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30/08/2010

(Téléphagie) Des séries, des livres : le téléphage est-il un lecteur ?


Ce qui définit et fait le téléphage, c'est en grande partie sa curiosité. Une soif de découverte des recoins du petit écran, mais pas seulement. Car la téléphagie s'épanouit certes dans le cadre de la télévision, mais il serait très réducteur d'y limiter l'univers du sériephile. Il existe en réalité toute une sphère culturelle, bien plus vaste que ce que l'on pourrait imaginer a priori, qui orbite autour de la thématique des séries. Et je ne vous parle pas des objets collector et autres effigies, mais bien des productions culturelles initiées, ou simplement liées, par les séries. 

Armé de ses préjugés, un observateur extérieur aura souvent tendance à dépeindre le téléphage comme celui qui, rivé à sa télécommande, saura appuyer sur le bouton "on" de sa télévision. Quelle caricature on ne peut plus erronnée. Si les passerelles culturelles plus indirectes sont moins mises en lumière en dehors du cercle des passionés, elles existent pourtant bel et bien, et occupent une place importante dans la vie du sériephile.

C'est bien sûr un point de vue très personnel, mais, pour moi, la téléphagie a toujours consisté à embrasser pleinement l'ensemble de ce qui peut graviter autour de sa passion. Cela dépasse largement le seul cadre du petit écran, ouvrant par ce biais des horizons musicaux et littéraires inexplorés et entièrement nouveaux. Je reviendrai sur l'aspect musical ultérieurement, mais aujourd'hui, je vais donc vous parler livres.

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En fait, jeudi dernier, dans une boutique de mangas, comme je parcourais du regard les rayonnages, fascinée d'y découvrir nombre de titres connus, découverts par des adaptations animées ou live, un nom m'a accroché plus que les autres : Jin. J'avoue que je suis très loin d'avoir pris le réflexe de vérifier si les mangas d'origine, dont les doramas que je visionne sont les adaptations, existent en France ;  sans doute en partie parce que je lis peu de mangas. Reste que tomber sur Jin a éveillé cette curiosité téléphagique, cette petite voix qui se demande : et alors, comment était l'original ? Après quelques tergiversations, je suis ressortie de la boutique avec les deux premiers tomes. Ce qui tombait plutôt bien puisque depuis que j'avais acheté les deux premiers volumes de The Walking Dead deux jours auparavant, le charmant vendeur m'avait délivré une carte de fidélité qui ne demandait qu'à se remplir.

Cette anecdote pour introduire un autre pan de la sériephilie : son versant littéraire. Il faut savoir qu'a priori, mon rapport aux livres, de manière générale, se situe quelque part dans l'ordre de l'achat compulsif, le tout agrémenté d'heures passées à explorer les recoins mal éclairés des bouquineries du centre-ville. Parmi les multiples tours de Pise littéraires qui jalonnent le par-terre de mon appartement, figure une pile que l'on pourrait libellér "séries". Je laisse volontairement de côté tout ce qui concerne les "guides officiels" et autres ouvrages à destination d'un public de fans, pour me concentrer plutôt sur l'aspect central de cette problématique livres/séries, à savoir : dans quelle mesure le téléphage sera-t-il sensible à la perspective de retrouver sur papier les émotions suscitées par la transposition à l'écran ?

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Très concrètement, le versant littéraire de la téléphagie est tellement diversifié que le plus petit dénominateur commun unissant ces oeuvres, les séries, apparaît parfois bien insuffisant à rassembler toutes ces lectures sous une même bannière. Cela s'explique en partie par la multiplicité des rapports existant entre séries et livres, en amont ou en aval de la production, mais à terme, finalement toujours complémentaire.

Tout d'abord, il existe toute une production littéraire que je qualifierai de "dérivé" au sens large, qui s'inscrit donc en aval de la série télévisée. On a tous pu croiser dans une librairie, des romans, titrant fièrement sur le nom d'une  fiction et proposant une aventure inédite de nos héros téléphagiques. Il faut distinguer ici différents volets d'exploitation de ce concept : cela peut être une façon de permettre la poursuite d'une série après son annulation, via des comics notamment (tels Buffy, Farscape), ou, plus simplement, cela peut correspondre à des sortes de fanfictions sans en avoir le nom (mais au prix un brin rédibitoire), proposant de nouvelles histoires parallèlement à la diffusion de la série. La première option présente incontestablement un intérêt pour le téléphage, venant approfondir et faire perdurer la création télévisée. Si tant est qu'un certain soin y soit apporté, voilà un investissement qui s'impose de lui-même. Le second cas, celui des "romans/fanfictions" est plus discutable, la qualité et, surtout, la fidélité au canon d'origine se révélant particulièrement fluctuante. Dans ce domaine, mis à part quelques investissements "expérimentaux", je n'ai jamais trop cherché à explorer ce filon.

