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09/02/2010

(UK) Being Human : series 2, episode 5

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Avec ce cinquième épisode, Being Human nous offre un flashback plus long qu'à l'accoutumée, qui permet de dresser un parallèle entre des évènements qui se sont passés il y a 40 ans et la situation actuelle. C'est l'occasion de retrouver, le temps d'une petite heure, Herrick, inimitable et fidèle à lui-même. La série fait donc la part belle à l'intrigue vampirique, se concentrant sur les dilemmes de Mitchell ; tandis que George poursuit sa phase de remise en cause et que Annie continue de réfléchir sur sa nature de fantôme.

L'homogénéité n'est pas le point fort de l'épisode, certains éléments sont traités de façon un peu trop caricaturale, mais l'alchimie entre les personnages fonctionne toujours très bien et l'épisode se suit sans temps mort.

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L'épisode s'ouvre à nouveau sur une scène issue du passé de Mitchell. Dans les années 60, le vampire, toujours entraîné dans le sillon destructeur de Herrick, se réveille dans un appartement, couvert de sang. Les cadavres de deux jeunes femmes, rencontrées la veille, traînent par terre. Une orgie sanglante qui va conduire Mitchell, pour échapper à la police, à prendre en otage une de leurs voisines, Josie. Cette dernière, loin d'être effrayée, va mener le vampire sur la voie d'une introspection dangereuse, en lui tenant tête et en soulevant plusieurs questions qui dérangent. L'occasion de s'intéresser plus précisément à ce qui pousse les vampires à tuer, à ce que leur cause l'état de manque que plusieurs subissent dans le présent suite aux "BAA". La construction de l'épisode, qui appuie sur le parallèle entre les hésitations de Mitchell, 40 ans auparavant, et les nouveaux choix qu'il a à prendre dans le présent, confère une réelle épaisseur à cette storyline sur la nature vampirique.

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Si, dans le passé, Mitchell esquisse les premiers pas vers la rédemption, dans le présent, il perd peu à le contrôle, jonglant avec trop de priorités et d'exigences différentes. Pliant sous cette pression, les conditions ne sont vraiment plus adéquates pour que le vampire résiste éternellement à ses pulsions meurtrières. Le pacte conclut avec le chef de la police le conduit toujours plus loin sur une pente très dangereuse : il exige de lui un comportement "normal" de vampire, pour qu'il effectue son sale boulot. Mais à trop vouloir jouer impunément avec le feu, on finit par se brûler. Tout cela se retournera contre le policier : acculé, Mitchell ne verra bientôt qu'une seule solution pour éviter l'escalade dramatique, le tuer dans la morgue qui sert de quartier-général aux vampires. Une action qui a pu lui sembler justifié sur le moment, mais qui marque surtout une brusque rechute très dangereuse et brise les dernières défenses de Mitchell.

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Trop perturbé pour réfléchir, il se rend, couvert de sang, à son rendez-vous chez Lucy. Elle qui l'avait défendu jusqu'à présent auprès de son organisation, espérant sincèrement qu'il pouvait désormais éviter les tueries, la voilà très concrètement confrontée à la nature vampirique de son petit ami. La scène de la révélation est très surréelle, sonnant de façon assez étrange : elle nous est présentée du point de vue de Lucy. Classiquement, le vampire devrait être celui qui est inquiet de l'effet que peut produire une telle vérité. Là, Lucy, qui est déjà au courant, attend de la franchise. C'est un soulagement pour elle que Mitchell ne lui mente pas. Tandis que ce dernier, encore sous le choc du meurtre qu'il a commis, paraît complètement perdu. Ce qui peut expliquer le fait qu'il ne relève pas l'absence de réaction de Lucy à l'annonce de sa nature. Mais son discours sur sa volonté de cesser ces tragédies et la nécessité d'un soutien pour la réaliser est tout simplement bouleversant.

