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11/09/2013

(J-Drama / Première partie) Hanzawa Naoki : les combats et l'ascension d'un banquier peu conventionnel


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En ce mercredi asiatique, penchons-nous sur LE grand succès de cette saison estivale au Japon : Hanzawa Naoki. C'est un peu le phénomène du moment : ses audiences n'ont cessé de grimper sans discontinuité depuis le 1er épisode proposé le 7 juillet 2013, franchissant début septembre la barre symbolique des 30% de part de marché. Le drama ne semble pas devoir s'arrêter en si bon chemin, puisque le dernier épisode diffusé ce dimanche 8 septembre (le 8ème) a encore enregistré un nouveau record, avec un pic d'audience à 37,5% de pdm ! Pour vous donner un ordre d'idée, il faut rappeler que le dernier drama japonais à avoir dépassé ces 30% date de presque deux ans, c'était Kaseifu no Mita à l'automne 2011. TBS tient donc là un beau succès public pour sa case de prime-time du dimanche soir. La barre des 40% est peut-être même atteignable.

Il est d'autant plus intéressant de s'arrêter sur Hanzawa Naoki que, sur le papier, le sujet peut paraître plus aride que fédérateur : la série propose en effet une immersion dans le milieu bancaire. La télévision japonaise est loin d'en être à son coup d'essai de banquiers propulsés en héros de fiction. Cela se rattache plus généralement à une thématique qui reste prisée, celle de la mise en scène des coulisses d'une entreprise. De telles approches du monde de la finance peuvent donner de grands dramas, j'en veux pour preuve le magnifique Hagetaka qui m'a durablement marqué il y a quelques années. J'étais donc curieuse de tester Hanzawa Naoki. L'article qui suit s'interroge sur les raisons de son succès.

[Cette review a été rédigée après le visionnage des 5 premiers épisodes (sur 10 annoncés au total).]

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Ce drama nous introduit dans le milieu bancaire japonais, après l'éclatement de la bulle financière dans les années 90 et la restructuration du secteur, marquée par la fusion d'importantes banques. Hanzawa Naoki est un employé qui occupe un poste à responsabilité au sein du département en charge des prêts dans une filiale d'Osaka. C'est un homme ambitieux et déterminé qui a ses propres comptes à régler avec l'institution bancaire. Sa carrière est cependant mise en danger le jour où son supérieur, Asano Tadasu, lui ordonne d'accorder dans la précipitation un prêt de 500 millions de yens, sans prendre les garanties nécessaires, à une grande entreprise en apparence solide, Nishi Osaka Steel. Naoki exécute les ordres avec beaucoup de réticence.

Mais quelques mois plus tard, la réalité de la situation financière de Nishi Osaka Steel apparaît au grand jour : elle est extrêmement endettée. Les comptes soumis à la banque avaient en fait été maquillés. Plus problématique encore, son dirigeant a profité de la situation pour s'enrichir personnellement et prendre la fuite. Confronté à une perte sèche de 500 millions pour sa banque, Asano voit en Naoki le bouc-émissaire tout désigné sur qui faire retomber la faute d'un prêt trop légèrement accordé. Cependant son subordonné est décidé à se battre : il obtient un délai en assurant à sa hiérarchie qu'il va récupérer la somme perdue de l'entrepreneur en fuite. Se sentant menacé, son supérieur direct ne l'entend pas ainsi et s'active pour le faire rapidement muter.

Débute alors une course contre-la-montre pour Naoki afin de sauver sa carrière : en plus de rechercher les avoirs cachés de son ex-client, il lui faut naviguer au sein des ambitions et des luttes internes qui rythment le quotidien du personnel.

