30/08/2010
(Téléphagie) Des séries, des livres : le téléphage est-il un lecteur ?
Ce qui définit et fait le téléphage, c'est en grande partie sa curiosité. Une soif de découverte des recoins du petit écran, mais pas seulement. Car la téléphagie s'épanouit certes dans le cadre de la télévision, mais il serait très réducteur d'y limiter l'univers du sériephile. Il existe en réalité toute une sphère culturelle, bien plus vaste que ce que l'on pourrait imaginer a priori, qui orbite autour de la thématique des séries. Et je ne vous parle pas des objets collector et autres effigies, mais bien des productions culturelles initiées, ou simplement liées, par les séries.
En fait, jeudi dernier, dans une boutique de mangas, comme je parcourais du regard les rayonnages, fascinée d'y découvrir nombre de titres connus, découverts par des adaptations animées ou live, un nom m'a accroché plus que les autres : Jin. J'avoue que je suis très loin d'avoir pris le réflexe de vérifier si les mangas d'origine, dont les doramas que je visionne sont les adaptations, existent en France ; sans doute en partie parce que je lis peu de mangas. Reste que tomber sur Jin a éveillé cette curiosité téléphagique, cette petite voix qui se demande : et alors, comment était l'original ? Après quelques tergiversations, je suis ressortie de la boutique avec les deux premiers tomes. Ce qui tombait plutôt bien puisque depuis que j'avais acheté les deux premiers volumes de The Walking Dead deux jours auparavant, le charmant vendeur m'avait délivré une carte de fidélité qui ne demandait qu'à se remplir.
Cette anecdote pour introduire un autre pan de la sériephilie : son versant littéraire. Il faut savoir qu'a priori, mon rapport aux livres, de manière générale, se situe quelque part dans l'ordre de l'achat compulsif, le tout agrémenté d'heures passées à explorer les recoins mal éclairés des bouquineries du centre-ville. Parmi les multiples tours de Pise littéraires qui jalonnent le par-terre de mon appartement, figure une pile que l'on pourrait libellér "séries". Je laisse volontairement de côté tout ce qui concerne les "guides officiels" et autres ouvrages à destination d'un public de fans, pour me concentrer plutôt sur l'aspect central de cette problématique livres/séries, à savoir : dans quelle mesure le téléphage sera-t-il sensible à la perspective de retrouver sur papier les émotions suscitées par la transposition à l'écran ?
Très concrètement, le versant littéraire de la téléphagie est tellement diversifié que le plus petit dénominateur commun unissant ces oeuvres, les séries, apparaît parfois bien insuffisant à rassembler toutes ces lectures sous une même bannière. Cela s'explique en partie par la multiplicité des rapports existant entre séries et livres, en amont ou en aval de la production, mais à terme, finalement toujours complémentaire.
Tout d'abord, il existe toute une production littéraire que je qualifierai de "dérivé" au sens large, qui s'inscrit donc en aval de la série télévisée. On a tous pu croiser dans une librairie, des romans, titrant fièrement sur le nom d'une fiction et proposant une aventure inédite de nos héros téléphagiques. Il faut distinguer ici différents volets d'exploitation de ce concept : cela peut être une façon de permettre la poursuite d'une série après son annulation, via des comics notamment (tels Buffy, Farscape), ou, plus simplement, cela peut correspondre à des sortes de fanfictions sans en avoir le nom (mais au prix un brin rédibitoire), proposant de nouvelles histoires parallèlement à la diffusion de la série. La première option présente incontestablement un intérêt pour le téléphage, venant approfondir et faire perdurer la création télévisée. Si tant est qu'un certain soin y soit apporté, voilà un investissement qui s'impose de lui-même. Le second cas, celui des "romans/fanfictions" est plus discutable, la qualité et, surtout, la fidélité au canon d'origine se révélant particulièrement fluctuante. Dans ce domaine, mis à part quelques investissements "expérimentaux", je n'ai jamais trop cherché à explorer ce filon.
