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17/08/2011

(K-Drama / Pilote) Birdie Buddy : une histoire d'accomplissement sportif simple et humaine

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Avec le drama (au sens propre du terme) actuel qui agite les coulisses de Myung Wol the Spy, illustrant les problèmes liés au fait de filmer les épisodes à flux tendu par rapport à la diffusion télévisée, Birdie Buddy est un peu le contre-exemple qui prouve qu'on peut avoir tout autant de soucis en optant pour une autre façon de faire. En effet, c'est la série qui avait préalablement été intégralement tournée, mais dont plus personne ne savait quoi faire une fois la production finie. C'est ainsi qu'elle fait un peu figure de miraculée aujourd'hui. Initialement, elle aurait dû être diffusée il y a un an, au cours de l'été 2010. De reprogrammations en annulations, elle vit ensuite la case du printemps 2011 promise sur MBC lui échapper. Finalement, alors que plus personne ne semblait y croire, début juillet, tvN a annoncé qu'elle la diffuserait.

Birdie Buddy a donc débuté sur la chaîne payante le 8 août 2011. Diffusée les lundi et mardi soirs, à raison de deux épisodes par semaine, le changement de chaîne a aussi nécessité un redécoupage des épisodes. Alors que la série aurait dû comporter 20 épisodes de 70 minutes chacun, elle comptera finalement 24 épisodes d'environ 45 minutes. Après toutes ces épreuves, j'avais fini par me demander à quoi pouvait bien ressembler Birdie Buddy : est-ce que ces difficultés étaient causées par sa (son manque de) qualité ? Je me suis donc installée sans attente particulière devant ses deux premiers épisodes. Mais avec sa sobriété narrative, sa dimension humaine et son environnement sportif, j'ai finalement trouvé ces débuts plaisants (à défaut d'y desceller déjà une étincelle).

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L'héroïne, Sung Mi Soo, est issue d'un milieu populaire, loin des grandes villes. Son père travaille à la mine, sa mère fait le ménage est assure les fins de mois en vendant ses légumes. Mais Mi Soo a cependant une passion très particulière depuis son enfance : elle adore le golf. Si l'image renvoyée par ce sport surtout pratiqué par les classes les plus aisées de la société ne semble pas vraiment lui correspondre, Mi Soo ne se laisse pas démontée pour autant. Sa mère a été caddie pendant un temps, et elle fait toujours le ménage au centre de golf local : cela va lui permettre d'inscrire sa fille, sur-enthousiaste, à ses premiers cours, cultivant et perfectionnant ainsi une passion réelle jusqu'à l'âge adulte. Elle grandit donc un club de golf à la main, gâtée par des parents prêts à tous les sacrifices financiers pour voir leur enfant heureuse.

Devenue une jeune femme, alors même qu'elle continue à s'entraîner, Mi Soo se heurte à un principe de réalité qui finit par la rattraper : que peut-elle espérer de ce sport, où cela la conduit-elle ? Son rêve serait à terme de devenir professionnelle, mais la route apparaît bien longue. C'est dans une période de doute, alors qu'un tournoi important s'annonce, qu'elle fait la rencontre d'un ancien golfeur, John Lee, pas forcément des plus avenants. Dans le même temps, le tournoi en préparation explique le retour des Etats-Unis de Min Hae Ryung, la fille de la propriétaire du grand complexe de golf. Cette dernière a été entraînée depuis son plus jeune âge par sa mère pour devenir une joueuse d'élite. Pour cela, elle souhaite notamment engager John Lee, à la philosophie de vie assez atypique, comme son entraîneur personnel.

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Sans chercher à faire dans l'originalité, Birdie Buddy se réapproprie avec assurance et une efficacité à saluer des recettes classiques d'un genre qui a fait ses preuves. C'est un parcours initiatique que l'on va suivre. Le cadre sportif s'y prête : déjà, les épisodes effleurent la question du dépassement et de la confiance en soi, le golf étant un sport individuel, donc très personnel. Plus généralement, c'est toute la mise en scène des disparités sociales entre l'héroïne et ce milieu du golf auquel elle aspire qui sonne comme une invitation à participer à une aventure humaine formatrice pour grimper les échelons. Dans ce lent, sans doute difficile, apprentissage qui attend Mi Soo, la jeune femme - au dynamisme inébranlable - va devoir prendre ses responsabilités pour atteindre son objectif - celui de devenir une professionnelle vivant de sa passion -, sortant grandie des épreuves qu'il lui faudra traverser. Si les ressorts narratifs paraissent indéniablement familiers, la simplicité et la fraîcheur qui émanent de ce drama jamais prétentieux suffisent à retenir l'attention d'un téléspectateur qui suit sans déplaisir cette entrée en matière.