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Hanzawa Naoki se déroule au sein d'une banque, mais son cadre aurait pu être une entreprise, voire un univers professionnel quelconque. Ayant opté pour le milieu de la finance, le drama fait logiquement siens quelques-uns des thèmes attendus, en pointant la déshumanisation auquel conduit ce système, son exploitation des plus fragiles et le tapis rouge déroulé aux puissants. Mais il ne s'attarde pas sur ces éléments. Car il ne faut pas s'y tromper, l'enjeu est ailleurs. Hanzawa Naoki met en scène un affrontement, une lutte de personnes, d'ambitions, mais aussi de conceptions et de principes. C'est aussi une histoire de revanche, celle de quelqu'un qui a payé un lourd tribut dans sa jeunesse à cause de la décision d'un banquier et qui veut s'élever dans la hiérarchie de l'institution-même ayant bouleversé sa vie. La série suit une idée directrice que Naoki répète à l'envie au cours des épisodes : il s'agit de faire payer deux fois, dix fois, ce qu'il a enduré.

Pour atteindre les objectifs qu'il s'est fixé, Naoki va devoir surmonter les épreuves et les adversités. Dès le pilote, le drama s'assure que le téléspectateur prenne fait et cause pour le banquier, faisant s'abattre sur lui nombre d'injustices dont il n'est aucunement responsable. C'est à l'avènement d'un champion que l'on assiste. Pour cela, l'écriture ne fait guère dans la nuance, assumant pleinement un manichéisme sur lequel elle joue pour mieux impliquer le public. Les méchants sont clairement identifiés, sans chercher à tempérer leur caractérisation. La fiction vire même au quasi-cartoonesque à l'occasion, notamment dans son portrait de l'administration fiscale avec un dirigeant qui tombe dans tous les excès. Face à ces obstacles placés sur sa route, l'objet du drama est de raconter comment Naoki va s'en sortir. C'est ainsi en réalité une déclinaison particulière de 'David contre Goliath' qui est proposée, mais avec dans le rôle de David quelqu'un de tout aussi machiavélique que ses adversaires.

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L'image implacable que renvoie Naoki est sans doute la seconde raison pour laquelle les téléspectateurs se retrouvent happés devant leur petit écran. Non seulement la fiction leur présente une figure à supporter contre tous, mais il s'agit en plus d'un personnage parfaitement apte à se défendre. Certes, pour ne pas l'identifier complètement à ceux qu'il combat, la série prend soin de le démarquer sur le plan des relations humaines : Naoki sait en effet inspirer une loyauté (méritée) à ses collaborateurs, qui tranche avec les rapports de défiance et de concurrence généralisés au sein de la banque. Cependant il n'en est pas moins un adversaire redoutable, déterminé, et même provocateur. Il avance ses pions avec un aplomb jamais pris en défaut. La série ne s'embarrasse pas de demi-mesures pour relater la partie d'échecs sur laquelle il joue sa carrière : l'écriture ne fait jamais dans la subtilité, elle emploie un théâtralisme qui sonne artificiel... Qu'importe : le téléspectateur se prend au jeu d'un récit vif, parcouru par une énergie communicative.

Les cinq premiers épisodes développent l'arc narratif posé dans le pilote : il s'agit pour Naoki de récupérer les 500 millions de yens tout en sauvant sa place au sein de la banque. Ses opposants sont dépeints de la plus négative des façons : l'industriel fraudeur s'est ainsi enfui avec des millions, trompant tout le monde, y compris sa propre entreprise et ses partenaires, pour s'enrichir. La course-poursuite qui s'engage vise à le retrouver, mais aussi à mettre la main sur l'argent qu'il a détourné. Pour compliquer un peu plus les choses, Naoki se heurte à la concurrence de l'administration fiscale, tout aussi agressive, voire guignolesque. Le récit est conduit suivant un rythme enlevé. Il est semblable aux montagnes russes, riche en multiples rebondissements, entre trahisons et révélations qui viennent pimenter les affrontements. Naoki subit nombre de coups bas et d'humiliations, mais il a aussi ses moments de gloire qui laissent au téléspectateur un arrière-goût de jubilation, aussi excessive que soit la mise en scène. Cette affaire trouve sa conclusion au terme du cinquième épisode, lequel rebondit sur de nouveaux objectifs : Naoki prend cette fois la direction de Tokyo et ses projets de vengeance se rapprochent.

