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15/01/2011

[TV Meme] Day 20. Favorite kiss

On entame aujourd'hui le virage romantique de ce TV Meme avec, pour commencer, une question qui peut légitimer mille et une réponses différentes toute aussi justifiées : celle du baiser préféré. J'écris souvent que je ne suis pas quelqu'un de fleur bleue par nature, que les romances ont plus souvent suscité chez moi un profond ennui qu'une éphémère émotion... Mais derrière ce faux coeur de pierre, en y réfléchissant, je me surprends finalement à découvrir qu'il y a quand même une logique et une certaine sensibilité dans la manière dont je perçois ce type de passages romantiques.

Il faut dire que les baisers, il y en a de toutes sortes. Les passionnels qui nous font frémir, les attendus qui nous font fondre, les hésitants qui en deviennent touchants, les ratés qui nous font sourire, et même des involontaires qui donneraient plus envie de s'arracher les cheveux. Cependant, l'impact dudit baiser tient souvent bien plus au contexte dans lequel il s'inscrit, aux personnages qu'il implique, qu'à la scène elle-même qui va se dérouler sous nos yeux. Fatalement, celui qu'échangera un couple auquel on s'est attaché, pour lequel on a milité ("shippé") plus ou moins consciemment pendant des mois, voire des années, ne saurait nous laisser indifférent. La mise en scène a certes son importance, mais elle sera plus la cerise sur le gâteau que réellement déterminante dans nos souvenirs.

J'avoue que je n'avais jusqu'à présent jamais vraiment réfléchi sur mes rapports aux romances, et plus précisément à ces scènes de consécration amoureuse. Sans surprise, il y a tout d'abord un premier constat à faire : les baisers ne font pas partie des scènes qui me marquent traditionnellement et resteront associés à une série. La plupart du temps, elles figurent dans la colonne des images oubliées. Je me souviendrais que le baiser a eu lieu comme d'un fait, une avancée dans l'histoire, mais les images du passage auront disparu. (Quand je vous disais que je suis une grande romantique.)

En raison de cet obstacle mémoriel, si je remonte dans l'histoire de ma sériephilie, il y en a finalement assez peu qui sortent du lot. Ce qu'il fait qu'ils sont si particuliers, ce qui les rend différents, plus fondamentaux que les autres, c'est qu'ils ont laissé une empreinte émotionnelle, et c'est à ça que se raccrochent mes souvenirs. En laissant volontairement de côté un couple sur lequel je reviendrai la semaine prochaine, dans les instantanés qui défilent sous mes yeux, un trio se détache :

_ Celui qui constitue mon premier souvenir : C'était un baiser qui remonte à une époque où je n'étais que sériephile en devenir ("en formation"), où toutes ces implications - le feuilletonnant, l'attachement aux personnages, l'attente - étaient encore tellement nouvelles. C'était aussi une ère où je n'avais pas d'accès internet, ni les moyens de savoir si mes rêves d'apprentie-shipper seraient concrétisés par les scénaristes. C'est donc en quelque sorte une première fois dans ma téléphagie : avoir espéré le baiser et l'avoir vu se réaliser. Il s'agit du baiser de la réconciliation échangé entre Carol et Doug à la fin de la saison 3 d'Urgences.

 

_ Puis, il y a eu celui qui a marqué mon adolescence : Le premier baiser échangé entre Rory et Jess, dans la saison 2 de Gilmore Girls. Parce que, quoiqu'on en dise, pour moi, ces deux-là resteront toujours la paire qui aurait dû être, celle qui était la plus naturelle, la plus intéressante et la plus complémentaire. Ne me parlez pas de Dean ou de Logan. Je suppose que j'étais moi-aussi à l'époque dans une période où l'on se sent prête à fondre pour les bad boy.


