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23/06/2012

(US) The Borgias, saison 2 : le temps des querelles fratricides

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Bon gré, mal gré, je suis arrivée au bout de la saison 2 de The Borgias qui s'est achevée dimanche dernier au terme de 10 épisodes. Il est donc temps d'en dresser un bilan. Il faut dire qu'une fois encore, peut-être de manière plus criante que lors de la première saison, la série se sera montrée particulièrement inégale au sein de ses intrigues, ses défauts ressurgissant avec plus de force dans un premier tiers vraiment faible qui m'aura d'ailleurs conduit à laisser la série de côté pendant quelques semaines avant de finalement la rattraper et l'achever en même temps que la diffusion de Showtime.

A mes yeux, le seul réel intérêt qu'elle conserve, elle le doit à certaines des dynamiques relationnelles mises en scène, plus particulièrement aux rapports fraternels ou plutôt fratricides qui auront déterminé la saison. Carte postale colorée de la Renaissance, The Borgias a cependant sans doute atteint sa vitesse de croisière et les limites du parti pris des scénaristes pour exploiter le destin de cette famille particulière.

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Cette saison 2 s'est construite sur la transformation des rapports de force au sein d'une famille Borgia qui tente par tous les moyens de maintenir son pouvoir et son influence. Elle doit pour cela lutter contre des ennemis extérieurs mais aussi intérieurs, dans la péninsule italienne et au sein de l'Eglise. Si la mise en scène du combat contre les Français reste, sur le plan des affrontements, sans doute la plus réussie, la saison démarre pourtant de façon très poussive. L'impression de tourner à vide et de chercher à gagner du temps au cours de longues parenthèses privées pèse. Les amours des uns et des autres fournissent plus d'une fois le prétexte à des scènes de sexe à l'utilité narrative souvent nulle (surtout dans le premier tiers). Avec sa fâcheuse habitude de greffer aux grandes intrigues de petites storylines à l'intérêt aléatoire, la série s'égare dès que ces dernières prennent le pas sur les premières. Dans la deuxième moitié de la saison, l'équilibre se rétablit peu à peu : se recentrant sur l'essentiel, la série nous entraîne au pas de course vers une confrontation inévitable au sein même de la famille, et son but apparaît alors enfin clair.

En fait, The Borgias souffre d'un défaut paradoxal pour une série historique. Elle réussit à générer d'intéressantes oppositions de personnes, avec un triangle de thématiques au ressort tragique universel - amour, jalousie, honneur. Mais dans le même temps, elle ne parvient jamais à donner une épaisseur aux enjeux politiques, ni à capter le souffle de l'Histoire. C'est par nature une série en costumes, aux jolis décors Renaissance. Seulement sa reconstitution ne parle au téléspectateur que par son caractère folklorique, comme si le sous-titre "the original crime family" avait fait basculer l'ensemble dans une modernité qui la prive de toute dimension épique. On pourrait lui pardonner de s'arranger avec l'Histoire sans réel souci d'authenticité, romançant à l'extrême la réalité (Showtime suit ici la voie ouverte par The Tudors), si elle retranscrivait au moins l'envergure des jeux de pouvoir mis en scène. Mais elle échoue invariablement aux limites de cette sphère privée.

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Si le versant historique manque de force, c'est toujours sur les personnages que repose l'intérêt de la série. Plus précisément, ce sont les trois enfants de Rodrigo qui se détachent nettement cette saison. Certes, Lucrezia n'aura comme principale histoire qu'à supporter un bal des soupirants fade, aux ressorts répétitifs, mais le drame du début de saison achève d'endurcir l'ancien ange innocent. Sa tentative de meurtre, vengeance impulsive, sur Juan est une des scènes de tension les plus réussies de la saison. Son frère aîné, justement, prend enfin de l'épaisseur : figure pathétique dans l'échec, n'ayant pas les épaules pour assumer les ambitions de son père, sa descente aux enfers lui confère une dimension tragique et destructrice qui lui permet de s'imposer à l'écran. Face à lui, le personnage de Cesare demeure le pivôt central : la saison lui offre l'occasion de prouver son efficacité et son pragmatisme. Ses aspirations à une vie militaire restent entravées par un frère, préféré par son père, qu'il jalouse encore plus en assistant à ses échecs. La tension ne cesse de monter au fil de la saison, l'opposition étant bien retranscrite par deux acteurs convaincants, François Arnaud et David Oakes. On en devine vite l'issue, qui interviendra finalement avant même le season finale.

