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10/08/2011

(Tw-Drama) The Graduate (Bi Ye Sheng) : instantanés désenchantés de fin d'adolescence

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L'exploration du petit écran asiatique nous ramène ce mercredi à Taïwan. Cela fait seulement quelques mois que j'ai découvert ces contrées, et après l'expérience intéressante et concluante qu'a été Gloomy Salad Days, j'ai eu envie de poursuivre sur la voie des histoires de jeunesse désenchantée de ce pays. Si The Graduate a une finalité plus pédagogique et est assurément moins désespéré que Gloomy Salad Days, cette mini-série se situe dans une même ambiance sombre qui me confirme qu'il y a un filon à explorer dans ce pays, même pour quelqu'un qui, comme moi, est peu versée dans les teen-dramas (je pense notamment que j'aimerais voir Bump off lover par exemple).

Bi Ye Sheng (ou The Graduate en anglais) est un court drama, diffusé en 2006 sur PTS. Il ne comporte que cinq épisodes, nous relatant cinq histoires indépendantes, qui peuvent donc se regarder suivant l'ordre que l'on souhaite. Cependant, si je ne devais retenir qu'un seul épisode de cette série, je pense que je retiendrais le premier, The Lonely Game, qui est celui qui m'a le plus touché. Un grand merci donc à Ageha et à Mapenzi pour cette découverte !

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The Graduate se compose de cinq histoires distinctes. Elles ont toutes pour point commun de mettre en scène des adolescents qui se perdent aux portes de la vie adulte, n'ayant pas toujours conscience des conséquences des choix qui s'ouvrent à eux et de la portée des actes qu'ils commettent. 

The Lonely Game (épisode 1) raconte la destinée de deux meilleurs amies qui gagnent Taipei avec beaucoup de rêves et dont les routes vont peu à peu s'éloigner, lorsque l'un d'elles flirte avec l'argent facile de milieux peu recommandables : leur amitié peut-elle y résister ? Summer Black (épisode 2) nous relate l'été bouleversant d'un jeune lycéen modèle entraîné par son cousin dans le milieu des gangs, et qui va se retrouver pris dans un cercle de violence dont il ne saura sortir à temps. Fortunately, we're still here (épisode 3) est l'histoire de deux amis, rackettés et malmenés, qui s'imaginent que la meilleure façon de stopper ces humiliations est de rejoindre le groupe qui les persécute, adoptant un tout nouveau style de vie finalement sans doute encore plus dangereux. Mimi's wandering mind (épisode 4) est la descente aux enfers, puis la quête de rédemption, d'une jeune fille qui a quitté un père abusif pour la rue, et tente de redresser sa vie dans un centre d'éducation qui est sans doute sa dernière chance. Enfin, Waves of nature (épisode 5) nous raconte l'arrivée dans une nouvelle école d'une adolescente qui ne veut rien tant que s'intégrer ; or, pour se fondre dans le moule, il est parfois plus facile de sacrifier ceux qui sont déjà considérés comme des exclus, même s'ils sont ceux qui ont tendu la main les premiers.

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On retrouve dans The Graduate cette sobriété désillusionnée, caractéristique des histoires sombres d'adolescence taiwanaises, et qui en fait tout leur attrait. Le drama met en scène une jeunesse qui, sans avoir forcément grand chose, ploît sans rompre pour se tourner vers le lendemain. Son intérêt réside en grande partie dans les thématiques fortes, souvent difficiles et aux accents parfois tragiques, qu'il va aborder sans détour, mais sans excessive dramatisation non plus. Évitant tout pathos inutile, la série investit des problématiques très humaines. Est par exemple évoquée la question du rapport à la violence, qu'elle soit organisée au sein de gangs, ou émanant d'un parent, éclairant avec justesse toutes les réponses que l'on est tenté d'y apporter et qui ne font souvent qu'empirer les choses. Autre élément bien traité, les dynamiques et relations au sein d'un groupe, et les principes ou les personnes qu'on est prêt à trahir pour appartenir à un collectif. C'est cependant quand ses épisodes embrassent une dimension émotionnelle, en plus des thèmes évoqués, que la mini-série dévoile tout son potentiel et va vraiment toucher le coeur du téléspectateur.