_ Enfin, celui que j'ai le plus attendu : Sept longues saisons...! Oui, je vais vous parler d'A la Maison Blanche (The West Wing). Ce n'est pas une série qui a jamais centré son récit sur les relations amoureuses. Et quand elle s'y est risquée à l'occasion, cela a donné des résultats très contrastés. Mais elle ne pouvait pas se conclure sans offrir ce que tout téléspectateur savait et attendait : Josh et Donna consacrant (enfin) leurs sentiments dans l'euphorie d'une victoire électorale :

 

Cependant, ce n'est pas vers le petit écran occidental que je vais m'arrêter aujourd'hui (il fallait bien que cela arrive à un moment de ce TV Meme). Comme je vous l'ai dit, à mes yeux, c'est la dimension émotionnelle qui prime sur tout le reste pour faire du baiser un moment vraiment marquant qui restera graver dans ma mémoire. Et ce bref instant où j'ai l'impression de redécouvrir une fibre fleur bleue oubliée, au cours des deux dernières années, je l'ai trouvé sur un autre continent : l'Asie.

Oh, j'en conviens, vous y trouverez rarement des étreintes passionnées (et je peux comprendre, dans certains cas, les réserves de Tite Souris sur ce point). Cependant, quand je pense à un "baiser", je ne fais pas non plus référence à la rencontre incertaine et excessivement figée de deux lèvres qui s'effleurent par la magie de l'angle d'une caméra qui donne l'impression qu'elles se touchent. Je laisse aussi de côté tous ces baisers "accidentels" rattachés aux lois de la gravité, au ressort comique incertain. Je vous parle de ces scènes naturelles, impulsives ou non, souvent relativement chastes ou du moins en retenue, qui viennent consacrer et souligner un aspect sentimental qui est son coeur et sa raison d'être. Un baiser, c'est quelque chose qui n'est jamais banalisé dans ces séries. Un évènement qui ne peut pas être anodin. En investissant le registre de l'émotionnel avec la forme d'innocence propre à son écriture, elle en décuple finalement le ressenti du téléspectateur. Voilà pourquoi, dernièrement, ce sont ces baisers qui savent me toucher plus, ou du moins plus profondément.


Le dernier baiser à m'avoir ainsi marqué date de cet été 2010. Je vous en ai déjà parlé dans un bilan précédent, il nous vient de Corée du Sud : il se trouve dans l'épisode 8 de Coffee House.  (Désolée pour la qualité de la vidéo avec le logo de la chaîne flouté, il a fallu que j'aille jusque sur le web chinois pour vous la trouver.)

Ce passage vient conclure un épisode extrêment pimenté, où Jin Soo et Eun Young auront joué à l'excès sur des mises en scène et des manipulations volontaires à destination de leurs entourages respectifs, qui auront fait monter la tension entre eux durant toute l'heure. Dans sa représentation, il y a tous les classiques formels du baiser k-drama-esque : un certain degré d'inévitabilité couplé d'une impulsion soudaine d'un des deux personnages, une mise en scène théâtrale avec la caméra qui s'écarte pour nous présenter l'instant sous tous les angles, le lancement de la musique de l'OST associée aux moments romantiques. Outre le fait que ce couple m'a fait passer par tous les états au cours du drama, ce qui lui donne aussi sa force, c'est qu'elle s'inscrit parfaitement dans la narration globale. Bref, sur le moment, sans que je puisse vraiment vous l'expliquer de façon rationnelle, elle m'a juste complètement fait défaillir devant mon petit écran. Une illustration parfaite que c'est bien la dimension émotionnelle qui prime et l'emporte sur tout le reste à mes yeux. (Le pire étant que cette scène me procure toujours autant de frissons même au trentième revisionnage de ce seul passage.)

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Pour autant, en 2010, c'est un autre baiser, qui s'inscrit dans un registre différent, mais tout aussi intense, se trouvant dans un drama coréen datant de 2009 qui a pour moi frôlé la perfection à tous les points de vue : il se trouve dans City Hall.

