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14/04/2011

(Mini-série US) The Kennedys : de l'inutilité de certaines revisitations de l'Histoire ?


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Poursuivons la thématique politique initiée hier avec la review de President. Dans l'exploration des moeurs présidentielles, délaissons cette fois la fiction moderne au profit d'une reconstitution historique, avec une mini-série qui aura considérablement fait parler d'elle au cours des derniers mois : The Kennedys. Tout a déjà été écrit sur les pressions et autres péripéties plus ou moins rocambolesques qui auront accompagné la pénible mise au monde de cette fiction, refusée au terme de sa production par History Channel et qui aura finalement trouvé un asile de diffusion sur une obscure chaîne câblée américaine. En France, c'est France 3 qui devrait proposer cette fiction.

Fustigée de manière anticipée en raison d'une partialité narrative supposée, à défaut de se révéler réellement "sulfureuse" (même si certains éclairages ou priorités pourront être discutés), The Kennedys enfonce surtout de nombreuses portes ouvertes, sans jamais réussir à immerger le téléspectateur dans les problématiques pourtant si fortes des années 60 américaines. Ce n'est pas sur sa hiérarchisation des angles d'attaque, mais c'est surtout sur des problèmes qualitatifs plus structurels, accentués par l'écueil d'une histoire trop connue, que la mini-série s'échoue. On finit ainsi ces huit épisodes avec une sacrée dose de frustration (et ce, alors même qu'il était a priori difficile de trouver meilleur public que moi pour ce sujet précis).

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The Kennedys se propose de nous faire traverser une décennie de turbulences et de bouleversements : celle des années 60, et plus particulièrement les trois années de la présidence Kennedy. De la plus symbolique des manières, elle débute donc en novembre 1960, le jour même de l'élection présidentielle. Refusant cependant de s'astreindre à une narration chronologique strictement linéaire, cela lui permet de recourir à de fréquents flash-backs afin d'installer les grands enjeux et d'explorer plus avant différentes thématiques fondatrices et personnelles à la famille qu'elle va suivre.

Ainsi dès le premier épisode, la mini-série nous fait remonter à la genèse immédiate de cette élection de 1960 qui trouve sa source dans les années 30, évoquant le suicide politique de l'ambassadeur Joe Kennedy, représentant des Etats-Unis à Londres, qui commit l'erreur de jouer la carte de l'apaisement face à l'Allemagne nazie, en passant par le décès de Joe Jr, fils aîné dans lequel son père avait transposé toutes ses ambitions. Tout au long de la mini-série, on retrouvera ce souci d'essayer d'expliquer le présent qui nous est relaté avec des scènes clés du passé. Le dernier épisode se termine avec la décennie en 1969. Plus précisément, c'est l'assassinat de Bobby à Los Angeles en juin 1968 qui referme le dernier chapitre, dans ce récit tumultueux d'une décennie d'intenses luttes et tractations politiques qui se seront écrites dans le sang.   

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Les problèmes dont souffre The Kennedys sont multiples, même s'il faut noter que, dans sa seconde moitié, la mini-série parviendra par éclipse à s'affirmer un peu plus, après un pilote qui concentre de façon très indigeste tous les maux structurels qui vont peser sur cette fiction. Le premier aspect qui va laisser beaucoup de regrets au téléspectateur réside probablement dans son incapacité à prendre la mesure d'une Histoire qui devrait pourtant être son ambition première. Le sujet ne manque a priori ni d'évènements marquants, ni de thématiques fortes, aussi bien au niveau interne, avec le combat pour les droits civiques, que sur un plan international, en pleine Guerre Froide, de la problématique cubaine à la construction du mur de Berlin. Il est même possible de faire un crochet pour flirter avec les paillettes d'Hollywood (ah, Marylin). Si on occulte l'enjeu de la sélection préalable des informations qui est une problématique plus politique, il reste cependant une question majeure : comment est-il possible à partir d'un tel matériau de base de produire un résultat aussi fade et plat ?

