01/05/2011
(UK) Doctor Who, season 6, episodes 1 & 2 : The Impossible Astronaut & Day of the Moon
Si lors de mon périple londonien, j'ai bien réussi à dénicher un Tardis à côté de notre hôtel à Earl's Court, c'est évidemment le retour du Docteur qu'il convient de célébrer aujourd'hui. Pas n'importe quel retour, puisque c'était la direction des Etats-Unis qu'avait pris notre Time Lord favori. Steven Moffat ayant désormais le contrôle d'une narration sans avoir à gérer l'héritage de son prédécesseur, c'est l'opportunité de se réapproprier l'ensemble en remettant en cause certaines habitudes du téléspectateur.
C'est donc une entrée en matière à la fois surprenante, mais aussi extrêmement calibrée dans un style propre au scénariste, qui nous est proposée. Quelques échanges rythmés par des réparties dont la série a le secret, des passages mythologiques qui raviront les fans et promettent bien des casse-têtes, et globalement une richesse de la narration assez vertigineuse qui n'est cependant pas sans soulever quelques questions sur l'accessibilié de la série.
Ce qui frappe devant ce début de saison 6, c'est à quel point il est placé sous le signe d'une ambition affichée et assumée. Il y a tout d'abord une ambition narrative indéniable, avec une entrée en matière qui n'hésite pas à prendre des risques. Non seulement, elle débute par une introduction atypique qui prend à rebours les attentes du téléspectateur et bouleverse les fondations mêmes de la série (et dont on se demande bien comment ce paradoxe pourra trouver une résolution crédible, sans se perdre dans les timelines), mais en plus la suite poursuit dans un registre similaire, multipliant les retournements de situation et autres twists destinés à marquer un téléspectateur invité à bien s'accrocher pour suivre pouvoir ne serait-ce que prendre la mesure de tout ce qui se passe. Le scénario joue à merveille avec les attentes mais aussi les nerfs de l'observateur extérieur que nous sommes. La construction narrative interpelle ; et c'est déjà en soi une première réussite.
Par ailleurs, on retrouve également dans ce double épisode une véritable ambition mythologique assez vertigineuse. Les questions laissées en suspens s'enchaînent, voire se complexifient à l'extrême. On peut finalement dire que les premières minutes, qui laissent sous le choc et quelque peu sans voix, donnent parfaitement le ton. Les indices distillés, surabondants, sont prétextes à toutes les extrapolations. C'est le genre d'épisode où un revisionnage immédiat serait sans doute le bienvenu, ne serait-ce que pour bien disséquer chaque remarque faussement anodine ou chacune des symboliques utilisées. De River à Amy, en passant par la petite fille qui appelait le président Nixon à l'aide, le tout avec l'épée de Damoclès que font peser les évènements des premières minutes, le téléspectateur se laisse emporter par un tourbillon mythologique aussi déstabilisant qu'excitant.
Mais paradoxalement, c'est dans cette richesse que se situe le point fort, mais aussi sans doute le point faible de ce double épisode. En effet, si certains passages sont tout particulièrement galvanisants, voire assez grisants pour un téléspectateur à la curiosité piquée, dont l'imagination en ébullition est prompte à se perdre en conjectures les plus folles, le scénario n'évite cependant pas l'écueil d'une surenchère pas toujours bien maîtrisée qui s'avère par moment contre-productive. A force de vouloir beaucoup en faire, dans un scénario dont les tiroirs multiples semblent tous mériter notre attention, le récit pèche en essayant de trop offrir, donnant parfois l'impression d'en perdre le sens des priorités et peut-être une certaine lisibilité.
J'avoue que c'est l'accessibilité même du propos de la série qui m'a semblé remise en cause dans ce double épisode. A mes yeux, Doctor Who est et doit demeurer un divertissement familial grand public, pas uniquement une fiction de geeks débattant du moindre détail sur internet. Il y a un juste dosage à trouver, entre les attentes d'un public de fans qui vont s'extasier sur chaque symbolique cachée et éplucher et confronter avec le décodeur du net toutes les théories, et celles d'un public plus généraliste si j'ose dire, moins impliqué "passionnément", qui va rechercher un divertissement d'aventure teinté de science-fiction. Les deux publics ne sont pas incompatibles ; les satisfaire n'a rien d'antinomique, mais il ne faut pas sacrifier l'un au profit de l'autre. J'ai eu le sentiment que cet épisode, par l'extrême condensation qu'il proposait, perdait quelque peu le second.
En ce qui me concerne, mon bilan de ce double épisode de rentrée se rapprochera de la plupart des aventures du Docteur ainsi découpées en deux parties. La première, à vocation plus introductive en dépit de ses si nombreux effets narratifs, enchaînant les twists et révélations, m'avait laissée l'impression un peu frustrante de toute juste démarrer lorsqu'avait retenti le générique de fin. La seconde a apporté l'équilibre attendu. La contre-attaque du Docteur, avec sa part d'action, de répliques pimentées et de dramatisation autrement plus poignante, m'a permis de retrouver la magie qui fait l'identité de la série, me touchant beaucoup plus que le stade des promesses et des questions du premier épisode. Ce sentiment de déséquilibre s'explique - et se justifie en quelque sorte - par le choix de la construction narrative (voilà pourquoi je n'ai fait qu'une seule review d'ensemble).