Car, ne nous leurrons pas, il s'agit bien d'un filon commercial potentiellement juteux. D'ailleurs, pour étirer le concept à son maximum, certaines séries "banckables" proposent des ouvrages fictifs, sensés capturer - avec plus ou moins de succès - la personnalité hors norme de tel ou tel personnage emblématique qui en serait l'auteur (par exemple, la série des Modern Policing, par Gene Hunt, pour Life on Mars ; le Bro Code, par Barney, pour How I met your mother). Pour ceux-là, si parfois ma curiosité a pu prendre le pas sur la raison, j'ai quand même la désagréable impression que le seul objectif est plus notre porte-monnaie qu'une réelle valeur ajoutée à l'oeuvre télévisée : le public visé se restreint aux fans ultimes.
Si les séries initient donc parfois une production littéraire d'intérêt, elles peuvent également se situer en aval et donc naître d'une oeuvre littéraire, qu'il s'agisse d'une adaptation rigoureuse ou d'une inspiration libre. On aurait trop vite tendance à sous-estimer ces passerelles entre livres et télévision, tant la diversité de ce fonds culturel se révèle particulièrement riche. Qu'il s'agisse de grands classiques (de Arthur Conan Doyle à Jane Austen , en passant par Dickens), de sagas interminables de bit-lit (La communauté du Sud de Charlaine Harris (True Blood), Journal d'un vampire, de L. J. Smith (Vampire Diaries)), de comics (The Middleman, The Walking Dead), de mangas (la liste serait trop longue à entreprendre, puisqu'au Japon, la triple déclinaison manga/anime/live se fait quasi naturellement), mais aussi des biographies et autres travaux historiques (John Adams par David McCullough, Band of Brothers par Stephen E. Ambrose - ici l'intérêt historique se dispute à l'intérêt téléphagique, je l'avoue). On y trouve de tout. Pour tous les goûts. Ces quelques exemples cités, absolument pas exhaustifs, prouvent bien que le vivier littéraire de la téléphagie est d'une densité et d'un éclectisme fascinants.
La plupart de mes achats téléphagiques littéraires s'inscrivent dans cette catégorie des "livres originaux". Si je n'ai jamais eu besoin de prétexte pour dévorer des livres depuis mon enfance, les séries se sont donc imposées comme un vecteur supplémentaire, motivant directement de nouvelles découvertes littéraires. Elles m'ont d'ailleurs permis d'élargir considérablement mon horizon, notamment à des formats jusqu'alors très marginaux (tout ce qui rapprochait de la bande-dessinée, mangas comme comics, que je n'avais jamais vraiment lus auparavant). Je dois aussi à la curiosité suscitée par le visionnage des period dramas de la BBC, une grande partie des classiques britanniques que j'ai pu découvrir.
Renouer avec l'histoire originale en format papier, cela correspond à une opportunité, pour le téléphage, de remonter aux origines de la fiction télévisée. Le but n'est pas d'apprécier la supposée fidélité (ou non) de la série, mais bien d'en approfondir l'univers, d'en capter l'esprit, de mettre à jour certains détails, certaines subtilités qu'une version littéraire pourra offrir plus précisément. Cela permet de voir quelle était la dynamique d'origine, de révéler les outils narratifs par le biais desquels l'histoire a été tranposée à l'écran, quelle a été la valeur ajoutée de ce changement de format, etc... Et puis, j'avoue que j'aime plus que tout ressentir cette impression de retour aux sources.
Séries vs. livres, il n'y a pas une réponse unique au choix chronologique à faire. Je suppose que cela dépend vraiment des oeuvres. Et, malheureusement, c'est souvent a posteriori que l'on découvrira si notre choix était bon... Reste, au-delà de la théorie, mon problème du moment : dois-je attendre avant d'attaquer mes comics de The Walking Dead ?
Et vous, quelle est votre rapport aux livres ? Votre univers téléphagique s'étend-il aussi aux productions littéraires ? Et quels choix chronologiques faites-vous, dans ce cas ?