Car, ne nous leurrons pas, il s'agit bien d'un filon commercial potentiellement juteux. D'ailleurs, pour étirer le concept à son maximum, certaines séries "banckables" proposent des ouvrages fictifs, sensés capturer - avec plus ou moins de succès - la personnalité hors norme de tel ou tel personnage emblématique qui en serait l'auteur (par exemple, la série des Modern Policing, par Gene Hunt, pour Life on Mars ; le Bro Code, par Barney, pour How I met your mother). Pour ceux-là, si parfois ma curiosité a pu prendre le pas sur la raison, j'ai quand même la désagréable impression que le seul objectif est plus notre porte-monnaie qu'une réelle valeur ajoutée à l'oeuvre télévisée : le public visé se restreint aux fans ultimes.

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Si les séries initient donc parfois une production littéraire d'intérêt, elles peuvent également se situer en aval et donc naître d'une oeuvre littéraire, qu'il s'agisse d'une adaptation rigoureuse ou d'une inspiration libre. On aurait trop vite tendance à sous-estimer ces passerelles entre livres et télévision, tant la diversité de ce fonds culturel se révèle particulièrement riche. Qu'il s'agisse de grands classiques (de Arthur Conan Doyle à Jane Austen , en passant par Dickens), de sagas interminables de bit-lit (La communauté du Sud de Charlaine Harris (True Blood), Journal d'un vampire, de L. J. Smith (Vampire Diaries)), de comics (The Middleman, The Walking Dead), de mangas (la liste serait trop longue à entreprendre, puisqu'au Japon, la triple déclinaison manga/anime/live se fait quasi naturellement), mais aussi des biographies et autres travaux historiques (John Adams par David McCullough,  Band of Brothers par Stephen E. Ambrose - ici l'intérêt historique se dispute à l'intérêt téléphagique, je l'avoue). On y trouve de tout. Pour tous les goûts. Ces quelques exemples cités, absolument pas exhaustifs, prouvent bien que le vivier littéraire de la téléphagie est d'une densité et d'un éclectisme fascinants.

La plupart de mes achats téléphagiques littéraires s'inscrivent dans cette catégorie des "livres originaux". Si je n'ai jamais eu besoin de prétexte pour dévorer des livres depuis mon enfance, les séries se sont donc imposées comme un vecteur supplémentaire, motivant directement de nouvelles découvertes littéraires. Elles m'ont d'ailleurs permis d'élargir considérablement mon horizon, notamment à des formats jusqu'alors très marginaux (tout ce qui rapprochait de la bande-dessinée, mangas comme comics, que je n'avais jamais vraiment lus auparavant). Je dois aussi à la curiosité suscitée par le visionnage des period dramas de la BBC, une grande partie des classiques britanniques que j'ai pu découvrir.

Renouer avec l'histoire originale en format papier, cela correspond à une opportunité, pour le téléphage, de remonter aux origines de la fiction télévisée. Le but n'est pas d'apprécier la supposée fidélité (ou non) de la série, mais bien d'en approfondir l'univers, d'en capter l'esprit, de mettre à jour certains détails, certaines subtilités qu'une version littéraire pourra offrir plus précisément. Cela permet de voir quelle était la dynamique d'origine, de révéler les outils narratifs par le biais desquels l'histoire a été tranposée à l'écran, quelle a été la valeur ajoutée de ce changement de format, etc... Et puis, j'avoue que j'aime plus que tout ressentir cette impression de retour aux sources.

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Le seul réel dilemme insoluble auquel je fais face devant toute cette production littéraire est le suivant : faut-il lire l'histoire originale avant de visionner la série, ou la découvrir seulement a posteriori ? Comme le téléphage reste un amoureux des séries, c'est tout l'enjeu de la meilleure façon d'apprécier cette dernière qui se pose derrière ce questionnement. Personnellement, mes expériences ont été très diverses, voire parfois complètement opposées. Par exemple, la simplification de l'oeuvre de Ken Follett ne m'a pas gâché le plaisir de suivre l'adaptation de Starz des Piliers de la Terre, cet été. En revanche, il y a quelques étés de cela, j'avais rencontré vraiment beaucoup de difficultés à apprécier la mini-série The Company, en partie parce que je n'ai pu me détacher du roman de Robert Littell que j'avais adoré.

Séries vs. livres, il n'y a pas une réponse unique au choix chronologique à faire. Je suppose que cela dépend vraiment des oeuvres. Et, malheureusement, c'est souvent a posteriori que l'on découvrira si notre choix était bon... Reste, au-delà de la théorie, mon problème du moment : dois-je attendre avant d'attaquer mes comics de The Walking Dead ?


Et vous, quelle est votre rapport aux livres ? Votre univers téléphagique s'étend-il aussi aux productions littéraires ? Et quels choix chronologiques faites-vous, dans ce cas ?

