14/03/2012
(K-Drama) Korean Peninsula (Hanbando) (première partie) : un thriller de politique-fiction, vers la réunification des deux Corées ?
Après plusieurs semaines passées au Japon, il est grand temps de repartir en Corée du Sud en ce mercredi asiatique ! Disons-le franchement, sur les grandes chaînes, cette saison hivernale n'est pas des plus enthousiasmantes, à l'exception notable de l'excellent History of the salaryman qui tranche agréablement dans cette torpeur (si vous ne deviez en retenir qu'un seul cette saison...!). Du côté des chaînes du câble, la morosité vient aussi des audiences et de cette barre fatidique des 1% au-dessus de laquelle leurs dramas n'arrivent pas à se maintenir. Cependant, parmi leurs nouveautés de février, j'avais notamment retenu une série dont le pitch m'avait intrigué : Hanbando (Korean Peninsula).
Diffusé sur CSTV depuis le 6 février 2012, les lundi et mardi soirs, ce drama s'achèvera normalement à la fin du mois d'avril, au terme de 24 épisodes [EDIT : Finalement réduit à 18 épisodes]. Cette sorte d'essai de politique fiction se proposant de nous conduire vers une Corée réunifiée aiguisait autant ma curiosité qu'il éveillait aussi une certaine méfiance. Au fond, Korean Peninsula, c'est sur le papier - et dans les faits également - une sorte de rencontre entre IRIS -ou Athena- et President, le tout saupoudré d'un parfum qui rappelle un film comme Joint Security Area. Le potentiel est clairement là ; les difficultés aussi.
Pour rédiger cette review, je me suis quasiment mise à jour de la diffusion sud-coréenne et j'ai donc vu les 10 premiers épisodes (de quoi me forger une opnion éclairée). Vous vous en doutez, si j'ai pu effectuer un tel rattrapage, c'est que Korean Peninsula m'a intéressé. Sans être exempt de reproches, il m'a même agréablement surprise après certains échos négatifs que j'avais pu croiser.
Dans un futur proche (ou dans une réalité alternative), la Corée du Sud et la Corée du Nord se sont rapprochées grâce à des intérêts énergétiques communs. L'amélioration des relations s'est traduite, dans les symboles, par une équipe de football unifiée pour représenter la péninsule coréenne dans les compétitions internationales. Mais surtout, tous les espoirs reposent sur un projet de forage industriel, développé en coopération entre les deux pays, au large de l'océan. La station rassemble des personnels, techniques et de sécurité, du Nord comme du Sud, tout en étant dirigée par un scientifique sud-coréen réputé, Seo Myung Joon.
Alors que l'exploitation est sur le point d'être officiellement lancée, pour marquer cette coopération incontournable, le président sud-coréen accueille le leader de la Corée du Nord, Kim Tae Sung, dans une vaste mise en scène diplomatique. Mais au sein du régime communiste, la frange militaire la plus dure ne voit pas d'un bon oeil ce premier pas vers la réconciliation. La station énergétique censée devenir un symbole de paix et d'union se transforme alors en objet de discorde : des troupes nord-coréennes la prennent d'assaut, avec pour objectif de s'emparer de la technologie au coeur du projet, dont seul le Sud a la maîtrise pour le moment. C'est le début d'une escalade des tensions entre les deux Corées, tandis qu'au Nord le coup d'Etat militaire a finalement lieu.
Les rêves de réunification de Myung Joon, sous une bannière scientifique revendiquée, se retrouvent brisés par les évènements ; de même que ses projets d'avenir avec Lim Jin Jae, une scientifique nord-coréenne rencontrée lors de leurs études en Russie. Alors que de part et d'autre de la frontière, nombre d'officiels au pouvoir ont intérêt à préserver le statu quo de tension, Myung Joon est contacté par le secrétaire général de la Maison Bleue : roublard de la politique, celui-ci cherche une cause à défendre et un vrai projet pour les prochaines élections présidentielles. Pourquoi pas les rêves de paix et d'unité de ce scientifique, propulsé en héros de tout un pays par son attitude lors de la crise de la station énergétique ?