Ici aussi, peut-être encore plus que dans Coffee House où la mise en scène avait son importance, c'est dans une forme de portée symbolique que se trouve la force de cette scène. A priori, si vous ne connaissez pas le drama, elle pourrait vous sembler banale. Mais c'est bien tout le contraire. Elle marque à plus d'un titre. Parce qu'il s'en dégage une assurance - ou un aplomb - pleine d'une douceur et d'une matûrité presque inattendues. Elle pose pour la première fois une rupture nette dans la dynamique de confrontation classiquement à l'oeuvre au sein de ce couple, à laquelle succède durant cette brève scène une tendresse jusqu'alors jamais consacrée. Ce contraste est d'autant plus frappant que le baiser est d'ailleurs opportunément précédé d'un échange plein de teasing, où Jo Gook teste les limites de Mi Rae, lui annonçant avec sa diffuse arrogance habituelle qu'il va lui donner une bonne raison de le gifler. Et pourtant, par cette scène, on perçoit bien que les deux franchissent en conscience une nouvelle étape dans leur relation.

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C'est donc ce baiser échangé entre Jo Gook et Mi Rae, dans l'épisode 14 de City Hall qui constitue mon "favorite kiss".

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27/11/2010

[TV Meme] Day 15. Favorite female character.

Le TV Meme se poursuit en explorant donc les figures téléphagiques qui nous ont marqué. Si la semaine dernière, j'avais eu toutes les peines à dégager un seul personnage masculin, aujourd'hui, la réponse s'est imposée comme une évidence. Je ne dis pas que je n'aurais pas pu en citer d'autres qui l'auraient, sans doute tout autant mérité, de CJ Cregg (The West Wing / A la Maison Blanche) à Veronica Mars (Veronica Mars) - oui, j'ai toujours eu un faible pour les femmes de tête. Cependant, en passant rapidement en revue toutes celles qui me venaient à l'esprit, un choix m'a immédiatement paru sans discussion à la lecture de ce thème.

Cela semble d'autant plus approprié que ce jour du TV Meme ne pouvait sans doute guère mieux tomber. En effet, hier, lorsque sont arrivés les premiers flocons de la saison, comme chaque année, je me suis remémorée un instant l'émerveillement enfantin que manifeste la figure féminine à l'honneur, aujourd'hui, à chaque retour de ce glacé manteau neigeux, et j'ai moi-aussi murmuré : 

Welcome, friend...

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Lorelai Gilmore

Gilmore Girls (2000 - 2008 ; WB, puis The CW)

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Lorelai et moi partageons un seul point commun, une addiction profonde à la cafféine qui m'a probablement, dès la première scène de la série, instinctivement rapproché d'elle. Pour autant, dans Gilmore Girls, le phénomène d'identification aux personnages a toujours été limité, en ce qui me concerne, à Rory. Parce que je partageais plus d'un trait de caractère avec l'adolescente aimant bouquiner et rêvant de grandes études, et aussi parce que j'ai en quelque sorte grandi avec elle, puisque nous avions "fictivement" le même âge. Mais si j'ai toujours apprécié Rory, en dépit de ses prises de décisions et choix qu'elle a pu faire en grandissant, le personnage phare de la série est toujours resté à mes yeux la figure incontournable de Lorelai.

Par son extrême vitalité, son énergie toujours débordante, son tempérament bien trempé, son pragmatisme prêt à entrer en action en toute circonstance, il est impossible de ne pas vénérer cette self-made woman capable d'illuminer l'écran, comme de toucher profondément le téléspectateur. Lorelai pétille et s'impose dans chaque scène où elle apparaît, avec son charme naturel et spontané, souvent désarmant, et son débit de paroles vertigineux. Et puis, l'interprétation de la génialissime Lauren Graham (actuellement dans Parenthood) n'est sans doute pas non plus étrangère à cette image que renvoya pendant 7 saisons un des plus entraînants personnages du petit écran qu'il m'ait été donné de croiser.

15/08/2010

(US) Gilmore Girls : Welcome to Stars Hollow.