L'histoire en elle-même est prenante, même si dans la manière dont est présentée la menace extraterrestre, j'ai parfois un peu l'impression que le style de Steven Moffat, aussi savoureux qu'il soit, se renouvelle trop peu. Il ne s'agit pas de renier certains thèmes qui lui sont apparemment chers, mais il y a des caractéristiques qui reviennent presque invariablement, renvoyant volontairement ou non à d'autres aventures passées écrites par le scénariste. Même si la recette continue de fonctionner, attention cependant à ce que la répétition n'amoindrisse pas trop l'effet suscité : pour préserver la magie, il faut aussi savoir rafraîchir les ressorts narratifs.
Au-delà de l'efficacité de la construction narrative, ce sont les personnages qui demeurent l'âme de la série, permettant d'exploiter une dimension plus émotionnelle dans laquelle réside ce secret diffus et imperceptible qui fonde toute la magie de Doctor Who. Ce double épisode est également très riche dans ce domaine. Plus les rencontres passent, et plus j'apprécie le personnage de River Song. Sa relation avec le Docteur, dans cette aventure américaine, alterne habilement le flirt joyeusement grisant ,qui sait parfaitement jouer sur l'alchimie évidente entre Alex Kingston et Matt Smith, et un aspect plus tragique, les lignes temporelles personnelles de chacun poursuivant inéluctablement leur évolution dans des directions opposées. Toute leur relation est placée sous ce signe : la première rencontre du Docteur fut la dernière de River. Le baiser final venant conclure l'épisode contient ce même arrière-goût un peu confus : le premier du Docteur... le dernier de River ?
Parallèlement, pour Amy et Rory, le mariage n'aura pas tout résolu. Usant et presque abusant de qui pro quo réels ou supposés qui laissent simplement songeurs, le double épisode sème autant le trouble qu'il ne raffermit les liens existant entre les deux. Alternant le chaud et le froid, il y a quelque chose de très touchant dans la manière dont ces personnages sont mis en scène. Les troubles sonnent souvent juste et on retrouve un parfum d'authenticité sentimentale que j'apprécie tout particulièrement. Le traitement de la question de la grossesse - ou non - d'Amy est sans doute ce qui laissera le plus de questions en suspens, tant sur un plan mythologique, que sur les rapports d'Amy avec le Docteur et Rory.
Bilan : Ce double épisode au parfum américain n'a pas entendu pas lésiner sur les moyens pour offrir au Docteur une introduction en forme de feux d'artifices émotionnels et mythologiques, condensant sans doute à l'excès tous les ingrédients légitimement attendus d'une aventure qui a vocation, non pas à se suivre comme un stand-alone, mais bien à poser les bases et à conforter les grands arcs à venir dans la série. Son extrême richesse ravira plus d'un fan, cependant elle s'accompagne d'une surenchère pas toujours pleinement maîtrisée. Si l'ambition affichée galvanise et récompense la fidélité du téléspectateur, il faut savoir aussii trouver le juste dosage et se modérer pour ne pas trop en faire.
Doctor Who signe donc un retour marquant. Vivement la suite.
NOTE : 7,5/10
La bande-annonce de l'épisode :
11:53 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (7) | Tags : bbc, doctor who, matt smith, karen gillan, alex kingston, mark sheppard, arthur darvill | Facebook |
26/12/2010
(UK) Doctor Who, Christmas Special 2010 : A Christmas Carol
"Tonight, I'm the Ghost Of Christmas Past."
Aujourd'hui, cédons à une tradition désormais gravée dans les moeurs téléphagiques. En quelques années, l'épisode de Noël de Doctor Who sera devenu un rituel quasi-immuable pour terminer chaque 25 décembre. Quelque part entre la bûche glacée et l'inévitable repas de famille interminable, on sait qu'il sera là et nous attendra afin de préserver l'esprit de Noël pour encore quelques heures. Je n'ose même plus imaginer cette fête sans ce moment de magie Who-esque pour la conclure.
L'an dernier, les adieux avec Ten avaient quelque peu obscurci l'ambiance de conte féérique que prennent traditionnellement ces épisodes au goût particulier. Cette année, pour le premier Christmas episode d'Eleven, Steven Moffat renoue donc avec ce qui est déjà une "tradition", en proposant une adaptation libre d'une des plus célèbres histoires du genre, A Christmas Carol, de Dickens.