The Kennedys propose en effet un récit creux, didactique à l'excès, succombant à une forme d'académisme caricatural. Sa narration trop souvent maladroite donne l'impression de feuilleter précipitemment les pages d'un livre d'Histoire, dont le contenu est restitué d'une manière abrégée et récitée qui apparaît tout sauf naturel. La mini-série ne parvient que trop rarement à insuffler le moindre souffle à un récit dans l'ensemble déshumanisé. On cherchera en vain une âme à cette fiction. Les dialogues s'enchaînent et les évènements se déroulent comme derrière une vitre glacée, sans que le téléspectateur ne se sente jamais impliqué par les enjeux. Peu importe que l'on frôle la Troisième Guerre Mondiale ou que l'on aborde la ségrégation, nous restons des observateurs passifs et extérieurs. Certes, l'Histoire est ici très connue ; d'où une prévisibilité - et peut-être une anticipation - sur laquelle The Kennedys bute. Mais il faut assumer sa volonté d'exploiter un sujet tant traité et être en mesure de proposer, à défaut d'une réelle valeur ajoutée, quelque chose de suffisamment vivant et prenant pour retenir l'attention. Or la mini-série donne surtout le sentiment d'enfoncer des portes déjà grandes ouvertes.

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Cette impression de froideur et de fadeur générales s'explique sans doute en partie par le manque de subtilité chronique dont souffre une écriture vraiment malhabile. Ce dernier point faible va d'ailleurs plomber The Kennedys au-delà de sa difficulté à se saisir de l'Histoire pourtant tourbillonnante de la décennie. En effet, a priori, l'angle d'attaque choisi n'était pas inintéressant. Sur un plan purement humain, afin de servir de fil conducteur à la fiction, le choix d'explorer les rapports au pouvoir à travers le prisme familial, avec ce report des ambitions personnelles de Joe sur ses fils, mais aussi l'équilibre auquel ces derniers parviennent mêlant professionnel et personnel, cela avait un potentiel. Encore eut-il fallu traiter cet aspect avec un minimum de finesse. Mais les scénaristes de The Kennedys, n'ayant manifestement pas vraiment foi dans leurs téléspectateurs, se sentiront toujours obligés de tout grossir à l'excès dans leur façon de mettre en scène les rapports entre les différents protagonistes.

Qu'il s'agisse d'expliquer leurs motivations ou d'appuyer sur leurs traits de caractère, la mini-série verse surtout dans une caricature qui manque de justesse et de crédibilité. Certains aspects du pilote sont, par exemple, assez symptomatiques, avec cette insistance très lourde à rappeler ce que Joe Jr représentait pour son père, les fils cadets n'étant que des substituts imparfaits. De manière générale, c'est tout le façonnement des personnages qui serait sans doute à revoir. Manquant d'ambivalence et de profondeur, la moindre nuance étant tellement mise en relief qu'elle échoue à créer une réelle ambiguïté dans des personnalités qui restent étonnamment unidimensionnelles, alors même que le potentiel, parfois effleuré, est flagrant. C'est non seulement frustrant, mais cela empêche aussi les personnages de vraiment s'installer, car ils peinent à se détacher des icônes historiques auxquels notre esprit les associe automatiquement. 

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De plus, ce flirt avec une forme d'amateurisme un peu passéiste ou naïf se retrouve sur la forme. La réalisation manque d'ambitions (ou de moyens), restant dans un carcan très traditionnel, insatisfaisant, qui ne permet pas de capter le souffle d'une reconstitution d'époque. L'ensemble est assez figé. Le recours à quelques images d'archives ne se fait pas de façon très naturelle ; et l'opportunité de l'incrustation de chiffre rouge pour indiquer la date, lorsque la narration change d'année, m'a laissée franchement dubitative. The Kennedys s'avère donc également assez décevante sur la forme, par rapport aux prétentions qu'elle avait pu afficher.