Birdie Buddy séduit également par ses personnages. Certes, il n'y a pas de coup de foudre pour l'un ou l'autre, mais c'est plutôt grâce à l'ensemble homogène qu'ils forment que la série s'impose. En effet, dans cette galerie de protagonistes très différents, personne n'est unidimensionnel. L'héroïne l'illustre d'ailleurs très bien : Mi Soo est douée et passionnée par le golf, mais jusqu'à présent elle ne s'était jamais vraiment arrêtée sur le sacrifice consenti par ses parents - sa mère surtout - afin qu'elle puisse vivre ses rêves. Or de l'insouciance à une pointe d'égoïsme, il n'y a parfois qu'un pas. Quant à Hae Ryung qui s'impose comme sa vis-à-vis sur un court de golf, elle a peut-être l'assurance des privilégiés, mais ses blessures personnelles et ses rapports conflictuels avec sa mère montrent aussi combien la richesse ne compense pas une cellule familiale éclatée. La série nous fait même nous attacher à des personnages secondaires. Tout le monde a sa part d'ambivalence, du frère de Mi Soo à ses amis, mais aucun n'est caricaturé à l'excès, ni détestable. Birdie Buddy semble ainsi proposer une histoire très humaine, dans le bon sens du terme. Ce n'est pas innovant, mais c'est une fiction plutôt chaleureuse qui s'apprécie sans arrière-pensée. 

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Sur la forme, Birdie Buddy fait preuve d'une même simplicité. On est loin de l'esthétique rendu par la caméra magique de Scent of a woman ou l'image sur-travaillée de The Princess' Man, mais cela sied parfaitement à un drama comme Birdie Buddy qui cultive une sobriété finalement assez rafraîchissante. C'est d'autant plus opportun que la série va vraiment savoir exploiter ses décors et jouer sur une alternance entre les deux milieux sociaux représentés - les mines désaffectées d'une part, le complexe de golf luxueux de l'autre. La neutralité de la caméra, qui met cependant bien en valeur des images colorées, se justifie donc. Quant aux quelques effets spéciaux décalés proposés - le golf façon Quidditch par exemple -, on pardonne facilement. Au niveau musical, en revanche, la bande-son demeure pour le moment assez anecdotique.

Enfin, côté casting, sans briller, chacun prend peu à peu ses marques pour délivrer une performance d'ensemble homogène globalement correcte, sans être transcendante. C'est Uee (You're Beautiful ; du groupe After School) qui incarne l'héroïne dans ce qui est son premier rôle principal dans un drama. Elle est secondée par Lee Yong Woo (Style), qui reste pour le moment en retrait sans doute peu aidé par l'attentat capillaire dont il a été victime (cf. screen-capture ci-dessus), et Lee Da Hee (The Secret of Keu Keu Island). A leurs côtés, on retrouve également Yoon Yo Sun, Oh Hyun Kyung, Yoo In Na ou encore Park Han Bi.

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Bilan : Pas déplaisants à suivre, plutôt attachants même, les débuts de Birdie Buddy répondent aux attentes que le synopsis avait pu faire naître. Sans être indispensable, c'est un drama initiatique, à la tonalité très humaine, qui correspond bien à la période estivale - on en vient à regretter qu'il n'est commencé il y a quelques semaines. Pour ceux qui souhaitent voir mûrir et s'affirmer des personnages dans un cadre sportif particulier, où le dépassement de soi côtoie le dépassement des classes sociales, Birdie Buddy devrait remplir son rôle. Pour les amateurs du genre.


NOTE : 5,75/10


La bande-annonce de la série :

29/06/2011

(K-Drama / Pilote) I need romance : dramédie romantique moderne étonnamment rafraîchissante

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Si le mois de juillet à venir annonce une nouvelle vague de nouveautés potentiellement très intéressantes en Corée du Sud, dont plusieurs fusion sageuk que j'avoue surveiller d'on ne peut plus près et envers lesquels je nourris quelques espoirs, en ce dernier mercredi asiatique du mois de juin, c'est d'une petite nouveauté sud-coréenne parfaitement dans l'air du temps de ce début d'été dont je vais vous parler aujourd'hui.

Diffusée depuis le 13 juin 2011, prévue pour une durée de 16 épisodes, I need romance a la particularité d'être programmée sur la chaîne payante tvN, les lundi et mardi soir. Derrière ses atours de comédie romantique, classiques au petit écran du pays du Matin Calme, il souffle sur ses premiers épisodes un étonnant vent de fraîcheur, presque de "modernité" pourrait-on dire, dans la façon d'aborder les dilemmes relationnels de son héroïne. Si cette tonalité reste à confirmer, elle a le mérite de poser immédiatement l'identité d'une série qui n'est pas sans rappeler, par son esprit, son aînée américaine, Sex & The City.