La conséquence de la mort de Juan est d'officiellement consacrer un nouveau rôle pour Cesare : est venu le temps d'assumer les responsabilités familiales. Le dernier épisode laisse entrevoir d'intéressants développements pour la saison prochaine : le jeune homme reste un Borgia avec tous ces excès qui s'accentuent à mesure qu'il gagne en pouvoir. Délier de ses voeux, il peut désormais envisager ses ambitions dans toute leur ampleur. L'ascension de Cesare au fil de la saison s'inscrit en contraste avec l'évolution subie par son père sur laquelle pèse les lourdes maladresses des scénaristes. En effet, Rodrigo (et le jeu de Jeremy Irons par la même occasion) s'enferme dans une caricature poussive, de plus en plus privée de toute cohérence. Tout ne semble qu'extrêmité dans les réactions disproportionnées dépeintes, et au final, tout y sonne faux : de sa parenthèse pénitente (mais The Borgias échoue plus généralement à donner un semblant de crédibilité à son versant religieux) jusqu'à la manière dont il traite ses enfants, où la répétition invariable des mêmes ressorts (favoriser Juan, marier Lucrezia, décevoir les attentes de Cesare) devient lassante. Se transformant presque en élément comique involontaire, on en viendrait à souhaiter la résolution du cliffhanger final dans un certain sens.

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Bilan : Si elle se rattrape quelque peu sur la fin, The Borgias aura proposé une saison 2 inégale. La série a confirmé et même accentué les défauts perceptibles dans sa première saison, incapable de prendre la mesure du potentiel offert par son cadre historique. Ses atouts restent des dynamiques finalement très modernes : des relations familiales ambigües, dont les enfants de Rodrigo sont les principaux protagonistes. Les grands thèmes ainsi abordés, la jalousie et la concurrence entre Juan et Cesare d'une part, les sentiments entre Lucrezia et Cesare d'autre part, restent les aspects les plus intéressants. Cela n'occulte pas le manque de subtilité de l'écriture, ou encore le caractère parfois très artificiel des intrigues, mais cela permet de conserver un certain public. Dont je fais encore partie pour l'instant.


NOTE : 6/10


La bande-annonce :

Le générique :

01/09/2011

(Mini-série UK) Edge of Darkness : entre thriller nucléaire et fable écologique

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J'ai beau aimé vous narrer des voyages téléphagiques exotiques, je n'oublie pas que mon premier amour reste l'Angleterre. S'il s'agit sans doute du pays dont le petit écran m'est le plus familier, tant de séries non vues aiguisent encore ma curiosité ! Cet été 2011 m'aura surtout entraîné dans les années 80, insufflant du suspense à mes fins de soirée : Smiley's People, Edge of Darkness. C'est de cette dernière dont je vais vous parler aujourd'hui. Il faut dire que, d'aussi longtemps que je me souvienne depuis que je m'intéresse au petit écran d'outre-Manche, je l'ai toujours entendue présentée comme LA grande référence en terme de thriller anglais. Ce n'est donc pas sans pression que je l'ai lancée.

Composée de six épisodes d'une cinquante de minutes chacun, cette mini-série a été diffusée sur BBC2 fin 1985. Elle a rencontré un fort succès critique et demeure aujourd'hui considérée comme une des plus abouties oeuvres du petit écran britannique. Un classique dans le premier sens du terme. Comme State of Play, autre référence du genre plus récente, un remake cinématographique américain est d'ailleurs sorti en 2010 (Ne me demandez pas ce que j'en ai pensé, je ne l'ai pas vu). Toujours est-il que si Edge of Darkness a patienté plus d'une année dans ma DVDthèque avant que je ne trouve le temps de la regarder, ce visionnage ne m'aura vraiment pas déçu. C'est assez frappant de constater combien cette mini-série est à la fois marquée par son époque, mais trouve aussi un écho toujours très actuel. Entre le thriller politico-nucléaire et la fable écologique, c'est assurément une oeuvre qui mérite toujours aujourd'hui d'être rédécouverte.

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Ronald Craven est un officier de police, veuf, qui a élevé seul sa fille Emma. Devenue une scientifique engagée politiquement pour des causes environnementales, cette dernière demeure, pour son père, le centre du monde. Un soir pluvieux comme tant d'autres, alors qu'il était allé la chercher à une conférence qu'elle animait, un homme surgit brusquement devant leur maison, criant leur nom de famille. Armé d'un revolver, il abat Emma, qui s'est interposée, à bout portant. La jeune femme, mortellement touchée, décède dans les bras de son père. Sous le choc, ce dernier reçoit le soutien sans faille de ses collègues qui l'invitent à prendre du repos. Craven va cependant vite retrouver ses réflexes professionnels, le travail de deuil passant par l'arrestation de l'assassin.

