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15/01/2011

[TV Meme] Day 20. Favorite kiss

On entame aujourd'hui le virage romantique de ce TV Meme avec, pour commencer, une question qui peut légitimer mille et une réponses différentes toute aussi justifiées : celle du baiser préféré. J'écris souvent que je ne suis pas quelqu'un de fleur bleue par nature, que les romances ont plus souvent suscité chez moi un profond ennui qu'une éphémère émotion... Mais derrière ce faux coeur de pierre, en y réfléchissant, je me surprends finalement à découvrir qu'il y a quand même une logique et une certaine sensibilité dans la manière dont je perçois ce type de passages romantiques.

Il faut dire que les baisers, il y en a de toutes sortes. Les passionnels qui nous font frémir, les attendus qui nous font fondre, les hésitants qui en deviennent touchants, les ratés qui nous font sourire, et même des involontaires qui donneraient plus envie de s'arracher les cheveux. Cependant, l'impact dudit baiser tient souvent bien plus au contexte dans lequel il s'inscrit, aux personnages qu'il implique, qu'à la scène elle-même qui va se dérouler sous nos yeux. Fatalement, celui qu'échangera un couple auquel on s'est attaché, pour lequel on a milité ("shippé") plus ou moins consciemment pendant des mois, voire des années, ne saurait nous laisser indifférent. La mise en scène a certes son importance, mais elle sera plus la cerise sur le gâteau que réellement déterminante dans nos souvenirs.

J'avoue que je n'avais jusqu'à présent jamais vraiment réfléchi sur mes rapports aux romances, et plus précisément à ces scènes de consécration amoureuse. Sans surprise, il y a tout d'abord un premier constat à faire : les baisers ne font pas partie des scènes qui me marquent traditionnellement et resteront associés à une série. La plupart du temps, elles figurent dans la colonne des images oubliées. Je me souviendrais que le baiser a eu lieu comme d'un fait, une avancée dans l'histoire, mais les images du passage auront disparu. (Quand je vous disais que je suis une grande romantique.)

En raison de cet obstacle mémoriel, si je remonte dans l'histoire de ma sériephilie, il y en a finalement assez peu qui sortent du lot. Ce qu'il fait qu'ils sont si particuliers, ce qui les rend différents, plus fondamentaux que les autres, c'est qu'ils ont laissé une empreinte émotionnelle, et c'est à ça que se raccrochent mes souvenirs. En laissant volontairement de côté un couple sur lequel je reviendrai la semaine prochaine, dans les instantanés qui défilent sous mes yeux, un trio se détache :

_ Celui qui constitue mon premier souvenir : C'était un baiser qui remonte à une époque où je n'étais que sériephile en devenir ("en formation"), où toutes ces implications - le feuilletonnant, l'attachement aux personnages, l'attente - étaient encore tellement nouvelles. C'était aussi une ère où je n'avais pas d'accès internet, ni les moyens de savoir si mes rêves d'apprentie-shipper seraient concrétisés par les scénaristes. C'est donc en quelque sorte une première fois dans ma téléphagie : avoir espéré le baiser et l'avoir vu se réaliser. Il s'agit du baiser de la réconciliation échangé entre Carol et Doug à la fin de la saison 3 d'Urgences.

 

_ Puis, il y a eu celui qui a marqué mon adolescence : Le premier baiser échangé entre Rory et Jess, dans la saison 2 de Gilmore Girls. Parce que, quoiqu'on en dise, pour moi, ces deux-là resteront toujours la paire qui aurait dû être, celle qui était la plus naturelle, la plus intéressante et la plus complémentaire. Ne me parlez pas de Dean ou de Logan. Je suppose que j'étais moi-aussi à l'époque dans une période où l'on se sent prête à fondre pour les bad boy.


_ Enfin, celui que j'ai le plus attendu : Sept longues saisons...! Oui, je vais vous parler d'A la Maison Blanche (The West Wing). Ce n'est pas une série qui a jamais centré son récit sur les relations amoureuses. Et quand elle s'y est risquée à l'occasion, cela a donné des résultats très contrastés. Mais elle ne pouvait pas se conclure sans offrir ce que tout téléspectateur savait et attendait : Josh et Donna consacrant (enfin) leurs sentiments dans l'euphorie d'une victoire électorale :

 

Cependant, ce n'est pas vers le petit écran occidental que je vais m'arrêter aujourd'hui (il fallait bien que cela arrive à un moment de ce TV Meme). Comme je vous l'ai dit, à mes yeux, c'est la dimension émotionnelle qui prime sur tout le reste pour faire du baiser un moment vraiment marquant qui restera graver dans ma mémoire. Et ce bref instant où j'ai l'impression de redécouvrir une fibre fleur bleue oubliée, au cours des deux dernières années, je l'ai trouvé sur un autre continent : l'Asie.

Oh, j'en conviens, vous y trouverez rarement des étreintes passionnées (et je peux comprendre, dans certains cas, les réserves de Tite Souris sur ce point). Cependant, quand je pense à un "baiser", je ne fais pas non plus référence à la rencontre incertaine et excessivement figée de deux lèvres qui s'effleurent par la magie de l'angle d'une caméra qui donne l'impression qu'elles se touchent. Je laisse aussi de côté tous ces baisers "accidentels" rattachés aux lois de la gravité, au ressort comique incertain. Je vous parle de ces scènes naturelles, impulsives ou non, souvent relativement chastes ou du moins en retenue, qui viennent consacrer et souligner un aspect sentimental qui est son coeur et sa raison d'être. Un baiser, c'est quelque chose qui n'est jamais banalisé dans ces séries. Un évènement qui ne peut pas être anodin. En investissant le registre de l'émotionnel avec la forme d'innocence propre à son écriture, elle en décuple finalement le ressenti du téléspectateur. Voilà pourquoi, dernièrement, ce sont ces baisers qui savent me toucher plus, ou du moins plus profondément.


