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06/02/2013

(K-Drama / Pilote) Queen In Hyun's Man : romance par-delà les siècles

"Meeting through a gap in time, their one and only love story."

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Le voyage dans le temps est un concept que la télévision asiatique a sur-exploité ces dernières années. La réussite et le succès de Jin, en 2009, a fait des envieux : actuellement cette saison, au Japon, Nobunaga no Chef, tente (sans y parvenir) de transposer tout cela en suivant non pas un chirurgien, mais un cuisinier. En Chine, on peut citer Bu Bu Jing Xin en 2011. En Corée du Sud, le raz-de-marée de voyages temporels a frappé l'année dernière, où se sont pressés sur nos écrans Prince Rooftop, Faith, Dr Jin (remake dudit drama japonais précédemment cité)... et Queen In Hyun's Man. Ce dernier figurait parmi ma liste de rattrapages de ce début d'année. Certes, dans un registre complètement différent par rapport à A Wife's Credentials évoqué la semaine dernière. Mais Queen In Hyun's Man semblait avoir des atouts pour plaire à l'amatrice de k-dramas que je suis. Et les reviews de Kaa avaient aiguisé ma curiosité.

Queen In Hyun's Man (aussi connu sous le titre Queen and I) a été diffusé sur la chaîne câblée tvN au printemps dernier, du 18 avril au 7 juin 2012, les mercredi et jeudi soirs. Ce drama compte en tout 16 épisodes, d'une durée variant entre 45 et 50 minutes en moyenne. Avec son style d'écriture simple et directe, et une dimension de fantaisy fantaisiste bien exploitée, les épisodes s'enchaînent facilement. Les 5 premiers se révèlent efficaces, le tournant romance s'esquissant également avec beaucoup de naturel. A défaut d'être un incontournable, Queen In Hyun's Man apparaît bel et bien comme le divertissement dynamique et attachant promis.

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Kim Boong Do est un érudit du XVIIe siècle, pris dans les luttes d'influence à la cour royale. Supportant la reine In Hyun alors que cette dernière a été déposée du fait des manoeuvres de celle qui entend devenir la concubine officielle du roi Sukjong, il parvient à empêcher son assassinat. Au palais, il devient alors une cible à abattre. Un assassin envoyé pour l'éliminer s'apprêtait à réussir sa mission, mais, juste avant que son épée ne transperse Boong Do, ce dernier disparaît de la pièce où il se trouvait. C'est l'oeuvre d'un talisman qu'on lui a confié : quand son porteur est en danger de mort, il le transporte, non pas dans un autre lieu, mais à une autre époque.

Boong Do se retrouve ainsi projeté dans le Séoul du XXIe siècle. Il y croise par hasard une jeune actrice dont la carrière commence à décoller, Choi Hee Jin. La jeune femme vient en effet de décrocher un rôle qui apparaît comme l'opportunité qu'elle attendait tant : incarner la reine In Hyun dans un sageuk dont le tournage s'apprête à démarrer. Si les premiers échanges entre ces deux jeunes gens que trois siècles séparent sonnent de manière très étrange, Hee Jin aide cependant Boong Do à se retrouver dans son époque et lui dévoile même son futur grâce aux archives conservées de son époque. A mesure qu'ils intéragissent et sont amenés à se re-croiser, des sentiments naissent. Mais une relation est-elle seulement possible ?

