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31/12/2010

(Téléphagie) Bilan 2010 : une sériephilie sans frontières et des certitudes retrouvées

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La fin d'une année, ce n'est pas seulement l'heure des tops divers et variés de toutes les productions du petit écran, c'est aussi l'heure de faire son bilan personnel de ses propres programmations. Après 2009 et une téléphagie quelque peu moribonde ou "en crise", je termine 2010 avec plus de certitudes. Ces derniers mois auront été à la fois l'occasion d'une renaissance grisante, riche en nouvelles découvertes, et une confirmation que certains cycles se sont bel et bien achevés et sont désormais derrière moi. 

La téléphagie est ainsi faite avec ses passades, ses coups de coeur, ses illusions et ses déceptions... Pour ce 31 décembre, voici donc une réflexion plus personnelle et introspective, dans la lignée des précédents billets du genre, de la crise de foi téléphagique de fin 2009 à la question existentielle une crise, quelle crise ? de la mi-saison 2010. Dans cette optique, les captures d'écran du générique d'Episodes m'ont semblé on ne peut plus appropriées. Sauf que mon esprit de contradiction aidant, elles vont logiquement défiler à l'envers (et on va passer par l'océan Pacifique !).

Les balades téléphagiques de l'année 2010 : entre rupture, surprise et confirmation

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La rupture : La téléphagie, c'est un peu une nouvelle frontière permanente...

En fait, je crois que la vraie rupture de 2010, cela aura été le fait que, contrairement aux deux années précédentes, j'ai cessé de m'entêter dans mes schémas traditionnels à écumer vainement les productions d'outre-Atlantique. J'ai préféré consacrer mon temps à d'autres petits écrans. J'ai bien tenté d'identifier les causes de ce désamour, mais aucun argument ne me paraît vraiment convaincant : les problèmes qualitatifs, les thématiques traitées, le format marathon interminable... Certes, il y a sans doute une part de lassitude dans tout cela. La conséquence d'une téléphagie compulsive depuis plus d'une décennie se perçoit lorsque le carcan d'une seule culture télévisuelle devient étouffant, où la reproduction des mêmes recettes, des mêmes schémas, finit par perdre tout charme pour adopter un parfum mécanique. Mais les raisons de cette fin de cycle sont à mon avis ailleurs.

Non, la télévision américaine n'a pas perdu en quelques années tout son attrait. Certes la rentrée de septembre n'a pas tenu ses promesses. Les grilles des grands networks US peuvent nourrir certaines insatisfactions. Mais le problème, ce n'est pas ce serpent de mer de la supposée fin de "l'âge d'or des séries US". Ce qui a changé, ce n'est pas le petit écran américain, c'est tout simplement moi. J'ai continué de grandir et mes goûts d'évoluer.

Non, je n'ai pas découvert de Graal téléphagique ailleurs. Je n'ai même pas effectué le tri qualitatif tant espéré au sein de mes séries dans une passion toujours trop chronophage. Je n'ai pas trouvé de télévision plus intéressante dans l'absolu. Ce n'est pas non plus une simple question de curiosité désintéressée qui me conduirait à vouloir multiplier les expériences sériephiles à travers le monde. Soyons franc, la curiosité internationale, c'est un moteur qui joue seulement à la marge dans mes programmes. Elle offre une mise en perspective salvatrice et rafraîchissante, mais elle n'est jamais une fin en soi. Elle intervient quand j'entrouvre les frontières de la Nouvelle-Zélande, de Hong Kong ou de Taïwan. Elle est aussi instigatrice : c'est sans doute elle qui m'a conduite un jour en Corée du Sud, ou qui m'a permis d'avoir des coups de coeur pour les pilotes de séries 30 ans après leur diffusion d'origine.

