06/11/2009
(US) Firefly : I'm still free, you can't take the sky from me...
Je vous ai déjà parlé de mon esprit de contradiction. V a tellement buzzé au cours des derniers jours qu'il a été impossible d'échapper au phénomène. Alors, certes, je suis une amatrice de science-fiction. J'ai adoré la série originale, elle qui fut la première "grande" série de SF que je suivis, en ces temps téléphagiques reculés où je m'efforçais d'assimiler l'ensemble des programmes tv. J'attends ce remake avec une certaine impatience, mêlée de crainte. Et oui, aussi, les posters promos en plus de décliner de sympathiques destinations touristiques sont très beaux. Oui, les premières minutes offertes par ABC en avant-première piquaient la curiosité juste comme il fallait. Mais, de mon côté, lorsque vous me proposez un épisode cumulant à l'écran les présences de Morena Baccarin (qui fait partie du casting principal, incarnant Anna, la nouvelle Diana) et Alan Tudyk, quelle réaction cela suscite chez moi ? Non pas celle de foncer en rédiger une belle review (mitigée, soit dit en passant). Mais une brusque envie de me replonger dans Firefly !
Et comme je suis incapable de résister à ce type de tentation soudaine... Hier soir, j'ai logiquement cédé à l'appel de ma DVDthèque, redécouvrant quelques épisodes avec le même plaisir qu'au premier visionnage. (Et c'est comme ça que vous vous retrouvez avec un billet consacré à Firefly, et non à V... Never mind.)
Firefly, c'est une de ces séries à la durée de vie inversement proportionnelle au culte qu'elle peut susciter sur la toile. Elle restera pour une grande part dans l'irréalisé, victime martyre sacrifiée par la Fox sur l'autel de l'audience. En dépit des mausolées d'adoration qu'on lui consacre sur le web, je ne peux me départir de l'idée qu'il demeure aisé de vénérer quelque chose qui aurait pu être, bien plus qu'elle n'a été. Car, avec seulement 14 épisodes et un film en forme de conclusion, le téléspectateur reste forcément quelque peu sur sa faim. Si j'ai l'habitude de me contenter de peu (avec toutes les séries british que je regarde), il reste que la série a besoin de quelques épisodes pour bien s'installer. Au final, l'univers créé est seulement esquissé. L'équilibre entre les personnages et dans leurs relations a tout juste le temps d'être trouvé de façon précaire. Et ce fameux "rythme de croisière", idéal du téléphage, n'a pas encore pu se confirmer. Comme la série n'avait pas vocation à avoir une durée de vie si éphémère, il manque quelque chose pour qu'elle puisse prétendre au statut auquel on l'a élevé (film de conclusion ou non).
Pour autant, n'allez pas croire que je n'aime pas Firefly. Au contraire. Avant même de parler des intrigues, c'est d'abord l'univers créé par JossWhedon qui m'a séduite. Ce concept fascinant qui mêle les codes du space-opéra classique et ceux du western a quelque chose de particulièrement attrayant, surtout pour une téléphage qui apprécie les deux genres comme moi.
Nous sommes en 2517. L'humanité s'est étendue. Elle a colonisé de nouvelles planètes. Logiquement, des tensions sont apparues pour garder le contrôle politique de ces vastes nouveaux horizons. Il y eut une guerre d'indépendance : les rebelles perdirent et l'unité des planètes fut imposée par l'Alliance, le gouvernement central. Au début de la série, nous nous trouvons quelques années après la fin de la guerre. Les cicatrices sont toujours vivaces, et les divisions au sein de la population provoquent facilement des rixes. Nous sommes introduits sur un vaisseau spatial, le Serenity (qui suit la règle posée par le Faucon Millenium de Star Wars dans les années 70 : ne pas juger la puissance d'un appareil uniquement par son apparence, même si vous vous demandez comment il parvient à voler !), commandé par un ancien combattant pour l'indépendance, Malcolm Reynolds. Très rapidement, le téléspectateur s'installe à ses côtés, entre efforts pour faire profil bas et ne pas s'attirer d'ennuis avec les autorités, et une fière indépendance se manifestant sous la forme d'une attraction constante pour la liberté. L'équipage du Serenity vivotte gràce à de petites missions, entre contrebande et transport de marchandises ou de passagers. Ces voyages, qui se transforment bientôt en fuite par la force des circonstances, sont l'occasion de visiter des planètes très diverses. Ce mélange de science-fiction et de western permet, au gré des épisodes, de nous entraîner tant dans la bordure du monde civilisé, au milieu de hors-la-loi, qu'au coeur de l'Alliance. Beaucoup de dépaysements, plaisants pour le téléspectateur, par lesquels Firefly exploite pleinement son concept initial.