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Les voyages temporels peuvent être exploités de multiples façons. En se réappropriant son concept fantastique avec simplicité et sobriété, Queen In Hyun's Man entreprend vite de limiter strictement le cadre de ces problématiques : il choisit de ne retenir que ce qui est en lien avec son objet principal, la romance. Evacuant donc une dimension plus mythologique qui aurait pu focaliser l'attention autour des raisons et des conséquences éventuelles sur le passé/le futur du voyage, la fiction exploite avant tout un versant relationnel. Il s'agit de nous raconter l'histoire d'un couple théoriquement impossible qui va se former (et vivre ?) malgré tout sous nos yeux. L'aspect voyage dans le temps est principalement utilisé comme une source constante de décalages culturels entre les deux protagonistes, s'amusant de leur ignorance de leurs coutumes ou de leur monde réciproques. Ces clashs apportent une légèreté comique bienvenue, sans jamais paraître trop forcée. L'intrigue dramatique de Joseon, comme le tournage du drama dans le présent, restent deux arrière-plans dont on ne retient que la manière dont leurs intrigues influencent ou touchent notre duo principal.

Si cette priorité accordée au relationnel fonctionne et convainc, c'est parce que Queen In Hyun's Man bénéficie d'une écriture franche et directe très appréciable. Une bonne dynamique s'installe entre les personnages, chacun s'adaptant très vite aux particularités de l'autre, voire au nouvel environnement dans lequel il est projeté. De plus, le drama fait preuve d'une efficacité certaine dans la progression du rapprochement et des sentiments du couple en formation. On est loin des fictions qui tergiversent et sur-jouent artificiellement sur l'attente du téléspectateur. Ici, au contraire, tout s'opère avec naturel. La narration assume ses coïncidences, exploite les rebondissements, et délivre un ensemble fluide et homogène, rythmé, très plaisant à suivre. Queen In Hyun's Man est un de ces dramas simples et assurés qui cultive l'attachement du téléspectateur et mise sciemment sur un public dont la fidélité va reposer sur le confort et l'affection suscités par ces deux protagonistes. Dans cette optique, le décor de fantasy coloré est un simple background dépaysant. Ce n'est donc pas un drama qui marque par ses moyens, ni par ses ambitions, mais il a le mérite d'exploiter pleinement ses atouts et de remplir le contrat qui était le sien.

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Sur la forme, Queen In Hyun's Man bénéficie d'une réalisation calibrée, pas toujours totalement maîtrisée, dont la valeur ajoutée notable se caractérise par les split-screens utilisés à plusieurs reprises qui permettent de suivre en parallèle diverses actions. Sans être nécessaires, ces derniers sont utilisés assez judicieusement. Côté bande-son, Queen In Hyun's Man apparaît moins dosé, frôlant parfois la saturation musicale. Reflétant le concept de cette rencontre improbable par-delà le temps, le drama mêle instrumentaux traditionnels et musique moderne de k-pop, au risque de faire perdre ses repères quant à la tonalité de l'histoire au téléspectateur. Mais le drama rejoint ici une tendance assez générale du côté des fictions de ce genre en Corée du Sud, il faut s'en accomoder.

Enfin Queen In Hyun's Man doit beaucoup à ses deux acteurs principaux. Pas tellement pour un jeu d'acteur qui a quelques limites, mais plutôt pour leur faculté à s'être réappropriés ce script simple et direct et pour avoir su faire naître une vraie alchimie entre eux à l'écran. Dans son rôle de jeune actrice qui espère voir sa carrière décoller, Yoo In Na présente deux facettes complémentaires, à la fois un peu ingénue et spontanée, mais aussi pragmatique et direct. Quant à Ji Hyun Woo, si je suis restée un peu plus sceptique au départ, la dynamique d'ensemble et les élans de son personnage ont su l'imposant comme le pendant adéquat. A leurs côtés, on retrouve notamment Kim Jin Woo, Ga Deuk Hi, Park Young Rin, Jo Dal Hwan, Uhm Hyo Sup, Lee Kwan Hoon ou encore Jin Ye Sol.