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I need romance commence sur un refrain bien connu, sur l'air de "on s'était dit rendez-vous dans dix ans, même jour, même heure"... Une classe de collégiens s'était jurée de se retrouverune décennie plus tard sur le terrain de jeux de leurs exploits d'enfance. Si Sun Woo In Young n'a pas oublié cette promesse, c'est malheureusement en vain qu'elle va attendre ses anciens camarades qui ne viendront pas. Seul arrive au rendez-vous Kim Sung Soo, une connaissance d'une autre classe, qui avait toujours eu un faible pour l'extravagance et la spontanéité teintée d'innocence de celle qui est désormais devenue une belle jeune femme. Les deux anciens camarades flirtent sur le chemin du retour, pour finalement céder à l'attraction mutuelle : c'est le début d'une longue relation.

Et c'est dix ans plus tard que nous les retrouvons ensuite, pour véritablement débuter le récit. Sung Soo est devenu réalisateur ; In Young travaille dans une entreprise. Le couple, désormais trentenaires, s'est doucement installé dans une routine quotidienne confortable, mais d'où l'étincelle passionnelle du départ est absente. Les certitudes d'In Young commencent à être érodée par cette demande en mariage qu'elle attend tant, mais que Sung Soo ne semble pas décider à formuler. Les débats à bâtons rompus avec ses amies, au cours desquels les trois jeunes femmes dissèquent leurs relations respectives, ne la rassure guère. D'autant que la carrière de réalisateur de Sung Soo démarre brusquement avec un succès commercial. Le voilà qui attise des convoitises, tandis que leurs rapports se réduisent à une expression purement platonique dont In Young ne peut se satisfaire.

Après dix ans d'amour confortable, la jeune femme décide finalement de reprendre en main sa vie amoureuse et de repartir en quête de la vraie passion. Peut-elle retrouver cette flamme chez Sung Soo, ou doit-elle espérer de nouvelles rencontres ?

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I need romance surprend agréablement d'entrée de jeu par sa manière aussi directe que décomplexée d'aborder la relation du couple central du drama. Dès la scène d'ouverture, entre baisers gourmands et discussions intimes sans tabous, la série impose une écriture résolument moderne, s'émancipant du carcan classique plus en retrait et platonique des romances du genre. Il souffle ainsi sur le récit un surprenant vent de fraîcheur, très agréable, qui occulte et fait oublier le côté trop bien connu de l'histoire mise en scène. De plus, cette approche "libérée" confère une vraie authenticité à ce portrait très humain qui est dépeint. Si la série n'échappe pas à quelques poncifs du genre, c'est avec beaucoup de justesse et une impression de proximité naturelle que les problèmes rencontrés sont abordés : comment maintenir une relation toujours aussi épicée après dix ans de vie commune ?

Tout en se réappropriant les codes traditionnels de la comédie romantique, I need romance n'en conserve pas moins une distance salvatrice avec une approche trop fleur bleue dont elle reconnaît malgré tout l'existence. Mêlant les tonalités, elle opte pour une légèreté, résolument versatile et toujours rythmée. Avec simplicité, elle se joue de tous les clichés avec un humour un peu espiègle qui charme tout autant qu'il prête souvent à sourire. La scène du premier baiser entre In Young et Sun Soo est particulièrement révélatrice. Ce baiser "drama-esque", sous la neige avec un lampadaire éclairant les amoureux, ne doit rien au hasard : c'est le fruit d'une volontaire mise en sène spontanée de l'héroïne, qui reproduit elle-même ses fantasmes romantiques. De même, les douces aspirations de retraite à la campagne, de tombes côte à côte, sont traitées avec un second degré plaisant qui impulse une sacrée dynamique et beaucoup de fraîcheur à l'ensemble.

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Pour aborder tous ces sujets sans langue de bois et avec un aplomb certain très revigorant, I need romance utilise un procédé narratif connu : introduire un groupe d'amies autour de l'héroïne. Les discussions, directes, s'inscrivent dans la droite lignée de cette "modernité" du drama : on y trouve une alternance constante entre les attentes et inhbitions sociales et une émancipation où l'on parle sexe sans détour. Les discussions à bâtons rompus du trio fonctionnent par leur dynamisme, mais aussi en raison des personnalités clairement identifiables des protagonistes. Ces dernières, représentatives de vues presque antinomiques, sont très différentes, mais se complètent parfaitement à l'écran. Elles se parlent avec la franchise parfois douloureuse de l'amitié, ne manquant ni de répartie, ni d'une spontanéité qui leur fait appuyer là où ça fait mal. La filiation avec Sex & The City est perceptible et assumée. Dans cette optique, I need romance apparaît plus téméraire que The woman who still wants to marry sur ce thème effleuré l'an dernier.