Seulement, je reste aussi une passionnée naturellement casanière, qui aime savoir et comprendre l'univers téléphagique dont je pousse la porte. Le tout est de trouver le bon équilibre. Ma téléphagie en 2010 est à l'image de la ligne éditoriale de ce blog. Les instruments et ressorts pour vivre cette passion sont toujours là, mais l'équation d'ensemble a considérablement évolué. Aujourd'hui, j'ai d'autres attentes. Je recherche quelque chose de différent par rapport à la manière dont j'ai pu nourrir cette passion au cours de la décennie précédente. Ne réduisez pas cela à un simple "besoin d'exotisme". Il y a quelque chose de plus structurel derrière, un désir de grille de lecture différente, de constructions narratives qui ne vont pas engendrer les mêmes ressentis, les mêmes saveurs. Ca n'a pas de sens de les placer en confrontation tout simplement parce que derrière ces termes génériques de "séries" ou de "divertissement", ce sont des codes différents qui sont à l'oeuvre. Les grilles de lecture de chacune de ces productions ne peuvent se superposer.

2010 aura donc été internationale, pleine de voyages téléphagiques. Pour autant, la téléphage casanière que je suis aura trouvé plus particulièrement ses marques dans deux pays. Sur ce point, s'il y a du classique prévisible, j'avoue que mes goûts conservent encore une bonne part de mystère. Même pour moi.

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La surprise : La téléphagie, ça évolue quand même sur des voies bien impénétrables...

Si on peut admettre facilement le désintérêt relatif pour la production américaine, ou encore le renforcement logique d'une anglophilie qui n'a fait que croître depuis 2002 (date de mon dernier été anglais), en revanche, il reste une bien étrange énigme : comment ai-je fait pour atterrir en Corée du Sud ? Quels atomes crochus pouvais-je avoir avec cette production particulière ?

Honnêtement, a priori, nous n'étions pas faits pour nous rencontrer. Parmi mes récurrentes allergies téléphagiques déclarées, on trouve tout d'abord une détestation traditionnelle toute particulière des histoires d'amour. Je n'aime pas non plus vraiment les comédies. Et le mélange des deux genres me fait normalement fuir le petit comme le grand écran. De plus, je raffole de dialogues écrits à 100 à l'heure et de pitch minutieusement finalisés. Bref, des affinités qui seraient plutôt à l'opposé des principales caractéristiques des k-dramas. Je dis toujours pour caricaturer que ces derniers m'ont permis de découvrir que j'avais un coeur, et même des instincts "fleur bleue" qu'aucune série américaine n'avait jamais réveillés. Ce n'est pas si éloigné de la réalité. Les séries sud-coréennes que je chéris touchent en moi une sensibilité qui n'avait jamais jusqu'à présent été sollicitée.

Pour tout vous dire, la première fois que j'ai découvert la télévision sud-coréenne, c'était lors de mon cycle japonais. Un été, il y a quelques années. Le premier k-drama que j'ai lancé, je m'en souviens comme si c'était hier, il venait de sortir, il s'agissait de A love to kill. Et vous savez quoi ? J'ai détesté. Comme rarement. Je ne vous parle pas seulement de la qualité de la vidéo très médiocre des épisodes sur lesquels j'avais mis la main. Il y avait la langue aux sonorités beaucoup plus confuses pour mes oreilles que le japonais, conséquence de quoi le courant ne passait pas vraiment avec les acteurs... Mais surtout, il y eut le coeur du problème : le scénario et sa construction complètement illogique pour mon cerveau de téléphage occidentale. Avec le recul, ça me fait sourire, mais c'est bien simple, je n'ai absolument rien compris aux trois premiers épisodes que j'ai eu la patience de regarder. Le synopsis que j'avais sous les yeux était le seul élément tangible me permettant d'appréhender l'histoire. Et honnêtement, on aurait pu me raconter n'importe quoi, le rapport entre le résumé et le premier épisode semblait relever d'une dimension ésotérique. Un jour, il faudra sans doute que j'y rejette un oeil, juste pour voir comment ma perception a évolué. Je crois qu'on y trouvait pourtant un certain nombre d'élément narratifs classiques : cette habitude de commencer par une navigation entre flashforward et/ou flashback, l'amour impossible, le drame, une façon particulièrement alambiquée de poser les enjeux, etc.