Si la scène de lit finale était dispensable, d'une symbolique excessive trop caricaturale, cet arc vampirique s'est révélé très solide et bien construit. Même s'il a recours à certaines facilités scénaristiques, je dois avouer que je n'avais encore jamais éprouvé autant d'empathie pour le personnage de Mitchell. A ce sujet, il faut d'ailleurs souligner la performance d'Aidan Turner. S'il ne m'avait pas toujours pleinement convaincu par le passé, voilà un épisode qui balaie les quelques hésitations qui pouvaient encore traîner à son sujet. En effet, il y délivre une performance conflictuelle de premier ordre. Il parvient à très bien retranscrire à l'écran les transformations successives de son personnage : du prédateur meurtrier au personnage assailli de doutes, en passant par le moment où il craque chez Lucy, tout est très convaincant.

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Si la majeure partie de l'épisode est donc occupée, avec une certaine réussite, par la storyline vampirique, les deux autres membres de notre trio surnaturel ne sont pas oubliés, mais se voient proposer des intrigues plus anecdotiques, qui poursuivent sur le thème de la normalité, avec une envie similaire qui s'impose au coeur de cet épisode : la famille.

Le "new George", post-rupture, continue de bouleverser sa vie à grande vitesse, sans prendre le temps de vraiment s'interroger sur les choix qu'il fait. Son nouveau flirt, rencontré la semaine passé, est une mère célibataire. Le voilà s'imaginant parfaitement en père de substitution, pour une gamine qui l'accueille plutôt fraîchement. Agissant avec une spontanéité déconcertante, suivant ses envies, il va jusqu'à annoncer à ses colocataires qu'il souhaite leur demander d'emménager à la maison. Au fil des épisodes, il devient difficile de cerner la psychologie du personnage de George, de plus en plus erratique. Est-ce qu'il essaye juste de compenser la perte de Nina ? Veut-il seulement atteindre l'idéal familial de normalité auquel il aurait aspiré s'il n'avait jamais été transformé ? Ce besoin de précipiter les choses s'explique-t-il uniquement par ses nouvelles résolutions ?

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Toujours est-il que le "new George" ne convient guère à Mitchell qui, sans aucune diplomatie, lui expose sa manière de voir les choses, expliquant ce qu'il pense de sa lubie du moment. Les aspirations changeantes et très différentes des uns et des autres précipitent d'ailleurs les décalages grandissant entre nos trois amis, alors même que certaines scènes nous prouvent qu'ils demeurent encore très unis (notamment celles autour du bébé).

Autre décalage de l'épisode, celui suscité par le bébé fantôme confié à Annie pour faire du "babysitting". J'avoue qu'en dépit de petits détails "particuliers" très sympathiques (la lecture des histoires d'horreur pour calmer l'enfant, etc...), je n'ai pu m'empêcher de trouver cette storyline assez faible. Annie semble destinée à passer par tous les états d'esprit cette saison, alternant entre détresse et euphorie, en fonction de la tonalité souhaitée pour l'épisode, l'évolution globale manquant un peu de cohésion. L'intrigue en elle-même reste touchante, mais assez anecdotique au final. On ne peut que constater que, trop souvent, le personnage d'Annie demeure le plus utilisé par les scénaristes pour offrir des petites bulles de transition, tranchant avec l'ambiance de la storyline principale, que celle-ci soit dédiée aux loup-garous ou aux vampires.

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Bilan : Un peu faible sur les storylines secondaires centrées sur l'idée de famille, l'épisode sort du lot grâce à la solide intrigue de Mitchell. Les histoires vampiriques n'ont pas toujours été les plus convaincantes par le passé, mais celles de l'épisode fonctionnent très bien et confèrent une tonalité à la fois tragique et poignante à l'épisode.

Being Human poursuit de façon assez plaisante sur son rythme de croisière. Le téléspectateur attend désormais la confrontation avec l'organisation secrète, qui ne pourra plus rester dans l'ombre très longtemps, la mi-saison étant désormais passée.


NOTE : 7,5/10

Commentaires

pareil, Mitchell prend largement le pas sur les autres personnages, son évolution est assez fascinante et l'acteur nous révèle un potentiel insoupçonné...cette saison met clairement les vampires à l'honneur.

Écrit par : cybellah | 21/06/2010

Les commentaires sont fermés.