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Sur la forme, Hanzawa Naoki se situe dans la moyenne du petit écran japonais : une réalisation passe-partout à peu près correcte, accompagnée d'une bande-son plus interventionniste qui sur-joue les passages de tension et souligne à l'excès les scènes où le suspense est à son comble. On retrouve aussi un thème musical récurrent très rythmé qui donne bien le ton (et se révèle vite entêtant pour le téléspectateur). Un peu à l'image de la narration et des limites que j'y ai soulignées, on se retrouve donc face à une série directe et dynamique à défaut d'être subtile.

Enfin, côté casting, l'approche suivie par le drama se répercute dans les interprétations. Le sur-jeu y est généralisé et assumé. S'il aurait sans doute sa place dans une comédie, il déroute plutôt dans une fiction bancaire. C'est ici plus leur direction que les acteurs eux-mêmes qui est en cause. C'est sans doute le point le plus critiquable du drama. Naoki est incarné par Sakai Masato (JOKER : Yurusarezaru Sousakan, Tsukahara Bokuden), un acteur avec lequel j'ai en plus des relations compliquées tant certaines de ses mimiques figées récurrentes peuvent avoir tendance à m'agacer. Il est ici dans son registre habituel, et au diapason du reste du casting. Ueto Aya (Attention Please, Zettai Reido) interprète son épouse, femme au foyer supportrice (enterrez tout espoir de voir bouger les choses sur la condition féminine dans ce drama masculin, ce n'est clairement pas son objet). On retrouve également Oikawa Mitsuhiro, Kataoka Ainosuke, Kitaoji Kinya, Kagawa Teruyuki, Ishimaru Kanji ou encore Ukaji Takashi. Tous se prêtent au sur-jeu, à des degrés divers suivant les scènes. Le téléspectateur finit par s'habituer à ce choix, à défaut de s'y rallier, tout en se disant que certains excès restent très dispensables...

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Bilan : Hanzawa Naoki est une histoire d'affrontements et de revanche, le tout sur fond d'ascension vers les sommets hiérarchiques et de manœuvres en coulisses au sein d'un milieu ultra-concurrentiel. Théâtrale, excessive, voire cartoonesque, la série propose un récit sans nuances, mais très rythmé et capable de multiplier les twists. Frustrante à l'occasion par sa tendance à trop en faire, avec un casting trop versé dans le sur-jeu, elle n'en fait pas moins preuve d'une redoutable efficacité pour prendre dans sa toile de suspense le téléspectateur. Ce dernier s'implique en effet rapidement aux côtés de ce héros, champion tout désigné, aussi implacable que déterminé, qui va relever challenges impossibles et autres retournements de situation.

En résumé, il ne faut pas aborder Hanzawa Naoki en attendant un drama bancaire rigoureux, ni espérer y trouver un propos travaillé sur les banques (si vous cherchez cela, tournez-vous vers Hagetaka, c'est une perle sur ce sujet). Mais dans ce registre de divertissement à suspense qu'elle investit, voilà une série qui décline une recette bien huilée.


NOTE : 6,75/10

03/04/2013

(J-Drama) Made in Japan : le déclin du modèle industriel japonais

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"TV Show Mirrors a Japanese Battery Maker’s Bind" (The New York Times), "TV drama captures public angst at "Made in Japan" decline" (Reuters). Il est plutôt rare que des dramas japonais en cours de diffusion trouvent un écho jusque dans les médias anglo-saxons. Les articles qui ont été consacrés à Made in Japan démontrent combien les problématiques soulevées par cette récente mini-série de la NHK ont une résonnance particulière, qui interpelle dans la situation économique actuelle. Ce thème du déclin ou de la fin d'un modèle industriel revient d'ailleurs régulièrement jusque dans nos médias. C'est par une mini-série que la NHK a décidé de l'évoquer cet hiver.

