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07/04/2012

[Blog] Vacances

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Comme l'an dernier à la même époque, My Télé is Rich! prend une semaine de vacances. Je pars me balader loin du net, de mes séries, et laisse donc le blog au repos pour quelques jours... Les screen-captures qui accompagnent ce billet devraient vous donner une idée de ma destination. Je tâcherais d'ouvrir l'oeil si jamais je croise Jackson Brodie (dont de nouvelles enquêtes sont d'ailleurs en préparation pour le petit écran) !

Je vous souhaite un bon week-end de Pâques, et vous dis au week-end prochain ! 

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07:36 Publié dans (Blog) | Lien permanent | Commentaires (6) | Tags : blog |  Facebook |

04/04/2012

(K-Drama / Pilote) The Rooftop Prince : une comédie temporelle attachante

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Poursuivons l'exploration des nouvelles séries des mercredi et jeudi soirs en Corée du Sud ! Après King 2 Hearts, cette semaine, je me suis tournée vers Rooftop Prince (ou Rooftop Boy). S'il ne s'agissait pas forcément du drama dont j'attendais le plus en cette saison printanière, j'avoue que le synopsis éveillait quand même ma curiosité. Car, sur le papier, ce drama mettant en scène un improbable voyage temporel semblait proposer un mélange des genres intrigants, même si tout allait dépendre de l'équilibre qui serait trouvé dans la tonalité. 

Diffusée sur SBS, depuis le 21 mars 2012, envisagée pour le moment pour 20 épisodes, Rooftop Prince est diffusé à 22h les mercredi et jeudi soir. De ce coktail mêlant fantastique, comédie, romance et drame, j'ai bien failli ne pas dépasser le premier épisode : peut-être était-ce parce que je ne m'attendais pas à ce qu'il fasse vibrer avec tant de force la corde mélodramatique, mais il m'a semblé trop pesant pour une première découverte de l'univers... Le déclic est cependant venu du deuxième épisode, immédiatement plus convaincant en basculant dans un registre léger. Si bien qu'avec le recul, je me dis que le pilote introduisait sans doute des bases nécessaires à la construction future d'une histoire pour le moins compliquée (Jugez-en par vous-même dans les paragraphes qui suivent !).

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Entremêlant les lignes temporelles, Rooftop Prince compile plusieurs histoires en cours, dans le passé et le présent, avec des protagonistes différents présentant les mêmes traits, il y a 300 ans et en 2012. 

A l'époque de Joseon, le prince Lee Gak a épousé la belle Hwa Yong. Le mariage arrangé concernait initialement la jeune soeur de la princesse, Bu Yong. Mais, alors qu'elles étaient encore enfants, dans un excès de jalousie, Hwa Yong provoqua un accident qui défigura sa soeur. Or une des exigences du jeune prince Lee Gak avait été que son épouse soit belle. C'est donc Hwa Yong qui lui fut présentée ; tandis que Bu Yong, reléguée derrière un masque dans l'entourage de sa soeur, se fait cependant remarquer pour ses traits d'esprit et ses qualités artistiques. Cependant, un jour, le prince se réveille en sursaut, seul alors qu'il a passé la soirée avec son aimée. Pris d'un mauvais pressentiment, il se précipite dehors pour se voir annoncer que le corps de sa princesse a été retrouvé, elle s'est noyée. S'il s'agit de la thèse officielle, Lee Gak ne croit pas à un accident.

Parallèlement, dans le présent, le pilote de Rooftop Prince nous introduit auprès d'autres destinées difficiles. Suite au remariage de son père, Park Ha (qui ressemble à s'y méprendre à Bu Yong) s'est vue adjoindre une grande soeur qui n'a aucune affection pour elle, au contraire. Prête à tout pour s'en débarasser, Se Na (reflet présent de Hwa Yong) la laissera se perdre et finalement grandir loin de leur famille. Ce n'est qu'adulte, suite au décès de son père, que Park Ha retrouvera sa belle-mère et sa soeur. Très ambitieuse, Se Na sort désormais avec Yong Tae Moo, le cousin d'un riche héritier, Tae Yong (semblable au prince Lee Gak). Au cours d'une sortie en yatch, suite à un accrochage, Tae Yong bascule par-dessus bord. Tae Moo ne fera rien pour tenter de le sauver, y voyant une chance de s'imposer comme l'héritier du groupe.