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Bilan : Présentant une romance simple et attachante sur fond de fantaisie temporelle, Queen In Hyun's Man repose sur une écriture au style direct et dynamique rafraîchissant. Point d'ambition démesurée en dehors de celle de relater la construction d'une histoire d'amour que les décalages et autres enjeux temporels servent à pimenter, en entourant d'un parfum particulier cette classique histoire d'amour. Ne tergiversant pas, progressant avec assurance, Queen In Hyun's Man bénéficie d'une narration rythmée agréable à suivre, bien portée par deux protagonistes principaux qui fonctionnent indéniablement très bien à l'écran ensemble. Rien de révolutionnaire donc, mais une attachante série qui propose un divertissement qui saura en toucher plus d'un. Pour les amateurs du genre.


NOTE : 6,5/10


Un teaser de la série :

Une chanson de l'OST :


17/08/2011

(K-Drama / Pilote) Birdie Buddy : une histoire d'accomplissement sportif simple et humaine

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Avec le drama (au sens propre du terme) actuel qui agite les coulisses de Myung Wol the Spy, illustrant les problèmes liés au fait de filmer les épisodes à flux tendu par rapport à la diffusion télévisée, Birdie Buddy est un peu le contre-exemple qui prouve qu'on peut avoir tout autant de soucis en optant pour une autre façon de faire. En effet, c'est la série qui avait préalablement été intégralement tournée, mais dont plus personne ne savait quoi faire une fois la production finie. C'est ainsi qu'elle fait un peu figure de miraculée aujourd'hui. Initialement, elle aurait dû être diffusée il y a un an, au cours de l'été 2010. De reprogrammations en annulations, elle vit ensuite la case du printemps 2011 promise sur MBC lui échapper. Finalement, alors que plus personne ne semblait y croire, début juillet, tvN a annoncé qu'elle la diffuserait.

Birdie Buddy a donc débuté sur la chaîne payante le 8 août 2011. Diffusée les lundi et mardi soirs, à raison de deux épisodes par semaine, le changement de chaîne a aussi nécessité un redécoupage des épisodes. Alors que la série aurait dû comporter 20 épisodes de 70 minutes chacun, elle comptera finalement 24 épisodes d'environ 45 minutes. Après toutes ces épreuves, j'avais fini par me demander à quoi pouvait bien ressembler Birdie Buddy : est-ce que ces difficultés étaient causées par sa (son manque de) qualité ? Je me suis donc installée sans attente particulière devant ses deux premiers épisodes. Mais avec sa sobriété narrative, sa dimension humaine et son environnement sportif, j'ai finalement trouvé ces débuts plaisants (à défaut d'y desceller déjà une étincelle).

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L'héroïne, Sung Mi Soo, est issue d'un milieu populaire, loin des grandes villes. Son père travaille à la mine, sa mère fait le ménage est assure les fins de mois en vendant ses légumes. Mais Mi Soo a cependant une passion très particulière depuis son enfance : elle adore le golf. Si l'image renvoyée par ce sport surtout pratiqué par les classes les plus aisées de la société ne semble pas vraiment lui correspondre, Mi Soo ne se laisse pas démontée pour autant. Sa mère a été caddie pendant un temps, et elle fait toujours le ménage au centre de golf local : cela va lui permettre d'inscrire sa fille, sur-enthousiaste, à ses premiers cours, cultivant et perfectionnant ainsi une passion réelle jusqu'à l'âge adulte. Elle grandit donc un club de golf à la main, gâtée par des parents prêts à tous les sacrifices financiers pour voir leur enfant heureuse.

Devenue une jeune femme, alors même qu'elle continue à s'entraîner, Mi Soo se heurte à un principe de réalité qui finit par la rattraper : que peut-elle espérer de ce sport, où cela la conduit-elle ? Son rêve serait à terme de devenir professionnelle, mais la route apparaît bien longue. C'est dans une période de doute, alors qu'un tournoi important s'annonce, qu'elle fait la rencontre d'un ancien golfeur, John Lee, pas forcément des plus avenants. Dans le même temps, le tournoi en préparation explique le retour des Etats-Unis de Min Hae Ryung, la fille de la propriétaire du grand complexe de golf. Cette dernière a été entraînée depuis son plus jeune âge par sa mère pour devenir une joueuse d'élite. Pour cela, elle souhaite notamment engager John Lee, à la philosophie de vie assez atypique, comme son entraîneur personnel.

