01/11/2009
(Mini-série UK) Cambridge Spies : l'histoire d'une trahison
Cherchant dans ma DVDthèque l'inspiration pour le sujet de ce dimanche, je me suis arrêtée sur un classique, bien dans l'air du temps à quelques jours du retour de nos agents du MI-5 sur BBC One. Quelques années avant de travailler pour les services secrets de Sa Majesté, dans Spooks (MI-5), Rupert Penry-Jones avait déjà fait ses classes d'espion international dans une autre production de la BBC, dans laquelle il ne défendait, cette fois, pas les intérêts de la Couronne d'Angleterre.
Cambridge Spies suit leur progression et leurs désillusions sur les chemins de la trahison, de leurs études à Cambridge (l'histoire commence en 1934) jusqu'à la défection de Burgress (Tom Hollander) et Maclean (Rupert Penry-Jones) pour l'Union soviétique, en 1951, laissant Philby (Toby Stephens), le plus emblématique d'entre eux sans doute, seul encore en poste. Fortement soupçonné, ce dernier démissionnera du MI-6 quelques années plus tard. La mini-série prend le temps d'expliquer la genèse de leurs choix. Puis, ce sera l'engrenage progressif des premières missions presque anodines, confiées par les Soviétiques, jusqu'à la transmission d'informations classées, une fois les personnages en poste. Ces parties séduiront tout amateur d'histoires d'espionnage, car nous y retrouvons tous les classiques du genre jusque dans les moindres petits détails. Une manière de rappeler que réalité et fiction ne font souvent qu'un dans ces domaines et nous offrant ainsi des scènes à l'atmosphère incomparable qui pourraient être sorties tout droit des romans de John Le Carré.
Mais Cambridge Spies ne se cantonne pas seulement à ces histoires d'espions. En effet, c'est un portrait sans complaisance de la haute bourgeoisie britannique du milieu du XXe siècle qui nous est proposé. Car, en 1934, c'est dans un contexte encore bien éloigné de celui de la future guerre froide que se scelle le destin de ces jeunes gens. Issus d'un milieu privilégié, leur attirance vers un idéal aux contours de réalisation encore si mal connus, le communisme, s'explique par leurs propres observations de ce monde auquel ils sont destinés. Ce n'est pas un régime, dont ils ignorent tant, qu'ils rejoignent, mais une utopie qui n'a jamais existé. Ils réagissent d'abord confrontés à cet étouffant immobilisme ambiant, face à la rigidité d'une haute société si codifiée, tandis qu'en toile de fond, le vieux continent européen connaît la montée des fascismes dans la relative indifférence de l'Establishment britannique.
NOTE : 7/10
06:49 Publié dans (Mini-séries UK) | Lien permanent | Commentaires (2) | Tags : cambridge spies, bbc, rupert penry-jones, tom hollander, toby stephens, espionnage | Facebook |
Commentaires
J'ai vraiment adoré cette mini-série !
Il est vrai que certains éléments laissent quelque peu à désirer, mais comme tu dis, dans l'ensemble, la série se suit avec beaucoup de plaisir ! J'ai été particulièrement touchée par la forte amitié née entre eux...
Écrit par : Filipa | 01/11/2009
Effectivement, la question de l'amitié est un des sujets bien traités par cette mini-série. Autant les relations sentimentales furent plus hasardeuses, autant elle parvient parfaitement à retranscrire la façon dont ils vont se souder, mais aussi, les différences et les failles qui existaient entre eux ; des personnages unis par un lien plus fort que tout, mais aussi très différents chacun.
Enfin, heureuse de constater que je ne suis pas la seule à l'avoir apprécié en dépit des critiques dont elle a pu faire l'objet. ^_^
Écrit par : Livia | 01/11/2009
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