Le dernier baiser à m'avoir ainsi marqué date de cet été 2010. Je vous en ai déjà parlé dans un bilan précédent, il nous vient de Corée du Sud : il se trouve dans l'épisode 8 de Coffee House.  (Désolée pour la qualité de la vidéo avec le logo de la chaîne flouté, il a fallu que j'aille jusque sur le web chinois pour vous la trouver.)

Ce passage vient conclure un épisode extrêment pimenté, où Jin Soo et Eun Young auront joué à l'excès sur des mises en scène et des manipulations volontaires à destination de leurs entourages respectifs, qui auront fait monter la tension entre eux durant toute l'heure. Dans sa représentation, il y a tous les classiques formels du baiser k-drama-esque : un certain degré d'inévitabilité couplé d'une impulsion soudaine d'un des deux personnages, une mise en scène théâtrale avec la caméra qui s'écarte pour nous présenter l'instant sous tous les angles, le lancement de la musique de l'OST associée aux moments romantiques. Outre le fait que ce couple m'a fait passer par tous les états au cours du drama, ce qui lui donne aussi sa force, c'est qu'elle s'inscrit parfaitement dans la narration globale. Bref, sur le moment, sans que je puisse vraiment vous l'expliquer de façon rationnelle, elle m'a juste complètement fait défaillir devant mon petit écran. Une illustration parfaite que c'est bien la dimension émotionnelle qui prime et l'emporte sur tout le reste à mes yeux. (Le pire étant que cette scène me procure toujours autant de frissons même au trentième revisionnage de ce seul passage.)

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Pour autant, en 2010, c'est un autre baiser, qui s'inscrit dans un registre différent, mais tout aussi intense, se trouvant dans un drama coréen datant de 2009 qui a pour moi frôlé la perfection à tous les points de vue : il se trouve dans City Hall.

Ici aussi, peut-être encore plus que dans Coffee House où la mise en scène avait son importance, c'est dans une forme de portée symbolique que se trouve la force de cette scène. A priori, si vous ne connaissez pas le drama, elle pourrait vous sembler banale. Mais c'est bien tout le contraire. Elle marque à plus d'un titre. Parce qu'il s'en dégage une assurance - ou un aplomb - pleine d'une douceur et d'une matûrité presque inattendues. Elle pose pour la première fois une rupture nette dans la dynamique de confrontation classiquement à l'oeuvre au sein de ce couple, à laquelle succède durant cette brève scène une tendresse jusqu'alors jamais consacrée. Ce contraste est d'autant plus frappant que le baiser est d'ailleurs opportunément précédé d'un échange plein de teasing, où Jo Gook teste les limites de Mi Rae, lui annonçant avec sa diffuse arrogance habituelle qu'il va lui donner une bonne raison de le gifler. Et pourtant, par cette scène, on perçoit bien que les deux franchissent en conscience une nouvelle étape dans leur relation.

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C'est donc ce baiser échangé entre Jo Gook et Mi Rae, dans l'épisode 14 de City Hall qui constitue mon "favorite kiss".

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12/01/2011

(K-Drama / Pilote) Yacha (Yaksha) : impitoyables luttes de pouvoir sur fond de trahisons

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Je crois que je suis d'humeur nostalgique. Je traîne un peu à passer en 2011 ; Secret Garden se termine et 2010 aura été une année si riche et diversifiée que j'ai du mal à refermer le chapitre. Voilà pourquoi je poursuis l'air de rien mes découvertes des nouveautés du mois dernier. Vous connaissez mon penchant inconditionnel, malheureusement chronophage et donc quelque peu déraisonnable, pour les sageuk. J'essaie par conséquent de ruser. Si les kdramas historiques des grandes chaînes sud-coréennes effraient par leur nombre d'épisodes, en revanche, le câble a l'avantage d'héberger des séries plus courtes. C'est ainsi le cas de Yacha (ou Yashka), diffusée sur OCN depuis le 10 décembre 2010, au rythme d'un épisode par semaine et qui en comportera un total de seulement 12.

Outre sa relative brièveté, l'autre atout du câble, c'est qu'il peut s'affranchir d'un certain nombre de limites ou de cadres imposés aux kdramas diffusés sur les grands chaînes. Si vous avez déjà jeté un oeil à certains, vous avez pu constater que le contenu n'a pas forcément la même tonalité, même si l'on y croise des ingrédients narratifs immuables au pays du Matin Calme. Yacha étant diffusé à minuit, avec la signalétique interdit aux moins de 18 ans, le téléspectateur était prévenu. Encore que... Car la violence et le sexe, c'est une chose ; des effets spéciaux ultra-gores dans les combats, c'en est une autre ! Si la trame qui se construit progressivement au cours des premiers épisodes m'a convaincu d'aller jusqu'au bout d'un drama dont l'histoire a des atouts, j'avoue que ces effets spéciaux dispensables auront quand même bien failli me faire fuir avant même la fin du pilote.

