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23/08/2012

(ITA) Il Capo dei Capi (Corleone) : l'histoire d'un demi-siècle de Cosa Nostra

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La fin de l'été approchant, il est temps de rédiger quelques bilans des découvertes et nouveautés estivales. C'est de ma DVDthèque qu'est venue une des fictions qui m'a le plus marquée : Il Capo dei Capi. Pour tout vous dire, c'est une mini-série dont j'avais vu le premier épisode l'an dernier. A l'époque, je lui avais trouvé des accents de biopic qui démarrait sur des bases un peu trop scolaires. Je l'avais mise de côté en attendant un regain d'intérêt de ma part. Puis cet été, parmi mes lectures, je me suis notamment plongée dans Cosa Nostra : La mafia sicilienne de 1860 à nos jours de John Dickie. Assez naturellement, j'ai ressorti mes DVD, et cette fois-ci pris le temps de programmer six soirées à consacrer à cette production. Quelle bonne idée ai-je eu là ! Elle est peut-être plus traditionnelle sur certains aspects que Romanzo Criminale, mais elle s'est révélée être bien plus qu'un simple biopic.

Il Capo dei Capi est une mini-série italienne, diffusée sur Canale 5, d'octobre à novembre 2007. Elle compte six épisodes relativement longs, d'une durée de 1h30 à 1h45 chacun. Elle est sortie en France en DVD, avec version originale sous-titrée disponible, sous le titre de Corleone. Relatant un demi-siècle de l'histoire de la Cosa Nostra, elle avait fait quelques remous en Italie lors de sa diffusion. En janvier 2008, Canale 5 avait ensuite diffusé une mini-série qui peut en quelque sorte être considérée comme sa suite : L'ultimo padrino, s'intéressant, après 1993 et l'arrestation de Salvatore Riina, au dernier chef de la Cosa Nostra, jusqu'à son arrestation en 2006.

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Il Capo dei Capi débute dans la campagne sicilienne, à Corleone, au sortir de la Seconde Guerre Mondiale. Les temps y sont durs pour la population pauvre, à majorité paysanne. Le père de Salvatore (dit Toto) Riina se tue en tentant d'ouvrir une bombe américaine qui n'avait pas explosé. Décidé à faire son chemin et à ne plus avoir faim, Riina entraîne ses amis d'enfance, Bernardo Provenzano, Calogero Bagarella et Biagio Schirò, pour se mettre au service de Luciano Liggio, qui travaille pour le chef mafieux local, Michele Navarra. Un choix de vie dont Schirò se désolidarise vite. Tandis que Riina se prend au jeu et gagne en ambition, brûlant les étapes et finissant en prison pour meurtre, Schirò étudie et fait finalement le choix de rentrer dans la police.

Des années 60 jusqu'aux années 90, Il Capo dei Capi nous relate ensuite l'ascension des hommes originaires de Corleone, et plus particulièrement de Riina, au sein de l'organisation de la Cosa Nostra. Cette dernière, avec à sa tête une commission, a jusqu'alors toujours été gouvernée par des familles de Palerme. Contrôlant tous les trafics de l'île, véritable Etat dans l'Etat, la mafia voit se dresser contre elle quelques figures isolées de la justice italienne. Toute sa vie, Schirò traque Riina, pour, le plus souvent, se heurter à l'inertie générale des pouvoirs publics, entre compromission et peur, et à la perte d'amis proches sur le champ d'une bataille qui n'est pas encore reconnue comme telle. La multiplication des assassinats et les premiers témoignages de repentis permettent cependant la mise en branle du système judiciaire... Riina est condamné par contumace au maxi-procès de Palerme en 1987, initié par les juges Falcone et Borsellino, et est finalement capturé en 1993.