L'enquête s'oriente tout d'abord vers une possible vengeance dont il était la réelle cible. Durant sa carrière, notamment en Irlande du Nord, il s'est fait un certain nombre d'ennemis mortels qui n'auraient pas hésité à appuyer sur la détente. Cependant Craven, réapprenant à connaître sa fille par les affaires qu'elle a laissé, découvre certains pans jusqu'alors inconnus de la vie d'Emma, notamment l'importance de son engagement pour la cause écologique. Peut-être n'était-elle pas cette innocente victime d'une revanche prise contre lui. Peut-être était-elle bien celle qui était visée. Ayant gagné Londres où le meurtrier quelqu'il soit doit s'être réfugié, Craven voit ses investigations le conduire dans les coulisses bien troublées du pouvoir, des services secrets et des lobbies militaro-industriels, avec un enjeu létal en arrière-plan : le nucléaire.

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Edge of Darkness est une de ces oeuvres particulièrement riches qui propose plusieurs niveaux lectures, investissant successivement différents genres. Elle est tout d'abord une tragédie personnelle, à laquelle se superpose une enquête policière des plus prenantes. C'est un travail de deuil, ou du moins d'acceptation, que nous fait vivre la mini-série, du choc initial à la volonté de se venger, de la réalisation de la perte à l'effondrement nerveux. Car le héros de l'histoire est un homme détruit. Avec beaucoup d'intensité et d'empathie, la mini-série s'impose dans un registre dramatique vraiment fort, nous faisant percevoir et, en un sens, partager la douleur de Craven. Constituant une trame à part entière dans le thriller, elle nous conduit à la frontière d'une folie causée par la détresse. Le policier a ainsi des discussions avec une projection ou un fantôme de sa fille : une apparition qui permet des échanges aussi naturels que surréalistes qui vont préciser les enjeux autant que dévoiler les ressorts les plus intimes de la psychologie des personnages. Cette mise en scène, troublante, se révèle particulièrement touchante.

Cependant, si Craven est un père qui souffre, il est aussi un policier qui veut comprendre, qui veut savoir quelle est sa part de responsabilité éventuelle dans la mort de sa fille. La première partie de la mini-série prend ainsi la forme d'une enquête classique des plus efficaces. Délaissant vite la piste policière d'une simple vengeance, Craven comprend qu'il y a bien plus derrière tout cela. C'est Emma qu'il redécouvre en apprenant plus précisément ses engagements. Mais la piste qu'il suit l'entraîne dans des coulisses à la jonction du politique et de l'industriel, où les rapports de force et jeux de pouvoir qui s'y déroulent lui échappent. La vérité sur la mort d'Emma intéresse beaucoup de monde : des agents secrets travaillant pour le Premier Ministre, des officiers de la CIA... et son enquête en inquiète d'autres, menaçant de le voir se heurter à la puissance tentaculaire et influente de l'industrie nucléaire. L'enjeu de la mini-série n'est cependant pas seulement de découvrir le meurtrier d'Emma : une fois les responsabilités dans ce qu'il s'est passé établies avec certitude par Craven, Edge of Darkness acquiert une autre dimension. Elle va dépasser le cadre de départ d'une enquête sur un crime, pour aborder de front une question plus dérangeante, celle du nucléaire et du danger représenté par les entreprises qui le contrôlent.

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Edge of Darkness est en effet un thriller écologique, par bien des aspects militant, à la fois marqué par son époque, mais abordant pourtant des problématiques qui parlent toujours au téléspectateur d'aujourd'hui. La mini-série a été diffusée en 1985 et peut être perçue comme une réaction au contexte politique d'alors : en Angleterre, c'est le gouvernement de Thatcher ; aux Etats-Unis, Reagan a lancé deux ans plus tôt sa Guerre des étoiles. A mesure que Craven prend conscience des réels enjeux qui se cachent dans l'ombre, à partir du moment où Emma apparaît bien comme la victime d'une autre guerre de l'ombre, celle du nucléaire, le discours de la mini-série se politise. Elle pointe les connivences entre les différents cercles du pouvoir ; elle expose cette obsession du secret qui entoure cette industrie pourtant si dangereuse et la dépendance qui se crée à son égard, puisque par le développement de cette énergie, qui est aussi une arme, ce conglomérat tient entre ses mains le sort de notre civilisation. La tonalité d'ensemble devient de plus en plus désabusée, à l'image du pragmatique mais si instable Jedburgh, dont on ne sait rapidement plus quoi attendre.

Ce qui fait de Edge of Darkness une oeuvre si marquante, c'est sans doute aussi le fait qu'elle n'est pas un simple thriller. En effet, de manière peut-être plus inattendue, elle est aussi une forme de fable écologique qui va manier une symbolique impliquant la nature, aboutissant à la lisière du mystique. Reprenant les hypothèses Gaïa (elle donne d'ailleurs ce nom à l'organisation à laquelle appartient Emma), formulées dans les années 70 par James Lovelock, elle développe notamment la thèse de l'autorégulation de la planète. Aboutissement logique du glissement idéologique progressif de la série, son dernier épisode parachève la prise de conscience de Craven. Il y a les hommes d'un côté, avec le danger du nucléaire et la société future présentée par le pdg de l'entreprise, et la planète de l'autre. Craven embrasse alors une cause environnementale qu'il commence seulement à comprendre grâce à sa fille, apparaissant comme une figure isolée face au cynisme et aux connivences de ses adversaires, mais aussi de ses alliés d'un temps ; puisque les deux camps se seront naturellement retrouvés. Les dernières scènes, entièrement construites en parallèles, usent au maximum de symboles forts.