Un peu à la manière de Gloomy Salad Days (même si cette dernière disposait d'un fil rouge et de personnages récurrents, en plus de son côté anthologie), les épisodes de The Graduate sont de qualité, et d'intensité, inégales. Certaines histoires, moins abouties, suivent une construction trop bâteau pour parvenir à concerner le téléspectateur : les épisodes 2 et 3 (Summer Back et Fortunately, we're still here), où les protagonistes sont des garçons, sont les plus faibles. Les trois autres épisodes dépassent en revanche le récit académique sur la violence. Le plus réussi est sans doute le premier, The Lonely Game. Avec beaucoup d'authenticité, et une simplicité désarmante aussi habile que rafraîchissante, il relate les soubresauts d'une histoire d'amitié mise à mal par les choix de vie d'une des deux amies, qui s'éloigne ainsi de leurs idéaux de jeunesse. C'est probablement le plus fort des épisodes, certainement le plus désespéré, et celui qui se rapproche le plus de l'atmosphère de Gloomy Salad Days... C'est en tout cas celui qui m'a incontestablement le plus marqué et le plus touché.

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Sur la forme, la réalisation de The Graduate a certaines des limites des dramas taiwanais, datant en plus de 2006. Dans l'ensemble, le cadrage se concentre souvent sur les visages, et la mise en scène reste très sobre. Cependant la vidéo que j'ai pu visionner est d'une qualité des plus correctes (même si elle est moindre que les séries taiwanaises les plus récentes). La bande-son est peu présente, mais elle laisse généralement un arrière-goût de mélancolie diffuse lorsqu'un instrumental au piano ou bien une chanson retentit, collant parfaitement à l'émotion de la scène qui est ainsi soulignée.

Enfin, comme la mini-série forme cinq histoires indépendantes, le casting change donc à chaque fois. Dans l'ensemble, les jeunes acteurs sont plutôt convaincants et rentrent bien dans leurs rôles ; le seul bémol sera peut-être pour le duo principal du troisième épisode, Fortunately, we're all still here, mais cela vient sans doute de l'écriture de leurs personnages que j'ai eue du mal à cerner. En revanche, j'ai été ravie de retrouver dans The Graduate une de mes actrices coup de coeur de Gloomy Salad Days, Zhang Jung Ming ; elle m'avait déjà brisé le coeur dans cet autre drama. Elle joue en plus ici dans l'épisode le plus abouti et bouleversant, The Lonely Game, et elle m'a une nouvelle fois tiré quelques larmes. Lin Shi Hui, qui incarne sa meilleure amie, est également très convaincante.

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Bilan : Embrassant cette tradition particulière qui semble exister à Taïwan de teen-dramas sombres n'hésitant pas à aborder de front des sujets difficiles et sensibles, The Graduate est une anthologie d'instantanés de fin d'adolescence. A la fois désabusée tout en se tournant vers le futur, chaque histoire se conclut par une esquisse de morale, cherchant à tirer les leçons de la dérive à laquelle on a assisté. Les cinq épisodes sont de qualité inégale, mais si une brève immersion dans la jeunesse taïwanaise vous tente, sans avoir forcément à s'engager pour une série entière (encore qu'elle soit courte ici), n'hésitez pas à prendre le temps : je vous conseille au moins de jeter un oeil au premier épisode, The Lonely Game, vraiment touchant.


NOTE : 6/10


Quelques images avec le début du premier épisode :

08/12/2010

(Tw-Drama / Pilote) Gloomy Salad Days : tragédies adolescentes avec une touche de fantastique

Dear death,
please take away my misfortune,
even if the price is for me to turn into a stone...

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Petite révolution en ce mercredi asiatique, avec la découverte d'un nouveau pays encore inexploré : Taiwan. Depuis plusieurs mois que je caressais le projet de me risquer devant ces séries, je n'avais jusqu'à présent jamais trouvé le temps, ou la motivation. Et puis, il y a 10 jours, sur un coup de tête, j'ai sauté le pas. Comme souvent dans ces cas-là, j'en ai oublié mes beaux planning prédéfinis qui prévoyaient de commencer par Black & White ou Automn's Concerto. Il aura en fait suffi d'un simple générique, ou plus précisément de la chanson phare, qui a immédiatement capté mon attention en visionnant la bande-annonce. Une heure plus tard, je m'installais devant le pilote.