Il n'y eut donc pas ce vertige de la nouveauté face à un nouvel horizon téléphagique. Si je m'offris quelques incursions dans la péninsule du Matin Calme dans les années qui suivirent, si je savais que les k-dramas existaient à portée de clic, cela ne dépassa jamais le stade de la découverte "le temps d'une parenthèse". Et puis... Peut-être ai-je moi-même changé au fil des années. Est arrivée la fin de l'année 2009, et ce blog a été le témoin privilégié de cet étrange bouleversement. Objectivement, j'attribue la responsabilité de tout cela à The Legend et Story of a Man. A un degré moindre, peut-être aussi IRIS et Beethoven Virus. Reste que j'ai alors mis le doigt sur un engrenage inattendu. Cela aurait pu être une lubie passagère, c'est devenu une sorte de coup de foudre à retardement pour une télévision qui semble désormais naturellement installé dans mes moeurs télévisuelles.

Comme tout dans la téléphagie, cela obéit à un cycle. Mais le simple fait que cette année, j'ai suivi naturellement des k-dramas que je jugeais objectivement juste moyens, alors que dans le même temps, je n'éprouvais aucune envie d'attaquer la saison 3 des Sons of Anarchy ou la dernière de Friday Night Lights résume à mon sens parfaitement l'inversion qui s'est opéré dans mon ordre des priorités. 

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La confirmation : Les voyages, c'est bien. Les voisins, aussi.

Certes, j'ai passé du temps en Corée du Sud. J'ai exploré plus avant le Japon avec des découvertes qui m'ont vraiment très très enthousiasmé (Hagetaka reste pour moi LA révélation de l'année). Je me suis baladée en Asie, en Océanie. Mais le pays où j'ai le plus naturellement pris mes quartiers n'est pas à l'autre bout du monde. Il n'est même pas sur un autre continent. Car si son cousin américain m'a lassé, le petit écran anglais continue, lui, d'exercer sur moi une fascination non démentie. En ayant de mettre en retrait les séries venues d'Outre-Atlantique, 2010 aura été une année de consécration pour la télévision britannique : j'ai enfin pu la placer tout en haut de mes priorités, après avoir passé les 5/6 dernières années à tergiverser.

Et elle aura été à la hauteur. Pensez que c'est une télévision qui vous propose des nouveautés brillantes comme Downton Abbey et Sherlock, une dose de science-fiction avec Doctor Who, du fantastique prenant et diversifié avec Going Postal ou Misfits, des comédies sympatiques comme Rev ou Whites, des polars stylés comme Luther, des legal dramas historiques comme Garrow's Law, des fictions chaleureuses et inclassables comme The Indian Doctor, le tout saupoudré de mini-séries plus ou moins abouties, mais qui réservent parfois de plaisantes surprises et dans lesquelles on s'investit facilement pour une poignée d'épisodes... Et bien, voilà bien le petit écran occidental que j'ai envie de suivre !

Les séries britanniques ont un style qui leur est propre. Je ne saurais trop précisément le caractériser. Il est difficile de généraliser, mais on y croise souvent une écriture plus directe, un style plus brut. L'exercice de comparaison que permet le simple visionnage de la bande-annonce du remake de Shameless, qui débute dans quelques jours sur Showtime, est suffisamment représentatif : il y a quelque chose de moins alambiqué, moins consensuel, de plus vrai et déglingué dans l'original. Au final, c'est sur une impression diffuse de proximité mêlée d'authenticité que nous laisse cette télévision.

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Ainsi, après avoir un peu déserté mon petit écran - notamment un semestre de 2009 de quasi-sevrage -, j'ai retrouvé cette année un équilibre téléphagique. J'ai non seulement de longues listes de programmes que j'ai envie de découvrir, mais j'ai aussi désormais la certitude que je n'ai plus "besoin" des Etats-Unis pour continuer à vivre ma sériephilie pleinement... Par sa dimension internationale, par sa diversité, mais aussi par les rencontres et les échanges qu'elle aura permis au sein de cette vaste et si diversifiée communauté de passionnés sériephiles, c'est plus de perspective et de recul face au petit écran que 2010 m'aura apporté.

En résumé, je termine l'année sur une note d'optimisme... En espérant que 2011 poursuive sur cette voie !