Les évènements vont conduire les timelines à s'entrecroiser. Dans le passé, le prince Lee Gak refuse d'admettre que la mort de sa princesse ne soit pas un assassinat. Rassemblant sous ses ordres trois serviteurs aux qualités complémentaires, il entend mener l'enquête. Mais le groupe est surpris loin du palais par des assassins. Pour leur échapper, ils tentent le tout pour le tout en essayant de franchir un précipice à cheval. Seuls leurs chevaux parviennent de l'autre côté du ravin. Les quatre jeunes hommes ont disparu. Ils réapparaissent 300 ans plus tard, dans le salon d'une petite maisonnée surplombant Séoul, sous les yeux ébahis de Park Ha, qui habite là. 

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Si elle nous plonge dans un tourbillon de destinées guère joyeuses tout en mettant en scène des personnages qui n'en perdent pas pour autant leur volontarisme, le charme de Rooftop Prince tient en premier lieu à la manière dont, dès le deuxième épisode, la série s'épanouit dans un registre de comédie temporelle réjouissant. J'ai toujours eu un faible pour ces fictions mettant en scène l'arrivée impromptue d'individus issus d'une autre époque. Le choc des cultures, des moeurs, des technologies (les voitures, mais aussi les ascenseurs réservent bien des surprises !), offrent une palette sans fin de qui pro quo savoureux et de décalages pimentés pour des scénaristes habiles sachant les exploiter. Et ceux de Rooftop Prince appartiennent indéniablement à cette catégorie. Les premiers pas de nos quatre personnages de Joseon dans une Seoul moderne sont tout simplement hilarants, notamment la première nuit où, devant le palais désormais monument historique, ils essaient vainement d'entrer...

Au-delà de ces décalages sur lesquels la série n'hésite pas à insister, mais sans pour autant rompre la dynamique d'ensemble et en faire trop, Rooftop Prince présente une particularité par rapport aux simples comédies temporelles : c'est rien moins qu'un prince de Joseon qu'elle propulse en 2012. Habitué à être obéi sans discussion, autoritaire, n'utilisant jamais la moindre forme de politesse pour s'adresser aux gens, c'est peu dire que Lee Gak est celui qui subit de plein fouet le choc culturel. C'est d'autant plus difficile que le prince se retrouve confronté à Park Ha, jeune femme pragmatique, bien décidée à leur faire rembourser les dégâts causés à son appartement. Bien entouré et protégé par ses fidèles serviteurs, Lee Gak ne peut cependant rien contre les initiatives de Park Ha : non seulement cette dernière est leur seule clé pour comprendre ce monde hostile, mais, ne manquant pas d'aplomb, elle ne va pas hésiter à bousculer le prince, prenant même - il faut l'avouer - un malin plaisir à bouleverser ainsi les certitudes de ce rigide et arrogant jeune homme.

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C'est dans la dynamique relationnelle en construction que réside le second atout de Rooftop Prince. Park Ha est une jeune femme pétillante qui, si elle n'a pas été épargnée par la vie, est ressortie plus forte des épreuves. Son personnage présente une ambivalence qui fait souvent mouche, oscillant entre une part d'innocence et de spontanéité chaleureuses et un versant adulte endurci et sans illusion. Ses rapports compliqués avec sa soeur sont représentatifs de cette ambiguïté, tout comme la relation qui s'installe entre elle et le prince. Car Park Ha va tant bien que mal parvenir à obtenir la coopération de son royal invité - toujours dans l'optique d'être remboursée grâce au travail que les quatre jeunes gens effectuent pour elle. Usant de sa position dominante, elle ruse, cède à certains chantages, n'hésite pas à remettre à sa place Lee Gak... Pourtant, dans le même temps, les deux personnages principaux apprennent aussi à se connaître, prenant conscience lors de ces brèves trêves qu'il y a plus en leur interlocuteur que le jugement hâtif que chacun a fait sur l'autre. Les rapports entre Park Ha et Lee Gak font donc office d'étincelles dans ce drama ; et le reste du show devrait s'en inspirer.