Au-delà du ton global, la dimension humaine de ce drama s'impose assurément comme un des atouts qui va fidéliser le téléspectateur. S'il y a des excès, des points un peu plus caricaturaux, l'impression d'authenticité n'est à aucun moment remise en cause. Il y a peu d'artificialité dans ces personnages auxquels on s'attache rapidement. L'ambiance créée est confortable, plaisante à suivre et divertissante dans le bon sens du terme. Ainsi, les débuts de I need romance pose donc les bases d'un drama relationnel qui a les moyens de se construire une identité et de pouvoir se faire une place dans cette catégorie trop prisée de la comédie romantique.

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Sur la forme, I need romance s'efforce d'adopter ce même dynamisme léger qu'elle insuffle par ses dialogues. La réalisation surprend par sa nervosité, ayant par exemple tendance à alterner les plans proches/plus larges même dans les scènes de discussion les plus posées. L'effet de style est parfois un peu artificiel, mais la bonne volonté est manifeste. La photographie assez épurée apparaît légère, les teintes sont colorées, le tout correspondant à l'atmosphère du drama. On ressent donc bien l'effort de conférer un certain rythme à l'ensemble ; la musique, omni-présente, offre un cocktail d'inspirations avec quelques chansons classiques qui collent bien à l'histoire.

Enfin, I need romance bénéficie d'un casting sympathique qui a le mérite de savoir rester simple et d'apporter une touche authenticité aux différentes personnalités mises en scène. Jo Yeo Jung (The Road Home), expressive et spontanée à souhait, apporte ce côté un peu pétillant qui donne pleinement vie à l'héroïne du drama. Pour lui donner la réplique, Kim Jung Hoon (Goong, Witch Amusement) offre un pendant réservé et posé qui met bien en lumière le déséquilibre dans leur relation. Choi Jin Hyuk (It's okay, Daddy's girl) incarne un collègue de travail à l'amitié pas forcément désintéressée, tandis que Choi Yeo Jin (My Woman) et Choi Song Hyun (Prosecutor Princess) forment un duo détonant d'amies de choc, toujours là pour offrir leurs avis sur l'état de leur vie amoureuse respective.

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Bilan : Dramédie pétillante empruntant les chemins les plus classiques de la comédie romantique sud-coréenne, I need romance surprend pourtant par sa vitalité et la fraîcheur qui s'en dégagent. Alternant les tons, entre légèreté et passages plus pesants, elle bénéficie d'une écriture légère très dynamique, cultivant une modernité recherchée, qui retient l'attention. Les personnages, attachants, complètent ce cocktail qui, sans révolutionner un genre trop bien connu, se construit un style identifiable qui lui est propre. Un divertissement à surveiller.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :


Un petit teaser :

08/09/2010

(Pilote / K-Drama) Secret Investigation Record (Joseon X-Files : Secret Book) : enquêtes sur des phénomènes inexpliqués en plein XVIIe siècle




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La première fois que j'ai entendu parler de Secret Investigation Record, mon réflexe a été de relire à nouveau l'article qui m'était tombé sous les yeux, de crainte que mon cerveau ait mal traduit le texte anglais qui défilait. Mais non, tvN envisageait bel et bien d'explorer des mystères fort peu courants dans les fictions asiatiques, en embrassant une thématique de science-fiction. Mieux encore, l'histoire se déroulerait au... XVIIe siècle. Adieu images d'Epinal futuristes, bonjour cadre de sageuk traditionnel. De quel scénariste ingénieux défiant les conventions cette initiative venait-elle ? La simple idée, presque saugrenue, de mêler ces deux thèmes a priori si éloignés avait fait naître en moi une curiosité, d'où perçait une pointe d'enthousiasme. Impression renforcée par les premières bandes-annonces où, à défaut de petits hommes verts, des objets volants non identifiés semaient la panique dans certaines provinces du royaume de Joseon...

La diffusion ayant débuté le 20 août 2010 - pour 12 épisodes prévus au total -, c'est donc avec une certaine excitation, doublée d'une relative appréhension (en raison de la fameuse équation, trop d'attente = déception), que j'ai lancé les deux premiers épisodes l'autre soir. D'une durée excessivement brève (seulement 45 minutes chacun), je ne les ai pas vus passer. S'ils se contentent d'introduire les enjeux, ils le font efficacement et remplissent pleinement leur office qui était de s'assurer que le téléspectateur serait fidèle au poste pour le prochain. Car, oui, me voilà fort intriguée et plutôt enthousiaste.

