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03/12/2009

(UK) Wire in the blood (La fureur dans le sang) : entrez dans la tête d'un serial killer


ITV
est généralement une chaîne associée à une qualité de fictions souvent en dents de scie, se côtoient du bon (classiquement Prime Suspect, actuellement The Fixer...) et du moins bons (Demons...), avec beaucoup de productions oscillant dans la zone grise entre les deux. Cependant, un certain nombre de ses fictions sont parvenues à me fidéliser à cette chaîne. Parmi lesquelles figure La Fureur dans le sang (Wire in the blood), proposée par Canal + en France. Certes, je considère que sa qualité a quelque peu baissé à partir de la saison 4 et, étrangement, la série ne s'est jamais pleinement remise du départ de Hermione Norris, même si elle a continué d'offrir des saisons relativement solides dans l'ensemble, dont il est difficile de décrocher. Il reste que Wire in the blood, adaptation des romans de l'écrivaine écossaise Val McDermid, reste un vrai classique du traitement des serial killer par le petit écran qui mérite vraiment le détour. La série comprend 6 saisons, diffusées de 2002 à 2008.

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Wire in the blood est une série policière, mettant en scène le Docteur Tony Hill (Robson Green), psychologue réputé spécialisé dans les pathologies des tueurs en séries. Il est amené à collaborer avec la police sur les enquêtes de crimes particulièrement violents ou potentiellement en série, dans un rôle proche de ce que l'on qualifierait de profiler aux Etats-Unis. Il essaye en effet de dresser le profil psychologique et les caractéristiques (sexe, âge, background social, etc...) du criminel recherché, à partir de l'analyse des victimes, du lieu des meurtres et de leurs mises en scène. La collaboration avec la police ne se passe pas toujours bien, leurs méthodes, comme leurs approches, divergeant très souvent ; mais Tony noue cependant une relation particulière avec celle qui dirige l'unité d'enquête de la police, Carole Jordan (Hermione Norris). Après le départ de cette dernière, Alex Fielding (Simone Lahbib), prendra la relève, pour offrir un vis-à-vis de caractère au psychologue.

Wire in the blood doit une partie de son attrait aux affaires qu'elle traite. Jamais avare de mises en scène macabres et de détails sanguinolents, sans jamais pour autant verser dans la surenchère, la série nous immerge dans une ambiance très sombre, parfois glauque et souvent glaçante. Elle donne l'impression de passer de l'autre côté du miroir des apparences pour étudier la face obscure de la nature humaine. Mais cette abondance de détails s'inscrit toujours dans une recherche de réalisme et d'authenticité, souvent perceptible, qui confère une dimension supplémentaire à la série, crédibilisant ses intrigues. Les enquêtes sont d'ailleurs généralement très fouillées, tout en restant globalement classiques. Bref, on est aisément happé par cette atmosphère de polar noir, très bien retranscrite, où l'on met à jour les modes de raisonnement de meurtriers ordinaires ou effroyables. Rarement une série aura aussi bien soigné cette approche psychologique du crime, sous un jour aussi rigoureusement scientifique ; ce qui la rend incontournable pour toute personne que Hannibal Lecter a fasciné au cinéma.

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Outre la qualité de ses enquêtes, ce qui confère son originalité à Wire in the blood, c'est le rapport de forces qui s'établit entre les deux personnages principaux. La série bouleverse la répartition classique des rôles dans ce genre de fiction. Carol, policière aux méthodes expéditives, toujours pragmatiques, se retrouve confronté à un homme plus proche de la figure du professeur Tournesol que du redresseur de torts que l'on a coutume de voir dans ce type d'association. Tony Hill a souvent un sens des réalités un brin distordu, que son entourage peine à comprendre. Sa vie sociale se résumerait presque, au départ, à ses visites quotidiennes à ses patients, des criminels enfermés dans un asile. Le décalage entre les deux personnages offre d'excellents échanges, entre brusque remise au point et exaspération teintée d'humour, suivant la situation. A mon sens, c'est avec Carol Jordan que l'alchimie fonctionne le mieux et que cet équilibre est parfaitement mis en place. Dotés de personnalités complexes et recherchées, avec ses forces et ses faiblesses, chacun des personnages se révèlent en plus attachant. Le téléspectateur retrouve donc ce duo d'enquêteurs avec beaucoup de plaisir au fil des enquêtes. (Hermione Norris jouera dans les trois premières saisons.)

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Bilan : Wire in the blood est une série policière sombre et intelligente, aux personnages bien loin des stéréotypes classiques de ce genre de fiction. Le duo principal brise ainsi les clichés traditionnels, lui conférant un équilibre original et une identité propre. Dotée d'intrigues fortes, c'est à travers la psychologie qu'elle nous immerge dans cet univers des serial killer. Les saisons étant courtes et les épisodes longs (1h30), son intensité n'a pas le temps de faiblir, tout en ayant l'occasion de bien construire ses intrigues.

Voici une série policière de référence qui devrait piquer l'intérêt du plus grand nombre.


NOTE : 8/10


La bande-annonce :