29/05/2010

(UK) Ashes to Ashes : series 3, episode 8 (Series Finale)


I, I can remember
(I remember)
Standing by the wall
(By the wall)
And the guns, shot above our heads
(Over our heads)
And we kissed, as though nothing could fall
(Nothing could fall)

And the shame, was on the other side
Oh, we can beat them, forever and ever
Then we could be heroes just for one day

We can be heroes
We can be heroes
We can be heroes just for one day
We can be heroes


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Alors que la planète téléphagique entière a fait ses adieux à Lost en début de semaine et débat âprement depuis des tenants et aboutissants du series finale, je vais revenir sur mon deuil sériephile à moi : Ashes to Ashes s'est donc terminée vendredi dernier en Angleterre, clôturant avec son dernier épisode l'intégralité de l'arc ouvert, il y a cinq années de cela, par Life on Mars. Car ce finale fait bel et bien office de conclusion mythologique pour l'intégralité de la franchise, replaçant sous un jour nouveau Ashes to Ashes comme Life on Mars. Par bien des points, l'existence seule de cet épisode-là aura justifié que tout fan de Life on Mars suive son spin-off, peu importe les réticences initiales de la première saison.

En résumé, que retenir de cette fin ? Oui, on a eu toutes les réponses, délivrées avec cette dose d'innocence et d'émotionnel propre à la série. Oui, j'ai fini avec une pyramide de kleenex sur ma table de salon, construite au cours du visionnage des vingt dernières minutes. Et, au milieu de tout ce tourbillon d'émotions, oui, je pense être satisfaite de la manière dont tout cela s'est achevé.

Pour faire cette review, j'ai revu l'épisode, mais je ne suis pas allée lire d'articles sur le sujet. Par conséquent, c'est ma compréhension personnelle que je vous propose. Toute personne n'ayant pas encore vu l'épisode, ou bien songeant un jour à découvrir Life on Mars et/ou Ashes to Ashes est priée de ne pas s'aventurer plus loin. *SPOILERS*

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Plus que jamais les intrigues policières apparaissent anecdotiques dans cet épisode, un prétexte à occuper, tandis que les enjeux véritables se révèlent ailleurs. Suite à la désertion d'Alex dans l'épisode précédent, alors qu'elle et Gene semblaient sur le point de céder à leur attraction réciproque, la tension entre les deux policiers est à son comble. Trop de non-dits, trop de frustrations, pour pouvoir ne serait-ce que mener à bien leur quotidien professionnel habituel. Le triple meurtre et le trafic qui est mis à jour peinent d'ailleurs à retenir l'attention de l'équipe, comme du téléspectateur. A quoi bon retarder l'inévitable ? Shaz, Ray et Chris perçoivent tous trois que quelque chose est en train de se produire et qu'ils arrivent à une fin, sans comprendre, ni pouvoir expliquer, ce ressenti. Alex veut elle-aussi en finir avec ses doutes, mais, elle, sait où creuser. Et Keats, de plus en plus incontrôlable, voit son masque maniéré se fissurer peu à peu. C'est logiquement ce dernier qui va précipiter les évènements.

Alex décide finalement de se rendre à Farringfield Green, dans cette ferme isolée qui revient si souvent dans ses visions, derrière laquelle, dans le pré, un cadavre avait été découvert, le jour où elle a plongé dans le coma, dans le présent. Ce lieu est lié à la figure du policier décédé qui la hante. Elle retrouve ainsi, sur l'épouvantail qui trône au milieu du champ, le numéro de matricule qui l'obsède depuis des jours "6620". Mais qui est donc enterré là ? Averti par Keats qui est désormais décidé à briser les règles de l'univers dans lequel ils évoluent, Gene s'est précipité sur place. Sa confrontation avec une Alex qui veut, plus que tout, la vérité offre une décharge émotionnelle poignante, prélude à une cascade de prises de conscience qui ne pourront laisser le téléspectateur insensible.

C'est dans cette petite maison encore décorée de drapeaux britanniques que l'univers de Ashes to Ashes achève de basculer dans le fantastique. La carte d'identité du cadavre a donné toutes les réponses dont Alex avait besoin en indiquant le nom de la victime. Gene raconte l'histoire d'un jeune policier, un bleu non encore formé, lâché par son partenaire pour faire ses premières armes, et qui rencontrera son destin le jour du couronnement de la Reine, en 1953. Ce policier dont le cadavre fut enterré à la va-vite dans ce champ par son meurtrier, c'était Gene Hunt. Pourquoi ne pas l'avoir confié plus tôt à Alex, qui n'a cessé de lui tendre des perches et d'évoquer, en miroir, sa propre situation ? Comme tous ceux évoluant trop longtemps dans cette réalité, les souvenirs s'effacent progressivement ; à un moment donné, Gene s'est lui-même perdu dans cette re-création policière, oubliant les détails d'où il venait, mais pas la mission qui lui incombe.