12:33 Publié dans (Téléphagie) | Lien permanent | Commentaires (9) | Tags : jin, the walking dead, buffy, farscape, true blood, life on mars, how i met your mother, john adams, band of brothers | Facebook |
20/03/2010
(Mini-série US) John Adams : à la genèse des Etats-Unis d'Amérique
L'arrivée, dimanche passé, de la nouvelle mini-série de prestige de HBO, The Pacific, a ranimé chez moi le souvenir de la dernière production de ce type que la chaîne câblée américaine avait diffusée, il y a deux ans. En effet, les diverses news d'audience ont repris l'information selon laquelle ce récit sur la Second Guerre Mondiale sur le front Pacifique, a démarré avec un audimat de 22% supérieur à John Adams, en 2008.
En ce qui me concerne, si The Pacific parvient à me faire ressentir la moitié de la fascination qu'a exercé John Adams sur la téléphage férue d'Histoire que je suis, je pense qu'il s'agira d'une réussite. Car, mine de rien, même si elles ne sont pas si nombreuses que cela, les mini-séries découvertes sur cette chaîne ont toutes trouvées une place à part dans mon coeur de téléphage : de Angels in America à The Corner, en passant donc par John Adams.
Adaptation assez fidèle d'une biographie que David McCullough (livre que j'avais acheté et lu, dans la foulée du visionnage, avec beaucoup d'intérêt) consacra à celui qui fut le deuxième Président des Etats-Unis d'Amérique, John Adams est pourtant bien plus qu'un simple biopic aux consonances historiques. Couvrant une période charnière de la naissance de ce pays, la mini-série suit le parcours de cet avocat, que les circonstances ont fait devenir politicien et qui négocie sa vie au travers les tumultes de l'Histoire.
La mini-série s'inscrit sur une durée relativement longue, ce qui lui permet de prendre le temps de bien cerner son sujet, l'homme sur lequel elle se concentre. mais aussi d'apprécier pleinement les transformations de fond qui traversent ce nouveau pays et dont le téléspectateur devient un témoin privilégié. Elle s'ouvre en 1770, avec une des premières grandes agitations marquantes et symboliques, celle du massacre de Boston. Ce fut aussi un des premiers faits d'armes permettant d'asseoir la notoriété de l'avocat John Adams, déjà prêt à affronter l'opinion : il y défendit les soldats anglais accusés. La narration des évènements nous conduira jusqu'à sa mort, le 4 juillet 1826, cinquante ans, jour pour jour, après la Déclaration d'indépendance.
Originaire du Massashussets, très tôt fervent partisan de la rupture avec l'Angleterre, il passera après la guerre plusieurs années en Europe, fréquentant les Cours française, puis anglaise, en y jouant les apprentis diplomates qu'il n'est pas. Puis, son retour au pays consacrera son orientation vers une carrière politique qui demeure atypique, participant, à sa manière, à la mise en place d'un paysage politique moderne, genèse des dynamiques et clivages qui parcourront les Etats-Unis au cours des décennies ultérieures. D'abord vice-président de George Washington, il lui succède en 1797. Puis, battu aux élections suivantes par Thomas Jefferson, il se retirera sur ses terres jusqu'à son décès en 1826. Il n'aura que l'occasion d'assister à l'accession à la présidence des Etats-Unis, de son fils, John Quincy Adams, en 1825, pour son seul mandat.
Si le cadre historique ainsi posé est une source intarissable et particulièrement riche de sujets de réflexion, cette fiction va acquérir une dimension qui dépasse la simple reconstitution. John Adams, c'est, en effet, tout d'abord, une histoire personnelle, celle d'un homme plongé dans les soubresauts de son temps et dont l'action va influer sur les évènements.