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Sans chercher à faire dans l'originalité, Birdie Buddy se réapproprie avec assurance et une efficacité à saluer des recettes classiques d'un genre qui a fait ses preuves. C'est un parcours initiatique que l'on va suivre. Le cadre sportif s'y prête : déjà, les épisodes effleurent la question du dépassement et de la confiance en soi, le golf étant un sport individuel, donc très personnel. Plus généralement, c'est toute la mise en scène des disparités sociales entre l'héroïne et ce milieu du golf auquel elle aspire qui sonne comme une invitation à participer à une aventure humaine formatrice pour grimper les échelons. Dans ce lent, sans doute difficile, apprentissage qui attend Mi Soo, la jeune femme - au dynamisme inébranlable - va devoir prendre ses responsabilités pour atteindre son objectif - celui de devenir une professionnelle vivant de sa passion -, sortant grandie des épreuves qu'il lui faudra traverser. Si les ressorts narratifs paraissent indéniablement familiers, la simplicité et la fraîcheur qui émanent de ce drama jamais prétentieux suffisent à retenir l'attention d'un téléspectateur qui suit sans déplaisir cette entrée en matière.

Birdie Buddy séduit également par ses personnages. Certes, il n'y a pas de coup de foudre pour l'un ou l'autre, mais c'est plutôt grâce à l'ensemble homogène qu'ils forment que la série s'impose. En effet, dans cette galerie de protagonistes très différents, personne n'est unidimensionnel. L'héroïne l'illustre d'ailleurs très bien : Mi Soo est douée et passionnée par le golf, mais jusqu'à présent elle ne s'était jamais vraiment arrêtée sur le sacrifice consenti par ses parents - sa mère surtout - afin qu'elle puisse vivre ses rêves. Or de l'insouciance à une pointe d'égoïsme, il n'y a parfois qu'un pas. Quant à Hae Ryung qui s'impose comme sa vis-à-vis sur un court de golf, elle a peut-être l'assurance des privilégiés, mais ses blessures personnelles et ses rapports conflictuels avec sa mère montrent aussi combien la richesse ne compense pas une cellule familiale éclatée. La série nous fait même nous attacher à des personnages secondaires. Tout le monde a sa part d'ambivalence, du frère de Mi Soo à ses amis, mais aucun n'est caricaturé à l'excès, ni détestable. Birdie Buddy semble ainsi proposer une histoire très humaine, dans le bon sens du terme. Ce n'est pas innovant, mais c'est une fiction plutôt chaleureuse qui s'apprécie sans arrière-pensée. 

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Sur la forme, Birdie Buddy fait preuve d'une même simplicité. On est loin de l'esthétique rendu par la caméra magique de Scent of a woman ou l'image sur-travaillée de The Princess' Man, mais cela sied parfaitement à un drama comme Birdie Buddy qui cultive une sobriété finalement assez rafraîchissante. C'est d'autant plus opportun que la série va vraiment savoir exploiter ses décors et jouer sur une alternance entre les deux milieux sociaux représentés - les mines désaffectées d'une part, le complexe de golf luxueux de l'autre. La neutralité de la caméra, qui met cependant bien en valeur des images colorées, se justifie donc. Quant aux quelques effets spéciaux décalés proposés - le golf façon Quidditch par exemple -, on pardonne facilement. Au niveau musical, en revanche, la bande-son demeure pour le moment assez anecdotique.