La saison 5 s'étant achevée sur un mariage, c'est donc fort logiquement que nous retrouvons Amy et Rory en pleine lune de miel, profitant des plaisirs d'une croisière intergalactique. Mais leur vaisseau rencontre des difficultés et doit procéder à un atterrissage d'urgence sur une planète colonisée, dont l'atmosphère est constituée d'étranges nuages qui provoquent de graves turbulences et les empêchent de se poser. Pour leur ouvrir un passage, il convient d'écarter ce brouillard opaque, parcouru par des hordes de poissons. Or c'est un habitant des lieux, Kazran Sardick, qui possède la seule machine capable de contrôler ces nuages. Mais, vieillard aigri par la vie et enfermé dans sa solitude, il refuse obstinément d'accéder au message de détresse envoyé par le vaisseau qui compte à son bord plus de 4000 passagers.
Ne pouvant maîtriser l'appareil, le Docteur prend rapidement conscience que la seule façon de sauver Amy, Rory et tous les passagers du vaisseau en perdition va être d'éveiller l'étincelle d'humanité qui existe encore au plus profond de Kazran Sardick, dont l'existence lui est indiqué par le fait, pas si anodin, qu'il se soit retenu au dernier moment de frapper l'enfant qui l'avait provoqué. Pour ramener à temps cette parcelle de compassion à la vie, le Docteur choisit de se plonger dans le passé du vieil homme, devenant pour un temps, un "fantôme de Noël". Sans savoir qu'en cherchant à adoucir cette vie, il va en même temps confronter celui dont il veut ressusciter l'humanité à un drame encore plus bouleversant.
A priori, adapter un classique parmi les classiques de Dickens à la sauce Doctor Who, cela consistait déjà en soi un challenge de taille qui pouvait générer quelques doutes : il s'agissait d'insuffler cette petite dose aussi indispensable qu'indéfinissable de magie à un récit déjà très balisé. Heureusement, ces craintes vont rapidement se dissiper à mesure que l'aventure prend forme. En effet, la première réussite de l'épisode va être de savoir concilier la rencontre de ces deux univers. Empruntant à l'histoire d'origine son atmosphère victorienne, sans abuser d'effets spéciaux, de la machine à l'esthétique baroque spécialement conçue pour Sardick aux poissons qui hantent les brouillards qui s'abattent sur la ville, c'est un univers à la fois féérique et sombre que les yeux du téléspectateur découvrent.
Le décor remplit son office, telle une invitation grisante pour apprécier la démesure de l'imaginaire ainsi esquissé. Si les ingrédients se mettent naturellement en place, l'épisode ne va véritablement démarrer que lorsqu'il embrasse sa nature particulière d'épisode de Noël, à partir du moment où le Docteur, incarnation du "ghost of christmas past", entreprend de remonter le temps pour réécrire les Noël de Kazran, afin de raviver cette flamme d'humanité oubliée. Le scénario ne s'épargne certes aucun poncif, à l'image de la balade en traîneau, mais il prend soin de les adapter aux particularités de cet univers dans cet étonnant faux cadre aquatique où ils apparaissent finalement plus comme des clins d'oeil. Sachant aussi exploiter toutes les ambivalences inhérentes à ce monde, il confèrera ainsi une double fonction aux poissons, à la fois prédateurs potentiellement dangereux et artisans à part entière du merveilleux ambiant. Car quoi de plus Who-esque que d'ouvrir la porte d'un Tardis en plein vol pour admirer des bancs de poissons nager dans ce brouillard céleste ou d'entreprendre une promenade entraîné par un requin ? Au final, derrière tout ceci, ce qui pointe en arrière-plan, c'est cette douce féérie communément appelée "esprit de Noël".
L'atout de l'approche choisie par Steven Moffat va être de conserver une ambiguïté narrative dans les tonalités adoptées qui réconciliera petits et grands devant leur télévision. L'histoire parvient en effet à mêler les accents d'un conte qui attendrira universellement les téléspectateurs, touchant les plus jeunes sans laisser insensible la fibre festive qu'il y a en chaque adulte, tout en sonnant cependant le rappel, frustrant mais incontournable, de ce qu'est la réalité de la vie. Ainsi est-il impossible de ne pas s'attendrir devant l'émerveillement du jeune Kazran et l'émotion du vieil homme qui redécouvre au fur et à mesure de nouveaux souvenirs qui l'humanisent peu à peu, le téléspectateur se surprenant même à adhérer à des excès plus spontanés de cette joie de Noël, alors que défilent sous nos yeux les fêtes que partagent chaque année le Docteur, Kazran et... Abigail, jeune femme qui s'apparente à ces princesses endormies, figure inaccessible de nos contes de jeunesse.
Cependant, l'épisode ne tarde pas à nous rappeler que nous sommes dans Doctor Who : l'insouciance ne peut fonctionner qu'un temps et, parfois, le retour à la réalité se révèle encore plus douloureux après avoir frôlé de si près le bonheur. Les bons moments ont donc aussi leur terme. Notre âme pourra s'y brûler, même si cela ne signifie pas qu'ils ne méritent pas d'être vécus. En ouvrant le coeur de Bazran à cette figure angélique, princesse de glace figée de façon presque intemporelle qui reprend vie chaque Noël, le Docteur conduit le jeune garçon sur un chemin plus sombre qu'il n'y paraît a priori. Car la destinée de cette jeune femme semblant trop parfaite pour être réelle est déjà scellée. Les Noëls s'égrènent comme un compte à rebours, vers une inévitable échéance fatale. Et ces instants magiques passés en sa compagnie se changent alors en souvenirs chargés de regrets. L'émotion étant trop intense pour pouvoir la canaliser, Kazran va s'endurcir en chérissant des sentiments trop forts pour ne pas blesser.
