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10/06/2012

(US) Suits, saison 1 : un sympathique legal drama énergique et attachant

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Tout vient à point à qui sait attendre, à commencer par la rédaction des bilans de saison ! C'est qu'il flirte un air d'été de plus en plus prononcé à mesure que ce mois de juin progresse. Et ce n'est pas le retour programmé de toutes les fictions de USA Network qui nous contredira. Ce jeudi 14 juin, démarrera ainsi la saison 2 de Suits. Or ces dernières semaines, après être restée bloquée au deuxième épisode de Common Law sans motivation pour lancer la suite, je me suis replongée dans la première saison de celle qui avait été la meilleure nouveauté de la chaîne l'an passé - et une de ses plus enthousiasmantes séries.

Après m'être rafraîchie la mémoire devant les trois derniers épisodes (que j'avais laissés de côté par manque de temps en septembre dernier), j'en profite donc pour rédiger une review sur cette saison 1 et rappeler la série au bon souvenir de chacun. Histoire de vous faire inscrire la date du 14 dans vos agendas ; ou bien, comme nous sommes encore début juin, signaler qu'il n'est pas trop tard pour ajouter quelques devoirs de vacances au programme américain (assez chargé) qui nous attend cet été. Parce que Suits est un legal drama énergique et fun qui aura tenu les promesses - et même plus - que son pilote laissait entrevoir : ne boudons donc pas notre plaisir !

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Suits met en scène l'association détonante de deux juristes très différents. Harvey Specter, un des meilleurs avocats d'affaires New Yorkais, prend sous son aile un jeune homme, Mike Ross, qui ne sait plus vraiment où il en est dans sa vie. Particulièrement doué pour maîtriser les rouages du droit, ce dernier n'a cependant aucun diplôme d'avocat, et certainement pas de Harvard où le cabinet de Harvey recrute tous ses collaborateurs. Qu'importe, Harvey perçoit du potentiel en Mike, loin du formatage universitaire, et décide donc de l'embaucher. Tout en s'inscrivant dans la lignée des bromances chères à USA Network, la série dispose grâce à son concept de départ de versants relationnels multiples à exploiter. En effet, si elle met en scène une collaboration professionnelle productive et une amitié en construction, les deux personnages ne sont pas placés sur un pied d'égalité dans cette carrière d'avocat vers laquelle ils convergent. Mike a beau être astucieux, il n'en demeure pas moins jeune et inexpérimenté ; Harvey s'impose donc dans un rôle de mentor, qui apporte une dimension supplémentaire à leurs rapports.

Dans l'ensemble, la première saison de Suits est homogène et bien équilibrée. Construite comme un procedural show (1 épisode = 1 affaire), elle suit cependant une trame qui va permettre aux personnages de se dévoiler dans les difficultés, mais aussi d'apprendre - particulièrement pour Mike qui doit s'ajuster à l'environnement ultra-concurrentiel formé par tous ces jeunes loups ambitieux/collaborateurs du cabinet, déjà parfaitement intégrés dans le moule de ce milieu professionnel. Dans le même temps, Harvey fait le show à l'écran : fin stratège, calculant, contrôlant et maîtrisant tous les facteurs, il est le personnage génial par excellence. Il ne s'en humanise pas moins peu à peu, se dévoilant également à mesure que la saison progresse, certaines affaires révélant de nouveaux pans du personnage. La dynamique entre les deux est très intéressante par sa versatilité et l'évolution qu'elle connaît : si Harvey fait souvent la leçon à Mike, ce dernier doit parfois aussi remettre les choses au point. Au fil de la saison, le duo parvient à une forme de respect et de compréhension réciproques, des forces et faiblesses de chacun.

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La réussite de la première saison de Suits tient au juste équilibre qu'elle trouve : savoir se montrer attachante et sympathique grâce à son duo principal, tout en jouant sur la fibre du legal drama pour dépeindre sans concession ce milieu juridique. Les affaires - parfois plusieurs en parallèle dans un épisode - y sont rondement menées. C'est surtout au droit des affaires que l'on touche, avec une série au final très procédurale qui laisse une large place aux négociations et à toute la préparation en amont, nos héros se retrouvant rarement devant un tribunal. La fiction ne cherche pas à s'interroger pas sur l'opportunité de la législation. En revanche, elle présente une mise en scène enthousiasmante et énergique des gymnastiques intellectuelles de ces praticiens du droit, rôdés dans l'art de tourner les textes et d'identifier la petite clause ou l'expertise perdue dans un dossier de trois kilomètres qui sera favorable à leur cause/client. Cela donne un legal drama dynamique qui exploite efficacement son parti pris de départ, sans pour autant tomber dans la caricature de l'avocat-sophiste.