Présenté comme un blockbuster ayant les moyens de ses ambitions, Korean Peninsula est un essai de politique-fiction très classique en dépit de son sujet, dont le principal attrait va justement reposer sur cette perspective -utopique ou non- d'une possible réunification des deux Corées. Le concept est complexe, forcément politisé. Pour autant au-delà de certains stéréotypes, notamment du côté nord-coréen, entre les intrigeants et ceux qui ne demandent qu'à embrasser le capitalisme et ses douceurs, les débuts du drama sont plutôt bien pensés. S'ouvrant sur une période de "détente" et de collaboration au sein de la station énergétique, la série fait le choix de s'intéresser d'abord aux individus, et aux relations humaines qui se nouent entre eux (avec des scènes qui sont comme un écho à Joint Security Area), avant d'envisager les enjeux sur un plan strictement géopolitique. Tout en restant très calibré, sans surprendre, le drama balaie en somme toutes les thématiques légitimement attendues sur cet épineux sujet.
Reflet de son ambition initiale, la série refuse de se cantonner à un seul genre, essayant de jouer sur plusieurs tableaux à la fois. En effet, très vite, Korean Peninsula s'affirme dans un triple registre. Elle entreprend d'accorder et entremêler trois genres très différents au sein de son récit : de l'action qui l'oriente vers le thriller musclé, de la politique qui lui donne sa consistance et sa raison d'être, et enfin une romance, lien indéfectible qui transcende l'ensemble et permet le développement d'une dimension plus émotionnelle. Les dix premiers épisodes constituent ainsi une suite d'arcs narratifs au cours desquels un genre domine tour à tour, le temps d'un ou deux épisodes. Pour le moment, en dépit de quelques longueurs, il faut reconnaître qu'une des réussites du drama a été de parvenir à maintenir un relatif équilibre dans sa narration. Reste à savoir s'il sera capable de préserver cette homogénéité, que l'on sent parfois un peu précaire, tout au long de la série.
Relativement fluide dans cette alternance des genres, Korean Peninsula s'impose d'abord comme un thriller efficace. La série réussit à bien orchestrer l'escalade des tensions entre les deux pays. Si elle ne recule devant aucune dramatisation, certains passages ressortent, comme la froide mise en scène du coup d'Etat militaire en Corée du Nord, avec une scène d'exécution à la descente d'avion assez glaciale. De plus, si je ne m'attendais pas forcément à autant d'aventures mouvementées ayant une consonnance proche des fictions d'espionnage, puisque les personnages sont des scientifiques, non des agents de sécurité, il faut reconnaître que les scènes d'action sont globalement bien exécutées. Le plus souvent sans en faire trop. Certes, le drama n'échappe pas à la tentation de certaines mises en scène un peu grandiloquentes - c'est le côté blockbuster -, mais il a le mérite de ne jamais perdre de vue la finalité de ces scènes. Si bien que, dans l'ambiance du moment, le téléspectateur se laisse prendre au jeu.
Parallèlement, les quelques incursions politiques sont convaincantes : les rapports de force et la course au pouvoir ne sont pas sans rappeler les dynamiques qui fonctionnaient bien dans President, tout en conservant la particularité d'un drama orienté sur les rapports Nord-Sud. Korean Peninsula met l'accent sur une approche très pragmatique et sans concession de la politique. Myung Joon n'est pas un homme providentiel qui peut tout emporter, il est d'abord un scientifique avec un rêve et un intérêt très personnel, concrétiser cet amour impossible qu'il éprouve pour Jin Jae. A ce titre, il faut saluer l'effort fait par les scénaristes pour donner une crédibilité à leur relation. Leur passé commun renforce leur histoire, et lui donne un sens : il y a quelque chose qui sonne juste entre eux, et l'exploration permise par les flashbacks russes de leurs études est bien utilisée. Si le duo principal s'avère donc assez nuancé, la distribution des rôles qui s'opère au niveau des personnages secondaires est plus stéréotypée. Tout dépendra ici de l'évolution ultérieure : le drama sera-t-il capable de dépasser les archétypes en apparence préprogrammés ?
Si le fond peut soulever quelques critiques, en revanche, sur la forme, Korean Peninsula est indéniablement une belle réussite. La réalisation est parfaitement maîtrisée, avec une belle photographie quasi-cinématographique. La mise en scène n'est pas avare en utilisation de symboles, et parvient très bien à soutenir et accompagner le récit. La série n'a pas manqué de moyens budgétaires, et elle va ainsi pouvoir exploiter divers décors (le grand large dans l'océan, en Corée du Sud, Corée du Nord, mais aussi en Russie). L'insertion d'images d'archives "officielles" (pour les navires de guerre, ou les défilés militaires nord-coréens) se fait assez naturellement.
