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12/06/2010

(Pilote UK) Dappers : Bristol single mums

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Après Pulse la semaine dernière, ce jeudi soir, BBC3 poursuivait ses propositions de nouvelles séries avec la diffusion de deux pilotes, projet potentiel si les retours plaisent à la chaîne. Construits sur un format de 30 minutes par épisode, Dappers et Stanley Park illustrent bien les efforts de diversité et la bonne volonté (même si le résultat n'est pas toujours à la hauteur) de BBC3. Visant tous des publics assez ciblés, mais différents, ces deux derniers pilotes exploitent cependant des concepts plus modestes et moins originaux dans le paysage téléphagique, que l'horreur fantastique de Pulse. Prêtant parfois à sourire, ils se situent sur un registre léger, plutôt orienté comédie.

Ecrite par Catherine Johnson (scénariste du film Mamma Mia!), Dappers n'est pas déplaisante, mais reste cependant très (trop?) mesurée dans toutes les idées qu'elle transpose à l'écran.

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Habitant dans un logement social de Bristol, Ashley et Faye sont deux jeunes mères célibataires, sans emploi stable, qui tentent difficilement de joindre les deux bouts en cumulant aides familiales et petits boulots divers. Leur vie tourne autour de leurs enfants, étant prêtes à tout pour ces derniers. Amies très proches, complices unies dans et contre les soucis que chaque journée engendre, elles revendiquent avec une certaine fierté leur qualité de mère. Vivant dans le même immeuble, elles passent leur journée ensemble, partageant activités et états d'âme.

Dappers raconte donc leur quotidien pas toujours simple. Elles doivent tout d'abord gérer leurs rapports avec les pères respectifs de leurs enfants, des jeunes hommes souvent absents et loin d'être très fiables. Pourtant, naviguant de façon tout aussi versatile entre frustration et espoir, elles caressent toujours le doux rêve de parvenir à cet idéal de famille "complète", souhaitant, pour l'une, que son petit ami se responsabilise un jour, pour l'autre, qu'il revienne simplement à ses côtés et cesse de batifoler partout.

Outre une vie personnelle chaotique où leurs enfants demeurent le seul élément solide et stable de leurs journées, Ashley et Faye connaissent un quotidien rythmé par les péripéties qu'elles se créent. Elles s'inventent des combines pour améliorer leur vie matérielle, entre petits boulots souvent sans lendemain et anecdotiques vols à l'étalage sans conséquence. L'idée de l'épisode consiste ainsi à organiser une garderie des chiens des habitants du voisinage pour la journée. Cela se passe plutôt bien jusqu'à ce que la perte de l'un d'entre eux ne fasse éclater au grand jour à quel point elles ne maîtrisent absolument pas ce sujet animalier. En parallèle, leurs relations avec leurs voisins, caricature de "gens bien sous tous rapports", s'enveniment chaque jour davantage.

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Dappers s'inscrit dans une tonalité légère, entièrement construite sur la dynamique existant entre les deux mères au centre de l'histoire. Leur complicité se suivant avec plaisir, tout comme leurs réparties toujours très spontanées, cela confère à l'ensemble une ambiance plutôt agréable. La série s'investit donc beaucoup dans l'atmosphère, ambitionnant à nous immerger dans les préoccupations du milieu populaire qu'elle décrit. Les parallèles avec d'autres fictions viennent naturellement à l'esprit, malheureusement peut-être au détriment de Dappers. Nous sommes sur BBC3, donc en quête d'une certaine fraîcheur et bien loin des provocations et du trash maîtrisé d'une série comme Shameless, qui demeure une référence pour le portrait de ces classes populaires. C'est bien entendu logique, car Dappers n'a pas les mêmes ambitions et ne vise sans doute pas exactement le même public. Reste une frustration face à toutes les possibilités que ce concept permettait : ce pilote ne parvient pas à se départir de ce côté un peu "gentillet", qui se suit sans déplaisir, mais sans conséquence. Ne marquant pas le téléspectateur, la série peine à lui faire prendre rendez-vous pour l'avenir.

Côté casting, on retrouve des actrices familières du petit écran : Lenora Crichlow (Being Human, Material Girl), en habituée de ce type de projet, et Ty Glaser (qu'on a pu voir récemment dans Above Suspicion). Elles parviennent à bien mettre en valeur la complicité qui unit leurs deux personnages, recréant devant la caméra une amitié sobre et solide qui crédibilise très bien les relations humaines décrites.

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Bilan : Le pilote de Dappers n'est pas désagréable à suivre. Le quotidien mouvementé, agrémenté de péripéties burlesques, de ces deux jeunes mères pragmatiques, vaut en grande partie pour la complicité dont elles font preuve à l'écran. L'ensemble est plutôt vivant et cela prête quelque fois à sourire, sans plus. Au final, le pilote parvient à se créer une ambiance assez intéressante. Comme nous sommes sur BBC3, Dappers reste logiquement sur un registre assez soft et léger. Trop peut-être. Car sans réel piquant, sans impertinence véritable, tout cela se regarde un peu sans conséquence. Si bien que la pérennité du concept ne semble pas complètement assurée : ce cadre pourra-t-il vraiment fournir matière et intéresser les téléspectateurs durant une saison complète ? Même si, six épisodes, ce n'est non plus excessivement difficile à combler.


NOTE : 4,5/10


La scène d'ouverture de l'épisode :