Après avoir découvert qu'il ne restait à Abigail qu'un seul jour à vivre, les Noëls passeront plus sombres les uns que les autres, chargés de cette aigreur diffuse, pas pleinement rationnelle, qui amènera Kazran à se répéter inlassablement la même question : comment choisir le dernier jour de la vie de sa bien-aimée ? Si Abigail fut la lumière de sa vie, elle devient également une ombre pesante à laquelle il ne pourra faire face...
Parvenir à ce que Kazran fasse la paix avec lui-même et recouvre cette humanité refoulée par un père tyrannique, qu'une histoire d'amour brisée aura ensuite achevée, ce sera donc l'épreuve initiatique suivie dans cette aventure. Le Docteur s'en acquitte avec cette touche folie virevoltante habituelle, mêlant une spontanéité désarmante et une pointe d'arrogance teintée de cette quasi-omniscience affichée à la fois fascinante et parfois volontairement surjouée. Si l'ensemble captive autant, cela est aussi du en partie aux dialogues admirablement ciselés, toujours vifs et souvent jubilatoires, dont l'épisode regorge. Les répliques potentiellement cultes s'enchaînent à un rythme soutenu, mêlant auto-références aux épisodes passés, évocations vestimentaires ou enore échanges plus piquants conduits avec notamment Amy. Tout cela permet au téléspectateur de renouer le lien avec un autre esprit tout aussi indispensable à côté de celui de Noël, celui de Doctor Who.
Dans la lignée des précédents épisodes spéciaux, les compagnons du moment du Docteur restent en retrait, comme s'il fallait prendre garde à ce qu'ils n'empiètent pas sur la magie de Noël propre à cette heure teintée d'un merveilleux émotionnel presque brut. Dans leurs costumes atypiques, source d'un running gag tout au long de l'épisode, Amy et Rory sont ainsi seulement présent en arrière-plan, servant de fil rouge pour rappeler l'objectif premier qui est de parvenir à faire atterrir le vaisseau sans dommage sur la planète. Pour autant, la liaison par radio suffit à occasionner quelques ruptures narratives intéressantes, en offrant des illustrations de cette complicité à laquelle la fin de la saison 5 était parvenue.
Dans ce conte de Noël, dont l'écriture se savoure, si les répliques fusent à l'image d'un Docteur plus enjoué et déchaîné que jamais, ce résultat convaincant doit aussi beaucoup au casting qui le porte. Matt Smith prouve encore une fois toute la vitalité presque enivrante et toujours fascinante, qu'il est capable d'insuffler à ce personnage de Eleven, faisant preuve d'une versatilité qui confine parfois à une fausse insouciance assez intrigante. La paire que constituent Karen Gillan et Arthur Darvill conserve admirablement cette dynamique de couple qui leur est propre et fonctionne toujours aussi admirablement.
Cependant, dans cet épisode de Noël, il convient également de saluer ces guest du jour. Cela n'est pas toujours le cas, il convient donc de le souligner. Au-delà de la performance de Michael Gambon, qui fait logiquement preuve d'un grand professionnalisme, figure ambiguë, sachant se montrer tour à tour impitoyable puis touchant, Katherine Jenkins se révèle dans un rôle finalement conçu sur mesure. La chanteuse a l'occasion d'exercer tous ses talents de vocaliste, tout en ne dépareillant absolument pas devant la caméra dans les scènes qui requièrent un réel jeu d'acteur. Un casting donc réussi, qui fonctionne à l'écran et qui permet d'apporter la touche finale à cette belle histoire que l'on prend plaisir à suivre.
Bilan : Sachant recréer une atmosphère merveilleuse de circonstance, A Christmas Carol est un épisode spécial classique et abouti. Fidèle à l'esprit de la série, il n'en embrasse pas moins cette ambiance de Noël propre à cette période de l'année, qui se manifeste par cette magie diffuse dont le parfum flotte tout au long de l'épisode et dans laquelle le téléspectateur se laisse emporter. Pleinement portée par un casting qui constitue une réelle valeur ajoutée, Doctor Who propose ici une heure de divertissement non dépourvue d'une dimension fortement émotionnelle, plus ambivalente et subtile, qui saura toucher tous les publics.
Un Noël donc réussi, en attendant la saison 6 que j'espère voir repartir sur les mêmes bases solides en terme d'ambiance et d'alchimie des personnages.