Cependant, c'est sans doute sur le plan musical que le savoir-faire formel est le plus perceptible. En effet, le drama alterne entre trois approches dont le mélange est globalement bien équilibré et assez juste : on y croise des balades plus déchirantes pour les moments dramatiques, une petite musique instrumentale sacrément rythmée pour les phases d'action, mais qui sert aussi de transition entre certaines scènes, et enfin des chansons folk russes lorsque le passé rattrape les personnages. Tout cela renvoie l'impression d'un réel travail sur le background musical, et cela contribue de manière non négligeable à l'atmosphère de la série.
Enfin Korean Peninsula dispose d'un casting globalement homogène et efficace. Au sein du duo principal, c'est Hwang Jung Min (That fool) qui s'en sort de la manière la plus convaincante ; son style sobre, axé sur la normalité de son personnage, offre le contraste recherché par rapport aux projets et aux idées, ambitions peut-être démesurées, qu'il porte. Face à lui, Kim Jung Eun (Lovers, I am Legend) met un peu de temps à être vraiment impliquée ; au début notamment, il y a quelques scènes où l'actrice manque de présence. Cependant, le basculement vers plus de dramatisation corrige ensuite cette inégalité, et à mesure que son personnage se développe et que l'on en apprend plus sur elle, elle va trouver progressivement sa place.
A leurs côtés, on retrouve une galerie d'acteurs, plus ou moins expérimentés, qui, s'ils jouent des personnages aux rôles clairement distribués, s'en sortent assez bien chacun dans leur registre. Kwak Hee Sung est le prototype parfait de l'agent d'action entièrement dévoué (qui de la cause ou de la femme l'emportera, l'avenir nous le dira). Jo Yi Jin apporte une fraîcheur et une énergie à son personnage de journaliste ambitieuse ; en dépit d'une tendance à sur-jouer, il est difficile de ne pas la trouver sympathique. Jo Sung Ha (Flames of Ambition) a cette impassibilité maîtrisée qui permet de rendre crédible ce secrétaire d'Etat qui se cherche une cause, et surtout un candidat à porter au pouvoir. On retrouve également Ji Hoo, Jung Sung Mo, Lee Soon Jae, Jung Dong Hwan ou encore Suh Tae Hwa.
Bilan : Essai de politique fiction, ambitieuse ou hasardeuse suivant les opinions, Korean Peninsula s'avère être une fiction prenante. Elle reste cependant tributaire de l'équilibre précaire établi entre les différents genres vers lesquels elle tend : le thriller d'action, la politique utopique et la romance impossible. Animée d'un souffle narratif indéniable, la série n'est pas sans céder parfois à une mise en scène un peu excessive. Pourtant, forte d'un sujet qui lui apporte une consistance certaine et aiguise la curiosité du téléspectateur, son visionnage demeure intéressant.
Pour la suite, tout dépendra de sa faculté à négocier les obstacles à venir, mais je serais en tout cas au rendez-vous !
NOTE : 6,75/10
Une bande-annonce de la série :
Le générique :
Une chanson de l'OST :
17:25 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : k-drama, cstv, hanbando, korean peninsula, hwang jung min, kim jung eun, kwak hee sung, jo yi jin, ji hoo, jo sung ha, jung sung mo, lee soon jae, jung dong hwan, suh hae hwa, park chan hwan, kim ji sook | Facebook |
25/08/2010
(Pilote / K-Drama) I am Legend : la reprise en main d'une vie sur fond musical
Après quatre mercredis asiatiques consécutifs à se promener à travers l'Asie sans vous parler de k-dramas, il était quand même grand temps de repartir en Corée du Sud. D'autant que ce n'est pas parce que je ne vous en parle pas que je cesse mes découvertes et explorations coréennes ; les sujets potentiels s'amoncellent et, malheureusement, il va falloir trier. Si j'aurais bien quelques bilans à dresser (peut-être revenir sur Coffee House ou JeJungWon), s'il faudrait aussi que je vous parle d'autres rattrapages de séries plus anciennes, comme Capital Scandal, commençons cependant par l'actualité la plus récente. C'est que plusieurs nouveautés ont investi les programmes depuis le début du mois d'août.
Tandis que je croise les doigts pour avoir l'occasion de découvrir Secret Investigation Record (en continuant de regarder une fois par jour la bande-annonce avec un froncement de sourcil toujours aussi perplexe), penchons-nous aujourd'hui sur la première série arrivée chronologiquement : I am Legend. Ce drama est diffusé sur SBS, les lundi et mardi soir, depuis le 2 août 2010. Et au vu de ces deux premiers épisodes, même si je reste encore réservée, il laisse cependant entrevoir un potentiel pas inintéressant.