Si les enjeux historiques sont toujours perceptibles en toile de fond, la mini-série s'arrête également sur sa vie privée, qui révèle d'importants éléments pour comprendre le personnage. L'aspect le plus réussi s'avère être ici la mise en scène de sa relation avec son épouse, Abigail, femme intuitive et cultivée, dont l'indépendance d'esprit la place bien en avance sur son temps et, surtout, dont les conseils toujours avisés se révèleront précieux. Canalisant les agitations perpétuelles de son impulsif mari, elle saura mettre l'accent sur la nécessité des compromissions, mais aussi le recadrer quand il se coupera de tous soutiens. Si la mini-série accentue peut-être un peu excessivement la modernité d'Abigail par rapport à la réalité, elle permet à cette femme d'acquérir une aura assez fascinante à l'écran, parfait complément à son époux avec lequel elle entretient une dynamique unique très bien retranscrite à l'écran.
Mais si Abigail s'impose en figure incontournable, le portrait familial des Adams, dressé par la mini-série, est un constant rappel des usages et coutumes de ce temps. D'un naturel autoritaire, John Adams se présente comme un patriarche gérant en autocrate, sans supporter la contradiction, sa petite tribu. Les drames familiaux qui marqueront cette moitié de siècle que le téléspectateur sera amené à vivre à leurs côtés contribueront à bien ancrer le récit dans son époque. S'ils viendront obscurcir quelque peu la facette déjà sombre et colérique de l'homme d'Etat, cela complètera sa présentation de façon cohérente, parfois touchante et émouvante, d'autre fois profondément glaçante, mais jamais manichéenne. John Adams apporte ainsi une dimension humaine et sociale à la grande Histoire politique qui se joue sous nos yeux, trouvant un juste équilibre très intéressant pour le téléspectateur.
Cependant, John Adams reste une mini-série historique, où les vies personnelles des protagonistes sont transportées au gré des tourbillons de l'Histoire. Un des attraits incontestables de la fiction tient évidemment à la force et à la richesse des évènements relatés. Le sujet est vaste et ambitieux : l'indépendance des Etats-Unis et les premières années fondatrices de cette toute jeune nation, parcourue des tensions contradictoires. Le traitement se révèle à la hauteur des enjeux ainsi racontés. Comme le récit se concentre sur un des protagonistes, c'est à travers son action que nous nous immergeons véritablement dans ces années charnières. Le téléspectateur est ainsi amené à vivre certains évènements historiques au plus près, dans les coulisses, comme les tractations acharnées autour du vote de la Déclaration d'Indépendance. Mais, parfois, c'est seulement par des références indirectes, de loin, qu'il voit se construire ce pays, comme pour l'adoption de la nouvelle Constitution.
Cette option scénaristique, conséquence de l'aspect biographique de la mini-série, se révèle un choix pédagogique opportun, car elle permet d'éviter l'impression d'un exposé didactique et fait glisser le téléspectateur au sein de cette course de l'Histoire de façon naturelle. Les reconstitutions sont soignées, en particulier du côté américain. Si la parenthèse européenne n'évitera pas quelques poncifs sur la vision de la Cour de France pré-révolutionnaire, cependant, cela permet de marquer un peu plus le contraste entre l'esprit rigoriste et puritain de cet homme issu de la Nouvelle-Angleterre, et les excès somptuaires et fastueux de la Cour de Louis XVI. Aucun détail n'est laissé au hasard, et ces scènes offriront des confrontations fascinantes et étonnantes à la portée symbolique forte, telle la première rencontre avec George III, le roi d'Angleterre.
L'Europe sera aussi au coeur d'une autre dynamique, qui mêle la grande et la petite histoire, à travers le traitement des amitiés des différents Pères Fondateurs américains. Au-delà des incompatibilités flagrantes de caractère avec un Benjamin Franklin haut en couleurs, la mini-série prendra le temps de s'intéresser à l'amitié contrastée et fluctuante que nouera John Adams avec une autre figure clé de l'indépendance, à la postérité plus marquée, Thomas Jefferson. Cette amitié instinctive des débuts, née lors de la convention de Philadelphie, mutera peu à peu, à mesure que leurs opinions se feront plus tranchées et leurs divergences politiques de plus en plus évidentes. Au respect réciproque succèdera une opposition politique acharnée. Cela occasionnera les meilleurs échanges de toute la série, grâce à des dialogues chargés d'une dimension historique et philosophique fascinante. Car, progressivement, tous les sujets les opposeront : de leur rapport à la Révolution française, forme de consécration de la liberté telle qu'avaient pu la rêver les Américains pour l'un, source intarissable de désordre dont il faut se méfier pour l'autre, jusqu'à leur conception de la place de l'Etat fédéral par rapport aux Etats fédérés, tout sera prétexte à discorde pour le plus grand plaisir du téléspectateur que l'ambiguïté de leurs rapports ne cessera d'intriguer.