Sans aller jusqu'à la fin initialement envisagée par le scénariste Troy Kennedy Martin (qui basculait définitivement dans le fantastique), Edge of Darkness se conclut de manière très amère. Son dernier plan, sur ces fleurs noires dont la légende nous a été expliquée par le fantôme d'Emma, est on ne peut plus parlant sur ce qui s'ouvre et est à l'oeuvre si l'homme poursuit la voie qu'il a choisie.

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Solide sur le fond, Edge of Darkness est également particulièrement soignée sur la forme. Si l'image, datant des années 80, a forcément vieilli aujourd'hui, la réalisation demeure très efficace. Cependant, ce qui marque toujours autant en visionnant la mini-série, c'est incontestablement sa bande-son. Composée par Eric Clapton et Michael Kamen, elle distille des morceaux tendant vers le rock, usant souvent de guitares électriques, qui vous font frissonner. Toujours utilisée à bon escient, cette musique fait vraiment partie de l'identité de la mini-série, contribuant à lui donner un ton à la fois fois tendu, mélancolique, voire déchirant, qui ne laisse pas le téléspectateur indifférent.

Enfin, Edge of Darkness bénéficie également d'un casting à la hauteur du scénario qu'il doit porter à l'écran. Bob Peck (Hard Times) propose une interprétation intense et marquante de ce père endeuillé, brisé, mais qui va en quelque sorte poursuivre l'oeuvre de sa fille. Joe Don Baker (Eischied) est très intrigant en agent de la CIA particulièrement versatile, entre désillusion et sens pratique des plus aiguisés. Joanne Whalley (The Borgias) joue une Emma aux apparitions souvent éclairantes, étonnamment complice et toujours très naturelle. A leurs côtés, on retrouve également Charles Kay (Fortunes of War), Ian McNeice - que je n'avais jamais croisé aussi jeune ! - (Dune, Rome, Doc Martin), Hugh Fraser (Agatha Christie's Poirot), John Woodvine ou encore Jack Watson.

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Bilan : A la fois tragédie personnelle intense et déchirante, thriller nucléaire captivant et fable écologique nécessaire, Edge of Darkness est une mini-série extrêmement prenante, dont la tension constante, sans le moindre temps mort, retient l'attention du téléspectateur du début à la fin. Bénéficiant d'une écriture inspirée, souvent habile, son histoire, particulièrement dense et solide, lui confère une richesse, tant dans la caractérisation des personnages qui dans les thématiques abordées, qui lui permet de traverser les décennies en s'appréciant toujours autant. Oeuvre politique marquée par son époque, sa dimension plus mystique lui apporte une aura supplémentaire qui m'a beaucoup fasciné et qui, je pense, ajoute à son intérêt.

En somme, Edge of Darkness est un classique qui n'a pas usurpé sa réputation. Un thriller qui mérite toujours d'être redécouvert et qui m'a passionné et interpellé. 


NOTE : 9/10


Le thème musical principal :


04/06/2011

(US) The Borgias, saison 1 : une ambivalente série, entre superficialité et humanité

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Les voies de la télévision étant impénétrables (ou hautement stratégiques), les droits de The Borgias version Showtime ont été achetés, en France, par Canal +, laquelle doit nous proposer prochainement sa propre fiction sur le sujet, sobrement intitulée Borgia, signée Tom Fontana. Une façon d'éviter tout parasitage entre deux projets qui seront fatalement forcément comparés. Reste à déterminer comment traiter ce sujet a priori pimenté, mais auquel il faut savoir donner une consistance sur le long terme d'une, voire plusieurs saisons. En un sens, il y a presque trois décennies, la BBC avait déjà montré les écueils sur lesquels il était facile de s'échouer en s'attaquant à l'histoire d'une telle famille sur cette toile de fond italienne déchirée de la fin du XVe siècle.

Après les dix épisodes qui comportaient cette première saison, il est cependant temps de dresser un premier bilan, alors que la série a d'ores et déjà été renouvelée. J'ai suivi l'ensemble presque sans décalage, ce qui, en soit, plaide en faveur de The Borgias vu mes retards accumulés au cours du mois de mai. Pour autant, cette saison est loin d'avoir été exempte de défauts. L'enthousiasme des débuts a laissé placer à pas mal de frustrations, engendrées par des maladresses structurelles, caractéristiques d'une insuffisance d'ambition scénaristique assez dommageable. Pour autant, tout n'est pas à renier dans The Borgias ; et je pense suivre la saison 2.