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Il Capo dei Capi est une mini-série aboutie, très riche, qui ne cesse de gagner en force tout au long de ses six épisodes. Sa réussite est de ne pas avoir voulu seulement raconter l'histoire de Salvatore 'Toto' Riina, mais d'avoir ambitionné de dresser un portrait d'un demi-siècle d'évolution de la Cosa Nostra. Pour cela, elle nous immerge dans la société sicilienne, partant des conditions de vie très dures de Corleone qui forgent les ambitions de Riina, et décrypte pour nous les rouages du système mafieux d'alors. L'ascension de Riina coïncide avec d'importants bouleversements au sein même de la Cosa Nostra, qui investit de nouvelles activités, comme la drogue, et étend son influence à de nouveaux territoires, notamment aux Etats-Unis. La mini-série ne nous épargne rien des explosions de violence, des assassinats sanglants et des trahisons préméditées qui jalonnent le chemin de celui qui parviendra à concentrer entre ses mains tous les pouvoirs au sein de l'organisation, devenant "il capo dei capi". Elle se fait sobre et abrasive, relatant sans les romancer ces exploits meurtriers, et ce que représente vraiment cette vie criminelle. Le portrait fait sonne ainsi très authentique, avec tous les excès liés aux égos et aux failles humaines de ses différents acteurs.

Série mafieuse travaillée, Il Capo dei Capi trouve aussi sa force dans le fait qu'elle adopte un double point de vue : en parallèle, elle s'arrête sur ceux qui vont tenter de lutter contre ce système et, pour beaucoup, y sacrifier leur vie. Pour suivre ce fil rouge, elle fait le choix judicieux d'introduire un personnage fictif, Schirò. Cet ami d'enfance de Riina, témoin privilégié des évènements depuis le début, est le pendant opposé du chef mafieux. Il Capo dei Capi est en quelque sorte le récit de leurs destins croisés, et d'un affrontement récurrent en filigranne. Par l'intermédiaire de Schirò, on assiste au développement de la lutte antimafieuse, de ses premiers balbutiements, fruits d'initiatives isolées (suicidaires) vouées à l'échec, jusqu'au maxi-procès de Palerme. La lutte semble pourtant toujours très inégale et la vie trop fragile, la violence ne les épargnant jamais. En s'installant dans les locaux du commissariat et du palais de justice, Schirò permet de montrer plusieurs décennies meurtrières qui appartiennent à l'Histoire. La mini-série fait preuve ici aussi de beaucoup de soin dans cette reconstitution, capturant l'atmosphère fiévreuse et pesante d'une époque.

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Appliquée, Il Capo dei Capi acquiert progressivement un véritable souffle, historique et dramatique, de plus en plus prenant, et qui ne va pas cesser de gagner en ampleur jusqu'à sa conclusion. La fiction peut schématiquement se distinguer en deux grandes périodes. Dans ses trois premiers épisodes - et en pointillés jusqu'au quatrième -, elle est une pure fiction de gangsters. La narration y est assez linéaire. Partant de la base, issu d'une campagne pauvre, Riina, stratège avisé, manoeuvre pour atteindre le sommet, se brûlant parfois, mais finissant toujours par parvenir à ses fins. Après avoir pris le contrôle de Corleone, il met ensuite le cap vers Palerme. Accueilli prudemment, il applique consciencieusement l'adage "diviser pour mieux régner" et sait frapper quand il le faut les autres familles. Les exécutions et les guerres rythment ce parcours. Si cette ascension au sein de la Cosa Nostra est racontée de manière efficace, c'est cependant la suite, dans sa seconde partie, qui permet à Il Capo dei Capi d'atteindre une autre dimension, encore plus passionnante : lorsqu'elle se tourne vers une confrontation directe avec l'Etat italien.

Après les premières escarmouches qui avaient été autant de coups d'épée dans l'eau pour Schirò, la mini-série rejoint le fil d'une Histoire plus familière au téléspectateur. Le récit de la lutte entre la Cosa Nostra et des agents de l'Etat voit les protagonistes défiler au rythme de leurs assassinats. La fiction ressort opportunément des images d'archives d'attentat ayant marqué la mémoire collective. Elle n'en souligne que trop l'isolement de ces personnalités qui, en conscience, endossent la responsabilité d'une lutte entremêlant trop d'intérêts contradictoires jusqu'au sommet de l'Etat pour que les camps puissent être clairement distingués. Si Schirò reste toujours présent, il repasse plus en arrière-plan dans les derniers épisodes, où face à Riina, se trouvent désormais Giovanni Falcone et Paolo Borsellino aux côtés desquels Il Capo dei Capi prend le temps de s'arrêter. Leurs succès (le maxi-procès de Palerme), les obstacles qu'ils se voient opposer au sein même de l'appareil judiciaire, et enfin les attentats qui leur coûteront la vie, en 1992, font partie des moments forts de la mini-série. Dans le même temps, le pouvoir et la vieillesse conduisent Riina sur une pente où sa paranoïa et sa démesure provoqueront sa perte.