NOTE : 9/10
Et, en bonus, pour aiguiser notre curiosité, un petit avant-goût de la saison 6 :
22:59 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (8) | Tags : bbc, doctor who, matt smith, arthur darvill, karen gillan, michael gambon, katherine jenkins | Facebook |
25/12/2010
[Blog] Merry Christmas. 메리 크리스마스 !
Je sacrifie à la tradition et vous souhaite à tous un Joyeux Noël !
Qu'il soit gourmand et téléphagique.
Et pour emporter avec vous une touche de bonne humeur, en attendant le cadeau traditionnel de ce soir sur BBC1 avec l'épisode spécial de Noël de Doctor Who, tous en coeur avec Matt Smith, Karen Gillan et Arthur Darvill (attention les oreilles !) :
Et parce qu'il ne saurait y avoir de fêtes sans une touche d'Asie :
Secret Garden, Episode 11
메리 크리스마스 !
00:37 Publié dans (Blog) | Lien permanent | Commentaires (13) | Tags : noël, matt smith, karen gillan, arthur darvill | Facebook |
03/07/2010
(UK) Doctor Who, series 5, episode 13 : The Big Bang (series finale)
"Fezes are cool." (Le Docteur)
Après une première partie de series finale qui avait su générer une forte attente et une grande anticipation, dans lesquelles se mêlaient, pour le téléspectateur, un suspense et une jubilation enthousiasmante, la seule interrogation, à l'amorce de ce dernier épisode de la saison 5, était la suivante : la conclusion allait-elle être à la hauteur des espoirs ainsi ? Pouvait-elle poursuivre dans ce sentiment enivrant teinté de démesure ressenti en découvrant l'alliance formée contre le Docteur ?
La première réaction engendrée par ce series finale aura sans doute été le réflexe, que l'on a tous eu, de relancer une seconde fois l'épisode, immédiatement après que le générique de fin se soit terminé. Parce que s'il y a bien une chose de certaine, c'est que, outre la recrudescence de la consommation d'aspirine suscitée par sa construction narrative, il était difficile de ne pas s'égarer dans les lignes temporelles fluctuantes et autres paradoxes régis par des lois très toujours très relatives.
La résolution de l'intrigue va en effet adopter un format des plus déstabilisants, Steven Moffat nous plongeant sans ménagement dans les tourbillons du Temps. Passé, présent et futur se mélangent tels des concepts d'une relativité vertigineuse, se marquant et s'auto-influençant à travers un enchaînement d'évènements qui voit le Docteur tirer les ficelles, en digne chef d'orchestre. C'est peu dire que ce choix scénaristique génère autant de questions, qu'il n'apporte de réponses. Entre paradoxes temporels, anomalies réelles ou simplement logique incomprise échappant sur le moment au téléspectateur, il est difficile de parvenir à faire s'emboîter rigoureusement tous les détails dont le fil narratif principal regorge. Ce n'est d'ailleurs qu'au cours du second visionnage que j'ai eu l'occasion de m'attarder sur des points plus secondaires de l'intrigue.
Il faut bien avouer que l'épisode démarre sur les chapeaux de roue, nous laissant aussi interdit que notre Rory endeuillé qui pleure sa bien-aimée dans l'Antiquité, même si nul ne sait si la surprise provient de l'apparition du Docteur, ou de l'accoutrement qu'il porte, fèze et balais en tête, assortiment qui m'a fait penser à l'image d'un sorcier fou. Le Tardis a bien explosé. L'Univers s'est effondré sur lui-même, les failles éradiquant toute la création, passée, actuelle et à venir. Les diverses races qui s'étaient alliées pour mettre hors d'état de nuire le Time Lord ne sont plus que des fossiles temporels. Dans un ciel proposant désormais une nuit sans étoile, seule la Terre demeure encore présente, dernière étincelle d'une vie qui n'existe déjà plus. Sa proximité avec le Tardis la situant au coeur de l'explosion, cela lui fait profiter d'un sursis illusoire.
Le retrécissement de l'univers permet au Docteur d'utiliser le gadget de River pour facilement voyager dans le temps, manipulant les évènements afin d'essayer de sauver ce qui peut encore l'être. Une bonne partie de l'épisode va se résumer en une innovante expérience narrative, aussi stimulante qu'étrange pour le téléspectateur. Steven Moffat annihile volontairement tout repère temporel, nous délivrant des bribes d'informations venues de toutes époques, tel un puzzle incomplet qu'il resterait à assembler. Tout en conservant le point de vue de ses compagnons, la ligne temporelle du Docteur se brouille sous nos yeux, tandis qu'il s'efforce de réparer une Création brisée.
Le schéma narratif adopté se révèle être une troublante façon de déconstruire nos certitudes traditionnelles. Cependant, ce recours régulier à un futur Docteur conditionnant les actions de nos héros dans la ligne temporelle que le téléspectateur suit, n'échappe pas à un certain effet de répétition. Certes, les directives sibyllines du Time Lord sont toujours des plus intrigantes, l'annonce de sa mort y compris, mais on a aussi le sentiment qu'au-delà de cette pique d'excitation ressenti par le téléspectateur, les clés de l'histoire nous échappent complètement, donnant comme résultat une résolution qui, paradoxalement, se trouve être à la fois excessivement complexe et d'une étrange simplicité.
