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13/11/2013

(J-Drama / Pilote) Henshin Interviewer no Yuutsu : un mélange improbable de mystère et de comédie

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En ce mercredi asiatique, je vous propose de prendre la direction du Japon et de commencer cette nouvelle saison d'automne par un instant de détente. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre en m'installant devant Henshin Interviewer no Yuutsu, mais j'espérais cependant y retrouver cet humour décalé caractéristique des dramas de Miki Satoshi que j'ai déjà eu l'occasion d'apprécier : en effet, Jikou Keisatsu, ou plus encore, Atami no Sousakan (qui reste un de mes grands coups de cœur japonais de ces dernières années), m'ont laissé de bons souvenirs.

Débuté le 21 octobre 2013 sur la chaîne TBS, Henshin Interviewer no Yuutsu promettait un mélange de mystère et de comédie. Ses deux premiers épisodes sonnent indéniablement sympathiques, en dépit de quelques excès. De plus, la durée relativement brève des épisodes (30 minutes seulement) permet à l'ensemble de conserver un rythme soutenu. Si bien que, même s'il est trop tôt pour savoir précisément jusqu'où nous entraînera ce drama qui surfe sur une diffuse excentricité, je pense pouvoir m'y laisser prendre sans difficulté.

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Shirakawa Jiro est un écrivain prolifique qui a publié, depuis ses débuts, 99 romans à mystère. Il doit désormais s'atteler à ce qui sera rien moins que son centième livre. Seulement, en dépit des pressions de sa maison d'édition, l'auteur est frappé par le syndrome de la page blanche. Il a déjà plus de trois mois de retard dans les délais qui lui étaient fixés, et pas le moindre début d'intrigue à coucher sur le papier. En quête d'inspiration, il surfe sur le net en recherchant quelques mystères irrésolus qui pourraient éveiller son imagination.

Jiro tombe alors sur une étrange affaire : un double meurtre, ayant eu lieu dans une petite ville, dont la mise en scène interpelle, et qui n'a jamais été élucidé. Il décide de se rendre sur place pour en apprendre plus, et peut-être trouver là une base pour son nouveau roman. Il entraîne dans cette excursion la jeune Kahima Rika, son éditrice. Pour interagir avec de potentiels témoins, Jiro est cependant contraint de se déguiser, son accoutrement habituel provoquant plus la fuite que les confidences de ceux qu'il croise. Sous un pseudonyme, il entreprend donc de percer le mystère de cet étrange meurtre... dans une bien étrange ville.

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Extravagants et décalés à souhait, les débuts de Henshin Interviewer no Yuutsu sont sympathiques. Le drama manie avec versatilité un humour oscillant entre absurdités et excès, répétitions se changeant en running gag et chutes improbables. Il en fait souvent trop, mais sait entraîner le téléspectateur dans la dynamique d'ensemble du récit et sa diffuse graine de folie. Le duo principal, une association détonante, tient pour l'instant ses promesses. Shirakawa Jiro a tout du prodige spécialisé dans les mystères, mais insortable en société. Poussant ce concept à son maximum, le scénariste ajoute à cela l'idée de lui faire jouer un rôle déguisé pour mener l'enquête : la mise en scène de la métamorphose de Jiro est certainement la plus improbable qui soit. Mais l'épisode 2 démontre que la série pourra avoir une carte supplémentaire à jouer grâce à la dualité du personnage : de quoi nourrir quelques ressorts humoristiques à défaut de convaincre de sa crédibilité.

Afin de s'assurer la fidélité du téléspectateur, Henshin Interviewer no Yuutsu met tout ce versant comique au service d'un fil rouge mystérieux qui rapproche l'histoire d'une fiction d'enquête. Cette dernière prend vite des accents pour le moins surréalistes. Au double meurtre initial, se greffent d'étranges coïncidences et des récits qui laissent songeurs. Pour construire son ambiance, le drama a recourt au cadre le plus classique qui soit, une recette immuable qui fonctionne : celle de la petite ville isolée, avec ses secrets, ses particularités et son omerta face aux étrangers. Intrigante, voire inquiétante à ses heures, l'histoire regorge de figures secondaires décalées, exploitées à la fois dans le registre de l'humour mais aussi pour apporter à l'enquête. Il est difficile pour l'instant d'apprécier vers quoi nos deux héros nous emmènent, mais la curiosité du téléspectateur est piquée.
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Sur la forme, Henshin Interviewer no Yuutsu compose sans budget. Cela donne une réalisation minimaliste, très dynamique et souvent brouillonne, avec une caméra énergique qui frôle l'effet mal de mer par moment. La bande-son est assez passe-partout, et la chanson du générique de fin (par KAT-TUN - l'acteur principal faisant partie de ce groupe) ne restera pas dans les annales même si elle a ce petit côté entraînant qui sied à la série.