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Sur la forme, Il Capo dei Capi bénéficie d'une réalisation classique, solide, qui se révèle particulièrement apte à construire une atmosphère particulière. Qu'il s'agisse de recréer le Corleone des années 50, ou encore de dépeindre les explosions de violence dont le récit est parsemé, elle immerge véritablement le téléspectateur dans ses décors. La Sicile reste de plus une belle région, qui est bien mise en valeur. Fiction s'inspirant de faits réels, elle a pleinement conscience que la dimension historique qui l'entoure est également un atout. La mise en scène n'échappe pas toujours à certains excès de dramaturgie, mais l'ensemble reste globalement sobre. Et surtout elle fait le choix d'utiliser des images de la télévision d'alors qui sont restés dans les souvenirs (comme la route défoncée suite à l'attentat à la bombe contre le juge Falcone), mais aussi des flashs d'informations télévisées d'époque. Elle vieillit même volontairement certaines images pour reconstituer des scènes avec ses acteurs (notamment les enterrements). C'est une reconstitution soignée qui est donc proposée.

Enfin, Il Capo dei Capi dispose d'un casting convaincant. Claudio Gioè interprète Salvatore Riina avec une vraie densité. A mesure que l'homme acquiert des responsabilités, il se fait de plus en plus inquiétant : l'acteur lui confère une aura particulière qui prend vraiment la mesure de la figure interprétée et de ce que représente cette ascension pour devenir "il capo dei capi". Face à lui, Daniele Liotti incarne Biagio Schirò avec également beaucoup de présence dans ce rôle frustrant où l'on tente tout, mais on se heurte à tant d'obstacles. Gioia Spaziani et Simona Cavallarie interprètent leurs épouses respectives. Salvatore Lazzaro est celui qui suivra toujours dans l'ombre de Riina, Bernardo Provenzano. Andrea Tidona incarne Giovanni Falcone, et Gaetano Aronica, Paolo Borsellino. On retrouve également Francesco Scianna, Paolo Ricca, Alfredo Pea, Imma Piro, Giuseppe Montana, ou encore Bruno Torrisi.  

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Bilan : Loin de se réduire à juste un biopic sur Salvatore Riina, figure dirigeante de la mafia sicilienne, Il Capo dei Capi est le récit d'un demi-siècle de Cosa Nostra, à travers ses bouleversements internes et l'ascension irrésistible de Riina, mais aussi dans sa confrontation avec l'Etat italien et face au développement de la lutte antimafia. Fiction de gangsters, violente et sanguinolente, elle relate un pan d'histoire criminelle et judiciaire, mais aussi d'Histoire tout court, de la Sicile. Toujours efficace, elle gagne en intensité au fil des épisodes, tout en restant une reconstitution soignée d'une époque.

En résumé, une mini-série recommandée à tous ceux qui s'intéressent à ce sujet, aux sériephiles appréciant les fictions mettant en scène des criminels, et enfin à tous ceux qui souhaitent s'immerger pendant plus de 9 heures dans la Sicile de la seconde moitié du XXe siècle. Et puis à tout téléphage curieux.


NOTE : 8,25/10


La bande-annonce de la série :

15/04/2012

(Pilote ITA) Il giovane Montalbano : les premiers pas d'une figure policière classique de la culture italienne


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Ces derniers mois, j'ai beaucoup écrit sur la télévision européenne (hors Angleterre), mais surtout celle venue du froid (Suède, Danemark, Norvège, Estonie, voire Russie...). Aujourd'hui, pour changer, c'est vers le sud que je vous propose d'embarquer... direction l'Italie, et plus précisément la Sicile, afin d'évoquer une série dont la diffusion de la première saison s'est achevée il y a peu : Il giovane Montalbano. Si ce nom ne vous est pas inconnu, c'est normal : le commissaire Salvo Montalbano est en effet le personnage récurrent des romans policiers de Andrea Camilleri. Ses enquêtes ont déjà fait l'objet d'une adaptation télévisée par la Rai, sous le titre de Il commissario Montalbano (Le commissaire Montalbano en VF). Existant depuis 1999, cette série en est à sa huitième saison et a été diffusée en France sur diverses chaînes hertziennes et de la TNT.

