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24/12/2010

(Mini-série UK) The Nativity : ce soir, c'est Noël...

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En ce vendredi 24 décembre, tâchons de rester dans cet esprit particulier qui semble flotter dans l'air. Je vais donc vous parler d'une mini-série, conçue pour les fêtes, diffusée cette semaine, sur BBC1, et qui s'est achevée hier soir. Son titre semble suffisamment explicite sur le thème traité : The Nativity. Ecrite par le scénariste Tony Jordan (à qui l'on doit un certain nombre d'épisodes de Hustle ou encore de Life on Mars) et composée de 4 épisodes, d'une trentaine de minutes chacun, elle relate donc en deux petites heures une version romancée de la nativité.

Si c'est en grande partie pour son casting - on y retrouve notamment Andrew Buchan - que je me suis d'abord intéressée à cette mini-série, j'ai finalement passé une soirée pas déplaisante devant cette fiction qui est parfaite et uniquement destinée à être visionnée durant cette veille de fête. Les deux heures passent toutes seules, en partie grâce à une dimension humaine quelque peu inattendue que la mini-série va efficacement parvenir à exploiter.

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Construite de façon très académique, sur 4 épisodes, la mini-série se concentre sur le couple formé par Marie et Joseph au cours de l'année précédant la naissance de Jésus et sur les épreuves qu'ils vont devoir traverser, tout en prenant soin de recontextualiser ce récit principal. Pour évoquer la situation du royaume de Judée à l'époque, opprimé et ployant sous les taxes, elle met en scène un jeune berger de Bethléem, Thomas, tout en faisant apparaître pour quelques scènes un roi Hérode dégénéré. Quant à l'aspect théologique, il est incarné par les rois mages dont les discussions éclairent la dimension prophétique de l'évènement qui est appelé à se produire.

Pour autant, l'intérêt de The Nativity va résider dans l'approche narrative particulière choisie pour relater une histoire trop connue et trop re-écrite pour surprendre ou ménager encore une part d'originalité. Tony Jordan a donc choisi de se placer dans une perspective résolument humaine, en s'intéressant en priorité à ce couple en devenir que formaient alors Marie et Joseph. Ils étaient promis l'un à l'autre, mais non encore formellement mariés. Comment cette relation non encore consommée survivra-t-elle à la visite de Gabriel et au passage du Saint-Esprit ? Car l'affirmation de Marie, sur le fait d'être enceinte et vierge, constitue un non-sens biologique pour son entourage avant tout profondément blessé par ce qui est perçu comme une trahison de la par de la jeune femme. Si bien que finalement, ce sur quoi la mini-série s'arrête, c'est sur la manière dont ces deux jeunes gens, qui étaient encore insouciants, vont être placés devant des responsabilités et des choix qu'ils n'ont jamais demandés et la façon dont ils vont peu à peu accepter cette destinée, consolidant ainsi leur couple.

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S'il vous fallait une seule raison pour vous risquer devant The Nativity en cette période de fêtes (non, pas uniquement pour l'argument présenté dans la screen-capture ci-dessus), indépendamment de toute dimension religieuse, vous la trouverez incontestablement dans les scènes parfois brillantes que vont avoir, tout au long de la mini-série, Marie et Joseph.  La dynamique qui s'installe entre eux est admirablement bien décrite. Elle est portée à l'écran avec une vitalité plutôt innocente, couplée d'une connotation émotionnelle touchante qui sonne finalement très juste. Le téléspectateur, se sentant étonnamment impliqué, suit et partage avec eux les différentes étapes pourtant prévisibles de leur relation, de la progressive complicité, puis au rejet et à la trahison que constitue en apparence la grossesse de Marie, pour enfin parvenir à l'acceptation.

En fait, la mini-série s'attache à dépeindre avec beaucoup d'authenticité les réactions de chacun, d'incrédubilité comme d'acceptation, permettant ainsi de dépoussiérer une histoire trop connue. Au-delà de la naissance d'un Messie, ce qu'elle choisit de raconter, c'est la façon dont ces jeunes gens a priori anonymes vont être personnellement affectés par cette destinée hors du commun qui vient ainsi frapper leur couple. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si la qualité de l'écriture, globalement bien calibrée et tout en retenue, se ressent tout particulièrement lors des passages où prévaut une dimension dramatique. Les meilleures scènes sont ainsi celles de leurs confrontations. Loin du récit purement descriptif, où un aspect trop dogmatique aurait déshumanisé l'histoire, The Nativity surprend finalement par son exploitation d'une dimension très humaine dans son récit.

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A l'image de l'effort de recontextualisation très scolaire qui est fait, par l'utilisation du berger ou des rois mages pour replacer cette naissance dans le contexte spécifique où elle intervient, historiquement et théologiquement, les décors et la reconstitution d'époque restent sobres et plutôt minimalistes. En fait, c'est surtout par son arrière-plan musical que The Nativity se crée et plonge progressivement le téléspectateur dans l'atmosphère particulière de la mini-série. La bande-son prend progressivement de l'importance, utilisée notamment de façon prenante pour souligner l'importance de certains passages.

Enfin, The Nativity doit énormément à son casting. Non seulement pour les noms alléchants qu'elle rassemble dans notre petit écran, mais aussi pour l'alchimie qui s'installe instantanément entre ses deux acteurs principaux. Andrew Buchan (The Fixer, Cranford, Garrow's Law) et Tatiana Maslany (Heartland) délivrent en effet des prestations très convaincantes, pleines de fraîcheur et d'une touche d'innocence émotionnelle en parfaite adéquation avec la tonalité adoptée et, surtout, permettant à la mini-série de vraiment pleinement explorer cette dynamique de couple. A leurs côtés, se pressent d'autres figures familières du petit écran britannique, telles Peter Capaldi (The Thick of it, Torchwood), Al Weaver (Personal Affairs, Five Daughters), Art Malik (Holby City), Jack Shepherd (All about George) ou encore Obi Abili (Moses Jones).

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Bilan : The Nativity est une mini-série qui s'inscrit évidemment dans une période particulière, conçue pour être visionnée avec l'"esprit de Noël" en arrière-plan. Si elle mérite que l'on s'y attarde, c'est tout autant pour les performances de ses acteurs principaux, que pour la dimension très humaine explorée dans le récit mis en scène, qui opte pour une écriture assez innocente et émotionnelle qui sied parfaitement à ce 24 décembre.

Au final, disons que si jamais vous vous retrouvez ce soir bloqué par la neige, coincé chez vous avec votre frigo vide et pour seule perspective de se résigner à transmettre vos voeux par téléphone, voici un programme télévisé parfait pour la soirée afin de préserver l'esprit des fêtes. Mais attention, demain soir, le charme de cette mini-série sans prétention de circonstance sera déjà rompu. A mettre alors de côté pour l'an prochain.


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce de la mini-série :