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Les premières scènes du pilote donnent immédiatement le ton de la série. Une exécution est perturbée par le passage d'un étrange objet lumineux dans le ciel qui, poursuivant sa route, sème la panique dans les bourgs environnants d'une petite province de Chosun où débute l'histoire. Ayant assisté à toute la scène, le gouverneur estime qu'il est de son devoir de rapporter les faits troublants dont il a été témoin, en dépit des fortes réticences de ses subordonnés qui devinent qu'une telle information risque de ne pas laisser le pouvoir indifférent. En cas de mauvaise nouvelle, le messager est souvent celui qui est blamé. C'est que, si de nos jours, de tels rapports seraient classifiés comme provenant d'un fou, on devine que dans la société rigide de la Corée du XVIIe siècle, tenir de telles allégations reviendrait plutôt à remettre directement en cause l'autorité du souverain. En clair, l'interprétation se rapprochera plus du soupçon de trahison que de propos tenus par un illuminé. C'est ainsi que le pouvoir réagit de la manière la plus conservatrice qui soit, procédant à l'arrestation du gouverneur et entreprenant de le faire se dédire par la torture.

Tout aussi logiquement, les hauts dignitaires de la capitale dépêchent un enquêteur sur place, officiellement pour vérifier les faits avancés, officieusement pour enterrer l'affaire et donner des fondations à l'accusation de complot portée contre le gouverneur. C'est à Kim Hyung Do que revient cette dangereuse tâche, désigné en raison de son absence d'affiliation politique, mais dont l'accusé fut le mentor. Particulièrement déterminé, attaché uniquement à la vérité, il met immédiatement le doigt dans un engrenage fort dangereux. Evidemment, ses découvertes - notamment la disparition d'un village entier - tendraient plus à confirmer les propos du gouverneur, ce qui n'est pas un résultat acceptable pour ses supérieurs.

Excessivement têtu, le jeune homme s'obstine dans ses investigations, mettant peu à peu à jour la réalité d'évènements troublants, dont l'existence d'un service particulier de l'Etat gardien de bien des secrets. Le sacrifice finalement consenti par son mentor exonèrera Hyung Do dans l'affaire de l'ovni, mais il lui ouvre surtout dans le même temps les portes de ce service mystérieux où le jeune homme se retrouve affecté d'office, en plus de sa fonction d'officier enquêteur. Leur mission est de consigner les évènements inexpliqués qui peuvent avoir lieu dans le Royaume, avec l'espoir que dans quelques centaines d'années, d'autres seront en mesure de comprendre ces phénomènes : ce sont les fameux "X-Files" des Annales de l'Histoire de Chosun. La vie de Hyung Do va prendre alors une toute autre perspective.

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Le premier - et principal - point fort de Secret Investigation Record réside bien évidemment dans l'originalité des thématiques mises en scène. Au pays du mélodrama et des comédies romantiques, voici une série qui se propose d'introduire rien moins que de la science-fiction dans son scénario ! Tranchant au sein du paysage téléphagique sud-coréen, l'initiative constitue déjà un effort louable et appréciable qu'il convient de saluer. Pour ce qui est de l'introduction dans le fantastique, celle proposée par les deux premiers épisodes reprend un thème très classique du genre (mais rarement mis en scène au pays du Matin Calme, il faut bien le dire) : un objet volant non identifié provoque des scènes de panique en effectuant des rase-mottes dans une province de Chosun. Une telle vision suscitant déjà toutes les spéculations possibles dans notre monde moderne, je vous laisse imaginer l'ampleur des rumeurs que cela peut déclencher, au XVIIe siècle, la simple idée d'un objet volant dans le ciel paraissant défier toute rationnalité. 

A partir de là, Secret Investigation Record poursuit dans l'exploration de cette thématique en optant pour le recours à tout ce qui a su faire le charme de ces histoires. Rien ne manque à l'appel dans le manuel de la rencontre du 3ème type : qu'il s'agisse de la sonde volante, ou bien de l'intense lumière blanche aveuglante, ou encore de la faille temporelle (parlons même de "boucle") à proximité de la région où semble se fixer l'ovni, tous les ingrédients sont là. Ce classicisme est en un sens rassurant, car on y trouve instantanément ses marques. Cependant, les réflexes du téléspectateur, abbreuvé de déclinaisons à l'infini de ces thématiques sous d'autres latitudes, le rendent plus perceptif aux excès de naïveté dont les scénaristes font preuve dans la gestion de ces éléments. Instinctivement, on opère des comparaisons et la transposition de ficelles traditionnellement occidentales à la sauce sud-coréenne déstabilise parfois un peu.