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Commentaires

je vois que la lassitude vis-à-vis des séries US est partagé!

personnellement je met ca sur le compte des saisons qui n'arrêtent jamais, c'est tjs difficile de se renouveler après 3,4,5 saisons, en ayant le même point central!

les kdramas sont ceux que je préfère des séries asiatiques (malgré de bon drama jap, j'ai été traumatisé par l'humour, y'a rien à faire..).
les kdramas de 2010 ont étés très satisfaisants pour moi avec bcp de coups de coeurs et de séries réservés pour les "périodes creuses"!

Écrit par : kimys | 03/01/2011

@ kimys : Je croise de plus en plus de monde qui partage une certaine lassitude vis-à-vis du format Etats-Uniens, cela me rassure de lire tes impressions sur le sujet !
C'est vrai que surtout pour les séries grands networks aux longues saisons de 20 épisodes et plus, il y a plus de difficulté pour ne pas lasser. Mais je crois aussi que le problème vient des chaînes et des limitations qu'elles imposent aux scénaristes : des séries qui ont duré 7, 8 et même 10 saisons cela a existé... Donc c'est aussi une question de faculté à se renouveler, je crois.


Les k-dramas sont également mes séries asiatiques préférées, j'aime la dimension émotionnelle que l'on y retrouve. Après j'ai eu des coups de coeur japonais extra cette année, comme Atami no Sousakan ou Mother qui étaient vraiment de petits bijoux ! ^^


PS : Merci pour tes commentaires et bienvenue par ici ;)

Écrit par : Livia | 04/01/2011

Merci! c'est avec plaisir que je parcours tes articles (jusqu'à y'a pas longtemps j'ai cru être la seule francophone dingue de série)

c'est vrai, et je pense qu'avec le temps je suis devenue plus exigeante avec ces séries us, j'attend TOUT d'eux: du jeu d'acteur aux costumes portés par les figurants, c'est simple tout doit être nickel!
j'ai pas pris la peine de me mettre à jour l'automne passé, alors peut-être que je trouverai qqchose qui me plaît si je vais fouiller..
pour les jdramas, y'en a bien eu des qui m'ont plus (c'était mes premiers dramas), mais j'ai toujours du mal à "aprécier" les personnage, l'histoire est souvent bien développer, mais c'est avec tout le reste que j'ai du mal. Quand un personnage pleure, je me sens presque gêné, mais sûrement pas triste.. enfin, je suis p-e passé à côté des bons? j'irai voir si ceux que tu as cités pourraient me plaire!

Écrit par : kimys | 05/01/2011

Je pense que les jdramas jouent dans un registre plus scénaristique/intellectuelle (bon, d'accord certaines comédies sont quand même très barrées ^^), tandis que les kdramas misent eux sur une dimension beaucoup plus émotionnelle. C'est sur l'empathie et le ressenti du téléspectateur qu'ils vont se baser, parfois au détriment de la rigueur narrative mais on ne leur en veut pas. ^_^

Après c'est une question très subjective, suivant ce que tu attends de la série que tu regardes. Mais j'ai quand même eu de très très gros coups de coeur en 2010, avec des dramas plus anciens ou d'autres diffusés durant l'année. Il y a plus de diversité dans les jdramas au niveau des thèmes et des tonalités. Parmi mes coups de coeur : Karei Naru Ichizoku, Mother, Gaiji Keisatsu, Atami no Sousakan, Mother, Hagetaka...

Écrit par : Livia | 07/01/2011

"...tandis que les kdramas misent eux sur une dimension beaucoup plus émotionnelle. C'est sur l'empathie et le ressenti du téléspectateur qu'ils vont se baser, parfois au détriment de la rigueur narrative mais on ne leur en veut pas. "

L'efficacité émotionnelle et l'empathie pour les personnages sont en effet les principaux moteurs dans la production coréenne.
S'ils parviennent à éclipser, comme tu l'indiques bien, la construction narrative laborieuse mais aussi l'aspect cliché et particulièrement éculé des situations et des caractérisations, c'est à mon sens grâce à une fausse ingénuité (parce qu'elle est évidemment travaillée) et une rafraichissante approche au premier degré, qui sonne très "exotique" à nos yeux habitués au cynisme ambiant occidental.