Sauf que rien ne m'avait vraiment préparé à la série aussi sombre que bouleversante sur laquelle je suis tombée, ayant naïvement cru à la lecture du synopsis qu'il s'agissait d'une sorte de simple high school drama fantastique. Il serait disproportionné de parler d'incontournable, mais sans être aussi louangeur, incontestablement, ce drama s'est révélé plus solide et est allé bien plus loin que ce que j'aurais pu imaginer à partir du seul concept de départ.

Le billet du jour va donc être consacré à cette fiction qui est diffusée depuis le 9 octobre 2010 sur PTS Channel 13 (Taiwan) et qui s'achèvera le 11 décembre prochain, comportant au total 20 épisodes. Elle s'intitule Gloomy Salad Days.

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Comme souvent dans le cadre de la découverte d'un nouveau pays, l'exercice de rédaction de la première review est compliqué : difficile en effet d'ajuster ses attentes et une grille de lecture pour un petit écran que l'on ne connaît absolument pas. En même temps, ça tombe peut-être bien puisque, apparemment, ce drama en a dérouté plus d'un habitué des fictions de ce pays, de par sa noirceur comme en raison des thèmes abordés. J'ai donc adopté un regard de profane, avec pour seules références le caractère universel des thèmes traités. Et en guise de "pilote", j'ai regardé en réalité les... dix premiers épisodes ; disons donc qu'il s'agit plutôt d'une critique à mi-parcours dans ce cas précis.

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Gloomy Salad Days nous propose le récit de diverses histoires troublées d'adolescents fréquentant un même lycée. Optant pour une construction scénaristique plutôt originale, ce drama mêle des arcs narratifs quasiment indépendants les uns des autres et un fil rouge se formant peu à peu en arrière-plan, sous couvert de développement mythologique. De manière générale, c'est le thème de la mort, ou plus précisément du passage de la vie à la mort, qui va être la constante principale d'une série à l'arrière-goût résolument tragique.

Sachant jouer sur plusieurs tableaux, le drama dispose d'une touche de fantastique qui va rapidement prendre les accents d'une légende lycéenne. En effet des travaux de terrassement ont permis de découvrir une étrange pierre, apparemment anodine, mais qui va se révéler être une pierre du pont du passage vers l'au-delà (Bridge of Helpessness). Lorsque le détenteur de la pierre se trouve confronté à des situations qui lui paraissent sans espoir, auxquelles il ne pense pouvoir faire face, apparaît devant lui la gardienne de ce pont, Du, connue sous ce qualificatif autrement plus glaçant de Death Girl. Seule la personne ayant la pierre en sa possession a normalement la faculté de la voir, mais un lycéen fait pourtant figure d'exception. En effet, Shen Qi va rapidement devenir le témoin privilégié des évènements qui vont se dérouler dans son établissement. Tout d'abord effrayé, essayant de combattre l'influence que Du semble exercer sur ceux ayant sa pierre, l'approche de l'adolescent va progressivement évoluer vers une forme d'étrange compréhension.

Du et Shen Qi sont certes les deux personnages pivots de la série, les seuls à avoir vocation à apparaître dans tous les épisodes de Gloomy Salad Days, mais ils ne constituent pas les personnages centraux des épisodes. Car si la dimension fantastique est bien présente, l'enjeu premier semble être ailleurs. Cet aspect paraît servir de prétexte permettant de connecter entre eux les différents récits mis en scène, quasiment indépendants les uns des autres. En effet, le passage de témoin entre les histoires s'opère de manière symbolique par la transmission de la pierre du fameux pont entre les protagonistes. Chaque arc narratif s'étend généralement sur deux épisodes et se concentre donc sur des personnages différents. Va nous être relatée, avec sobriété, une histoire personnelle. Ces dernières marqueront tant par leur diversité que par la dureté des thèmes abordés : gang, prostitution, famille décomposée, homophobie. Plus généralement, chaque personnage se situe à un croisement, une période charnière où sa vie lui échappe et où plus rien ne semble vraiment avoir de sens... Quand tout paraît s'effondrer autour de soi, jusqu'où faut-il - peut-on - se battre ; la vie a-t-elle encore un sens ? 