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La gestion du rythme narratif suit un tâtonnement similaire. En effet, les scénaristes jugeant peut-être que 12 épisodes, cela va être excessivement bref pour nous relater tout ce qu'ils ont en projet, n'hésitent à introduire des sauts dans la narration, des ruptures de rythme, voire à prendre des raccourcis. Tout cela a l'avantage de permettre à l'intrigue de passer très vite, sans que l'attention, ni l'intérêt du téléspectateur ne faiblissent un seul instant. Cependant, le bémol est d'engendrer parfois une impression de rapidité excessive, avec des avancées brusques et certains points considérés comme implicites, alors qu'ils auraient mérité un peu plus d'exposition. C'est à l'évidence un choix fait à dessein par les scénaristes : ils refusent de proposer un simple récit trop posé. D'ailleurs, on retrouve dans les ficelles narratives de ce drama beaucoup de subtilité et de non-dits : tout n'est pas présenté "clef en main" au téléspectateur, à lui de se montrer attentif. Cette responsabilisation n'est pas pour me déplaire, tant certains dramas ont la fâcheuse tendance de souligner à outrance les évidences. La tradition des séries coréennes reste cependant conservée, par le biais d'une écriture qui demeure suffisamment "innocente".

C'est parfois par ces allures un brin naïves que Secret Investigation Record pèche un peu, donnant l'impression de naviguer entre deux eaux. En dépit de ces quelques maladresses, il faut saluer l'effort réalisé pour nous plonger dans une atmosphère résolument sombre, où perce une paranoïa sourde, nous invitant à nous méfier de tous ceux que croise Hyung Do. Rapidement, le téléspectateur s'interroge sur les loyautés réelles ou supposées des uns et des autres, sentant confusément qu'il lui manque certains éléments pour comprendre les luttes d'influence qui se jouent sous nos yeux. Entre ambitions personnelles, protection du royaume et service du roi, les conflits d'intérêts sont arbitrés diversement suivant les protagonistes. S'ajoutant aux ingrédients de fantastique introduits, l'atmosphère ainsi créée se révèle des plus intriguantes, captivant rapidement le téléspectateur pour culminer dans les  scènes de fin du deuxième épisode - magistrale mise en scène des loyautés qui s'étiolent - qui me laissent espérer que la suite sera du même calibre.

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Prenant beaucoup d'initiatives sur le fond, avec des expériences narratives des plus intéressantes même si elles ne sont pas toujours maîtrisées, Secret Investigation Record se démarque également considérablement des dramas traditionnels dans sa forme. Il faut absolument insister et rendre hommage au style choisi. Loin des couleurs chatoyantes et artificielles d'un tournage en studio, la réalisation a opté pour des couleurs plus sombres et riches, dans une tradition qui se rapproche plutôt des productions cinématographiques sud-coréennes. Le choix est parfait pour retranscrire la tonalité du drama. La photographie est superbe, faisant ressortir la beauté tant des paysages que des personnages. Elle donne en plus une impression de réalisme accrue. Ce ressenti est renforcé par la décision de filmer nombre de scènes "caméra à l'épaule". L'image tressaute, contribuant à cette atmosphère un peu inquiétante. Pour parler en terme de comparaison, cela m'a fait penser un peu à la manière dont était réalisé Conspiracy in the court, mais de manière plus ambitieuse, aboutie et soignée. Pour accompagner cette réalisation sans artifice, la bande-son, tout d'abord en retrait, se révèle progressivement dans des morceaux instrumentaux qui sont un écho parfait pour parfaire l'ambiance atypique qui règne dans ce drama.

Enfin, le drama peut s'appuyer sur un casting globalement solide. Kim Ji Hoon décroche ici un premier rôle des plus intéressants, incarnation du héros (trop) droit, maniant un esprit logique et déductif acéré, et n'ayant pas froid aux yeux. Il s'en sort plutôt bien dans les divers registres que son personnage expérimente, de l'émotionnel jusqu'à la froide détermination. Un brin de sur-jeu parfois, mais rien de bien rédibitoire. Les deux premiers épisodes étant résolument centrés sur Hyung Do, on a assez peu l'occasion d'apprécier les performances des autres membres du casting qui, pour le moment, se contentent d'une présence en retrait. On retrouve parmi eux Im Jung Eun en vis-à-vis féminine intrigante, l'excellent Kim Gad Soo, Jo Hee Bong ou encore Jun So Min.

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Bilan : Secret Investigation Record tranche dans le paysage téléphagique sud-coréen traditionnel à plus d'un titre. Si sa thématique s'inscrit dans les canons du genre - tout téléspectateur un tant soit peu familier avec la science-fiction occidentale y retrouvera tous les ingrédients indispensables -, l'originalité réside en fait surtout dans le cadre historique qui est proposé. Prendre un thème aux accents plutôt futuristes pour y mêler les données et les contraintes du Chosun du XVIIe siècle, voilà quelque chose qui est assez osé. L'expérimentation semble d'ailleurs le maître mot des scénaristes qui tentent beaucoup, tant sur la forme, avec une réalisation originale superbe, que sur le fond, avec un style narratif à parfaire et une atmosphère sombre, teintée d'une paranoïa diffuse, qui prend peu à peu. Tout n'est pas parfaitement maîtrisé dans le rythme de l'histoire, certains aspects pèchent par une écriture un peu naïve, mais ces deux premiers épisodes montrent assurément des choses très intéressantes qui donnent envie de poursuivre l'aventure. Une expérience à poursuivre !