Enfin, côté casting, sans briller, chacun prend peu à peu ses marques pour délivrer une performance d'ensemble homogène globalement correcte, sans être transcendante. C'est Uee (You're Beautiful ; du groupe After School) qui incarne l'héroïne dans ce qui est son premier rôle principal dans un drama. Elle est secondée par Lee Yong Woo (Style), qui reste pour le moment en retrait sans doute peu aidé par l'attentat capillaire dont il a été victime (cf. screen-capture ci-dessus), et Lee Da Hee (The Secret of Keu Keu Island). A leurs côtés, on retrouve également Yoon Yo Sun, Oh Hyun Kyung, Yoo In Na ou encore Park Han Bi.

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Bilan : Pas déplaisants à suivre, plutôt attachants même, les débuts de Birdie Buddy répondent aux attentes que le synopsis avait pu faire naître. Sans être indispensable, c'est un drama initiatique, à la tonalité très humaine, qui correspond bien à la période estivale - on en vient à regretter qu'il n'est commencé il y a quelques semaines. Pour ceux qui souhaitent voir mûrir et s'affirmer des personnages dans un cadre sportif particulier, où le dépassement de soi côtoie le dépassement des classes sociales, Birdie Buddy devrait remplir son rôle. Pour les amateurs du genre.


NOTE : 5,75/10


La bande-annonce de la série :

18/05/2011

(K-Drama / Pilote) The Greatest Love (Best Love) : une comédie pétillante dans le milieu du showbizz


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En ce mercredi asiatique, c'est à l'actualité des diffusions que l'on revient après quelques semaines consacrées à des bilans, en repartant s'installer en Corée du Sud (pour quelques semaines sans doute). En effet, le programme de ce mois de mai était a priori très alléchant. D'autant plus que, pour ne rien vous cacher, j'ai vécue de façon très frustrée ce début d'année 2011 en Corée du Sud, avec très peu de nouveautés ayant réussi à passer le test du visionnage du pilote (même s'il me reste encore à découvrir Manny). J'avais donc placé tous mes espoirs dans les programmes de ce mois de mai.

S'il y aurait sans doute beaucoup à dire sur mes rapports compliqués avec les rom-coms, et le caractère déterminant de leur casting... Reste que je crois pouvoir officiellement vous annoncer qu'après ce week-end, je me suis réconciliée avec le petit écran sud-coréen ! J'ai en tout cas trouvé plusieurs séries qui ont réussi à retenir mon attention. Commençons aujourd'hui par la première dans le planning de diffusion, la dernière née des soeurs Hong : The Greatest Love (a.k.a. Best Love). Diffusé sur MBC les mercredi et jeudi soir, ce drama a débuté le 4 mai 2011.

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C'est dans les coulisses de l'industrie de l'entertainment sud-coréen que nous plonge The Greatest Love, avec pour protagonistes principaux, deux célébrités à des tournants très différents de leur carrière. Il y a quelques années déjà, Goo Ae Jung a fait partie des premiers girl bands à une époque où ce phénomène était encore balbutiant. Son groupe d'alors s'est depuis séparé, et sa conversion dans une carrière solo s'est malheureusement opérée sans succès. Elle vivote désormais dans des shows de seconde zone, souvent plus humiliants qu'autre chose, tandis que sa réputation a été détruite par des rumeurs et quelques scandales dont la communication a été très mal gérée. Mais sa route de star déchue croise celle d'un acteur actuellement au sommet de sa popularité, Do Go Jin. Pourtant, si en apparence tout réussit à ce dernier, arrogant et sûr de lui, son anglais catastrophique lui ferme les portes de ses rêves hollywoodiens, l'empêchant d'atteindre la consécration internationale à laquelle son ego aspire.

Suivant un enchaînement de situations improbables à la narration rondement menée, Ae Jung se retrouve associée à Do Go Jin, notamment en obtenant publiquement son aide téléphonique lors d'un jeu télévisé. Elle va ainsi attirer l'attention des responsables d'une nouvelle émission, où travaille une ex-membre de son ancien groupe, Kang Se Ri. Cette dernière et Do Go Jin jouent à un faux-semblant médiatique amoureux depuis plus d'un an, en prétendant former un couple devant les caméras. Le départ annoncé de l'acteur pour les Etats-Unis devait être l'occasion d'officialiser leur "rupture"... Mais ses projets étant tombés à l'eau, leur situation reste ainsi dans cet artificiel statu quo.