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Cette première saison est construite sur des bases narratives très académiques a priori efficaces. Elle propose un grand arc qui va sceller la confirmation de l'ascension des Borgias : de l'élection d'Alexandre VI jusqu'à une confrontation finale, face aux Français et au cardinal Della Rovore, que le pape, par une ultime manipulation et un dernier retournement, parvient à surmonter. Cependant c'est peu dire que la série aura pris des chemins parfois trop détournés pour nous narrer cette lutte de pouvoirs, cédant aisément à la facilité des mises en scène amoureuses trop creuses et déconnectées des réels enjeux. Le milieu de saison est un cap difficile à passer, tant le rythme de la série se ralentit au profit d'ébats un peu vains. Peut-être dix épisodes constituaient-ils une durée encore trop longue pour l'histoire envisagée, huit épisodes auraient sans doute suffi. 

Pourtant, on souhaiterait pardonner aux Borgias bien des soubressauts qualitatifs en raison de l'attrait que suscite le sujet traité. Parce que se laisser entraîner dans la géopolitique complexe de l'Italie éclatée en royaumes de l'époque a quelque chose d'assez grisant. Parce que, par éclipse, cette carte postale colorée qui nous est dépeinte laisse transparaître tout son potentiel ; mais les scénaristes ne sauront jamais prendre la mesure de ce tableau déchiré. En effet, dans ces jeux de pouvoirs létaux, The Borgias reste trop souvent dans le registre du folklore historique. Au-delà de quelques éclairs, poignée de dialogues qui sonnent justes et qui maintiendront toujours ce relatif espoir de voir la série aller au bout de son idée, les Médicis ou Machiavel resteront ces figures historiques, inhérentes au cahier des charges, mais traitées de façon caricaturale et distante, sans jamais vraiment trouver leur place. Cela donne à la mise en scène un côté un peu artificiel qui frustre les attentes du téléspectateur.

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Au fond, le problème principal de ces Borgias-là est un manque d'ambition et de vision de scénaristes archeboutés sur un concept qui leur a paru plus prudent de magnifier visuellement et esthétiquement, qu'en s'appropriant véritablement une histoire dont la complexité pouvait vite égarer. Pour autant, si ce sont mes regrets qui s'expriment par ces quelques lignes teintées d'amertume, il serait excessif de nier les atouts d'un série qui peut s'apprécier sur certains points. Certes l'intrigue politique et militaire qui amène à l'appel aux Français reste par trop linéaire, mais elle constitue cependant un fil rouge qui n'est pas déplaisant à suivre.

Mais au-delà de ce faste romain, la véritable force de cette fiction est ailleurs. C'est finalement par ses personnage que The Borgias a su retenir mon attention jusqu'au bout. S'ils ne sont pas toujours écrits de la manière la plus subtile qui soit, ils ont su plus sûrement que tout le reste m'impliquer dans leur destinée et les choix qu'ils ont pu faire. Car The Borgias est peut-être avant tout cela : une série sur l'ascension au sommet, ou plutôt, la survie d'une famille au sein de laquelle le patriarche nourrit suffisamment d'ambitions pour tous ses membres.

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Chacun des protagonistes semble porté par ses propres ambivalences et ses paradoxes. Les rapports d'Alexandre VI à sa fonction demeurent aléatoires, profondément empreints d'une piété soudaine devant la charge qu'il occupe, mais n'hésitant jamais à faire preuve d'un pragmatisme et ne reculant devant aucune manipulation. Il aménage une forme de coexistence entre sa foi et une hypocrisie inhérente à ses choix qui rend le personnage difficile à cerner. De même, sa vision de sa famille oscille entre une finalité purement utilitariste et l'expression de sentiments paternels qui ne transparaissent qu'exceptionnellement. Ses rapports ambivalents avec Cesare constituent d'ailleurs une des dynamiques narratives les plus consistantes de la saison.

La frustration de ce dernier, confiné dans cette fonction d'homme d'église qu'il n'est pas, ne cesse de grandir, le conduisant peut-être encore plus sûrement vers cette voie sombre où il commandite sans sourciller des assassinats. Les sentiments guident pourtant toujours des actions qu'il exécute par contraste avec réel un sang froid : c'est une loyauté ou une dévotion envers ses points cardinaux qui le déterminent : sa famille, sa soeur, puis la belle Ursula. Le personnage qui évoluera le plus au cours de la saison sera incontestablement Lucrezia, l'adolescente chérie gâtée des débuts deviendra femme, les épreuves la fortifiant et lui faisant découvrir ce pragmatisme amoral qui n'est rien d'autre que l'instinct de survie dans cette société où, de par son statut, elle est contrainte d'évoluer. Et que dire de Juan, dont les désillusions de grandeur, ne font que le précipiter plus durement vers un douloureux retour à la réalité, les fanfaronnades ne suffisant plus lorsque la réelle lutte commence ?

