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22/10/2010

(UK) Spooks (MI-5) : series 9, episode 5

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Avec ses hauts et ses bas, la neuvième saison de Spooks (MI-5) poursuit actuellement sa diffusion sur BBC1. Rassemblant un public de fidèles lui permettant de se maintenir au-dessus des 5 millions de téléspectateurs, elle s'est même offert le luxe,  lundi dernier, de repasser devant sa concurrente directe depuis 15 jours, Whitechapel, qui héberge un de ses anciens piliers, mais qui s'avère incapable de retrouver les sommets d'audience que sa première saison avait connus.

Pas de review chaque semaine, cette année, sur ce blog, par manque de temps malheureusement, mais j'avais promis de mettre en lumière les éventuels épisodes qui sortiraient du lot. Or c'est le cas de ce cinquième épisode de la saison, diffusé lundi dernier en Angleterre. Car si cette intrigue exploite une thématique et suit une dynamique, toutes deux des plus classiques, avec un scénario maîtrisé qui sonne comme un écho à une certaine tradition Spooks-ienne avec laquelle il est toujours agréable de renouer, la série délivre sans doute son plus convaincant épisode, jusqu'à présent, dans la saison.

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Classique, cet épisode l'est par ses enjeux : des pourparlers de paix secrets relatifs au Moyen-Orient, organisés à Londres, sous la tutelle du président des Etats-Unis, et dont il faut assurer la sécurité. Tout en s'occupant des délégations israéliennes et palestiniennes, la section D du MI-5 découvre que des informations relativement à ce projet de rencontre ont fuité... Ce n'est pas seulement une journaliste anglaise qui en a eu vent, sa source se révélant située au Liban. Rapidement, il apparaît clair que certaines personnes seront prêtes à tout pour faire échec au sommet. Au milieu de camps instinctivement opposés et sur leurs gardes, alors que c'est une menace directe contre la vie du président des Etats-Unis qui paraît se préciser, le MI-5 va avoir fort à faire pour tenter de stopper l'irréparable.

Classique dans son sujet, l'épisode l'est aussi dans sa construction narrative, usant et abusant de cet art du retournement et du rebondissement si cher à la série. L'intrigue est menée promptement, sans temps mort, l'enquête progressant tout autant que se perdant en conjectures, au fil d'un épisode fort prenant. La multiplicité des intérêts en cause et l'apparition d'acteurs dont l'implication vient troubler un peu plus l'illusoire frontière manichéenne entre partisans de la paix et "terroristes", sont gérées de main de maître, portées par une tension allant crescendo. Si, avec le temps, l'art de prendre le téléspectateur à contre-pied de Spooks est devenu plus prévisible - il suffit de se demander quel twist peut paraître à la fois le plus improbable mais logique a priori, si bien que j'avais vu juste dès le départ pour l'affaire du jour -, la recette n'en demeure pas moins diablement efficace.

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Ce qui m'a le plus enthousiasmé dans cet épisode, c'est ce diffus, mais toujours savoureux, parfum de "old Spooks" qui semblait régner sur l'intrigue du jour, dans ses thèmes comme dans la gestion de sa progression où les réflexes et les déductions instinctives des agents sont mis à rude épreuve. Plus l'histoire avance, plus elle se complexifie, l'ambition du projet final allant bien au-delà du simple empêchement de mener à bien ces pourparlers de paix. Comme toujours dans Spooks, les lignes de démarcation a priori traditionnelles sont faites pour être bouleversées ; rien n'est noir ou blanc, tout est gris et sujet à caution. Si certains rebondissements de l'intrigue peuvent paraître un peu gros, le téléspectateur se prend facilement au jeu de la tension ambiante. En effet, l'histoire est construite de telle façon qu'elle permet une escalade du suspense et des enjeux vraiment très entraînante.

L'épisode a de plus l'avantage de continuer d'installer les deux dernières recrues de la section D, Beth et Dimitri (ce dernier n'ayant guère eu l'occasion de briller pour le moment) étant envoyés sur le terrain auprès des délégations palestiniennes et israéliennes. L'ensemble propose ainsi une approche assez chorale, offrant un peu de développement à chacun des personnages. Plutôt que de se concentrer sur un seul, faisant de ceux qui l'entourent des faire-valoirs commodes, je préfère ce traitement plus égalitaire qui a l'avantage d'être homogène et de faire ressortir une forme d'esprit d'équipe qui était un des atouts traditionnels de la série.

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Cependant, au-delà même de l'intrigue du jour, si l'épisode m'a autant plu, c'est aussi parce qu'il laisse un peu de côté l'intrigue actuellement en cours de développement, concernant les mystères de l'identité passée de Lucas, ses secrets et la dangereuse voie vers la trahison qu'il semble suivre depuis le début de la saison. Je dois bien avouer ne pas être enthousiasmée - c'est un euphémisme traduisant ma perplexité - par cette maladroite tentative de création de fil rouge pour laquelle a opté cette neuvième saison. Semblant se superposer de manière excessivement artificielle aux histoires de chaque épisode, ces questionnements sur Lucas peinent à trouver une crédibilité à mes yeux. Ils suscitent également peu d'intérêt, tant les quelques bribes d'informations, offertes au téléspectateur, le laisse dans un flou très abstrait quant à la réelle situation de l'agent du MI-5.

Au final, j'ai surtout l'impression que les scénaristes continuent de s'entêter à essayer de reproduire le coup de maître de leur saison 7, malheureusement sans en avoir matériellement les moyens au niveau des twists à leur disposition. Pour le moment, cette histoire est trop invraisemblable - tout comme la relation amoureuse parachutée pour créer une dimension émotionnelle et qui, au mieux, ne suscite qu'un désintérêt relatif. Le supposé twist de fin d'épisode m'a ainsi surtout fait lever les yeux au ciel. Peut-être que lorsque nous en saurons plus sur les tenants et aboutissants de tout cela, ces éléments disséminés tout au long de ce début de saison prendront tout leur sens et je les saluerais a posteriori... Mais pour le moment, avec ce cinquième épisode, j'ai surtout envie d'applaudir le fait que l'intrigue du jour ne se laisse pas parasiter par ces préoccupations extérieures.

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Bilan : Classique dans les enjeux mis en scène, comme dans sa construction narrative riche en redistribution des cartes et autres rebondissements, ce cinquième épisode s'inscrit parfaitement dans une certaine tradition Spooks-ienne qu'il est toujours plaisant de retrouver ainsi mise en avant de manière convaincante. La tension va crescendo, exploitant toutes les ressources humaines de la section D. Cela donne au final un résultat particulièrement prenant et globalement bien maîtrisé, qui se concentre sur l'essentiel (les pourparlers) et délaisse ce qui semble le plus expérimental cette saison (le fil rouge).

Bref, j'ai vraiment passé un bon moment devant ma télévision !


NOTE : 8/10

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