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05/06/2010

(Bilan) Petit état des lieux de la saison 2009-10 sur les grands networks US


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Tordons le cou aux idées reçues : je n'ai rien contre les grands networks américains, encore moins contre leurs séries. Certes, après une tendre lune de miel initiatique qui aura duré une bonne décennie, notre relation s'est quelque peu dégradée. Quantitativement parlant, leur part dans mes programmes téléphagiques n'a cessé de décroître au cours de ces quatre dernières années. L'émergence de nouvelles puissances n'y est certes pas étrangère ; mais il faut bien se dire aussi que si j'ai traversé un océan supplémentaire pour aller jusqu'en Asie, c'est aussi parce qu'une partie de la production américaine (hors câble) ne me suffisait plus, ne m'apportait plus ce que j'attendais du petit écran. Cependant, si je parle assez peu de ces séries sur ce blog, ce n'est pas forcément que je ne les regarde pas, c'est aussi un choix éditorial : je considère qu'il existe suffisamment de très bonnes critiques dans la blogosphère francophone les concernant.

Reste que le mois de juin s'ouvrant, le soleil et le ciel bleu se rappellent à notre bon plaisir. C'est summertime comme le dit Ladytelephagy, l'heure des séries-cocktails, rafraîchissantes et chaleureuses (en résumé, c'est la période dorée de USA Network). Et donc, en parallèle, cette transition vers la prochaine saison nous fait nous arrêter un instant pour regarder en arrière. C'est bien connu, le téléphage est un passioné à l'organisation pointue : il aime ses classements, ses bilans. Il  va donc s'efforcer de tirer quelques enseignements de cette année sériephile 2009-2010 qui s'achève sur les grands networks US.

Les questions existentielles se succèdent alors : Qu'ai-je suivi, qu'est-ce que j'ai aimé, détesté, oublié ? Quelle(s) série(s) retenir de cette saison qui ne fut pas particulièrement transcendante ? Quelle est la nouveauté qu'il ne fallait pas rater en septembre dernier ? Quelle est celle si vite oubliable que je n'ai plus souvenir de l'avoir testée ? Quels sont les grands buzzs que j'ai (encore) ratés ?

Avant de s'atteler aux différents bilans d'ensemble et de rédiger de longues critiques "constructives" (que j'essaierai de vous proposer tout au long de l'été), voilà donc ma vision synthétique de la saison 2009-2010... Cela n'a rien d'exhaustif, ni de très rigoureux, mais voici ce que ma mémoire téléphagique très biaisée a retenu. (C'est un peu plus décalé que mes billets habituels, ne m'en veuillez pas, il fait 30°, c'est la pause-détente.)

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Les nouveautés de la saison sur les grands networks US :


Le vrai (legal) drama réussi qu'il ne fallait pas rater : The Good Wife.

La résurrection du teen-show attachant : Life Unexpected.

La saga familiale que tu as envie de regarder juste pour son casting : Brothers & Sisters Parenthood.

La nouveauté dont le buzz ne s'explique rationnellement que parce que les téléspectateurs doivent couper le son de leur télévision : Glee.

La touche bit-lit version The CW (non interdite aux moins de 16 ans - pour l'inverse s'adresser à HBO) : The Vampire Diaries.

Le rip-off mythologique déjà oublié : Flash Forward.

Le remake de trop qui a détruit le mythe des lézards : V.

Le remake de trop que tu n'as pas regardé de toute façon : Melrose Place.

Le spin-off inutile qui prouve qu'il y a vraiment quelque chose de cassé au royaume des dirigeants des grandes chaînes US : Criminal Minds:Suspect Behaviour NCIS L.A. (Criminal Minds: Suspect Behaviour a déjà réservé la place pour la saison prochaine)

La comédie qui est, paraît-il, super mais que tu as ratée parce que tu ne regardes pas les comédies : Community.

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Les séries qui avaient déjà quelques saisons derrière elles :


L'Apocalypse m'a tuer : Supernatural, saison 5.

La série dont il fallait juste regarder le season finale : Fringe, saison 2.

La série que tu regrettes d'avoir abandonné à cause du season finale : Grey's Anatomy, saison 6.

La série que tu ne regrettes pas d'avoir abandonné, tant pis pour le series finale sur lequel tu as été spoilée sans rien demander en plus : Lost, saison 6.

La série que tu as abandonnée depuis longtemps, et dont même le series finale ne t'intéresse pas : 24, saison 8.

Les séries que tu regardes juste pour la discussion "séries" de la machine à café au boulot... Un épisode sur deux : The Big Bang Theory, saison 3.

... Un épisode sur trois : How I Met Your Mother, saison 5.

Les séries dont tu as laissé la diffusion filer mais qui vont être tes devoirs de vacances d'été afin de les rattraper d'ici septembre : House, saison 6 ; Brothers & Sisters, saison 4.

Les séries tombées au champ d'honneur du cap de la deuxième saison, que tu as abandonnées sans faire exprès mais que tu ne rattraperas pas : The Mentalist, saison 2 ; Castle, saison 2.

La série dont tu as appris qu'elle était encore diffusée le jour de l'annonce de son annulation : Heroes, saison 4.

 

Et vous, que retiendrez-vous de cette saison 2009-2010 ?