Bref, soyez quand même prévenu, Yacha n'est pas une série devant laquelle vous dînerez.

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Se déroulant dans une époque particulièrement troublée, non précisément située chronologiquement (Chosun ?), Yacha nous plonge dans un royaume où la pauvreté s'étend peu à peu. Le pouvoir central tombe en déliquescence, les révoltes populaires grondent, tandis que la royauté affaiblie s'efforce de conserver jalousement ses quelques parcelles d'autorité face à des ministres avides de puissance. Si un redressement n'est pas rapidement opéré, c'est dans une anarchie complète que le pays risque de sombrer au détriment de sa population. Dans ce contexte si tourmenté, le jeune roi peut compter sur une force de frappe de l'ombre, la confrérie militaire des "Black Cloud Swords" dirigée par un ami d'enfance qui lui a juré fidélité et en qui il peut donc placer toute sa confiance, Lee Baek Rok.

Ce dernier, combattant hors pair, n'a jamais eu une vie facile, prompt à se sacrifier pour des proches qui n'éprouveront pas forcément un besoin réciproque. Il nourrit ainsi une relation très conflictuelle avec un frère qui l'a plus ou moins renié, des rapports teintés de jalousie déplacée et d'ambitions mal dissimulées. A l'origine de leurs problèmes se trouvait la belle Jung Yeon qui avait fait tourner le coeur des deux frères quand ils étaient encore jeunes, mais qui n'avait d'yeux que pour Baek Rok. Ce dernier s'effacera cependant au profit d'un frère, dont l'ambition dévorante le conduira finalement à jeter son dévolu sur la fille d'un ministre, plus apte à lui offrir la position sociale à laquelle il aspire.

Emporté dans les tourbillons des luttes de pouvoir qui déchirent le pays, c'est celui qui semblait être le seul soutien indéfectible de Baek Rok qui va provoquer sa perte. Tandis que  les intrigues létales se poursuivent à la cour, ce dernier ayant miraculeusement survécu au massacre de sa troupe va tout faire pour revenir dans son pays afin de se venger... même s'il ignore encore l'étendue de la trahison qui a eu lieu.
 

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Yacha est une série historique qui reprend à son compte tous les ingrédients classiques du genre et qui, du côté occidental, trouve ses parallèles dans des histoires comme celle de Gladiator. Baignant dans une atmosphère résolument sombre où tous les coups et toutes les trahisons sont permis, ni les liens du sang, ni l'amitié ne préservant des retournements d'allégeance, elle trouve progressivement ses marques après un premier épisode qui sert surtout à poser une ambiance plutôt que des enjeux précis. Poursuivant dans cette tonalité volontairement impitoyable, la série nous plonge ensuite dans les coulisses létales d'un pouvoir semblable à un échiquier (ou au plateau d'un jeu de Go, si on veut faire plus couleur locale) sur lequel évoluent des protagonistes, réduits à l'état de pions à la merci des puissances à l'oeuvre. Chacun sait s'appuyer sur ses forces et ses atouts pour agir dans l'ombre, ou bien de façon plus directe, afin de servir ses ambitions pour les uns, voire un supposé intérêt général pour les plus nobles. Par principe, tout est sacrifiable au nom de cet objectif de pouvoir. Du politicien expérimenté au monarque légitime, en passant par l'intellectuel empreint de confucianisme, les rapports de force se révèleront plus flous que l'on aurait pu le penser aux premiers abords.

Le portrait de cette atmosphère impitoyable constitue l'atout majeur de Yacha et c'est ce qui va retenir l'attention du téléspectateur. Car, à côté, les personnages peinent, eux, à véritablement s'imposer. Restant un peu en retrait, ils servent l'histoire, mais peinent à vraiment peser sur elle. C'est en quelque sorte lorsque les choses sérieuses commencent, lorsque les manoeuvres se révèlent au grand jour, qu'ils vont commencer à trouver leurs marques. Autant Baek Rok reste une figure manichéenne assez prévisible dans son rôle de guerrier sans doute trop honorable pour les temps qui courrent, les autres se révèlent en revanche dans l'adversité, sachant surprendre et s'écarter de certains carcans. Si la dimension humaine n'est assurément pas le point fort de ce drama pour le moment, dans certaines scènes, on perçoit un vrai potentiel qui sera peut-être exploité par la suite, lorsque certains devront véritablement choisir leur camp.

En résumé, Yacha dispose d'une intrigue forte sur laquelle elle réussit progressivement à capitaliser, mais où il manque pour le moment un aspect plus émotionnel traditionnellement attendu dans un k-drama. Les tragédies à l'oeuvre et autres vengeances devraient cependant permettre à la série d'investir un registre dramatique qui lui donnera les moyens de mieux explorer cette humanité (ou son absence).

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Prenant et ne demandant pas un investissement excessif en temps, Yacha s'impose comme un drama très sombre, dont le visuel entend souligner cette tonalité. J'aime beaucoup l'esthétique cinématographique qu'elle investit et que l'on retrouvait déjà cet automne dans Joseon X-Files. Cela tranche avec les sageuks des grandes chaînes. D'autant que, précisons bien : qui dit "câble" ne signifie pas budget moindre. Au contraire. Yacha a en effet des moyens financiers tout à fait appréciable, qui se perçoivent dans sa réalisation et les images qu'elle propose. Malheureusement, à vouloir si bien soigner ses effets de style, la série tombe dans l'excès inverse : elle en fait trop. Car il est impossible de ne pas évoquer un autre élément formel qui marque, mais pas forcément dans le bon sens du terme : il s'agit de ses effets spéciaux.