Côté casting, les excentricités des uns, le sur-jeu des autres, correspondent à l'atmosphère de comédie recherchée dans le drama. Nakamaru Yuichi (Machigawarechatta Otoko) s'en sort à peu près honorablement dans ce rôle central de l'écrivain/interviewer autour duquel se construit l'histoire. Son assistante/éditrice est interprétée par Kimura Fumino (Kumo No Kaidan). Les deux trouvent assez bien leurs marques ensemble. Les habitués des dramas de Miki Satoshi retrouveront en personnages secondaires quelques figures familières, comme Fuse Eri (Jikou Keisatsu, Atami no Sousakan) ou encore Matsuo Suzuki (Atami no Sousakan). On croise également Mashima Hiekazu, Mitsuishi Ken, Murasugi Seminosuke ou encore Morishita Yoshiyuki.
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Bilan : Comédie d'enquête cultivant ses décalages,  Henshin Interviewer no Yuutsu entremêle excentricité et mystère dans un style assez caractéristique des œuvres de Miki Satoshi. Une partie du charme du drama, par-delà ses excès qui rebuteront sans doute certains publics, repose sur son art de la chute et sur sa façon de multiplier les détails détonnants. Sans se prendre au sérieux, la série pique la curiosité du téléspectateur et, surtout, l'amuse. Le défi sera de parvenir à obtenir une résolution à peu près cohérente de l'intrigue, mais ce parcours humoristique reste l'objet véritable du drama. A tester, pour les amateurs de j-drama qui recherchent une comédie divertissante.


NOTE : 6,5/10


Une bande-annonce du drama :


02/02/2011

(J-Drama / Pilote) Gaikoukan Kuroda Kousaku (Diplomat Kuroda Kousaku) : thriller classique dans les coulisses diplomatiques


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Après tout un mois de janvier consacré aux dernières nouveautés de la télévision sud-coréenne, en ce premier mercredi asiatique de février, repartons un peu en voyage à travers l'Asie pour aller jeter un oeil à la première rentrée japonaise de l'année. Depuis l'été, j'ai promis d'essayer d'être un peu plus attentive au petit écran du pays du Soleil Levant. Parmi les quelques synopsis qui avaient accroché mon regard, peu disposent pour le moment de sous-titres, à l'exception cependant de Gaikoukan Kuroda Kousakou (Diplomat Kuroda Kousaku). Cette nouvelle série diffusée sur TV Tokyo depuis le 13 janvier 2011 est la suite d'un film, intitulé Amalfi, dont elle reprend le personnage principal.

Vous allez vite comprendre pourquoi ce drama a retenu mon attention : le synopsis ne promettait rien moins que de mêler diplomatie et antiterrorisme... A défaut d'avoir vraiment été conquise par Athena : Goddess of War, Gaikoukan Kuroda Kousakou pouvait-elle être ma série du genre de ce début d'année 2011 ? Certes, en guise de dépaysement japonais, le premier épisode (d'1h30) m'aura surtout offert des courses poursuites policières dans les rues de Los Angeles, ainsi que quelques vues de cartes postales californiennes, le tout ponctué par un rôle de guest-star joué par Lee Byung Hun (zut... je me suis trompée de nationalité de série ?). Le deuxième épisode a cependant retrouvé le cadre plus classique du Japon.

Sans être aussi ambitieuse que la précédente série japonaise du genre que j'avais pu visionner (Gaiji Keisatsu), ni poser une ambiance aussi aboutie et sombre,  Gaikoukan Kuroda Kousakou n'est pas inintéressante. Mais elle suit un chemin trop traditionnel pour que ces débuts lui permettent de s'imposer immédiatement.