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S'ils se déchirent entre eux de la plus intime et cruelle des façons, se faisant souffrir tant par leurs natures différentes que par leurs caractères propres, ils demeurent unis dans l'adversité de cette Italie qui rêve de les voir déchus. C'est sans doute ici que se trouve la fascination que peut exercer la série : c'est dans ces convergences d'intérêts, dans ces loyautés troublées mais qui demeurent scellées par un amour familial qui nous transporte parfois aux confins d'une morale qui n'a de toute façon pas de place en ces milieux. The Borgias n'est finalement pas tant une série sur le pouvoir, qu'une série sur une famille confrontée au pouvoir. Et c'est peut-être en admettant cela qu'elle peut s'apprécier en dépit des limites qu'elle manifeste dans les autres registres.

Enfin, le casting n'aura pas dépareillé pour finalement parvenir à humaniser cette fresque historique. Tout en imposant une présence incontournable dans chacune de ses scènes, Jeremy Irons aura parfois un peu trop cédé aux paradoxes de son personnage. Les bonnes surprises sont venues de ceux incarnant ses enfants : le charmant François Arnaud (Yamaska) - le seul que je ne connaissais pas et qui restera pour moi la révélation de cette première saison - et Holliday Grainger (Demons, Above suspicion, Any human heart), mais aussi David Oakes (Les Piliers de la Terre) même s'il dispose d'un temps d'écran un peu moindre, surent parfaitement refléter les ambivalences, comme l'intensité des désirs, de ces figures qui ne sont pas maîtresses de leur destin.

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Bilan : Si la première saison de The Borgias manque d'homogénéité, si les tenants et aboutissants politiques et militaires des jeux de pouvoirs italiens de la fin du XVe siècle ne seront jamais pleinement maîtrisés, la série va cependant se découvrir au fil des épisodes une autre force qui permettra au téléspectateur de lui pardonner bien des limites. Car c'est dans la dimension humaine qu'elle développe, dans ces rapports familiaux ambivalents, scellés par l'instinct de survie plus que par le sang, que va naître un attachement à cette série. La scène finale, qui peut surprendre au vu des épreuves traversées, consacre finalement cette approche plus humaine qui est celle dans laquelle The Borgias s'épanouit le mieux.


NOTE : 6,25/10


Le générique :

La bande-annonce de la série :

27/03/2011

(Pilote US) The Borgias : jeux de pouvoir impitoyables dans l'Italie de la fin du XVe siècle

 

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Au vu des programmes qui s'annoncent dans les prochaines semaines, je devine que mon mois d'avril aura un parfum historique très prononcé. C'est tout d'abord Showtime qui va ouvrir le bal, avec une fiction destinée à succéder aux Tudors, à partir d'un sujet qui promet tout autant, si ce n'est plus, que le règne de Henri VIII : les Borgias. Ce choix d'une famille restée dans la mémoire collective, non seulement comme un symbole de décadence, mais aussi comme un modèle dans l'art de la quête du pouvoir, telle que le décrira si méticuleusement Machiavel, quelques années plus tard, dans son célèbre Prince, présente a priori tous les ingrédients nécessaires pour offrir un cocktail détonnant mêlant pouvoir, sexe et politique, avec en toile de fond les luxueuses et fatales coulisses du Saint-Siège.

Ayant toujours eu un rapport compliqué et beaucoup de réticences face aux Tudors, c'est avec une certaine réserve que j'ai lancé ce premier épisode, même si le sujet m'intéressait a priori beaucoup. Et c'est finalement avec plaisir que je peux dire que le pilote des Borgias remplit a priori toutes les promesses que l'imagination féconde (et romanesque) du téléspectateur pouvait avoir envisagé. D'une longueur imposante de plus d'1h30, il pose le cadre sanglant et ambitieux qui va être celui de la série, tout en introduisant efficacement la situation comme les protagonistes. La diffusion de The Borgias commencera le 3 avril prochain sur Showtime. Je serai au rendez-vous.

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L'histoire s'ouvre à Rome, à la toute fin du Moyen-Âge et à l'aube de la Renaissance, en 1492. Les premières minutes nous permettent d'assister au dernier soupir du pape Innocent VIII. C'est l'opportunité qu'a patiemment attendu toute sa vie le très ambitieux cardinal Rodrigo Borgia, lui-même neveu du pape Callixte III. Le conclave, qui s'organise sous nos yeux, réuni afin d'élire son successeur, va s'avérer aussi disputé qu'opaque. En effet, il va être le cadre des plus intenses tractations et autres manoeuvres corruptives pour permettre à Rodrigo d'obtenir les faveurs de la majorité des votants. A l'extérieur, son fils Cesare le seconde habilement afin d'assurer la réussite de ses projets. Ses ambitions se verront récompensées : Rodrigo deviendra pape, prenant le nom d'Alexandre VI.

