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05/02/2010

(Téléphagie) Jalousie : chronique téléphagique perdue en terres lost-iennes


lost-saison-4.jpg

Depuis plusieurs semaines, voire quelques mois, j'ai assisté, avec un recul teinté de fascination, à la construction méthodique d'un fabuleux buzz autour de la dernière saison d'une des séries phares de la chaîne américaine ABC. Une fin en forme d'apothéose, de consécration médiatique pour cette création fantastique de J. J. Abrams, qu'est Lost. On nous promet la résolution, enfin, après des années de théories mythologiques complexes, scabreuses, farfelues, aux divagations infinies... On met même en scène ce retour au-delà de la sphère de l'entertainment, nous annonçant Lost plus fort que le discours sur l'Etat de l'Union d'Obama... Bref, ce début 2010 est Lost-ien. Série incontournable, générationelle, portée aux nues. On y consacre des éditions spéciales dans la blogosphère sériephile, on redécore les blogs, et même Ladytelephagy y consacre son billet audio/podcast du jour (dont l'écoute a finalement été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, expliquant le billet qui suit).


Face à ce gigantesque phénomène médiatique, la téléphage qui sommeille en moi se retrouve partagée entre deux sentiments contradictoires. Tout d'abord, il y a une forme de perplexité devant l'ampleur du buzz. En observant cette bulle médiatique qui s'auto-nourrit, j'avoue avoir été un peu prise au dépourvu. Non que j'aie perdu de vue la série au fil des ans, mais je n'avais pas pris conscience de l'effet boule de neige qu'avait eu sa dense mythologie. Bref, j'en ai été réduite à me demander quand est-ce que Lost avait acquis une telle dimension et comment j'avais pu rater ça.

Parce que disons-le franchement, j'ai abandonné Lost il y a longtemps. Si longtemps que je ne me souviens plus exactement quand le décrochage s'est opéré. Au cours de la saison 2 ou de la saison 3, je crois. Dans ma mémoire très floue, j'en garde le souvenir d'une fiction assez divertissante, mêlant les genres, avec une qualité des épisodes très fluctuante, tout comme mon intérêt pour les storylines. Je ne sais plus vraiment pourquoi j'ai arrêté. Etait-ce une forme de lassitude devant une histoire dont les enjeux n'étaient pas clairement posés ? Même pas. Peut-être était-ce un peu lié au fait que je n'ai jamais éprouvé le moindre attachement pour des personnages qui m'insupportaient pour la plupart, que je tolérais au mieux ou détestais au pire. Un jour, les aléas de la programmation ont fait que j'ai simplement raté un épisode. Le déclic fatal. Je n'ai jamais rattrapé. Et j'ai laissé filer les saisons sans moi. Sans aucun regret. Pour vous dire le faible impact que la série avait eu sur moi, l'idée ne m'était d'ailleurs même pas venue à l'esprit d'essayer de retenter un plongeon dans cet univers, avant le raz-de-marée subi depuis le début de l'année. Lost n'était pour moi qu'un épiphénomène, existant en toile de fond de ma sphère téléphagique, une anecdote dont je suivais l'évolution au gré de mes flux rss.

lostfinal.jpg

Seulement, au cours des dernières semaines, succédant à cette indifférence polie, un second sentiment est né en moi : la jalousie. Oui, face à ce gigantesque buzz dont je ne suis qu'une observatrice extérieure, comment ne pas être curieuse et envieuse en assistant à cette belle communion unanimiste ? Comprenez-moi bien : je n'ai rien contre la vie solitaire du sériephile qui poursuit en pèlerin obstiné ses découvertes obscures qui, de toute façon, ne pourront intéresser qu'une poignée de passionnés. Mais Lost offre cette opportunité si rare - et si précieuse - d'une expérience téléphagique collective. Rompant avec la réclusion habituelle du sériephile qui le confine à une certaine consanguinité communautaire, Lost réconcilie et unifie un public plus vaste sous sa bannière. Qu'y-a-t-il de plus grisant que d'avoir le sentiment d'appartenir à une grande collectivité, qui brise les barrières traditionnelles et acquiert une dimension qui va bien au-delà de la simple "série à succès" ? N'est-ce pas génial de voir ainsi récompensée, par une telle consécration, sa fidélité pour une série que l'on suit depuis six ans maintenant ? N'est-ce pas galvanisant que de pouvoir jouer sur ce buzz, de l'enrichir soi-même, de s'en amuser, en ayant conscience d'y appartenir ?

Alors oui, je suis jalouse. Je n'ai pas honte de l'admettre. J'aimerais moi-aussi connaître ces moments-là, avoir cette opportunité de partager avec le plus grand nombre, comme Lost le permet actuellement. Parce que si la confidentialité n'est pas un problème en soi, ce besoin quasi-viscéral de partager est bien toujours là. C'est ce même besoin, au fond, qui amène les téléphages à créer des blogs comme celui-ci ou à hanter les forums de spécialistes. La sériephilie est une passion qui ne peut se vivre en autarcie.