Avec Il giovane Montalbano, la Rai s'inscrit dans la mode porteuse du prequel, comme a pu le faire, début 2012, ITV en Angleterre, en lançant Endeavour qui invitait le téléspectateur à découvrir les débuts d'une autre figure policière familière du petit écran, l'inspecteur Morse. Il giovane Montalbano a démarré le 23 février 2012 sur la Rai1. Scénarisée par Andrea Camilleri et Francesco Bruni, elle s'inspire de trois romans : Un mese con Montalbano, Gli arancini di Montalbano et La prima indagine di Montalbano. La première saison compte 6 épisodes (d'1 heure 50 environ chacun). Elle a rencontré le succès auprès du public italien, rassemblant autour de 6,5 millions de téléspectateurs, si bien qu'une seconde saison est en préparation.

J'ai quelque peu hésité avant de rédiger ce billet, car le visionnage du (long) pilote de cette série constitue ma première incursion dans l'univers du commissaire Montalbano - dont je n'ai jamais lu les livres, ni gardé le souvenir d'un épisode de la série d'origine (que j'ai peut-être pu voir à l'occasion, mais une série italienne en VF, c'est juste impensable pour mes oreilles). Cependant j'ai trop rarement l'occasion de vous parler de télévision italienne (de vraies fictions italiennes, pas des incursions de la BBC comme Zen l'an dernier) - j'y manque d'ailleurs de références convaincantes en dehors de l'excellente Romanzo Criminale. Et Il giovane Montalbano, tout en étant très calibrée, dispose d'atouts pour séduire les amateurs de fictions policières.

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Il giovane Montalbano se déroule au début des années 90, en Sicile. Salvo Montalbano est à l'époque un jeune commissaire adjoint trentenaire, qui se languit de la mer et d'un climat tempéré, alors qu'il est actuellement en poste dans une petite bourgade de montagne. Grâce à sa fiancée - et à un parent de cette dernière -, fort du soutien de son supérieur hiérarchique, il obtient une promotion au grade de commissaire et, surtout, une mutation pour Vigata, une petite ville balnéaire (fictive) au sein de laquelle Montalbano a grandi et qu'il a laissée derrière lui après la mort de sa mère.

Revenir sur les traces de son enfance, ce n'est pas seulement retrouver le soleil, ainsi qu'un père qu'il n'a plus revu depuis longtemps et avec lequel il entretient des rapports difficiles, c'est aussi s'accomoder de nouvelles responsabilités. La série va ainsi nous raconter les premières enquêtes de Salvo Montalbano en tant que nouveau commissaire de Vigata. Non seulement le jeune homme devra savoir se concilier des subordonnés souvent plus âgés et expérimentés qui ne lui font pas tous bon accueil, mais il va devoir également apprendre à faire preuve de diplomatie et se montrer à l'occasion fin stratège, notamment pour gérer certaines influentes personnalités de la région.

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Il giovane Montalbano est une fiction policière procédurale relativement classique, mais qui va savoir rapidement se créer un charme bien à elle. Si les enquêtes de ce premier épisode - un meurtre à élucider, puis un incident qui se révèle bien plus complexe qu'une initiale simple altercation - s'avèrent plutôt solides, son principal atout réside incontestablement dans l'ambiance que la série entreprend de se construire. Tout d'abord, il y a l'exploitation de son cadre, la Sicile : avec un certain sens du détail, l'épisode nous immerge dans ses décors, montagnards comme balnéaires, mais aussi dans ses échanges culinaires, ou encore dans ses moeurs et ses non-dits à la mention de certaines familles qu'il n'est pas possible d'affronter même pour un représentant de la loi. C'est en somme une carte postale sicilienne - certes, avec une bonne part d'images d'Epinal - et italienne qui se dessine sous nos yeux. Sur le moment, le dépaysement s'opère. De plus, la série bénéficie d'une tonalité versatile et dynamique qui ne laisse pas insensible. L'épisode oscille ainsi entre des pointes de légèreté à la simplicité proche de la comédie (et qui déclencheront facilement plus d'un sourire), et des scènes autrement plus poignantes, le tout toujours porté par une énergie narrative communicative.