Personnellement, j'aime picorer de temps à autre dans cette production très conventionnelle mais plutôt divertissante, mais j'imagine assez mal en faire mon pain quotidien.

Écrit par : Fred | 07/01/2011

Nan nan, le désamour pour les séries US vient de plusieurs autres choses, je pense : il y a eu un boom historiques dans les Nineties / 90's où beaucoup de séries, même si elles s'inscrivaient finalement dans une tradition, apportaient un vent de fraîcheur et de nouveautés en France. En gros, les années 80, c'est Supercopter, L'homme qui tombe à pic, MacGyver, l'Agence Tous Risques, K2000, Tonnerre Mécanique, Starsky & Hutch (séries 70's découverte en retard chez nous), avec un doublage faisant tourner tout à la comédie.
Les 90's, c'est Friends, Urgences, NYPD Blues, X-Files, Buffy, Stargate, Highlander, les Sopranos, Ally McBeal, Oz... Une claque dans la gueule, quoi. Et des grands créateurs et scénaristes, John Wells, Chris Carter, David E. Kelley, Joss Whedon, Aaron Sorkin, David Chase, Tom Fontana, etc...

Maintenant, ces créateurs, où on en entend plus parler, où ils ont vieilli, où ils n'ont plus le feu sacré des débuts, n'ont pas vraiment eu de successeurs, y a eu la grève des scénaristes, y a la concurrence de trop de supports différents (Internet, les DVDs... )

Maintenant, les séries quelles qu'elles soient, s'épuisent d'elle-mêmes, au bout de 4-5 saisons, c'est inévitable.

Maintenant, on en revient à une époque de séries finalement pas si éloignée des 80's, malheureusement, pour ce qui concerne les séries de grands networks US.

Pour la "faculté à se renouveler", ça peut effectivement expliquer qu'une série dure plus que de raison, mais il y a tout simplement le fait qu'on ait rien d'autre à proposer, et que tant que la série garde une base de fans solides et assidus... C'est toujours ça de gagné pour la chaîne, on garde la série.

Enfin, tout ça c'est bien entendu que ma vision des choses...

Écrit par : KNIGHT | 08/01/2011

@ Fred : C'est aussi beaucoup une question de sensibilité. Je ne m'imagine pas regarder uniquement des k-dramas (parce que j'ai besoin de diversité et de ressentis différents), mais j'éprouve quand même le besoin d'y consacrer une partie de ma téléphagie justement en raison de cette dimension émotionnelle.


@ Knight : Intéressante ta réflexion. Peut-être appartient-on à une génération trop dorée qui a grandi dans un temps d'âge d'or qui a placé nos exigences très (trop?) hautes.
J'ai du mal à évaluer cette question de "désamour" envers les séries américaines. Les articles sur le sujet, en France, me semble inexistant. On en est encore gloser sur leur essor et le boom de ce "phénomène". Est-ce qu'il y a réellement un problème important de ce point de vue ?
On ne représente qu'une frange minoritaire au sein des téléspectateurs ; quand je parle à des "télélambda", ils n'ont pas du tout conscience de cela. Et même de manière générale, désamour est peut-être un peu excessif pour englober un phénomène qui est difficilement quantifiable.

Mais c'est une opinion que je croise quand même de plus en plus sur le web (même si c'est vrai aussi que ce sont souvent dans des communautés très ouvertes en terme de nationalité de séries).

On verra bien comment cela évolue.

Écrit par : Livia | 12/01/2011

Des k-dramas avec des scénario qui tiennent, ca se trouve.. c'est moins courant que les comédies romantiques, mais ce qui est bien avec les dramas, c'est qu'il y en des dizaines chaque années, avec bcp de genres différents.
Et en ce qui concerne l'aspect émotionnelle sur lequel les dramas jouent, si la série que je regarde ne m'implique pas émotionnellement, j'ai du mal à regarder 20 épisodes.. après on a tous des attentes différentes.
Pour les séries US, c'est vrai que si je n'avais pas d'autres options, je chercherai un peu plus à m'intéresser à ce qu'ils proposent..