Si c'est très bien d'avoir un budget confortable, les instances dirigeantes ont malheureusement dû confier leur trésor de guerre à un technicien qui a découvert émerveillé, à cette occasion, de nouveaux logiciels aux possibilités encore inexplorées (dont vous avez un aperçu sobre dans la screen-capture ci-dessous). Les efforts pour introduire une identité visuelle sont manifestes. Mais surtout Yacha n'entend pas se contenter de modestes chorégraphies de combat : elle souhaite bel et bien investir un registre d'action musclée qu'elle revendique haut et fort dès ses premières minutes. Sauf que si l'intention peut paraître louable a priori, ses combats vont naviguer quelque part entre un visuel de jeu vidéo ultra-violent et le film gore. Et j'avoue qu'au bout du quinzième membre tranché, de la quatrième tête qui valdingue par terre et des jets de sang continuels qui parsèment l'écran jusqu'à rester sur la caméra pendant quelques secondes, j'ai fini parfois par détourner les yeux. C'est vraiment donner dans de l'ultra-violent clinquant et gratuit dont les excès ne se justifient pas forcément narrativement parlant, même si cela séduira peut-être les amateurs du genre.

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Si la série en fait donc trop, reconnaissons qu'elle a quand même soigné sa forme jusque dans sa bande-son qui va, elle, prudemment rejoindre les grandes recettes classiques des kdramas, et ce, de façon plutôt efficace. Yacha bénéficie en effet de plusieurs thèmes musicaux qui reflètent avec justesse l'ambiance à la fois épique et tragique pesant sur l'histoire, tout en proposant également une chanson thématique parfaite pour illustrer l'affrontement fraternel sous-jacent au récit. Rien de très original, mais cela fonctionne.

Enfin, quelques mots sur son casting où l'on ne retrouve pas de grandes têtes d'affiche, mais des acteurs qui vont remplir efficacement et sobrement leur rôle. Les personnages n'étant pas forcément la dimension la plus aboutie de Yacha pour le moment, ils restent modérément solicités. Le héros est incarné par Jo Dong Hyuk (Snow in August) à qui on demande avant tout d'être un guerrier. A ses côtés, pour jouer cette partie d'échecs létale, on retrouve Seo Do Young (Invicible Lee Pyung Kang), Jun Hye Bin (The King and I), Son Byung Ho, Suh Tae Hwa (Alone in Love), Park Won Sang (Joseon Police, saison 2) ou encore Seo Yeong (Dal Ja's Spring).

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Bilan : Drama historique résolument sombre, au parfum impitoyable que renforce une violence que l'on retrouve jusque dans l'identité visuelle de la série, Yacha propose une histoire de lutte de pouvoir relativement classique dans ses ressorts narratifs qui, en brisant ainsi la vie du héros, va fonder une vengeance qui sera tout autant fatale. Au rythme des trahisons qui s'enchaînent, elle esquisse des accents de tragédie qui lui permettra peut-être d'exploiter pleinement un potentiel qu'elle ne laisse pour le moment qu'entre-apercevoir par intermittence. En dépit de certains effets esthétiques outranciers dispensables, ses premiers épisodes construisent un cadre intrigant qui a piqué mon intérêt.

Même si elle s'adresse sans doute à un public averti, Yacha me semble donc mériter un investissement pour les 12 épisodes qui vont la composer. Elle devrait s'achever le 25 février prochain.


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce :


Une chanson de l'OST (avec des images du début du drama) :

11/01/2011

(Mini-série UK / ALL) The Sinking of the Laconia : une parenthèse d'humanité dans une guerre totale

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En fin de semaine dernière, BBC2 consacrait ses soirées de jeudi et vendredi (les 6 et 7 janvier 2011) à une mini-série inspirée d'une histoire survenue durant la Seconde Guerre Mondiale qui a marqué les codes de l'affrontement maritime : le naufrage du Laconia. Mettant en scène un sujet aux thématiques humaines fortes qui pouvaient difficilement laisser indifférent, cette co-production britannico-allemande (ce qui est aussi une de ses forces) était également l'occasion d'un retour au petit écran du scénariste Alan Bleasdale après plus d'une décennie d'absence.

Se découpant en deux parties d'une heure et demie, couvrant donc une durée de trois heures, The Sinking of the Laconia aura, après des débuts un peu lents, progressivement gagné en intensité, portée par un casting vraiment excellent (Ken Duken, Andrew Buchan, Lindsay Duncan...). Certes, on peut penser rétrospectivement que cette mini-série avait les moyens d'atteindre une dimension supplémentaire et qu'elle n'a sans doute pas exploité tout le potentiel que l'histoire de départ lui offrait, mais elle sera cependant aller bien au-delà du simple récit d'un fait de guerre atypique pour proposer une fiction qui, par la force de son sujet et des thématiques qu'elle esquisse, mérite assurément le détour. Elle m'a en tout cas permis de passer une vraie bonne soirée téléphagique comme je les aime.