A ce jeu des rapports de force, où chacun rivalise d'égo, d'astuce et de ruse, Suits est très plaisante à suivre. C'est un solide divertissement qui tient la route, même si, certes, tout n'est pas exempt de reproche. Certaines résolutions d'affaires seront un peu expédiées. Mais l'important étant finalement tout ce qu'elle a pu générer pour arriver au résultat, cela reste très anecdotique. De même, le relationnel amoureux de Mike, fil rouge hésitant lié au risque de découverte des mensonges que contient son CV, est vite un peu répétitif, sans avoir véritablement de marge de manoeuvre pour évoluer. Bon gré, mal gré, à partir du triangle subliminal introduit dans le pilote, la saison nous conduit vers un ultime cliffhanger très prévisible, suivant un enchaînement de choix que l'on pouvait voir venir dès le début. Cependant, la série restant honnête avec elle-même, sans trop s'apesantir sur cette dimension personnelle, le téléspectateur ne lui en tient pas rigueur.

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Attachante sur le fond, Suits l'est tout autant côté casting. Gabriel Macht (Les médiums) fait le show avec un aplomb jubilatoire, avocat jusqu'au bout de la cravate et de sa coiffure bien ordonnée. Face à lui, Patrick J. Adams parvient bien à retranscrire un personnage à multiples facettes, intelligent, mais aussi peut-être pas assez tueur pour devenir un très bon avocat. Dans le cabinet, Gina Torres (Firefly, Huge) et Rick Hoffman (The Street, Samantha Who) sont aussi à la hauteur, pour occasionner quelques numéros de duettistes savoureux.

Enfin, le dernier grand atout, une autre bonne raison de jeter un oeil à Suits, tient au cadre dans lequel elle se déroule. En effet, cette série respire New York - version carte postale (qui reste sans doute la seule grande ville américaine que j'aime retrouver). Et pour qui apprécie cette ville, à la manière d'un White Collar (la filiation avec la première, en terme d'identité visuelle, est manifeste), Suits sait indéniablement très bien mettre en valeur ce décor, notamment en offrant quelques magnifiques vues. Les yeux du téléspectateur peuvent donc briller devant leur petit écran :

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Bilan : Legal drama dynamique et sympathique, bénéficiant de personnages attachants qui fidélisent sans difficulté un public vite séduit, Suits est la digne représentante d'une combinaison réussie dans la recette classique de USA Network. Série divertissante et plaisante à suivre, elle conserve toujours un rythme rapide, avec des épisodes bien exécutés, où les stratégies élaborées et les différents twists retiennent jusqu'au bout l'attention du téléspectateur. On ne s'ennuie pas et on passe un bon moment : amateurs de fictions judiciaires agréables à suivre, à vos petits écrans !


NOTE : 7,5/10


La bande-annonce de la saison 2 (Début 14 juin 2012, USA Network) :

02/07/2011

(Pilote US) Suits : un duo détonnant pour un legal drama divertissant et clinquant

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Cela fait plusieurs années que je nourris une tendre affection téléphagique pour USA Network ; un investissement pas franchement toujours récompensé, mais qui demeure inébranlable. Je vais vous épargner mon laïus habituel sur l'art-de-divertir-personnages-attachants-toussa auquel vous avez droit à chaque review de pilote sur cette chaîne. Disons juste que, même si je suis rarement plus d'une série en même temps, parfois deux, du temps où je n'avais pas délaissé Psych, j'ai besoin de ma dose hebdomadaire de 40 minutes en provenance de USA Network.

Actuellement, la place est occupée par White Collar. Pour être honnête, j'ai fini la saison 2 en m'étant persuadée d'abandonner (deux saisons étant souvent la durée moyenne de mon attention devant ces divertissements). Mais j'ai repris la saison 3 il y a quelques semaines... et que dire, si ce n'est que, en dépit de ses faiblesses structurelles, je chéris de manière franchement disproportionnée ce rendez-vous hebdomadaire. Il faut donc se faire une raison, il n'y a pour le moment pas de place vacante à espérer. Pour autant, parmi les nouveautés estivales d'USA Network, si je passe mon tour sans sourciller devant Necessary Roughness, en revanche, il m'était impossible de ne pas jeter un coup d'oeil à Suits dont la diffusion a commencé aux Etats-Unis le 23 juin 2011. Le jour où je saurais dire non à un legal drama n'est pas encore arrivé.

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Suits met en scène un duo de juristes détonnant qui va se contituer au cours de ce pilote. Harvey Specter est l'un des meilleurs avocats actuellement en exercice à Manhattan. Il n'a notamment pas son pareil pour mener à bien des négociations. Doté d'un esprit vif, cultivant une apparence soignée où perce une pointe d'arrogance caractéristique, il est le prototype de l'avocat issu de Harvard et ayant réussi. Il aime pourtant à penser qu'il n'est pas un de ces esprits préformatés et tellement ennuyeux qui sortent de cette fabrique à juristes. Quand son cabinet lui confie le soin d'embaucher un assistant ayant suivi ce même parcours, Harvey se montre donc fort peu enthousiaste.