De ce point de vue, il faut saluer cet effort de reconstitution historique, dressant un tableau non seulement évènementiel, mais aussi idéologique de l'Amérique de l'époque. Alors que la sphère politique n'en est encore qu'à ses balbutiements, que toutes les conséquences du système de gouvernement choisi n'ont pas encore été tirées, la mini-série parvient avec brio et beaucoup de soin, à esquisser le paysage politique de l'époque et les enjeux, parfois encore non formulés, qui troublent déjà la toute jeune démocratie américaine. A travers les oppositions de vues, ce sont les tensions des décennies futures du nouvel Etat qui paraissent déjà perceptibles. La ligne de fracture entre le Nord et le Sud, au-delà même de la seule question de l'escalavage, semble ainsi déjà tracée.
Si John Adams se révèle particulièrement dense sur le fond, le show bénéficie également d'une forme à la hauteur de son contenu. La réalisation est particulièrement soignée, avec des plans assez larges et bien cadrés, mais aussi des images à la photo travaillée. Les costumes restent sobres tout en posant un décor naturel à l'histoire.
Enfin, le dernier atout de poids de la mini-série réside bien évidemment dans son casting. Paul Giamatti propose une prestation très intense pour retranscrire la complexité du personnage de John Adams, toujours impulsif, trop souvent impétueux, mais réfléchi quand il le faut, il ne départit jamais d'une ambivalence intrigante. Laura Linney se révèle superbe de classe et de grâce, dans son rôle d'épouse posée et réfléchie, pendant parfait aux réactions excessives qui peuvent animer son époux. A côté de ce couple central, les autres acteurs se montrent, eux-aussi, à la hauteur, même s'ils n'ont pas toujours l'occasion ou le temps de s'affirmer. Celui qui s'en sort de façon la plus convaincante est sans conteste Stephen Dillane, offrant un Thomas Jefferson tout en contradictions et en nuances, assez énigmatique et particulièrement fascinant. Tom Wilkinson, s'il bénéficie de moins de temps, est également particulièrement pétillant et dynamique, en un Benjamin Franklin étonnant. Enfin, David Morse se retrouve un peu plus en retrait, les scénaristes n'ayant jamais trop su quelle option prendre pour mettre en scène le personnage de George Washington, qui semble destiné à rester à part.
Bilan : Bien plus qu'un simple biopic, John Adams se révèle être une mini-série fascinante, par sa dimension historique, politique, mais aussi profondément humaine, pour nous plonger aux origines de la démocratie américaine. Dotée de personnages forts, elle constitue une reconstitution dense et très riche, qui parvient à jouer sur les deux tableaux de la petite et de la grande histoire. Admirablement bien maîtrisée scénaristiquement, même si quelques épisodes supplémentaires auraient pu lui permettre d'aérer certains passages, elle est une incontournable du petit écran américain de ces dernières années.
NOTE : 9,5/10
La bande-annonce de la mini-série :
Le générique proposé :
14:23 Publié dans (Mini-séries US) | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : hbo, john adams, paul giamatti, laura linney, stephen dillane, tom wilkinson, david morse | Facebook |
30/12/2009
(Ma DVDthèque idéale) Dix mini-séries des années 2000
Un bilan décennal parce que :
"You got to ask yourself which is more exciting,
watching your car roll over from 99,999 to 100,000,
or watching it go from 100 to 101 ?"