Du côté des intrigues, la vie semi-aventureuse, mais finalement relativement calme du Serenity, prend un tour bien plus dangereux lorsque le vaisseau accueille à son bord plusieurs passagers, dont Simon Tam. Recherché par les forces de l'Alliance, Simon a laissé derrière lui sa vie de médecin pour secourir sa soeur, River, petite surdouée envoyée dans une institution très particulière gérée par le gouvernement et qui l'a considérablement changée. Déconnectée et traumatisée, la jeune femme alterne les phases de déphasage et quelques moments de lucidité où ses interventions, notamment dans le feu de l'action, se révèlent décisives. Pris entre deux feux, l'équipage du Serenity se retrouve contraint d'échapper aux autorités et Malcolm finit par accepter, temporairement, d'héberger à son bord les deux fugitifs. La mythologie est ainsi posée à travers une trame globale, le destin de River, qui va donc constituer l'enjeu global de la série.
Cependant, si le mystère de River et les ennuis provoqués par sa recherche ont toujours constitué un fil rouge intéressant, suffisant pour la durée de vie de la série, c'est ailleurs que se trouve le charme de Firefly. En effet, si les diverses péripéties dont doivent se sortir nos héros sont dans l'ensemble divertissantes, menées de façon rythmée et s'approfondissant au fil des épisodes (Ariel étant pour moi un des épisodes du genre les plus aboutis), elles utilisent des thématiques relativement classiques. La valeur ajoutée de la série se situe ailleurs : sa force est de s'appuyer sur un concept intriguant, parfois grisant, sans se réduire à son synopsis de départ (Ce qui est le reproche que l'on peut adresser à la plupart des séries actuelles des networks US : l'incapacité à voir au-delà de l'idée initiale). Dans Firefly, on s'attache aux interactions entre les personnages ; à leurs relations et à la façon dont elles évoluent. On est happé par cet équilibre précaire qui se crée au sein de l'équipage du Serenity, entre des protagonistes si différents, qui n'ont a priori quasiment rien en commun. C'est ce frisson pour l'aventure, une vie de risque, par choix ou nécessité, qui passe à l'écran. Cette étrange solidarité, qui peu à peu se développe en dépit des hésitations,voire des trahisons, intrigue. Au final, c'est une impression que tout téléphage chérit que l'on ressent : celle de se dire que cette série a une âme, une identité propre. Et pour cela, c'est un petit joyau qu'il est très facile d'apprécier.
La force de Firefly réside donc, d'une part, dans l'ambiance créée grâce aux personnages, une atmosphère nerveuse, dans laquelle les intrigues ne priment pas sur l'intérêt porté aux différents protagonistes qui mûrissent au fil des péripéties, sous l'oeil de la caméra. Firefly est une série très humaine, ce qui la rend particulièrement attachante. D'autre part, elle réussit à construire et exploiter les codes d'un univers cohérent, parvenant à insuffler un réel souffle au récit en très peu d'épisodes. Au fond, c'est du Joss Whedon dans ce qu'il sait faire de mieux, c'est-à-dire créer une dynamique de groupe et se réapproprier de nouveaux codes pour régir un milieu inventé.