Diffusé les samedi soirs sur NHK BS Premium du 26 janvier au 9 février 2013, Made in Japan est un drama qui compte 3 épisodes d'1h15 environ chacun. Sur le papier, les thèmes industriels et financiers peuvent paraître un peu arides pour servir de base à une fiction. Mais la télévision japonaise a démontré par le passé sa capacité à aborder, avec une qualité et une justesse à saluer, de tels sujets. On se souvient du magistral Hagetaka, ou encore de la perspective historique apportée par Fumou Chitai. Si Made in Japan s'inscrit dans une continuité thématique, autant vous prévenir : il n'atteint cependant pas la qualité de ses aînés. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'il ne soit pas digne d'intérêt.

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Made in Japan met en scène les difficultés rencontrées par un des géants industriels nippons, Takumi Electronics (groupe fictif derrière lequel on peut deviner des groupes comme Sony). Confronté à un yen qui reste fort, à la crise économique, mais aussi à la montée d'autres puissances en Asie comme la Chine ou la Corée du Sud, le groupe est au bord de la faillite. Les banques songent à retirer leurs soutiens financiers, ce qui serait le début de la fin. Face à cette situation, le chairman de la société sollicite un de ses managers, Yagahi Atsushi, pour mettre en place une équipe de la dernière chance : il s'agit de concevoir un plan de restructuration d'urgence. La tâche a tout d'une mission impossible : ils ont en effet seulement trois mois pour proposer un projet viable.

Le futur de Takumi est notamment lié à la conclusion de contrats avec d'autres sociétés portant sur une batterie à lithium dernier cri, développée depuis des années au sein de son département de recherche. Mais une société chinoise, Laisheng, lance également la commercialisation d'une batterie similaire, qu'elle propose à un prix bien inférieur au constructeur japonais. Or Takumi découvre que les caractéristiques techniques du produit de Laisheng sont extrêmement proches du leur. Trop proches pour qu'il s'agisse d'un produit indépendant. En se rendant à Shangai pour y rencontrer le dirigeant chinois, Yahagi et ses collègues apprennent que l'ingénieur en charge du développement de la batterie chez Laisheng est un ancien responsable de la même mission chez Takumi...

Les tensions entre les deux compagnies s'exacerbent. Ce sont sa survie, le sort de dizaines de milliers d'employés, mais aussi une certaine conception de l'industrie japonaise, que Takumi joue sur ce dossier.

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L'intérêt de Made in Japan tient au thème traité : il est un miroir tendu vers une industrie japonaise, oscillant entre un certain volontarisme afin de continuer à aller de l'avant en quête d'un nouveau souffle, et une amertume diffuse qui se matérialise par le rappel, répétitif mais tellement vain, des années glorieuses où le modèle Takumi était à son zénith. A travers le portrait dressé, c'est le constat de conceptions industrielles désormais dépassées et prises de vitesse qui transparaît, avec des responsables qui s'illusionnent et se raccrochent à leurs anciens repères. Le drama fait le choix d'évoquer la concurrence chinoise, soulignant les oppositions de style et de culture des hommes qui font ces entreprises. Si la série s'adresse à un public avant tout japonais, elle ne sur-joue pas la fibre nationaliste. Le modèle auquel se réfère toujours Yagahi a, certes, fait sa fierté, mais tout dans le drama indique aussi qu'il appartient au passé, durement rattrapé par la réalité. Soulignant les impasses dans lesquelles s'enferme l'équipe de restructuration, mettant en exergue les décalages et incompréhensions entre les vieux réflexes et la situation concrète existante au niveau mondial, le drama décrit des réactions face à ce déclin acté. Cette mini-série dresse donc un portrait très intéressant du Japon actuel et de son milieu industriel.