05/02/2010

(Téléphagie) Jalousie : chronique téléphagique perdue en terres lost-iennes


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Depuis plusieurs semaines, voire quelques mois, j'ai assisté, avec un recul teinté de fascination, à la construction méthodique d'un fabuleux buzz autour de la dernière saison d'une des séries phares de la chaîne américaine ABC. Une fin en forme d'apothéose, de consécration médiatique pour cette création fantastique de J. J. Abrams, qu'est Lost. On nous promet la résolution, enfin, après des années de théories mythologiques complexes, scabreuses, farfelues, aux divagations infinies... On met même en scène ce retour au-delà de la sphère de l'entertainment, nous annonçant Lost plus fort que le discours sur l'Etat de l'Union d'Obama... Bref, ce début 2010 est Lost-ien. Série incontournable, générationelle, portée aux nues. On y consacre des éditions spéciales dans la blogosphère sériephile, on redécore les blogs, et même Ladytelephagy y consacre son billet audio/podcast du jour (dont l'écoute a finalement été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, expliquant le billet qui suit).


Face à ce gigantesque phénomène médiatique, la téléphage qui sommeille en moi se retrouve partagée entre deux sentiments contradictoires. Tout d'abord, il y a une forme de perplexité devant l'ampleur du buzz. En observant cette bulle médiatique qui s'auto-nourrit, j'avoue avoir été un peu prise au dépourvu. Non que j'aie perdu de vue la série au fil des ans, mais je n'avais pas pris conscience de l'effet boule de neige qu'avait eu sa dense mythologie. Bref, j'en ai été réduite à me demander quand est-ce que Lost avait acquis une telle dimension et comment j'avais pu rater ça.

Parce que disons-le franchement, j'ai abandonné Lost il y a longtemps. Si longtemps que je ne me souviens plus exactement quand le décrochage s'est opéré. Au cours de la saison 2 ou de la saison 3, je crois. Dans ma mémoire très floue, j'en garde le souvenir d'une fiction assez divertissante, mêlant les genres, avec une qualité des épisodes très fluctuante, tout comme mon intérêt pour les storylines. Je ne sais plus vraiment pourquoi j'ai arrêté. Etait-ce une forme de lassitude devant une histoire dont les enjeux n'étaient pas clairement posés ? Même pas. Peut-être était-ce un peu lié au fait que je n'ai jamais éprouvé le moindre attachement pour des personnages qui m'insupportaient pour la plupart, que je tolérais au mieux ou détestais au pire. Un jour, les aléas de la programmation ont fait que j'ai simplement raté un épisode. Le déclic fatal. Je n'ai jamais rattrapé. Et j'ai laissé filer les saisons sans moi. Sans aucun regret. Pour vous dire le faible impact que la série avait eu sur moi, l'idée ne m'était d'ailleurs même pas venue à l'esprit d'essayer de retenter un plongeon dans cet univers, avant le raz-de-marée subi depuis le début de l'année. Lost n'était pour moi qu'un épiphénomène, existant en toile de fond de ma sphère téléphagique, une anecdote dont je suivais l'évolution au gré de mes flux rss.

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Seulement, au cours des dernières semaines, succédant à cette indifférence polie, un second sentiment est né en moi : la jalousie. Oui, face à ce gigantesque buzz dont je ne suis qu'une observatrice extérieure, comment ne pas être curieuse et envieuse en assistant à cette belle communion unanimiste ? Comprenez-moi bien : je n'ai rien contre la vie solitaire du sériephile qui poursuit en pèlerin obstiné ses découvertes obscures qui, de toute façon, ne pourront intéresser qu'une poignée de passionnés. Mais Lost offre cette opportunité si rare - et si précieuse - d'une expérience téléphagique collective. Rompant avec la réclusion habituelle du sériephile qui le confine à une certaine consanguinité communautaire, Lost réconcilie et unifie un public plus vaste sous sa bannière. Qu'y-a-t-il de plus grisant que d'avoir le sentiment d'appartenir à une grande collectivité, qui brise les barrières traditionnelles et acquiert une dimension qui va bien au-delà de la simple "série à succès" ? N'est-ce pas génial de voir ainsi récompensée, par une telle consécration, sa fidélité pour une série que l'on suit depuis six ans maintenant ? N'est-ce pas galvanisant que de pouvoir jouer sur ce buzz, de l'enrichir soi-même, de s'en amuser, en ayant conscience d'y appartenir ?

Alors oui, je suis jalouse. Je n'ai pas honte de l'admettre. J'aimerais moi-aussi connaître ces moments-là, avoir cette opportunité de partager avec le plus grand nombre, comme Lost le permet actuellement. Parce que si la confidentialité n'est pas un problème en soi, ce besoin quasi-viscéral de partager est bien toujours là. C'est ce même besoin, au fond, qui amène les téléphages à créer des blogs comme celui-ci ou à hanter les forums de spécialistes. La sériephilie est une passion qui ne peut se vivre en autarcie.

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Donc, fans ou simples amateurs de Lost, profitez, savourez cette saison 6. Je ne prétends pas comprendre l'ampleur de ce phénomène médiatique et j'ai des dizaines de séries qui m'appellent avant même d'envisager un jour une éventuelle redécouverte de Lost, mais je vous envie !

15:55 Publié dans (Téléphagie) | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : lost, buzz, abc |  Facebook |