Côté casting, on retrouve des acteurs bénéficiant d'un joli capital de sympathie, à commencer par le sémillant Nathan Fillion (actuellement dans Castle) qui incarne Malcolm Reynolds, le capitaine du Serenity, un vétéran de la guerre d'indépendance, vaguement contrebandier à ses heures et surtout amoureux de la liberté... Mais ressentant également une irrésistible attirance pour la belle Inara (Morena Baccarin), "dame de compagnie" de luxe accueillie à bord du vaisseau pour pouvoir traiter ses affaires en voyageant. L'équipage du vaisseau se compose également de Zoé (jouée par Gina Torres, bien connue du petit écran), qui a combattu aux côtés de Malcolm lors de la guerre et qui lui fait office de second. Cette dernière est l'épouse de Wash (Alan Tudyk), le pilote attitré du vaisseau. Ils ont également engagé un mercenaire à la loyauté ambigüe, Jayne (l'imposant Adam Baldwin). Jewel Staite incarne une mécanicienne spontanée et délurée, à laquelle on s'attache instantanément. Enfin, les passagers par qui une bonne part des ennuis du vaisseau est arrivée : Summer Glau (The Sarah Connor Chronicles) est parfaite en une River troublante, désarticulée et déconnectée, sur laquelle on interroge ; tandis que l'on ne parvient pas toujours à décider si on doit supporter ou non son frère Simon (Sean Maher), médecin qui a tout sacrifié pour la sauver, mais qui navigue entre arrogance et une certaine naïveté.
Bilan : Firefly est une série de science-fiction attachante, transcendant les genres en créant le "space-western". Plus que l'intrigue principale, c'est le dynamisme d'ensemble, porté par des personnages hauts en couleurs, qui confère à Firefly ses lettres de noblesse, en dépit d'une durée de vie éphémère. Tout amateur de science-fiction devrait y trouver son compte. Personnellement, je la revois toujours avec beaucoup de plaisir !
NOTE : 7,5/10
Un autre atout de la série, son superbe générique absolument magnifique :
Take my love, take my land
Take me where I cannot stand
I don't care, I'm still free
You can't take the sky from me
Take me out to the black
Tell them I ain't comin' back
Burn the land and boil the sea
You can't take the sky from me
There's no place I can be
Since I found Serenity
But you can't take the sky from me...
08:43 Publié dans (Séries américaines) | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : firefly, fox, nathan fillion, joss whedon | Facebook |
05/11/2009
(Mini-série UK) The Project (Les Années Tony Blair) : l'histoire d'une désillusion
The Project (Les Années Tony Blair) est un drama en deux parties, durant au total 4 heures, créé par le toujours très inspiré Peter Kosminsky. Jamais sorti en DVD, il a été diffusé sur la BBC en 2002, puis, en France, sur Arte, pour la première fois en septembre 2003. Porté par un casting solide, à commencer par l'excellent Matthew Macfadyen (Spooks, Little Dorrit...), on y retrouve également Naomie Harris, Paloma Baeza...
Ce drama constitue un modèle de fiction politique qui amène le téléspectateur à réfléchir sur le fonctionnement de nos démocraties modernes. et sur la gestion du pouvoir. Mais il fait, de plus, office de quasi-documentaire : c'est la lente métamorphose du Parti Travailliste (Labour) au cours des années 90 qui nous est décrite, à partir d'anecdotes réelles recueillies par les scénaristes grâce à des interviews auprès de membres du parti. Un travail de journaliste en amont qui assoit la crédibilité de la fiction, tout en accroissant la force de ses propos. La morale de l'histoire n'est pas optimiste : le constat dressé est celui d'un désanchantement. Dans la première partie, c'est le temps de l'opposition, de l'abstraction à travers ses idéaux. Une réflexion s'opère progressivement sur les moyens d'accéder au pouvoir. L'apogée arrive : c'est évidemment 1997, la victoire de Tony Blair, la concrétisation des rêves tout autant que le fruit d'un intense travail. Puis, vient la seconde partie, mettant cette fois en scène l'exercice du pouvoir par la nouvelle majorité. De 1992 à 2002, ce sont les mutations d'un parti qui va peu à peu perdre son âme, sous la férule de son chef, auxquelles on assiste. Peter Kosminsky dépeint un portrait sans concession, au vitriol, de l'évolution de cette génération blairiste. Une lente perte des illusions face à laquelle chacun des protagonistes va réagir différemment.
