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28/11/2009

(UK) Demons, saison 1 : vade retro

Cela doit venir de mon naturel optimiste, mais vous avez sans doute remarqué que je privilégie dans mes récits d'aventures en terres téléphagiques, les "séries qu'il peut être sympa de regarder", par opposition aux "séries à oublier". C'est qu'il n'est jamais agréable de revenir sur une mauvaise expérience télévisée, sur la dernière déception sériephile que l'on a connue. Parce qu'aussi, en ces périodes de doutes, je préfère me concentrer sur le positif. Après tout, ce blog traduit une volonté de vous faire partager ce que j'aime (avec quelques nuances), il n'est pas là afin de servir d'exécutoire pour mes dernières réactions épidermiques contre telles ou telles découvertes (même si évacuer sa frustration est parfois nécessaire).

Si bien que vous ne savez presque rien de la face obscure de ma vie sériephile. Quel est mon dernier abandon en date de séries en cours ? Quels effroyables pilotes j'ai tentés cette semaine pour instantanément les oublier ensuite ? Or, la téléphagie, ce n'est pas une passion toute rose qui se vit toujours avec plaisir. Elle passe aussi par des périodes creuses, de recherches sans fin de petites étincelles, et comporte son lot d'expériences plus ou moins traumatisantes devant son petit écran. Car, soyons réaliste, statistiquement, les séries décevantes sont supérieures en nombre aux intéressantes. Même en sélectionnant les synopsis, en gardant un oeil sur les critiques de confrères avisés, notre curiosité intarissable nous conduit invariablement vers des sentiers de traverse. Bien sûr, il est mieux de se faire une opinion sur une série par son propre visionnage ; mais parfois, avec le recul, on se dit qu'il aurait quand même été plus avisé de s'épargner certaines peines et de sauver une heure de son temps.

Cette longue introduction pour vous parler d'une série britannique dont l'arrivée en France est prévue ce lundi 30 novembre sur TF6 : Demons. Projet initié par ITV, dans le but de surfer sur le renouveau du genre fantastique, cette fiction fut enterrée, à l'issue de sa première saison, dans la vaste fosse commune des désastres télévisuels à oublier.

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Initialement, Demons tente de réactualiser la chasse aux vampires et autres démons, en nous introduisant auprès du dernier descendant des Van Helsing, un adolescent de 18 ans, autour duquel veillent plusieurs personnages protecteurs. Nous sommes donc dans un univers à la thématique très proche de Buffy.

Il est difficile de savoir par où commencer pour énumérer tous les défauts, qui surgissent à chaque ligne de dialogues. La série constitue une sorte de vaste cliché ambulant, qu'on ne sait pas trop à quel degré comprendre. Ce recyclage éhonté de tous les stéréotypes du genre s'accompagne de dialogues tellement plats et convenus qu'il est presque possible au téléspectateur de les réciter avant même que les répliques ne soient prononcées. Le manque de subtilité se ressent aussi dans la présentation des personnages, figures unidimensionnelles sans la moindre épaisseur psychologique. La faiblesse est d'autant plus criante que le jeune supposé "héros" se révèle d'une fadeur désespérante (le jeu monolithique de l'acteur, Christian Cooke, y est sans doute pour quelque chose -le pauvre a d'ailleurs réussi à se commettre dans l'exaspérante Trinity depuis). Ce n'est pas la présence de Philip Glenister qui sauvera quoique ce soit. Impossible de s'attacher à cette ambiance.

Malheureusement, les intrigues suivent le même schéma. Les scénaristes brûlent les étapes de construction des storylines, utilisent toutes les ficelles les plus connues pour finir par plonger dans une caricature dont on est réduit à se demander si elle est asssumée ou à prendre au premier degré. Si sur le fond, tout tombe désespérément à plat, la forme ne permet pas de relever le niveau. Dotée d'une réalisation pour le moins discutable, la série devait en plus disposer d'un budget très serré, car tout est très très cheap (mais sans aucun charme). Les effets spéciaux n'étaient probablement pas une priorité ; ils pourront cependant nourrir l'aspect comédie involontaire de la série en générant sans doute quelques rires. Enfin, je vous épargnerai le récit de la mise en scène des combats.

