13/10/2010
(K-Drama / Pilote) Doctor Champ : une partition classique étonnamment rafraîchissante
Il devait être écrit que je ne quitterais pas immédiatement les rêves olympiques et les ambitions dorées londoniennes. Après GOLD la semaine dernière, c'est un drama, de facture plus classique mais assûrement attachant, qui va être le sujet du mercredi asiatique de la semaine. Qu'on se le dise, l'Asie prépare assidûment les prochains Jeux Olympiques. Télévisuellement du moins.
Ce que j'aime par dessus tout dans la téléphagie, ce sont les surprises. Les séries attendues qui nous plaisent, on se situe dans un certain ordre des choses. Les surprises qui nous font passer une agréable fin de soirée devant notre petit écran, alors que l'on ne l'avait pas prévu pas, en revanche, voilà un peu de piment fort attrayant. Car ce ne sont pas toujours les séries dont on parle le plus a priori qui vont retenir finalement notre attention à plus long terme. La dernière semaine de septembre en est une parfaite illustration. Le buzz médiatique conduisait logiquement à surveiller Fugitive : Plan B sur KBS2, série navigant (ou s'embrouillant) entre action et second degré comique. Or, deux jours plus tôt, c'est une série dont j'ai visionné le pilote un peu par hasard, sans attente particulière, Doctor Champ, qui présentait un premier épisode autrement plus convaincant.
Si ma conscience téléphagique m'avait conduit devant Doctor Champ, c'est sans doute en partie pour Kim So Yeon, qui avait été une de mes bonnes surprises d'IRIS, pour laquelle j'avoue garder une certaine affection, même si Prosecutor Princess eut du mal à me convaincre au printemps dernier. Ayant débuté le 27 septembre 2010 sur SBS, c'est sur des bases plus attrayantes et sympathiques qu'est parti Doctor Champ, dans un registre assez familier où se mêlent sport & relationnel.
Tout débute logiquement par de grands bouleversements dans la vie de chacun des protagonistes, qui vont les conduire, pour des raisons et par des chemins divers, au fameux Taereung National Village, le centre d'entraînement olympique sud-coréen.
Ambitieuse et pleine de certitudes, Kim Yeon Woo avait une vie parfaite, épanouie professionnellement comme sur le plan personnel. Brillante interne qui venait de réussir l'examen la qualifiant et lui ouvrant les portes d'un prestigieux hôpital jusqu'à cet éventuel poste de professeur qu'elle convoitait. elle sortait également avec un de ses collègues dans une relation qui lui semblait sérieuse. Mais, du jour au lendemain, un choix difficile qu'elle va avoir le courage d'assumer jusqu'au bout va briser ce cadre idyllique. Son mentor, médecin respecté, commet une erreur dans la salle d'opération qui entraîne la paralysie de la patiente. Refusant l'omerta implicite, puis explicite, qui lui est suggérée, Yeon Woo ne falsifie pas son rapport officiel et formule des accusations. Du jour au lendemain, devenue "traître", elle perd travail, petit ami et toute réputation. Un suicide de carrière en bonne et due forme.
Dans ce cycle sans fin des mauvaises nouvelles, à la suite de divers incidents, elle fait la rencontre d'un sportif s'entraînant en vue des sélections nationales, Park Ji Heon. Judoka qui s'est remis à la compétition à la suite de la mort de son frère - évènement tragique sur lequel peu de renseignements nous sont donnés -, le jeune homme s'est promis, ainsi qu'à son neveu, d'atteindre la médaille d'or aux prochaines Jeux Olympiques. Mais si sa motivation ne fait aucun doute, son intégration au sein de l'équipe nationale de judoka pourra-t-elle se faire sans remous, lui qui n'est plus un débutant, arrivant à un âge où beaucoup ont déjà leur carrière derrière eux ?
Parallèlement, toute la direction médicale du centre d'entraînement olympique est bouleversée suite à un drame en compétition qui remet en cause le suivi des athlètes. C'est vers un médecin réputé, qui a déjà eu des résultats très probants, mais à l'égo et au caractère difficilement gérables que les instances sportives se tournent, Lee Do Wook. Décidé à compléter son staff, il formule une offre d'emploi, qui intervient alors que Yeon Woo est à bout, atteinte moralement devant les rejets en cascades de toutes ses candidatures dans les hôpitaux où elle postule. Le centre d'entraînement pourra-t-il constituer un nouveau départ pour tous ?
Derrière ses allures de comédie romantique & sportive, qui investit sans détour un créneau finalement très familier, ce qui prend le téléspectateur quelque peu au dépourvu, le surprenant agréablement, c'est cette impression diffuse de fraîcheur qui émane de la série. Un caractère rafraîchissant qui ne réside pas dans une quelconque originalité, mais plutôt dans une sobriété d'ensemble habilement mise en scène et une capacité certaine à s'approprier des ingrédients simples qui demeurent des valeurs sûres du genre. Car si l'histoire en elle-même reprend des thématiques connues, avec une gestion du relationnel typiquement sud-coréennes, elle a le mérite de parler instantanément au téléspectateur. Bénéficiant d'un rythme dynamique et consistant, sans temps mort, Doctor Champ ne sort aucunement des sentiers balisés, mais se rélève, par la manière dont elle se réapproprie ces codes, des plus agréables à suivre. "Sympathique" est ainsi le premier qualificatif qui vient à l'esprit pour l'évoquer.