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L'univers des 80s' apparaît alors progressivement mis entre parenthèses ; les protagonistes se détachent de ce qui n'est plus que fiction pour renouer avec ce qu'ils sont et leur passé. A la différence d'Alex - peut-être parce qu'elle était dans le coma -, Ray, Chris et Shaz se sont si bien intégrés dans cet univers recréé pour eux, qu'ils ont tout oublié. Keats va faire preuve d'une cruauté doublée d'un machiavélisme glaçant pour générer l'électrochoc qui leur ramènera tous leurs souvenirs. Sa mise en scène pour les forcer à revivre ce traumatisme est inqualifiable : il leur laisse des cassettes où chacun pourra assister à nouveau, en vidéo, à ses derniers instants. Car, pour eux, pas d'incertitude comme pour Alex, tous sont morts. Ray s'est suicidé, la culpabilité d'une bavure couverte aura été trop forte. Chris a été abattu au cours d'une fusillade, ayant suivi aveuglement les ordres de son supérieur. Shaz a été poignardée alors qu'elle interrompait un simple voleur. Si le choc silencieux enregistré par Ray et Chris est poignant, tout en correspondant parfaitement aux personnages, le cri de détresse de Shaz déchire le coeur du téléspectateur, la frustration, d'une vie terminée trop tôt - à 26 ans - et de tout ce potentiel qu'elle n'accomplira pas, la submergeant.

C'est alors que la vraie nature de Keats se fait jour, expliquant son acharnement depuis le début de la saison. Il voulait briser l'équipe, séparer chaque membre de l'aile protectrice de Gene. En pointant la fictivité de l'univers dans lequel ils évoluent, soulignant que ce quotidien ne peut exister que grâce à ce que Gene y apporte et à la cohérence et cohésion qu'il y impose, Keats veut retourner leur loyauté contre leur ancien chef. Son hystérie relative lorsqu'il orchestre la confrontation entre Gene et ses anciens subordonnés ne plaide guère en sa faveur. Mais il profite du choc causé par le retour de leurs souvenirs pour s'engouffrer dans la brèche créée par leurs doutes et leur désorientation. Il leur offre un transfert d'équipe symbolique : il s'agit de le rejoindre et d'en finir avec la frustration quotidienne de ce commissariat, pour poursuivre cette fiction suivant leurs souhaits.

Ce discours, chargé de "tentations" de Keats, pose de manière claire les différents camps en présence. Ce sera la transposition dans l'univers d'Ashes to Ashes du Malin. L'image des ascenseurs vers lesquels Keats entraîne les trois policiers complète parfaitement ce tableau : c'est une mise en scène symbolique qui rationalise, dans l'univers policier ainsi recréé, la lutte qui se déroule actuellement. Cette réalité n'est qu'un point de passage, entre la vie et la mort, entre les différentes destinations que l'au-delà offre. Le choix appartient à chacun : le Paradis ou l'Enfer, et dans cet entre-deux où se déroule la série, qu'y voir sinon une forme de "Purgatoire", un lieu permettant une introspection et de faire la paix avec soi-même ?

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Toutes les possibilités sont encore ouvertes à chacun. Décider de rompre avec l'artificialité de ce quotidien policier et embrasser la carrière fantasmée promise par Keats, ou faire le choix de la loyauté envers la figure centrale du guide que constitue Gene Hunt. A la différence de Shaz, Chris et Ray, Alex a choisi, au moins inconsciemment, son camp il y a longtemps. Ayant eu plus de temps pour réfléchir et prendre du recul, toutes les pièces du puzzle s'emboîtent sous ses yeux avec aisance. Elle voit Keats pour ce qu'il est et prend pleinement conscience de l'importance de Gene, sans que celui-ci n'ait besoin de formaliser par des explications trop longues son action. La force de l'épisode est d'ailleurs de savoir basculer dans l'implicite quand il le fait, avec une retenue chargée de non-dits tout aussi parlants lors de certains passages mythologiques cruciaux.

Si Alex a toujours pensé qu'elle avait un rôle à jouer dans cet univers, elle se découvre la mission la plus importante face à un Gene, devenu l'ombre de lui-même après les départs de ses trois subordonnés. A quoi bon poursuivre son action, continuer de prétendre, alors que l'objectif de celle-ci - guider des âmes égarées - paraît désormais hors d'atteinte. La futilité de l'intrigue policière en cours est trop criante pour s'y intéresser. Mais Alex n'a pas seulement choisi la fidélité, elle s'impose également comme un soutien, capable de remotiver Gene Hunt, de le persuader que la loyauté des autres l'emportera sur les tentations chimériques inaccessibles de Keats.