NOTE : 7,5/10


Le générique de la série :


La bande-annonce de la série (version courte) :


La bande-annonce de la série (version longue) :

28/03/2010

(K-Drama / Pilote) Harvest Villa : cocktail détonnant de genres très différents


Mine de rien, ce blog commence à contenir un certain nombre de "tests de pilotes" de séries coréennes ! Et vu la nouvelle vague de nouveautés en train d'arriver avec le printemps, la tendance ne va sans doute pas aller en diminuant. Car, le cercle est pernicieux : la curiosité nourrit la curiosité. Je crois avoir trouvé mes marques dans ce nouveau paysage téléphagique. J'ai intégré la Corée du Sud dans mes habitudes téléphagiques quotidiennes : sélection des sites d'intérêt, inauguration d'une page de flux rss sur mon reader, réflexe de la consulter plusieurs fois par jour... Bref, un fonctionnement sériephile des plus classiques.
Si bien que je suis en train de réfléchir à une réorganisation de la catégorie "Séries asiatiques" : peut-être opérer une distinction, à l'image des séries des autres nationalités, entre les reviews des pilotes et les critiques d'ensemble de séries. Vu que la rubrique commence à être assez remplie, cela permettrait à chacun de s'y retrouver plus facilement.

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Toujours plongée dans les nouveaux dramas ayant débuté au cours de ce mois de mars, ma  découverte de la semaine fut assez étonnante ; je n'ai toujours pas réussi à bien la cerner après le visionnage des deux premiers épisodes. Présentée de façon assez intrigante comme un drama alliant suspense et comédie, le tout saupoudré d'un zeste de drama, Harvest Villa paraissait proposer un mélange des genres potentiellement intéressant, ou du moins assez original pour susciter la curiosité de la téléspectatrice que je suis. Ayant débuté le 5 mars 2010 sur la chaîne câblée sud-coréenne tvN, elle devrait normalement comporter un total de 16 à 20 épisodes.

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La volonté de Harvest Villa apparaît d'emblée de se positionner à un croisement des genres, cherchant à prendre en défaut l'attente du téléspectateur, tout en s'appropriant des ficelles de genres très différents, tellement classiques que l'on pourrait les qualifier de clichés. Cette envie d'impulser une certaine folie se remarque dès la construction, un peu hâchée et brouillonne, du pilote. Ce dernier s'ouvre en effet sur une scène digne d'un drame à suspense : dans une ambiance nocturne et angoissante, alors qu'une tempête fait rage dehors, un meurtre est en train de se commettre. Voulant manifestement obtenir quelque chose de leur victime, trois individus anonymes, encapuchonés, poursuivent et font tomber un vieil homme du toit d'un immeuble, sous les yeux effarés d'un alcoolique, habitant le bâtiment, qui en perd la raison. Le bref aperçu des autres occupants, dans leurs appartements, n'est pas fait pour rassurer le téléspectateur, instantanément intrigué par ce qui se joue sous ses yeux, qu'il ne peut comprendre pour le moment. Une brève scène policière nous indique ensuite que les autorités concluent à un suicide, classant ainsi rapidement l'affaire.

Après cette entrée en matière qui prend à rebours le téléspectateur par la tension et l'ambiance inquiétante distillées dans l'immeuble où le drame s'est produit, l'épisode enchaîne sans la moindre transition sur des scènes tout droit sorties de la plus classique et fleur bleue des comédies romantiques sud-coréennes. Elles vont nous permettre de présenter le fils de la victime dont nous venons d'assister à la mort et qui est le personnage principal de la série. Ici, la série empile les poncifs du genre : coup de foudre à l'égard de la jolie voisine qui vient de s'installer, tentatives de flirt calamiteuse et pseudo-rebondissements, aux ficelles énormes. Cela cherche à être drôle, sans vraiment y réussir. Ou plutôt est-ce une mise en application de la maxime selon laquelle, plus c'est énorme, plus cela peut passer auprès du téléspectateur.

Cette collision des genres peut quelque peu déstabiliser. Reste que ce traitement finalement un peu par l'absurde, en accumulant les stéréotypes, n'éclipse cependant pas complètement le fil rouge que va constituer le meurtre du départ. Car le fils hérite de la propriété de son père, sous la condition de devoir aller y habiter jusqu'à ses 32 ans, qui interviendront dans quelques mois. Mais il est probable que ce qui lui paraît comme être une brève parenthèse l'amènera à creuser ce mystère qui entoure le bâtiment et le soi-disant suicide de son père, qu'il n'avait pas revu depuis des années.