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Un 15 août pluvieux et froid, je crois qu'il n'y a rien de plus morose. C'est dans ces moments-là que, coincée sur mon canapé, avec ma tasse de café encore fumante sur l'accoudoir, je plonge dans un rayonnage particulier de ma DVDthèque, un petit coin précieusement préservé. S'y trouve rangée avec soin mon arme téléphagique combattant les coups de blues et autres instants de déprime : Gilmore Girls.

Il s'agit d'une des séries les plus chères à mon coeur. Elle représente, pour moi, un moment de communion téléphagique unique, touchant et faisant vibrer une fibre émotionnelle, devenue peut-être aussi nostalgique avec le temps, dont elle est la seule à connaître le secret. C'est bien simple, le seul fait d'entendre retentir le générique d'ouverture suffit généralement à déposer sur mes lèvres un léger sourire insouciant et rêveur, oubliant brièvement mauvais temps et soucis.


Le générique :


Se déroulant dans une petite bourgade de Nouvelle-Angleterre du nom de Stars Hollow, Gilmore Girls nous plonge dans le quotidien de Lorelai et Rory Gilmore. Résumé volontairement succinct à l'excès, tant il apparaît bien difficile de retranscrire en mots la richesse d'une série qui va bien au-delà des simples attentes que la lecture du seul synopsis auraient générées. Ce n'est pas seulement l'histoire d'une complicité entre une mère et sa fille. Ce n'est pas juste un récit des angoisses d'une adulte gérante d'auberge ou des ambitions universitaires d'une adolescente qui voit loin, le tout saupoudré d'une vie sentimentale à construire ou reconstruire, de blessures à refermer et de projets à réaliser...

Gilmore Girls, c'est une série d'ambiance, profondément chaleureuse, légèrement sucrée, tellement attachante. Elle se crée, dès le pilote, un univers à elle, avec un environnement ayant ses propres codes, qu'il fait bon de retrouver à chaque épisode. C'est une fiction qui, tout en abordant des thèmes classiques, adolescents et adultes, sur la vie en général ou sur l'amour en particulier, saura se montrer tour à tour, drôle, absurde, émouvante, authentique et touchante. Une dramédie dans toute la noblesse que ce terme implique et qui a toujours rendu cette série inclassable à bien des égards. Elle propose ainsi une alternance naturelle des tonalités. Si elle s'apprécie autant, c'est en grande partie grâce à son écriture fine, servie par de délicieux dialogues, d'une richesse rare, au débit aussi vertigineux qu'exaltant, et qui se savourent comme autant de perles, gourmandises sucrées offertes par des scénaristes inspirés.

Gilmore Girls, c'est aussi une série profondément humaine, qui soigne tout particulièrement les relations entre ses personnages. Ces derniers forment un ensemble attachant, aux personnalités hautes en couleurs et clairement affirmées, dont les différences constituent la richesse. Les rapprochements, les conflits, les réconciliations rythment un quotidien aux thématiques somme toute classiques, mais auxquels la mise en scène confère des accents atypiques et étonnants, qui sonnent de façon tellement unique.

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Gilmore Girls, ce n'est pas une série sur laquelle je peux rédiger une critique ou une analyse classique. C'est une fiction dont les épisodes savent me toucher en plein coeur, m'égayer, me divertir ou m'émouvoir, comme aucune autre. C'est un moment d'osmose, un instant diffus de plénitude téléphagique, forcément très personnel, que tout téléphage va chérir lorsqu'il aura la chance de le rencontrer. Je ne "regarde" pas un épisode de Gilmore Girls, je le "ressens". Il s'y opère une magie dont le charme se réinvente constamment au rythme de mes revisionnages.

On a tous notre série baume au coeur, choisie par notre coeur de façon très subjective sans que la raison intervienne. Celle qui demeurera à part. Vous connaissez désormais mon refuge secret. Jusqu'à présent, je n'en ai jamais  croisé aucune autre rentrant dans cette catégorie, au cours de mes explorations téléphagiques.

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