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Kuroda Kousaku est un diplomate dépendant du Ministère des Affaires Etrangères, mais qui officie en réalité pour le compte d'une unité anti-terroriste qui y est rattachée, dont les fonds comme l'existence apparaissent entourés de secrets jusque pour les membres du gouvernement. Il y a 11 ans, une mission à l'ambassade japonaise de Mexico a tourné au drame. Son collège d'alors, Shimumora Takeshi, démissionna peu après ; tandis que depuis, Kuroda Kousaku a, lui, accepté toutes les missions à l'étranger que ses supérieurs voulaient bien lui confier, ne pouvant se résoudre à remettre un pied au Japon. C'est ainsi qu'il intervient en urgence, pour résoudre des situations compliquées comme des prises d'otage de citoyens japonais, ou plus généralement pour garantir la sécurité de certains officiels en visite.

Ceci explique son envoi à Los Angeles dans ce premier épisode. Le Japon et les Etats-Unis voyant leurs leurs relations tendues en raison d'un conflit commercial concernant des quotas d'importation de viande, la vice-ministre des affaires étrangères se rend outre-Pacifique pour prendre part à une conférence internationale qui s'annonce houleuse. Or, des renseignements collectés indiquent que des menaces pèsent sur sa personne. Alors qu'il s'efforce d'assurer la protection de cette femme plus qu'ambitieuse, Kuroda Kousaku est contacté, pour la première fois après toutes ces années, par Shimumora Takeshi. Leur rencontre est brève, assez cryptique, laissant le diplomate très perplexe. Cependant, parallèlement, au Japon, la police enquête sur un meurtre. En dépit des doutes exprimés par la jeune - et trop expérimentée - Ogaki Rikako, tous les indices désignent avec évidence un suspect : Shimumora Takeshi. Mais peu après sa rencontre avec Kuroda, avant que la police ait eu la possibilité de l'interroger, ce dernier se suicide. Ou du moins, met-il en scène sa propre mort, laissant derrière lui une fille encore adolescente devant faire face à l'opprobre social.

Devinant confusément que quelque chose de plus complexe est à l'oeuvre, alors que tous les indices pointent sur le Mexique - de l'incident d'il y  a 11 ans, jusqu'aux importantes négociations commerciales en cours -, Kuroda Kousaku obtient de rentrer au Japon pour essayer de démêler les fils de cette affaire où son ancien ami est impliqué et qui le touche de près.   

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 Gaikoukan Kuroda Kousaku affiche, dès le pilote, un cadre géographique ambitieux, puisque c'est principalement au Mexique et en Californie que l'épisode se déroule, s'attachant à mettre tout particulièrement en valeur quelques lieux symboliques de Los Angeles. Au-delà de cet effort de dépaysement, l'ensemble paraît de premier abord d'autant plus intrigant que le drama entreprend de se détacher rapidement de tout format de procedural show. Il préfère partir sur des bases plus ambitieuses, posant les bases d'un thriller qui présentera un toutélié complexe et à suspense, et qui affiche des ramifications à l'internationale et jusque dans certaines sphères gouvernementales.

Une ambition, certes, mais qui va demeurer cependant très limitée. Car ce sont des recettes éculées qu'il choisit de se réapproprier : du traitement des relations au sein des différentes institutions japonaises (des concurrences inter-services, couplées d'une défiance gouvernementale) jusqu'aux subterfuges exploités (mise en scène de mort). S'il n'est certes pas difficile de se laisser prendre au jeu de ce mystère qui rapidement s'épaissit, c'est cependant une impression mitigée qui prédomine avec cette entrée en matière (les deux premiers épisodes). Comme si, en dépit d'un cahier des charges en apparence méticuleusement rempli, il manquait quelque chose - un vrai liant - pour que les enjeux, et surtout le suspense, aiguisent vraiment la curiosité d'un téléspectateur, plus spectateur que vraiment impliqué dans l'histoire qui s'esquisse.