Cependant cette consécration est loin d'être une fin en soi. En effet, si les Borgia, une famille originaire d'Espagne, avaient déjà leur part d'ennemis dans l'Italie de cette fin de XVe siècle, l'accession au siège de saint Pierre ne va faire qu'attiser les tensions et renforcer la résolution de leurs ennemis. Se maintenir en place promet d'être aussi difficile et compromettant que l'ascension a pu l'être, en témoignent les complots qui, dès ce premier épisode, rythment déjà les coulisses du Saint-Siège. Alexandre VI devra plus que jamais s'appuyer sur la ruse, mais aussi sur ses enfants, au premier rang desquels, Cesare, qu'il va rapidement nommer cardinal.

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C'est tout d'abord dans le registre d'une fiction politique historique que The Borgias s'impose. Ce pilote se consacre  pleinement à la mise en scène de jeux de pouvoir mortels, sur fond de confrontation fatale entre les ambitions des grandes familles romaines influentes de l'époque. Tous les moyens sont bons pour servir leurs projets, ne s'arrêtant pas seulement à une corruption qui apparaît généralisée. De façon impitoyable, les complots se font et se défont, tandis qu'avec un arrière-goût empoisonné, les trahisons se succèdent, et les morts aussi. Si l'histoire se concentre logiquement sur les manoeuvres de Rodrigo et de son fils, ils sont loin d'être les seuls à agir en coulisses. 

Conduit de façon rythmée, l'épisode nous propose donc une partie d'échec létale très accrocheuse, où la ruse est élevée au rang d'art, où la pitié et la morale ne sauraient intervenir, tout étant sacrifiable pour atteindre et assurer le pouvoir. On parlerait anachroniquement sans nul doute de machiavélisme, si Cesare Borgia n'avait pas justement inspiré le Prince de Machiavel publié quelques années plus tard. De même, à observer ces clans familiaux ainsi s'affairer et s'affronter, entièrement dédiés à cette lutte pour le pouvoir, le sous-titre de l'affiche de la série, "the original crime family", s'avère être bel et bien une promesse tenue. Et quand le cardinal Della Revore découvre son lit ensanglanté par un cadavre - même si c'est celui d'un être humain - la réminescence d'une autre scène cinématographique célèbre du genre vient naturellement : après tout, ce n'est pas non plus un hasard si Mario Puzzo a pu consacrer tout un roman à romancer le destin de cette famille. En résumé, The Borgias dispose de tous les ingrédients pour mettre en scène des luttes de pouvoir aussi animées que complexes. 

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Outre ses enjeux politiques, The Borgias exerce également un attrait plus subversif : le nom de cette famille a conservé à travers les siècles un parfum sulfureux sur lequel le pilote capitalise pleinement. Népotiste assumé, simoniaque rompu à tous les trafics, nicolaïste notoire, Alexandre VI personnifie et symbolise les dérives internes de l'Eglise du XVe et des débuts du XVIe siècle. L'épisode ne nous épargne aucun détail de cette décadence aux multiples facettes : des dessous de l'élection pontificale de 1492, avec la distribution de bénéfices ecclésiastiques et le pillage d'églises vidées de leurs objets de valeur, jusqu'aux questions de moeurs, face à un Souverain Pontife qui écarte de l'oeil du public la concubine qui lui a donné quatre enfants au motif hypocrite du maintien des apparences, tout en installant sa nouvelle maîtresse dans une maison où il peut lui rendre visite en secret.

De plus, ces thèmes se déclinent également à l'intérieur de la dynamique, forcément particulière, d'une famille toute entière consacrée aux ambitions du père. Les rôles y sont déjà distribués. Cesare, en dépit d'un intérêt bien plus porté sur le temporel que le spirituel, se doit d'embrasser une carrière ecclésiastique sur les pas de Rodrigo, tandis que son frère sera celui qui s'investira dans le versant militaire pour consolider leur emprise sur la péninsule. Quant à Lucrezia, le jeu des alliances par mariage lui est ouvert. Il faut noter que c'est jusqu'au sein même de cette famille que les signes de dérive des moeurs sont perceptibles. En effet, l'épisode met ouvertement l'accent sur l'ambivalence des rapports, ou plutôt des sentiments éprouvés par Cesare à l'égard d'une soeur qu'il chérit plus que tout et dont il a bien du mal à concevoir la seule idée du mariage.