Mais Made in Japan n'est pas juste un écho aux préoccupations japonaises, c'est aussi un drama. Or, dans ce registre de la fiction, tout en suivant une construction plutôt efficace, il révèle certaines limites. Le premier problème tient à l'approche choisie par les scénaristes : par crainte que les thèmes industriels et financiers ne soient trop abrasifs, ils n'ont pas hésité à verser dans le mélodrame. Cela s'est traduit par certains twists ou rebondissements personnels qui sonnent soit forcés, soit excessifs. Ne bénéficiant que de 3 épisodes, il y a peu de place pour installer de façon satisfaisante des personnages souvent juste esquissés. Il aurait mieux fallu que la fiction opte pour la sobriété et ne joue que sur le seul tableau industriel. L'autre limite tient au message trop apparent que Made in Japan entend faire passer : en filigrane, il s'agit de remobiliser, de redonner un espoir, pour retrouver, si ce n'est l'éclat d'antan, du moins une place de choix. Cela se ressent tout particulièrement dans la conclusion, où se concrétisent de nouveaux partenariats, de nouvelles ouvertures, notamment avec la Chine. Le passé est révolu, et cette redistribution des cartes s'accompagne de discours teintés d'un idéalisme presque moralisateur pour ce se tourner vers l'avenir. Il y a donc un certain manque de subtilité dans la thèse promue ici qui amoindrit la fiction.

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Sur la forme, Made in Japan s'appuie sur une réalisation sobre et très classique. Entre filtres de couleur et quelques plans en extérieur symboliques, le drama reprend les recettes les plus traditionnelles du petit écran japonais. Il se montre un peu plus entreprenant concernant sa bande-son, sans pour autant que ces choix soient toujours bien dosés ou convaincants. Un effort est cependant fait : comme un écho à l'histoire relatée et surtout à la diffuse amertume qui s'en dégage, on y croise des thèmes musicaux assez grinçants, et d'autres, plus solennels, comme en quête d'un nouveau souffle et d'un dynamisme perdu.

Les limites formelles de Made in Japan sont contrebalancées par la présence d'un très solide casting sur lequel le drama peut compter. Le personnage central, Yagahi Atsushi, est interprété par Karasawa Toshiaki (Fumou Chitai, Guilty Akuma to Keiyakushita Onna) qui a cette faculté - déjà soulignée dans Fumou Chitai - à interpréter des personnages à la fois très rigides et très expressifs (sans sur-jeu), source d'une ambivalence qui sied parfaitement au rôle qu'il tient ici. Il est entouré par quelques valeurs sûres du petit écran japonais, tels que Takahashi Katsumi (Koshonin, Ryomaden, Don Quixote) (qui incarne l'ancien employé de Takumi), Yoshioka Hidetaka (Dr. Koto Shinryojo) (le spécialiste financier) et Kunimura Jun (Soratobu Taiya, Saka no Ue no Kumo, Suitei Yuuzai) (l'ingénieur en chef). Plus en arrière-plan, on retrouve également Otsuka Nene, Sakai Miki, Kanai Yuta, Oikawa Mitsuhiro ou encore Kishibe Ittoku.

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Bilan : Traitant, avec beaucoup d'acuité, d'un sujet - le déclin du modèle industriel japonais - qui trouve un écho particulier dans l'actualité, Made in Japan est un drama très intéressant par ce qu'il révèle du Japon (et de la façon dont les Japonais conçoivent cette crise). Il oscille en permanence entre l'amertume d'un éclat passé définitivement révolu et la volonté d'aller de l'avant pour retrouver un dynamisme. Mais si son thème retient l'attention, le récit souffre de plusieurs limites qui amoindrissent cette mini-série : d'une part, un penchant au mélodrame pas toujours bien géré, d'autre part, un message en arrière-plan guère subtile pour re-mobiliser autour du "Made in Japan" et qui aboutit à une fin de compromis et d'espoir sonnant trop forcée et idéalisée.

En résumé, Made in Japan est un drama qui mérite d'être vu pour le portrait qu'il propose du Japon, mais qui est loin de la qualité et de la force dramatique d'un Hagetaka (si vous ne l'avez pas encore vu, permettez-moi de jouer les prosélytes : foncez !). Made in Japan reste cependant à conseiller à tous ceux qui s'intéressent au pays du Soleil Levant.

NOTE : 6,5/10