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Cette réserve s'explique sans doute par la relative prévisibilité, ou plutôt le refus de prise de risque, de ce drama. Préférant rester en terrain connu, on ne retrouve pas dans le scénario cette dose diffuse de surprise qui permettrait de créer une réelle tension. Toute spontanéité paraît absente de l'écriture. C'est d'autant plus frustrant que, pour le moment, Gaikoukan Kuroda Kousaku joue plutôt dans un registre suggestif, livrant quelques pièces du puzzle à résoudre de manière très (trop?) disséminée. Si on devine certes - au-delà de l'intuition bien pratique narrativement de Kuroda - que tout est lié d'une façon ou d'une autre, du mystère Shimumura jusqu'au Mexique, on reste pour le moment dans l'expectative. Si bien qu'il y a comme un arrière-goût un peu artificiel qui émane de l'ensemble. C'est sans doute en partie un défaut de mise en route ; au drama de savoir le gommer par la suite.

L'autre aspect sur lequel Gaikoukan Kuroda Kousaku devra encore s'affirmer est sans doute plus déterminant : il touche aux peronnages. Ces derniers démarrent sur des bases assez caricaturales de stéréotypes du genre, trop figés pour réussir à créer une réelle dynamique. J'ai eu du mal à vraiment m'intéresser à ces protagonistes et à leur sort. En fait, il faut attendre la fin du deuxième épisode pour les voir véritablement commencer à s'humaniser ; le dernier quart d'heure redonne espoir pour la suite. On voit un peu s'effriter le masque imperturbable qu'arbore Kuroda. Ce qui coïncide avec le moment où Ogaki Rikako commence - enfin - à s'affirmer, et à obtenir la reconnaissance de son travail. Ces deux-là ont assurément un potentiel pour former une paire complémentaire, aux scénaristes de savoir l'exploiter à l'avenir maintenant qu'ils commencent à vraiment collaborer.

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Sur la forme, Gaikoukan Kuroda Kousaku alterne quelques bonnes idées (la mise en valeur du décor californien dans le pilote est effectivement convaincante) avec d'autres initiatives plus discutables. Si la réalisation est classique, n'ayant pas l'ambition d'essayer d'imprimer sa marque et une ambiance propre à la série, en dépit de quelques de plans plus travaillés, le point faible vient plus de l'utilisation de la bande-son. La musique a surtout tendance à souligner des sur-dramatisations évidentes, là où elle devrait savoir accompagner et faire corps avec la narration. Elle peine à vraiment s'intégrer dans le récit.

Côté casting, le duo principal est composé d'Oda Yuji (Last Christmas) - pour interpréter un Kuroda Kousaku peu prompt à se dérider - et de Shibasaki Kou (Galileo), qui campe pour le moment l'archétype de la jeune professionnelle gaffeuse mais pleine de bonne volonté, dont on attend une reprise en main. A leurs côtés, gravite toute une galerie de personnages dont on ne cerne pas toujours les motivations plus ou moins troubles, plus ou moins ambitieuses surtout. On retrouve notamment parmi eux Kagawa Teruyuki, Kaho, Tanaka Kei, Nishijima Takahiro, Iwamatsu Ryo, Hagiwara Masato, Kondo Masaomi, Katase Nana, Ohkura Koji, Tanaka Tetsushi, Kaga Takeshi, Konno Mahiru, et enfin, dans le pilote, Lee Byung Hun (IRIS).

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Bilan : L'adjectif qui définirait sans doute le mieux les débuts de Gaikoukan Kuroda Kousaku reste le terme "classique". Classique au sens de prévisible, c'est-à-dire qu'elle va suivre un canevas familier au genre, mais qui va au final laisser un sentiment de manque d'ambition un peu décevant au vu des atouts mis de son côté dès le pilote. Si l'histoire apparaît complexe et intrigante, il reste à concrétiser des enjeux un peu trop flous. De même, il faudra que la suite permette aux personnages de se nuancer, comme semble l'esquisser la fin du deuxième épisode, si la série souhaite réellement impliquer le téléspectateur. 

En résumé, Gaikoukan Kuroda Kousaku dispose incontestablement d'un potentiel que l'on entre-aperçoit. A la série d'assumer l'ambition de son concept et à vraiment prendre ses responsabilités pour ne pas se contenter de rester une simple énième déclinaison du genre thriller-toutélié d'espionnage qui devrait cependant satisfaire les amateurs du genre.


NOTE : 5,5/10