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Le concept clé de Harvest Villa a priori était donc une envie de mêler plusieurs genres très différents. Rester à déterminer quel cocktail tous ces ingrédients allaient produire. En effet, si cette initiative peut apporter un peu de sang neuf à ces concepts, cela pouvait aussi se révéler une ambition potentiellement glissante et déboucher sur un étrange hybride improbable à la narration pas très équilibrée. Le début du drama le place en fait entre ces deux résultats extrêmes. Car c'est au final un bien étrange alliage, assez étonnant, qui ressort de tout cela. Pas désagréable à suivre, mais assez désarçonnant quand même. On obtient une alternance de scènes très diverses, qui empruntent aux stéréotypes des fictions coréennes pour chacun des genres vers lesquelles elles sont censées tendre, le tout s'enchaînant sans la moindre transition. Ainsi, à un passage digne de la plus traditionnelle des comédies romantiques, succède une scène tout droit sortie d'un policier sombre. Cette versatilité dans la tonalité, qui s'opère de façon très rapide, fait qu'il est assez difficile de cerner immédiatement où est-ce que l'on a mis les pieds. Initialement, cela peut laisser quelque peu perplexe le téléspectateur qui est assailli de mille et une interrogations : Où les scénaristes veulent-ils en venir ? Quelle ambiance cherchent-ils vraiment à créer ? Qu'est-ce que c'est que cet O.T.N.I. (object télévisuel non identifié) ?

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Cet emprunt assumé à tous les poncifs des différents genres, presque opposés, parvient, au cours du deuxième épisode, à se stabiliser un peu. Ou du moins le téléspectateur commence-t-il à s'y habituer. Romance, comédie, policier, suspense, presque action... Tout y est. On retrouve même parfois ce mélange au sein d'une seule scène, ou alors c'est la storyline dont elles dépendent qui donne le ton. Une chose est sûre, la série, avec ses clins d'oeil et cette volonté de jouer sur ces clichés, ne se visionne pas au premier degré. Même les instants qui ne sont pas estampillés "comédie", par leur présentation très over-the-top, se regardent avec une nécessaire prise de distance salvatrice. Finalement, Harvest Villa semble être une série cherchant volontairement à provoquer un cocktail détonnant, souhaitant avant tout divertir et encourageant le téléspectateur à s'amuser face aux rebondissements improbables et autres storylines qui s'ajoutent à l'intrigue principale. Car, en dépit de l'impression de beaucoup de disperser, il y a effectivement un fil rouge conservé, à la connotation plus mystérieuse, mais qui, pour le moment, soulève des questions un peu abstraites sur l'imbrication réelle de tous les personnages. Au fond, la déstabilisation initiale du téléspectateur paraît voulue afin de l'encourager à se prendre au jeu.

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En ce qui concerne l'atmosphère globale de la série, en marge d'une réalisation classique qui n'hésite pas à jouer dans le burlesque des comédies asiatiques, le petit plus réside dans la musique. La bande-son est agrémentée par tout un tas de morceaux bien rythmés et très décalés, qui jouent volontairement sur leur caractère entraînant pour accentuer l'impression que nous sommes dans un étrange mélange des genres assez improbable. Le choix se révèle donc plutôt opportun, fidèle à l'image recherchée par le drama.

Du côté des acteurs, Lee Bo Young semble être dotée d'un don d'ubiquité en ce printemps 2010, puisqu'en plus d'assurer le lead-in féminin dans The Birth of The Rich, elle incarne également l'intérêt romantique potentiel dans Harvest Villa. Le héros est interprété par Shin Ha Kyun, que je connaissais pas, mais qui revient aux dramas après une longue période d'absence. Baek Yoon Shik (Hero) joue le plus inquiétant des habitants de l'immeuble, au métier assez particulier. La série bénéficie d'une galerie de personnages très riches, parmi lesquels on retrouve un certain nombre de têtes familières : Kim Chang Wan (Queen of Housewives), Jo Mi Ryung (que vous pouvez croiser actuellement dans Life is beautiful), Kwon Byung Gil ou encore la rafraîchissant Kang Byul (Creating Destiny).

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Bilan : Les débuts de Harvest Villa révèlent donc un certain potentiel, sans pour autant pleinement concrétiser l'essai. Si l'on perçoit bien la volonté de mixer les genres de façon assez détonnante et d'imposer une prise de distance qui peut se révéler sympathique si le téléspectateur joue le jeu, le drama butte sur un certain manque d'homogénéité qualitative que le temps et l'installation claires des intrigues pourront peut-être corriger.


NOTE : 5/10


La bande-annonce de la série :

Le générique de la série (avec la petite musique entraînante récurrente, façon folklore russe) :