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Au-delà de ces thèmatiques où se mêlent pouvoir et sexe avec en toile de fond une reconstitution historique mettant en avant le luxe romain de cette fin de XVe siècle, la réussite de ce pilote va aussi être de ne jamais déshumaniser les jeux politiques qu'il dépeint. Si, par son sujet, The Borgias ne pouvait être manichéenne, elle va aussi proposer des personnages avec leurs failles et leurs propres ambiguïtés : ce ne sont pas des figures unidimensionnelles qui se réduiraient à leurs seules ambitions. Certes, la plupart des personnages sont moralement condamnables, mais ils sont surtout les dignes participants d'une tragédie du pouvoir shakespearienne, permettant à la série d'investir une dimension humaine qui retient également l'attention.

Ainsi, le pilote installe et et réserve une part d'ambivalence à tous ces protagonistes qui ne reculent devant rien pour parvenir à leurs fins. Sans doute pour bien introduire son cadre, il se concentre surtout sur Rodrigo (Alexandre VI) et Cesare. Pour le premier, ce sont ses positions teintées d'hypocrisie qui renforcent ses paradoxes, le vernis se craquellant rapidement derrière les déclarations d'intention initiales annonçant sa volonté de remplir dignement la fonction à laquelle il a été élu. Pour Cesare, les conflits internes sont plus personnels. Instrument frustré de son père, prêt à tout pour protéger sa famille, il ne rêve que de se voir délier de ses voeux ecclésiastiques pesant qu'il n'a prêté qu'avec réticence, mais il va finalement se retrouver nommé cardinal par le biais d'une énième manoeuvre politique de son père pour s'assurer d'une assise majoritaire auprès de ces dignitaires.

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Au-delà de son efficacité sur le fond, c'est aussi sur la forme que The Borgias a su mettre tous les atouts de son côté. La série séduit par l'esthétique proposé dans ce pilote qui exploite pleinement le faste et le luxe de son décor romain. Il se dégage de ces superbes images comme un parfum de fin de XVe siècle absolument saisissant. La réalisation est soignée. Une attention toute particulière a été portée aux costumes, comme aux lieux dans lesquels se déroulent les scènes. Les effets de caméra, comme les teintes choisies, sont un vrai plaisir pour les yeux du téléspectateur.

Pour accompagner cette forme très convaincante, la série dispose également d'une bande-son en parfaite adéquation avec son ambiance, reprise réagencée de musique aux faux accents religieux. Elle n'est pas trop envahissante, mais contribue à donner son atmosphère de cette fiction, rythmant les intrigues et pointant la solennité de certains passages. D'ailleurs, c'est dès le départ, avec son long et magnifique générique, que The Borgias impose son style et ses ambitions sur la forme (cf. la première vidéo en bas de ce billet).

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Enfin, pour donner vie aux protagonistes dans cette fresque, The Borgias bénéficie d'un casting international solide qui s'avère être à la hauteur des attentes. Jeremy Irons s'impose d'emblée comme la figure centrale ambitieuse, non dénuée d'ambiguïté dans sa façon d'alterner autoritarisme et ruse pour parvenir à ses fins. Pour le seconder dans ses basses oeuvres au sein de l'Eglise, son fils Cesare est interprété efficacement par François Arnaud (Yamaska). David Oakes (Les Piliers de la Terre), qui s'épanouit dans le domaine militaire, Holliday Grainger (Demons, Above suspicion, Any human heart) en troublante Lucrezia et Aidan Alexander, jouent ses autres enfants, tandis que Joanne Whalley incarne leur mère.

Autour de la famille Borgia gravite des alliés d'un jour et des ennemis encore plus déterminés. On retrouve dans la galerie d'acteurs qui les interprètent : Derek Jacobi (Mist : Sheepdog Tales), Colm Feore (24, The Listener), Ruta Gedmintas (Lip Service), Lotte Verbeek, Elyes Gabel, Sean Harris (Meadowlands), Simon McBurney (Rev.), Vernon Dobtcheff, Peter Sullivan (The Bill, The Passion) ou encore Bosco Hogan (The Tudors).

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 Un aperçu des décors...

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Bilan : Superbe sur la forme, solide sur le fond, The Borgias démarre sur un pilote convaincant et abouti qui correspond à l'image romanesque préconcue que l'on pouvait avoir d'une fiction centrée sur cette famille marquante des XVe et XVIe siècles italiens. Grandeur et décadence, sexe et politique, religion et corruption, seront au rendez-vous de cette série historique qui nous plonge dans les coulisses du Saint-Siège. Au vu de cette introduction, elle dispose a priori de tous les ingrédients pour s'imposer comme un rendez-vous hebdomadaire plaisant. A suivre !


NOTE : 8/10


Le générique :

La bande-annonce de la série :