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Septembre 1942. Le RMS Laconia s'apprête à quitter le port de Cape Town, avec à son bord plus de 2000 passagers, parmi lesquels des civils et soldats anglais et polonais, ainsi que 1800 prisonniers de guerre italiens. S'éloignant des côtes sud-africaines pour gagner l'Angleterre, le navire ne reverra plus jamais la terre ferme. Car la Seconde Guerre Mondiale se joue aussi en mer. Ou plutôt sous les océans qui sont le terrain de chasse des sous-marins allemands, les fameux U-Boat. La fumée noir du mauvais carburant brûlé par les moteurs du Laconia attirera l'attention de l'un d'eux, faisant du navire ayant une capacité suffisante pour potentiellement transporter des troupes alliées une proie facile. Les torpilles du sous-marin l'enverront irrémédiablement par le fond, laissant les passagers survivants se débattre parmi les débris, les plus chanceux ayant pu gagner les canaux de sauvetage.

Mais là où l'histoire diffère d'un autre fait divers de guerre, c'est que le U-Boat ne quitta pas immédiatement les lieux une fois sa mission accomplie. Découvrant sur place la tragédie des prisonniers de guerre italiens, mais aussi la présence de civils, femmes et enfants, se débattant dans l'eau, bien trop loin des côtes et sans message de détresse envoyé à temps pour espérer survivre, le capitaine allemand du sous-marin, Werner Hartenstein, prit alors une décision inattendue, qui se reférait à un autre code de conduite, un honneur maritime non écrit. Il ordonna l'organisation du sauvetage des survivants du navire qu'il venait juste de couler, accueillant à bord du U-Boat ces naufragés et signalant l'opération en cours au QG allemand afin qu'il envoie du renfort. 

Arborant une croix rouge et transportant désormais des civils en attendant l'arrivée d'un navire français envoyé par Vichy, le sous-marin sera ensuite pris pour cible par un bombardier américain, obligeant Hartenstein à retransférer dans les canaux de sauvetage les Anglais qui restaient à bord. Suite à ces évènements, l'amiral Donitz prendra le "Laconia order" qui interdira à l'armée allemande de procéder au moindre sauvetage à l'avenir. Les bâteaux français récupèreront un peu plus de 1000 survivants. Quant à l'U-Boat de Harstenstein, il sera coulé par les forces alliées quelques mois plus tard sans survivant parmi l'équipage.

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Si  The Sinking of the Laconia est une mini-série qui gagne progressivement en intensité, ses débuts comportent quelques longueurs sur lesquelles il ne faut pas se formaliser. Elle prend en effet son temps pour nous présenter les derniers jours du Laconia, choisissant de nous replonger dans l'atmosphère et les préoccupations d'une époque en guerre tout en mettant en scène un quotidien relativement prévisible. Cela lui permet d'esquisser les individualités de personnages clés qui, sans forcément s'imposer instantanément, vont constituer des repères pour le téléspectateur. Qu'il s'agisse de l'officier Mortimer, rattrapé cruellement par les bombardements se déroulant sur le sol anglais, d'Hilda, figure en fuite anglo-allemande à une période où cela n'était plus possible, ou encore de l'aristocrate Lady Elisabeth, c'est une galerie bigarrée de protagonistes ayant chacun une histoire très différente qui est ainsi présentée.

La première demi-heure apparaît donc comme un passage narratif obligé pour donner un sens au tournant du récit et au drame sur le point de se produire, sans apporter de réelle valeur ajoutée par rapport aux classiques du genre. Après ce début relativement lent mais toujours très appliqué et rigoureux, la mini-série acquiert peu à peu toute sa dimension dramatique pour délivrer deux derniers tiers autrement plus prenants, proposant quelques scènes magistrales d'une grande intensité humaine. Car si le naufrage apporte logiquement ses premières tragédies, l'intérêt de la mini-série réside dans cet autre regard qu'elle va introduire dans ces évènements, celui des Allemands, et du dilemme irréductible qui se pose à eux.

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En raison des faits particuliers qu'elle relate, The Sinking of the Laconia n'est pas une mini-série de guerre ordinaire. Lors du second épisode, plusieurs soldats font naturellement référence à une autre trêve mythique, celle qui intervint spontanément à Noël 1914 dans les tranchées. Le parallèle est pertinent en ce sens où ces deux évènements mettent lumière une valeur qui transcende tous ces conflits, lumière vacillante mais toujours présente : une humanité partagée. Pourtant The Sinking of the Laconia jette un éclairage autrement plus ambigü sur la guerre, conduisant à une confrontation de valeurs et de devoirs qui renvoient presque à deux réalités.

La responsabilité de l'U-Boat dans la tragédie que vivent les passagers est entière mais, comme le dit d'ailleurs sans arrière-pensée un soldat ne sachant comment calmer la douleur du deuil d'une rescapée, cette attaque obéissait à une simple et froide vérité : celle de la guerre. En procédant ensuite à l'organisation du sauvetage, Hartenstein se situe sur un autre plan, autrement plus universel : celui de l'humanité. Entre les deux, existe une antinomie profonde dans laquelle réside justement toute la force de ce récit qui ne peut laisser indifférent. D'autant que, sans occulter la dimension dramatique, le scénario va avoir l'habileté d'opter pour une neutralité opportune, ne portant pas le moindre jugement sur les faits qu'il raconte.