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Donc, fans ou simples amateurs de Lost, profitez, savourez cette saison 6. Je ne prétends pas comprendre l'ampleur de ce phénomène médiatique et j'ai des dizaines de séries qui m'appellent avant même d'envisager un jour une éventuelle redécouverte de Lost, mais je vous envie !

15:55 Publié dans (Téléphagie) | Lien permanent | Commentaires (5) | Tags : lost, buzz, abc |  Facebook |

Commentaires

Mais à l'âge d'internet (avec ses blogs et réseaux sociaux), on trouve toujours quelqu'un pour partager ! Avant internet, la téléphagie était exclusivement un sport individuel, aujourd'hui tout le monde peu jouer collectif ! J'ai même pu trouver quelqu'un (ou plutôt ce quelqu'un m'a trouvée) qui partage mon affection pour Rude Awakening ! Nous partageons le goût des séries asiatiques, toi et moi... et ainsi de suite. On n'est plus jamais seuls !
Et puis, ne sois pas jalouse, tu envies un phénomène auquel tu prends déjà part, finalement. De quelque côté que tu sois de la barrière, tu participes déjà à cette cacophonie assourdissante autour de Lost.

(PS : désolée pour la goutte)

Écrit par : ladyteruki | 05/02/2010

Bien sûr que l'on trouve toujours un petit coin de web 2.0 nous permettant de réaliser que, non, nous ne sommes pas seuls et qu'existe quelque part dans nos contrées ou sur ce globe, des téléspectateurs également fascinés par telle ou telle série que l'on adore.
Mais, même si ce partage est génial, cela reste à un degré confidentiel, artisanal si j'ose dire.
Une grande messe collective et unanimiste comme connaît Lost, c'est une forme de consécration vraiment à part.
(En même temps, peut-être que je trouve le partage plus confidentiel, par certains côtés, aussi plus confortable.)
Enfin, heureusement que les réseaux sociaux existent, en effet. C'est juste qu'un jour, j'aimerai aussi pouvoir parler des séries que j'adore autre part que via le clavier de mon ordinateur. ^_^ (J'ai aussi le droit de rêver.)

Pour ce qui est de contribuer au buzz, la téléphagie est lost-ienne actuellement ; je crois que cela résume la situation dans laquelle on se trouve ! :-D

(ps : ne t'en fais pas pour la goutte)

Écrit par : Livia | 05/02/2010

Je fais partie de celle qui n'ont pas lachée la série; en faite, comme toi, j'ai failli abandonner au cours de la saison 3 que j'ai trouvé trèèèès ennuyeuse, longue, qui tourne en rond, qui ne résoud rien, saison où il ne se passe pas grand chose...Je ne sais par quel miracle j'ai tenu le coup et j'ai fini la saison 3 sans parler de laisser une chance et d'entamer la saison 4 mais je ne le regrette pas aujourd'hui parce que si la saison 4 était excitante, la saison 5 était INCROYABLE! chaque épisode me laissait par terre et me mettait des claques; j'ai commencer la dernière saison et ça commence bien...

Écrit par : Trillian | 06/02/2010

Perso, j'ai continué Lost, tout en étant très modéré par rapport à la masse (genre les saisons 4 et 5 que bon nombre porte aux nues... C'est mieux mais bon... Bref). Je comprends... Je compatis...

Mais on aura notre revanche avec le Docteur ! (Mais si, mais si, elle fera bientôt des millions sur France 4, je le sais, je le sens ! :P)

Cette "communion" aurait tout de même tendance à me saouler d'avance, et ce n'est encore moins bon pour mon appréciation de la série, je risque de détester plus que je ne le devrais... Tant pis pour eux ! :D

Écrit par : Nakayomi | 06/02/2010

Déjà je tiens à dire que même si je viens régulièrement sur ton blog, il ne m'est pas venu à l'idée de lire ce post à cause de l'évocation de Lost dans le titre !!!
(Pour info j'arrive sur ce post grâce à http://sam1982.tumblr.com/)

Moi cette folie Lostienne ma saoule, tout le monde ne parle que de ça et toutes ses gouttes d'eau font depuis un moment plus que déborder mon vase. J'ai arrêté cette série à la fin de la saison 1.
Les mystères ne m'intéressaient pas, les personnages étaient irritables à souhait, bref je n'ai eu aucun remords à laisser
tomber !!

Bref je préfère les sphères téléphagiques plus confidentielles... Vive Doctor Who quoi !!

Écrit par : Céline | 10/02/2010

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