Particulièrement compliqué, tout en conservant une fausse apparence de bricolage rudimentaire, voici les deux qualificatifs qui résumeraient parfaitement l'utilisation des voyages temporels dans The Big Bang. Toute l'intrigue se construit autour d'eux, évacuant finalement avec une aisance presque déconcertante l'emprisonnement dans la Pandorica. Cependant l'intérêt de cette boîte ne va pas se résumer à cette seule fonction ; elle va en effet jouer un rôle clé dans rien moins que la restauration de l'Univers.
Si la construction de l'épisode m'a laissée une certaine frustration, le recours aux tourments des paradoxes temporels m'ayant paru un peu excessif dans la première partie, ce sentiment se mêle cependant à l'excitation générée par cette écriture à l'envers, d'un scénario stimulant où tout s'entremêle avec beaucoup de piquants. Certes, cela n'est pas toujours pleinement homogène, mais, au-delà de l'intrigue principale, la grande valeur de The Big Bang réside dans les instants magiques dont il regorge.
Steven Moffat aime accorder un soin particulier aux détails, s'assurer de petites créations ou reconstitutions, à la marge, qui vont marquer un épisode et permettre sa pérennité dans la mémoire collective des fans. De scènes incontournables (comme l'arrivée du Docteur dans un accoutrement ridicule devant un Rory choqué et endueillé) en répliques cultes (telle "Feezes are cool"), d'échanges mémorables (le Docteur, en train de disparaître, à côté du lit d'Amy enfant) en petites informations "mythiques" du plus bel effet (la légende du soldat romain protégeant la Pandorica à travers les siècles), il est nécessaire de souligner à quel point The Big Bang réussit particulièrement bien cet aspect.
En somme, ce series finale résume toutes les forces, mais aussi les quelques faiblesses, d'une saison 5 que j'aurais au final beaucoup appréciée. Le one-man-show offert à Matt Smith aura tenu toutes ses promesses ; il n'y a plus de qualificatifs assez dithyrambiques pour exprimer avec quelle réussite et quelle autorité cet acteur se sera progressivement affirmé au fil de la saison. Magistral de versatilité, riche en nuances et en paradoxes, mêlant légèreté et côté plus sombre, il aura paradoxalement, à terme, fait un peu d'ombre à ses compagnons. Non pas qu'Amy soit un personnage inintéressant, carelle forme un duo détonnant avec le Docteur ; mais dans les derniers épisodes, je ne pouvais m'empêcher d'attendre avec beaucoup d'anticipation les scènes où Eleven, seul, pourrait laisser libre cours à sa nature de Time Lord, sans être canalisé. Aussi jubilatoire qu'attachant, Matt Smith aura été à la hauteur du défi qui lui était posé. Bravo à lui.
Steven Moffat aura quant à lui marqué ses distances avec les codes classiques de Russell T. Davies. Il n'aura accepté l'héritage laissé que sous bénéfice d'inventaire, et aura entrepris la re-écriture de certaines des conventions de la série. Sous son impulsion, Doctor Who s'est rapproché d'une féérie fantastique, où le merveilleux se dispute à une facette sombre qui ne saurait être occultée. La série aura ainsi souvent exploité l'esprit des contes de fées, se plaisant à stimuler l'imaginaire d'un téléspectateur conquis par cette atmosphère magique.
La conclusion de cette saison 5 constitue une nouvelle étape dans la réappropriation de cette mythologie par Steven Moffat. En effet, ce series finale n'est pas une véritable résolution. Il laisse au contraire en suspens plus d'interrogations que de réponses, ouvrant déjà les pistes principales de la sixième saison. Le Docteur a certes empêché la fin de l'Univers, mais il ignore ce qui a pu entraîner le Tardis en 2010 et provoquer son explosion. Il ne sait pas quelle force agit ainsi dans les coulisses de la Création, quelle est cette voix qui appelle au "silence". Le fil rouge de la saison n'est qu'une bataille dans une guerre plus vaste qui reste à conduire. En cela, Steven Moffat rompt avec les habitudes de son prédécesseur : la saison 5 ne constituera pas à un tout. Plus ambitieux, c'est un arc global trans-saisons que le scénariste veut construire.
Et dans cet arc global, un autre personnage appelé à jouer un rôle central sera assurément River Song. Figure entourée de mystères, elle et ses "spoilers" auront une place dans la saison à venir, qui apportera peut-être quelques unes des réponses tant attendues la concernant, à commencer par savoir qui elle est et comment le Docteur et elle se sont rencontrés. Est-elle liée, d'une façon ou d'une autre, au "silence" ?