Enfin, il faut évoquer brièvement le casting, ce dernier ne pouvant sauver la mini-série des maux dont elle souffre. Le scénario, et notamment les dialogues, n'offre pas une base très solide aux acteurs pour s'exprimer. Aucune performance ne restera dans les annales. Ceux qui parviennent cependant à tirer à l'occasion leur épingle du jeu, au sein du casting principal, sont Tom Wilkinson (John Adams) et Barry Pepper. Greg Kinnear reste trop souvent cantonné dans un jeu stéréotypé, même s'il gagne en maîtrise au fur et à mesure que les épisodes passent. Quant à Katie Holmes (Dawson), j'avoue ne pas trop savoir quoi en dire. Elle alterne des scènes où elle paraît presque capter cette forme de détachement qui sied à son personnage et des passages où elle semble complètement absente devant la caméra. Dans quelle mesure le scénario et la réalisation sont responsables de ce problème de direction, il y a sans doute des torts partagés ; peut-être aussi chacun avait-il trop en tête l'image des protagonistes qu'ils étaient sensés incarner.

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Bilan : En dépit de tous ses maux, si The Kennedys parvient globalement à retenir l'attention du téléspectateur tout au long de ses huit épisodes, elle ne le doit pas à la qualité fluctuante d'une narration excessivement académique manquant cruellement de subtilité, ni aux performances inégales des acteurs, mais bien uniquement au concept qui lui sert de base. C'est dans l'éclairage proposé de la présidence Kennedy, mais aussi, sur un plan plus intime, les rapports entre le patriarche et ses fils, que réside l'intérêt de cette mini-série. Cela suffit à rendre l'ensemble visionnable. Mais n'apportant aucune valeur ajoutée aux récits déjà existants de cette période, et plombée par ses maladresses et son incapacité à réellement s'approprier l'Histoire, The Kennedys reste une fiction très dispensable.

Je serais fort tentée de vous conseiller de passer votre chemin sans regret. A réserver aux amateurs du genre.


NOTE : 4,25/10


La bande-annonce de la mini-série :

Commentaires

Je suis plutôt d'accord avec toi, le scénario est bâclé mais le côté discours académique m'a pas trop dérangé (j'ai vu 3 épisodes pour le moment). Ca reste assez correcte. C'est surtout la réalisation miteuse qui m'a vraiment fait mal. Alors que cela aurait pu être chaleureux comme Mad Men, c'était cru et brut. Autant dire, pas très accueillant.

Écrit par : delromainzika | 14/04/2011

J'ai aussi regardé l'ensemble des huit épisodes et j'ai été un peu déçue, mais peut-être pas aussi sévère ;) Quoique sur la prestation de la majorité de certains acteurs et la difficulté à équilibrer petite et grande histoire je sois d'accord. J'ai trouvé que Barry Pepper ressortait vraiment du lot, ainsi que l'actrice qui jouait l'épouse Ethel, et bien sûr Tom Wilkinson! La façon dont l'assassinat de JKF a été retranscrit était particulièrement mauvaise et c'est à peine si cela m'a intéressée. La mort de Bobby en revanche... à croire qu'ils avaient un sacré parti-pris sur les deux frères en tout cas. Ce n'est pas vraiment une série politique, on n'est malheureusement pas dans The West Wing, et pourtant il y a avait matière à! L'épisode sur Cuba est peut-être le moins mauvais en ce qui concerne le politique justement. Ensuite les liens entre les personnages m'ont eux plutôt captivés. Bien que j'ai aussi trouvé que Katie Holmes était une médiocre Jackie ce qui m'a gâché pas mal de ces moments.

Écrit par : summerday | 14/04/2011

Un beau gâchis, on peut le dire.

Pas sûr même que "beau" soit le qualificatif approprié, là ou "paresseux", "bâclé" conviendraient mieux.
Sans avoir poussé l'expérience plus loin que les deux premiers épisodes, "The Kennedys" serait plutôt "Kennedy(s) For Dummies", une fiction qui se contente de régurgiter la légende Kennedy sans originalité, sans travail de recherche approfondi, sans finesse... et surtout sans talent.

La série ne méritait probablement pas une telle controverse, le réel problème n'est pas qu'elle soit politiquement biaisée, mais bel et bien de mauvaise qualité.

C'est d'autant plus dommage que, malgré les apparences, le personnage Kennedy en exercice n'a été que très peu utilisé, autant en ciné qu'en télé.
À ma connaissance, autre que cette saga, il n'y a que la mini-série de 83 avec Martin Sheen qui s'est intéressée à Kennedy lors de son mandat... et c'est (presque) tout!
Le reste des fictions qui lui sont consacrées intégralement ou en partie ne s'intéressent qu'à son assassinat et ses conséquences (JFK de Stone, etc), ou à son entourage immédiat (Ses frères, Jackie/Ethel).