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Bilan : Caricature ratée, cliché sans âme, ni charme, Demons enchaîne tous les poncifs du genre sans sourciller. C'est une de ces séries qu'il convient d'oublier très vite.

Bref, pour ce samedi, je vais à l'encontre de mes principes : au lieu de rajouter des séries à votre pile des indispensables à voir, je vous fais gagner du temps (je sais aussi me montrer charitable). C'est bien simple : ne regardez par Demons. Ne tentez même pas le pilote.
Si vous aimez tellement Philip Glenister, ressortez vos DVD de Life on Mars ou Ashes to Ashes. Même si cela ne sera pas de l'inédit, vous passerez au moins une bonne soirée. Si vous voulez absolument voir des histoires de vampires, du classique Buffy jusqu'à Being Human, tout sera plus attrayant (sauf peut-être Blade... dans le genre...).


NOTE : 1,5/10

 

Voilà donc un gain de temps gracieusement offert qui va vous permettre de ménager un espace dans vos programmes pour la série que je vous proposerai demain !

03/11/2009

(UK) Hornblower, épisode 1 : The even chance

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Le mois dernier, j'ai investi dans l'intégrale de Hornblower, une série comptant pour 3 saisons, si j'en crois le coffret DVD. C'était un achat semi-aveugle, n'ayant eu l'occasion de voir que les deux premiers épisodes. Cependant la thématique d'aventures maritimes me plaisait et j'ai sauté sur l'occasion de me dépayser un peu, changeant du cadre habituel des fictions que je regarde (même si, vous me ferez remarquer à juste titre, que c'est *encore* un drama historique ; mais j'ai un penchant certain pour me perdre dans le passé comme dans le futur...). Cette fiction est une adaptation des romans maritimes historiques de C. S. Forester. Elle comporte huit "épisodes" d'1 heure 30 chacun, diffusés de 1998 à 2003 sur ITV, en Angleterre.

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Divertissement prenant, Hornblower dispose également d'un casting solide. S'il change en suivant l'évolution de la série et du héros, il reste dans l'ensemble homogène. C'est Ioan Gruffudd qui tient le rôle titre de Horatio Hornblower. Si j'avoue ne pas vraiment partager ses choix de carrière ultérieurs, notamment côté cinéma, cependant, il s'en sort très bien pour incarner ce jeune officier, au départ si inexpérimenté mais très fier, et dont la force de caractère restera une constante à travers les épreuves.
Pour les sériephiles, c'est l'occasion de découvrir (dans cinq épisodes) un tout jeune et charmant Jamie Bamber (Battlestar Galactica, Law & Order UK) à ses débuts : il s'agit de son premier rôle télévisé indiqué sur sa fiche imdb. Il incarne le personnage d'Archie Kennedy, un ami du héros. Par ailleurs, on retrouve aussi l'excellent Robert Lindsay, dans le rôle du capitaine Pellew, capitaine charismatique, qui lui sied à merveille.

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Ce premier épisode s'ouvre en janvier 1793. Horatio Hornblower, jeune homme de 17 ans, débarque pour son premier poste, en tant que midshipman. Le capitaine du navire doit une faveur à son père, ce qui explique son recrutement. En ce morne hiver, c'est  plutôt le profond ennui d'une inactivité sans fin qui prédomine dans la marine britannique. Elle bruisse de rumeurs excitées sur une éventuelle entrée en guerre contre la France républicaine et révolutionnaire. Le roi Louis XVI vient d'y être placé en détention. Tous sont dans l'expectative. Si les Français l'exécutent, ce sera la guerre. Ce que nos héros attendent avec une impatience difficilement contenue.