Car si Rooftop Prince a su peu à peu me charmer par son confus mélange loufoque et mélodramatique, cela ne signifie pas qu'il faut oublier certains problèmes ; lesquels expliquent en partie la réserve que je garde pour le moment. Au-delà des quelques excès du premier épisode, il faut bien avouer que la série ne fait guère dans la subtilité. Les deux personnages "opposants" à nos héros ne sont absolument pas nuancés, caricatures d'ambitions, dont les motivations - surtout celles de Se Na - ne sont pas explicitées. Trop binaire, trop manichéen, le drama court le risque de tendre vers un mélodrama superficiel qui raterait son objectif principal, celui de susciter de l'empathie auprès du téléspectateur, en simplifiant à outrance les oppositions. C'est précisément cette impression que les scénaristes en faisaient trop sans prendre le temps de se justifier et de nous faire connaître chaque point de vue qui m'a gêné dans le pilote. Je veux bien admettre qu'il s'agissait d'un épisode d'exposition nécessaire, mais je reste cependant méfiante sur la gestion future du volet dramatique.

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Intéressant sur le fond, Rooftop Prince l'est également sur la forme. Il s'agit en effet d'un drama maîtrisé, classique dans le bon sens du terme. La photographie est belle, colorée comme il se doit. La caméra use de quelques effets bienvenus pour faire un peu plus vibrer la corde comique de certains passages, comme des accélérés qui provoqueront plus d'un sourire. Mais l'ensemble reste cependant relativement sobre. Et surtout, on retrouve en arrière-plan une jolie bande-son, avec des musiques correspondant bien aux différentes tonalités et utilisées à bon escient pour souligner la tonalité de l'instant. Sans apporter quoique ce soit de nouveau au petit écran, c'est donc un drama qui sait bien jouer sur tous les ingrédients formels qu'il a à disposition.

Enfin, le casting rassemblé par Rooftop Prince est très sympathique. J'ai beaucoup d'affection pour Han Ji Min (Resurrection, Capital Scandal) : non seulement c'est toujours un plaisir de la retrouver, mais en plus, elle prend très vite la mesure d'un personnage pétillant qu'il est difficile de ne pas immédiatement aimer. Face à elle, Micky Yoochun, que je connaissais surtout pour les premiers épisodes de Sungkyunkwan Scandal, m'a agréablement surprise dans un rôle de prince, forcément un peu rigide, mais qui trouve à s'exprimer de manière très démonstrative dans un registre de comédie un peu burlesque assez réjouissante. De plus, les scènes entre les deux acteurs fonctionnent très bien, avec une dynamique qui fait plaisir à voir. A leurs côtés, on retrouve également Jung Yoo Mi, Lee Tae Sung, Jung Suk Won, Choi Woo Shik et Lee Min Ho. 

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Bilan : Comédie temporelle décalée, ne négligeant pas pour autant une dimension plus mélodramatique qui pourra toucher le téléspectateur à condition qu'elle parvienne à se nuancer, Rooftop Prince se réapproprie avec une certaine fraîcheur des dynamiques relationnelles classiques du petit écran sud-coréen. Plaisante à suivre et même attachante lorsqu'elle investit un registre léger, la série est plus maladroite quand elle s'aventure sur des plate-bandes tragiques. Cependant, il ne tient qu'aux scénaristes de construire, à partir de ces intéressantes fondations, une fiction capable de mûrir au fil des épisodes. Evolution à suivre.


NOTE : 6,75/10


Le générique de la série :

La bande-annonce de la série :

Une chanson de l'OST (avec un MV comprenant des images des premiers épisodes) : 

01/04/2012

(Pilote RUS) Небесный Суд (Nebesnyi Soud) (Le Tribunal Céleste) : une dépaysante comédie noire qui revisite le passage de la vie à la mort


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Après l'Estonie dimanche dernier (avec la découverte de la très poignante Klass - Elu pärast), My Télé is Rich! met le cap encore un peu plus à l'Est, et franchit de nouvelles frontières, direction.... la Russie ! Avant aujourd'hui, l'image que j'avais des séries russes reposait principalement sur les descriptions pas forcément très attractives d'une de mes meilleures amies, russophone, qui a vécu plusieurs années en Russie et en Ukraine. Mais il y a quelques jours, sur Subfactory, un billet de Nao évoquait une comédie noire qui semblait des plus appropriées pour oublier mes préconceptions (et donc un grand merci à elle). La curiosité piquée, les sous-titres français du pilote disponibles, c'est donc un nouveau pays que j'ai découvert ce week-end !