La saison 5 se conclut donc avec presque autant d'incertitudes en suspens qu'au cours de la saison. Il reste cependant une satisfaction, bouclant symboliquement le voyage initiatique entamé lors du premier épisode : le mariage de Amy et Rory a bien lieu, à la date prévue. Chacun a désormais mûri à travers les évènements de la saison : il marque une entrée dans la vie adulte, mais, signe d'une paix intérieure, d'une maturité nouvelle, il n'entraîne pas une rupture avec l'appel au fantastique émanant de l'univers du Docteur. La réalité et le merveilleux ne sont plus antinomiques, comme ils l'étaient par le passé. Le jeune couple a embrassé ce monde ; leur décision de suivre le Docteur, à la fin de l'épisode, en est l'illustration.
Bilan : Dans ses forces comme dans ses faiblesses, The Big Bang est un épisode s'inscrivant pleinement dans la lignée de la saison. Étrangement déstabilisant dans sa construction narrative, stimulant dans son enchaînement des évènements, marquant par les petits détails et autres répliques cultes dont il regorge, il porte l'empreinte de Steven Moffat jusque dans sa résolution, en rupture avec le schéma traditionnel des series finale de Doctor Who. Ouvert sur la suite, il poursuit la construction d'une mythologie autour de ce "silence", autour de River Song également. Une mythologie au sein de laquelle l'explosion du Tardis n'est qu'une péripétie parmi d'autres. Ce dernier choix scénaristique ambitieux ne fera sans doute pas l'unanimité, mais je garderai un bon souvenir de cette saison 5, illuminée par un Matt Smith absolument fantastique dont il faut louer et applaudir les performances.
Et dire qu'il va désormais falloir attendre Noël !... Mes semaines téléphagiques à venir vont me sembler bien vide.
NOTE : 9/10
09:38 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : bbc, doctor who, matt smith, karen gillan, steven moffat | Facebook |
26/06/2010
(UK) Doctor Who, series 5, episode 12 : The Pandorica Opens
Première partie du double épisode final, The Pandorica Opens réunit les différents fils conducteurs de la saison autour de la fameuse boîte mythique, tandis que la "prophétie" annoncée se réalise. Surprenant par son intensité et sa richesse, tant dans son contenu que dans ses tonalités, c'est un petit bijou d'épisode qui nous est offert par Steven Moffat. Le tour pris par ce fil rouge se révèle être une initiative ingénieuse, si bien qu'au sortir de ces 40 minutes proprement jubilatoires, le téléspectateur n'espère qu'une chose : que la seconde partie s'inscrive dans cette droite lignée et que Doctor Who conclut sa saison 5 sur un magnifique finale à la hauteur d'une saison 5 qui aura recelé de scènes et dialogues mémorables.
(Pour l'occasion, je vous avoue qu'il m'a été difficile de trier parmi mes screen-captures, mais profitons plutôt pleinement de cet avant-dernier épisode.)
Le pré-générique constitue à la fois une forme de bilan et un bel hommage à l'ensemble de la saison et aux personnalités extérieures qui ont pu bouleverser le quotidien du Docteur. L'épisode s'ouvre en effet sur un long passage de témoins, entre les différents protagonistes majeurs croisés depuis dix épisodes, afin de faire parvenir au Docteur un objet qui ressemble fort à un avertissement.
Tout part de Vincent Van Gogh, figure décidément incontournable, dont la perception particulière des choses lui permet de recevoir des images traumatisantes, qu'il retranscrit dans un tableau. Ladite peinture est découverte, quelques décennies plus tard, par les Alliés, durant la Seconde Guerre Mondiale et, authentifiée comme un Van Gogh, arrive jusqu'à Churchill, qui identifie immédiatement le destinataire du message contenu dedans. Le Premier Ministre britannique ne réussit cependant pas à contacter le Docteur à travers son téléphone "spatio-temporel", mais il tombe en revanche sur River Song dans sa prison. Le temps d'une évasion et d'une récupération de tableau plus tard, avec cambriolage dans un musée et rencontre avec Liz X, l'inoubliable "bloody Queen", et voilà River en route pour établir un contact avec le Docteur afin de lui remettre cet objet qui traverse les siècles, les millénaires même, sous l'impulsion de ses amis.
Pour le téléspectateur qui assiste à cette union, par-delà le temps et l'espace, d'inconnus dont le seul dénominateur commun est le Docteur, cette introduction s'apparente un peu à une récompense pour l'intégralité de cette saison 5. Au-delà de la trame narrative utilisée en fil rouge, c'est l'occasion de souligner à quel point tout s'emboîte et chaque pièce du puzzle paraît naturellement prendre sa place.
Finalement, River "vandalisera", dans son style inimitable, la montagne sur laquelle est supposée inscrite la plus vieille écriture de l'univers, donnant rendez-vous au Docteur dans l'Antiquité, dans une Angleterre à l'époque occupée par les romains. Sous ses atours de Cléopâtre (rien de moins), l'énergique aventurière a établi ses quartiers dans le camp militaire d'une légion. Elle remet alors (enfin) la tableau au Docteur. Si le message exprimé y est inquiétant, cela n'apprend rien à ce dernier qu'il ne connaîtrait pas déjà sur le sort du Tardis. L'explosion qui va déstabiliser l'univers, créant ces failles spatio-temporelles que l'on subit depuis le début de la saison, le Docteur en connaît déjà l'origine : son vaisseau. La peinture de Van Gogh en est une représentation. Sans en donner la cause, elle contient cependant une indication spatio-temporelle supplémentaire, cette Angleterre antique.