La force des liens créés au sein de l'équipe sera réactivée par un discours inspiré, délivré par Gene à la radio, d'une étonnante simplicité et d'une franchise émouvante. La certitude du quotidien, l'importance de cette confiance placée en leur chef qui ne leur a jamais fait faux-bond, l'emportera sur les mirages promis par Keats. Chacun reprendra sa place dans l'équipe au moment où cela sera nécessaire, pour mener à bien l'opération de police prévue. Ce retour de Shaz, Chris et Ray ne signifie pas que leur routine est destinée à perdurer ; il entérine seulement le choix qu'ils font. Le refus de suivre Keats et la décision de faire confiance à Gene. La "mort" du quatro rouge du Guv est à ce titre hautement symbolique, soulignant qu'une ère se referme, en conscience.

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Les scènes finales permettent de retrouver un lieu dont il a été fait plusieurs fois mentions, le "pub". Au fond, quoi de plus adéquat qu'un bar, dans cette déclinaison policière du "purgatoire", pour marquer le lieu où chacun se retrouve et incarner le passage ? Aucun lieu ne paraît plus symboliquement sacré que ce fameux pub, d'où retentit par la porte qui s'entre-ouvre les premières notes d'une mélodie que tout téléspectateur gardera sans doute à jamais associer à cette série : "Life on Mars". C'est là où Gene a accompagné Sam pour la dernière fois, comme il a essayé de l'expliquer à Alex sans qu'elle comprenne sur le moment toute la portée de cette affirmation. Lui et Annie y ont conclu leur périple, c'est désormais au tour des autres membres de l'équipe de les y rejoindre.

Seulement ils n'y pénètreront pas tous ensemble. Shaz, Chris et Ray sont désormais bel et bien prêts à franchir cette ultime étape de leur vie. Les différents épisodes de la saison leur ont permis justement de s'affirmer et de se réconcilier avec eux-mêmes, vis-à-vis de leurs propres travers et frustrations laissées en jachère par une vie trop courte. Voilà pourquoi les accords de la fameuse musique de David Bowie ont retenti à la fin de plusieurs enquêtes profondément introspectives, pour chacun d'entre eux. Ils franchiront ensemble cette dernière porte, confortés dans leur vécu par les évènements de cette réalité, de ce quotidien proposé par Gene.

Le téléspectateur ne peut alors que ressentir un pincement de coeur, mêlé d'une certaine de forme de fierté, à les voir ainsi pénétrer dans le bar, en paix avec eux-même et avec leur destin.

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Puis vient une autre discussion inévitable, peut-être encore plus douloureuse. Jusqu'à présent la conscience de sa propre situation, a permis à Alex de s'impliquer et d'aider Gene, tout en s'octroyant un statut d'observateur extérieur. Pour elle, tout est bien posé : elle est dans le coma et doit tout faire pour reprendre conscience, pour sa fille. Elle a si bien intériorisé cet objectif, que cette mission demeure son évidence et que toutes ces actions ont toujours été orientées vers ce but. Elle est dans cet entre-deux et doit repartir non pas vers le pub, mais dans le monde des vivants, en accomplissant pour cela un certain nombre d'actions symboliques.

Seulement il y a une donnée qu'Alex n'a pas prise en compte ; c'est que, peut-être, à la manière de chacun, elle s'est trouvée une place cohérente dans cette réalité - en prenant en compte son éventuel caractère fictif - et a occulté, oublié, certains éléments. Toute construction logique et rationnelle trouve forcément ses limites ici. Plus que Gene, c'est aussi le pressing de Keats qui lui fait prendre conscience d'un détail anecdotique pourtant déterminant : une heure qui revient toujours, comme si quelque chose s'était brisé à 9:06. Dans la chambre d'hôpital immuable de ses visions, il est toujours cette heure-là. Par rapport au monde des vivants, le temps n'a pas de réalité dans cet "entre-deux".

Tandis qu'Alex se débattait dans cet univers des années 80, cherchant une façon de s'en sortir, rationnalisant ce qui lui arrivait, ses visions de la réalité ne changeaient pas. Comme une ultime image, un dernier souvenir, elle gisait toujours dans une chambre d'hôpital, où l'heure ne changeait pas. Car toute la lutte acharnée d'Alex dans ce monde n'équivaut qu'à une fraction de seconde dans la réalité. Une fraction de seconde qui s'éternise, qui ne progressera, car elle est celle de la fin de sa vie, du propre passage d'Alex dans l'au-delà. Ses péripéties représentaient son propre parcours dans l'entre-deux, et non pas une intervention ponctuelle qui lui permettrait de repartir ensuite.