Écrit par : kimys | 12/01/2011

@Livia : Pour le côté époque dorée, je continue à le croire. Surtout au niveau de la diversité à laquelle nous avions quand même droit au niveau des genres proposées.

Je ne dis pas, The Mentalist, House, Lie to me, les CSI, Criminal Minds, etc... Ce sont des produits de qualité, mais c'est du bel ouvrage un peu sans âme, qui s'épuise assez rapidement d'ailleurs.

Et j'ajouterais que ce n'est probablement pas (ou alors j'aimerais avoir les avis de la Nouvelle Génération, tiens) avec les séries actuellement diffusées en hertzien que l'on peut véritablement devenir Sériephile à l'heure actuelle.

Puisque ceux-ci vont chercher leur bonheur... ailleurs. ;)

Écrit par : KNIGHT | 13/01/2011

@ Kimys : Je crois que le modèle du kdrama vraiment bien construit, qui va crescendo et sait soigner sa sortie, à mes yeux, c'est Story of a man. La maîtrise du scénario m'avait vraiment bluffé !


@ KNIGHT : On est bientôt des reliques de la téléphagie ^^' Le côté "sans âme"/"industrie à la chaîne" se ressent effectivement. Après peut-être le ressent-on plus fortement parce qu'on a plus de recul et pas mal de séries dernière nous.
Il faudrait organiser des rencontres de téléphages pour voir finalement comment se construisent les nouveaux sériephiles. Quels sont leurs classiques ? Comment perçoivent-ils les séries de l'âge d'or ? Qu'ont-il vu ?
Il faut dire aussi qu'ils ont à leur disposition des moyens et des possibilités - une offre ! - que l'on n'avait pas (et je ne fais pas référence à la télévision :P) à "l'époque".
C'est un autre rapport au petit écran ; le rendez-vous quotidien/hebdomadaire devant un programme à heure fixe n'est plus, c'est une consommation de masse, pas forcément hiérarchisé, et peut-être avec moins de recul...

En même temps, je dis toujours que j'ai autant, si ce n'est plus, appris sur la téléphagie en dévorant des pages et des pages de Génération Séries sur des séries que je n'avais pas les moyens de voir à l'époque, qu'en regardant la télévision :P Il y a une littérature qui manque aussi peut-être pour se forger une culture.

Enfin, c'est un débat complexe !

Écrit par : Livia | 14/01/2011

Story of a man est bien un des dramas auxquelles je pensais, mais j'ai jamais pu le finir parce qu'il est pas facilement accessible sur le net, mais faudra que je le termine!

pour les séries de ces dernières années, peut-être aussi que l'intérêt des gens s'est tourné vers autre chose.. les Dr. House et desperate housewives suffisent? enfin le débat est bien complexe oui..

Écrit par : kimys | 14/01/2011

@Livia : Ah, toi aussi tu es une enfant de Génération Séries... :D

Pour le manque de littérature, ben et nous alors ? On a pas pris le relais,, d'une certaine manière, avec nos blogs ? (et le "nos", ce n'est pas que nos 2 blogs... )

Écrit par : KNIGHT | 16/01/2011

@ kimys : Story of a man, c'est le drama qui m'a bluffé jusqu'à la dernière scène, le dernier plan... Il faut vraiment aller au bout, parce que ça forme un tout et une conclusion qui est vraiment dans la lignée de la montée en puissance de la série :)


@ KNIGHT : Je crois qu'il y a toute une génération sur une décennie qui doit être des "enfants de Génération Séries" ! Ce magazine a construit et modelé ma façon de concevoir les séries.

Les blogs à leur échelle, voire toute la littérature désormais disponible, poursuivent sans aucun doute cette oeuvre. Mais j'ai aussi l'impression que internet et la culture de l'instantanéité, de la "fast-tv" et d'une offre à outrance, font que désormais, on prend moins le temps de penser des analyses rétrospectives ou d'essayer d'avoir un recul sur ce qu'on voit. La consommation télévisuelle a tellement changé. Parfois, je me dis que ce n'est pas si mal d'avoir grandi avec peut-être moins d'offres et d'acquis, mais avec une démarche positive qui exigeait de notre part.