Mais initialement, le jeune Horatio est assailli par d'autres soucis bien loin de ces rêves de grandeur militaire. Rapidement pris en grippe par un de ses aînés, Simpson, un officier aussi tyrannique que cruel contre lequel personne n'ose s'élever à bord, les débuts de notre héros sont un calvaire que tous s'emploient à accroître sur les ordres de celui qui devient rapidement son ennemi juré. Si la force de caractère de Horatio lui attire souvent des ennuis, elle est aussi sa planche de salut. L'inimité initiale se changeant en profonde haine personnelle, l'issue ne fait rapidement guère de doute. C'est en duel que les deux hommes clôtureront leur querelle. Un premier est programmé très tôt. Trop tôt. Refusant d'envoyer un adolescent à l'abattoir, un autre officier intervient tragiquement, se faisant tuer à sa place. Ce ne sera que bien des mois plus tard, en fin d'épisode, que les routes des deux ennemis se croiseront à nouveau, dans les hasards d'une guerre désormais déclarée. La fin fatale de la confrontation est évidente. Simpson, dont la haine obsessionnelle obscurcit tout jugement, se condamnera dans un second duel contre Horatio, au cours duquel le capitaine Pellew lui-même l'abattra alors qu'il allait poignarder le jeune homme par traîtrise.

Parallèlement, la République Française a fait décapiter Louis XVI. La guerre est déclarée. Horatio et Archie se retrouvent transférés dans la destination de rêve de tout jeune marin de Sa Majesté : une frégate. C'est alors un parcours plus initiatique qu'entreprend Horatio, dont l'inexpérience criante n'est contre-balancée qu'avec peine par un esprit très vif et une obstination très prononcée. Peu à peu, au gré des engagements et des captures de vaisseaux, le jeune homme fait ses preuves. Comme soldat, au combat. Egalement comme leader d'hommes, parvenant à réorganiser une unité indisciplinée dont les membres lui sont rapidement dévoués corps et âme. C'est un homme qui se construit. L'épisode se conclut typiquement sur un coup d'éclat : la prise d'une frégate Française qui, sous les ordres de Horatio, mettra hors jeu trois navires ennemis, tout en sauvant la frégate du capitaine Pellew et tout son équipage. Bien sûr, Horatio a l'étoffe des héros ; qualité nécessaire à ce genre de récit.

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Si je n'ai jamais connu d'attrait particulier pour la mer, il est bien difficile de rester insensible à cet appel à l'Aventure. Celle, inaltérable, qui arbore un grand A. Celle qui berçait nos exotiques rêves d'enfances. Il est impossible de se défaire de cet instant de pétillante excitation. Si bien qu'on se laisse entraîner vers les grands espaces maritimes, au gré des vents qui poussent une flotte encore à voile. Sans avoir les moyens budgétaires ou techniques d'un Master & Commander, les scènes de bataille restent crédibles. La particularité du cadre permet à la série de dépasser la simple histoire militaire. La force de l'épisode tient au fait que le téléspectateur ressent parfaitement qu'il se trouve au début d'une de ces épopées classiques, indémodables, où se mêlent actes de bravoure, désillusions, stratégies et adversité. L'ensemble est porté par une réelle ambition, que souligne le soin accordé à la reconstitution historique. L'atmosphère de l'époque est d'ailleurs particulièrement bien rendue.

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Bilan : J'ai passé un agréable moment devant ce premier épisode, qui remplit pleinement sa mission : délivrer au téléspectateur un récit rythmé, bien construit et prenant. Les personnages principaux sont attachants, avec une personnalité souvent clairement affirmée. Il règne sur la série un séduisant souffle d'aventure maritime en fin de compte très grisant et dépaysant, qui fait qu'on se laisse aisément prendre au jeu. Les moments légers s'alternent avec les instants dramatiques ; et un bon équilibre est rapidement trouvé entre les scènes d'action et celles plus dédiées aux personnages.
En somme, un divertissement plein d'énergie, prenant et attachant. Impeccable pour une petite soirée de détente.


NOTE : 7,5/10