Les deux premiers épisodes de I am Legend donnent le ton, en choisissant de se concentrer résolument sur l'héroïne, laissant peu de place aux autres protagonistes. Cette entrée en matière est une invitation à suivre la reprise en main d'une jeune femme qui se révèle des plus rafraîchissantes et est rapidement attachante. Il faut dire que Jun Seol Hee détonne quelque peu dans le milieu où on la découvre dans ce pilote, milieu qu'elle a embrassé par mariage. Cha Ji Wook, son époux, brillant avocat récemment promu et qui caresse le doux rêve de se lancer en politique, est en effet issu d'une famille de haut standing, respectant des moeurs encore très traditionnelles. Loin de cette classe sociale, Jun Seol Hee aurait pu être un simple flirt sans conséquence... si elle n'était pas tombée enceinte. L'ignominie d'un enfant hors mariage n'étant pas concevable, la famille de Ji Wook s'empressa de les marier. A défaut d'approuver l'épouse, l'enfant à naître serait un héritier potentiel. Malheureusement, Seol Hee fit une fausse-couche dans les semaines qui suivirent la cérémonie.
Le ressentiment de sa belle-famille explosa avec cette tragédie. Traitée désormais ouvertement comme une source permanente d'embarras, exibée devant les photographes et dans les médias pour construire un mythe aux vagues allures de Cendrillon, Seol Hee est constamment brimée en privée, enjointe à obéir et à se taire, cantonnée dans un rôle de figuration où elle doit faire le moins de vague possible. Sa belle-mère, en particulier, se montre la plus véhémente, blessante et humiliante. L'hostilité familiale déteint progressivement sur Ji Wook, de plus en plus distant avec une épouse aux priorités manifestement peu en rapport avec ses ambitions. L'indifférence froide de ce dernier reste le plus dur à supporter pour Seol Hee. Tandis qu'il lui est, en plus, constamment rappelée qu'elle doit donner des héritiers à la famille, alors que Ji Wook semble à présent plutôt marié à son travail.
Compartimentant sa vie avec soin, Seol Hee suit donc une voie à la précarité évidente. S'éclipsant parfois pour fréquenter ses amies, notamment pour continuer leurs petites répétitions avec leur groupe de musique, elle aime aussi profiter pleinement des avantages de son nouveau statut social et ne s'en prive pas. Mais jusqu'où ces considérations matérialistes peuvent-elles lui faire oublier son mal-être constant ? La goutte d'eau qui va faire déborder un vase déjà bien trop plein est le sort de sa soeur. Révélant son cancer, ses chanes de survie sont liées à une possible greffe de moelle osseuse. Or, Seol Hee est la seule personne qui lui reste dans sa famille, seul donneur compatible immédiatement trouvable. La jeune femme va passer outre l'égoïste interdiction imposée par sa belle-mère, pour finalement prendre conscience de sa vie actuelle et commencer à réfléchir et à remettre en cause ses priorités... Pour commencer vraiment à vivre ?
Étonnamment, alors qu'au vu des thématiques abordées lors de ses débuts, I am Legend aurait facilement pu sombrer dans un pathos excessif, aux relents lacrymaux indigestes, ce qui se dégage de la série, c'est plutôt une impression diffuse de fraîcheur. Loin de se réduire à s'apitoyer sur le sort de Seol Hee qui a fait ses choix et paraît en un sens les assumer, même si elle admet qu'ils étaient peut-être erronés, ce drama se présente plutôt comme une invitation, résolument tourner vers l'avenir, à assister à la révolution intérieure d'une jeune femme qui redéfinit ses priorités sous nos yeux. Cela est en grande partie dû à la caractérisation réussie de l'héroïne, qui se détache des clichés attendus. Cette dernière n'est aucunement présentée comme une simple victime. Elle alterne les humeurs. Si elle étouffe et peine, elle se laisse aussi aller à savourer ce statut social qu'elle a acquis, sans s'en cacher. Son fort caractère lui octroie une liberté de ton très rafraîchissante qui permet de mettre en valeur l'ambivalence du personnage et d'explorer la complexité de ses motivations et des hésitations qui la troublent. Si bien que ce portrait plus subtile qu'il n'y paraît, dressé avec une certaine finesse, l'impose véritablement comme l'atout majeur et réussi de la série dans ces premiers épisodes, concentrant tant l'attention que l'intérêt du téléspectateur.