Ce ressenti est conforté par la perception que ses personnages offrent. En effet, dans la droite lignée de la narration globale, c'est avec une certaine retenue, sans trop en faire, que la série installe ses protagonistes. Si les stéréotypes ne sont jamais loin, chacun s'avère rapidement attachant. Certes, Yeon Woo dispose d'un sacré caractère et son traitement des autres internes, au début, ne manque pas de cette pointe d'immaturité pleine d'énergie, propre aux débuts des héroïnes de k-dramas. Pour autant, ces quelques poncifs de départ sont vite balayés par les évènements, la jeune femme se heurtant à un principe de réalité des plus cruels pour tenter de faire rebondir sa carrière. Si bien qu'au final, c'est une intéressante homogénéité qui caractérise la dimension humaine de Doctor Champ, conférant à l'ensemble une attractivité indéniable. Si tout demeure à concrétiser, on sent poindre derrière ces premières esquisses un potentiel réel pour la mise en scène future de relations compliquées mais attendrissantes, chargées d'une vitalité communicative. Pourquoi ne pas se prendre au jeu ?
Classique sur le fond, la série reste également scolaire sur la forme qui s'avère sans prise de risque particulière. Elle délivre une réalisation qui remplit le cahier des charges, des couleurs chatoyantes, et, dès le premier épisode, une jolie scène de lâchés de lanternes dans la nuit qui permet quelques plans paysage-sques des plus agréables. Il n'y a donc, somme toute, guère à redire, ni à souligner, par rapport à cet aspect. La bande-son n'est pas déplaisante à suivre, d'autant que cela s'est traduit de mon côté par un gros coup de coeur pour une des chansons utilisées en fond sonore, des plus entraînantes (My way, de Wheesung). Un accompagnement musical donc plutôt réussi.
Enfin, du côté du casting, si aucun acteur ne se démarque vraiment par son jeu dès ces deux premiers épisodes, chacun remplit son rôle et aucun ne dépareille dans l'ensemble. Je vous ai déjà dit toute la tendresse que je conserve à l'égard de Kim So Yeon (IRIS) ; cela m'a donc fait plaisir de la retrouver dans un rôle plus posé et beaucoup moins crispant que les débuts éprouvants de Prosecutor Princess. A ses côtés, Jung Gyu Woon (Loving you a thousand times) a la carrure parfaite pour jouer les sportifs confirmés, le jeu d'acteur viendra en appoint s'il s'avère nécessaire. Uhm Tae Woon (Queen Seon Deok, The Devil) s'immisce sans peine dans le rôle de ce responsable médical caractériel, qui se remet toujours difficilement d'une blessure qui l'a laissé éclopé. Enfin, ce trio est complété par Cha Ye Ryun (Invicible Lee Pyung Kang) qu'on a peu l'occasion de croiser dès ces débuts.
Bilan : Si Doctor Champ s'approprie des ingrédients des plus classiques, la série esquisse un mélange pas inintéressant, mais surtout étonnamment rafraîchissant, mêlant des thématiques traditionnelles d'accomplissement professionnel et personnel, avec le duo amour & sport qui sert de toile de fond. Dotée de personnages attachants, d'une narration rythmée et relativement sobre qui s'avère plaisante à suivre, le téléspectateur se surprend à passer un agréable moment devant son petit écran.
Ces deux premiers épisodes proposent donc une fiction sympathique, à laquelle il est facile de s'attacher. Sans s'imposer comme une indispensable, le potentiel semble là pour construire un relationnel des plus attendrissants ; ce qui n'est déjà pas si mal. Seul l'avenir nous dira si la série a été capable de concrétiser les promesses ainsi posées.
NOTE : 6,25/10
La bande-annonce de la série :
Une chanson de l'OST :
Fall in love with you, par Bobby Kim
07:22 Publié dans (Séries asiatiques) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : k-drama, sbs, doctor champ, dr champ, kim so yeon, uhm tae woong, jung gyu woon, cha ye ryun | Facebook |
Commentaires
Et c'est toujours prometteur ? Je préfère attendre la fin de la diffusion et les avis définitifs avant de m'engager dedans. Mais il a l'air surprenant dans le bon sens du terme. Et puis j'ai toujours eu un faible pour Uhm Tae Woong, au fait il est second rôle masculin ou je rêve ?
J'ai entendu également que le drama bénéficiait d'un tournage avec une nouvelle caméra et qu'en conséquence, l'image était de toute beauté, est-ce visible ?
Écrit par : Lynda | 27/10/2010
Je ne suis pas à jour de la diffusion coréenne (parce que trop de séries, pas assez de temps, l'équation habituelle O:-)), mais pour le moment, oui, cela reste dans la même veine. On n'échappe pas à quelques longueurs, mais le show conserve un côté rafraîchissant agréable. J'ai un peu plus de mal quand il se concentre purement sur le sport, mais dans les relations de ses personnages, cela s'amorce bien. Ce n'est pas encore un petit coup de foudre rafraîchissant du niveau de Pasta en début d'année (dans leur registre, mon esprit associe un peu leur genre), mais c'est sympathique.
Sinon, oui Uhm Tae Woong est second rôle masculin. ^_^ Mais je te rassure, après le premier épisode, il y a un re-équilibrage qui s'opère peu à peu ; et il a donc du temps de présence.
Pour ce qui est de la réalisation, c'est effectivement de toute beauté. Quand je parlais des couleurs chatoyantes, dans ma review, je n'exagérais pas. Il y a vraiment des plans et des scènes (un lâcher de lanterne, notamment, dans le premier épisode) qui sont un plaisir pour les yeux. Après, si je ne l'avais pas lu, je n'aurais sans doute pas pu déduire qu'il y avait innovation technologique (j'ai un oeil de profane sur ces choses-là et ce n'est pas à ce point flagrant) ; mais l'esthétique superbe se remarque (et est un point positif supplémentaire d'ailleurs).
Écrit par : Livia | 30/10/2010
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