The Project chronique la vie de quatre amis qui se sont connus sur les bancs de l'université : ardents militants du temps de l'opposition, ils accèderont ensuite aux responsabilités avec le succès électoral. Au coeur de l'histoire, on suit le destin croisé de deux jeunes gens, passionés par la politique : Paul (Matthew Macfadyen), qui s'investit dans la communication, et Maggie (Naomie Harris), jeune représentante élue dans l'euphorie de 1997. Tandis que Paul se retrouve orienté vers l'orchestration des basses manoeuvres, de manipulations en traîtrises, Maggie se voit tiraillée entre la discipline de parti et ses propres idéaux. Confrontés à ces choix difficiles, chacun réagit différemment et évolue. The Project se révèle particulièrement dur, car ce à quoi le téléspectateur assiste, ce sont les cruelles désillusions de personnes initialement sincères dans leur intérêt dans la politique. Ce n'était pas une question d'ambition. Mais le remodelage du parti autour de Tony Blair a bouleversé la donne. La pratique du pouvoir achèvera les derniers idéaux.
A la différence d'une série comme The West Wing (A la Maison Blanche) qui, tout en nous immergeant dans les coulisses du pouvoir, cultive un certain idéalisme qui tend à réconcilier le téléspectateur avec la politique, The Project offre une vision brutale et désabusée de ce milieu. Il raconte une disparition progressive des repères, au cours de laquelle les personnages principaux perdent leurs illusions, mais surtout leur sincérité initiale. Cette chronique du désanchantement politique est d'autant plus forte que, même s'il s'agit d'un récit réel, se voulant un aperçu de l'évolution du Parti Travailliste au cours d'une décennie (de 1992 à 2002), il est aisé de généraliser le propos. Car, de manière générale, c'est une fable sur la perversion qu'entraîne la course au pouvoir : c'est le creuset des démocraties modernes.
Bilan : The Project est un passionnant drama politique qui, sous ses allures de fiction à la rigueur documentaire, raconte une décennie de vie politique britannique ; tout en engageant une réflexion sur les enjeux du pouvoir et sur ce que l'on est prêt à lui sacrifier.
Si jamais vous parvenez à mettre la main dessus (ce qui n'est pas chose aisé), cela mérite vraiment une découverte.
NOTE : 9/10
07:01 Publié dans (Mini-séries UK) | Lien permanent | Commentaires (1) | Tags : peter kosminsky, bbc, the project, les années tony blair, matthew macfadyen | Facebook |
04/11/2009
(Mini-série UK) Garrow's Law, épisode 1
Après avoir pu combler mes penchants pour le XVIIIe siècle grâce à Nicolas le Floch sur France 2, voici que BBC One a débuté ce dimanche soir la diffusion d'une nouvelle mini-série de 4 épisodes d'1 heure chacun, Garrow's Law, qui se déroule à cette même époque. Avant de regarder l'introduction du premier épisode, j'ignorais qu'il s'agissait de l'adaptation de faits réels, le personnage principal ayant bel et bien existé, ce qui ajoute une touche de réalisme à l'ensemble.
Cette fiction se présente comme une chronique judiciaire du système britannique de la fin du XVIIIe siècle, à travers le parcours d'un fougueux "barrister" ("avocat", traduira-t-on, même si l'équivalence avec le système français n'existe pas, le terme restant donc intraduisible), William Garrow. A une époque où les droits de la défense relevaient d'une chimère, où il est exceptionnel pour les accusés les plus modestes d'être défendus par un barrister au cours du procès, nous suivons les balbutiements du système judiciaire moderne (technique des contre-interrogatoires, etc...). La mini-série dispose d'une certaine crédibilité historique, car, sur fond de corruption et de misère sociale, dans le Londres géorgien, ce sont des affaires dont les compte-rendus ont été retrouvés dans des archives qui sont transposées à l'écran.
Cependant, ce premier épisode déroule sa partition d'une façon trop convenue pour prétendre à un autre statut que celui de simple divertissement très honnête. Il y a du souffle, mais il manque une réelle valeur ajoutée, une profondeur dans le scénario et les personnages. Peut-être est-ce un manque d'ambition, cela laisse en tout cas l'impression que les scénaristes ont choisi la facilité.
Reste, en fin de compte, un moment sympathique à passer devant son petit écran.