En dépit du contexte excessivement dramaturgique du premier épisode, il faut souligner que ces évènements ne constituent qu'un catalyseur afin d'inviter Seol Hee à aller de l'avant. Sa soeur se remet ainsi rapidement et est expédiée - par la ficelle scénaristique la plus classique des k-dramas - "en convalescence" vers le fameux mirage Etats-Uniens. I am Legend, ce n'est pas seulement une série sur l'émancipation d'une jeune femme, c'est plus que cela. C'est un drama à forte dimension humaine et aux thématiques adultes, nous proposant une galerie de personnages avec leurs doutes, amenés à réfléchir sur leurs priorités, sur les décalages entre la vie menée et les rêves que l'on pouvait nourrir dans sa jeunesse. L'ambiance alterne efficacement les tonalités, souvent légères, parfois poignantes et pesantes.
Cependant, si I am Legend laisse entrevoir des choses intéressantes et un potentiel indéniable, ses deux premiers épisodes montrent aussi, par éclipse, quelques risques de dérives possibles. L'attractivité du personnage principal ne peut entièrement masquer le creux qui l'entoure, avec des protagonistes au caractère pour le moment unidimensionnel à l'excès et peu intéressants. Cet aspect peut s'expliquer par le fait que les scénaristes se sont surtout attachés à introduire Seol Hee et ont donc moins travaillé les autres, mais il faudra corriger ce déséquilibre dans les prochains épisodes. A noter également que les figures féminines s'en sortent globalement bien mieux que leurs homologues masculins. Autre élément à surveiller, les ruptures de rythme occasionnées par certains passages, avec quelques longueurs qui viennent enrayer par moment la dynamique globale de la série, dont l'atout demeure ce ressenti diffus de fraicheur qu'elle doit soigner. Elle doit d'autant plus y prendre garde que semble poindre à l'horizon un carré "amoureux" potentiel, dont les ingrédients paraissent pour le moment pouvoir s'orienter aussi bien vers un habile portrait humain et adulte de ces jeunes trentenaires qui repensent leur vie, que tomber dans des poncifs indigestes, caricature soporifique d'un quatuor déséquilibré. I am Legend a donc du potentiel, mais il reste encore à faire pour confirmer.
Sur la forme, la série bénéficie d'une réalisation lumineuse classique. Elle se déroule dans un cadre musical - le groupe de Seol Hee -, sans que la musique soit omni-présente. Au contraire, le drama semble plutôt bien géré cet aspect, en témoignent les dernières minutes du premier épisode. Une balade douce et mélancolique de Seol Hee y accompagne la prise de décision qu'elle vient de faire et la rupture annoncée, puis l'épisode se conclut sur une reprise de Killing me softly par le groupe. Des chansons qui correspondent parfaitement à la tonalité du passage et permettent de lui donner une dimension encore plus forte, preuve une fois encore de l'art sud-coréen d'allier musique et contenu dans leurs dramas.
Bilan : Si I am Legend réussit plutôt bien son entrée en matière auprès du téléspectateur, elle le doit en grande partie à la surprenante fraîcheur de son héroîne, dont l'envie et le dynamisme tranche avec la prévisibilité des autres protagonistes, aux personnalités pour le moment peu explorés. On s'attache quasi instantanément. La thématique d'une émancipation, d'une reprise en main d'une vie, en retrouvant une passion un peu mise au placard en entrant dans l'âge adulte, la musique, a un potentiel indéniable, piquant l'intérêt du téléspectateur.
Cependant, l'équilibre paraît dans le même temps relativement fragile. Quelques longueurs, quelques recours à des poncifs relationnels trop éculés, viennent troubler la fraîcheur d'ensemble. I am Legend donne l'impression qu'il suffirait d'un rien pour qu'elle bascule dans une des deux facettes qu'elle laisse entre-apercevoir : oui, elle a le potentiel pour nous conter une belle histoire d'affirmation de soi, avec un cadre musical en arrière-plan, mais attention, elle peut tout aussi bien sombrer dans le mélo poussif avec un carré amoureux prévisible. Pour le moment, le fait qu'elle capitalise sur le dynamisme de son personnage principal joue pour elle, mais il faudra nécessairement explorer plus en avant les autres protagonistes. Reste que si elle s'épanouit bien dans cette direction, ce drama pourrait s'avérer très intéressant à suivre !
NOTE : 6,5/10
La bande-annonce :
La chanson de fin du premier épisode, une reprise de Killing me softly :
13:49 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : k-drama, sbs, i am legend, kim jung eun, kim seung soo, lee joon hyuk, jang young nam, jang shin young, hong ji mi, hyun jyu ni, go eun mi | Facebook |