C'est effectivement très, très maigre, pour un mythe aussi fondamental de l'histoire (et de l'identité) americaine.
Cette mini-série, tout aussi "inutile" qu'elle puisse être, a au moins le mérite d'exister, puisqu'elle comble une place laissée jusque-là vacante.
La situation était prévisible: quand aucune alternative de qualité n'existe, c'est bien souvent la médiocrité qui, faute de mieux, vient combler le vide.

Cependant ce ne sont pas les fictions potentielles qui manquent, à partir d'un matériau certes fantasmé mais historiquement riche, deux livres en particulier se détachant du lot.

L'angle personnel et médical de Unfinished Life -par Robert Dallek, bouquin tellement fascinant et méticuleusement documenté qu'il ex-ter-mi-ne le lecteur ;) - aurait été un excellent point de départ, autant que le "Brothers" de Talbot, au parti-pris original (la présidence de JFK, sa mort et la quête de ses assassins, tel que perçu par Bobby), à la documentation également bien fournie.

Deux ouvrages qui, une fois dévorés, devraient effacer les mauvais souvenirs liés à cette adaptation télévisuelle...

Écrit par : FHR. | 15/04/2011

Pendant que j'y suis, petit aparté bibliographique avant que j'oublie, qui ne concerne les Kennedy qu'indirectement, faisant plutôt la part belle au prédécesseurs de JFK au sein de la maison blanche.

D'anciennes domestiques de la maison blanche ont publié leurs mémoires, qui méritent vraiment qu'on s'y intéresse: "Backstairs at the white house" (ainsi que la mini série qui en a été tirée fin 70's), qui couvre la période 1900-1960, mais aussi "Upstairs at the white house", d'une autre auteure, qui s'étend jusqu'à la décennie suivante, et qui aborde donc les Kennedys.
Pour remonter encore plus loin et ne s'intéresser qu'à un seul président, la trilogie Teddy Roosevelt d'Edmund Morris est incontournable.

Comme annoncé dans le premier paragraphe, ces sélections ne concernent pas tous directement les Kennedys, mais si certains souhaitaient connaitre un peu mieux l'intimité de leurs prédécesseurs, c'est un bon point de départ.

Écrit par : FHR. | 15/04/2011

@ delromainzika : Je me suis demandée également ce que le réalisateur avait vraiment tenté de faire. En effet, les comparaisons avec d'autres fictions actuelles ou récentes américaines étaient vraiment défavorables. Peut-être ont-ils voulu trop en faire, mais n'avaient pas le budget à la hauteur de leurs ambitions.


@ Summerday : Je crois que c'est un sujet pour lequel j'avais forcément des attentes particulières et hautes a priori ; ce qui explique sans doute une frustration exacerbée (et un jugement aussi tranché ;) ).
Pour rebondir sur ton commentaire, c'est très intéressant que tu soulignes le "parti pris" face aux deux frères vers la fin notamment. Il y a sans doute ici un problème plus général lié à un manque de subtilité, mais c'est vrai qu'on a l'impression que chaque protagoniste est vraiment catalogué de manière unidimensionnelle et manichéenne ; et chacun va rester ainsi figé. Il y aurait tant de questions, d'ambivalences qui existent dans la façon on peut se représenter chacune de ces figures... Pourquoi est-ce que l'on se retrouve avec quelque chose d'aussi peu ambitieux, de didactique dans sa façon de traiter l'ensemble ? Il n'y avait la plupart du temps aucune épaisseur dans ces personnages, alors pourtant qu'à la base, si ces personnes ne font pas l'unanimité mais ont leur supporter, c'est qu'il y a matière à appuyer sur ce point. Or dans l'ensemble, j'ai vraiment eu l'impression que c'était trop "récité" et que le scénariste ne prenait la mesure de l'Histoire.