Au-delà des enquêtes et de l'atmosphère de la série, ce sont les personnages, souvent démonstratifs, qui vont permettre d'humaniser l'ensemble de manière appréciable. Outre une galerie de figures secondaires hautes en couleurs, ce premier épisode réussit à installer efficacement le personnage de Salvo Montalbano, caractérisant rapidement les traits essentiels de sa personnalité. Tout en cultivant un penchant solitaire, ce dernier sait aussi faire preuve de beaucoup sollicitude : il ne se désintéresse jamais de ce qui l'entoure, s'impliquant auprès des victimes ou des témoins qu'il croise, et suivant invariablement son instinct pour juger ses interlocuteurs et évaluer les situations. Il est difficile de ne pas s'attacher à ce jeune trentenaire que l'on découvre, dans les premières scènes du pilote, souffrant du mal du pays et n'en pouvant plus de ces montagnes au sein desquelles il a été envoyé, rêvant de sa chère mer et d'un climat plus tempéré (voire d'une topographie plus clémente). Le téléspectateur s'investit ainsi très facilement à ses côtés, dans des investigations qu'il conduit de manière toujours très vivante. Presque plus que les intrigues, c'est donc sur cette dimension humaine, plus diffuse, que compte la série pour fidéliser un public qui, au terme de ces deux premières heures, a su trouver ses marques.

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Sur la forme, Il giovane Montalbano est une série relativement bien maîtrisée, dont la mise en scène reste cependant trop calibrée pour marquer. La photographie y est plutôt soignée. La caméra sait exploiter à l'occasion le cadre sicilien - les montagnes tout d'abord, puis la mer - en soulignant bien le contraste dans l'ambiance de ces deux lieux entre lesquels se divise l'action du pilote. Par ailleurs, pour accompagner l'enquête, la série bénéficie d'une bande-son opportune, au sein de laquelle dominent des mélodies rythmées ; ces dernières renforcent la tonalité plutôt légère d'un ensemble qui entremêle voontairement les tons. S'ajoutent par-dessus quelques chansons italiennes qui achèvent de poser l'atmosphère sicilienne.

Côté casting, il faut reconnaître que Il giovane Montalbano doit beaucoup à l'énergie de son interprète principal sur la présence duquel repose une bonne partie de la dynamique de la fiction. Michele Riondino (La freccia nera) s'investit pleinement dans son personnage, cernant très bien ce dernier, pour mêler obstination inébranlable et une faculté certaine à transiger afin de s'adapter aux situations auxquelles le commissaire doit faire face. Parvenant vite à le rendre attachant, il fait en sorte que le téléspectateur veuille l'accompagner dans ses enquêtes. On retrouve également, dans la série, Alessio Vassalo, Andrea Tidona, Fabrizio Pizzuto, Benjamino Marcone, Sarah Felberbaum, Adriano Chiaramida, Giuseppe Santostefano, Carmelo Galati, Massimo De Rossi ou encore Maurilio Leto

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Bilan : Fiction policière reposant sur des bases solides et classiques, Il giovane Montalbano est une série consciente de ses forces, et du fait qu'elle porte à l'écran la jeunesse d'un personnage bien ancré dans la culture littéraire et télévisuelle italienne. Tout en restant dans un registre convenu et confortable, sans prise de risque notable, elle ne manque pourtant pas de dynamisme, notamment grâce à un plaisant mélange des tonalités entre légèreté et drame qui rend le visionnage agréable. Sachant se créer une ambiance qui lui est propre, une grande partie de son charme tient à l'immersion sicilienne (et, pour moi, au plaisir d'entendre la langue italienne), ainsi qu'à un personnage principal sympathique.

Ceux qui apprécient le commissaire Montalbano - des livres comme de la série - devraient y trouver leur compte - tous les articles que j'ai pu lire reconnaissent la fidélité à l'original de Il giovane Montalbano -, de même que les amateurs de fictions policières souhaitant un peu de dépaysement ensoleillé.


NOTE : 6,5/10


Une bande-annonce de la série :