Enfin, loin de ce monde du showbizz qui sait si bien instrumentaliser les apparences, Yoon Pil Joo, un médecin qui ne cache pas son aversion pour ce milieu, rencontre par hasard Ae Jung de la manière la plus explosive et pleine de qui pro quo qui soit. Mais quand un de ses amis s'essayent à le convaincre de participer à cette nouvelle émission de télé-réalité, une sorte de bachelor où des "célébrités" se trouvent en concurrence, et qu'il découvre que Ae Jung figure dans l'émission, sa résolution de refuser faiblit...

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The Greatest Love, c'est tout d'abord une réjouissante comédie, portée par un enthousiasme général transparaissant dans la narration qui s'avère particulièrement communicatif. Dotée d'un rythme extrêmement enlevé, la série démarre instantanément sans le moindre temps d'exposition. Multipliant les twists, se réjouissant des confrontations orchestrées, elle investit, avec entrain et bonne humeur, un comique de situation confinant au burlesque, tout en jouant sur un registre plus loufoque vaguement déjanté sans pour autant trop en faire. S'il faut quelques minutes pour s'adapter à cette tonalité envolée, il est difficile de ne pas se laisser happer par ce parfum, caractéristique d'un You're Beautiful un peu plus adulte, qui flotte dans ce cocktail détonnant.

Le bémol de cette installation sur-dynamisée, outre le risque de placer la barre trop haut pour maintenir ce même rythme à moyen terme, c'est que The Greatest Love se laisse emporter par le tourbillon qu'elle crée, ne prenant pas le temps d'installer proprement ses situations, ni de travailler ses personnages pour lesquels elle se contente seulement d'esquisser les grands traits de personnalités forcément un peu caricaturales. C'est un parti pris narratif qui peut se justifier parce que l'alchimie - cette formule magique qui est la marque des soeurs Hong mais dont on ne sait trop comment l'équilibre précaire se crée à l'écran - fonctionne. Le téléspectateur prend ici le train en marche sans rechigner. C'est seulement une fois le ton posé que les personnages vont pouvoir se nuancer, gagner en épaisseur, et que l'intrigue saura se dévoiler. Et c'est alors que pourra transparaître un registre pour le moment absent, mais que l'on devine à venir : le versant émotionnel inhérent à tout k-drama.

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En effet, les deux premiers épisodes de The Greatest Love laissent entrevoir un potentiel bien réel en présentant une galerie haute en couleur et très bigarrée des différents protagonistes de ce drama. A première vue, nul ne doute que le cahier des charges classique apparaît rempli et que nous sommes en terrain connu, du lead-in masculin plus qu'arrogant aux triangles amoureux possibles qui s'esquissent. Mais si les personnages restent à explorer, se dessinent déjà un équilibre et des nuances en chacun qui retiennent l'intérêt du téléspectateur. Prenez l'héroïne, Ae Jung : elle a gardé un optimisme naturel et une spontanéité attachante, mais elle a déjà traversé le meilleur comme le pire de ce que peut apporter la célébrité. C'est un personnage endurci par les épreuves. Au cours des deux premiers épisodes, les scénaristes parviennent à trouver le juste équilibre entre une forme d'innocence et un côté plus vétéran, qui confère à Ae Jung une épaisseur supplémentaire. Ce qui donne espoir pour la suite concernant l'ensemble des personnages.

