
En revanche, du côté des élèves, futurs membres de la classe préparatoire spéciale mise en place, la galerie de portraits très diversifiés qui nous est proposée incite plutôt à l'optimisme. Nous avons là un ensemble de lycéens, potentiellement assez attachants, avec, chacun, des soucis plus ou moins graves. L'enjeu va être d'impliquer le téléspectateur dans leurs vies personnelles, voire de le toucher émotionnellement, de façon à l'intéresser aux destinées de cette bande disparate, composée de personalités très différentes : certaines pleines de bonne volonté mais avec d'importantes difficultés, d'autres plutôt apprentis rebelles qui ont trop à penser pour se préoccuper de l'école. Parvenir à motiver et unir ces divers personnages va constituer à lui seul un challenge important, à commencer par réussir à gérer celui qui s'impose déjà comme le leader forte-tête, Hwang Baek Hyun (interprété par Yoo Seung Ho, croisé dans Queen Seon Duk en 2009). Et ce, avant même de songer à essayer de les envoyer à Chun Ha. Tous les acteurs se glissent chacun relativement bien dans ces rôles d'adolescents.
Bilan : Doté d'une histoire classique, God of Study, fable moralisatrice et énergique sur le travail scolaire, devrait sans doute plaire aux amateurs de school dramas. Ou encore à ceux qu'une version live de Dragon Zakura attire, sans qu'ils aient encore pris le temps de regarder la version japonaise jusqu'à présent, et qui ont une préférence pour les séries coréennes.
Cependant, en ce qui me concerne, le school drama n'étant plus trop ma tasse de thé, et ayant déjà vu l'original japonais, je ne pense pas aller plus loin que ce premier épisode, ma curiosité étant amplement satisfaite et n'ayant trouvé aucun motif m'incitant à dépasser ce pilote.
NOTE : 4,5/10
La bande-annonce de God of Study :
07:12 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : k-drama, j-drama, god of study, master of study, dragonzakura, tbs, kbs, abe hiroshi, yamashita tomohisa, yoo seung ho, kim soo ro | Facebook |