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C'est dans cette tonalité aux accents très authentiques que se trouve un des atouts majeurs de cette mini-série. Se détachant de tout manichéisme, The Sinking of the Laconia tranche avec les clichés traditionnels que véhiculent bien des fictions traitant de la Seconde Guerre Mondiale. Finalement, son incontestable et grande réussite va résider dans le portrait nuancé et très humain que la mini-série dresse des sous-mariniers allemands. Ils incarnent à eux-seuls toute l'ambivalence des différentes valeurs représentées, ainsi que toute la fascination que peut exercer cette histoire atypique.

Sous la mer, il n'y a pas vraiment place pour l'idéologie ; le nazisme n'est d'ailleurs évoqué que de manière incidente, surtout par le biais du personnage de Hilda, qui justifie ici toute son utilité narrative en s'imposant comme une figure à la croisée des camps. En revanche, à l'image de Rostau, les soldats allemands vont se retrouver dans deux valeurs identitaires, qui se révèle comme un dénominateur plus universel qu'il n'y paraîtrait a priori : il y a d'une part un nationalisme renforcé en ces temps troubés et d'autre part cette fierté d'être marin, propre à ceux qui répondent à l'appel du large. En leur sein, celui qui s'impose comme la figure centrale absolument incontournable de ce récit, dépeint avec une justesse et une retenue vraiment bien inspirées, est le capitaine Hartenstein. Le téléspectateur ressent, jusque dans ses silences, les arbitrages et compromis constants et difficiles qu'il doit opérer entre ses différentes obligations.

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Sur la forme, The Sinking of the Laconia propose une mise en scène globalement soignée, avec une réalisation parfois assez agitée notamment pour retranscrire les mouvements du sous-marin en plongée. Certains passages à bord du Laconia ont fatalement un goût de sous-Titanic ou autre récit du genre, mais l'enjeu réel est de toute façon ailleurs. En dehors de quelques thèmes musicaux récurrents, l'ensemble reste formellement très sobre. On perçoit une volonté de ne pas trop en faire pour appuyer sur une forme d'authenticité, à laquelle contribue grandement un réalisme linguistique à souligner. Pas de faux accent traînant : les sous-mariniers sont bien joués par des acteurs allemands et une bonne partie de la mini-série se déroule donc dans la langue de Goethe sous-titrée en anglais. Cela renforce ainsi une impression de réalisme.

Ce choix apparaît d'autant plus opportun que la mini-série bénéficie d'un excellent casting dont il convient de saluer la performance. Il va réussir à jouer tant sur l'empathie que sur l'ambiguïté des protagonistes mis en scène. Si je n'avais aucun doute quant aux acteurs anglais, parmi lesquels on retrouve un toujours aussi inspiré Andrew Buchan (The Fixer, Garrow's Law), qui est partout en ce moment (mais ce n'est pas moi qui m'en plaindrais), ou encore une superbe et fidèle à elle-même Lindsay Duncan (Shooting the Past,  Rome), la révélation de ces trois heures est vraiment venue du côté allemand. Au-delà de Franka Potente (plus connue sur grand écran, dans La mémoire dans la peau notamment), qui se tient entre les deux, au sein de la galerie d'acteurs très convaincants qui compose l'équipage du sous-marin (Thomas Kretschmann, Jacob Matschenz...), c'est Ken Duken (La fuite des innocents,  Guerre & Paix) qui capte toute l'attention. Avec beaucoup de maîtrise, tout en sobriété teintée d'ambivalence, il incarne ce capitaine allemand confronté à des responsabilités qu'il n'hésitera pas à prendre. 

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Bilan : Parenthèse déroutante d'humanité dans une guerre où nulle concession n'était envisageable, c'est par son empathie étonnante et l'éclairage particulier qu'elle propose de ce sous-marin allemand et de son équipage, que The Sinking of the Laconia s'impose comme une fiction de guerre à part. Tout n'est certes pas parfait dans un récit qui aurait gagné à être plus homogène : au-delà de son démarrage lent, il est difficile de ne pas être quelque peu frustré à sa conclusion, sentant confusément qu'elle a seulement laissé entrevoir par éclipse un potentiel qu'elle aurait peut-être pu exploiter avec plus de densité et prendre ainsi une dimension supplémentaire. Mais, outre son histoire qui mérite d'être connue, sa force reste d'être parvenu à relater avec justesse et beaucoup d'authenticité un fait de guerre qui soulève bien des problématiques ne laissant pas insensible le téléspectateur. Pour toutes ces raisons, cette mini-série mérite vraiment d'être vue.


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce (de la seconde partie) :

09/01/2011

(UK) Hustle, series 7 : les arnaqueurs sont de retour

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Ce vendredi soir, les arnaqueurs de choc les plus chics du petit écran écran britannique reprenaient leurs quartiers  sur BBC1 pour entamer ce qui est déjà leur septième saison. Aussi loin que je me souvienne, depuis ces temps reculés des débuts de mon adolescence où je suis tombée un été sur de vieux exemplaires des livres de Maurice Leblanc dans un recoin d'une bibliothèque, j'ai toujours éprouvé une fascination constamment renouvelée pour cette thématique particulière des escrocs de haut vol.

Dans ce registre, le petit écran a vite fait le tour et les recettes demeurent plutôt immuables. Tout est alors question de savant dosage pour trouver le juste équilibre. Si côté américain, Leverage n'aura jamais vraiment réussi à retenir mon attention au-delà des premiers épisodes, je garde un certain attachement pour Hustle (Les Arnaqueurs VIP). Sans autre ambition que de proposer un divertissement impeccablement calibré, cette série aux recettes de formula show bien rodées, et dont les épisodes peuvent se regarder de manière relativement indépendante, a aussi la chance de bénéficier de saisons au format anglais composées de seulement 6 épisodes (elle en tire en partie sa longévité).