Enfin, il faut aussi éclairer un autre atout indiscutable de ce drama, qui saura piquer la curiosité du téléspectateur : l'immersion pop-culturelle à laquelle il nous invite. Elle se révèle être de deux sortes. Tout d'abord, elle tient à son cadre, le show-bizz, et plus précisément les coulisses de tous ces jeux improbables et autres émissions de télé-réalité qui envahissent les programmes de la télévision sud-coréenne. Si j'avais déjà exploré les dessous de la fabrication des dramas (On Air) ou du phénomène Idols (You're Beautiful), voilà donc un nouvel univers proposé ! Certes, la télévision parlant de la télévision, sur MBC, on reste dans une autodérision bercée de caricatures attendues. Mais cela a son charme. Cela fonctionne d'autant plus que c'est The Greatest Love dans son ensemble qui bénéficie, dans son écriture et sa conception, de ces références pop-culturelles. Elles permettent au récit de prendre une distance rafraîchissante avec lui-même. Comment ne pas jubiler lorsque la musique de Mission Impossible retentit au cours d'une tentative de contournement de la sécurité, ou bien lorsque l'on assiste à l'apprentissage de l'anglais par Do Go en regardant... une intervention de Colbert à la télévision US !

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Sur la forme, The Greatest Love se laisse peut-être un peu prendre de vitesse par sa narration débridée et son rythme infernal. Cela fait toujours des étincelles, mais il faudra sans doute stabiliser l'ensemble à mesure que le drama gagnera en homogénéité dans l'écriture. Signalons cependant qu'on retrouve les petits effets caractéristiques chers aux soeurs Hong, avec l'incrustration des messages internet à l'écran ou d'autres petits effets spéciaux façon cartoon qui se fondent parfaitement dans l'ambiance générale de la série. Par contre, l'OST, un brin trop calibrée, ne convainc pas complètement pour le moment. Si My Girlfriend is a Gumiho avait bien des faiblesses sur le fond, il avait en revanche vraiment placé la barre très haut dans ce registre musical. La forme de The Greatest Love reste donc perfectible, mais nous n'en sommes encore qu'au début.

Enfin une des incontestables forces de ce drama réside assurément dans son casting. J'ai évoqué plus haut combien les acteurs pouvaient être déterminants dans une comédie ; vous avez ici le parfait exemple. Aussi dynamique soit elle, The Greatest Love leur doit beaucoup dans leur capacité à accrocher le téléspectateur. C'est notamment le cas pour le couple principal dont l'association fait des étincelles. J'appréciais déjà Gong Hyo Jin depuis la gourmande Pasta l'an dernier, elle est ici fidèle à elle-même. Cependant je dois avouer que c'est encore une fois Cha Seung Won (City Hall, Athena) qui m'impressionne dans un registre pourtant très comique (plus que dans City Hall). Il impose une sacrée présence à l'écran, dans un rôle pas forcément des plus accessibles car encore peu nuancé dans ces deux premiers épisodes. Pour parachever ce quatuor, on retrouve également Yoo In Na (Secret Garden), en rivale qui n'est pas encore tombée dans la caricature et, j'ose espérer au vu de certaines scènes, qu'elle évitera peut-être cet obstacle, ainsi que Yoon Kye Sang (Road Number One) en médecin trop parfait, pendant opposé aux excès du personnage de Cha Seung Won.

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Bilan : Signant des débuts convaincants, The Greatest Love s'impose comme un divertissement pétillant, ciselé d'un humour omniprésent, porté par une dynamique d'ensemble excessivement rythmée, le tout saupoudré de références de culture qui apporte un petit plus à ce drama qu'on pourra qualifier de déjanté juste comme il faut. Ayant retenu sans difficulté l'attention d'un téléspectateur qui se laisse griser par cette narration aussi dense que volatile, il reste maintenant à The Greatest Love à mûrir pleinement pour trouver son équilibre, en installant son intrigue et approfondissant ses personnages. Ce drama est parti sur de bons rails... Laissez-vous entraîner par ce tourbillon enlevé, à l'alchimie indéfinissable, qui offre une parenthèse détente assurée !


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :


Une des chansons de l'OST :