La scène où Alex réalise soudain cette vérité et comprend qu'elle est, elle-aussi, morte, est particulièrement touchante. Elle se décompose sous les yeux de Gene, qui n'a jamais été aussi compréhensif, faisant preuve d'une empathie également très touchante, à l'égard d'Alex. La jeune femme, à l'image de ses trois collègues, a également terminé son voyage dans cet entre-deux, réalisant ce qu'elle devait y accomplir. Ses adieux à Gene jouent sur la fibre émotionnel d'un téléspectateur qui a déjà depuis longtemps abandonné l'espoir de rester stoïque devant son petit écran. Un bref baiser échangé, comme un dernier parachèvement à tout ce qui a pu être initié dans cette réalité, et Alex pénètre à son tour dans le bar, laissant Gene seul dans la nuit. Sa mission auprès de ces quatre policiers s'est terminée... d'autres viendront.

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Ashes to Ashes et Life on Mars auront donc révélé tous leurs secrets, avec ce dernier épisode de la franchise qui consacre et explicite le rôle central de Gene Hunt, tout en offrant une résolution cohérente à l'ensemble. C'est au final sous un jour entièrement nouveau que les évènements peuvent être réinterprétés. Par ce nouvel éclairage, les scénaristes ont déconstruit les codes classiques de leur série pour les re-emboîter dans une perspective nouvelle. Les enjeux de Ashes to Ashes n'étaient pas cet éventuel retour au monde des vivants tant espéré par Alex, c'était le récit d'une préparation à un passage définitif dans l'au-delà.

Cette réalité des années 80 est une forme d'entre-deux, où Gene Hunt s'impose comme un guide. Tout s'emboîte de façon logique, expliquant jusqu'à la façon dont les enquêtes étaient traitées : les intrigues policières prétextes étaient un moyen de progression, de résolution, censées agir sur les policiers eux-mêmes. Le doux parfum nostalgique, avec ces poncifs des années 70 puis 80 qui paraissait si loin de toute reconstitution rigoureuse de la réalité de l'époque, s'expliquait car il s'agissait de la reconstitution fantasmée d'un jeune policier dont la vie a été fauchée trop tôt, sans avoir vécu ces décennies-là.

La réussite de cette conclusion a été de se placer dans une tonalité s'inscrivant dans la continuité parfaite de la série et du charme qu'elle a su exercer sur le téléspectateur, à travers sa dimension humaine et ses personnages attachants. Elle  opte pour la fibre émotionnelle inévitable pour marquer l'évènement, tout en délivrant une résolution cohérente, avec tous les non-dits inhérents à la thématique choisie. Pas de discours analysant cliniquement les enjeux et la situation. A aucun moment, la "lutte" qui se joue n'est conceptualisée par les mots clés que notre esprit déduit culturellement de ces mises en scène, à l'exception notable du mot "Enfer", lâché par Alex dans une phrase chargée de double-sens : entre la simple expression usuelle ("aller en enfer") et la référence directe à ce lieu.

Sam, comme Alex, ont été des missions pour Gene Hunt. La fin de l'épisode confirme également la légitimité de Ashes to Ashes en tant que spin-off. Elle n'aura pas "étiré" la franchise ; elle nous aura fait vivre une vraie suite et, par sa conclusion, elle s'impose comme le complément indispensable, liant les deux séries à jamais. Avoir suivi Alex se justifie d'autant plus qu'il y a un aspect cyclique à ce récit. Le commissariat est un lieu de passage. Les âmes "perdues" de policiers décédés (ou, pour certains, dans le coma) continueront de trouver leur chemin jusque là. En témoine l'arrivée peu discrète d'un jeune homme s'énervant en raison de la perte de son I-Phone... Et Gene demeure fidèle aux postes, prêt à les guider pour qu'un jour, ils soient suffisamment en paix avec eux-même pour qu'ils puissent faire le choix conscient de pénétrer dans ce fameux pub.

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Bilan : Ashes to Ashes - et pourrait-on dire, Life on Mars - aura réussi sa résolution mythologique, choisissant de délivrer une conclusion d'une forte intensité émotionnelle mais sans occulter la délivrance de réponses attendues. Si les thématiques abordées se révèlent finalement assez classiques, elles s'inscrivent dans une logique parfaite, déconstruisant a posteriori un certain nombre de ressorts scénaristiques et jetant une lumière nouvelle sur l'ensemble. C'est une vraie et belle fin qui est offerte à la franchise, tout en conservant sa tonalité propre et cette naïveté d'écriture qui lui confère une charme un peu désuet, atypique dans le paysage téléphagique actuel.

Finalement, au-delà du vide soudain créé par la fin de la série, on ressort de cette conclusion avec une envie majeure : revisionner la série depuis le départ, depuis Life on Mars, pour pouvoir interpréter tous ces évènements à la lumière de cette révélation finale, mais aussi pour retrouver cette ambiance indéfinissable qui parvient à toucher le téléspectateur comme rarement une série a su le faire.