Si elle a pu connaître quelques soubressauts qualitatifs (le tournant de la saison 4 restant sans doute la période charnière où elle risqua la perte d'identité), elle a cependant réussi à repartir en poursuivant sa route avec un dynamisme communicatif, à l'image de ce series premiere qui s'est révélé aussi rythmé que plaisant à suivre.

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Hustle est une forme de comédie d'action clinquante à la construction narrative plutôt invariable, avec des twists qui sont devenus partie intégrante de la manière dont un scénario classique va se dérouler. Cette fiction n'ayant jamais fait du suspense l'enjeu principal du récit, la relative prévisibilité ne gêne pas dans la mesure où l'exécution du plan du jour conserve ce soupçon de folie qui fait le charme de l'ensemble et dont le rythme enlevé demeure une des clés. Car derrière ces apparences aguichantes où flotte comme un faux parfum de Mission Impossible teinté d'Ocean's Eleven, Hustle n'a pas d'autres ambitions que de proposer - parfois par le biais d'un récital très abouti - un divertissement stylé, toujours fun, drôle à l'occasion et aimant flirter avec un jubilatoire pimenté - ce qui reste à mon sens le plus grand atout de la série - devant les coups d'éclat et d'audace que ces arnaqueurs plein d'assurance et qui n'ont pas froid aux yeux osent monter.

Appliquant méthodiquement la recette d'un formula show classique, chaque épisode est consacré à une arnaque de cette géniale équipe d'escrocs rassemblés dans la perspective de mener à bien quelques coups plus ambitieux que la moyenne. Dotés d'un certain sens éthique qui les détermine dans le choix de leurs victimes, les différents personnages apportent une touche humaine à cet emballage stylé, permettant au téléspectateur de s'attacher à ces protagonistes complices dont les rôles sont précisément répartis. Une partie de l'équipe, en cette septième saison, reste d'ailleurs celle d'origine : à Mickey 'Bricks' Stone, Ash Morgan et le vétéran Albert Stroller, se sont rajoutés depuis la saison 5, deux jeunes gens qui font plutôt figure d'apprentis, Emma et Sean Kennedy, introduits pour remplacer Danny Blue et Stacy Monroe qui conservent les faveurs de nostalgiques (surtout Danny).

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Après une saison 6 un peu mitigée mais qui aura eu ses bons moments, ce premier épisode de la saison 7 s'avère à la hauteur des attentes du téléspectateur, introduisant de manière inspirée une dimension plus personnelle à l'arnaque du jour. En effet, la nièce d'Eddie, en visite à Londres, la tête pleine de rêves, se fait escroquer dans une agence de mannequins de quelques centaines de pounds. Plus que l'argent, c'est l'humiliation personnelle qui révolte son oncle. Notre fine équipe d'arnaqueurs peinant justement à arrêter leur choix sur leur prochaine cible, dans un trio sélectionné de représentants corrompus de l'élite, trop interchangeables pour véritablement en appeler à leur sens de l'initiative et à leur amour du risque, ils jettent finalement leur dévolu sur la directrice de l'agence en cause, Wendy Stanton, figure ratée de la mode dont le comportement confusément improbable, aussi caricatural qu'excessif, va constituer un des ressorts comiques les plus constants et jubilatoires de l'épisode.

Hustle délivre un épisode à la mécanique parfaitement huilée, où pointe une maîtrise narrative qui, se confondant à l'assurance sans faille des personnages, se révèle profondément grisante pour le téléspectateur. Bénéficiant d'un rythme extrêmement soutenu et d'un enchaînement de mises en scènes audacieuses pimentées à souhait, on y retrouve un condensé de répliques géniales, de mimiques savoureuses, le tout enrobé dans une présentation volontairement clipesque de circonstances. Tous les ingrédients qui font le charme tape-à-l'oeil de la série, mais aussi ses limites, sont là. Restant prévisible dans son installation comme dans son déroulement, les quelques twists qui savent relever les conclusions des récits ne nous sont pas épargnés. Exploitant également avec entrain la complémentarité pleine de complicité de nos cinq acolytes qui sont emmenés par un Mickey au sommet de son art, l'histoire du jour offre donc un divertissement prenant, qui se savoure sans arrière-pensée et dans lequel on ne s'ennuie pas un seul instant.

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Sur la forme, l'épisode conserve un goût prononcé pour ce qui accroche et les effets de style parfois excessifs, proposant une réalisation qui, tout en étant très dynamique, ne se départit jamais d'une volonté d'assurer le spectacle jusque dans certains choix de montage plus ou moins opportuns. La recette fonctionne globalement parce que cela s'inscrit parfaitement dans l'atmosphère de la série, la présentation des twists de fin restant une des bonnes idées de ce visuel.

Enfin, si Hustle demeure un rendez-vous plutôt prisé, la série le doit beaucoup à son casting qui reste son âme et sa fondation, sachant conférer ce petit plus qui fera toute la différence dans certaines scènes. Toujours aussi inspiré, Adrian Lester (Bonekickers) demeure un sacré show-man, efficacement épaulé par Robert Glenister (Jane Hall, Spooks), tandis que Robert Vaughn (Des agents très spéciaux, L'agence tous risques) apporte sa touche de respectabilité.  A leurs côtés, Rob Jarvis demeure fidèle à lui-même, tandis que Kelly Adams (Holby City) et Matt Di Angelo (EastEnders) ne dépareillent pas pour compléter l'ensemble (Jaime Murray et Marc Warren ayant quitté la série en 2007, à la fin de la saison 4).