Enfin, je ne sais pas trop si ce n'est pas aussi un peu un certaine nostalgie qui parle... C'est une réflexion qui mériterait un post ça !

Écrit par : Livia | 17/01/2011

Génération séries, j'ai essayé plusieurs fois mais je n'ai jamais vraiment accroché.
J'ai toujours trouvé ce magazine un peu le cul entre deux chaises.
Ou bien trop léger et superficiel dans la critique pour constituer un véritable outil d'analyse, ou bien trop élaboré pour un simple produit de consommation vite lu vite oublié.
Frustrant, en fait.
Je crois que le marché n'a jamais vraiment été mûr pour un véritable magazine d'analyse ambitieux.
Et ce n'est malheureusement pas maintenant avec les difficultés économiques que doivent affronter tous les magazines qu'un tel projet a la moindre chance de se développer.

Pour ce qui est de la consommation à outrance, de la fast-tv, de l'absence de recul,... le sujet est en effet très intéressant. Ceci dit, vu que je me sens assez peu concerné par ce type de comportement, je me sens peu à même de porter quelque jugement que ce soit.
J'apprécie de pouvoir avoir accès à des choses qui me seraient restées inconnues sans les ressources du web, mais ça m'incite à être d'autant plus sélectif par rapport à l'offre.

Écrit par : Fred | 19/01/2011

@ Fred : Pour moi, Génération Séries reste une référence car ce magazine a permis de poser justement des bases pour aller ensuite plus loin. Comme tu le dis, s'il donnait l'impression d'être "le cul entre deux chaises", c'est à mon sens parce qu'il a proposé des clés à un public qui ne savait pas encore comment aller plus loin dans une analyse dont l'existence n'était que balbutiante à l'époque. Il a ouvert le chemin et montré la voie pour se détacher du simple produit de consommation vite lu ; et en soi, c'est déjà fondamental (et puis il y avait aussi quand même des analyses marquantes qui allaient au bout sur certaines séries).

Quant au marché, dernièrement, Générique(s) s'y est cassé les dents à essayer de proposer un produit allant un peu plus loin que le simple "vite lu/poster/interview" de base. Peut-être les séries demeurent-elles une passion encore trop jeune, ou le public n'est-il pas prêt à aller au-delà. Je ne sais pas.

La hausse de l'offre m'a également conduit à être beaucoup plus sélectif dans mes séries, contrairement à l'époque où je les suivais dépendante des diffusions télévisées (certes, il y a aussi le fait que j'ai grandi entre temps). Mais j'ai parfois l'impression de m'être ainsi encore plus détachée et éloignée des moeurs des "simples téléspectateurs". Et quand je tombe ensuite sur des programmes où je vois certaines séries diffusées par rafales de trois épisodes en une soirée, je prends un peu peur.

Écrit par : Livia | 20/01/2011

Disons que le problème de Génération Séries, tout comme de Générique(s), est de s'adresser à un marché de niches (les personnes cultivées, amateures de Séries TV bien écrites et interprétées, et ayant beaucoup, beaucoup de temps libres à leur consacrer : soit les retraités, soit les professions libérales comme les médecins généralistes) à l'intérieur d'un marché lui-même de niche : les Sériephiles.
Comment voulez-vous vous en sortir en s'adressant avant tout à une élite, un public aussi restreint...

Pour Génération Séries, le magazine n'était pas conçu, écrit à l'origine pour le grand public, avec leur prix de vente aussi élevé, aussi excluant.

Sinon, pour en revenir à la réponse de Livia et aux séries proprement dites, le(s) paradoxe(s) de notre époque, au sujet des diffusions de Série à la TV, est qu'elles ne sont pas faites pour les sériephiles. Mais pour le grand public. Et pour fidéliser un public, mais pour remplir des grilles de programmes. Puisque l'on ne produit que difficilement et parcimonieusement des programmes en période de grille, il faut bien remplir les soirées, donc on met des séries en rafales.

Écrit par : KNIGHT | 22/01/2011

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