NOTE : 6,5/10
Une présentation :
16:57 Publié dans (Mini-séries UK), (Pilotes UK) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : garrow's law, bbc, andrew buchan | Facebook |
03/11/2009
(UK) Hornblower, épisode 1 : The even chance
Le mois dernier, j'ai investi dans l'intégrale de Hornblower, une série comptant pour 3 saisons, si j'en crois le coffret DVD. C'était un achat semi-aveugle, n'ayant eu l'occasion de voir que les deux premiers épisodes. Cependant la thématique d'aventures maritimes me plaisait et j'ai sauté sur l'occasion de me dépayser un peu, changeant du cadre habituel des fictions que je regarde (même si, vous me ferez remarquer à juste titre, que c'est *encore* un drama historique ; mais j'ai un penchant certain pour me perdre dans le passé comme dans le futur...). Cette fiction est une adaptation des romans maritimes historiques de C. S. Forester. Elle comporte huit "épisodes" d'1 heure 30 chacun, diffusés de 1998 à 2003 sur ITV, en Angleterre.
Divertissement prenant, Hornblower dispose également d'un casting solide. S'il change en suivant l'évolution de la série et du héros, il reste dans l'ensemble homogène. C'est Ioan Gruffudd qui tient le rôle titre de Horatio Hornblower. Si j'avoue ne pas vraiment partager ses choix de carrière ultérieurs, notamment côté cinéma, cependant, il s'en sort très bien pour incarner ce jeune officier, au départ si inexpérimenté mais très fier, et dont la force de caractère restera une constante à travers les épreuves.
Pour les sériephiles, c'est l'occasion de découvrir (dans cinq épisodes) un tout jeune et charmant Jamie Bamber (Battlestar Galactica, Law & Order UK) à ses débuts : il s'agit de son premier rôle télévisé indiqué sur sa fiche imdb. Il incarne le personnage d'Archie Kennedy, un ami du héros. Par ailleurs, on retrouve aussi l'excellent Robert Lindsay, dans le rôle du capitaine Pellew, capitaine charismatique, qui lui sied à merveille.
Ce premier épisode s'ouvre en janvier 1793. Horatio Hornblower, jeune homme de 17 ans, débarque pour son premier poste, en tant que midshipman. Le capitaine du navire doit une faveur à son père, ce qui explique son recrutement. En ce morne hiver, c'est plutôt le profond ennui d'une inactivité sans fin qui prédomine dans la marine britannique. Elle bruisse de rumeurs excitées sur une éventuelle entrée en guerre contre la France républicaine et révolutionnaire. Le roi Louis XVI vient d'y être placé en détention. Tous sont dans l'expectative. Si les Français l'exécutent, ce sera la guerre. Ce que nos héros attendent avec une impatience difficilement contenue.
Mais initialement, le jeune Horatio est assailli par d'autres soucis bien loin de ces rêves de grandeur militaire. Rapidement pris en grippe par un de ses aînés, Simpson, un officier aussi tyrannique que cruel contre lequel personne n'ose s'élever à bord, les débuts de notre héros sont un calvaire que tous s'emploient à accroître sur les ordres de celui qui devient rapidement son ennemi juré. Si la force de caractère de Horatio lui attire souvent des ennuis, elle est aussi sa planche de salut. L'inimité initiale se changeant en profonde haine personnelle, l'issue ne fait rapidement guère de doute. C'est en duel que les deux hommes clôtureront leur querelle. Un premier est programmé très tôt. Trop tôt. Refusant d'envoyer un adolescent à l'abattoir, un autre officier intervient tragiquement, se faisant tuer à sa place. Ce ne sera que bien des mois plus tard, en fin d'épisode, que les routes des deux ennemis se croiseront à nouveau, dans les hasards d'une guerre désormais déclarée. La fin fatale de la confrontation est évidente. Simpson, dont la haine obsessionnelle obscurcit tout jugement, se condamnera dans un second duel contre Horatio, au cours duquel le capitaine Pellew lui-même l'abattra alors qu'il allait poignarder le jeune homme par traîtrise.
Parallèlement, la République Française a fait décapiter Louis XVI. La guerre est déclarée. Horatio et Archie se retrouvent transférés dans la destination de rêve de tout jeune marin de Sa Majesté : une frégate. C'est alors un parcours plus initiatique qu'entreprend Horatio, dont l'inexpérience criante n'est contre-balancée qu'avec peine par un esprit très vif et une obstination très prononcée. Peu à peu, au gré des engagements et des captures de vaisseaux, le jeune homme fait ses preuves. Comme soldat, au combat. Egalement comme leader d'hommes, parvenant à réorganiser une unité indisciplinée dont les membres lui sont rapidement dévoués corps et âme. C'est un homme qui se construit. L'épisode se conclut typiquement sur un coup d'éclat : la prise d'une frégate Française qui, sous les ordres de Horatio, mettra hors jeu trois navires ennemis, tout en sauvant la frégate du capitaine Pellew et tout son équipage. Bien sûr, Horatio a l'étoffe des héros ; qualité nécessaire à ce genre de récit.