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Plus que sa dimension fantastique parfois presque anecdotique, mais qui apporte une cohésion à l'ensemble, c'est par ces portraits désillusionnés d'une certaine adolescence que la série se démarque. N'hésitant pas à traiter de thématiques difficiles, Gloomy Salad Days aborde sans détour, et avec une réelle liberté de ton parfois très dure, des sujets compliqués, ne s'interdisant rien tout en conservant une certaine pudeur qui lui évite de tomber dans des excès de pathos dommageables. La simplicité des histoires, parfois désarmante, a le mérite de trouver une résonance authentique. Certes, la qualité des arcs narratifs fluctue. Il est d'ailleurs assez paradoxal de constater que c'est la storyline des deux premiers épisodes qui sera la moins convaincante de toute cette première partie ; même si sa conclusion chargée d'une douloureuse amertume, par l'impact émotionnel qu'elle engendre, réhaussera a posteriori l'impression d'ensemble.

Reste que Gloomy Salad Days va s'attacher avec beaucoup de soin à proposer le tableau réaliste d'une jeunesse aux préoccupations bien éloignées des futilités et de l'insouciance à laquelle son âge lui donnerait a priori droit. Cette dimension humaine fouillée se complète d'un versant plus social tout aussi intéressant. Car, au gré des storylines, c'est le portrait bigarré et nuancé de la société taiwanaise qui transparaît peu à peu, par petites touches. La série met ainsi l'accent sur le poids des attentes que la société impose à ces adultes de demain ; elle éclaire également le poids des valeurs morales ou autres, soulignant les réactions que peuvent susciter certains comportements et attitudes. Certaines histoires auront dans cette optique une résonance particulière, comme l'amour impossible entre Xiao Ju et Qiao Qiao (épisodes 9-10), révélateur des difficultés à accepter l'homosexualité. D'autres trouveront un écho plus intime et personnel, telle la famille décomposée de Xiao Lin, incapable de vivre sur les ruines d'un amour parental unilatéral (épisodes 3-4). Toutes ces storylines s'inscrivent pourtant dans une même perspective que submerge une intense désillusion.

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Au-delà de la dureté des thèmes de la série, reflet troublé des moeurs et des maux d'une société, Gloomy Salad Days va également marquer par son pessimisme ambiant. Les histoires mises en scène s'apparentent souvent à des chroniques désespérées d'adolescences à la dérive, plongées dans une spirale infernale d'où aucun salut ne viendra. Ce n'est pas un hasard si le titre anglophone retenu est un écho direct à une chanson d'ailleurs utilisée dans certains épisodes, Gloomy Sunday (Sombre dimanche), dont la légende, touchant à la question du suicide, est suffisamment parlante. Les happy end ne sont pas de rigueur et vont rapidement faire figure d'exception dans la série. A contrario, c'est une forme de fatalisme pesant et amer qui se développe, écrasant les adolescents sous le poids conjugé des décisions individuelles discutables de leurs entourages et d'une société broyeuse dans laquelle ils ne voient plus aucune issue.

Gloomy Salad Days est donc une série dont on ne ressort pas complètement indemne et dont le visionnage n'épargnera pas au téléspectateur quelques larmes. Il convient de saluer, sur ce point, l'optique choisie par le drama qui sait rester minimaliste, ne versant jamais dans un lacrymal excessif et sachant parfois prendre une distance opportune avec certaines mises en scène, préférant suggérer sans nous laisser être le témoin des évènements. D'ailleurs, peut-être plus que les tragédies inhérentes aux histoires elles-mêmes, c'est grâce l'empathie suscitée par certains personnages que la série réussira à vraiment toucher le coeur du téléspectateur. Ainsi la détresse incontrôlée de Xiao Lin, dans une storyline, pourtant tristement classique, de divorce ayant mal tourné, est une illustration parfaite de cet habile équilibre mêlant simplicité narrative et décharge émotionnelle bouleversante. Il est d'ailleurs probable que l'impact est d'autant plus fort que la jeunesse des protagonistes offre ce décalage caractéristique, prompt à engendrer un sentiment de profond gâchis, entre la relative innocence ou inexpérience des adolescents et la décision irrémédiable que certains prendront.