Небесный Суд (Nebesnyi Soud), qui peut se traduire en français par Le Tribunal Céleste, est une mini-série qui compte 4 épisodes de 45 minutes environ. Créée et réalisée par Alyona Zvantsova, elle a été diffusée durant le mois d'octobre 2011 en Ukraine, sur STB (EDIT : et pas encore diffusée en Russie pour le moment). Série abordant des thèmes plutôt sombres avec une légèreté revendiquée, elle revisite la mort et ses suites, en prenant soin de créer une mythologie bien à elle, empruntant au legal drama comme au fantastique. Et je dois dire que ce pilote a été pour moi une jolie surprise.

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Lorsqu'un être humain meurt, son âme se dirige alors vers le Tribunal Céleste devant lequel elle va devoir comparaître. Composé d'un personnel de mortels ordinaires, qui ont été affectés après leur mort au fonctionnement de cette administration très particulière, c'est à cette institution qu'il appartient de juger l'âme du récent défunt, avant que ses funérailles n'aient été célébrées. Généralement, deux directions peuvent être prises : non pas ce que l'on désigne communément par le Paradis ou l'Enfer, mais ce qui s'appelle désormais le secteur du repos ou le secteur de la réflexion.

Pour prendre sa décision, le tribunal se prononce en étudiant quelle a été la dernière action de l'individu, laquelle est censée refléter la vie qu'il a menée. Un véritable "procès" a lieu, voyant s'affronter un procureur, qui va mettre l'accent sur les comportements moralement condamnables du défunt, tandis que ce dernier est représenté et défendu par un avocat. Pour les aider dans leurs tâches respectives, ces deux juristes d'un genre à  part ont accès aux souvenirs, et même aux rêves, de celui dont l'âme est placée dans la balance de la justice céleste. 

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Nebesnyi Soud se révèle être une comédie noire surprenante, qui va rapidement pleinement prendre la mesure de son étonnant concept de départ. Dotée d'une narration soutenue et sans temps mort, la série est rythmée par des dialogues ne manquant pas de réparties, où perce une pointe de désillusion teintée de détachement. Adoptant une tonalité plutôt légère pour traiter d'un sujet normalement grave, ce mélange provoque des passages vraiment réjouissants. De plus, la série marque également par le dépaysement occasionné. Faisant preuve d'une inventivité à saluer, elle séduit le téléspectateur par sa diffuse excentricité, par l'étrangeté rationalisée dans laquelle elle évolue. Elle dévoile en effet peu à peu un univers mythologique travaillé, autour de la mort - ou plus précisément, sur le point de passage vers l'au-delà. 

Faisant preuve d'un réel sens du détail, Nebesnyi Soud nous décrit le fonctionnement du Tribunal Céleste comme celui d'une véritable administration judiciaire classique, avec ses règles, mais aussi ses passe-droits. C'est tout un service ordonné, mais également très vivant, qui prend forme sous les yeux du téléspectateur. La série ne manque pas d'imagination pour crédibiliser ce milieu. C'est ainsi qu'on découvre avec curiosité les différents services qui s'y côtoient : il y a la salle de projection des souvenirs des âmes jugées, ou encore l'éventuel envoi d'un dernier message à un être cher proposé discrètement au défunt (... via un oiseau !). On a également un aperçu de toutes les procédures suivies pour mener à bien le "procès" : le possible emprunt d'une enveloppe corporelle par les avocats qui souhaitent se rendre sur le "terrain" (= dans le monde des vivants) pour enquêter de plus près sur certains évènements, ou bien la convocation de témoins encore en vie, comparaissant alors durant leur sommeil...