(Sam Seaborn, A la Maison Blanche, 1.10)
Plus le temps passe et plus j'apprécie le format d'une mini-série. Plus longue qu'un film, donc permettant à l'histoire de bien s'installer et de se complexifier, avec l'assurance qu'il y aura une vraie fin et que la structure d'ensemble du scénario a été pensée dès le départ, le tout d'une durée raisonnable, ne laissant pas le temps à la lassitude et aux répétitions de s'installer : serait-ce mon format téléphagique d'avenir ?
Donc, voici les dix mini-séries, diffusées entre 2000 et 2009, qui figureraient dans ma DVDthèque idéale si je devais faire une sélection (la liste a été réalisée par ordre alphabétique ; elle englobe toutes les nationalités) :
Angels in America [HBO (US), 2003]
Dans l'Amérique des années 80, dans le cadre de la communauté homosexuelle, une mini-série bouleversante qui nous raconte les premières années de l'apparition du SIDA. Cette fiction de haut prestige est de plus dotée d'un casting exceptionnel, cinéphile (Al Pacino, Meryl Streep, Emma Thompson) et sériephile (Mary-Louise Parker, Justin Kirk). Une très grande mini-série qui a marqué le petit écran lors de sa diffusion et qui mérita amplement toutes les récompenses qu'elle remporta.
Band of Brothers [HBO (US), 2001]
Co-produite par Steven Spielberg et Tom Hanks, Band of Brothers nous raconte le sort de la Easy Compagny, au cours de la Seconde Guerre Mondiale. De la formation des hommes dans le camp d'entraînement jusqu'à la reddition japonaise marquant la fin du conflit, en passant par le débarquement sur les côtes françaises, l'enlisement du terrible hiver 1944-45 ou encore la découverte de l'horreur des camps nazis. C'est une fiction de très standing, porté par un solide casting homogène conduit notamment par Damian Lewis.
Charles II: The Power and the Passion [BBC (UK), 2003]
Je me devais d'évoquer au moins un costume drama britannique. Attirée, par goût personnel, vers les mini-séries portant sur des récits historiques, et n'ayant pas peur des têtes couronnées, j'ai longtemps hésité entre celle-ci et Elizabeth I. Si j'ai finalement arrêté mon choix sur elle, c'est peut-être parce qu'il s'agit d'une des premières du genre que j'ai découverte. Elle nous relate la vie compliquée du roi Charles II, fils de Charles Ier qui fut exécuté en 1649, sur fond de guerre civile et de révolution anglaise au XVIIe siècle. Cette fiction est particulièrement bien servie par l'interprétation magistrale de Rufus Sewel.
City of Vice [Channel 4 (UK), 2007]
Une mini-série prenante, qui nous plonge dans la dangereuse Londres du XVIIIe siècle, aux côtés de Henry Fielding, un écrivain célèbre de l'époque, qui va rassembler quelques hommes pour constituer la première police publique de la capitale britannique, les Bow Street Runners. Cette mini-série, policière et historique, sombre et réaliste, offre une reconstitution rigoureuse de l'époque et se révèle vraiment capitivante, avec un magistral Ian McDiarmid (le chancelier Palpatine de Star Wars). A mes yeux le plus convaincant costume drama britannique de la deuxième partie de la décennie.
Generation Kill [HBO (US), 2008]
Cette mini-série de sept épisodes se présente sous la forme brute d'une chronique de la dernière guerre d'Irak. Un journaliste va suivre, au sein d'une unité de marines américains, l'invasion et la chute du régime de Saddam Hussein. Réalisée par les auteurs de The Wire (Sur Ecoute), Generation Kill en adopte le style narratif neutre, son ton quasi-documentaire et une caméra qui se présente comme un observateur extérieur, en quête d'authenticité. On retrouve au sein de son casting des têtes appréciées des téléphages, comme Lee Tergesen (Oz) et Alexander Skarsgård (True Blood).