NOTE : 9/10

 

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En conclusion, je sèche mes dernières larmes et salue bien bas cette série (les deux de la franchise). Elle n'aura pas été exempte de défauts, mais aura su me procurer des émotions téléphagiques rares.
Merci !

24/03/2010

(UK) Life on Mars : Am I mad, in a coma, or back in time ?

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La dernière et troisième saison de Ashes to Ashes débutera le 2 avril prochain sur BBC1, ouvrant un week-end pascal particulièrement savoureux pour les amateurs de séries britanniques, puisque le lendemain marquera les débuts de la très attendue cinquième saison de Doctor Who. Le retour de deux de mes séries préférées actuelles, mine de rien, ce printemps téléphagique en cours et futur est des plus attractif.

La dernière saison de Ashes to Ashes est annoncée comme devant venir "boucler la boucle" entamée par Life on Mars, nous promettant des explications, mais aussi une vraie conclusion. L'attente est donc à son comble ; l'impatience grandit chaque jour un peu plus, tandis que la campagne de promotion commence dans les médias. Cependant, avant d'évoquer Ashes to Ashes, il est sans doute opportun de revenir aux origines du concept, de repartir dans les années 70 aux côtés de Sam Tyler, en vous parlant, aujourd'hui, de Life on Mars.

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"My name is Sam Tyler. I had an accident and I woke up in 1973. Am I mad, in a coma, or back  in time ? Whatever's happened, it's like I've landed on a different planet. Now, maybe if I can work out the reason, I can get home."
(Monologue de Sam, introduisant le générique)

Je vous avoue que j'ai toujours eu beaucoup de mal à retranscrire avec des mots l'intense ressenti émotionnel, sans doute très subjectif, que suscite chez moi cette série. Elle fait partie de ces fictions que je vais savourer, mais où, après le visionnage, je n'aurais pas le besoin d'exprimer, d'analyser, l'expérience je viens de vivre... Si elle est ainsi associée au syndrome de la page blanche, c'est sans doute parce que Life on Mars est, dans mon coeur de téléphage, profondément liée à l'affectif ; la part rationnelle du critique étant obscurcie par les élans de son coeur.

Pour ceux qui auraient vécu sur Mars (littéralement) au cours des dernières années, reprenons au commencement. Le synopsis de la série est à la fois original, maniant de grandes questions a priori complexes, mais aussi d'une simplicité presque désarmante dans son traitement du quotidien. Sam Tyler, policier à Manchester en 2006, est renversé par une voiture au cours d'une enquête, lors du pilote de la série. Il perd connaissance et se réveille alors en 1973. Une interrogation lancinante, en forme de fil rouge, va guider le téléspectateur à travers les deux saisons que compte la série, ainsi résumée par Sam dans le générique du début : Am I mad, in a coma, or back in time ?

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Life on Mars s'impose tout d'abord une série d'ambiance ; elle mise et capitalise sur une fibre nostalgique inconsciente en redonnant vie aux années 70, présentant, avec ses reconstitutions stéréotypées à dessein, une forme d'hommage aux cop-shows de cette époque-là... Entre course-poursuites en voitures ronflantes, policiers jouant encore aux cow-boys, voire pseudo justiciers, dans les rues de leur ville et règles disciplinaires intervenant à éclipse suivant les circonstances, tous ces ingrédients se retrouvent d'une façon très condensée dans Life on Mars. Ne vous y trompez pas : il n'y a pas de réelle volonté de reconstitution rigoureuse derrière ce portrait très coloré, l'image renvoyée correspond plutôt au mythe télévisé associé à cette période. C'est donc sur un tableau fictif, reposant en grande partie sur l'imaginaire collectif partagé consciemment ou inconscimment par chaque téléspectateur, que la série va se construire un décor attractif, tranchant volontairement avec le genre policier moderne qui inondent nos ondes. Au final, ce qui est proposé, ce sont un peu des années 70 revisitées par l'esprit d'une personne dont la mémoire biaisée mêlerait quelques souvenirs personnels et tout une série de clichés classiques ayant une origine culturelle.

Si le téléspectateur redécouvre, par le biais de cette remise au goût du jour, un certain nombre de codes scénaristiques, parfois assez directs, pour ne pas dire simpliste, d'une époque plus manichéenne, moins nuancée dans son rapport à l'ordre, cette atmosphère se révèle être un des atouts majeurs de la série. D'autant que l'immersion 70s' passe également par des détails plus formels : les costumes, mais aussi et surtout une excellente bande-son musicale, très fournie et particulièrement bien choisie, qui offre un retour en arrière entraînant, tout aussi symbolique, au téléspectateur.