Construit de manière diablement efficace, le mystère s'épaissit au fil de l'épisode, le Docteur étant de plus en plus conscient que quelque chose cloche. Les questions autour de la situation d'Amy, laissées en suspens en début de saison, refont surface avec plus de force : qui était cette enfant curieuse perdue dans cette grande maison... Amy qui a toujours eu une passion pour la période romaine - ou plutôt, les romains - et dont l'histoire préférée de jeunesse était celle portant sur la boîte de Pandorre. Est-ce que cela ne peut être qu'un simple hasard si nos voyageurs se retrouvent dans cette époque fantasmée par la jeune femme, confrontés à un mythe, la Pandorica, qui rappelle étrangement cette légende terrienne ?
Le Docteur ne croit pas aux coïncidences. Mais il est contraint de continuer à réagir en fonction des évènements, sans avoir réellement d'emprise sur eux. Nos trois voyageurs découvrent ainsi les premiers la Pandorica, dont l'ouverture progressive envoie un signal semblable à une surpuissante balise de localisation à travers le temps et l'espace. Encore une inconnue de plus à l'équation qui se joue, car de la légende qui entoure la boîte, le Docteur ne connaît que quelques bribes, qu'il n'avait considéré que comme pure fiction jusqu'à présent.
Cependant, l'évidence s'impose d'elle-même : ce qu'elle contient potentiellement doit assurément attiser la convoitise, pouvant peut-être rompre l'équilibre des forces au sein de l'univers. Or, pendant combien de temps la Pandorica, en amorçant son processus d'ouverture, a-t-elle émis son signal ? Lorsque River scanne l'espace terrien, une fois à Stonehedge, elle découvre, effarée, une planète assiégée de toute part par des vaisseaux... représentant plus ou moins toutes les races que le Docteur a eues à affronter jusque là.
The Pandorica Opens défie nos réflexes Whonesque, en s'imposant comme un épisode atypique. En effet, il renverse les canons scénaristiques, remettant en cause cette figure du Time Lord souvent quasi-omniscient. Rien ne paraît avoir de sens et le Docteur est, exceptionnellement, incapable de comprendre le tableau d'ensemble qui se dessine sous ses yeux. Il convient de souligner l'admirable maîtrise narrative d'un récit où la tension monte peu à peu jusqu'à la fin. Cette multiplication des questions conduit, de façon naturelle, aux révélations contenues dans un cliffhanger, haletant autant que frustrant, qui laisse le téléspectateur trépignant devant sa télévision.
The Pandorica opens est au final une aventure rythmée, dont le point fort réside surtout dans la richesse d'un contenu attrayant et subtile, maniant, avec une versatilité divertissante, une diversité volatile des tonalités, enchaînant ruptures de rythme et renversements incessants. Cela donne au final des scènes proprement jubilatoires, qui sont un vrai plaisir à suivre.
Parvenant à passer sans accroc du rire aux larmes, de la détente au drame, cet épisode est habilement ciselé. La re-introduction de Rory illustre parfaitement cet irréel passage de l'euphorie à la déception. Si le jeune homme joue les sauveteurs avec panache, les retrouvailles n'ont rien du rêve espéré. Le Docteur met quelques minutes (dans son style inimitable) à se rendre compte de la situation, tandis que les souvenirs d'Amy ne reviennent pas instantanément de manière miraculeuse, quand son regard croise celui de son ex-fiancé. Finalement, Rory s'attèlera à abattre la barrière de l'oubli, pour, malheureusement, finalement mieux nous offrir de déchirants adieux, lorsque tout est révélé.
Enfin, en attendant la suite, il faut souligner que l'épisode recèle de passages mémorables, dans lesquels Matt Smith peut s'en donner à coeur joie, dans un rôle souvent lunaire à souhait, mais démontrant également un panache hors du commun, comme lors de son discours à l'attention des vaisseaux aliens survolant les lieux.
Bilan : Episode jubilatoire, sachant passer du rire aux larmes en un instant, The Pandorica opens est une véritable réussite. Cette alliance, inattendue, de tous ses ennemis contre le Docteur, au nom d'une cause commune que le Time Lord partage en réalité, bouleverse les vérités de l'univers Whonesque. Ironique et paradoxale redistribution des cartes que cette conclusion, alors que dans le même temps, River perd le contrôle du Tardis, ne pouvant empêcher l'évènement peint par Van Gogh, redouté toute la saison, de se réaliser.
Ne reste à espérer qu'une chose : que la seconde partie soit dans cette même veine ! Réponse ce soir.
NOTE : 9,5/10
06:53 Publié dans Doctor Who | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : doctor who, bbc, matt smith, karen gillan | Facebook |