Ces entretiens d'embauche sont perturbés par le débarquement impromptu d'un jeune homme, Mike Ross, confondu avec un des postulants. Ce dernier est en réalité poursuivi par la police pour avoir finalement cédé aux demandes de son meilleur ami, trafiquant, de livrer une valise pleine de drogue, dans ce qui se révèle être un piège policier. Cette péripétie n'est que l'énième épisode d'une longue amitié à problème. Avec sa mémoire photogaphique, Mike aurait pu faire des études, s'il n'avait pas été pris en train de tricher à un examen suite à une combine dudit ami. Depuis, il se nourrit de ses amertumes et regrets, vivote en se faisant payer pour passer l'examen du barreau à la place d'autres personnes et s'occupe de sa grand-mère.

Harvey tient là son esprit non conformiste, un petit mensonge sur la scolarité de Mike à Harvard suffisant à le faire échapper à l'ennui profond que provoquera n'importe quel autre candidat. Pour Mike, c'est une opportunité unique d'une seconde chance pour remettre sa vie en ordre. Reste à savoir s'il aura les épaules pour ce nouveau métier.

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A défaut d'originalité, le pilote de Suits n'en dévoile pas moins un attrayant potentiel. La série a deux grands atouts. Tout d'abord, il y a l'environnement de legal drama qui permet de laisser libre cours au sens de la répartie aiguisé des différents protagonistes, forçant les traits pour mettre en scène et surfer sur cette tendance qu'ont ces juristes de tout transformer en un show quasi-permanent. Ensuite, pour exploiter cette recette qui a déjà fait ses preuves, la série va bénéficier de la dynamique qui s'installe progressivement entre les deux protagonistes principaux. C'est une relation hésitante de mentor/apprenti qui se forme, teintée d'une forme de compétition sourde, propre aux rapports entre deux individu, avec leurs certitudes, qui ont chacun un égo à ménager. Le twist du mensonge initial au sujet de Harvard lie leur destinée plus que Harvey et Mike ne le souhaiteraient, pour le meilleur et pour le pire, en un sens. On devine déjà d'où pourront d'ailleurs venir les ennuis : tout cela ne demande donc qu'à être exploré plus avant.

Au-delà de ces bases indéniablement attractives cependant, si le pilote de Suits formule des promesses pour le futur, l'épisode en lui-même n'est pas l'introduction la plus réussie qui soit. Il n'est pas nécessaire de s'attarder sur le classicisme du cas d'espèce constituant la première affaire qu'ils traitent en collaboration : si USA Network sait nous faire aimer ses personnages et ses ambiances, elle ne prend aucun engagement pour ses intrigues ; la clause est implicitement écrite dans son cahier des charges. En revanche, la difficulté à rendre crédible la situation de Mike est plus problématique. La série en fait beaucoup pour caractériser ses protagonistes, peut-être trop : l'ensemble sonne un peu artificiel, et trop forcé par instant, surtout au début. D'autant que la durée d'1h15 aurait sans doute pu être réduite, ce qui aurait évité quelques longueurs.

Reste qu'en dépit de ces petits bémols sur la structure même du pilote, les quelques échanges jubilatoires proposés lorsque l'épisode se lance véritablement suffisent à convaincre le téléspectateur de pousser plus loin la découverte. Mission donc accomplie.

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Sur la forme, Suits est une série qui reprend l'esthétique chic-et-classe citadin, ainsi que l'exploitation du décor new-yorkais, que l'on retrouve déjà chez White Collar. Chacun est habillé de manière irréprochable (même s'il faut un temps d'adaptation à Mike), permettant d'accentuer l'impression de photographie parfaitement huilée où les teintes sont volontairement un peu froides. En somme, c'est un décor sur papier glacé correspondant bien au ton de la série qui nous est offert.

Enfin, le casting, composée de têtes familières des sériephiles, répond parfaitement aux attentes. Gabriel Macht (Les médiums) n'a pas son pareil pour incarner avec un naturel désarmant cet avocat à succès flamboyant à l'esprit très vif. Patrick J. Adams oscille entre certitude sur ses capacités et tentation perception de choisir le chemin le plus facile. Les quelques scènes que nous offrent ce duo dans le pilote promettent beaucoup poour la suite. A leurs côtés, on retrouve notamment Gina Torres (Firefly, Huge), fidèle à elle-même en boss exaspérée, Meghan Markle et Rick Hoffman (The Street, Samantha who).

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Bilan : Bénéficiant d'un concept intéressant, le pilote de Suits laisse entrevoir un indéniable potentiel, en dépit des quelques inégalités, voire maladresses, pour l'introduire. Exploitant avec enthousiasme la forme clinquante du legal drama où règne un sens de la répartie souvent jubilatoire pour le téléspectateur, la dynamique du duo principal, une fois bien rodée, promet également beaucoup. Avec son parfum de bromance new yorkaise stylisée, Suits s'inscrit au fond dans un registre proche par certains points de White Collar sur USA Network. Ce qui explique l'affinité naturelle que je ne peux que ressentir pour elle. Si la succession dans mes programmes n'est pas à l'ordre du jour, je vais peut-être lui laisser une petite place, histoire de suivre l'évolution de cette première saison.


NOTE : 6,5/10


La bande-annonce de la série :