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Au-delà de ce dépaysement sympathique, Life on Mars bénéficie également de son concept, qui permet un intrigant mélange des genres, offrant la possibilité d'alterner différentes tonalités. En effet, certes, la série se présente sous l'apparence d'un cop-show -tout droit sorti des 70s'- et va donc proposer diverses enquêtes occupant chaque épisode. Des affaires pouvant avoir une connotation très marquée par l'époque, mais on y trouve également des intrigues très classiques. Seulement, et Life on Mars ne vous le fera jamais oublier, Sam Tyler n'est pas un simple policier qui évoluerait dans un formula-show traditionnel. La confusion, source de mystère et de tant d'interrogations, qui entoure sa présence dans les 70s' est savamment entretenue tout au long de la série. Si les scénaristes nous donnent des pistes et des indices penchant pour l'une ou l'autre des explications proposées au début de chaque épisode, la série va s'avérer particulièrement réussie pour progressivement diluer les repères de la réalité, faisant peu à peu disparaître, par des hallucinations tout autant que par les étranges coïncidences qu'il croise, la frontière qui préserve la santé mentale de son héros.

De policière, la série flirte ainsi parfois avec le surnaturel. Ce fantastique de façade, jamais pleinement consacré, est utilisé pour mettre au défi la tentative de maintien de rationnalité du show. Quels sont les points de repère que Sam peut conserver ? Ne glisse-t-il pas peu à peu vers une assimilation de cet univers si coloré des 70s' ? Son comportement gardera toujours une profonde ambivalence, tiraillée entre deux priorités : ce qui l'entoure dans l'immédiat et son analyse extérieure et détachée de la situation dans laquelle il se trouve bloqué. Au fond, la thématique récurrente, qui constitue le coeur de la série, est celle de la perte du sens de la réalité. Un égarement progressif qui culminera avec le déchirant - mais sonnant si juste - final.

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Au-delà d'une métaphore identitaire aux accents de tragédie, Life on Mars ne repose pas uniquement sur cette toile de fond prenante et originale. En effet, la série ne se serait pas imposée avec une telle force à l'écran sans des protagonistes qui en sont la véritable âme. L'équipe policière, au sein de laquelle Sam Tyler est parachuté, est dirigée par un DI, Gene Hunt, personnalité forte qui défie toute catégorisation : il a ses ambiguïtés éthiques mais demeure instinctivement attaché à son métier et à la mission qu'il sous-tend. Ce personnage est profondément marqué, tant par les moeurs de son époque, que par les stéréotypes associés depuis dans l'imaginaire du public. Bien souvent, l'intérêt des épisodes va résider plus dans la confrontation explosives des deux approches, souvent presque antinomiques, incarnées par Sam et par Gene, plutôt que dans le fond de l'enquête menée qui n'est pas toujours des plus fouillées. Ici encore, l'opposition s'inscrit dans une lignée classique : les méthodes policières de travail des années 2000 n'ayant pas grand chose de commun avec ce qui peut être perçu comme le tourbillon des années 70. L'aspect très rigoriste, mais aussi très humain et souvent touchant, de Sam se heurte aux initiatives pragmatiques, détachése du code de bonnes conduites, et fonctionnant à l'instinct, que symbolise Gene.

Le clash était inévitable - et même recherché - et il va suivre un développement intéressant, s'inscrivant dans la logique du petit écran. En effet, si la construction des épisodes, de l'affaire du jour jusqu'aux oppositions de vues qu'elle génèrera chez nos deux principaux personnages, peut apparaître un peu répétitive sur le long terme, il faut cependant préciser qu'elle ne suit pas toujours avec rigueur un schéma invariable. Peu à peu, Gene et Sam vont parvenir à une certaine compréhension réciproque, où vont poindre les bases d'une amitié, mais aussi une forme de respect. Bénéficiant de cette complicité relative et du théorème selon lequel les opposés s'attirent, Life on Mars s'inscrit dans la lignée de ces bromances explosives particulièrement appréciées du petit écran. Pour parfaire cela, les excellents acteurs qui composent ce duo, John Simm et Philip Glenister, délivrent des performances parfaites, aux accents charismatiques très magnétiques et à l'alchimie évidente à l'écran.

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Bilan : Sans révolutionner le petit écran, Life on Mars aura réussi à pleinement capitaliser sur un concept de départ original, qui l'aura conduit à utiliser des ingrédients classiques dont la force va être de parvenir, avec beaucoup de naturel, à toucher la fibre affective du téléspectateur. Qu'il s'agisse de l'attrait nostalgique, de cette étrange ambiance indéfinissable naviguant entre faux policier et quête identitaire, entre drames et décalages humoristiques, l'attrait de la série restera sa capacité à se faire apprécier instinctivement, notamment par le biais de personnages très attachants.


NOTE : 8,5/10


Le générique de la série :

Une bande-annonce (de la première saison) :