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Eprouvante sur le fond, Gloomy Salad Days bénéficie en plus d'un fameux générique qui offre un parfait reflet des paradoxes de la série, à la fois chargé de vitalité et semblable à un cri de désespoir (il s'agit de la première vidéo en bas de ce billet). La chanson est également le thème musical récurrent, avec notamment une reprise au piano du refrain à la mélancolie troublante. En résumé, l'environnement musical du drama se révèle donc des plus convaincants. Quant à la réalisation, si cela n'est pas forcément toujours pleinement maîtrisé, j'ai trouvé que l'ensemble ne dépareillait pas et qu'elle était correcte (mais comme il s'agissait d'un aspect que je redoutais un peu dans les tw-dramas, j'avoue que j'avais imaginé bien pire).

Enfin, du côté des acteurs, du fait de la narration particulière adoptée, chaque histoire se concentre sur des personnages centraux différents ce qui, ajouté aux tragédies mises en scène, amène le casting à se renouveler régulièrement. Les deux seuls acteurs ayant vocation à apparaître tout au long de la série, puisque c'est leur histoire, en fil rouge, qui se construit peu à peu, sont Aaron Yan et Serena Fang. Cependant, Gloomy Salad Days se concentrant d'abord sur ses chroniques d'adolescence, elle laisse son temps à à cette storyline pour se développer en arrière-plan. Les deux acteurs sont donc au départ cantonnés à un rôle plutôt de figuration, témoin ou acteur indirect des évènements qui sont relatés. A la moitié du drama, le tableau d'ensemble commence cependant peu à peu à se former, mais nous sommes toujours dans une relative expectative.

A leurs côtés, parmi les membres éphémères du casting - personne n'ayant vocation à vivre heureux et longtemps dans la série - , on retrouve d'autres têtes connues du petit écran taiwanais (d'après mes recherches, puisque je ne connais encore absolument personne). C'est en effet à toute une galerie de personnages qu'il convient de donner vie. On retrouve ainsi notamment Wang Zi, Mao Di, Tang Zhen Gang ou encore Kris Shen. Personnellement, j'ai été très touchée par certaines jeunes actrices n'ayant pas encore de réelle filmographie à leur CV, comme Zhang Jun Ming, en adolescente à la famille brisée qui ne saura pas grandir à temps sur les ruines de sa famille, ou encore Jenny Wan, troublée face à son orientation sexuelle. J'ai aussi beaucoup apprécié Lin Chen Xi et également Chao Yi Lan.

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Bilan : Derrière ses fausses apparences de high school drama fantastique, Gloomy Salad Days se démarque autant par les thèmes qu'elle ne va pas hésiter à aborder que par sa dureté d'ensemble. Navigant entre drames de société et drames d'adolescence, la série se révèle par sa dimension profondément humaine qui prend rapidement les accents d'une tragédie fataliste. Si la qualité proposée varie suivant les storylines, plusieurs s'avèreront particulièrement bouleversantes, la simplicité de l'écriture accentuant ces accents d'authenticité. Il se dégage finalement de ce tourbillon émotionnel chargé d'amertume quelque chose de magnétique, tour à tour intrigant et glaçant.

Probablement qu'avec le tableau sombre et excessivement pessimiste qu'elle propose, Gloomy Salad Days n'est pas une série à mettre entre toutes les mains. Soyez d'ores et déjà averti que les happy ends sont une exception souvent sans lendemain. Si vous cherchez quelque chose de léger, passez donc votre chemin. En revanche, si à travers ce prisme commode et pédagogique du high school fantastique de tragédie, la découverte d'un certain portrait de Taiwan et de sa société vous intéresse, ne vous arrêtez pas au seul synopsis et jetez-y un oeil : vous risquez d'être (agréablement) surpris !

En ce qui me concerne, l'exploration du petit écran taiwanais me semble remise à l'ordre du jour.


NOTE : 6,5/10


Le générique de la série :


La bande-annonce de la série :