Cependant, il serait impossible d'achever une brève review de ce premier épisode de la saison 7 sans saluer la performance excentrique et décalée à souhait d'une Anna Chancellor (Spooks) très inspirée dans son rôle de directrice d'agence supertitutieuse.

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Bilan : Hustle demeure un divertissement-spectacle à l'ancienne, à la dynamique soigneusement huilée, qui sait jouer sur ce charme clinquant un peu désuet, où une équipe complice et plutôt attachante d'arnaqueurs de haut vol se fixe des défis. Conservant les limites du formula show, sans innover, ni présenter d'autres ambitions que celle de proposer une heure de détente télévisuelle à savourer sans arrière-pensée, ni recherche de réalisme, la série bénéficie d'un rythme toujours très rapide et d'une ambiance pleine d'assurance qui sait s'imposer auprès d'un téléspectateur se laissant aisément prendre au jeu.

Ce n'est pas une série indispensable qui constituerait un rendez-vous incontournable chaque semaine, mais Hustle demeure une fiction plaisante, une valeur sûre qui permet de passer une heure divertissante pour se changer les idées et dont les histoires peuvent se suivre de manière indépendante. Soyez donc averti : si vous vous installez devant un épisode, il sera bien difficile d'en décrocher avant la fin !


NOTE : 7/10


Le générique très stylé :


Un extrait de la scène d'ouverture de la saison :

08/01/2011

[TV Meme] Day 19. Best Tv Show Cast.

Les fêtes de fin d'année étant terminées, le TV Meme reprend donc ses droits le samedi. Le sujet du jour est un thème plutôt fédérateur : le meilleur casting. Parmi ces séries chorales qui offrent des rôles solides à la galerie d'acteurs qu'elle réunit, quelle est celle que je distinguerais tout particulièrement ?

Il y en a plusieurs qui me sont venues à l'esprit, pour différentes raisons. Il y a par exemple celle où l'homogénéité d'ensemble, l'authenticité qui se dégage d'acteurs pleinement dans leur élément, transparaissent avec une telle acuité et permettent au casting de s'imposer naturellement et de manière impressionnante à l'écran. Ce n'est pas une question de réunion de grands noms, seulement de justesse et d'équilibre, qui permet une osmose spécificique au propos de la fiction. Ici, je pense notamment à The Wire (Sur Ecoute), dans sa façon unique de prendre le pouls de Baltimore.

A côté, d'autres vont chercher à pleinement capitaliser sur cet aspect, en choisissant de rassembler un casting cinq étoiles d'acteurs accomplis ou en devenir. Il ne s'agit pas de l'hypothèse où l'on construit un écran de fumée destiné à supporter une série pour en masquer ses faiblesses, mais c'est le cas où le scénario est solide. En se voyant offrir des lignes de dialogues réussies, ces acteurs pourront laisser entrevoir la pleine mesure de leur talent et parachèveront le triomphe sur tous les plans de la fiction. Parmi ces productions marquantes, quelques-unes s'imposent tout particulièrement à mon esprit. La première est une mini-série anglaise, State of Play (Jeux de Pouvoir), qui réunit en son sein quelques valeurs sûres qui vont sublimer une fiction déjà fort enthousiasmante : John Simm, David Morrissey, Bill Nighy, Kelly McDonald, James McAvoy, Polly Walker... Un casting en or jusque dans les rôles secondaires où on croise également Philip Glenister ou encore Marc Warren...

Cependant, c'est sur une série plus longue que je me suis arrêtée aujourd'hui. Ce n'est pas la première fois que je l'évoque, mais elle m'a semblé trop incontournable. 

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A la Maison Blanche (The West Wing)
(1999 - 2006, NBC)

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Si la qualité scénaristique, et notamment de ses dialogues, a construit la réputation d'A la Maison Blanche, la série doit cependant également beaucoup à ses acteurs qui ont su magnifier et pleinement restituer les qualités des scénarios exigeants qui leur étaient soumis, parvenant à donner vie aux cinglantes réparties comme  traduire avec empathie les longues tirades qui ont aussi fait la force de cette série. Ils ont superbement incarné une équipe soudée et réactive, personnifiant de façon extrêmement convaincante leurs personnages.

En résumé, The West Wing n'aurait pas été The West Wing si ses acteurs n'avaient pas su aussi bien porter les ambitions du scénario mis à leur disposition. A ses débuts, la série rassemblait Allison Janney, Rob Lowe, Janel Moloney, Richard Schiff, Martin Sheen, John Spencer, Bradley Whitford ou encore Stockard Channing et Kathryn Joosten, sans compter les si nombreux guest ou récurrents qui ont agrémenté sept saisons de haute volée, de Mary-Louise Parker à Elisabeth Moss, en passant par Kristin Chenoweth, le tout conclus par un duel électoral entre Alan Alda et Jimmy Smits.

A mes yeux, cela reste un des castings les plus homogènes et solides qui soit, à la hauteur de ce que fut cette excellente série qui restera probablement toujours le grand coup de coeur de ma téléphagie.

Petit rappel du générique (saison 3) pour les entre-apercevoir :