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28/02/2010

(K-Drama) Coma : soirée d'horreur à l'hôpital

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Mise à part quelques lectures de romans de Stephen King dans ma jeunesse, s'il est bien un genre que je n'ai jamais ressenti le besoin d'explorer plus avant, c'est celui de l'horreur. De tempérament instinctivement sensible, je n'ai jamais compris cette envie de jouer à se faire peur qu'éprouvent certains. D'autant qu'avec mon imagination débordante, il est très aisé de réussir à me traumatiser pour plusieurs semaines, après le visionnage inconséquent de "vrais" films d'horreur.

Donc, a priori, la découverte de Coma n'allait pas de soi. Jusqu'à présent, dans le cadre des dramas asiatiques, le seul que j'avais eu la curiosité de visionner était une série japonaise, Chakushin Ari (One Missed Call), une fiction qui se base plus sur la suggestion et une tonalité assez diversifiée, avec de la tension certes, mais aussi des parenthèses légères et pas vraiment de vraies frayeurs. Reste que ma témérité s'en était jusqu'à présent satisfaite. Cependant, toujours en quête de nouvelles expériences, j'étais tombée, notamment sur le blog d'Ageha ou celui de Lynda, sur des reviews positives d'un k-drama a priori assez original par rapport aux classiques : Coma.

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Se démarquant sur le fond par l'histoire proposée, ce drama se distingue aussi sur la forme, puisqu'il s'agit en fait, techniquement, d'une mini-série. Elle comporte en effet seulement 5 épisodes, d'une heure chacun. Nous sommes loin des histoires diluées à la durée se comptant en plusieurs dizaines d'épisodes ! Datant de 2005, elle fut diffusée sur la chaîne câblée sud-coréenne ONC. Intriguée par ce format atypique, mais aussi par le synopsis, j'ai profité de quelques jours passés, ce mois-ci, dans une maison où je n'étais pas seule (nécessité afin de neutraliser mon imagination débordante) pour me plonger dans ce k-drama.

Coma part de bases classiques, pour développer un récit propice à générer des angoisses. Le drama se déroule au sein d'un hôpital qui s'apprête à fermer prochainement ses portes. La plupart des formalités et des transferts ont déjà eu lieu, ne reste à évacuer qu'une dernière patiente, Lee So Hee, qui est dans le coma depuis plusieurs années. Seuls quelques membres du personnel sont encore dans l'établissement. Yoon Young, une jeune agent d'assurance, est envoyée sur place pour un travail a priori normal : régler les derniers détails avant la fermeture. Mais, le passé va ressurgir : derrière les portes de l'hôpital, des secrets depuis longtemps dissimulés vont revenir à la surface, alors que d'inquiétants phénomènes se produisent.

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Pour mon premier "vrai" drama d'horreur, j'avoue que l'utilisation de ressorts scénaristiques assez classiques a pleinement fonctionné avec moi. Ayant très peu vu de fictions de ce genre, je n'ai pas les références culturelles nécessaires pour opérer des comparaisons pertinentes et éclairer la façon choisie pour exposer les intrigues. De mon point de vue de profane, a priori, il m'a semblé que la mise en scène de l'histoire ne se démarquait pas par son originalité, ré-utilisant les ficelles traditionnelles de l'horreur asiatique. Pour autant, dans cette perspective, la mini-série bénéficie grandement de son format. En effet, ses cinq épisodes correspondent finalement à cinq petits films distincts. Ils sont portés à l'écran par des réalisateurs différents (seul le 1er et le dernier épisodes disposent du même), et tous ont opté pour des styles qui leur sont propres. Si bien que Coma ne forme pas un simple bloc homogène : certains épisodes misent plus sur le suggestif et des effets de caméra et de musique, tandis que d'autres, plus directs, entretiennent une atmosphère très glauque, à la limite du gore. Ce ne sont donc pas exactement les mêmes angles de traitement qui nous sont proposées. Si cela peut générer une fluctuation qualitative assez importante, le point positif incontestable est que cela permet de confèrer une identité à chaque épisode. Parmi les cinq, le quatrième m'apparaît comme étant le plus abouti.