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Le premier épisode de Nebesnyi Soud se révèle donc très efficace pour familariser le téléspectateur avec les enjeux et les coulisses de ce Tribunal Céleste, mais aussi pour faire connaissance avec les deux protagonistes principaux ; deux duettistes judiciaires qui s'affrontent pour - à proprement parler - le salut de l'âme du défunt. Opportunément, pour justement pousser chacun dans ses retranchements, le cas du jour a une saveur particulière : l'homme qui comparaît venait en effet de faire sa demande en mariage à la veuve... du procureur. Autant dire que ce dernier prend plutôt mal la chose, et entreprend de ressortir tous les souvenirs les plus incriminants du décédé, voulant lui faire gagner un aller simple pour le si bien nommé "secteur de la réflexion". La série emprunte ici sa dynamique au legal drama, qu'elle transpose dans un cadre fantastique, pour aboutir à un affrontement qui ne manque pas de piquant (et de discussions surprenantes !).

De plus, si on en sait encore assez peu sur eux, les personnages trouvent vite leurs marques. Même s'ils s'opposent "professionnellement" à l'audience, les représentants de la défense et de l'accusation sont aussi des amis. Le téléspectateur s'attache en premier lieu à l'avocat : il séduit instantanément par son sens de la formule et de l'argumentation dans des causes même désespérées, comme l'illustre sa première plaidoirie où il tente tant bien que mal d'expliquer en quoi la dernière action de son client - avoir tué un chat - n'a pas la gravité qu'on lui prête. De son côté, le procureur s'humanise vers la fin de l'épisode, la convocation de sa femme comme témoin à la barre lui faisant perdre ce masque d'intransigeance qu'il a porté obstinément durant tout l'épisode. De manière générale, c'est tout le personnel du tribunal qui trouve sa place, la femme en charge des projections des souvenirs ou celui qui prête les enveloppes corporelles s'imposent en quelques scènes. Ainsi, non seulement la série crée un service administratif cohérent, mais elle n'oublie pas de soigner la caractérisation de ceux qui y officient.

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Sur la forme, Nebesnyi Soud se révèle aussi relativement bien maîtrisée. Si mon fichier video n'avait pas une qualité permettant de pleinement l'apprécier, la réalisation use d'effets simples mais efficaces pour transposer à l'écran cet univers : des filtres de couleurs permettent de distinguer le Tribunal Céleste du monde des vivants dans lequel on fait quelques incursions. La Terre garde ainsi ses couleurs naturelles, tandis que c'est une dominante bleue froide qui est utilisée pour les scènes de cet entre-deux judiciaire et un filtre beige pour les souvenirs qui sont projetés sur un écran, sorte d'images de vieux films, dans ce qui s'apparente à une salle de cinéma. Quant à la bande-son, la musique y est entraînante et rythmée, sans être omniprésente : elle accompagne bien l'ambiance générale à la fois légère et sombre dans laquelle s'épanouit la série.

Enfin, Nebesnyi Soud bénéficie d'un casting globalement solide, surtout du côté de ses acteurs principaux. Pour interpréter les deux juristes d'un genre très particulier qui s'affrontent à l'audience, on retrouve d'une part Konstantin Khabenskiy, qui joue un procureur froid et méthodique - qui a cependant ses failles ; il est possible de le déstabiliser lorsque sa femme, qu'il a laissée derrière lui, est évoquée -, et d'autre part   Mikhail Porechenkov, qui fait des merveilles dans un registre d'avocat sophiste qui propose les interprétations les plus surprenantes pour défendre les actions de ses clients.

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Bilan : Comédie noire qui se réapproprie avec aplomb la thématique du passage de la vie à la mort, dotée d'une diffuse excentricité, Nebesnyi Soud mêle habilement une dynamique propre aux legal dramas et des éléments de fantastique grâce auxquels elle se construit rapidement une mythologie cohérente et travaillée. Dépaysante et inventive, sa tonalité légère et ses dialogues rythmés, souvent cocasses, la rendent très plaisante à suivre. Le téléspectateur se laisse ainsi prendre au jeu ; et le visionnage de ce pilote a été pour moi une très intéressante découverte. 
 
J'espère que les trois épisodes suivant seront également sous-titrés (notez bien qu'il s'agit de sous-titres français, donc n'hésitez pas à être curieux) !


NOTE : 7,5/10
 

La bande-annonce :