@ FHR. : L'impression d'un "Kennedys for dummies" est particulièrement forte dans les deux premiers épisodes, où la construction narrative autour du jour de l'élection est vraiment malhabile et a un côté scolaire qui frôle un peu l'amateurisme. Il y a quelques passages où l'ensemble est un peu plus convaincant et un point moins "récitation" (les missiles de Cuba, par ex., comme le mentionnait Summerday), mais l'ensemble manque vraiment de naturel.

Concernant le traitement par la fiction de la présidence même de JFK, le nombre important de documentaires & autres ouvrages cache peut-être effectivement un aspect moins développé sur un plan plus fictif. Mais, au-delà de cette question d'un vide éventuel, cette mini-série prouve bien qu'il y a toujours une problématique pas complètement résolue sur la façon dont cette période historique peut être traitée. Récemment avec les différentes fictions françaises sur les présidents, on a parlé de notre production nationale d'une tradition frileuse, en l'opposant aux Etats-Unis. Mais est-ce que aux Etats-Unis, actuellement, on peut pleinement appréhender par une fiction grand public un mandat qui s'est pourtant déroulé il y a un demi-siècle ? Il y a un important travail historiographique à faire en amont. Et avec The Kennedys on a rassemblé tout ce qu'il ne faut pas faire dans la conception, avec une forme de scolaire mal digéré. Ce qui est déterminant, c'est le créateur : il faut que quelqu'un de rigoureux et fort pour porter une fiction plus aboutie, plus nuancée, plus travaillée sur le sujet... C'est sans doute sur ce type d'adaptation qu'il faudrait une approche plus ambitieuse (sans aller jusqu'à l'historien, au moins du journalistique d'enquête), mais c'est plus compliqué. Et quand on voit la controverse "tempête dans un verre d'eau" qu'a pu susciter cette fiction seulement mauvaise, cela me laisse un peu sur la réserve quant à la possibilité d'avoir une fiction télévisée solide sur le sujet dans un futur proche.

Pour ce qui est de l'existant en fiction, il y a quelques épisodes de la présidence qui ont pu être traités, notamment au cinéma, avec par exemple Treize Jours. Et puis après il y a toute une littérature de déconstruction des sixties, par ex. la gigantesque saga noire de James Ellroy, Underworld USA.
Sinon, le fait que tu la cites me rappelle qu'il faudra vraiment que je mette un jour la main sur la mini-série avec Martin Sheen ; rien que pour cet acteur principal et son sujet... Ca peut être d'autant plus intéressant maintenant que j'ai vu la version de 2011, de voir comment cela était traité il y a trois décennies. Je vais me pencher là-dessus !

Sinon, merci beaucoup pour toutes ces références bibliographiques ! J'ai déjà lu le livre de Talbot qui, dans toute la littérature que j'ai pu croiser sur le sujet, se détache. A noter que ce dernier a signé une tribune assez désabusée sur justement cette mini-série. Il donne vraiment son point de vue très personnel, on sent que cela lui tient à coeur et l'article est assez éclairant : http://www.salon.com/entertainment/tv/feature/2011/04/01/kennedys_in_hollywood
Je note les autres références que tu indiques. Personnellement, comme je le laissais sous-entendre dans ma critique au début, c'est un sujet (de manière générale les sixties US) qui m'a toujours fasciné. Après, paradoxalement peut-être, je me suis toujours beaucoup plus intéressée à Bobby qu'à son frère ; notamment par la première biographie que j'ai pu lire qui était celle d'Evan Thomas, qui commence un peu à dater mais qui est bien écrite et surtout mettait l'accent sur les contradictions et les ambivalences inhérentes de cette personalité ; éclairant notamment cette question sur le passage du "chien de garde protecteur de son frère" au "politicien idéaliste" des dernières années. C'était absolument passionnant. Et c'est précisément sur ces points que cette mini-série aussi me frustre d'autant plus. Elle propose des personnages qui sont très unidimensionnels, il n'y a pas de profondeur, pas d’ambiguïté, alors même que la base de départ en recelait !

Enfin, je vais m'auto-modérer sinon je pourrais parler sur des pages et des pages ! O:-)

(En tout cas, merci beaucoup pour tes commentaires.)

Écrit par : Livia | 15/04/2011

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