De plus, si les ingrédients source d'horreur sont des classiques -même s'ils ne sont pas toujours exploités de la même façon-, le format permet également à la mini-série d'adopter une narration originale, capitalisant justement sur le fait qu'il s'agisse d'une mini-série et tranchant donc avec tout parallèle cinématographique. En effet, c'est la même soirée que nous revivons dans chacun des cinq épisodes, mais l'histoire nous est racontée, à chaque fois, en suivant le point de vue d'un personnage différent. Par conséquent, on revit cette même soirée cauchemardesque cinq fois de suite, mais avec une nouvelle perspective pour chaque épisode. C'est particulièrement intéressant de voir ainsi exploiter ce format télévisuel, car c'est un choix qui ajoute une certaine tension et rend l'histoire plus captivante que s'il s'était agi d'une simple narration linéaire. A noter que cela n'empêche pas certains réalisateurs de prendre quelques libertés avec leurs prédécesseurs, générant de petites discontinuités entre les épisodes qui ne nuisent pas à la cohérence globale de l'ensemble.

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Le format particulier du récit sert plutôt bien l'histoire. Le drama n'a aucune peine à créer une atmosphère angoissante, presque oppressante par moment, pour laquelle les couloirs et salles sombres de l'hôpital sont un décor parfait. Il y a un côté assez glauque, voire morbide, qui est plus ou moins exploité suivant les épisodes, mais qui parvient à vous tenir en haleine devant votre écran sans difficulté. La suggestion fonctionne aussi très bien, réussissant à nous inquiéter dans des scènes où il ne se passe -pour le moment- rien de particulier : la simple potentialité, alliée à une musique de circonstance, suffit. L'histoire est assez lente à démarrer, cependant le téléspectateur ressent instantanément cette sensation désagréable de non-dit : il perçoit qu'un drame s'est déroulé derrière ses murs, sans qu'il ait besoin de savoir ce qu'il s'est passé. L'intrigue se reconstitue un peu comme un puzzle, en raison de la narration éclatée adoptée, mais tout se rejoint de façon convaincante au final. Dans cette optique, le drama est bien supporté par les personnages mis en scène, tous très différents et tous liés d'une façon ou d'une autre : qu'il s'agisse de l'agent d'assurance, des infirmières, de la médium ou encore du médecin (le Dr Jang m'a un peu traumatisé), tous parviennent à s'imposer à l'écran et à ne pas laisser indifférent le téléspectateur. Dans cette galerie, le point faible correspond peut-être à l'inspecteur de police du troisième épisode, avec lequel j'ai eu un peu plus de difficulté.

Le casting se révèle également assez solide, les actrices m'ayant peut-être plus séduite. Lee Se Eun (Fly high) est très convaincante dans son rôle de l'agent d'assurance revenant sur son passé ; mais mon coup de coeur va peut-être à celle qui incarne la médium, Lee Young Jin (Fight). Les seules que j'avais déjà croisées étaientt Cha Soo Yun (Hot Blood, Time between Dog and Wolf) qui incarne Lee So Hee, et puis Myung Ji Youn (IRIS), l'infirmière Kang. A leurs côtés, on retrouve Lee Jung Hun, en docteur très inquiétant, ainsi que d'autres acteurs que je n'avais jamais croisés, comme Lim Won Hee et Bae So Yeun.

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Sur le fond, l'histoire se révèle très prenante, permettant, après un premier épisode plus d'exposition, de nous immerger véritablement dans une atmosphère angoissante, qui aboutira à un "toutélié" efficace, même si certaines incohérences dans la continuité du récit pourront un peu gêner. Si l'on reste dans des ingrédients classiques, le téléspectateur n'a aucun mal à se prendre au jeu et se faire quelques frayeurs. L'originalité de cette mini-série réside dans son format, dont elle parvient avec une certaine réussite à mettre en valeur son potentiel, avec cette même soirée vécue en changeant de perspective. Cela reste donc une expérience intéressante à tenter - pour profiter en plus de la brièveté du drama - mais il faut mieux apprécier un peu ce style a priori !

En conclusion, je précise que, n'ayant pas énormément d'expérience dans le domaine de l'horreur, il m'a été assez difficile de rédiger cette critique ; d'autant que ce genre se prête assez peu, dans mon esprit, à la prise de distance nécessaire à la rédaction d'une review. Mais  j'aurais essayé.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de la série :