Je lui ai déjà consacré un article sur ce blog : Generation Kill : chronique désabusée d'une guerre moderne.
John Adams [HBO (US), 2008]
Cette somptueuse mini-série historique nous plonge dans la tumultueuse vie politique d'Etats-Unis encore en gestion. De la guerre d'indépendance jusqu'à sa mort en 1826, nous suivons John Adams, avocat qui participa activement à la formation de cet pays et qui en devint le deuxième président, succédant à Georges Washington. Pédagogique et intéressante, John Adams offre une reconstitution historique rigoureuse de la carrière de cet homme politique, à travers ses succès et sa vie personnelle, ainsi que son amitié et sa rivalité avec Thomas Jefferson. Le tout est superbement mis en scène. Cette fiction dispose en plus un casting cinq étoiles, composé de Paul Giamatti, Laura Linney, Stephen Dillane, Danny Huston, David Morse, Sarah Polley, Tom Wilkinson ou encore Rufus Sewell (Charles II: The Power and the Passion).
State of Play [BBC (UK), 2003]
Mini-série devenue une référence du thriller médiatico-politique, elle s'interroge sur cette zone d'ombre trouble où évoluent les initiés du pouvoir et sur les pratiques qui y ont cours. A travers une enquête journalistique sur plusieurs morts qui n'ont a priori rien en commun, le téléspectateur plonge dans les coulisses et les rouages amers des secrets de fabrication d'une démocratie dont nous ne sommes normalement pas témoin. Une fiction britannique captivante qui a renouvelé le genre, servie par un casting brillantissime : John Simm, David Morrissey, Bill Nighy, James McAvoy, Polly Walker...
Je lui ai déjà consacré un article sur ce blog : State of Play : des jeux de pouvoir immuables.
The Corner [HBO (US), 2000]
Dans une Baltimore lourdement touchée par le chômage et la drogue, cette mini-série suit la descente aux enfers d'une famille qui tente d'y survivre. Ce fut la première fiction des créateurs de The Wire (Sur Ecoute) ; elle a posé les bases de leur style quasi-documentaire ; la force et la dureté du récit est déjà là. D'un ton désespéré et pessimiste, elle nous expose, à travers un portrait sombre et méticuleux, l'envers du rêve américain. Indispensable.
Je lui ai déjà consacré un article sur ce blog : The Corner : plongée dans l'envers du rêve américain.
The Project (Les Années Tony Blair) [BBC (UK), 2002]
Cette mini-série en deux parties constitue un modèle de fiction politique, chroniquant la vie de quatre amis d'université : ardents militants du temps de l'opposition, qui vont peu à peu accéder ensuite aux responsabilités avec le succès électoral du parti Travailliste en 1997. C'est une fiction, mais c'est aussi un quasi-documentaire qui relate la lente métamorphose d'un parti, une fois qu'il a accédé aux responsabilités. Elle constituait également une critique virulente de le gouvernement de Tony Blair. Mais, sa portée dépasse ce simple cadre conjoncturel : elle amène le téléspectateur à réfléchir sur le fonctionnement de nos démocraties modernes et sur la gestion du pouvoir. Avec Matthew Macfadyen (Spooks).
Je lui ai déjà consacré un article sur ce blog : The Project : l'histoire d'une désillusion.
The State Within (Affaires d'Etats) [BBC (UK), 2006]
Se situant dans les coulisses de la froide géopolitique internationale et nous immergeant dans les méandres d'une diplomatie post-11 septembre, cette mini-série traite de la thématique moderne du terrorisme. Elle propose une véritable oeuvre de politique fiction en exploitant jusqu'à ses limites son concept, mettant en scène des conspirations qui mêlent nationalisme, enjeux industriels et financiers et espionnage. Très prenante, elle est de plus dotée d'un excellent casting, conduit par Jason Isaacs (Brotherhood).
12:04 Publié dans (Bilans) | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : angels in america, band of brothers, charles ii : the power and the passion, city of vice, generation kill, john adams, state of play, the corner, the project, the state within | Facebook |