21:10 Publié dans Hornblower | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : itv, hornblower, ioan gruffudd, jamie bamber | Facebook |
02/11/2009
(UK) Doctor Who : une ode à l'humanisme
Armée de mon prosélytisme téléphagique toujours à l'oeuvre, je me suis employée, hier soir, à convertir un nouvel adepte à Doctor Who, en initiant un ami à la série (sous le prétexte fallacieux de tester l'écran de ma nouvelle télévision - écran qui est quand même vachement mieux que l'ancien ! soit dit en passant...). N'ayant pas la saison 1 sous la main, nous avons commencé par le premier épisode de la saison 2 -donc, directement avec David Tennant. Dans le cadre futuriste de New New York, cet épisode, sous des apparences léger, où Rose et le docteur flirtent allègrement -et plus si innocemment- dans une forme de béatitude, suite à la regénération du Docteur dans le Christmas episode précédent (entre la saison 1 et la saison 2), contient pourtant toute l'essence de la série.
Y transparaît cette ambivalence si particulière qui fait l'originalité et la force de Doctor Who, capable de toucher la sensibilité du téléspectateur avec une simplicité regénérante. L'ambiguïté de la série s'illustre en effet parfaitement à travers la double conclusion de l'épisode.
D'une part, on y retrouve retranscrit ce si fort attachement du Docteur à l'Humanité, dans lequel se mêle un optimisme enthousiaste communicatif. C'est la motivation première du personnage et quelque peu sa raison d'être qui s'expriment. L'happy end final, où il parvient à guérir tous les malades créés par les nonnes, aussi facile scénaristiquement parlant qu'il puisse paraître, se savoure pourtant devant l'écran, tel un bonheur presque naïf, mais si sincère. D'autant plus qu'il s'accompagne d'un discours euphorique du Docteur sur l'apparition d'une nouvelle sous-espèce et d'une humanité constamment en évolution.
D'autre part, la fin de Cassandra touche l'autre versant de la série, également perceptible à travers la discussion avec la Face of Boe. Celui du Temps auquel personne ne peut échapper ; de cette vie qui file et se dilue sous son emprise. L'isolement du Docteur n'en est que plus mis en exergue. Il est le "wanderer" : celui qui erre, point fixe, dans un Univers qui évolue par lui-même, en constante expansion, en incessants changements. Cette immutabilité, même si elle n'est qu'une apparence, tranche avec son environnement, rappelant incidemment au téléspectateur que même Rose, en dépit de leur relation si fusionnelle actuellement, n'y échappera pas. L'opportunité qu'il offre à Cassandra, de se revoir, une dernière fois, au temps où elle était encore elle-même, avec ses illusions, est un paradoxe temporel scénaristique, mais un geste de profonde humanité auquel le téléspectateur ne peut rester insensible.
En cherchant à expliquer pourquoi j'adorais Doctor Who, c'est à ces fondamentaux que j'en suis revenue. Ce n'est pas la rigueur qualitative d'un scénario réaliste que j'y recherche. Les esprits cyniques et blasés pourront toujours ricaner et rester de marbre devant ce ton si particulier dans le paysage téléphagique actuel. Il reste que la force de la série, c'est une spontanéité, mêlée d'une folie douce. C'est une simplicité parfois désarmante, mais dans laquelle résonne une sincérité profonde. C'est une ambivalence, entre une foi optimiste dans le genre humain et un constant rappel de ses faiblesses, avec en toile de fond, ce précepte qu'il ne faut jamais oublier : rien ne dure et l'éternité ne s'applique pas à la vie.
Voilà pourquoi j'adore Doctor Who.
La BBC a d'ailleurs annoncé il y a quelques jours une date pour le prochain épisode spécial, The Waters of Mars. Ce sera le 15 novembre. La présence de David Tennant doit être savourée. En attendant, en voici un petit extrait :
11:54 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : doctor who, bbc, david tennant | Facebook |